+ Pardonner les péchés de ceux qui ferment les yeux sur les fautes des autres :
"Et Hachem dit : "Les cris de Sodome et Gomorrhe ... et leurs fautes sont très lourdes" (Vayéra 18,20)
-> Le séfer Tiféret Shlomo pose deux questions sur ce verset.
Premièrement, il ne dit pas qui criait à Sodome et Gomorrhe. Deuxièmement, pourquoi répète-t-il le fait que leurs fautes étaient "très lourdes" ?
Il répond qu'en plus de faire du mal aux étrangers, les habitants de Sodome se comportaient aussi cruellement les uns envers les autres et s'entre-tuaient même. Ainsi, ils criaient eux-mêmes lorsqu'ils étaient maltraités par leurs propres concitoyens de Sodome.
Le verset dit qu'Hachem "supporte les fautes et ignore les transgressions" (Mikha 7,18) .
Le Tiféret Shlomo explique que cela signifie qu'Hachem pardonne les fautes d'une personne si celle-ci ignore les transgressions des autres et traite ses semblables avec gentillesse.
Cependant, si des amis (tu aimeras ton prochain [juif] comme toi-même!) ne se traitent pas bien les uns les autres, alors le "poids" de leurs fautes est, pour ainsi dire, trop lourd à porter pour Hachem, et ils sont punis pour toutes leurs fautes.
C'est ce à quoi le verset fait référence lorsqu'il dit que les fautes de Sodome étaient "très lourdes".
Il utilise ce concept pour expliquer les paroles d'Hachem à Kayin : "Si tu t’améliores (tes actes), tu seras pardonné" (Béréchit 4,7).
Hachem disait que s'il s'améliore en étant bon envers autrui, alors ses fautes lui seraient pardonnés. C'est pour cette raison que Kayin s'est écrié : "Mon péché est trop grand pour être porté" (v. 4,13). Comme il avait tué son frère, il estimait que son péché était trop lourd et ne pouvait être pardonné.
Le séfer Tiféret Shlomo utilise également cette idée pour expliquer le verset : "Il n'est pas bon que l'homme soit seul. Je lui ferai une ézer kénegdo (compagne)" (Béréchit 2,8).
Il n'est pas bon pour un homme de vivre dans la solitude, car il n'aura aucun moyen d'être pardonné pour ses fautes. Il a donc besoin d'un ami, d'un prochain, à qui il peut se montrer gentil et qu'il peut tolérer, même s'il l'embarrasse, ce qui sera une source d'expiation pour lui.
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+ Subir un embarras expie :
-> Dans le même ordre d'idées, le Tomer Dévorah (chap.) écrit :
"Quelle est la meilleure forme de souffrance que l'on puisse avoir dans ce monde?
Celle qui ne l'empêche pas de servir Hachem. La forme la plus appréciée est celle où l'on est embarrassé par son ami mais où l'on ne réagit pas. Cela ne rend pas malade et ne sape pas les forces. Cela ne lui cause pas de manque de nourriture ou de vêtements, d'enfants ou d'une bonne vie. C'est pourquoi il faut le désirer.
Il faut se dire : pourquoi devrais-je jeûner, me frapper ou affliger mon corps, ce qui m'enlève ma force et ma capacité à servir Hachem? Il vaut mieux souffrir un embarras, qui ne m'enlève aucune de mes forces.
C'est pourquoi, lorsqu'on est humilié en public, il faut se réjouir."
=> Nous voyons dans ses paroles que si l'on réalisait à quel point un embarras peut nous purifier l'âme, on le rechercherait et paierait une fortune pour l'obtenir afin d'expier nos fautes.