Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

+ Il arrive ...

La paracha de cette semaine est : ראה (Ré'é), et elle est lue le Shabbath où nous bénissons le mois d'Elloul (אלול), qui évoque le mois précédant Roch Hachana et qui est placé sous la téchouva (le repentir).

Il est fait allusion à l'imminence de ce mois dans le nom de la paracha, qui est l'acrostiche de : ראה אלול הג'ע (ré'é Elloul igui'ya) = Vois, [le mois] d'Elloul arrive!

"La voiture nous éduque à la modestie puisque, pour y entrer, il faut s'abaisser."

[Rabbi Aharon Rokéa'h de Belz]

Jeu des 3 lettres concernant le décès

+ Jeu des 3 lettres concernant le décès/la mort ...

Lorsque vient le temps de la "tombe" (קבר - kévèr), qu'on s'y désintégre/pourri (רקב - rékèv), c'est alors le matin (בקר - boker) d'une nouvelle et nettement meilleure existence, car on aura alors trouvé la vraie paix/satisfaction, de par notre plus grande proximité (קרב - karov) avec D.

Dans la tradition juive, on pleure quand on naît (est-ce que je vais réussir à être à la hauteur des potentialités que D. m'octroie), et on est content à la mort (c'est bon j'ai réussi à faire plein de super choses!!).
== ceci est à l'image d'un bateau quittant le port pour un voyage dans l'inconnu (=la vie), où la famille pleure son départ et se réjouit à son retour.

A la vie!! 😉

 

L’importance du prénom

+ L'importance du prénom :

Le mot hébreu pour dire "un nom"  est : שם (shém).
On remarque que ces 2 lettres (le shin ש et le mèm מ) se retrouve au centre du mot : "une âme" (נשמה - néshama).
=> L'âme/l'essence de chaque personne est contenue dans son nom.

D'ailleurs, une tradition mystique dit qu'après la mort, on demande à chaque personne son nom.
En effet, le nom d'une personne renvoyant à sa mission sur terre, on lui demande ainsi si elle a vécu en accord avec les idéaux et les potentialités qui lui ont été donnés à sa naissance.

Il est écrit (Shmouel I 25;25) : "ki kishémo ben ou" (car il ressemble à son nom).

Selon nos Sages, le choix du nom d'un enfant est un des tous derniers pouvoirs de prophétie qu'il reste à notre génération.
Le choix se fait par inspiration divine, les parents sont alors des prophètes.

Il est évident que cela ne remet pas en cause le libre arbitre que tout individu a au cours de sa vie.

[exemple : Abraham et Yaakov ont changé de nom ; lorsqu'une personne est gravement malade on change en dernier recours son nom, en rajoutant par exemple : 'haïm -> Un nouveau nom est une nouvelle personne ...]

Source (b"h) : compilation personnelle issu du livre : "Your Name Is Your Blessing: Hebrew Names and Their Mystical Meanings" du Rabbi Benjamin Blech

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-> Chaque parent reçoit l'inspiration Divine lorsqu'il nomme son enfant.
[Arizal - Séfer haGuilgoulim - Introduction, 23]

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-> "On doit toujours être très attentif au nom qu'on donne à ses enfants, car parfois le nom peut avoir une bonne ou une mauvaise influence, comme nous le trouvons chez les explorateurs."
[midrach Tan'houma - Haazinou 7]

-> "Le nom a une influence, et les combinaisons de ses lettres peuvent avoir une influence active, que ce soit pour le bien ou le mal."
[Zohar]

-> "Même si un racha porte le nom d'un tsadik, ce nom n'est pas pour rien, car il a une bonne tendance à laquelle ce nom fait allusion.
Par exemple : celui qui s'appelle Avraham a une tendance à la générosité, et celui qui s'appelle Yossef sera fort pour surmonter les épreuves des sens, ou bien il fournira de la nourriture aux autres ..."
[rabbi Yossef Caro]

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-> Le changement du nom peut être utile uniquement si le décret contre la personne vient de son destin naturel, mais s'il est dû à ses fautes, seule la téchouva peut quelque chose pour lui.
[Maharcha]

En effet, nos Sages (guémara Roch Hachan 16b) affirment : "4 choses peuvent déchirer le décret pris contre quelqu'un : la tsédaka, le cri, le changement du nom et le changement des actes".

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-> D'où savons-nous que le nom favorise la survenue d'événements futurs?
Rabbi Éléazar a dit : car il est écrit : "Venez, contemplez les œuvres de D. qui ont provoqué des ruines sur la terre" (Téhilim 46,9). Ne lis pas le mot "chamot" (ruines - שַׁמּוֹת) mais plutôt "chémot" (les noms - שמות).
[guémara Béra'hot 7b]

-> Il est également rapporté dans le midrach (Yalkout Chimoni Yéchayahou 247) : "Si les générations avaient été méritantes, Hachem aurait Lui-même attribué un nom à chacun et on aurait pu connaître la nature les actes de chacun."

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-> Le 'Hazon Ich conseillait de ne pas donner aux enfants même le nom des grands-parents décédés quand il s'agissait d'un nom bizarre ou inhabituel dont l'enfant risquait d'avoir honte quand il grandirait.
Non seulement avoir honte est négatif en soi, mais le fait que l'enfant soit un objet de dérision pour ses amis, qui risque également de créer des problèmes mentaux qui empêcheront un développement spirituel normal.
Vouloir honorer un grand-père ou une grand-mère ne justifie pas qu'on sacrifie la santé mentale et sociale de l'enfant.

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-> Les actions d'Hachem seront en conformité avec le nom de l'homme, car le nom exerce une influence.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Enfants]

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-> Les lettres du nom par lequel une personne est appelée sont sa force vitale, et c'est ainsi qu'elle s'appelle également au Ciel.
Avec la force vitale et la sainteté des lettres de son nom, elle est capable de servir Hachem tous les jours, si elle choisit de faire le bien.
[Méor Enayim - Vayakel]

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-> b'h, voir aussi selon le Ben Ich 'Haï : https://todahm.com/2023/04/13/39029

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+ Lien entre le nom d'une personne et ses actes :

-> "Venez contempler les œuvres de Hachem qui opère des ruines (la désolation) sur la terre (des nations)" (Téhilim 46,9).
D'après rabbi Eliézer, ne lis pas : "ruines" (chamot - שמות), mais lis "chémot" (noms - שמות), ce qui permet de traduire ce verset ainsi : "Venez observez les œuvres de Hachem qui conduira l'homme dans le futur vers des actions en rapport avec son prénom".
[le nom porté par une personne est ainsi en rapport avec ses actes futurs]
[d'après la guémara Béra'hot 7b]

-> Dans cette même guémara, rabbi Yo'hanan, enseigne que Ruth (רות) porte ce nom, parce qu'elle aura le mérite d'être l'ascendante du roi David qui a abreuvé abondamment (à satiété = révaya - רויה) Hachem de chants et de louanges (dans son Séfer Téhilim).

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-> Yaakov l'interrogea : "Dis moi quel est ton nom, je te prie". Il (l'ange) répondit : "Pourquoi demandes-tu mon nom?" (Vayichla'h 32,30)

Le rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si’hot Moussar - si'ha 91) commente :
Le nom attribué à une entité nous éclaire sur la nature, les propriétés et les qualités de cette entité.
C'est pourquoi Yaakov a désiré connaître le nom de cet ange, donc du yétser ara, qui traduit sa nature profonde, son pouvoir et sa conduite, afin de mieux gérer le yétser ara à l'avenir.
... le yétser ara répond à Yaakov dans le verset cité : contrairement à toute créature, je ne peux être défini par un nom, car je n'ai aucune réalité et je ne suis qu'illusion et imagination.

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-> Une grande signification relative à l'avenir de l'enfant est représentée par le nom que ses parents ont décidé de lui donner ...
Des parents qui nomment leur enfant selon un être impropre et impur, qu'ils ne s'étonnent pas qu'en grandissant leur fils se comporte comme un animal ...
Le nom a un impact majeur sur l'avenir de l'enfant, il faut le choisir avec soin, car il reflète nos aspirations sur son éducation futur et le chemin qu'il va emprunter.
[rabbi Nissim Yaguen - Nétivé Or]

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-> Dans la guémara (Sotah 34b), selon rabbi Its'hak, les noms des explorateurs qui ont fait à leur retour une description négative de la terre d'Israël, ont un rapport avec leurs actes et leur manque de confiance en Hachem.
C'est ainsi, que "Sétour fils de Mikhal", chef de la tribu d'Acher, s'appelait ainsi parce qu'il a réfuté et dérangé (satar) l'oeuvre de Hachem et parce qu'il a ainsi "affaibli" Hachem (makh El).
De même, d'après rabbi Yo'hanan, Na'hbi fils de Vofi, chef de la tribu de Naftali, prote ce nom parce qu'il a caché les paroles de Hachem (il ne les a pas dites telles qu'elles étaient) et il a piétiné (pissa) les dessins de Hachem.

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-> La guémara (Yoma 83b) rapporte que rabbi Méïr, rabbi Yéhouda et rabbi Yossi voyageaient ensemble, et qu'arrivés à une auberge, ils demandèrent à l'hôte : "Quel est ton nom?"
L'hôte répondit : "Mon nom est : Kidor".
Rabbi Méïr s'est dit : "Ce nom me fait augurer que c'est un méchant homme" ...
Rabbi Yéhouda et rabbi Yossi confièrent leur bourse à l'hôte (à la veille de Shabbath), et rabbi Méïr ne la lui confia pas, mais il alla enfouir sa bourse dans la tombe du père de l'hôte ...
Le lendemain, rabbi Yéhouda et rabbi Yossi demandèrent à l'hôte de leur rendre leurs bourses ; ce dernier répondit : "Vous ne m'avez rien confié!"
Rabbi Méïr leur dit alors : "Pourquoi ne prêtez-vous aucune attention aux noms (des gens)?"
Ils répondirent : "Pourquoi ne nous as-tu pas averti, maître?"
Rabbi Méïr répondit : "Je n'avais qu'un soupçon, mais pas une certitude (de méchanceté de Kidor)."
[Une personne est impactée par son prénom, ce qui lui confère une tendance naturelle plus forte à quelque chose (de positif ou négatif), mais le libre arbitre demeure.
En cas d'impact négatif, il lui sera uniquement plus difficile d'agir convenablement/positivement, pour compenser cette tendance naturelle négative, et ce surtout au début, jusqu'à corriger sa nature autant que possible.]

Les 3 rabbanim entraînèrent alors leur hôte dans un bistrot (et le soûlèrent).
Ils virent des lentilles sur sa moustache. Ils allèrent demander à la femme de leur hôte de leur restituer les bourses (soit disant à la demande de son mari) en lui précisant le signe des lentilles (que son mari avait mangé ce jour-là).
Ils récupèrent ainsi leurs bourses.
Lorsque l'hôte revint chez lui, il tua sa femme.

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-> Malgré le libre arbitre d'une personne, son nom a un effet sur son comportement naturel et joue un rôle important dans son caractère.
[Maharam 'Haviv - Tossefos Yom HaKippurim - Yoma 83b).

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-> "Ceci aussi, c'est pour le bien" (gam zou létova)
[Na'houm Ich gam zou (un des maîtres de rabbi Akiva) - guémara Taanit 21a]

Le 'Hida enseigne :
La valeur numérique de l'expression : gam zou létov (גם זו לטוב) est de : 103, qui devient : 104 en ajoutant l'expression elle-même (avec le kollel). C'est la même guématria que celle de : Na'houm (נחום).
Donc, lorsque le père de Na'houm l'a nommé ainsi, le jour de sa circoncision (brit mila), il a été inspiré par le Ciel de choisir ce prénom associé à la qualité future de son fils de pouvoir dire en toutes circonstances "gam zou létov".
De même, chaque père est inspiré par le Ciel dans le choix du prénom de son fils qui définit son intériorité.

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-> 52 ans après la destruction du 1er Temple de Jérusalem par Névou'hanétsar, le roi Koréch (ou Cyrius - כורש) ordonne la reconstruction du Temple.
Ce roi était vertueux et convenable (kasher - כשר) ; son attitude louable était en allusion dans son nom כורש qui contient les lettres כשר.
[Rachi - guémara Roch Hachana 3b]

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-> A l'inverse, le nom du fils du roi David : Avchalom (אבשלום) est composé de 2 mots : av (אב - père) et Shalom (שלום - paix), pour nous enseigner qu'il était prévu initialement qu'il soit uni et en paix avec son père David.
Cependant, il a choisi la haine et la séparation en se révoltant contre son père.
[rav Lumbroso]

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-> "Et quel que soit le nom que donnera l'homme à chaque espèce vivante, tel sera son nom" (Béréchot 2,19).

Le Arvé Na'hal écrit :
Il faut savoir que le nom contient l'essence même de la vie d'une personne.
Les lettres qui forment le nom de l'homme sont des tuyaux par lesquels un flux d'abondance de vie lui parvient. Ainsi, il reçoit sa vitalité par l'intermédiaire des lettres de son nom
, et c'est le sens de : "néfech 'haya ou chémo" (chaque espèce vivante, tel sera son nom) = c'est-à-dire toutes les forces vives de l'homme : "sera son nom".

-> Le Arvé Na'hal enseigne : [version plus longue du commentaire précédent]
Lorsque l'âme quitte le corps de l'homme, un ange se présente devant le défunt et lui demande son nom. Si l'homme était un impie durant sa vie, il ne se souvient pas de son nom et l'ange se met à le frapper.
Pourquoi un impie oublierait-il soudainement son nom?
Nous devons comprendre que le nom d'un homme est la racine de son âme et chaque lettre qui le constitue est un canal par lequel descend l'abondance au cours de sa vie. Ainsi, toute la vitalité de l'homme lui parvient grâce aux lettres de son nom et c'est le sens du verset : "Et quel que soit le nom que donnera l'homme à chaque espèce vivante, tel sera son nom" (Béréchit 2,19).
Lorsque l'homme emprunte le chemin de la Torah et des commandements, il augmente l'abondance qui descend dans sa vie et lui ajoute de la force.
A l'inverse, un homme qui n'emprunte pas la voix de la Torah, que D. nous en préserve, verra le contraire s'accomplir. Plus il commettra de fautes, plus l'abondance de vie va diminuer jusqu'à détériorer les canaux vecteurs de cette abondance que sont les lettres de son nom. C'est pourquoi un impie ne se souvient plus de son nom lorsqu'il est dans sa tombe car les lettres qui le formaient ont été effacées à cause de ses actes et c'est la raison pour laquelle l'ange le frappe.

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-> Le Rabbi Tsvi Hirch de Ziditchov (Atéret Tsvi) nous enseigne :
"L'essentiel du néfech et de la néchama se trouve dans le nom de l'homme. La force des lettres qui s'assemblent pour composer son nom sont venues réparer le monde".

Le rav Pin'has Friedman (Shvilei Pin'has) commente :
Ce n'est pas uniquement le nom de l'homme qui prodigue les forces de vie mais plutôt l'assemblable des lettres de son nom qui contiennent en allusion le but et le sens de sa venue sur terre.

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-> Lorsque les parents donnent un nom au nouveau-né, ils n'ont pas conscience que ce nom n'est pas fortuit ou bien le fruit d'un choix personnel, mais bien l'expression de la Volonté du Créateur de donner à cet enfant le nom qui convient à la racine de son âme. Ce nom est inscrit sur le Kissé haKavod dans les mondes supérieurs, et c'est la raison pour laquelle Rabbi Méïr déduisait du nom de la personne sa personnalité (guémara Yoma 83b).
[Tsor ha'Haïm - Pin'has]

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-> "Je suis très étonné à propos des tsadikim que sont les enfants de Lévi qui ont appelé leur fils Kora'h, qui était le nom d'un des chefs d'Essav.
Les Sages (guémara Yoma 38b) ne nous ont-ils pas enseigné : "Nous ne nommons pas nos enfants avec des noms de réchaïm".
Nous voyons les conséquences désastreuses de ce qui lui est arrivé. C'est pour cette raison que le verset (Kora'h 16,1) énumère son ascendance depuis Lévi pour nous enseigner que même s'il avait la force d'une corde à trois fils, il s'est malgré tout effondré rapidement car il fut nommé par le nom d'un racha.
C'est le sens de "Kora'h prit" : son nom a pris toute la sainteté qu'il avait hérité de Yitsar, de Kéhat et de Lévi."
['Hatam Sofer - drachot Kora'h]

-> Le 'Hatam Sofer (Toldot 120) écrit : "La valeur numérique du nom de Essav (עשו) est de 376 comme celle du mot Shalom (שלום) car Essav détenait l'attribut de la paix dans l'impureté. C'est la raison pour laquelle il est considéré comme haïssant la paix."

=> Par conséquent, Kora'h qui portait le nom d'un racha fut vaincu par l'influence de la klipa d'Essav qui déteste la paix. Il contesta donc le statut d'Aharon en tant que Cohen Gadol car Aharon était la quintessence de la paix du côté de la sainteté.

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Le Bné Yissa'har (Sefer Maayan Ganim, ch.3) explique que Pharaon n'a pas simplement changé les noms de Yo'hévet et Myriam pour les noms égyptiens de Shifra et Pouah afin de refléter leurs nouvelles positions royales (à l'image de Yossef renommé : Tsafnat-Panéa'h), mais plutôt que Pharaon avait un plan sinistre. Il avait compris un secret profond concernant le nom d'une chose : cela reflète la nature intérieure d'une personne et forme la racine de son essence fondamentale.
Par conséquent, en changeant leurs noms en noms égyptiens, Pharaon espérait leur inculquer une mentalité égyptienne, les débarrassant ainsi de leur nature miséricordieuse.

Comment, alors, Yo'hévét et Myriam ont-elles pu surmonter leur nouvelle nature pour résister à la pression interne qui les poussait à se conformer aux instructions de Pharaon?
Bien que leur nature ait pu être affectée par ce changement de nom constituant alors une immense épreuve personnelle, leur libre arbitre n'a jamais été totalement restreint.
En fait, il ressort implicitement du midrach (Bamidbar rabba 16,10) qu'il est toujours possible de s'élever au-dessus de la disposition négative que le nom d'une personne peut posséder, même si cela s'avère difficile, comme l'a dit le célèbre Rav Yisrael Salanter : "Il est plus facile d'apprendre tout le Talmud que de changer un seul trait de caractère".

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-> Le séfer Noam Elimélé'h (paracha Lé'h Lé'ha) enseigne que lorsqu'une personne est appelée par le nom d'un d'une personne juste, le nom lui-même l'influence en bien.
Voici ce que le Noam Elimélé'h dit :
"Par exemple, quelqu'un dont le nom est "Avraham" et qui souhaite servir Hachem, ce nom l'incite et l'aide à devenir juste"

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Le nom d'une personne est lié à son âme. Ses parents reçoivent une sorte de prophétie d'en-Haut afin de donner à l'enfant le nom qui lui convient.
Lorsqu'une personne naît et que son père et sa mère lui donnent le nom auquel ils ont pensé, il ne s'agit pas d'un hasard ; c'est plutôt Hachem qui met ce nom, nécessaire à cette âme, dans la bouche [des parents].
[ le Arizal - chaar haGuilgoulim - Intro 23 ]

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-> Le nom de quelqu'un est cette matière qu'il a été créé pour rectifier ; il a été nommé pour cela.
C'est pourquoi les mauvaises personnes [qui ne rectifient pas ce qu'elles sont censées rectifier au cours de leur vie] oublient leur nom dans la tombe. Yaakov, lui, a non seulement rectifié ce pour quoi il avait été nommé, mais il a aussi mérité d'être appelé Israël [voir Vayichla'h 32,29].

Toute sa vie, une personne est engagée dans sa mission, jusqu'à ce qu'elle l'accomplisse et parte pour le monde supérieur.
Yaakov, qui avait déjà rectifié ce pour quoi il avait été nommé, reçut un autre nom.
[ Sfat Emet - Vayichla'h 5657 ]

=> Chaque individu a une mission dans ce monde, et son nom exprime sa mission unique.
En ce sens, après que Yaakov a totalement rempli la mission de son nom Yaakov, il a été appelé "Israël" et s'est vu confier une mission supplémentaire à remplir dans ce monde.

-> Il faut prier (Hachem) pour que tous ceux qui sont appelés par son nom aient ces bons attributs, et pas un seul des mauvais attributs (traits de caractère).
[rabbi Yéhouda hé'Hassid - séfer 'Hassidim ]

Sainteté du Shabbath & terre d’Israël

+ La sainteté du Shabbath & de la terre d'Israël ...   (pensée hassidique)

Chaque fois que le rabbi menachem mendel de Rodomyn souhaitait parler de la terre d'Israël (peuplement et aménagement), il se paraît des vêtements de Shabbath, ordonnait qu'on disposât sur la table le chandelier de Shabbath et qu'on y allumât les bougies.
Son visage rayonnait de sainteté, ses yeux étincelait de joie.

A ceux qui l'interrogeaient sur le sens de cette cérémonie, il répondait : "Nul ne peut parler de ce qui concerne la terre d'Israël sans s'être préalablement imprégné de l'atmosphère sacrée du Shabbath!

Ce que le 7e jour est dans le temps, la terre d'Israël l'est dans l'espace."

 "Si je le voulais je pourrai ramener les morts à la vie. Mais mon désir est plutôt de ramener les vivants à la vie."

[Rabbi Menachem Mendel de Kotsk]

[au version : "Avant de ressusciter les morts, je dois ressusciter les vivants"]

"Que l'homme sache combien le monde est loin de lui appartenir, et il ne perdra pas la raison.
Pourquoi envier ce qu'il ne possède pas, quand ce qu'il possède ne lui appartient même pas?"

[Rabbi Yéochoua d'Ostova]

"La Terre d'Israël est dotée d'un grand pouvoir : celui de transformer la 'terre' (la matière) en 'Israël' (l'esprit)."

[le Baal Chem Tov ]

+ La reconnaissance :

Nos Sages ont dit (guémara Béra'hot 58a) = "Un bon invité, que dit-il?
Combien d'efforts le maître de maison a investi pour moi, quelle quantité de viande, de vin et de pâtisseries m'a-t-il proposé?
Et toute cette peine qu'il s'est donné, elle n'était qu'en mon honneur.

Mais un invité ingrat, que dit-il?
Quel effort a fait mon hôte pour me faire plaisir?
Je n'ai mangé qu'une seule tranche de pain, n'ai bu qu'un seul verre.
Tous les efforts qu'il a fait n'étaient destinés qu'à sa femme et ses enfants."

Ainsi, il y a 2 visions du monde :
-> celle du reconnaissant :
= prise de conscience du bien que l'on m'a fait.
=> Il en découle automatique le sentiment d'être redevable, de ressentir de l'obligation et de l'estime pour son bienfaiteur.

-> celle de l'ingrat :
= reniement et absence de reconnaissance du bien que l'on m'a fait.
=> affranchissement de tout sentiment d'être redevable.
==> L'ingratitude est l'arme permettant de libérer son orgueil du sentiment lié au fait de recevoir un bienfait.

Entre ces 2 attitudes diamétralement opposées, il y a, bien entendu, des niveaux moyens, dans lesquels, généralement, la majorité des personnes se situe.
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---> Reconnaître le bien que D. nous prodigue ( = le fondement d'un juif) :
Nos Sages ont dit (Michnat Rabbi Eliézer 7) = "Pour quelle raison la Torah a autant châtié l'ingrat?
Parce que c'est une forme d'ingratitude envers D.
Aujourd'hui, il l'est envers cet homme, demain il le sera envers son Créateur."

Le Pa'had Its'hak a écrit (Maamar 2,5) = "Dans la nature de l'homme se dissimule l'hypothèse : "Ma force et la puissance de ma main m'ont fait ce succès-là." (Dévarim 8,17)
C'est un sentiment intérieur puissant, dont l'homme a du mal à se défaire."

Le Ramban (fin de la paracha Bo) = "L'intention à avoir dans toutes les mitsvot est de placer sa confiance en D. et Le remercier de nous avoir créés.
Ceci est l'intention unique depuis la création originelle.
A savoir, D. ne désire qu'une seule chose : que l'homme ici-bas sache qu'Il est le Créateur du monde et Lui soit reconnaissant d'avoir été créé."

Pourquoi sommes-nous appelés "Juif" (Yéhoudi, en hébreu)?
La racine de ce nom vient du mot : "reconnaissance" (Hodaa, en hébreu), parce que le juif reconnaît et remercie le créateur du monde pour tous Ses bienfaits infinis.
Ceci est le fondement du judaïsme.
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---> Le respect des parents :
C'est la base du développement de la reconnaissance, car c'est à eux que l'homme doit adresser sa 1ere reconnaissance dans la vie.

* Vision de reconnaissance = apprécier les nombreux bienfaits extraordinaires qu'ils m'ont prodigué depuis ma naissance.
=> mon cœur peut déborder de sentiments d'estime et de respect pour eux.

* Vision d'ingratitude = renier les bienfaits en usant des prétextes variés : ce n'est que pour leur avantage et leur bien que mes parents m'ont mis au monde ...
Et puisqu'ils m'ont donné naissance, ils sont, bien sûr, obligés de veiller à subvenir à tous mes besoins ...
De cette manière, on s'affranchit de son obligation, celle de respecter ses parents.

Il est écrit dans le Séfer ha'Hinou'h (mitsva 33) au sujet du respect des parents :
"A l'origine de cette mitsva, il y a le fait qu'il convient que l'homme reconnaisse et fasse preuve de bonté envers celui qui lui fait du bien, et qu'il ne soit pas insensé, indifférent et ingrat.
Car ceci est un trait de caractère répugnant aux yeux de D. et des hommes.
Il doit être conscient que son père et sa mère sont la cause de son existence dans ce monde et que, de ce fait, il convient qu'il les honore le plus possible.

Ce sont eux qui l'ont amené dans ce monde et ont peiné pour lui, lorsqu'il était petit.
Ainsi, lorsqu'il fixera cette donnée dans son âme, il éprouvera également de la reconnaissance envers D.

En effet, D. est la cause de son existence et de celle de tous ses pères, en remontant jusqu'à Adam haRichon.
D. l'a fait venir sur cette Terre et a subvenu à ses besoins toute sa vie.
Il l'a créé à la perfection, avec tous ses membres.
Il lui a donné une âme dotée de compréhension et d'intelligence ; sans cela, il serait tel un cheval ou une mule, sans discernement.
Ainsi, il prendra conscience qu'il convient d'être vigilant dans son service de D."

Le fait de s'habituer, depuis sa plus tendre enfance, à recevoir les bienfaits de ses parents, fait ressentir que tout va de soi, que tout nous est dû.
Ce sentiment est trompeur!

=> il est bien plus facile de reconnaître le bien que nous fait un étranger que celui que nous fait notre proche, car avec l'habitude cela devient habituel, normal, naturel, obligatoire (que D. nous en préserve!).

D'ailleurs, il est écrit dans le 'Hovot aLévavot" (chaar haBé'hina) :
"La plupart des hommes sont comme des aveugles pour discerner et reconnaître les privilèges qu'ils ont reçus ; ils n'en ont aucune intelligence. [...]
Ils grandissent dans l'abondance des bontés divines ; ils pensent qu'elles dépendent organiquement d'eux-mêmes, et croient qu'elles ne pourront jamais leur manquer, ni leur être ôtées."

=> Il est de notre devoir et de notre responsabilité en tant que parents d'éduquer nos enfants dès leur plus jeune âge à reconnaître les bienfaits que nous leur octroyons, et à matérialiser dans les faits cette reconnaissance, ce qui les aidera sûrement dans leur mitsva de respect des parents [= la base du développement de la reconnaissance].

A l'image des bénédictions et des prières, qui nous permettent d'exprimer à longueur de journée notre reconnaissance envers D., on doit forcer sa nature pour voir positivement autrui, et développer des pensées/remarques de bienveillance à son égard (même pour une petite chose, semblant "normale", car rien n'est petit, dû!!).

[Chaque prière (notre reconnaissance vis-à-vis de D.) est unique et doit être fait avec kavana (intention), de même pour chaque expression de reconnaissance envers autrui quel qui soit ...]

Nous ne pourrons jamais être complètement quitte avec nos parents.
En effet, nos Sages disent :
- "Si ton ami a pris les devants et t'a donné des lentilles, fais-en autant avec de la viande.
Pourquoi?
Parce qu'il t'a fait un bienfait en premier."  [Midrach Béréchit Rabba 35,3]

- "Celui qui ouvre sa porte à son prochain, ce dernier lui est redevable à vie."   [Midrach Chémot Rabba 4,2]

==> A travers la mitsva du respect des parents, la Torah nous apprend à nous exercer à la reconnaissance => à nous débarrasser petit à petit de l'égocentrisme et de l'orgueil implanté en nous par le fait que "Tout nous est dû".
Elle nous habitue au sentiment pur et délicat d'avoir un regard bienveillant et à estimer, à la juste valeur, tous les bienfaits dont nous bénéficions.

Rien n'est naturel! Rien ne va de soi!
Et même si cela fait partie de ses obligations, un homme mérite de la gratitude pour le fait qu'il les assume.

Source (b"h) : compilation personnelle du livre "Honore ton père et ta mère" du Rav Ména'hem Berros + du livre "Respect des parents" (Editions Torah-Box)

[Dans tous les cas, il faut avoir une dette de gratitude envers nos parents car b"h, c'est grâce à eux que nous existons ... ]

+ "Accroître son argent et son or, multiplier tous ses biens ..." (Ekev 8;13)

Un juif vint s'enorgueillir de sa richesse auprès du 'Hafets 'Haïm.
Celui-ci lui répliqua : "Si D. t'a comblé de richesses et de moyens, tu as certainement la possibilité de te libérer quelques heures par jour pour te consacrer à l'étude de la Torah.

Le riche de répondre : "Mes affaires ne me laissent pas une minute de disponibilité."

Le 'Hafets 'Haïm lui rétorqua : "Alors tu n'es qu'un pauvre misérable, car il n'est pire indigent/nécessiteux, que celui qui ne trouve pas le temps pour progresser dans l'étude."

Source (b"h) : le livre "guévourot aTorah" du rav Gabriel Cohen