Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

-> "Il ne faut pas quitter la synagogue avant la fin de toute la prière, sauf pour faire ses besoins ou vomir".
[ séfer 'Hassidim 779 ]

On raconte qu'une vieille dame allait prier tôt et faisait de bonnes actions. Après sa mort, elle est apparue à des justes dans un rêve.
"Quel est ton lot dans ce monde-là? lui demandèrent-ils. On me frappe de grandes punitions. Lorsque les autres hommes et femmes justes sont joyeux, on me chasse de parmi eux. C'est parce que, lorsque j'étais en vie, je sortais de la synagogue pendant la Kédoucha sans attendre que toute la congrégation sorte."
[ voir Séfer 'Hassidim où il raconte un incident semblable.]

Pourquoi pas de Méguilat ‘Hanoucca?

+ Pourquoi pas de Méguilat 'Hanoucca?

-> Le séfer Kovetz Si'hot, cite le Beit Avraham de Slonim, qui dit que le rav Lévi Its'hak de Berditchev demande pourquoi n'y a-t-il pas de "Méguilat 'Hanoucca", comme c'est le cas à Pourim.

Il répond que bien que la victoire sur les grecs ait été remportée par les 'Hachmonaïm, elle est clairement venue d'Hachem, car ils n'auraient pas pu gagner par eux-mêmes. Ils craignaient que s'ils relataient la victoire dans une méguila, les gens pourraient la lire et dire que leur armée avait gagné la guerre.
C'est pourquoi ils (les 'Hachmonaïm) n'en ont pas écrit afin que personne ne pense que l'homme peut faire la guerre tout seul et qu'il ne peut être victorieux qu'avec l'aide d'Hachem.

"Ce fut au bout de 2 années entières, Pharaon eut un rêve" (Mikets 41,1)

-> La guémara (Méguilla 10b) dit que le mot "vayéhi" (ce fut - וַיְהִי), dénote toujours de la douleur et de la souffrance.
Le séfer Divré Israël se demande pourquoi ce mot est utilisé dans cette paracha : "Et ce fut au bout de deux ans" (vayéhi mikets chénatayim yamim). De quelle souffrance s'agit-il?
Il s'interroge également : pourquoi le verset utilise le mot "chénatayim" pour deux, plutôt que le mot plus courant "chté".

Le Divré Israël répond que le mot "chénatayim" peut indiquer "hichtanout", le changement.
Il est dit (séfer Tséma'h David) que le mot "mikets" (מקץ) peut être un acronyme pour "tsom, kol, mamon" (le jeûne, la "voix" (la prière) et l'argent (tsédaka)).
Cela fait donc allusion à la téchouva et aux bonnes actions. Nos Sages (Sanhédrin 37b) disent que même si tous les temps de salut sont passés, la rédemption (guéoula) ne dépend que de ces choses.

Par conséquent, les mots "vayéhi mikets" peuvent être compris comme signifiant que c'est "la fin" et que tous les temps de salut semblent être passés. [d'où l'emploi de "vayéhi" qui est lié à la douleur. ]
Cela peut faire perdre espoir à une personne. Cela peut créer une situation de souffrance.
Cependant, les mots "vayéhi mikets" signifient également que la téchouva, la téfila et la tsédaka peuvent faire un "hichtanout". Ils peuvent changer une situation pour le mieux.

Celui qui prie pour son ami reçoit aussi ce dont il a besoin

Celui qui prie pour son ami reçoit aussi ce dont il a besoin :

-> Le séfer miZékénim Etbonen cite le Saba Kadicha de Lechovitch qui utilise cette idée pour expliquer le verset (Vayéchev 40,124) où Yossef dit au maître échanson : "Si tu te souviens de moi".
Nous apprenons ainsi que si l'on se souvient de son prochain et que l'on prie pour lui, on se souviendra également de nous au Ciel et on subviendra à nos besoins.

"Yossef trouva grâce à ses yeux et il le servit ; il le nomma sur sa maison" (Vayéchev 39,4)

-> Le midrach (Chir haChirim rabbah 1,1) déclare : "Rav Pin'has a dit au nom de Rav Shmouel bar Abba : Quiconque sert correctement son maître sera libéré. D'où cela nous vient-il? De Yossef. Puisqu'il a servi son maître correctement, il a été libéré."

-> Le séfer Beit Its'hak cite le rav Ména'hem Mendel de Vork qui explique que Yossef croyait que tout ce qu'il faisait pour Potiphar était la volonté d'Hachem.
Le midrach dit que nous apprenons de cela que chaque fois qu'une personne sert Hachem avec une émouna complète que tout ce qui se produit est Sa volonté, elle méritera la vraie liberté.

"Quand Avram fut âgé de 99 ans ... marche devant Moi et sois parfait" (Lé'h Lé'ha 17,1)

-> Il y a une divergence d'opinion dans le midrach (Béréchit rabba 30,8) quant à l'âge d'Avraham lorsqu'il prit conscience de l'existence d'Hachem : 3 ans ou 48 ans.
Le Imré Emet (5691) est d'avis que les deux sont vrais : la connaissance d'Hachem n'est pas binaire, et tout au long de sa vie, Avraham a grandi dans sa conscience du Créateur, discernant constamment de nouveaux angles de Sa manifestation dans le monde qui l'entourait.

Quelle est la signification de ces deux nombres, 3 et 48 ?
Ils correspondent à 2 étapes importantes dans la croissance personnelle d'Avraham.
Trois fait allusion aux 3 qualités personnelles exceptionnelles qui distinguaient Avraham et ses disciples : la générosité, l'humilité et le contentement (Pirké Avot 5,22).
Ces qualités constituent le développement le plus fondamental du caractère nécessaire pour permettre la réceptivité à la Torah.
Le second chiffre fait allusion aux 48 qualités par lesquelles la Torah est acquise (Pirké Avot 6,6).

Après les 3 années initiales et deux séries de 48 ans, Avraham a atteint l'âge de 99 ans, âge auquel il a été soumis à la mitsva de la mila (circoncision), ce qui indique un niveau unique de perfection.

Au Ciel, on posera à chaque personne on pose une question lorsqu'elle s'élève après sa mort et se présente devant le tribunal céleste : : "T'es-tu conduit honnêtement ("bé'émouna") dans tes affaires?" (guémara Shabbath 31a).
Le sens simple de cette question est : "Avez-vous été honnête et fidèle (à Hachem) dans vos relations d'affaires dans la matérialité?"
Cependant, il y a beaucoup de gens qui ne pratiquent pas du tout les affaires économiques, et cette question doit donc avoir un autre sens. Il s'agit également de savoir si nous avons travaillé dur pour développer notre émouna (foi), tout comme un entrepreneur consacre toute son énergie au développement de son entreprise.
[Divré Ména'hem de Riminov - Likoutim]

[ la émouna ne vient pas facilement. Il faut constamment faire des efforts pour la développer et la garder vivante, pour rester de feu avec papa Hachem.]

<--->

-> Le 'Hafets 'Haïm a comparé la emunah à une tasse d'eau dans de l'air glacial. Si nous continuons à la remuer, elle restera liquide. Sinon, elle gèlera.
De même, si une personne ne s'investit pas constamment dans le développement de sa émouna, celle-ci se figera rapidement et sera perdue, comme morte.

Its’hak pria pour la richesse des générations juives futures

+++ Its'hak pria pour la richesse des générations juives futures :

"Its'hak pria en face de sa femme parce qu'elle était stérile, et Hachem l'exauça" (Toldot 25,21)

-> Le midrach (Béréchit rabba 63,5) dit que "Its'hak a versé des prières avec 'osher' ".

Le séfer Divré Israël explique le mot "osher" comme signifiant qu'il priait beaucoup.

Le rabbi de Modzhitz dit que nous pouvons expliquer le mot "osher" comme signifiant "richesse".
Si nous le traduisons ainsi, le midrach dit que Its'hak a prié pour la richesse. Le fait qu'il ait mérité la richesse est illustré par le midrach (Béréchit rabba 64,7) qui dit que "l'engrais produit par les mules d'Its'hak valait plus que tout l'or et l'argent d'Avimélé'h".

Nos Sages (Béra'hot 7a) disent que les prières d'Its'hak ont été exaucées parce qu'il était tsadik, le fils d'un tsadik, et que les prières de quelqu'un qui est à la fois un tsadik et le fils d'un tsadik sont facilement exaucées. Comme ses prières ont été acceptées, il a été récompensé par la richesse.

Le rabbi de Modzhitz pose la question suivante : Pourquoi Its'hak prierait-il pour de l'argent? Bien sûr, il est inimaginable que Its'hak Avinou ait désiré la richesse (matérialité). Quel était le but de cette prière?
Il répond en citant le midrach (Tan'houma - Lé'h Lé'ha 9) qui dit : "maassé avot siman la'banim". Les actions des Patriarches (Avot) ont eu un impact sur leurs enfants.
Par conséquent, lorsque Its'hak a prié pour la richesse, il l'a fait au nom de ses descendants, et non pour lui-même. Il priait pour que ses enfants aient des moyens de subsistance pendant leur période d'exil.

Pour expliquer cela davantage, le rabbi de Modzhitz cite le midrach (Béréchit rabba 44,21) qui dit qu'Hachem a donné un choix à Avraham : soit ses enfants partaient en exil (galout), soit ils allaient au Guéhinam. Il choisit l'exil.
Its'hak le savait. C'est pourquoi il a prié pour qu'ils aient de la richesse. Il a prié pour qu'ils aient au moins de l'argent pendant qu'ils sont en exil afin qu'ils restent droits et ne se rebellent pas contre Hachem, ce qui les conduirait forcément au Guéhinam. Ceci était important car nous savons que "la pauvreté conduit les gens à transgresser la volonté d'Hachem" (guémara Erouvin 41b).
[en un sens, Its'hak a prié de toutes ses forces pour que ses descendants (les juifs) aient suffisamment de ressources pour ne pas en venir à se rebeller contre Hachem, malgré la difficulté de l'exil. ]

Cela explique également la guémara (Shabbath 89b) qui dit : "Dans le futur, Hachem dira à Avraham : 'Tes enfants ont fauté' ... Hachem dira à Its'hak : "Tes enfants ont fauté". Its'hak répondra : "Sont-ils mes enfants et non Tes enfants? Par ailleurs, quelle est la durée de vie d'une personne? 70 ans. Soustrayez (dal) les 20 premières années de sa vie. (On n'est pas puni pour les fautes commis alors). Il leur reste 50 ans. Soustrayez 25 ans de sommeil, et il leur reste 25 ans. Soustrayez 12,5 ans pendant lesquels on prie, on mange et on va aux toilettes, et il leur reste douze ans et demi. (Ce qui montre qu'ils ont très peu de temps pour fauter)."

Le mot utilisé par la guémara pour "soustraire" est "dal", qui peut également signifier "pauvre".
La guémara peut être lue comme signifiant que Its'hak défendra le peuple juif en disant qu'ils étaient pauvres, et que c'est ce qui les a conduits à fauter. Its'hak dira qu'Avraham a choisi que le peuple juif soit exilé, mais pas qu'il soit pauvre. Ils ne peuvent donc pas être punis pour les fautes qu'ils ont commis à cause de la pauvreté.

Un attribut spirituel en apporte un autre

+++ Un attribut spirituel en apporte un autre :

"Et ce fut, lorsque les chameaux eurent terminé de boire, que l'homme prit une boucle nasale en or, d'un poids d'un béka, et deux bracelets sur ses bras, dix shékels d'or était leur poids" ('Hayé Sarah 24,22)

-> Rachi commente que l'anneau nasal en or fait référence aux shékalim d'Israël (à raison d'un béka par tête), les 2 bracelets constituaient une allusion aux 2 Tables de la Loi, et le poids de 10 pièces d'or aux 10 Commandements gravés sur elles.

-> Le Maharal (Gour Aryé) commente :
Eliézer faisait allusion à la mitsva pour chaque juif de donner un demi-shekel pour la avoda dans le Temple. Pourquoi Eliézer a-t-il fait allusion à cette mitsva en particulier?
La réponse est que Rivka s'est engagée dans le 'hessed (bonté), l'amour bienveillant. Ceci, associé à la Torah et à l'avoda, le service d'Hachem, sont les piliers qui soutiennent le monde (Pirké Avot 1,2).
Eliezer a fait comprendre à Rivka que l'attribut du 'hessed entraînerait dans son sillage la Torah et la avoda.

En effet, ces 3 piliers sont interconnectés, et en tant que tel, celui qui incarne l'une de ces qualités finira par incarner les autres.
L'anneau, qui pesait un béka, faisait allusion aux demi-shekalim utilisés pour la avoda.
Les deux bracelets, un pour chaque main, font allusion aux deux Lou'hot qui étaient tenus dans les deux mains de Moché, comme le dit la Torah : "et les deux Lou'hot sur mes deux mains" (Ekev 9,15).
Lorsque Eliézer a offert ce bijou à Rivka, il lui a laissé entendre que l'attribut de 'hessed dont elle faisait preuve lui apporterait éventuellement les autres piliers : la Torah et la avoda.
[en l'absence du Temple, la avoda correspond à la prière. ]

Le concept selon lequel l'un des 3 piliers du monde entraîne les autres dans son sillage est démontré par nos Patriarches.
Avraham est un exemple de 'hessed, comme le montre le midrach qui dit qu'Avraham a planté un verger pour que ses invités en apprécient les fruits (selon une autre opinion, il a établi une auberge pour ses invités) [Sotah 10a].
Par ce mérite, il eut un fils et un petit-fils, Its'hak et Yaakov, qui illustrèrent respectivement l'avoda et la Torah.
Its'hak personnifie la avoda, puisque nous constatons qu'il s'est volontairement laissé élever en sacrifice à Hachem.
La avodah d'Its'hak a apporté la Torah dans son sillage, et il a mérité un fils, Yaakov, qui a passé 14 années ininterrompues à étudier la Torah dans les tentes de Chem et Ever.

<--->

=> Les 3 attributs : la Torah, la avoda et le 'hessed sont interconnectés, et celui qui illustre l'un de ces attributs finira par mériter les autres.
Rivka était remarquable dans le 'hessed, et elle a finalement mérité les attributs de la avoda et de la Torah grâce à son mari Its'hak et à son fils Yaakov.

La valeur d’un homme provient du mauvais penchant qui réside en lui

+ La valeur d’un homme provient du mauvais penchant qui réside en lui :

-> Nombreux sont ceux qui se plaignent en arguant : "Comment peut-on exiger de moi de recevoir la Torah alors que le yétser ara qui réside en mon sein me guette sans arrêt et n’a de cesse que de me pousser vers les désirs les plus bassement matériels?"
La réponse se trouve dans la guémara (Shabbath 88b) qui suit : "Les anges célestes vinrent devant le Hachem et lui dirent : "Tu possèdes un trésor tellement cher et Tu veux le donner à des êtres de chair et de sang?
- Réponds-leur !, ordonna Hachem à Moché.
- La Torah que Tu me donnes, répondit Moché, qu’est-il écrit dedans? Ne tue point ; la jalousie se trouve-t-elle parmi vous, demanda-t-il alors aux anges, le yétser ara est-il en vous ?"

-> Le Maharal (Tiféret Israël - chap.25) apprend de cette guémara qu’un homme ne doit pas s’affliger du combat qu’il livre contre son yétser ara. Car, au contraire, ce fut précisément grâce à celui-ci que les Bné Israël méritèrent que Hachem leur fasse don de la Torah.
Hachem ne désirait justement donner la Torah qu’à des êtres de chair et de sang, dans lesquels le yétser ara brûle pour les tirer vers le bas et qui le surmontent au nom de leur amour pour Lui et s’élèvent ainsi tout en se rapprochant de Lui.

Il explique ainsi pourquoi on apporte deux pains à Shavouot qui sont 'Hametz, contrairement à toutes les autres Ména’hot (pains consacrés) qui était offertes Matsa [comme il est écrit : "Car tout levain, vous ne l’apporterez pas en offrande consumée en l’honneur d’Hachem" (Vaykra 2,11)].
Le 'hametz représente, en effet, le yétser ara [comme l’expression de la guémara (Béra'hot 17a) : "Le levain de la pâte"]. Et en ce jour (de Shavouot), on vient faire allusion au fait que toute l’importance de ce jour, qui célèbre le don de la Torah, tient seulement du mérite du yétser ara.