"La Torah a promis que le peuple juif ferait Téchouva à la fin de son exil."
[le Rambam - lois de la Téchouva - chap.7,§5]
"Elle y vit l'enfant" (Chémot 2,6)
Rabbi Dov Beer de Mézéritch disait :
"L'homme doit apprendre 3 choses d'un enfant :
-> celui-ci est toujours joyeux ;
-> il n'est jamais oisif ;
-> et quand il désire quelque chose, il éclate en sanglots jusqu'à ce qu'il l'obtienne [de même, on doit pleurer et demander de tout cœur à notre Père, D.!!]."
"D. appela Adam, lui disant : Où es-tu?" (Béréchit 3,9)
L'élève répondit : "Je cherche D.!"
Son maître répondit : "C'est toi-même qu'il faut rechercher!"
"Le jour où tu élèveras ton cœur pour revenir vers D., débarrasse-toi de toutes tes avérot comme si elles n'avaient jamais été commises.
Considère-toi comme un nouveau-né, qui n'a ni mérite ni culpabilité.
Aujourd'hui, c'est le début de tes actions ...Sachez, souvenez-vous, que les bras de notre Créateur Miséricordieux sont toujours ouverts pour accueillir ceux qui reviennent à lui."
[Rabbénou Yona - Yéssod haTéchouva]
Rav Arié Lévine & sa femme …
-> Le rav avait l'habitude de dire que sa femme était à l'origine de tout ce qu'il faisait de bien.
On peut citer la réaction de sa femme, lorsque son 2e fils mourut (c'était à l'époque de la grande famine à Jérusalem durant la 1ere guerre mondiale ) :
"Je pensais avoir le mérite de voir mes enfants briller dans l'étude de la Torah dans ce monde-ci, mais maintenant, j'ai 2 enfants qui étudient la Torah dans le monde céleste".
-> Un jour, alors que sa femme avait mal à la jambe, rav Arié répondit au médecin demandant la raison de leur visite : "Nous avons mal à la jambe".
-> Un chauffeur raccompagnant rav Arié Lévine, lui demanda : "Où est votre maison?" - Pas de réponse du rav.
Le chauffeur demanda alors : "Où désirez-vous que je vous dépose?"
Rav Arié répondit : "Dans telle rue".
Comme l'ont dit nos Sages : "La maison d'un homme, c'est sa femme."
Sachez que, depuis que ma chère épouse est morte, je n'ai plus de maison.
Voilà pourquoi, je me suis tu.
C'est seulement quand le chauffeur m'a demandé où je voulais descendre que j'ai pu lui indiquer le nom de la rue."
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Elle lui manquait de plus en plus.
Il dit un jour : "Les détails physiques, et même son apparence, disparaissent petit à petit, mais ses vertus brillent de plus en plus dans mon souvenir."
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"C'est Pourim, tout le monde est joyeux. Moi aussi, quand je regarde sa photo [celle de sa femme, qui était alors décédée], je suis heureux et de bonne humeur."
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-> Voici un extrait de ce que Rav Arié Lévine a écrit à propos de sa femme :
Comment pourrais-je trouver la consolation dans ma grande détresse, après la disparition de mon joyau, de ma splendide couronne, ma sœur, mon épouse, ma pure colombe, la pieuse Tsipora 'Hanna bat David Schapira, de mémoire bénie, que son âme soit accueillie dans les régions célestes.
La souffrance est immense, et la douleur est insupportable.
Qui peut dire sa bonté et sa piété, il n'existe personne qui lui ressemble.
Son âme est pure, et son cœur généreux, elle avait pitié de ceux qui souffraient et elle compatissait à toutes leurs peines, elle avait un sourire pour chacun et tendait la main à tous les êtres vivants.
Elle était la bonté et la pitié, elle était la sainteté.
Sa vie entière a été un hymne à D.
Chaque instant de sa vie a inscrit encore une ligne dans son chant éternel.
Par dessus tout, elle savait retenir sa langue d'une manière extraordinaire.
Une âme très pure est retournée à sa source, immaculée comme le jour où elle est entrée dans ce monde, avec en plus l'éclat et le rayonnement, la pureté et la grâce.
La vieillesse ne l'a pas flétrie, son visage n'a pas pâli.
Elle n'a jamais trouvé de défaut chez personne, elle n'a jamais causé de douleur à personne.
D. et les hommes ne peuvent que la louer.
Elle n'a jamais été orgueilleuse, ne s'est jamais sentie supérieure à quiconque. Jamais.
Si quelqu'un frappait à sa porte pour avoir une aide matérielle ou un secours moral, une bonne parole ou un morceau de pain, elle était toujours là avec le sourire.
Son âme était pure comme un ciel sans nuage, et pour ceux qui avaient besoin d'elle, il n'y a personne qui puisse la remplacer."
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-> "Qui est riche? C'est celui qui a une femme bonne et généreuse"
[guémara Shabbath 25b]
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-> "Rabbi Yo'hanan dit : "quand un homme perd sa 1ere femme, c'est pour lui comme la destruction du Temple.
Rabbi Alexandre dit : quand un homme perd sa femme, tout s'effondre autour de lui.
Rabbi Yossi bar 'Hanina dit : ses pas deviennent plus courts."
[guémara Sanhédrin 22a]
Pourquoi cette description si sombre? Celui qui a perdu sa femme sait bien quelle tragédie, il est en train de vivre, et il n'a pas besoin de cette description douloureuse.
Selon Rav Arié Lévine, ces paroles de nos Sages ne sont pas à destination de l'endeuillé, mais à ses proches, à son entourage, qui en arrivent à dire : "Oui, il se résigne à son sort, il se reprend petit à petit ..."
Même ses pas deviennent plus courts ...
+ "Rabbi Abba embrassait les roches d'Acre (Akko), Rabbi 'Hanina en réparait les routes [Rachi : pour que personne ne trouve rien à redire des routes d'Israël] ...
Rav 'Hiya bar Gamda se roulait dans la poussière de la terre d'Israël, ainsi qu'il est dit : "Car tes serviteurs affectionnent ses pierres, et ils chérissent sa poussière" (Téhilim 102,15). "
[guémara Kétoubot 112a]
La guémara rapporte également que Rav Ami et Rav Assi s'appliquaient sérieusement à assurer leur confort en terre d'Israël afin de n'être jamais tentés de se plaindre de son climat et de ses conditions de vie.
En été, ils avaient soin de se rafraîchir, et lorsque le soleil commençait à se faire sentir à l'endroit où ils étudiaient, ils se hâtaient de se retirer dans un coin ombragé.
En hiver, ils délaissaient l'ombre et la froideur pour s'installer au soleil.
[on voit qu'il faut faire le nécessaire pour ne jamais risquer d'en venir à se plaindre d'Israël!]
-> Le rav Arié Lévine rapporte que Rachi, dans son commentaire de la guémara, cite ce passage, en omettant les mots "ainsi qu'il est dit".
La raison en est que Rav 'Hiya bar Gamda se roulait dans la poussière de la terre d'Israël non pas "ainsi qu'il est dit", mais à cause du sentiment, profondément ancré en lui, d'amour intense de la terre Sainte, qu'il ressentit lorsque son pied s'y posa.
-> On raconte que Sir Moché Montefiore, au retour de son 1er voyage en Israël, ramena une pierre dont il s'était servi en guise d'oreiller, afin d'accomplir les termes du verset : "Tes serviteurs affectionnent ses pierres ..."
-> Le Séfer 'Harédim explique que les juifs ont été exilés de Jérusalem et de la terre d'Israël parce qu'il leur pesait de vivre dans une si grande proximité de D., et qu'ils avaient du mal à accepter cette contrainte constante.
[d'une certaine façon, à l'image du refus d'avoir la manne dans le désert, qui révélait au grand jour le niveau spirituel de chaque personne (en tombant plus ou moins loin)]
=> Nous ne pouvons donc espérer revenir que si nous nous sentons prêts à une transformation radicale et désirons ardemment renouer un lien profond avec D. et jouir de Sa proximité.
C'est ce que dit le roi David : "Tu (Hachem) te lèveras, Tu prendras Tsion (Jérusalem) en pitié, car il est temps de lui faire grâce, l'heure est venue ; car Tes serviteurs désirent ses pierres, et ils chérissent sa poussière" (Téhilim 102,14-15)
"D. a vu que les tsadikim seront peu nombreux, et les a dispersés dans toutes les générations."
[guémara Yoma 38b]
Pourquoi la venue du Machia’h à notre génération?
-> Le rav Dessler (Mikhtav MéEliyahou) nous enseigne :
"Lorsque la fin des temps approche, les forces du mal sentent que leurs jours sont comptés et tentent, avec les moyens qui leur restent, de porter un coup fatal.
[...]
Quand atteindra-t-on donc le tikoun?
Dans cette optique d'éloignement de la Torah, le moindre effort dans ce domaine a une valeur inestimable.
Rabbi 'Haïm Vital a demandé à son maître, le Ari, comment notre génération si basse, comparativement à celles des Maîtres du Talmud, peut-elle avoir un mérite.
Il lui a répondu qu'à notre époque, le mal a tant gagné de terrain que le peu que l'on fait en l'honneur de D. équivaut à ce que faisaient les Anciens."
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-> A cette question de pourquoi c'est notre génération qui méritera d'accueillir le Machia'h, alors que les générations précédentes, justes et pieuses, ne l'ont pas mérité, le 'Hafets 'Haïm a répondu :
"De grâce, D., donne cette mission à quelque autre!" (Chémot 4,13)
Qui est-ce que Moché voulait-il que D. envoie?
-> Selon le Targoum Yonatan ben Ouziel, Moché a demandé à D. d'envoyer Pin'has.
Des années plus tard, Pin'has deviendra le prophète Eliyahou, qui sera envoyé avant "le grand jour" afin d'annoncer l'arrivée du Machia'h.
[comme il est écrit : "je vous enverrai Eliyahou, le prophète, avant qu'arrive le jour de D., jour grand et redoutable!" - Mala'hi 3,23].
-> Selon le midrach Léka'h Tov, Moché a demandé à D. d'envoyer le Machia'h.
Moché insinuait à D. d'épargner l'esclavage des juifs en Egypte, et de leur permettre de vivre immédiatement la guéoula ultime avec le Machia'h.
D. a refusé car l'exile en Egypte était une étape préparatoire nécessaire afin de recevoir la Torah, et c'est avec ces 2 événements que les juifs mériteront la venue du Machia'h.
[Le but des exils est de générer une soumission à D. dont l'absence est la racine de tout mal.]
-> Le midrach rabba (2,4) nous enseigne que Moché est le 1er et le dernier rédempteur.
Le Zohar dévoile aussi que Moché à l'avenir sera le roi Machia'h.
Ceci se retrouve d'ailleurs en allusion puisque les lettres de son nom (Machia'h) forment la phrase : "celui qui était sera" (Mi chéaya yiyé).
Celui qui a été notre libérateur à la sortie d'Egypte sera notre futur libérateur.
Cela ne veut pas dire que Moché sera le Machia'h, car Moché était un Lévi, et le Machia'h sera un descendant du roi David, qui est de la tribu de Yéhouda.
-> Rabbi 'Haïm Ben Attar répond qu'au niveau des âmes, il peut y avoir plusieurs personnes reliées entre elle, Moché doit donc être le libérateur, car il est le seul être humain à avoir pu approcher si près de D. de son vivant.
En effet, "il Lui parlait face à face", et ainsi, Lui seul pourra éduquer le peuple juif à connaître D. à l'avenir.
-> Une autre signification est que le Machia'h va sauver le peuple juif de l'exil par le mérite de la Torah, qui a été donné par Moché.
[Il est ainsi écrit : "Souvenez-vous de la Torah de Moché, mon serviteur ... [par le mérité de laquelle], je vous enverrai Eliyahou, le prophète, avant qu'arrive le jour de D., jour grand et redoutable [la venue du Machia'h]" - Mala'hi 22-23 ]
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Lorsque Yaakov a béni son fils Yéhouda, il est dit : "Le sceptre n'échappera point à Yéhouda ... jusqu'à l'arrivée de Shilo" (Béréchit 49,10).
Selon Onkelos et Rachi, "Shilo" renvoie au Machia'h, et la valeur numérique du mot : "Shilo" (שִׁילֹה) est de : 345", qui est la même que : Moché (משה).
Source (b"h) : principalement traduction et compilation personnelle issue d'un divré Torah du rabbi Bogomilsky (Védibarta Bam) + "Exil & Délivrance " du rav Yaakov Lugassy (pour le Zohar & citation du Or ha'Haïm)
"Et voici les noms des enfants d'Israël qui vinrent en Egypte avec Yaakov, chacun était venu avec sa maisonnée." (Chémot 1,1)
"Les dernières lettres des 5 premiers mots de ce verset permettent de former le mot : Téhilim.
On a : וְאֵלֶּה, שְׁמוֹת בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, הַבָּאִים => on obtient : תהילים.
[les lettres de Téhilim sont les initiales de : "Téchouat Hachem Lékol Yéhoudi Mévakéch" = le salut de Hachem est pour tout juif qui le demande].
Les dernières lettres des 5 mots suivants dans ce verset permettent de former le mot : Téchouva.
On a : מִצְרָיְמָה: אֵת יַעֲקֹב, אִישׁ וּבֵיתוֹ => on obtient : תשובה."
[Rabbi Na'ham de Breslev - Likouté Moharan II,73]
En ce début véritable de notre exil, la Torah nous donne les armes pour nous en sortir : Téhilim (prière du cœur) et Téchouva (dynamique continue d'amélioration personnelle, selon les standards de la Torah).
["Voici les noms des bné Israël qui sont venus en Egypte" (וְאֵלֶּה שְׁמוֹת בְּנֵי יִשְׂרָאֵל הַבָּאִים מִצְרָיְמָה) = les initiales de ces mots forment : "hachavim" (ceux qui se repentent - השבים)]
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Nous pouvons remarquer que le nom de la paracha : שמות (chémot), est l'acronyme de : שנים מקרא ואחד תרגום (chénayim mikra vé'éhad targoum).
C'est l'obligation de nos Sages de lire chaque semaine : 2 fois le texte de la paracha + 1 fois sa traduction par le Targoum Onkelos (Choul'han Arou'h - Ora'h 'Haïm 285).
Le Simchas Aharon nous explique que par le fait de lire 2 fois la paracha, on internalise les leçons de la Torah, puis ensuite on les traduit (targoum) dans notre vie au quotidien, et c'est ainsi que nous pouvons survivre à l'exil avec notre nom, notre essence intacte.
-> Celui qui étudie la paracha, en lisant 2 fois le verset et une fois Onkelos, la chantant d'une belle voix, il va vivre longtemps.
[Baal haTourim - Chémot 1,1]
-> Les 2 premiers mots de Chémot : "véélé Chémot" (וְאֵלֶּה שְׁמוֹת), ont des lettres qui sont l'acronyme de : vé'hayav adam lilmod aParacha, Chnayim mikra véé'had targoum" (l'homme doit étudier la paracha, 2 lectures et une traduction).
Le rav Pin'has Friedman (Shvilei Pin'has) ajoute :
Juste après les termes וְאֵלֶּה שְׁמוֹת, il est écrit : "qui viennent en Egypte" (aba'im mitsrayéma) pour nous apprendre que par l'intermédiaire de la mitsva de "chné mikra véé'had targoum" (2 lectures paracha + 1 lecture du targoum Onkelos), nous sommes aussitôt considérés comme si nous descendions à ce moment précis en Egypte, dans le creuset de fer, afin de nous y purifier.
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-> La source se trouve dans la guémara (Béra'hot 8b) : "rav Houma bar Yéhouda a dit au nom de rabbi Ami : un homme doit toujours achever la paracha avec la communauté en la lisant 2 fois et en lisant la traduction en araméen une fois".
Ainsi, a tranché le Maran dans le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 281).
-> Le Troumat haDéchen explique que d'après le sens simple en procédant ainsi, l'homme se familiarise avec la paracha et comprend plus aisément la lecture faite le Shabbath en communauté.
-> D'après le Sod, le Arizal explique que chacun d'entre nous possède une âme sainte et pure, qui est reliée de façon explicite et par allusion aux versets de la paracha.
Durant toute sa vie, l'homme s'efforce de réparer son âme. Cette double lecture de la paracha ainsi que sa traduction donnent à l'homme la possibilité de réparer toutes les étincelles de son âme.
Comment cela?
Cette mitsva est comparable à un fruit et son écorce. Le verset représente le fruit tandis que la traduction représente l'écorce.
Puisque l'écorce enveloppe totalement le fruit, de même la traduction enveloppe le verset, elle protège son fruit qu'est le verset.
Puisqu'il en est ainsi, les étincelles de l'âme dispersées et enfouies dans chaque verset de la Torah nécessitent une procédure à leur réparation par l'intermédiaire de la lecture de la paracha.
Ensuite, nous mettons en place une protection à l'aide de la lecture de la traduction de la paracha ...
En terminant cette mitsva au plus tard avant le repas du Shabbath matin, le supplément d'âme qu'on recevra le Shabbath sera alors complet.
[Dorech Tsion]
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-> Le nom de la paracha : "chémot" (שמות) fait allusion aux 3 mitsvot : Shabbath, Mila (circoncision), VéTéfilin (Et Téfilin - ותפילין).
Il s'agit des 3 mitsvot dont la Torah fait référence en tant que : "signe" (ot) entre Hachem et nous.
En effet :
- Shabbath : "Vous garderez mes Shabbath, car il est un signe entre Moi et vous pour vos générations" (Ki Tissa 31,13) ;
- brit mila : "Vous circoncirez la chair de votre excroissance, et ce sera le signe de l'alliance entre Moi et vous" (Lé'h Lé'ha 17,11) ;
- Téfilin : "Et ce sera pour toi en signe sur ton bras, et en rappel entre tes yeux" (Bo 13,9)
=> La Torah fait allusion à l'idée que lorsque les juifs entrent dans une terre étrangère (comme ici en Egypte), ces 3 mitsvot ont le pouvoir de les protéger d'une assimilation parmi cette nation.
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-> La guématria du mot : Egypte (mitsrayéma - מצרימה) est de 385, et c'est la même que chacun des mots suivants : chémama (désolation - שממה), miMoché (de Moché - ממשה), ché'hina (présence divine - שכינה), shafa (langue - שפה).
Par le mérite des juifs gardant leur langue, ils ont mérité d'être libérés d'Egypte par le biais de Moché, et de retrouver la présence divine.
Le Zohar dit que la libération d'Egypte était une préparation pour la libération (guéoula) future et ultime.
Par le mérite de Moché rabbénou, la présence divine viendra et entraînera la désolation sur les autres nations du monde, et la totalité du monde ne parlera alors plus qu'une seule langue (l'hébreu). [c'est la guéoula!]
['Hida - Na'hal Kédomim ; Rabbénou Efraïm]
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+ Chovavim :
-> Le Arizal enseigne qu'avec Chémot nous commençons la période de Chovavim (acronyme de : Chemot, Vaéra, Bo, Béchala'h, Yitro, Michpatim), où nous lisons les parachiot abordant l'esclavage en Egypte.
[durant une année bissextile qui contient 2 mois d'Adar, nous ajoutons également les parachiot de Térouma et Tétsavé (on parle alors de : Chovavim Tat)]
- Les 1eres et dernières lettres de : véélé chémo béné (וְאֵלֶּה שְׁמוֹת בְּנֵי - Et voici les noms des enfants d'Israël - v.1,1), permettent de former le mot : Téchouva (תשובה - le repentir).
- De même pour les mots suivants (les 1eres et dernières lettres) : Israël abaïm (יִשְׂרָאֵל הַבָּאִים - Israël qui vinrent), qui permettent de former : mila (מילה).
- Les dernières lettres des 5 mots suivants : mitsrayéma, ét Yaakov ich ouvéto (מִצְרָיְמָה אֵת יַעֲקֹב אִישׁ וּבֵיתוֹ - en Egypte avec Yaakov, chacun avec sa maisonnée), forment : Téchouva (תשובה).
[le Béra'h Moché - Rabbi Moshe Teitelbaum]
=> On voit bien que cette période est propice à la téchouva, particulièrement dans le domaine lié à la mila.
[comme en témoigne le fait que cette notion est prise en sandwich par le repentir!]
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-> Cette période [de Chovavim] est d'une très grande sainteté, d'un niveau similaire à celle des 10 jours de téchouva propice au repentir.
[Toldot Aharon]
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-> "Revenez, ô enfants rebelles (chouvou banim chovavim)! Je guérirai vos égarements" (Yirmiyahou 3,22)
Le rav Elimélé'h Biderman commente :
Le Zohar (126,3a) rapporte que, chaque jour, une voix céleste proclame : "Revenez, enfants rebelles!" Car en tout
temps, Hachem attend que les Bné Israël reviennent à Lui.
Cependant, cette voix céleste a une influence renforcée durant ces jours appelés "Chovavim" où tous ceux qui désirent se repentir bénéficient d’une aide du Ciel particulière.
Nous devons en prendre avantage, et revenir vers papa Hachem ...
Hachem ne nous ferme jamais Sa porte, Sa main droite est toujours tendue, prête à accepter les repentants, par Son amour infini pour Ses enfants, comme l’enseigne le Tana Debé Eliyahou (Rabba - Chap.30) : "J’en prends à témoin les cieux et la terre : Hachem attend Israël plus qu’un père attend que son fils revienne à lui". Ne le décevons pas !
-> Selon le rav Chmouël Rozovski :
En ces jours-ci [de Chovavim], chacun sans exception reçoit une lettre prestigieuse de son Père Céleste, au contenu suivant : "Mon cher et bien-aimé, quel que soit l’endroit où tu es arrivé et où tu te trouves, je désire te rencontrer et discuter avec toi!"
Car quelle que soit la situation où un juif se trouve, Hachem désire qu’il revienne à Lui et Il l’acceptera sur le champ. Il ne nous incombe que de nous rapprocher, et Lui, nous hissera aux plus hauts sommets.
-> Le Rav de Waylednik (Chéérite Israël - Chaar Hachovavim - drouch 1) écrit à propos de l’enseignement de la guémara (‘Haguiga 15a) : "Revenez, enfants rebelles, à l’exception de l’Autre" = ces jours-ci, une porte est ouverte même pour celui qui aurait tellement fauté qu’il est qualifié d’"autre", et qui se trouverait entièrement étranger à tout ce qui est saint. Cette période possède la force d’effacer les fautes commises par la bouche et celles qui concernent la sainteté et la pudeur et même celles que Yom Kipour ne peut expier.
-> Le Yisma'h Israël voit une allusion aux jours des "Chovavim" dans le verset : "Et il montera de la terre" (Chémot 1,10), ce qui sous-entend que même si un homme est plongé entièrement dans les plaisirs terrestres, il peut aussi parvenir à s’élever. C’est pourquoi ces parachiotes sont lues à cette période afin d’évoquer la sortie d’Egypte personnelle de chacun.
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-> Selon certains commentateurs, la période des "Chovavim" est évoquée dans le verset des villes-refuges du meurtrier involontaire : "6 villes de refuge que vous accorderez pour que le meurtrier s’y retire, en outre, vous y ajouterez 42 villes" (Massé 35,6).
Car, au total, les "Chovavim" comptent 6 semaines, soit 42 jours, qui sont à mettre en parallèle avec les 6 villes de refuge et les 42 villes supplémentaires. Cela suggère que cette période est propice pour fuir vers les "villes de refuge" (autrement dit le repentir), et que tout ‘meurtrier’, celui qui aurait fauté (à D. ne plaise), peut alors échapper au yétser ara qui cherche à le faire périr (à l’instar du vengeur de sang qui poursuit le meurtrier involontaire pour le tuer).
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-> Le Pri Mégadim (dans son "haMaguid" - partie III, Chémot) écrit que le mot : "Chovav" (שובב) possède en hébreu 3 significations différentes : 1) rebelle, 2) brisure, 3) répudié/rejeté.
Cela vient nous enseigner que même un fauteur rebelle contre Hachem, qui s'est brisé lui-même et qui est rempli de défauts, à cause de ses fautes, au point d'avoir été rejeté de la proximité d'Hachem, s'adresse la voix Céleste qui appelle : "chouvou banim chovavim (שׁוֹבָבִים)", et alors tout sera expié, pardonné : "Je guérirai vos égarements".
Le Pri Médadim ajoute une 4e traduction à "chovavim".
Cela signifie : "ceux qui ont déjà fait téchouva à de nombreuses reprises".
Ainsi : "chouvou banim chovavim" peut se traduire par : "Faites téchouva, vous les enfants [d'Hachem], qui avaient déjà fait téchouva à de nombreuses reprises."
En effet, les années passées, il y avait déjà les "chovavim", il y avait des Roch Hachana, des Yom Kippour, et pleins d'autres jours où nous avons été inspirés de faire téchouva.
Nous avons fait téchouva, pris des engagements d'agir mieux, mais nous n'avons pas tenu nos résolutions, et nous sommes d'une certaine façon restés les mêmes.
On ressent qu'il est trop tard pour faire encore une fois téchouva.
La voix céleste (bat kol) annonce : "chouvou banim chovavim" = même si vous avez déjà fait téchouva à de nombreuses reprises, "Je guérirai vos égarements" = j'accepterai votre téchouva et je vous guérirai et nettoierai de vos fautes.
La raison pour laquelle nous pourrons toujours faire téchouva est dans le mot : "banim" (enfants - בָּנִים).
Si un esclave faute à plusieurs reprises envers son maître, son maître va le renvoyer, et il ne pourra plus revenir.
Mais lorsqu'un enfant faute envers son père, il pourra toujours revenir.
Hachem dit "chouvou banim chovavim" = nous sommes les enfants d'Hachem, et Hachem nous accorde une nouvelle opportunité de faire téchouva [quoiqu'on est pu faire, nous restons toujours Ses enfants!].
Le rav Elimélé'h Biderman dit que si un diamant tombe dans la boue, sa valeur reste la même.
De même pour un juif. Peu importe où il a pu tomber par ses fautes, il peut toujours retourner vers Hachem.
Un juif a une partie Divine en lui, il sera toujours un fils adoré d'Hachem, ainsi malgré ce qui a pu se produire, sa valeur interne ne peut jamais diminuer.
[Ce n'est pas parce qu'un diamant est entouré de bouse de vache, qu'il perd de sa valeur!]
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-> La guémara ('Haguiga 15a) dit qu'une voix céleste (bat kol) a annoncé : "chouvou banim chovavim 'houts méa'hèr" (שובו בנים שובבים חוץ מאחר).
Le Cha'harit Israël (Chaar Chovavim - drouch 1) explique que l'ajout de "'houts méa'her" (חוץ מאחר) signifie que même pour quelqu'un qui a fauté au point d'être en dehors des limites de la sainteté ('houts méaKédoucha), et qu'il est une personne totalement différente (a'hèr) à cause de ses fautes, néanmoins la voix céleste l'appelle pour qu'il revienne vers Hachem : "chouvou banim chovavim".
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-> Pendant la période des Chovavim, certes nous devons réparer la faute "connue" (occasionnée par un manque de sainteté), mais nous devons surtout réparer la faute "inconnue" qui est commise lorsqu'une personne vexe son prochain et ne se rend même pas compte qu'elle a ainsi commis un véritable meurtre et que celui qu'elle a offensé verse des larmes à cause d'elle et se retourne dans son lit toutes les nuits à cause de la souffrance endurée par l'offense subie.
[rabbi Its’hak de Vork]
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-> Le Arizal (Chaar roua'h haKodech 27) enseigne : "Les parachiot de la Torah traitant de l'exil égyptien, de la sortie d'Egypte et du don de la Torah, ont la capacité de réparer toutes les fautes que l'homme a commises et particulièrement les fautes qui ont endommagé la brit mila".
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Le travail des Chovavim est de retirer le mal, l'impureté de nos fautes, afin d'être purs devant Hachem. Pour cela, de nos jours, on a 2 armes : les Téhilim et la Torah.
-> Les dernières lettres des 5 premiers mots du 1er verset de la 1ere paracha de la période de Chovavim, permettent de former le mot : Téhilim.
On a : וְוְאֵלֶּה, שְׁמוֹת בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, הַבָּאִים => on obtient : תהילים.
Cela fait allusion au fait que les Téhilim purifient pendant les Chovavim.
-> "Plus que tous les jeûnes et toutes les afflictions, rien ne purifie autant que l'étude de la Torah"
['Havatsélet haSharon - introduction]
-> "Venez et voyez le grand pouvoir de l'étude de la Torah. Elle purifie les juifs même s'ils ont adoré l'idolâtrie (avodah zarah)."
[Tana déBé Eliyahou rabba 18]
-> "Nos Sages disent que l'étude de la Torah expie, protège et sauve, et le feu de Guéhinam ne fait pas de mal à ceux qui étudient la Torah ...
Ceux qui étudient la Torah ... cela les purifiera et les expiera, et cela les conduira sur le chemin de la téchouva et du pardon complet."
[Yessod haAvodah 3:5:8]
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-> Le Chem miChmouel (Hochaana Rabba, année 5674) rapporte à ce sujet les paroles de son grand-père, le Rav de Kostk :
"Il est plus facile pour le corps d’accepter toutes les mortifications du monde que d’accepter le joug de la royauté Divine. Il n’y a pas de plus grande peine pour lui que d’être soumis au joug du Ciel, et de se conformer en tous points aux obligations de la Torah.
Ce qui signifie que le tikoun (la réparation des fautes) le plus efficace est de craindre D. et de soumettre son corps et ses membres afin de s’abstenir de tout acte interdit qui serait contraire à la volonté d’Hachem. Il s’agit également de redoubler d’efforts pour préserver ses yeux et sa langue de tout mal, au point de se retenir de fauter même lorsque le désir brûle en lui comme un feu ardent.
Cette "retenue" lui sera comptée alors comme une multitude de jeûnes."
-> Le Gaon de Vilna (Iguéret haGra) écrit :
"Un homme ne devra se mortifier ni par des jeûnes, ni par d’autres souffrances physiques, mais seulement en mettant un frein à sa bouche et à ses désirs matériels."
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-> Le Pri Mégadim (fin Siman 685) enseigne que durant la période des Shovavim (généralement de Chémot à Michpatim) nous allons du début jusqu'à la fin de notre périple en Egypte.
Bien que nous avons été sauvé d'Egypte, une partie de l'impureté d'Egypte reste en nous.
C'est pourquoi une façon de s'en purifier et d'être particulièrement vigilants sur notre lachon ara, pendant cette période.
Il écrit que les chovavim commencent avec la paracha Chémot et les mot : "véélé chémot bné Israël abaïm" :
- le mot : "véélé" (וְאֵלֶּה) est l'acronyme de : avak lachon ara (poussière de lachon ara - אבק לשון הרע), en allusion au fait que nous devons faire attention à même une minuscule quantité de lachon ara.
- les mots "chémot bné Israël abaïm" (les noms des enfants d'Israël qui sont venus - שְׁמוֹת בְּנֵי יִשְׂרָאֵל הַבָּאִים) a pour acronyme : שביה (captivité - chiv'ya). [comme l'écrit le Baal haTourim]
La raison est que nous nous libérons de la captivité et de l'influence mauvaise de l'Egypte lorsque nous sommes vigilants avec notre parole.
[b'h, issu du dvar Torah : https://todahm.com/2021/01/21/chemot-le-lachon-ara ]