Aux délices de la Torah

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"Celles-ci sont les paroles (דברים)." (Dévarim 1,1 - élé aDévarim)

Rachi fait remarquer que le discours d'adieu adressé par Moché aux enfants d'Israël (avant sa mort), qui commence dans la présente paracha, passe en revue tous les événements au cours desquels ils ont irrité D. dans le désert.

Par respect pour le peuple, Moché ne parle qu'allusivement de ces péchés, même si l'intention de notre dirigeant était, par ses remontrances, de l'inciter à améliorer sa conduite.

Le rav Michaël Dov Weissmandel note que si la nation juive prend à cœur ces admonestations et observe fidèlement la Torah et les mitsvot, les calamités décrites dans les sections de Ki Tavo, Vayélé'h et Haazinou seront transformées en bénédictions.

Si l'on compte 613 lettres à partir du ב (bét) de דברים (dévarim), on aboutit à un ר (réch).
Si l'on compte 613 lettres à partir de celui-ci, on atteint un כ (kaf), puis 613 lettres plus tard, un ה (hé).

C'est ainsi que le mot ברכה (bénédiction) est épelé par "bonds" successifs de 613 lettres, correspondant aux 613 mitsvot de la Torah.

Source (b"h) : dvar Torah issu "Talelei Orot" du rav Yissa'har Dov Rubin

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-> Les paroles de remontrance de Moché ont un but.
Si les juifs accomplissent la Torah et les mitsvot comme il convient, alors ils mériteront la bénédiction, et les malédictions se changeront elles aussi en bénédictions.
La bénédiction qui est attachée à l'observance de la Torah et des mitsvot se trouve en allusion ici dans Dévarim, où par intervalle de 613 lettres, se forme le mot : béra'ha (bénédiction).
[Massé 'Hémed]

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+ "Voici les paroles qu'a dites Moché à tout Israël" (Dévarim 1,1)

Le rav Chlomo Levinstein (dans son Oumatok haOr) fait remarquer que l'on trouve dans ce verset une allusion aux noms des parachiot du livre de Dévarim :
Moché dit au peuple juif : Voici les "Dévarim", les paroles que je prononce.
"Vaét'hanan" = je vous en supplie (mit'hanèn) de m'écouter.
"Ekev" = parce que, "Réé" = tu verras (tiré) la situation : il y a des "Choftim", des juges, D. nous jugera sur tout, si bien que : "Ki Tétsé", quand tu sortiras (tétsé) de ce monde, et "Ki Tavo", quand tu viendras (tavo) dans le monde à Venir, tu devras payer pour tes actes.
C'est pourquoi : "atem nitsavim hayom", vous vous tenez tous aujourd'hui, mais demain, vous connaîtrez : "Zot haBéra'ha), cette bénédiction.

"Celui qui sait combien d'années les enfants d'Israël ont servi les idoles connaît la date de la venue du Machia'h."

[Pétikhta de Eikha Rabati]

Le Méchekh 'Hokhma nous explique que l'idolâtrie est le seul péché où l'intention est considérée comme un acte (cf. guémara Kidouchin 40a).

Ainsi, D. qui sonde les cœurs, est le seul à connaître les pensées secrètes.
=> La date de la Délivrance reste inconnue des hommes ...

"Et vous voici aujourd'hui, en multitude, comme les étoiles des cieux." (Dévarim 1,10)

-> Dans la guémara (Yoma 22b), nos Sages posent la question suivante :
Il est écrit (Ochéa 2,1) : "Le nombre des enfants d'Israël sera comme le sable de la mer ...", ce qui laisse entendre qu'ils pourront être recensés, puis ce verset se poursuit : "... [il] ne pourra se mesurer ni être compté".
Comment résoudre cette apparente contradiction?

Nos Sages de répondre que la dernière partie du verset s'applique à l'époque où Israël accomplit la volonté de D., tandis que la 1ere vise celle où il ne la respecte pas.

-> Le 'Hida de nous donner l'explication suivante :
Quand Israël se soumet à la volonté de D., chacun de ses membres est considéré comme constituant plus d'une personne.

C'est ainsi que Yaïr ben Ménaché était considéré comme valant à lui seul autant que la majorité du Sanhédrin (selon la guémara Sanhédrin 44a ; et également indiqué dans la guémara Baba Batra 121b).
[On peut également ajouter comme exemple :
- Rav El'hanan Wasserman rapporte que le 'Hafets 'haïm, qui est un symbole d'humilité, disait fréquemment qu'il portait la responsabilité pour le bien-être spirituel de toute la génération.
- Rav Israël Salanter disait qu'il avait les capacités de 1000 personnes, ce qui impliquait qu'il devait agir comme 1000 personnes.
- De même, Moché rabbénou était considéré comme autant que l'ensemble du peuple juif de la génération de la connaissance (dor déa), dont aucune autre n'aura un tel niveau jusqu'à la venue du machia'h.]

=> Lorsqu'un peuple se compose d'être vertueux, il n'existe plus aucun moyen de le recenser car on ne dispose pas des instruments permettant de jauger la véritable valeur de chacun de ses membres.

Source (b"h) : dvar Torah issu "Talelei Orot" du rav Yissa'har Dov Rubin

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+ Hachem a promis aux juifs de devenir comme les étoiles (selon le Méam Loez - Dévarim) :

1°/ Dans le ciel, les étoiles brillent d'une extrémité du monde à l'autre.
De même, si les juifs sont méritants, ils brilleront d'une extrémité du monde à l'autre dans le monde futur.
De plus, les visages des hommes qui enseignent la Torah aux enfants dans ce monde-ci brilleront comme les étoiles dans le monde futur.

2°/ Chaque nuit, D. fait sortir les étoiles et les couvre en les comptant, comme il est écrit : "Il fait sortir Son armée par nombre, Il les appelle par leur nom" (Yéchayahou 40,26).
De même, D. compte les juifs à tout moment. Comme un homme riche sait combien il possède mais compte sans cesse ses pièces par amour de l'argent, D. compte les juifs. Il les a dénombrés à plusieurs reprises : après la sortie d'Egypte, après l'épisode du veau d'or et à l'érection du Michkan.

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-> Le Méam Loez enseigne également que :
Hachem a donné 3 bénédictions au juifs : de devenir comme la poussière, comme le sable et comme les étoiles. Parallèlement, le peuple juif a reçu 3 couronnes : la couronne de la Torah, celle de la prêtrise et celle de la royauté.
Les juifs sont comparés à la poussières de la terre, les Lévi'im au sable de la mer et les rois (issus de la tribu de Yéhouda) aux étoiles.
Chacun de ces 3 groupes a reçu la bénédiction de se multiplier.

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-> b'h, également au sujet des étoiles : https://todahm.com/2018/12/08/7616-2

"Ce fut, lorsque tous les hommes de guerre eurent péri du milieu du peuple par la mort." (Dévarim 2,16)

La Torah nous apprend qu'en punition du péché des explorateurs, tous les hommes âgés de plus de 20 ans ont été condamnés à mourir dans le désert sans pouvoir entrer en terre d'Israël.

Le midrach (Eikha Rabba) relate que chaque année, la veille du 9 Av, tous les enfants d'Israël se préparaient des tombes.
Une fois que celles-ci étaient creusées, ils s'y allongeaient pour y rester toute la nuit.

Le matin venu, on annonçait : "Que les vivants se séparent des morts!"
Ceux qui étaient encore en vie se relevaient de leur sépulture ; mais 15 000 personnes, chaque année, n'en sortaient plus ...

On continua de respecter la tradition jusqu'à la veille du 9 Av de la 40e année.
Personne, cette fois-là, ne mourut dans la nuit.
Certains, croyant qu'ils s'étaient trompés de date, y sont retournés la nuit suivante, et ainsi de suite jusqu'au 15 du mois.

C'est alors que, voyant la pleine lune, ils comprirent qu'ils n'avaient commis aucune erreur de calcul et que le décret de mort avait été abrogé.

=> Ils instituèrent le 15 Av comme jour de fête pour les générations à venir.

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+ Bonus :

Le 15 Av, on se trouve à 45 jours de Roch Hachana.
45 est la valeur numérique du mot Adam (homme - אדם) et du mot : "ma"(Quoi? Que suis-je? - מה) :

A partir du 15 Av, nous disposons de 45 jours pour se poser en toute humilité et honnêteté les questions sur notre vie, afin de mériter ce titre d'homme juif, lorsque nous nous présenterons devant D. à Roch Hachana.

Pour approfondir l'importance du "ma" chez l'homme : https://todahm.com/2014/04/01/pessah-ma-ma-ma

"Car le jugement est à D." (Dévarim 1,17)

Le Gaon de Vilna d'expliquer :
"Quand un juge est attentif à ne pas accepter de présents corrupteurs ni à se laisser influencer, D. vient à son aide en lui permettant de discerner lequel des plaideurs dit la vérité et lequel profère des mensonges."

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+ "N’ayez pas peur devant l’homme, car la justice est à Hachem" (Dévarim 1,17)

Ce verset signifie que le juge ne doit redouter aucun homme.
Cela fait également allusion à une autre idée. En effet, le juge pourrait penser que puisque finalement, il n’est qu’un homme et qu’en tant qu’homme il est faillible et peut se tromper, alors il pourrait craindre de s’être trompé dans son jugement.
Néanmoins, il pourra se rassurer en prenant conscience qu’Hachem est présent avec les juges et les aide à rendre une véritable justice.

Cela est en allusion dans ce verset :
- "N’ayez pas peur devant l’homme" que vous êtes = c'est-à-dire que les juges n’ont pas à redouter le fait qu’ils ne sont que des hommes et risquent donc de se tromper.
- "Car la justice est à Hachem" et Il est présent aux côtés des juges pour les aider à rendre un jugement équitable.

['Hatam Sofer]

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-> Moché dit littéralement : "Je les placerai à votre tête" (Dévarim 1,13).
L'expression "je les placerai" se dit en hébreu : vaassimem (וַאֲשִׂימֵם), de la même racine que : chémama, qui signifie destruction.
Le verset pourrait se lire : "Je placerai leur destruction sur votre tête" = Nommer des juges incompétents cause la destruction dans le monde et D. punira les responsables.
[...]
Moché recommande aux juges de ne craindre personne parce que "le jugement appartient à D." (Dévarim 1,17).
Hachem est le Maître du jugement et Il protégera le juge de tout mal. Le juge est comparable au messager d'un roi qui parle en son nom ; il n'a à craindre de punition de personne.
De même, si le juge n'invente pas ses décisions mais applique toute ce qui est écrit dans la Torah, le Maître du jugement [Hachem] le protégera.
[Méam Loez - Dévarim 1,17]

"Jusqu'au grand fleuve, le fleuve de l'Euphrate." (Dévarim 1,7)

Rachi explique qu'il est qualifié de "grand", parce qu'il est évoqué avec la terre d'Israël.

Le Rav 'Haïm Shmoulevitz fait observer que, selon le Mizra'hi, l'Euphrate est le plus petit des fleuves mentionnés dans la Torah.
Son appellation de "grand" par celle-ci nous montre l'importance de ce qui est associé à la terre d'Israël.

Celui qui y observe les mitvot atteint un degré d'élévation et de dignité auquel il est impossible d'accéder hors de ses frontières.

Si nous n'en sommes pas conscients, c'est parce que nous sommes inaptes à apprécier la sainteté inhérente à la terre d'Israël.

Nous trouvons un concept identique dans le midrach selon lequel, si Yossef a mérité d'être enterré en terre d'Israël, c'est parce qu'il s'est associé à elle en se présentant comme : "ich ivri" (homme hébreu -> Béréchit 39,14).

Moché, en revanche, est appelé : "ich mitsri" (homme égyptien -> Chémot 2,19), raison pour laquelle il n'a pas été enterré en terre d'Israël.

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Le verset suivant : "Vois, J'ai mis le pays devant vous." (Dévarim 1,8)

Le Or ha'Haïm fait observer que ce verset commence par un verbe au singulier (réé = vois) et se poursuit au pluriel (lifné'hém = devant vous).
Pourquoi cela?

Pour regarder le pays, ils étaient tous égaux et formaient comme un seul homme, d'où l'emploi du singulier.
En revanche, pour l'apprécier et le comprendre, pour concevoir leurs sentiments à son sujet, chacun à réagi à sa manière, selon sa personnalité et son niveau.
Voilà pourquoi la suite est au pluriel.

Tâchons d'avoir un regard qui ne cherche qu'à mettre en avant le positif d'Israël ...

Source (b"h) : compilation personnelle de dvar Torah issus "Talelei Orot" du rav Yissa'har Dov Rubin

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-> "Hachem a donné au peuple juif 3 magnifiques cadeaux, cependant chacun d'eux doit être acquis par le biais de souffrances. Il s'agit de : la Torah, la terre d'Israël et le monde à venir (olam aba)."
[Rabbi Chimon bar Yo'haï - guémara Béra'hot 5a]

Pourquoi cela?

Selon le Ben Ich 'Haï (Bénayahou), les souffrances sont en réalité un moyen de déterminer si nous méritons ces cadeaux.
Par exemple, si une personne traverse des moments difficiles, et que malgré tout elle continue à étudier, elle atteste alors qu'elle étudie uniquement parce que telle est la volonté de D.
En effet, si elle le faisait uniquement pour acquérir de belles connaissances, elles aurait abandonner dès que cela serait devenu difficile, désagréable.

Il en est de même pour la terre d'Israël et le monde à venir.

"Onze journées depuis 'Horev." (Dévarim 1,2 - 'Horev = le lieu d'acceptation de la Torah)

Le Kéli Yakar signale que les 11 jours cités ici sont une allusion aux 11 jours pendant lesquels nous pleurons la destruction du Temple : 9 jours au mois d'Av, le 17 Tamouz et le 10 Tévét.

"Hachem votre D., était avec vous, vous ne manquiez de rien." (Dévarim 2,7)

Le rav Twerski rapproche ce verset des paroles du roi Salomon : "Celui qui désire l'argent n'est jamais satisfait de ce qu'il possède" (Kohélet 5,9).
Ainsi, en est-il de toutes les recherches physiques. Elles sont insatiables.

=> Moché nous dit, dans le verset ci-dessus, que plus nous sommes proches de D., moins sont ardents nos désirs et nos besoins.
Si nous sommes loin de D., nos désirs et besoins peuvent alors devenir insatiables.

[le fait de se satisfaire de ce que l'on a, est une grande richesse dans la vie ...]

Le 9 Av et la nécessité de prendre le deuil

+ Le 9 Av & la nécessité de prendre le deuil ...

Il est difficile de s’attrister de la perte de quelque chose que l’on n’ a jamais eu.
Néanmoins, pleurer pour le Temple à Ticha Béav est capital pour la survie et la reconstruction de Jérusalem.

-> La guémara (Taanit 30b) nous dit :
"Tout celui qui pleure pour Jérusalem méritera de partager sa joie [quand le Temple sera reconstruit]."

-> Le rav Eliahou Kitov (Séfer haTodaa - chap.33) nous enseigne :
"On raconte l’incident suivant au sujet de Napoléon, empereur de France.
Une fois, il passa devant une synagogue à Paris pendant Ticha Béav et il vit des juifs assis par terre, pleurant et se lamentant de la destruction de leur Temple et de leur terre comme si cette tragédie avait eu lieu la veille.
Il resta bouche bée et dit ensuite : "Je jure qu’a la fin ce peuple aura du bien dans sa propre terre ! Où voyons-nous un autre peuple dans le monde qui continue à pleurer et à languir pendant des millénaires sans diminuer d’intensité ?"

-> Le rav 'Haïm Friedlander de nous expliquer :
"Il y a une signification intrinsèque au fait de pleurer annuellement la destruction des Temples.
C’est un témoignage important de la survie spirituelle du peuple juif parce qu’il n’y a aucun autre peuple qui commémore ses échecs.

A l’opposé, toutes les nations commémorent leurs victoires.
Mais le peuple juif observe le jour de la destruction des deux Temples chaque année."

=> Pleurer pour les erreurs du passé est une garantie pour le futur.
Agir ainsi est une preuve de notre survie spirituelle.

-> Le rav Emmanuel Feldman a écrit un beau texte sur le 9 av (Ticha béAv) :
"Ticha Béav n’est pas le jour préféré de tout le monde, mais c’est l’un de mes préférés à moi, non pas parce qu’il y ait de quoi se réjouir, mais parce qu’on peut se repentir.
J’aime Ticha Béav du fait de ce que cela évoque pour moi au sujet des Juifs : que nous sommes un peuple qui se souvient et qui sait que son passé conduit vers un futur.

Il y a bien plus d’Italiens dans le monde que de Juifs. Et pourtant, personne ne pleure (l'ancien) Rome.
Il y a bien plus de Grecs dans le monde que de Juifs. L’Acropole et le Parthénon sont des attractions touristiques, mais qui pleure leur destruction ?

La Babylonie, la Perse, l’Assyrie, la gloire de l’Egypte antique, qui s’en souvient, qui verse une larme, qui s’en soucie ?

J’aime le 9 Av parce que seul un peuple qui peut pleurer pourra un jour rire.

Et j’aime Ticha Béav parce que j’en ai besoin

Dans tout mon confort, je dois enlever mes chaussures en cuir et diminuer les lumières.
Je dois jeûner et ne pas me faire plaisir. Je dois lire les Lamentations et pleurer les souffrances vécues par mon peuple dans son histoire sanglante. Je dois me concentrer sur quelque chose d’extérieur à moi.

J’ai besoin de Ticha Béav parce que ça me rappelle ce que c’est qu’être juif et qu’Essav hait Yaakov, Pharaon opprime Israël et Haman veut nous détruire et que les empires du monde détestent le juif parce qu’il appartient "au peuple qui vit seul".

J’aime Ticha Béav parce que ça nous enseigne quelque chose de profond, que pour le judaïsme, les événements historiques ne sont pas seulement de l’histoire, pas seulement des événements.
"L’Histoire" et "les événements" ont lieu à un moment dans le temps, mais dans le judaïsme, quand un événement à lieu, il fait partie de nous. C’est un nouveau savoir, une nouvelle connaissance et une perception continue, une nouvelle conscience.

J’aime Ticha Béav parce qu’il contient un message d’espoir profond et de foi profonde.
Ce jour-là, nos Sages nous enseignent que le Machia'h est né.
Comme c’est pénétrant, comme c’est ironique que justement le jour de la destruction la rédemption a commencé.
La fin est également le début."

Le 9 Av à travers les âges

+ Le 9 Av à travers les âges :

1°/ Les expulsions en Europe :

-> En Angleterre (1290) :
"C'est également le 9 Av, le 18 juillet 1290, que le Roi Edward I signa un édit stipulant que tous les juifs étaient bannis d'Angleterre, alors qu'ils y avaient vécu pendant 200 ans.
C'était la 1ere fois dans l'histoire de l'Europe qu'une communauté juive fut expulsée dans son intégralité." (l'historien anglais Martin Gilbert)

-> En Espagne (1492) :
Abarbanel de nous dire :
"Ce jour là [le 9 Av, le 30 juillet 1492], l'expulsion de France eut lieu, tout comme d'autres pogroms et expulsions contre les juifs qui eurent lieu ce mois là ...
Et le roi d'Espagne décréta que tous les juifs de son royaume seraient expulsés ou tués en 3 mois et la date butoir était le 9 Av 1492.

Le roi espagnol ne connaissait pas le sens de ce jour ; c'était la date décidée dans les Cieux."

=> Le 9 Av est le jour approprié pour se souvenir et prendre le deuil de toutes les expulsions des juifs (même si elles ne coïncident pas toutes avec cette date).

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2°/ La 1ere Guerre mondiale et la Shoa :

-> L'Allemagne déclara la guerre à la Russie le 9 Av 1914, ce qui marque le début de la 1ere Guerre mondiale qui eut des répercussions tragiques sur les juifs d'Europe et qui conduisit à la 2e Guerre mondiale et à l'Holocauste

Toute la matinée de Ticha Béav est consacrée à s'asseoir sur le sol, à lire des lamentations et autres textes pour nous faire pleurer. Parmi les textes lus, certaines lamentations évoquent la Shoa composées par des références rabbiniques de l'époque.

=> Ticha Béav est le jour le plus approprié pour rappeler les tragédies de l'histoire juive.

La guémara (Taanit 29a) nous explique que le 9 Av est un moment désigné pour pleurer, en nous disant :
"Vous avez pleuré sans raison [le 9 Av - lors de la faute des explorateurs], je vais vous donner une raison de pleurer [ce jour-là] pour toutes les générations."

=> Le 9 Av est devenu le jour de deuil national pour les juifs de tous les malheurs qui advinrent tout au long de l'histoire.
Mis à part les catastrophes relatives à la destruction du Temple et l'exil de la terre d'Israël, toute la souffrance des Juifs est liée au 9 Av.

Il ne faut pas voir ce jour négativement, de façon déprimante (pleurer pour pleurer).
Au contraire, c'est en semant des larmes qu'on construit notre futur dans le sourire.

Comme le dit le midrach Abba Gorion : "A partir du moment où le Temple a été détruit, le Macchia'h est né."
(de la destruction naît la délivrance).