Aux délices de la Torah

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Paracha Hayé Sarah

"Et les jours de Sarah furent 100 ans et 20 ans et 7 ans [soit 127 ans], c'était les années de la vie de Sarah." (Hayé Sarah 23,1) 

1°/ Rashi nous explique : la répétition du mot "ans" après chaque catégorie (centaine, dizaine, unité) vient te dire que chacune est interprétée en elle-même :

  • à l'âge de 100 ans, elle était comme à l'âge de 20 ans à l'égard du péché. De même qu'à 20 ans, une fille n'a pas de péché car elle n'est pas punissable, de même à 100 ans, elle n'avait pas de péché.
  • et à l'âge de 20 ans, elle était comme une fille de 7 ans pour la beauté.

La fin de ce verset vient nous apprendre que toutes les années de la vie de Sarah étaient égales pour le bien.

2°/ Contrairement à ce que dit  Rashi, une femme n'est-elle pas plus belle qu'une enfant de 7 ans?

  • Chez une enfant de 7 ans, nous ne voyons généralement parmi tous ces actes  que le bon côté des choses, car nous mettons l'aspect négatif sur le compte du fait qu'elle n'est qu'une enfant, et nous lui trouvons donc des circonstances atténuantes.

Par contre chez une jeune fille de 20 ans, il est impossible de trouver des circonstances atténuantes sur tous ces actes, et il est certain que l'on va lui reprocher des choses.
Ainsi, Sarah, même à l'âge de 20 ans, ses actes étaient tous d'une telle perfection que l'on ne voyait chez elle que de la beauté, comme pour une fillette de 7 ans, chez qui nous ne voyons que des bonnes choses.           (Ma'yana Shel Torah)

  • Selon le Midrach Rabba, on peut répondre à cette question en comprenant ce qu'est la vraie beauté. Sarah avait la beauté à 20 ans d'une fillette de 7 ans, c'est-à-dire qu'elle ne se servait pas de ses "atouts" physiques pour attirer sur elle les regards. Elle est restée dans sa grande naïveté, innocence, sa grande discrétion et sa grande pudeur, pour éviter que les autres ne trébuchent par sa faute. Ainsi, si la Torah vient nous vanter sa beauté, c'est pour nous enseigner que la pureté de son intériorité était tellement grande qu'elle s'exprimait sur son visage. La beauté juive réside dans la pudeur, la discrétion, afin de permettre à la beauté de l'âme (l'intériorité) de se révéler le plus fortement.
  • Par ailleurs, ce Rashi ("comme à...") nous montre que Sarah avait les avantages de la vieillesse et de la jeunesse. Quand elle avait 20 ans, elle avait déjà les mêmes qualités qu'à 100 ans, et quand elle avait 100 ans elle avait encore les mêmes qualités qu'à 20 ans.

3°/ Le rav Yaakov Kaminetsky nous explique que la fin de ce verset : "c'était les années de la vie de Sarah" vient nous certifier que Sarah est arrivée au terme des années de vie qui lui avaient été imparties.

Rashi (verset suivant) nous indique que la mort de Sarah suivit la ligature d'Itshak parce qu'en apprenant la nouvelle de la ligature, que son fils avait été préparé pour être égorgé, son âme s'était envolée d'elle et elle était morte.

Ainsi, la Torah explique (par ce verset) que la ligature d'Itshak n'est pour rien dans la mort de Sarah car dans tous les cas elle était arrivé au terme de ses années de vie.

4°/ Le Ben Ich Haï fait remarquer que la répétition dans ce verset du mot "shana" (= "… ans") a pour but de souligner que les nuits des justes sont aussi portées à leur crédit, contrairement aux méchants, dont l'existence est considérée comme très courte compte tenu de leurs rares mérites (ainsi être physiquement vivant ne veut pas dire que l'on est réellement vivant selon la Torah …).

5°/ Par ailleurs, le Ben Ich Haï demande : pourquoi les 2 premières fois, le mot "shana"  est-il au singulier, et la dernière fois, au pluriel?

Afin de ne pas s'enorgueillir durant notre vie, la Torah nous conseille de se rappeler de nos débuts pitoyables dans l'existence : muet et immobile comme une pierre, qui baigne dans ses déjections en mettant en bouche n'importe quelle saleté.

Ainsi, le mot est au singulier en ce qui concerne : 100 ans (moment de la décrépitude progressive de son corps) et 20 ans (zénith de sa force et de sa beauté), afin nous montrer que Sarah se souvenait toujours avec humilité de ce qu'elle était à un an (shana). A l'inverse, le mot est au pluriel à 7 ans, car elle s'y voyait déjà comme une femme adulte et responsable, chargée par le poids "des années" (shanot).

-> Par ailleurs, le Zohar ('Hayé Sarah 122) enseigne que : "100 ans" est écrit au singulier (chana), de même pour "20 ans (chana), mais "7 ans" est au pluriel (chanim).
Pour les nombres importants, l'utilisation du singulier amoindrit, tandis que pour le 7, le plus petit, l'utilisation du pluriel montre qu'il est rehaussé.
=> Nous voyons ainsi que Hachem grandit ceux qui se font petits et amoindrit ceux qui se font grands.
Et cela en fonction du principe : Celui qui recherche la grandeur, tout au long de sa vie dans ce monde, sera considéré comme petit dans le monde de Vérité.

6°/ Rabbi Avraham Ména'hem (Min'ha Béloula) explique que ce verset doit être lu d'une autre manière. Le mot "shéné" (précédemment traduit par "les années") peut aussi se traduire par le chiffre : 2. Nous devons donc lire la fin du verset : "[c'était] les 2 vies de Sarah".

Rabbi Avraham Ména'hem considère que les 127 années de vie de Sarah se décomposent en 2 parties : ses 90 premières années (avant la naissance de Ytshak) et ses 37 dernières années. En effet, la Torah enseigne qu'un Homme n'est appelé "vivant" que lorsqu'il devient parent. Ce n'est qu'à ce moment que sa vie prend tout son sens. D'ailleurs, notre verset commence par le mot "vayiyou" dont la valeur numérique est 37, soit la "véritable existence" de Sarah.

Sarah a enfanté Itshak à l'âge de 90 ans et elle endura aussi les 10 épreuves de son mari Avraham (son double enlèvement, la famine,...). Dans ce cas, comment comprendre l'explication de Rashi : "toutes les années de la vie de Sarah étaient égales pour le bien"?
Rabbi Zoucha d'Anipoli explique que Sarah ne cherchait jamais à analyser et à comprendre pourquoi elle subissait tant de difficultés. Elles étaient persuadée qu'existaient de profonds secrets derrière tous ses problèmes. Tout ce qui m'arrive n'est que pour mon bien (même si actuellement je n'en suis pas conscient(e) voir je pense - à tort - le contraire)!

Paracha Vayéra

  • "Que l'on prenne un peu d'eau, lavez vos pieds et reposez-vous sous l'arbre. Je prendrai une miche de pain et vous rassasierez votre cœur ..." (vayéra 18,4-5) 

Le Ben Ish Haï explique :

  • "Que l'on prenne un peu d'eau" : comme Avraham a fait recourt à un intermédiaire, D. fit sortir l'eau pour ses descendants par un intermédiaire : Moshé.

A ce sujet, Avraham n'a pas voulut s'éviter un effort supplémentaire, mais il savait par prophétie que le peuple juif n'aurait pas le mérite d'entrer en terre d'Israël s'il n'était pas conduit par un être d'exception, tel que Moshé (d'où son recourt à un intermédiaire pour apporter l'eau).

Par ailleurs, on peut aussi se demander pourquoi Avraham a proposé "un peu d'eau". Il pouvait se montrer plus généreux  avec son eau puisée gratuitement à la source.  Avraham a proposé à ses invités un peu d'eau (afin d'ouvrir l'appétit sans trop remplir l'estomac par trop d'eau), de se laver les pieds et à s'appuyer contre l'arbre pour se reposer de la fatigue du voyage afin d'être dans les meilleures conditions pour être en appétit.

  • "Je prendrai une miche de pain" : Avraham les servit directement, ainsi, D. prodigua lui-même du pain à ses descendants (peuple juif).

On apprend de là également, que les tsaddikim promettent peu et font beaucoup; tandis que les impies font de grandes promesses pour n'en accomplir pas même une infime part. Ainsi, Avraham promit aux anges un petit peu de pain, mais il leur a servi ensuite un repas royal pour lequel il égorgea 3 veaux, il utilisa 9 séah de farine et leur servit également de la crème et du lait.

Nos Sages nous explique que ce comportement s'inspire de celui de D. En effet, lorsque D. promit qu'Il jugerait les Egyptiens à la fin de l'exil, Il assura à Avraham : "La nation qui les asservira, Je [la] jugerai" (paracha précédente : le'h le'ha 15,14). La promesse divine ne contenait que 2 mots (Je jugerai), et pourtant D. a infligé 10 plaies aux Egyptiens.

Il est à noter (cf.Rashi) que le texte désigne le cœur des anges en n'utilisant qu'une fois la lettre beth afin d'indiquer que le mauvais penchant n'a pas de prise sur eux (au contraire des hommes - avec 2 lettres beth comme par exemple dans le shéma : "be'hol levave'hem").

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-> "Qu’on aille quérir un peu d’eau ; lavez vos pieds" (Vayéra 18,4)

=> Avraham excellait dans l’hospitalité. Il choisit généreusement pour ses invités trois mesures de farine et sacrifia trois veaux pour leur en servir les plus belles parts. Pourquoi se montra-t-il avare concernant l’eau en ne leur en donnant qu’un peu?

-> L’Admour de Tsanz (le Chéfa ‘Haïm), explique qu’Avraham vit par inspiration divine qu’au moment où D. voudrait donner la Torah aux enfants d’Israël, les anges s’y opposeraient, avançant que sa place se trouve plutôt dans les cieux. Il leur fit donc transgresser l’interdit de mélanger lait et viande afin que, le moment venu, Hachem puisse leur répliquer qu’ils ne peuvent accepter la Torah, puisqu’ils en avaient déjà enfreint un commandement.

Selon le Choul’han Aroukh (Yoré Déa 89,2), il faut manger un morceau de pain et boire un peu d’eau pour pouvoir manger de la viande après du lait. Avraham servit à ses visiteurs du beurre et du lait, puis de la viande, tandis qu’il s’abstint de leur donner du pain et de l’eau pour nettoyer leur bouche entre le lacté et le carné.
De cette manière, ses descendants pourraient recevoir la Torah. C’est pourquoi il ne leur fournit que l’eau nécessaire pour laver leurs pieds.

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"Je vais apporter une tranche de pain ... Puis Avraham courut au troupeau" (Vayéra 18,5-8)

-> Rabbi El'azar dit : "Cet épisode nous enseigne que les Justes parlent peu et agissent beaucoup, contrairement aux réchaïm qui parlent beaucoup et qui ne font même pas un petit peu".
[guémara Baba Métsia 87a]

-> Le rav Yérou'ham Leibovitz (Daat Torah) commente :
Derrière ce principe se profile l'idée que les hommes "qui parlent" ne font rien, alors que ceux "qui agissent" ne parlent pas.
En effet, dès l'instant où la résolution d'agir s'est affermie chez l'homme, rien ne devrait l'en distraire jusqu'à ce qu'il ait mené ses desseins à terme.
De plus, les rares paroles qui sortent de la bouche des Justes (tsadikim) ne son motivées que par une nécessité immédiate, par exemple pour informer autrui de ce qu'ils entendent faire.
[...]
En revanche, chez le racha, l'abondance de paroles résulte du fait qu'il n'envisage pas un seul instant de réaliser sérieusement ses promesses.
En réalité, sa disposition à parler beaucoup n'est motivée que par une soif insatiable d'autosatisfaction, qu'il étanche par une profusion de paroles.
Et fatalement, celles-ci entraînent une diminution de l'action.
Parler abondamment permet ainsi d'étouffer les mouvements de la conscience, et c'est pourquoi Hachem a en horreur cette attitude.
[...]
Par ailleurs, une autre raison pour laquelle les tsadikim font toujours preuve de mesure dans leurs paroles, provient de leur crainte de ne pas pouvoir les respecter.
A l'inverse, peu importe au racha, homme malhonnête, la portée de ses propos, puisqu'en tout état de cause il ne compte pas s'y conformer.

Nos Sages disent : "Les actions des ancêtres sont des signes pour leurs enfants".
A cet égard, la descendance d'Avraham est dotée d'une disposition innée à "agir sans parler". C'est celle-ci qui leur permit de déclarer, au pied du mont Sinaï (Chémot 24,7) : "Nous ferons et nous comprendrons".
Les Sages (guémara Shabbath 88) nous racontent : "Au moment où les enfants d'Israël firent précéder "Nous ferons" de "nous entendrons", une Voix du Ciel sortit et proclama : "Qui donc a révélé à Mes enfants ce secret que seuls les anges de service utilisent?""
=> Pour cette "génération de la connaissance" (dor déa), l'action suivait aussitôt l'énonciation du commandement.

Vayéra – donner de la force à nos prières

+ Vayéra - donner de la force à nos prières :

-> Dans la parasha Vayéra, la Torah décrit la naissance d'Its'hak après l'épisode dans lequel Avimélé'h, le roi de Guérar, a essayé de prendre Sarah comme épouse. Hachem envoya un fléau sur la famille d'Avimélé'h, les rendant toutes stériles, et Avimélé'h libéra Sarah pour les sauver.
Rachi (Vayéra 21,1) note que ces deux épisodes apparaissent ensemble pour enseigner une leçon importante : "Quiconque implore Hachem d'avoir pitié de son prochain, et que le demandeur a besoin de la même chose, c'est lui qui est exaucé en premier".
Lorsque Sarah fut libérée, Avraham pria pour qu'Avimélé'h ait des enfants. Parce qu'il avait besoin de la même requête, Avraham mérita d'être exaucé, et il fut béni en ayant Its'hak.

-> Le rav Yérou'ham Brodiansky demande pourquoi Avraham et Sarah ont eu besoin de prier pour que quelqu'un d'autre ait un enfant. Après tout, ils avaient déjà accumulé suffisamment de mérite par eux-mêmes. N'avaient-ils pas enseigné la émouna en Hachem aux masses et accompli la mitsva de hachnassat or'him ensemble?
De plus, nos Sages (Yébamot 64a) disent qu'Hachem a rendu les Avot (Patriarches) et les Imahot (Matriarches) stériles, parce qu'Il désirait les prières des justes.
Il est clair qu'Avraham et Sarah ont prié intensément pour avoir des enfants. Pourquoi cette prière n'a-t-elle pas suffi?

Le rav Brodiansky explique que l'essence de la prière consiste à demander à Hachem d'exaucer notre demande par miséricorde, même si nous ne le méritons pas. En effet, nos prières expriment notre totale dépendance à l'égard d'Hachem afin de susciter Sa miséricorde.
Il est vrai qu'Avraham et Sarah avaient prié intensément pendant des années et qu'ils avaient certainement suscité la miséricorde d'Hachem. Cependant, leur cas était particulier car ils étaient physiquement incapables de procréer, et un miracle était nécessaire pour changer cela. (Peut-être y avait-il aussi d'autres raisons qui dépassent notre entendement).

Ce qui a finalement fait pencher la balance, c'est qu'Avraham a commencé à prier pour qu'Avimélé'h ait des enfants. Sa propre prière s'éleva alors encore plus haut.
Dans sa prière de miséricorde se trouvait un élément de 'hessed : il priait pour que quelqu'un d'autre ait des enfants. La miséricorde céleste a alors débordé pour Avraham, et Sarah et lui méritèrent un fils. Ainsi, la prière d'Avraham pour Avimélé'h était la touche finale de décennies de prières pour son propre enfant.

-> Cet épisode nous enseigne comment renforcer notre propre prière. Priez aussi pour les autres!
C'est peut-être la raison pour laquelle nos prières sont dites au pluriel, afin d'élargir notre champ d'action et d'inclure les besoins des autres. En effet, le Arizal dit qu'avant de prier, nous devons nous efforcer d'accomplir la mitsva d'aimer notre prochain comme nous-mêmes, et cette mitsva exige implicitement que nous pensions aux autres en priant.
Cependant, en plus de cet acte de 'hessed pour eux et de l'accomplissement de la mitsva, le fait de penser à eux renforcera également nos propres prières.

Lorsqu'il s'agit de faire des demandes à Hachem dans nos prières, beaucoup se concentrent sur leurs propres besoins. Consciemment, ou peut-être inconsciemment, nous pouvons omettre ou minimiser les besoins des autres, comme si le fait de les inclure dans nos pensées allait en quelque sorte nous détourner de la prière pour nous-mêmes. Cependant, Avraham nous montre que c'est le contraire qui est vrai, nous ne pouvons que gagner à prier pour les autres.

Dans un autre épisode, la paracha met en lumière une autre façon de renforcer sa prière.
Après qu'Hachem a détruit Sedom et Amora, le verset indique qu'Abraham est retourné "à l'endroit où il s'était tenu [pour prier]" (Vayéra 19,27). Nos Sages (guémara Béra'hot 6b) expliquent qu'il faut désigner un "makom kavoua", un endroit spécifique pour prier. Ils nous disent : "Quiconque fait une makom kavoua pour sa prière, aura le D. d'Avraham comme aide".
Rabbénou Yonah (ibid.) explique que nos Sages font référence à quelqu'un qui accorde tellement d'importance à sa prière qu'il va jusqu'à créer un makom kavoua pour elle. L'importance de sa prière l'amène à lui réserver un endroit spécial.

Naturellement, l'importance qu'il attache à la prière s'exprime aussi d'autres manières. Il arrive toujours à l'heure pour la prière et ne la fait pas à la va-vite. S'il est inquiet ou contrarié par quelque chose, il se calme et éclaircit ses pensées avant de commencer la prière.
Une telle personne a "le Dieu d'Avraham comme aide", elle suit les voies d'Avraham, et sa prière mérite une aide supplémentaire de la part d'Hachem.
[rav Moché Krieger]

"J'ôterai de ta chair ton cœur de pierre et je le remplacerai par un cœur de chair" (Yé'hezkel 36,26).

-> Le rav Yonathan Eibshitz (Ahavat Yéhonathan) commente :
L'enlèvement du cœur de pierre et son remplacement par un cœur de chair signifie que D. remplacera le cœur qui nous pousse à fauter par un cœur qui ne désire pas fauter.

La question est posée : À l'ère messianique, si D. supprime le mauvais penchant, s'il n'y a plus d'impureté ou de mal dans le monde et s'il n'y a plus de désir de fauter, pourquoi alors D. a-t-il besoin de nous donner un nouveau cœur pour s'assurer que le peuple juif ne fautera pas?

À l'ère messianique, il n'y aura plus de désir pour les plaisirs physiques. Le peuple juif ne fautera plus pour des désirs physiques/matériels. Cependant, le peuple juif péchera d'une manière similaire à la faute des anges.

Comment un ange peut-il fauter?
Si un ange se trouve à un niveau spécifique et qu'il souhaite s'élever avant le moment prévu, il est considéré comme un fauter.
De même, à l'ère messianique, si un juif se trouve à un niveau particulier et veut s'élever avant le moment désigné, cela sera considéré comme une faute.

Torah – lire & écouter

"Il est bien connu que le fait d'entendre quelque chose de la part d'un sage ne peut être comparé à la lecture de ces mêmes mots dans un livre, car la vitalité et l'énergie de l'orateur lui-même se cachent dans les mots qui émanent du cœur d'un sage.
Par conséquent, ces mots ont la capacité d'avoir un impact sur le cœur de l'auditeur, conformément au dicton : "les mots qui émanent du cœur pénètrent dans le cœur".
En revanche, les mots écrits ne capturent pas la vitalité et la force de vie de leur auteur, car les mots écrits sont incapables de capturer et de transmettre cette puissante énergie."
[rav Tsadok haCohen - Ressissé Laïla - 56]

-> Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 2,3-4) propose 2 raisons pour lesquelles Hachem envoie la douleur et l'affliction. Tout d'abord, elles nous purifient de nos fautes et nous permettent de devenir purs. Cela nous permet finalement d'acquérir la récompense ultime : le monde à Venir (olam aba).
Deuxièmement, la souffrance peut être envoyée pour nous montrer que nous faisons quelque chose de mal et que nous devons cesser de le faire et nous repentir.

La souffrance est un signe qu'Hachem se soucie de nous. Il nous purifie de nos fautes passées et nous empêche même d'avoir besoin de cette purification en stoppant nos fautes dans leur élan et en nous permettant de nous amender.
[une souffrance dans ce monde équivaut à énormément de souffrances de purification dans le monde à Venir. ]
En effet, lorsque les gens s'adressaient au 'Hazon Ich pour obtenir de l'aide afin de faire face aux souffrances, le 'Hazon Ich leur conseillait souvent de considérer leurs souffrances comme des signes d'amour de la part d'Hachem. Il citait le verset : "Celui qu'Hachem aime, Il le châtie" (Michlé 3,12), et disait : "Considérez vos souffrances de cette manière".
[ex: on est souvent pris par notre train-train quotidien, et une souffrance est une occasion de se rappeler et de se tourner de tout coeur vers papa Hachem.]

[ issu du dvar Torah : https://todahm.com/2023/11/02/berechit-trois-cadeaux-speciaux-le-yetser-ara-la-souffrance-et-la-mort ]

Paracha Kedochim

- "Chaque homme, sa mère et son père vous craindrez et vous observez Mes shabbaths, Je suis l'Eternel votre D." (Kedochim 19,3)

1°/ Dans les 10 commandements on à : "Honore ton père et ta mère!"
- Quelle est la différence entre le respect et l'honneur?
Rashi : "Qu'est-ce que la crainte? Il ne s'assoit pas à sa place, ni parler à sa place, ni contredire ses paroles. Qu'est-ce que l'honneur? Il doit leur donner à manger et à boire, les habiller et les chausser, les faire entrer et sortir".
- Pourquoi l'ordre des parents n'est pas le même?
Rashi : "Ici le verset a fait précéder la mère au père parce qu'il est révélé devant D. que le fils craint son père plus que sa mère; tandis que pour l'honneur à donner aux parents, le père est évoqué avant la mère, parce qu'il est révélé à D., que le fils honore sa mère plus que son père parce qu'elle l'encourage avec des paroles agréables".
- Pourquoi y-a-t-il une juxtaposition entre l'observance du sabbath et la crainte des parents?
Rashi : "Le verset juxtapose l'observance du shabbath à la crainte du père pour dire : bien que Je t'ai ordonné la crainte du père, si ton père te dit : "Profane le Shabbath", ne l'écoute pas. Il en est de même pour tous les autres commandements".
La Torah dit :  "un homme doit craindre", afin d'enseigner qu'un homme doit obéir à ses parents en tout temps, tandis qu'une femme, après son mariage, doit respecter la volonté de son mari plutôt que celle de ses parents (cf. Rashi).

2°/ Le Hida dit à propos de ce verset : "tu veux honorer ton père et ta mère? Dis un nouveau commentaire de Torah le Shabath".

-  "Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem" (Kedochim 19,18)

1°/ Quel est le rapport entre le début et la fin de ce verset?
Rabbi Haïm Vital explique que lorsque 2 personnes s'aiment sincèrement, D. souhaite leur proximité et fait reposer sa présence entre eux.
On en trouve l'allusion dans le mot aava ("amour"), qui a la valeur numérique de 13. Ainsi, lorsqu'il y a un amour réciproque, il y a 2 fois aava (13), soit 26, qui est la valeur numérique du nom de D. : le Tétragramme.
2°/ Rashi, rapport sur ce passage : "Rabbi Akiva dit : "c'est un grand  principe de la Torah" [aimer son prochain comme soi-même].
On peut y rapprocher la réponse de Hillel à une personne lui demandant de lui enseigner toute la Torah le temps qu'elle se tienne "sur un pied" : "Ce que tu n’aimes pas, ne le fais pas à autrui".
3°/ La valeur numérique du mot "comme toi-même" ("kamo'ha") équivaut à 86, même valeur que le mot Elokim, nom divin sous son attribut de justice. A la fin du verset, il y a l'attribut de bonté ("Je suis Hachem").
Le Hida explique que lorsqu'un juif parvint à aimer son prochain de tout son cœur, il transforme l'attribut divin de justice en clémence.
L'annulation de son "Moi" (Kamo'ha = comme toi-même = attribut de rigueur) pour autrui amène la bonté.

Parachiot Tazria – Metsora

- "Le jour de sa purification, le lépreux sera amené au cohen" (Metsora 14,2)

Les lettres du mot "véouva" (= il sera amené) sont les mêmes que "véaouv" (= il sera aimé).
C'est une allusion à ce que dit le Rambam, que le pénitent, avant sa téchouva, était haï de D. et lui était en horreur, et après, il est aimé, proche et ami.

- "On égorgera un des oiseaux dans un récipient d'argile sur de l'eau vive" (Metsora 14,5)

Pourquoi faut-il ici de l’eau vive ("mayim hayim") ?
Parce que le lépreux est bas et humilié à ses propres yeux, on pourrait craindre qu’il n’en vienne à la mélancolie et à la paresse. Il est donc nécessaire de l’encourager et de le ranimer avec les eaux de la connaissance de la Torah, qui s’appelle «un puit d’eau vive».         (Maayana shel Torah)

Pourim : quand le Rokéa’h lit la méguila …

1°/ " הִפִּיל פּוּר הוּא הַגּוֹרָל " (Esther 3,7 = "On procéda à un pour, c'est-à-dire à un tirage au sort")
- la guématria des premières lettres  (הִ,פּ,הִ,ה) est égale à celle de Aman.
- en réorganisant différemment l'ordre des lettres du mot הַגּוֹרָל, on obtient le mot laarog (= tuer)
- la guématria des premières lettres des mots הוּא  הַגּוֹרָל est de 10.
Le Rokéa'h nous permet alors de comprendre que la Méguila fait allusion qu'en procédant à son tirage au sort Aman détermina la date où ses 10 fils seraient tués.

2°/ Dans le verset 8 (chapitre 3), Aman déclare à A'hachvéroch que "יֶשְׁנוֹ עַם-אֶחָד" ("il y a un peuple unique") et que "דָתֵיהֶם שֹׁנוֹת מִכָּל-עָם" ("leurs lois sont différentes de [celles de] tous les [autres] peuples").
- les lettres des mots "יֶשְׁנוֹ עַם" peuvent être réorganisées pour former les mots "yesh noam".
On peut rattacher ces mots au  passage : "déra'héa dar'hei noam" = "ses voies [de la Torah] sont agréables"  (Michlé 3,17).
- les 1eres lettres des mots "שֹׁנוֹת מִכָּל-עָם" (= "différent de tous les [autres] peuples"), forment le mot  "שמע", comme dans "שמע ישראל".
Le Rokéa'h nous montre que bien que les juifs ne sont pas mentionnés clairement dans cette discussion, ils en sont le sujet principal, puisque c'est le peuple juif qui suit la Torah, dont les voies sont "noam" (= agréables), et qui proclament le "שמע ישראל".

Paracha Ki Tissa

+ Quelques biscuits pour Shabbath :

1°/ Le Ba'al Hatourim, Yaakov ben Acher, fait remarquer que le mot ונתנו  (vénaténou = "et ils donneront" - verset 30,12) peut se lire dans les 2 sens.
Cela nous enseigne que ce que l'homme donne à la tsédaka finit par lui revenir, et qu'on ne perd rien à donner, au contraire ...

2°/ Moshé resta pendant 40 jours dans le Ciel :
D. enseigna à Moshé les régles d'interprétation de la Torah, afin qu'il puisse déduire l'ensemble de la hala'ha des mots et lettres de la Torah. Moshé éudiait avec énormément de ferveur, mais son esprit ne retenait aucun des principes qu'il avait appris de D.
Après 40 jours d’étude intensive, son esprit était toujours vide. D. lui accorda comme cadeau le pouvoir de retenir ce qu’il avait appris (Chémot Raba 41,6).
La persévérance de Moshé montre que le prétexte d’avoir une faible mémoire n’est pas une excuse valable pour ne pas se donner de mal dans l’étude de la Torah (Yérouchalmi Oraïot 3,8).

3°/ A la fin des 40 jours, D. remit à Moshé 2 tables de saphir de taille et de forme identiques (Chémot Raba 41,8).
Les 10 Commandements étaient gravés dans toute l'épaisseur de la pierre (donc visibles des 2 côtés).
Les lettres same'h et mem formant respectivement un rond et un carré complets auraient normalement dû tomber, mais elles tenaient en place miraculeusement (Chabat 104a).

4°/ La faute du veau d'or (Attention : les Bnei Israël de la génération du désert était spirituellement très élevés et maîtrisaient leur mauvais penchant. Ils avaient retrouvé le niveau d'Adam avant la faute, et D. les avait jugé dignes d'être libérés du pouvoir de l'ange de la mort. Ils furent mis à l'épreuve sur leur foi absolue dans les paroles de Moshé. La condamnation de D. sera à la hauteur de leur potentiel. Bien que seul le erev rav servit vraiment le veau d'or (0,5% de la population), D. a blâmé toute la communauté pour ne pas avoir protesté contre le mal et pour avoir contribué par son or à la construction d'une idole ) :

Avant de monter au Ciel pour recevoir les tables de la Loi, Moshé rassura son peuple : "Je reviendrai dans 40 jours, avant midi" (Chabath 89).Dans l'intervalle, il désigna Aaron et Hour (le fils de Myriam) comme responsables du peuple juif (Midrash Hagadol 32,1).
Le jour où Moshé est parti ne devait pas compter dans les 40 jours car ce n'était pas une période complète de 24 heures (Moshé ayant passé la nuit précédente dans le camp). Mais les Bnei Israël ont compté ce jour dans leur calcul. Ils attendirent donc l'arrivée de Moshé avec un jour d'avance.
Le Satan a profité de cette erreur de calcul, pour montrer aux Bnei Israël, l'enveloppe physique dont Moshé s'était dépouillé (il n'était alors qu'être spirituel), afin de leur faire croire que Moshé était mort.
Les égyptiens qui avaient rejoint le peuple juif lors de sa sortie d'Egypte (= le erev rav), face à cette fausse prophétie (Moshé ayant assuré qu'il reviendrait), faiblirent plus rapidement . Le erev rav représentait 3 000 personnes, soit 0,5% de la population. Il alla voir les responsables du peuple afin de changer la situation.

- Hour expliqua au peuple qu'il n'était pas nécessaire de chercher un nouvel intermédiaire sur lequel D. ferait résider Sa présence, car le peuple juif, contrairement aux autres nations, était guidé personnellement par D.
Suite à cela, il fut tué par lapidation par les plus vils du peuple. D. ne le sauva pas de la mort à cause des dures paroles qu'il avait proféré contre le peuple mais le récompensa en donnant un grand nom à tous ses descendants (ex : son petit-fils Betsalel sera celui qui construira le Michkan).
- Aaron savait que Moshé finirait par revenir, mais il fit le raisonnement suivant : "S'ils me tuent moi aussi, leur crime sera impardonnable car ils auront réalisé le passouk (Eikha 2,20) : "un Cohen et un prophète dans le sanctuaire de D. ils ont tué" (Aaron était les 2). Le fait de fabriquer une idole est une faute mineure comparée à un crime d'une telle gravité, car pour le premier, la téchouva est possible!".

Aaron ordonna : "Apportez-moi les bijoux de vos femmes et de vos enfants". Il pensait que les femmes refuseraient de donner leurs bijoux et que des disputes allaient en résulter, et que l'on gagnerait ainsi du temps.
Les femmes refusèrent effectivement de se défaire de leurs bijoux, non pas parce qu'elles y étaient attachées, mais parce qu'elles ne voulaient pas les consacrer à la fabrication d'une idole.
Leur loyauté envers D. fut récompensée. Tous les hommes de la génération qui avaient érigé le veau d'or décédèrent dans le désert, et n'arrivèrent jamais en terre d'Israël, mais toutes les femmes survécurent et entrèrent en terre sainte. De plus, elles reçurent Rosh Hodesh comme Yom Tov spécial pour elles, afin qu'elles le célèbrent à travers les générations.
A part les femmes, toute la tribu de Lévi s'abstint également de contribuer à l'or du éguel, ainsi que les nessiim et les tsaddikim du peuple juif.