Aux délices de la Torah

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"Il ne profanera pas sa parole, selon tout ce qui sortira de sa bouche il fera." (Matot 30,3)

-> Le 'Hida explique :
"Lorsque l'homme surveille attentivement sa langue et la préserve de paroles futiles et de propos interdits, tout ce qu'il demandera à D. sera exaucé."

-> Le Rav 'Haïm Vital, rapporte l'explication suivante au nom de Rav Chimon Tirano :
"Toute parole émise par l'homme exerce une influence et agit sur les mondes supérieurs : pour le meilleur et pour le pire.
Si les mots qu'il formule sont empreints de sainteté, il stimule les sphères de spiritualités et de kédoucha.
Mais si (à D. ne plaise!), il émet des propos interdits, il ne fait qu’aiguillonner les forces du mal."

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-> A propos du fait de ne pas profaner sa parole, le rabbi Ména’hem Mendel de Kossov dit : "celui qui fait toujours attention à ne pas rendre ses paroles profanes et veille à respecter chaque mot qu’il a prononcé comme si c’était une chose sainte mérite que le Saint béni soit-Il respecte Lui aussi ce qui est sorti de sa bouche et ce que ses lèvres ont murmuré, et accomplisse pour lui "Il fera tout ce qui est sorti de sa bouche", car le tsadik décrète et Hachem accomplit."

"Parmi les villes que vous donnerez aux Lévites, il y aura les 6 villes de refuge que vous accorderez comme [lieu] où le meurtrier pourra fuir. En plus de ces [6 villes], vous donnerez 42 villes supplémentaires." (Massé 35,6)

-> Les 6 villes de refuge évoquent les 6 mots du verset : Chéma Israël (chéma Israël, Hachem élokénou, Hachem é'had)
Dans ces mots de foi, tout juif peut y mettre sa confiance en Hachem et trouver refuge des influences extérieures néfastes ;
-> et le : "42 villes supplémentaires" = c'est une référence aux 42 mots qui sont présents dans le 1er paragraphe de la lecture du Shéma , et qui commence par "vé'aavta ét Hachem" (et tu aimeras Hachem), ce qui doit développer en chaque âme juive un profond amour pour Hachem.

=> Le verset Chéma Israël et le 1er paragraphe commençant par véa'avta sont "les villes de refuge", où chaque juif peut trouver abri et protection contre toute nuisible, et ce même s'il a fauté.

==> En acceptant le joug de la royauté céleste et de l'amour pour D., il sera sauvé des accusateurs qui le poursuivent.

[Ohev Israël - rabbi Avraham Yéhochoua Heshel]

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-> "Même si dans la terre de Canaan y vivaient 9 tribus, et là bas (de l'autre côté du Jourdain) uniquement 2 (tribu) et demi, elles nécessitaient le même nombre de villes de refuge, en raison du fait qu'à Gilaad il y avait une profusion de meurtriers" (guémara Makot 9)

Nos Sages expliquent que bien que les villes de refuge étaient destinées aux tueurs involontaires, qui au sens véritable du terme ne sont pas considérés comme des "meurtriers", néanmoins la guémara nous enseigne une leçon importante.
Dans une société qui regarde la vie comme ayant peu de valeur, et où le fait de tuer est un événement fréquent, même les bonnes personnes deviennent infectées par ce comportement sans pitié d'autrui.
Ces bonnes personnes sont moins vigilantes et font alors moins attention à empêcher des accidents mortels.
C'est pourquoi à Gilaad, où les meurtriers étaient répandus, il y avait inévitablement plus d'accidents mortels (involontaires par une négligence accrue) et donc un besoin plus important de villes de refuge.

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-> Pourquoi 42 villes supplémentaires?
La paracha liste 42 campements où les Bné Israël ont campé dans le désert.
Chacun était un lieu désolé (désert oblige!), mais Hachem l'a transformé en un lieu accueillant, habitable.
Pour témoigner leur gratitude, on a dit aux Bné Israël de donner aux serviteurs d'Hachem, les Lévi'im, 42 villes, qu'ils pourront appeler maison (les Lévi'im n'ayant pas de territoire propre contrairement aux autres tribus).
[Imré Shéfer]

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-> Lorsque nous récitons le Shéma Israël, et que nous nous rappelons que c'est Hachem uniquement qui gouverne sur les 4 coins de l'univers, nous ne devons pas oublier un détail très important : nous sommes inclut dans l'univers.
[rav Israël Salanter]

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-> Dans le midrach (Chir haChirim 8,16), il est écrit : lorsque les juifs lisent ensemble le Shéma Israël avec la communauté d'une seule voix, Hachem et Ses anges se mettent à écouter ce Shéma Israël.
Par contre, si à la synagogue chacun lit le Shéma Israël séparément, l'un devançant l'autre et sans concentration, l'esprit saint (roua'h hakodech) s'exprime et dit : "Béra'h Dodi", la Présence Divine s'éloigne alors de ce lieu.
[rav 'Haïm Palaggi - Roua'h 'Haïm (chap.66)
Il explique c'est pourquoi on dit "Ecoute Israël" et non pas "écoutez", car le Shéma de tous doit être dit d'une seule voix]

-> Dans le Zohar (Ruth 109b), il est écrit que celui qui lit le Shéma Israël correctement et avec la ferveur (kavana) adéquate méritera que 60 anges le ceignent de couronnes saintes, et que nos ancêtres Avraham, Its'hak et Yaakov acceptent sa lecture et en embrassent les lettres.
Tous les tsadikim du Gan Eden viendront également se réjouir avec eux.
A la fin de sa vie, celui qui aura tâché tout au long de ses jours de lire correctement le Shéma méritera de s'asseoir près des Patriarches, et 2 fois par jour Hachem répandra sur lui la rosée céleste, grâce à laquelle il pourra savoir ce qui se passe dans le monde et ce qui adviendra dans le futur.
[Kaf ha'Haïm 61,1]

-> Dans le Zohar (Balak), il est écrit que celui qui n'a pas lu le Shéma en son temps est un Nidouï durant toute la journée.

Dans la guémara (Béra'hot 26a) et à d'autres endroits, il est rapporté que celui qui n'a pas accompli la mitsva du Shéma, même une seule fois au cours de sa vie, subit une perte irrécupérable, car cette mitsva est aussi importante que l'ensemble de toutes les mitsvot. (midrach rabba Réé)

De plus, dans la guémara (Shabbath 119b), il est écrit que la destruction de Jérusalem est due au fait que les juifs n'accomplissaient plus la mitsva du Shéma matin et soir.

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-> Le rav 'Haïm Kanievsky (Taima déKra) fait remarquer que dans la partie décrivant les lois des villes de refuge (Massé 35,6-34), le mot : "rotséa'h" (l'assassin, le meurtrier) apparaît 17 fois.
Il enseigne que c'est une allusion aux 17 meurtriers que nous retrouvons dans tout le Tana'h.

Par exemple, on peut citer : Kayin qui a tué Hevel (Béréchit 4,8) ; Avimélé'h ben Guidéon qui a tué ses 7 frères (Shoftim 9,5) ; Shaül qui a ordonné à Doèg de tuer les habitants de Nov, la ville des Cohanim (Shmouël I 22,16-19) ; (Shmouël II 1,5-10) ; (Shmouël II 4,5-6) ; ...

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-> Il y avait un total de 48 prophètes (névi'im) dont les prophéties sont consignées pour la postérité dans le Tana'h. [guémara Méguila 14a]
Chaque révélation prophétique était une continuation de la Torah en tant que parole d’Hachem. La fonction première d’un prophète (navi) était de servir de porte-parole d’Hachem. Ceci est dérivé des mots "niv chéfataïm" (ניב שפתים - discours des lèvres - Yéchayahou 57,19), représentant le prophète comme un porte-parole diffusant publiquement la parole divine Hachem (Choftim 18,18).

L’une des principales tâches confiées aux 48 prophètes était de donner des avertissements pour inspirer les réchaïm au repentir. (voir Rambam - Hilkhot Téchouva 4,2)
Il y a un parallèle entre les 48 prophètes et les 48 villes de refuge. (Tana déBé Eliyahou 16)
Les Lévi'im n’ont pas reçu de part en terre d'Israël. Au lieu de cela, on leur a attribué 48 villes : 6 villes refuges et 42 autres villes. (Massé 35,7 ; Yéchayahou 21,39) ...

Il réside parmi les Lévi'im, tribu à l’écart du monde matériel pour consacrer leur vie à servir D., étudier et enseigner la Torah.
La connexion éternelle que l’homme a avec Hachem comme sa force de vie éternelle trouve son allusion dans le Shéma dont le verset introducteur compte 6 mots et le 1er paragraphe 42, ce qui porte à un total de 48.
[rav Yéhochoua Alt]

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-> Selon certains commentateurs, la période des "Chovavim" est évoquée dans le verset des villes-refuges du meurtrier involontaire : "6 villes de refuge que vous accorderez pour que le meurtrier s’y retire, en outre, vous y ajouterez 42 villes" (Massé 35,6).

Car, au total, les "Chovavim" comptent 6 semaines, soit 42 jours, qui sont à mettre en parallèle avec les 6 villes de refuge et les 42 villes supplémentaires. Cela suggère que cette période est propice pour fuir vers les "villes de refuge" (autrement dit le repentir), et que tout ‘meurtrier’, celui qui aurait fauté (à D. ne plaise), peut alors échapper au yétser ara qui cherche à le faire périr (à l’instar du vengeur de sang qui poursuit le meurtrier involontaire pour le tuer).

"Le désir qui anime les forces vives de la nation à revenir sur sa terre, à retrouver son essence, son âme, sa spécificité : est en réalité l'effet d'un retour à D."

[Rav Kook - Orot haTéchouva - chap.17,2]

"Je prends le ciel et la terre pour témoins de ce que toute personne, homme ou femme, juif ou non juif, homme libre ou esclave, peut obtenir le don de l'inspiration divine.
Tout dépend de ses actes."

[le prophète Elyahou à ses disciples - Tana Débé Elyahou Rabba 9 ]

"En vérité, Jérusalem sera reconstruite quand les enfants d'Israël en auront une nostalgie extrême, à tel point, qu'ils chériront ses pierres et sa poussière."

[Rabbi Yéhouda haLévi - le Kouzari 5,27]

"Quand on voit qu'un homme désire rechercher D. et Le servir dans la joie, de tout son cœur, de toute son âme et d'une volonté entière, on peut en conclure avec certitude que la présence divine repose sur lui."

[Zohar - Térouma 128b]

Le Rabbi Yaakov Hillel a dit à ce sujet :
"Il faut considérer avec méfiance tout prétendu tsadik ne respectant pas scrupuleusement toutes les mitsvot.
Le signe le plus authentique d'un véritable tsadik ne peut être en effet que son observance parfaite des commandements".

"Certaines prières sont exaucées plus rapidement que d'autres, mais aucune prière ne reste sans réponse."

[le 'Hazon Ich]

Ce qui nous manque sans le Temple : la prière & la protection divine & miracles du Temple

+ Ce qui nous manque sans le Temple ...

4°/ Un conduit direct pour la prière :

-> Il est écrit dans la Torah (Béréchit 28,17) : "[Yaakov] était effrayé [au lieu du futur Temple]. Il s'exclama : “Cet endroit inspire tellement la crainte! C’est sans doute la maison de D. C’est la porte du Ciel!”

Rachi de commenter : “C’est la porte du Ciel” : c’est-à-dire l’endroit de prière où les prières s’élèvent jusqu’au Ciel.

-> La guémara (Béra'hot 32b) de dire : "A partir du jour où le Temple a été détruit, les portes de la prière ont été scellées."

Cela signifie-t-il qu’il n’y a plus aucune raison de prier D.?
Bien sûr que non. Il est seulement plus difficile que les prières Lui parviennent.

-> La guémara (Baba Métsia 59a) de dire : "Même si les portes de la prière ont été scellées, les portes des larmes n’ont pas été scellées."
[De même : “Les portes du Ciel ne sont jamais fermées aux larmes” - guémara Béra'hot 32b]

=> Plus d’effort et de sincérité sont nécessaires pour que les prières soient effectives.

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5°/ La protection divine et les miracles du Temple :

-> Ceux qui montaient au Temple pendant les fêtes de pèlerinage bénéficiaient de la protection divine et de sécurité.

Il est écrit dans la guémara (Yérouchalmi Péa 3,7) :
"Pendant l’une des fêtes de pèlerinage, l’un des voyageurs vers le Temple de Jérusalem laissa son blé non gardé dans son champ.
Quand il revint, il vit 4 lions autour [qui le gardaient].

Un autre voyageur laissa ses poules [non gardées] et à son retour il trouva des chats aux alentours.
Un autre voyageur laissa sa maison ouverte et à son retour, il vit un serpent autour de la serrure pour la garder.

Rabbi Pin'has raconta l’incident suivant : 2 frères qui résidaient à Achkélon avaient des voisins non-juifs.
Ces voisins complotaient de profiter de l’ascension rituelle à Jérusalem des 2 frères pour piller les biens qu’ils avaient laissés.
Après que les frères soient partis D. envoya des anges pour vivre dans leur maison.

Quand les frères rentrèrent après la fête, les non-juifs leur demandèrent, "Où étiez-vous ?"
Ils répondirent : "A Jérusalem".
Ils répliquèrent : "Qui avez-vous laissé chez vous ?"
Ils répondirent : "Personne".

[Comprenant que D. avaient fait un miracle pour eux] les non-juifs s’exclamèrent : "Béni soit le D. des juifs qui ne les abandonne pas et qui ne les abandonnera jamais dans le futur."

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-> Dans le Temple, les lois de la nature étaient dépassées et des miracles évidents pouvaient être observés par toutes les personnes présentes.
Il est ainsi écrit dans les Pirké Avot (5,5) :

"Dix miracles ont été accomplis dans le Temple pour nos pères :
- aucune femme n’a fait de fausse couche à cause de l’odeur de la viande des sacrifices ;
- la viande des sacrifices n’a jamais pourri ;
- aucune mouche n’a été vue dans les abattoirs ;
- aucun Grand Prêtre n’a eu de pollution nocturne le Jour de Kippour ;
- la pluie n’a jamais éteint le feu du Tas de bois ;
- le vent n’a jamais dévié la colonne de fumée ;
- on n’a jamais trouvé de cause d’invalidation dans l’Omer, les Deux pains et les Pains de Proposition ;
- debout, on était serré, mais au large, quand on se prosternait
[selon Avot de Rabbi Nathan, les nombreux pèlerins étaient debout serrés l'un contre l'autre au point qu'il n'y avait même pas la place d'entrer un doigt. Mais lorsque l'on se prosternait, chacun disposait d'un espace de 4 coudées (2 mètres) lui permettant de se confesser sans être entendu de son voisin];
- jamais un serpent ou un scorpion n’ont causé de blessure dans Jérusalem ;
- personne n’a dit à son prochain : "je suis trop a l’étroit [et je n'ai pas d'argent] pour passer la nuit à Jérusalem".

Ce qui nous manque sans le Temple : la prophétie & la joie

+ Ce qui nous manque sans le Temple ...

2°/ La Prophétie :

La prophétie, moyen de communication clair par lequel D. communiqua avec l’Homme, résida pendant 1 000 ans au sein du peuple juif, à partir de la sortie d’Egypte (1313 avant l'ère goy) et jusqu’à quarante ans après la construction du Second Temple (313 avant l'ère goy).

Pendant la période du 1er Temple, la prophétie était très habituelle et environ un million d’hommes et de femmes prophétisèrent.

Après la destruction du 1er Temple, et la dissimulation permanente de l’Arche, il devint très difficile de prophétiser et l’ère de la prophétie s’acheva lorsque les derniers prophètes moururent tous en un seul mois.

Comme il est écrit dans la guémara (Yoma 9b) : "Avec la mort des deniers prophètes : 'Hagaï, Ze'haria et Mala'hi, l’inspiration divine quitta le peuple juif."

=> A partir de ce moment, les lignes de communication avec D. ne sont plus ouvertes de la même manière.

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3°/ La joie :

L’expérience ultime de la joie humaine pouvait être vécue dans le Temple pendant Souccot quand les Sages chantaient et dansaient avec des torches allumées pour accompagner la musique jouée par les Lévi'im.

Comme il est écrit dans la michna (Soucca 5,1) : "Tout celui qui n’a pas été témoin de Sim'ha Bet Hachoéva [la fête des libations d’eau] n’a jamais vu de vraie joie de sa vie."

=> Une telle joie pure n’existe plus.
Pour nous rappeler cela, les juifs ont adopté la coutume de réduire leur joie dans des événements joyeux.
Par exemple, à la fin d’un mariage, le fiancé casse un verre pour commémorer le fait que nous n’avons plus le Temple.

"A partir du moment où le Temple a été détruit, le Machia'h est né."

[Midrach Abba Gorio ]

=> Des graines de la destruction poussera la rédemption ...