Aux délices de la Torah

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Le mot Siyoum …

+ Le mot Siyoum ...

Le mot Siyoum s'écrit en hébreu : סיום
Savez-vous quelle est la particularité de ces lettres?

Ces 4 lettres ont la même valeur numérique en révélé et en caché.
Expliquons cela ...

Chaque lettre de l'alphabet hébreu s'écrit en fonction de sa prononciation.
Par exemple, la lettre א s'écrit : אלף
Elle a pour partie révélée/prononcée : le א (valeur de 1) et pour partie cachée les 2 autres lettres : לף (valeur de 80+20 =110).

On constate qu'il y a seulement 4 lettres dans l'alphabet hébraïque qui ont une équivalence entre leur partie révélée et cachée, et ces lettres sont celles du mot : siyoum (סיום).

Ainsi :
- la lettre ס (samé'h) s'écrit : סמך, sa lettre révélée est : ס (soit 60) et ses lettres cachées sont : מך (soit : 40+20 =60).
De même,
-> le י (youd) s'écrit : יוד, sa lettre révélée est : י (soit 10) et ses lettres cachées sont : וד (soit 6+4=10) ;
-> le ו (vav) s'écrit : וו, sa lettre révélée est : ו (soit 6) et sa lettre cachée est : ו (soit 6) ;
-> le מם (mém) s'écrit : מם, sa lettre révélée est : מ (soit 40) et sa lettre cachée est : ם (soit 40).

Le Gaon de Vilna a commenté ce phénomène en disant que de la même façon que les lettres cachées ont la même valeur que les lettres révélées, le fait de participer à un Siyoum est un événement qui concerne autant les personnes qui n'ont pas participé à l'étude (les personnes "cachées"), que celles qui y ont participé (les personnes "révélées").

Comment comprendre ces paroles du Gaon de Vilna disant qu'une personne qui a pris part au cycle d'étude et une autre qui n'y a pas pris part sont autant attendues l'une que l'autre au siyoum?

Le rav Yits'hak Hutner de répondre par un principe fondamental : les individus sont évalués en fonction de ce pour quoi ils donnent de la valeur.

Ainsi, même si une personne n'a pas pris part à l'étude, en venant au siyoum, elle exprime son soutient, son estime à ceux qui y ont pris part, et elle montre aussi toute la valeur, l'importance qu'elle accorde au fait de finir un cycle d'étude.

=> Toute personne doit participer à un siyoum, afin d'encourager ceux qui y participent (dont le rav), afin de témoigner concrètement que l'étude de la Torah est quelque chose de grande valeur à ses yeux, et par conséquent elle s'en trouve également valorisée (dis-moi en quoi tu donnes de la valeur, et je te dirai ce que tu vaux ...)

Source (b"h) : compilation et traduction personnelle d’un dvar Torah du rabbi Moshé Kormornick

"Le seul bonheur qui existe est celui que l'on porte en soi ...
Une vie intérieure riche, elle seule, rend l'homme heureux"

[Rav Dessler]

La Yéchiva & Israël …

+ La Yéchiva & Israël ... (par le rav Wolbe - extrait)
"La Yéchiva n'est ni une école pour les futurs rabbins, ni une université talmudique.
...
Incontestablement, ses étudiants ne deviendront pas tous de grands maîtres et des guides spirituels, mais tous, aussi longtemps qu'ils demeurent entre ses murs, seront porteurs de la présence divine, purifieront leurs idées et leurs cœurs.

Et chacun, selon sa compréhension, y puisera un esprit de sainteté et de pureté, chacun se réveillera à l'autre et à la responsabilité collective, aucun n'en ressortira les mains vides.
...
L'étudiant en Yéchiva, par la force de son intelligence, sa compréhension et la pureté de cœur, puise dans la Yéchiva, pour tout son avenir, un esprit de Torah et une sagesse de vie.
...

Nos Sages nous enseignent : "Si les nations du monde savaient combien le Temple est pour elles un gage de pardon, elles enverraient des bataillons entiers pour veiller à ce qu'il ne soit pas détruit."

Quant à nous, nous pouvons dire ceci : "Si l'Etat d'Israël savait à quel point les Yéchivot sauvegardent son existence, il placerait des soldats tout autour d'elles, pour veiller à ce qu'aucun élève ne perde un instant d'étude, de cette étude qui est l'âme de notre nation!"

Voici, pour terminer, la plus humble de nos requêtes : que notre pays comprenne enfin que la Yéchiva représente le membre vital dont dépend son âme toute entière. "

 "Le soir de Pessa’h tout ce qui s’est passé en Egypte se renouvelle et s’éveille ; cela même permet de hâter la guéoula finale."

[Ram’hal - Ma’amar ha’Hokhma]

 "De même que les jours où tu es sorti d’Egypte, Je te montrerai des prodiges."

[Michlé 7,15]

=> D. nous promet des prodiges lors de la guéoula finale comme Il l'a fait lors de la sortie d'Egypte.

"Rien n'éloigne plus l'homme de son Créateur que la médisance."

[Or ha'Haïm - Vayikra 14,9]

Les Bné Israël : le cœur du monde …

+++ Les Bné Israël : le cœur du monde ...

-> Rabbi Yéhouda haLévy (Kouzari 1,95) écrit que le peuple d’Israël est le "cœur du monde", du fait qu’il a été, à chaque génération, le dépositaire de la présence divine, c’est-à-dire de la Torah.

-> "Avant tout, sache que tout ce que l’homme connaît ou comprend provient directement ou indirectement de la Torah.
S’il n’en était pas ainsi, rien ne le différencierait de l’âne qu’il monte …"
[le Ramban – discours intitulé Torat Hachem Témima]

-> "C’est bien de la Torah que le roi Salomon puisa toute sa science, ses connaissances de la nature et de la médecine, ainsi que tous les secrets de la création.
Car tout se trouve dans la Torah …"
[le Ramban – son commentaire sur la Torah]

-> Rabbi Yéhouda haLévy (Kouzari 2,66) d’écrire :
"C’est par D. et grâce à ses aptitudes extraordinaires que le roi Salomon acquit toute sa science.
Des confins de la Terre, de l’Inde lointaine, on venait le trouver afin de s’inspirer de sa science pour la diffuser dans toutes les nations.
C’est chez nous que toutes les sciences puisèrent leurs sources, pour parvenir aux Chaldéens, puis aux Perses et à la Médie, aux Grecs et aux Romains.
A cause du temps et de la multitude des intermédiaires, on en est arrivé à en créditer les Grecs et les Romains, au lieu de les attribuer au Hébreux … "

-> Le Rav Yérou’ham Leibovitch de Mir a dit un jour :
"Certains peuple nous accusent de leur avoir volé leur sagesse.
S’il en était réellement ainsi, on serait en droit de s’attendre à ce que les victimes de ce vol se situent à la pointe de la morale et de la justice, et que les voleurs, au contraire, se retrouvent au bas de l’échelle.
Or que voyons-nous justement ?
Ces civilisations, dont nous aurions pillé la culture, ont disparu depuis déjà bien longtemps à cause de leur immoralité et de leur cruauté, alors que notre peuple est toujours là, bien vivant, avec ses Justes, ses grands maîtres et ses bienfaiteurs, dans chaque génération.
Cela suffit à dénoncer la malhonnêteté de ces nations que nous aurions prétendument dépouillées. "

-> Il est intéressant de conclure par les paroles du rav Wolbe à ce sujet :
"Le peuple d’Israël est : le "cœur du monde", et la Torah : "le cœur d’Israël.

Tous les vestiges de pureté, de vérité ou de sainteté ont pour même source notre peuple et sa Torah, foyer du monde dont émanent aujourd’hui de pâles lueurs.

Grâce à D., notre Torah est bel et bien là, avec nous, et le centre de notre cœur n’est pas vide.
Mais il nous incombe de sauvegarder précieusement l’intériorité, le sens profond de notre vie.

Lorsqu’on vit dans une société attirée par les futilités, par le spectacle, par la recherche d’une "situation" et de titres honorifiques, et donc, dans une société qui se laisse emporter par un mouvement centrifuge (tendance à s'éloigner du centre), cela requiert de notre part un grand nombre de concessions.

Maintenons-nous donc dans notre centre spirituel, dans les profondeurs de l’étude de la Torah et de la pratique des mitsvot, dans la modestie et la simplicité.
Car telle est notre place "dont émane la lumière du monde", et parce que le cœur est l’organe vital de la création.

Soyons donc des hommes de cœur et construisons le cœur du monde ! "

"[Lavan] dit [à Eliézer] : Viens, béni d'Hachem! " ('Hayé Sarah 24,31)

-> Selon le midrach, le serviteur d'Abraham, Eliezer, était un descendant de Canaan, dont il a été dit : "Maudit soit Canaan, il sera le serviteur des serviteurs de ses frères" (Noa'h 9,25).

-> Le midrach (Béréchit rabba 60,7) indique : "Parce qu'il a servi fidèlement ce tsadik (Avraham), Eliézer a quitté la catégorie des maudits et est entré dans celle des bénis".

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-> Le Baal Shem Tov a dit que même un non-juif qui mange quelque chose qui contient une étincelle sainte, et qui sert ensuite un juif avec la vitalité qu'il tire de cette nourriture, il élève l'étincelle dans une certaine mesure, mais pas autant que si un juif la mangeait.
[Méor Enayim - Matot ]

 "On sait, et il faut toujours s'en souvenir, qu'il est impossible de rester dans un état [spirituel] exalté de façon constante. Il y aura toujours des hauts et des bas [spirituels].
Si quelqu'un a l'impression de ne pas descendre dans les niveaux spirituels, cela indique qu'il n'a jamais (vraiment) atteint des niveaux spirituels exaltés (au départ)."
[rav Kalonymos Kalman Shapira]

" Désormais, si écouter, vous écouterez ma voix (chamoa tichméou), si vous gardez mon alliance, vous serez mon trésor entre tous les peuples!" (Yitro 19,5)

-> "Si écouter, vous écouterez" : le Ohr ha'Haïm haKadoch enseigne :
La raison pour laquelle la Torah emploie une répétition, est pour nous dire que nous allons recevoir 2 Torah [ la loi écrite et la loi orale].
Pour les mitsvot que nous avons reçues à ce moment-là : Hachem a employé le mot "si écouter" (chamoa), et en ce qui concerne celles qui vont être enseignées dans les temps à venir par les Sages d'Israël, la Torah a employé le mot "vous écouterez" (futur) [tichméou].
... Cela fait appel au midrach qui dit, que [à chaque génération] celui qui écoute la Torah d'un Sage, c'est comme s'il l'a écoutée de la bouche de D.
La mitsva que Je vous ordonne d'accepter tout ce que vos Sages vous enseigneront, décréteront dans toutes les générations, il faut que ce soit dans votre esprit, comme si Moi-même, Je vous l'avais ordonné.

Ainsi, nous pouvons comprendre ce que nos Sages (guémara Shabbath 88) ont enseigné lorsqque D. a mis la montagne sur la tête des Bné Israël et les a menacés : "Si vous acceptez et prenez sur vous la Torah, tant mieux, sinon, ici, vous serez enterrés".
=> Nous savons que les Bné Israël ont déclaré : "Tout ce que dira D., nous l'acceptons et nous ferons" (ils ont accepté la parole d'Hachem). Si c'est ainsi, pourquoi D. a-t-Il eu besoin de les menacer?

D'après ce que j'ai expliqué précédemment, Hachem a donné deux Torah : une que l'on a entendue de la bouche de D. Lui-même (la Torah écrite) et l'autre que nous allons écouter de nos Sages.
D'après cela, on expliquera que ce que les enfants d'Israël ont déclaré : "Tout ce que D. nous ordonne, on le fera et on le comprendra" = c'est ce qui est sorti de la bouche de D. (Loi écrite) alors bien sûr, on accepte, dès maintenant avant même de comprendre.

Mais au sujet de la parole de nos Sages (La Loi orale), ils ont dit : "On écoutera", c'est-à-dire, ni ils l'ont refusée, ni ils l'ont acceptée : on veut d'abord écouter ce qu'ils diront, et ensuite on décidera quoi faire. Car cela revient à accepter quelque chose d'infini, ce qui est impossible.
Car, suivant les besoins de chaque génération, ils vont enseigner de nouvelles lois, ils vont mettre des nouvelles barrières, ils vont faire de nouveaux règlements. Comment peut-on gérer une Torah qui n'a pas de limites?

A ce moment-là, ils n'ont pris sur eux que la Torah écrite, mais pas la Torah orale. Pour cela, Dieu les a menacés en mettant la montagne au-dessus de leur tête, jusqu'à ce qu'ils acceptent, sans condition, d'écouter la parole de nos Sages (Torah de nos Sages).
Et, ainsi, "forcés", ils ont accepté la Loi orale également, jusqu'à l'époque de Mordé'haï et Esther où ils ont vu alors de leurs propres yeux, combien les actions du Sage amènent la vie, la délivrance ; celle qu'ils ont amené à l'époque de Haman.
À cette époque-là, ils ont accepté la Torah orale de plein gré, ils ont accepté d'appliquer tout ce qu'ils décrèteront puisqu'ils ont vu de leurs propres yeux la grandeur et l'importance de leurs actions. Sans eux le peuple aurait été décimé et il ne serait rien resté d'Israël, que D. préserve.

+ "Et D. dit à Moché : "Taille pour toi (psal lé’ha - פְּסָל-לְךָ) deux tables de pierre. " (Chémot – Ki Tissa 34,1)

+ "Ne fais pas pour toi une image taillée (lé’ha pessel - לְךָ פֶסֶל) " (Chémot – Yitro 20,3)

Le Imré Emet attire l’attention sur le fait que le même mot (se lisant pessel ou psal) se référant à quelque chose de taillé, est utilisé dans 2 contextes diamétralement opposés, l’un relié à l’idolâtrie et l’autre à la formation des tables des 10 Commandements.

Le Rabbi d’expliquer que ce même terme peut faire référence à ces 2 notions contraires parce que l’essentiel de la signification dépend de l’emplacement du mot lé’ha (pour toi).

-> Si lé’ha est placé en 1er, ou en d’autres termes, si on donne la priorité au moi, en faisant de ses besoins le but de sa vie, on a adopté une conduite idolâtre.
En effet, l’idolâtrie n’est rien d’autre que la manipulation d’une divinité pour satisfaire ses propres désirs.

-> Si le mot lé’ha (pour toi) est placé à la suite, c’est-à-dire si on n’accorde que peu d’importance à la satisfaction de ses propres désirs, on est alors engagé dans l’accomplissement de la volonté de D. et on fait ainsi pénétrer la spiritualité des 10 Commandements dans ce monde terrestre.

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-> Le rabbi Mordé'haï de Kozmir fait ce même commentaire, en terminant que si le "pour toi" (lé'ha) est avant, c'est-à-dire que tu abordes la vie avec le "MOI d'abord", alors c'est de l'impureté (si lé'ha passe avant => lié à l'idolâtrie du culte de soi-même).
Par contre, si ton "MOI je" (lé'ha) vint après, que tu prends soin d'autrui d'abord, alors c'est de la sainteté.

[il faut faire attention à ne pas passer sa vie à vouer un culte à son égo (le MOI). D'ailleurs, on peut en arriver à se créer le "Hachem" qui vient nous arrange, qui cautionne notre culte du nous-même.
Puisque nous avons une telle tendance naturelle, alors nous devons faire passer l'autre avant nous, pour rééquilibrer les choses, et en venir à l'aimer autant que nous-même.]

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-> "Sculpte pour toi deux Tables de pierre, comme les premières" (Ki Tissa 34,1)

=> Nos sages enseignent que les premières Tables, puisqu'elles ont été données de façon spectaculaire, lors de la Révélation du Sinaï, ont pris le mauvais oeil et elles ont fini par être brisées. En revanche, les deuxièmes Tables ont été données de façon discrète, c'est ce qui les a protégées. Mais comment comprendre cet enseignement?

-> Le rabbi Ménahem Mendel de Kotsk explique que lorsqu'un homme s'élève spirituellement du fait de causes extérieures, cette élévation n'est pas durable, car non profonde. Par exemple, le fait de s'approcher de la Torah, uniquement suite à un événement que l'on aurait vécu, qui nous aurait impressionné. Que ce soit un événement qui aurait éveillé un désir et un élan d'amour pour la Torah, qu'un événement qui aurait éveillé au contraire de la peur.
Quand une raison extérieure entraîne le rapprochement, cela ne suffit pas pour que ce retour à la Torah soit protégé. Ce qui garantit que l'élévation soit définitive, c'est quand elle découle d'une réflexion intérieure, à savoir une compréhension profonde des choses, une maturation sur le sens de la vie et sur une prise de conscience de l'authenticité de la Torah d'Hachem. Même si un événement extérieur déclenche cette introspection, il devra amorcer un travail intérieur, plus approfondi.
Lorsqu'un homme a compris qu'Hachem notre D.ieu est Vérité, que sa réussite véritable c'est de Servir Hachem, alors cette compréhension fixera en lui son élévation spirituel, qui deviendra alors définitive. Certes, on ne doit pas attendre de comprendre et de vivre de l'intérieur les choses pour servir Hachem.
Le juif doit accomplir les mitsvot même s'il ne comprend pas pourquoi. Mais en parallèle, il doit aussi avoir une démarche personnelle de s'efforcer de vivre la Torah de l'intérieur, de comprendre que la Torah parle à sa vie et lui assure la véritable réussite. La compréhension des choses ne peut pas être la condition de la pratique.
Mais une fois que l'homme accepte de se plier à la Volonté Divine, qu'il le comprenne ou non, il doit ensuite chercher à intérioriser le message de la Torah, pour le comprendre et le vivre le plus profondément qu'il puisse.
Les premières Tables ont été données dans le faste et le spectaculaire. Elles n'ont pas duré.
Les secondes Tables ont été donné dans la discrétion et la profondeur, elles ont donc pu s'inscrire dans la durée.