Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Il est interdit d'être vieux."

(Rabbi Na'hman de Breslev - 1772-1810)

"A l'image de l'eau qui tend à s'écouler vers le niveau le plus bas, la Torah est attirée par les personnes humbles."


('Hanina ben Idi - guémara Taanit 7a)

"Le 2e Temple a été détruit en raison de la haine gratuite.
Peut-être que le 3e, sera reconstruit en raison de l'amour gratuit."


[Rav Avraham Its'hak Kook]

 "Parle à toute l'assemblée d'Israël, et dis-leur : soyez saints, car je suis saint, moi, l'Eternel votre D." (Kédochim 19,2)

Nous allons voir b"h quelques commentaires du Abir Yaakov (Rabbi Yaakov Abe'hessera) sur ce verset.

1°/ Tout lien qui unit D. à Israël est fait de sainteté, comme il est écrit : "vous serez pour moi, un royaume de prêtres et un peuple saint."

Dans les 2 noms de Yaakov, la sainteté apparaît en allusion :
- יעקב (Yaakov) = les lettres sont les initiales de : עדת בני ישראל קדוש'ם (l'assemblée d'Israël est sainte - adat béné Israël kédochim) ;
=> ce nom renvoie à la sainteté d'Israël

- ישראל (Israël) = guématria de 541 (+1 pour le mot) = 542 = guématria de : קדוש הי אלהיכם (saint, est l'Eternel votre D. - kadoch Hachem élo'é'hem).
=> ce nom renvoie à la sainteté de D.

==> le peuple d'Israël a le devoir d'acquérir cette sainteté ; c'est pour cela qu'il a été créé.

2°/ Dans ce verset, il est écrit : "kédochim tiyou" (saint, vous serez), et non : "kédochim éyou" (soyez saint).
==> Il faut s'attacher à la sainteté, afin de mériter l'aide divine.
Nos Sages disent (guémara Yoma 38b) : "Celui qui désire se purifier sera aidé d'en haut."

3°/ En se fondant sur la juxtaposition du Shabbath et du respect dû aux parents, on peut dire que la démarche d'un homme sincèrement désireux de se purifier et de se sanctifier est facilitée par 3 facteurs : D. lui-même (dans toute sa sainteté) ; les parents (à qui D. a confié une parcelle de sainteté en partageant avec eux son pouvoir créateur) ; le Shabbath (nommé : saint).

Ces 3 facteurs se conjuguent pour rendre inopérantes les incitations au mal, par lesquelles le yétser ara tente de dissuader l'homme de se rapprocher de la sainteté, sous prétexte qu'il est éphémère est insignifiant.
On retrouve ces 3 facteurs dans notre paracha :
- "ki kadoch ani" = sainteté de D. ;
- "craignez votre père et votre mère" = sainteté des parents ;
- "observez mes Shabbath" = sainteté du Shabbath.

De plus, le fait de dépenser généreusement et de bon coeur pour entretenir ses parents et pour l'honneur du Shabbath, permet d'acquérir un surcroît de sainteté.

4°/ Cette recherche de la sainteté doit s'exercer dans tous les domaines : l'étude de la Torah, la parole, la nourriture, les rapports sexuels, car il faut être saint pour pouvoir s'attacher au D. saint.
On peut retrouver ces 4 domaines dans le nom de la paracha kédochim (saints) - קדש'ם :
- קול = la voix = l'étude de la Torah ;
- דבור = la parole = on doit parler sans colère, ni orgueil, ... ;
- שתיה = la boisson (qui inclue la nourriture) = juste ce qu'il faut pour nourir son corps ;
- ידיעה = connaissance (terme renvoyant à la sexualité = connaître la femme).

Par ailleurs, l'interdiction de "se tourner vers les idoles" fait allusion aux passions physiques, assimilables à l'idolâtrie, ainsi qu'à la cupidité.
Le mot תאוה (= passion - taava) = permet de former : אל) תפנו אל האלילים ואלוהי) (Ne vous tournez pas vers les idoles et d'autres divinités).

==> Plus on s'éloigne de ces choses-là, plus on gagne en sainteté.

 

Source (b"h) : le "Pitou'hé 'Hotam" du Abir Yaakov

"Celui qui désire se purifier, sera aidé d'en haut."


(Guémara Yoma 38b)

 "Tu craindras l’Éternel, je suis D." (Kédochim 19;14)

Un jour, Rabbi Barou'h de Mézhibuz déclara à ses fidèles :
"Si la vue d'un seul cosaque me plonge dans la peur, à plus forte raison la perspective de passer au milieu de 2 rangées de 500 cosaques armés jusqu'aux dents.
Mais sachez, qu'une telle frayeur n'est rien en comparaison avec celle que m'inspire la perspective de transgresser ne serait-ce qu'une seule faute!"

 

Source (b"h) : le "Pniné haTorah" du Rav David Haddad

Vous ne volerez point …

"Vous ne volerez point." (Kédochim 19,11)

b"h, illustrons ce verset avec quelques histoires/exemples de nos Sages ...

1°/ On raconte que le Rav Isser Zalman Meltser (l'auteur du Even Haézer), marchait une fois dans les rues de Sloutsk (en Biélorussie), dont il était le Rav, aux abords d'un bâtiment en construction.
Perdu dans ses pensées, il fonça tout droit dans un bac à chaux.
Quelle fut sa réaction?

Plutôt que de s'apitoyer sur ses vêtements et ses chaussures maculés de tâches, il se désola en pensant aux quelques centilitres de chaux, dont il avait privé l'entrepreneur ...
Mettant de côté, la prestigieuse position qu'il occupait, il ne quitta pas le chantier avant d'avoir mis la main sur l'entrepreneur, l'avoir dédommagé de sa "perte", et lui avoir présenté ses plus plates excuses ...

2°/ Un élève du 'Hafets 'Haïm raconte qu'un jour, il devait se rendre à Varsovie, et le 'Hafets 'Haïm l'appela pour lui demander : "Pourrais-tu remettre cette lettre à Untel qui habite dans cette ville?"
L'élève répondis par l'affirmative et pris la lettre.
Le 'Hafets 'Haïm prit alors l'enveloppe, décolla le timbre et ... le déchira!

L'élève stupéfait, demanda : "Pourquoi déchirez-vous le timbre?"
Et son maître de répondre : "Parce que je ne veux pas voler la poste.
Par le fait que je te délègue ses services, je lui fais perdre de l'argent."

3°/ Des heures durant, le 'Hafets 'Haïm (1838 - 1933) restait penché sur sa table pour vérifier chacun de ses livres après leur reliure.
Il observait alors soigneusement chaque page, et chaque couverture.
Si le volume lui paraissait complet et sans défaut, il inscrivait au crayon, sur la page de garde, la mention : "contrôlé".
Et lorsqu'il trouvait une page mal imprimée, altérée, déchirée ou maculée, il apposait un morceau de papier sur l'endroit défectueux, et le rapportait à l'imprimeur afin qu'il remédie au problème.

Il lui expliquait alors aimablement que le prix de l'ouvrage ayant été fixé, celui qui l'acquérait s'attendait à recevoir un volume entier et sans anomalie.
Or, la valeur d'un livre détérioré s'en trouve réduite.
Vendre celui-ci à son prix fixe sans avoir réparé son défaut est donc constitutif de vol ...

4°/ Selon l'habitude en cours dans les shetls, le 'Hafets 'Haïm avait une vache, au lait de laquelle sa famille s'abreuvait, et qu'il surveillait avec la plus grande vigilance afin qu'elle ne s'échappe pas de son domaine, et n'aille pas causer de dégâts chez les autres.

En 1865, ayant été appelé à diriger la yéchiva de Veislischok, il quitta temporairement Radin (où resta sa famille), pour se vouer à cette fonction qu'il assuma pendant quelques années.
Il correspondait alors avec son épouse, et lui faisait parvenir ses lettres par les voituriers locaux.

Un jour, un des cochers, ne put maîtriser sa curiosité, et ouvrit une lettre adressé par le saint homme à sa femme ...
Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il découvrit que le 'Hafets 'Haïm y priait son épouse de ne pas laisser sortir leur vache dans les rues de la ville, les jours de marché, car de nombreuses voitures de non-juifs y circulaient, et risquait d'y perdre un peu de paille préparée par les propriétaires à l'intention de leurs bêtes.
Ce qu'elle prenait ainsi, valait certainement moins d'une perouta.
Mais comme, il ne fallait pas compter sur le fait que les victimes leurs pardonnent ce vols, le Maître et son épouse risquaient de se rendre coupable de vol!

[de plus, comme le dit la Tossefta sur la guémara (Baba Kama 10;8) : "Voler un non-juif est plus grave que voler un juif, en raison de la profanation du nom divin qui en résulte."]

5°/ On raconte que'un homme se rendit un jour chez le Gaon Rav Yaakov Israël Kaniewsky (auteur du Kéhilot Yaakov), et aperçut une lettre qui devait vraisemblablement être photocopiée.

Le visiteur déclara : "Je dispose d'une photocopieuse sur mon lieu de travail.
Si le Rav le souhaite, je pourrai photocopier la lettre en m'y rendant demain."

Ébranlé par cette proposition, le Rav Kaniewsky répliqua : "As-tu demandé la permission à ton patron?
Ne sais-tu pas qu'utiliser cette photocopieuse à des fins autres que ton travail serait du vol à l'état pur!"

6°/ Ayant besoin d'une feuille de papier lors d'une réunion de rabbins, le 'Hafets 'Haïm a demandé à l'Admor de Loubavitch, s'il pouvait prendre la sienne. L'admor de lui répondre : "Bien sûr!".

Le 'Hafets 'Haïm a voulu le payer, mais l'Admor a refusé : "Ce n'est pas la peine. C'est une simple feuille de papier."

Le 'Hafets 'Haïm lui a répondu : "Sachez que le vol d'une feuille de papier comme celle-ci peut créer un ange destructeur capable de brûler toute la ville de Varsovie!"

7°/ Une fois, aux bains publics, le 'Hafets 'Haïm a vu une personne utilisant un objet appartenant à quelqu'un d'autre.

Le 'Hafets 'Haïm est allé le voir et lui a chuchoté : "Une personne qui se lave avec une chose qui ne lui appartient pas, finit plus sale que lorsqu'elle a commencé."

Source (b"h) : le "Pniné haTorah" du Rav David Haddad + le "binéoth déché" du rav David Chaoul Greenfeld + le "Talelé Oroth" du Rav Yssa'har Dov Rubin

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+ A propos du vol :

-> Le Méam Loez (Vayikra 1,17) écrit :
Le prophète dit : "Celui qui amasse illégalement sa richesse la perdra au milieu de ses jours, et finira par être un sot." (Yirmiyahou 17,11).
Ce verset désigne l'homme qui amasse des biens par le vol ou la malhonnêteté.
Sa richesse ne restera pas en sa possession, mais sera perdue.
De plus, dans l'autre monde, son âme descendra du lieu saint où elle se trouvait avant son arrivée sur terre car elle ne méritera pas d'entrer dans le domaine de Hachem. Elle errera sans mériter de repos.

Le seul qui puisse entrer dans le domaine de D. au monde futur est l'homme innocent de tout vol, comme le dit le roi David : "Qui montera sur la montagne de D. et qui se tiendra sur Son lieu saint? Celui aux mains propres et au cœur pur" (Téhilim 24,3-4).
Le roi David nous révèle que seule la personne dont les mains ne sont pas tâchées par le vol sera autorisée à pénétrer dans le domaine de D.

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-> Le Méam Loez (Emor 23,26-32) enseigne :
L'une des fautes les plus graves est le vol.
La prière d'un voleur est détestable aux yeux de Hachem.

Les mammifères sont entièrement consumés sur l'autel [en tant que sacrifices], mais Hachem nous a ordonné d'ôter l'appareil digestif d'un oiseau avant de l'offrir (Vayikra 1,16) car les volatiles mangent de la nourriture volée.

Cela doit nous servir de leçon [la prière remplaçant les sacrifices]. Il faut savoir que les prières d'un hommes ayant un objet volé en sa possession ne sont pas acceptées.
Dans le monde à venir, il sera écarté et ne jouira pas de l'éclat de la Présence Divine.

Bien que la génération de Noa'h fût coupable de nombreux péchés, le décret du déluge fut scellé à cause du vol.
[...]

Il est interdit de voler un juif comme un non-juif, serait-il idolâtre.
Sous de nombreux aspects, voler un non-juif est pire que de voler un juif car il s'agit, outre le vol, d'une profanation du Nom de D. ('hiloul Hachem).
Le racha en viendra à maudire la religion juive et à mépriser les juifs.
La Torah nous interdit donc de voler même un non-juif.

Si un homme trompe un non-juif, l'ange gardien de la nation de laquelle le non-juif appartient se tient en Haut et le dénonce devant Hachem.
Un décret est alors scellé et les bienfaits Divins destinés au voleur sont remis à l'ange gardien de ce peuple. Cette nation s'empare donc d'un bénéfice qui était assigné à Israël et le voleur est laissé sans aucun bienfait.

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-> Tout celui qui soustrait à son prochain ne serait-ce que la valeur d'une prouta [valeur monétaire minine] est considéré comme s'il lui ôtait son âme ...
[la guémara ensuite précise qu'un voleur ôte également l'âme des enfants de ce propriétaire, et que même un vol commis indirectement compte]
[Rabbi Yo'hanan - guémara Baba Kama 119]
[on voit que concernant les questions pécuniaires, la rigueur Divine est implacable, prenant en compte toutes les répercussions des actes, et leurs conséquences indirectes.]

-> Il y a 3 fautes devant lesquelles le « rideau » [séparant ce monde de la Présence Divine] ne fait pas obstacle [et qui montent tout droit devant Hachem pour accuser l’homme].
[Il s’agit de] : causer du tort à son prochain, voler, et vouer un culte aux idoles.
[Rabbi Abahou – guémara Baba Métsia 59a]

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-> De toutes les fautes qui empêchent une prière d’être exaucée, la plus grave est le vol.
En effet, si une personne est mêlée à un vol, elle aura beau crier et implorer, sa prière restera bloquée.

J'ai par ailleurs découvert, au nom des Mékoubalim, l'un des barrages à la prière, l'empêchant d'être acceptée même si l'on prie convenablement et avec les intentions adéquates, est le fait de porter des habits en chaatnez (mélange de lin et de laine) au moment où on la formule ; dans ce cas, celle-ci n'est pas écoutée, car les lettres de chaatnez sont en hébreu les mêmes que celles des mots : Satan az ("Satan effronté").
[Yessod véChorech haAvoda]

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-> "Aucune injustice ne souille mes mains et ma prière est pure" (Iyov 16,17)
Ce qui signifie qu'il existe une prière pure et une prière souillée.
L'homme dont les mains sont salies par des gains malhonnêtes aura beau crier, Hachem se détournera de ses prières ; car son discours est tâché.
Mais la prière de Iyov était pure. Il était honnête, et ses mains étaient propres.
[midrach Chémot rabba 22,24]

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-> Le midrach (Chémot 22,3) dit : "Une personne doit purifier son cœur avant de faire la prière."
Comme l'a dit Iyov (16,17) : "Je n'ai pas de vol dans mes mains, et ma prière est pure".
Rabbi Yéhochoua haCohen, fils de Rabbi Né'hémia dit : "Existe-t-il une prière impure? Mai plutôt, une personne dont les mains sont souillées par le vol peut appeler Hachem, mais Il ne répondra pas.
Pourquoi cela? Parce que sa prière est récitée dans la faute [du vol].
Cependant, puisque le travail de Iyov était exempt de vol, sa prière était pure. Comme l'a dit Iyov, "Mais il n'y a pas de vol dans mes mains" ; parce que mes mains et mon travail sont exempts de vol, "ma prière est pure".

Rabbi 'Hama, fils de Rabbi 'Hanina, a dit : "Comment savons-nous que si quelqu'un a des biens volés en sa possession, sa prière est impure? Puisque le verset dit : 'Lorsque tu étendras tes mains [en prière], Je te cacherai mes yeux ; même si tu intensifiais ta prière, Je ne t'écouterais pas' (Yéchayahou 1,15).
Pourquoi cela? Et comment savons-nous que si quelqu'un s'éloigne du vol, sa prière sera pure?
Puisque le verset dit : "Celui qui a les mains propres et le coeur pur, qui n'a pas juré en vain par Mon âme, et qui n'a pas juré de manière trompeuse" (Téhilim 24,4), et juste après il est dit : "Il recevra une bénédiction d'Hachem, et une juste bonté du D. de son salut" (Téhilim 24,5).

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-> A cause d'un vol ou d'une honte qu'il aurait infligé à autrui, la prière de l'individu ne sera pas écoutée.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Téfila]

-> Celui qui respecte l'adage : "Que le bien d'autrui te soit aussi précieux que le tien" (Pirké Avot 2,12), méritera de prier avec ferveur.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Téfila]

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-> Le rav 'Haïm Chmoulévitch rapporte les paroles de nos Sages (guémara Baba Batra 16a) : "Iyov, qui était goy, volait la terre des orphelins, l'améliorait, puis la leur rendait" : cette conduite était louable.
Toutefois, il est interdit à un juif de voler, même dans l'intention de rendre 2 fois plus à son propriétaire (guémara Baba Métsia 61b), car il y a là en effet une dimension de vol.
Il en ressort que ce qui est convenable pour les autres peuples peut être interdit aux juifs du fait de leur importance et de leur rang.

[le rav Yérou'ham Leibowitz disait par exemple qu'il est interdit spécifiquement aux juifs de manger des reptiles, car cela a sur eux un effet malfaisant, mais non sur les autres nations.]

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-> Le Rama de Pano (Assara Maamarote) fait remarquer que toutes les défenses de la Torah sont exprimées au futur, par exemple : "Toute graisse et tout sang vous n’en mangerez pas".
La raison en est que Hachem se porte garant pour nous que nous ne fauterons pas.

D'après cela, demande le Amoud haAvoda (rabbi Barou'h de Kassov), comment expliquer l'introduction : "Tu ne voleras", alors que nous voyons que certaines personnes le font?

C’est qu’en fait, lorsque Réouven vole mille chékels à Chimon et qu’il semble avoir ainsi gagné mille chékels, tandis que Chimone les a perdus, cela ne traduit pas la vérité.
Car si Réouven s’était abstenu de voler et de prendre ces mille chékels de manière interdite, il les aurait reçus par un biais entièrement permis.
A présent qu’il les a volés, Hachem ne lui enverra pas les mille chékels qui lui étaient destinés mais il les enverra à Chimon afin de compenser ce qui lui manque.
Il en ressort que lorsque Réouven a volé ces mille chékels, ce n’est pas Chimon qu’il a volé mais bien lui-même.

D’après cela, on comprend pourquoi la Torah exprime également la défense de voler au futur "Tu ne voleras", car en vérité aucun vol ne peut se produire.
Et même si le voleur pense avoir ainsi gagné, il n’a pris que de ce qui lui revenait.
A l’inverse, pour ce qui concerne sa victime, si cet argent devait lui revenir, le Créateur le
dédommagera en lui donnant cette somme par un autre moyen, et sinon, il l’aurait de toute façon perdue d’une autre manière.

-> "Personne ne peut rien prendre de la portion réservée à un autre, fût-ce l’épaisseur d’un cheveu" (guémara Yoma 38b)
-> "Tous les gains d’une personne sont prédéterminés d’un Roch Hachana à l’autre" (guémara Beitsa 16a)

Le Amoud haAvoda écrit également :
La plupart des gens pensent que ce qu’ils ont acquis grâce à leur travail et qu’ils possèdent à présent leur appartient. Dès lors, lorsqu’ils perdent de l’argent, ils se lamentent et s’en plaignent.
En réalité, il est très possible que, même si cet argent se trouve en leur possession, il ne fasse pas partie de ce
qui leur a été octroyé par le Ciel.
C’est pourquoi, le moment venu, ils le perdent.
Si tout le monde en était convaincu, les lois relatives aux préjudices deviendraient inutiles puisque personne ne
revendiquerait une créance, sachant qu’il est impossible d’augmenter ou de diminuer ce qui lui a été fixé.
Seulement, la Torah ne s’exprime (à travers toutes les lois relatives aux préjudices financiers) que contre le yétser Hara qui aveugle les yeux de la raison et poussent l’homme à considérer avec son regard humain qu’un tel lui a causé une perte.

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-> Le ‘Hafets ‘Haïm (dans son Kountrass Midot OuMichkalot et dans son livre Chem Olam) écrit :
L’homme doit savoir que l’argent qu’il amasse illégitimement et par des moyens malhonnêtes le quittera au milieu de ses jours, c’est-à-dire soit que sa richesse sera abandonnée par lui au milieu de ses jours, soit qu’il sera abandonné par sa richesse au milieu de ses jours ...
Cela signifie que soit la richesse disparaîtra au milieu de la vie de l’homme, soit c’est l’homme qui disparaîtra.
Et parfois, la disparition vient par plusieurs maladies et malheurs, que Hachem nous en protège, au point qu’il reçoit plus de souffrance qu’il n’a eu de joie pendant qu’il accumulait son argent.
En effet, quand la richesse ne provient pas d’une bénédiction de Hachem, par exemple si elle lui vient parce qu’il a transgressé Sa volonté, on lui donne le malheur en même temps que la fortune, et plus sa fortune grandit, plus les malheurs s’accumulent, par exemple les maladies, ou les soucis à cause des enfants, ou de se faire attaquer et voler, et toutes les épreuves qu’on peut connaître dans le monde, au point qu’on ne connaît aucune satisfaction de sa fortune.

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-> Le Or'hot Tsadikim enseigne :
"Lorsque l’homme croit du plus profond de son cœur que le Créateur accomplira tout ce qui est écrit dans la Torah, punira le méchant et récompensera ceux qui la respectent, il observe la Torah.
En effet, si tous les voleurs savaient avec certitude qu’ils seraient tués pour leur vol sans pouvoir y échapper, ils s’abstiendraient. Mais ils sont tous certains de pouvoir s’en tirer, c’est pourquoi ils font ce dont ils ont envie.
Le pécheur ne fauterait pas non plus s’il était certain de recevoir un châtiment terrible. C’est pourquoi toute la Torah est comprise dans la foi, ainsi qu’il est écrit : "le juste vivra par sa foi" (‘Habakouk 2,4)."

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-> Il est à noter les notions de vol (le guézél) suivantes :

1°/ le guézél shalom = ne pas répondre à une salutation d'autrui = on lui vole une possibilité de se dire : "je suis quelqu'un de bien, je suis aimé/important aux yeux d'autrui".

Ce sentiment d'être une personne de valeur sous cette forme est vital, et par exemple :
- il donne à autrui beaucoup de forces positives de vie (permettant alors de faire de grandes et belles choses) ;
- il peut permettre à autrui d'éviter de déployer plein d'énergie, de temps futilement en faisant son "intéressant", afin d'avoir sa dose de "je suis quelqu'un de bien, d'important, d'aimé".

-> La guémara (Béra'hot 6b) statue qu'une personne est obligée de répondre au salut d'une autre personne à son égard, et que le fait de ne pas le faire s'assimile à du vol (guézel shalom).

Rabbi Yechezkel Sarna (Daliyot Yechezkel - vol2) a dit : " Si on apprécie le fait que l'homme est créé à l'image de D., on considérait comme un privilège de pouvoir saluer ses semblables"

2°/ le guézel du amen = lorsque l'on ne fait pas une bénédiction à voix haute, empêchant autrui de confirmer par un "amen" que tout vient de D.
=> On empêche alors autrui d'avoir une récompense et de développer sa confiance en D.

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-> Rabbi Mendel de Kotzk disait que tout homme doit annoncer, avant de se mettre en état de prier, qu'il accepte le Commandement : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" et que sa prière n'est pas seulement personnelle, sans quoi elle constituerait une forme de vol.

[en ce sens, le Arizal a institué quelques mots à dire au tout début de la prière du matin : "Je prends sur moi la mitsva positive d'aimer mon prochain comme moi-même, et j'aime chaque juif comme mon âme ..." (aréni mékabel alaï mitsva assé chél véaavta léréa'ha kamo'ha ...)]

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-> Détourner à son profit un honneur qui revient à quelqu'un d'autre, cela aussi s'appelle du vol.
[rabbi Israël Méïr]

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-> b'h, également cf. 8e Commandement : Tu ne voleras pas : https://todahm.com/2017/07/10/les-10-commandements-2

-> aussi : https://todahm.com/2021/09/10/33057

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"Ceux qui sont honnêtes en matière d'argent sont ceux qui mériteront d'être avec Hachem dans Sa section (bim'hitsato), comme il est écrit : "Mes yeux sont sur les fidèles du pays, afin qu'ils habitent avec Moi" (Téhilim 101,6)"
[Tana déBé Eliyahou rabba - chap.15]

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-> Le Réchit 'Hokhma (chap. Massa ouMatan) dit que le véritable déterminant pour savoir si une personne est considérée comme un tsadik est la façon avec laquelle elle traite les autres en ce qui concerne l'argent.

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+ Tout celui qui vole est un fou et un racha, car son vol ne va pas lui faire gagner davantage que ce qui a été décrété pour lui à Roch Hachana ...
Comme il est écrit (Dérékh Erets Zouta 3) : "Si tu prends ce qui n'est pas à toi, ce qui est à toi te sera repris" ...

[Voler c'est acquérir quelque chose par le bien d'une faute, et au-délà du prix de la faute, c'est ne pas avoir de bénédiction dessus. De plus, si cela nous avait été destiné alors D. nous l'aurait donné d'une façon permise. Et si nous ne devions pas l'avoir, alors nous devrons le rendre, ce qui nous causera de la peine, de la souffrance, qu'on aurait pu se dispenser en ne volant pas!]

De même, selon nos Sages (guémara Sanhédrin 8a) Hachem dit aux réchaïm : "Ce n'est pas suffisant que vous ayez volés, mais vous M'obligez également à retourner le bien volé à son bon propriétaire."
C'est ce qui s'est produit avec Lavan : "votre père [Lavan] s'est joué de moi et 10 fois a changé mon salaire" (Vayétsé 31,7).
Tout ce que Lavan a pu volé est finalement retourné chez Yaakov : "Un ange de D. me dit dans le songe ... Lève donc les yeux et vois que tous les mâles qui fécondent le bétail sont cerclés, pointillés et rayés ; car J'ai vu tout ce que te fait Lavan" (Vayétsé 31,11-12).
Yaakov a vu dans son rêve que des anges prenaient des moutons de Lavan et les apportaient sur le territoire de Yaakov.

Combien les anges pouvaient-ils faire cela : n'est-ce pas du vol?
"J'ai vu tout ce que te fait Lavan" = l'ange lui explique que ce qu'il t'a pris, t'es maintenant retourné.
['Hafets 'Haïm - Chaat haTévouna 11]

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-> Il faut être particulièrement vigilant car : "la majorité des gens faute par le vol" (guémara Baba Batra 165a)

Le Ram'hal (Messilat Yécharim - 11) précise : "Bien que la majorité des gens ne volent pas directement ... néanmoins la plupart goûte le goût du vol [comme] dans leurs affaires professionnelles"

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-> Celui qui prive autrui de sa subsistance (parnassa), finalement, ses [propres] enfants mourront prématurément.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Enfants]

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-> b'h, également sur le vol (génération du Déluge) : https://todahm.com/2019/10/02/10801-2
-> également sur le vol : https://todahm.com/2015/04/30/3118-2

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-> Noa'h - La faute du vol : https://todahm.com/2023/11/02/noah-la-faute-du-vol

 "Ne hais pas ton frère en ton cœur. Tu réprimanderas le membre de ton peuple, et tu ne porteras pas de faute à cause de lui." (Kédochim 19;17)


-> Selon le Kanféi Nécharim :
Nos Sages enseignent : "Corrige-toi, et ensuite, corrige les autres."
C'est ce que dit ici le verset : "Tu réprimanderas le membre de ton peuple", mais veille à "ne pas porter la faute" = au moment où tu lui fais des reproches, ne sois pas toi-même coupable de la faute, que tu l'as vu commettre.

-> Le Sfat Emet donne une interprétation sublime ...
Réprimande-toi au moment où tu réprimandes ton prochain, car sache qu'en toi aussi se trouve une partie de la faute de chaque juif (kol Israël arévim!).

"Et tu ne porteras pas de faute à cause de lui" = ne lui impute pas toute la faute.
==> Si tu te sens associé à sa faute, ta réprimande porteras et lui aussi se repentira.

D'ailleurs, le rav Moché Yéhoshua Heshel (dans son Yam haTalmud) donne une explication allant dans ce sens.
- Rachi (Kédochim 19;18) = "Rabbi Akiva dit : "[Tu aimeras ton prochain comme toi-même] est un grand principe de la Torah."
- Guémara Shabbath 31 = "ce que tu détestes, ne le fais pas à ton prochain, c'est là toute la Torah, et les détails, va les étudier."
Le rav Heshel se demande comment peut-on dire : c'est là toute la Torah?
En effet, de nombreux commandements entre l'homme et son Créateur n'ont aucun rapport avec celui-ci!
==> Nous savons que "tout le peuple est responsable l'un de l'autre."
Ainsi, quand un juif commet une faute, bien qu'il soit le seul à avoir tiré un profit, les autres sont punis à cause de lui.

On devrait tous réfléchir et comprendre qu'à cause de la faute que l'on commet par intérêt personnel, des personnes innocentes souffriront à cause de nous, alors qu'elles n'auront tiré aucun bénéfice de notre faute.
Est-ce que nous sommes prêt à payer pour les fautes des autres?
Par conséquent, comment peut-on faire souffrir autrui pour son bénéfice personnel?
Cette réflexion doit nous empêcher de commettre la moindre faute.

Ainsi, ce principe : "ce que tu détestes, ne le fais pas à ton prochain", constitue donc bien le fondement de toute la Torah, car il empêche l'homme de commettre la faute.

Dans le même sens, le Rav 'Hayim Vital explique que les enfants d'Israël sont comparables aux membres d'un même corps.
Quand l'un d'eux vient à pécher, tous les autres sont responsables de ce qui a été commis.
Telle est la raison pour laquelle, lorsque nous récitons le vidouï (la "confession"), nous employons la forme plurielle : 'hatana (= nous avons péché), et non 'hatati (=j'ai péché).
==> Même celui qui prie seul chez lui s'exprime ainsi, au pluriel, car le manquement de l'un est considéré comme ayant été perpétré par tous (leurs âmes étant liées, et garantes les unes des autres).

-> On apprend aussi de ce verset, que pour réprimander son prochain, il faut tenir compte de son tempérament, de ses traits de caractère et de son niveau spirituel.
Il ne faut pas agir en fonction de son tempérament à soi.
"Tu réprimanderas le membre de ton peuple" = réprimande-le en tant que "membre de ton peuple", selon sa nature, et non la tienne.

[ Un maître du moussar tire aussi de ce verset : "Réprimande ton prochain de la façon dont tu te réprimandes toi-même : avec le même ton et la même intensité."
En effet, on a tous tendance à être clément avec nous-même, et à être très sévère/intransigeant avec autrui ... ]

---> Il est écrit dans la guémara (Baba Metsia 31a) : "Réprimande, tu réprimanderas, même 100 fois".
-> Selon le Rabbi Waldenstein d'Ostrovsta :
Généralement, quand pour une fois, un homme éprouve l'envie de faire une réprimande à quelqu'un, il le fait précipitamment et n'a plus ensuite aucun rapport avec lui.
Ce n'est pas ainsi, qu'il faut accomplir la mitsva de réprimander son prochain.
Il ne faut pas se contenter de parler une fois : il faut lui parler de façon à ce qu'on ait quoi se dire le lendemain.

-> Selon le Rabbi david Bekkher de Mézéritch :
Parfois, tu n'es pas capable de dire ce qu'il faudrait dire ; parfois, l'autre n'est pas capable d'entendre ce qu'il doit entendre.
Au bout de 100 fois, l'occasion se présentera peut-être où tu pourras dire ce qu'il faut et où l'autre pourra entendre.

---> A propos de la destruction du 2e Temple, on a :
- Guémara (Yoma 9) = "Le 2e Temple a été détruit à cause de la haine gratuite."
- Guémara (Shabbath 119) = il a été détruit parce que les juifs ne se réprimandaient pas.

-> Le Avnei Azel, nous explique que ces 2 raisons n'en sont qu'une = comme la haine gratuite régnait parmi les enfants d'Israël, ils ne pouvaient pas se réprimander l'un l'autre.
Il manquait la condition essentielle pour pouvoir réprimander son prochain.

En effet, le Avnei Azel dit que l'homme ne peut réprimander son prochain que s'il éprouve de l'affection pour lui.
S'il l'aime, il s'inquiète de sa situation, et cherche vraiment à ce qu'il s'améliore, comme un père qui sermonne seulement son fils.

Plus l'amour est grand, plus la réprimande mue par l'affection a davantage d'effet : la personne ressent l'amour de celui qui la corrige, et accepte ses paroles.
Mais si un homme hait son prochain, il ne peut pas le réprimander, car son reproche sera inefficace.

=> Grâce au commandement "ne hais pas ton frère", il est possible d'accomplir "tu réprimanderas".

 

Source (b"h) : compilation du "mayana chel Torah", du Rav Alexander Zoucha Friedman + le "talelé orot" du Rav Yissa'har Dov Rubin

"Ne mangez pas sur le sang" (Kédochim 19;26)

Voici une des explications du Maguid de Mézéritch sur ce verset.
L'essentiel pour la vie de l'homme, c'est son sang.
C'est pourquoi, le nom du 1er homme est dam (le sang), mais comme l'homme prie devant le D. unique, un aleph (un - א), précède son nom, si bien qu'il s'appelle adam (homme - אדם).
Mais, s'il ne prie pas devant D., le nom qui lui reste, c'est dam (דם).

La Torah dit donc : "Ne mangez pas sur le sang" = ne mangez pas avant de prier le matin, vous qui, avant d'avoir prié, êtes encore appelés dam (sang).


[ --> Guémara Sanhédrin 73 = "Ne mangez pas avant d'avoir prié pour votre vie." ]

 "Tu te lèveras devant des cheveux blancs." (Kédochim 19;32)

"Devant les cheveux blancs" = avant que n'arrive la vieillesse,
---> "tu te lèveras" = commence à agir pour le bien de ton âme.