+ Séder & Eliyahou haNavi :
1°/ Le verre d'Eliyahou haNavi :
-> Selon le Gaon de Vilna :
Il est dit dans la guémara (Pessa'him 118b) que nos Sages ont institué la mitsva de boire 4 verres de vin au Séder pour faire le parallèle avec les 4 expressions de libération (Vaéra 6,6-7).
Il existe également de nombreux autres parallèles avec les 4 verres comme :
- les quatre royaumes dans lesquels le peuple juif a été exilé : Bavel, Paras, Yavan et Edom.
- les quatre coupes de punition qu'Hachem forcera les nations du monde à boire.
- les quatre personnes qui doivent rendre grâce à Hachem : celle qui a voyagé par la mer, celle qui a traversé le désert, celle qui s'est remise d'une maladie et celle qui a été libérée de prison. (avec la sortie d'Egypte on a été sauvé de 4)
- les quatre périodes de l'histoire : ce monde-ci, les jours du machia'h, les jours de la résurrection des morts et le monde à Venir.
- les quatre coutumes que le peuple juif a conservées mêmeen Egypte : ne pas changer de nom, de langue, rester à l'écart de la débauche, et ne pas informer les égyptiens les uns sur les autres (ex: délation).
- Les quatre formes de peine de mort prononcées par le beit din ; les quatre coupes nous protègent de ces peines au cas où, D. préserve, nous mériterions l'une d'entre elles.
[c'es fou de se dire qu'en buvant du vin au Séder, on peut se dispenser des 4 méthodes d'exécution capitale qui figurent dans la Torah : la lapidation, l'immolation, la décapitation et la strangulation. ]
Les versets nous racontent ce qu'Hachem a dit à Moché de dire au peuple juif lorsque le moment est venu de le libérer d'Egypte. La guémara soulève une discussion sur la question de savoir si nous devrions boire un 5e verre, ce qui correspondrait à un 5e langage de géoula (véévéti).
La guémara ne résout pas la discussion, et la halakha reste donc incertaine.
Comme nous le savons, lorsque la géoula finale arrivera, Eliyahou HaNavi répondra à toutes les questions de la guémara qui sont restées sans réponse.
Nous versons un 5e verre et l'appelons "Kos chel Eliyahou" (le verre d'Eliyahou), car c'est lui qui viendra nous dire si nous sommes censés boire cette 5e coupe.
Jusqu'à la venue d'Eliyahou HaNavi, nous ne buvons pas ce 5e verre parce que nous ne savons pas s'il doit y avoir un 5e verre. Nous sommes convaincus qu'Eliyahou viendra résoudre cette question et nous attendons sa venue avec impatience.
<--->
-> Selon la Michna Béroura (480:10) :
Le verre d'Eliyahou est un signe de notre foi en Hachem qui nous a délivrés d'Egypte et qui nous délivrera à nouveau, en envoyant Eliyahou pour annoncer la guéoula.
-> Selon le Sidour Yaavetz :
Lorsque nous versons le 4e verre, nous versons également un verre (kos) supplémentaire appelé
"kos shel Eliyahou". Il s'agit d'une allusion à notre croyance selon laquelle, tout comme Hachem nous a délivrés d'Egype, Il reviendra et enverra Eliyahou HaNavi pour nous faire savoir qu'Il est revenu pour la guéoula ultime. En l'honneur de cela, la coutume est d'utiliser un verre spécial, plus beau et plus honorable que les autres verres.
<--->
2°/ Ouvrir la porte de la maison :
-> Selon le Torat Emet :
Nous savons qu'Eliyahou HaNavi assiste à chaque brit mila, car il est connu comme le mala'h ha'brit.
De même, nous savons qu'Eliyahou HaNavi est l'annonciateur de la guéoula finale, et qu'il ramènera les cœurs du peuple juif vers Hachem. Le fait d'amener le peuple juif à faire une téchouva complète amènera la guéoula ultime.
Eliyahou HaNavi éliminera les obstacles physiques (brit mila) et spirituels (téchouva) à la rédemption (guéoula).
En tant qu'allusion, nous ouvrons la porte à Eliyahou HaNavi en cette nuit afin qu'il puisse entrer et supprimer tous les obstacles qui empêchent le machia'h de venir, de sorte que nous soyons méritants pour la geoula ultime.
<--->
-> Selon le Rama (Ora'h 'Haïm 480:1) :
La porte est ouverte pour rappeler qu'il s'agit d'une nuit de protection, et que par ce mérite, le machia'h viendra.
-> Selon le 'Hok Yaakov (480:1) :
Il est dit dans le Sefer Hamanhig qu'il y a une coutume dans certains endroits de laisser les chambres ouvertes cette nuit-là parce que, comme nos Sages disent : en Nissan nous avons été délivrés, et en Nissan nous serons délivrés à nouveau.
C'est pourquoi cette nuit est appelée "leil shimourim" (nuit de protection), une nuit qui a été protégée depuis les 6 jours de la création.
Lorsque Eliyahou arrivera, il trouvera la porte ouverte et nous viendrons rapidement l'accueillir. Cette coutume n'est plus suivi de nos jours, et les portes ne sont pas laissées ouvertes pendant [toute] la nuit.
<--->
-> Selon le Maharid miBelz :
Il existe une coutume d'envoyer les jeunes enfants ouvrir la porte à Shéfo'h 'hamatékha (dans le Séder) en l'honneur de la venue d'Eliyahou HaNavi. La raison pour laquelle nous envoyons spécifiquement les jeunes enfants est que, en ce qui concerne la venue d'Eliyahou HaNavi, le verset dit : "véhachiv lev avot al banim". Rachi explique qu'Eliyahou HaNavi enverra les jeunes enfants pour ramener les cœurs de leurs parents à Hachem en téchouva et pour les ramener pour le bien.
C'est pour cette raison que nous envoyons les jeunes enfants, comme une allusion qu'ils seront ceux qui "ouvriront" les cœurs de leurs parents pour les éveiller à la téchouva au moment où nous serons méritants pour faire venir Eliyahou HaNavi.
-> Selon le Mahara miBelz :
Le soir du Séder, il y avait une coutume qui consistait à ne pas fermer la porte de la maison, car cette nuit est le leil shimourim (nuit de protection), et le fait d'ouvrir la porte démontre notre émouna et notre bita'hon (émouna en pratique) en Hachem, et grâce à ce mérite, nous serons méritants de la géoula.
Nous ouvrons la porte au moment de Shéfo'h 'hamatékha, comme pour dire qu'en raison de notre émouna, nous sommes dignes que le machia'h vienne.
-> Selon le Maharach miBelz :
Pourquoi ouvrons-nous la porte lorsque nous récitons Shéfo'h 'hamatékha?
Il est connu que le Temple d'ici-bas est en parallèle au Temple au Ciel (en-Haut).
Nos Sages nous disent qu'en réalité, le Temple d'en bas n'a pas été détruit, mais qu'il semble simplement avoir été détruit. Au lieu de cela, il a été transporté au Ciel, où il est caché.
Le Temple est également appelé "bira" (demeure), comme il est dit : "abira acher a'hinoti" (la demeure que J'ai préparé - Divré Hayamim I 29,19).
A l'époque de la destruction du Temple, lorsque le Temple a été transféré au Ciel, cela signifiait qu'il y avait 2 Temple au Ciel. La guématria de "בִּירָה" (bira) deux fois est la même que celle de "דלת" (la porte).
En tant qu'allusion, nous ouvrons la porte, c'est-à-dire que nous séparons la porte (une partie devient perpendiculaire à l'autre), ce qui signifie que nous demandons que les 2 Temples, qui se trouvent tous deux au Ciel, soient séparés afin que l'un d'entre eux revienne ici-bas à sa place légitime, avec la geoula complète, lorsque Hachem déversera Sa colère sur les non-juifs.
<--->
-> Selon le Mahari Shteif :
Nous ouvrons la porte au moment (du Séder) de Shéfo'h 'Hamatékha parce qu'en Egypte, cette nuit-là, le peuple juif n'était pas autorisé à sortir (ils devaient rester chez eux pendant que la plaie des premiers nés avait lieu), et donc seule la porte ou la fenêtre pouvait être ouverte, comme Moche l'a fait pour que Pharaon puisse lui parler (lui demandant de partir avec son peuple).
Lorsque nous discutons du fait qu'Hachem déverse Sa colère sur nos ennemis (séfo'h 'hamatékha), nous nous rappelons comment Hachem a traité nos ennemis.
-> Selon le Sfat Emet :
Pendant la plaie des premiers-nés, le peuple juif n'a pas été autorisé à quitter son foyer, comme il est écrit : "aucune personne [des Bné Israël] ne doit sortir de l'entrée de sa maison jusqu'au matin" (Bo 12,22).
La raison en est que le peuple juif n'était pas vraiment digne d'avoir la sortie d'Egypte à cette époque. Étant donné qu'ils n'étaient pas dignes du miracle, ils n'avaient pas le droit de voir la chute de leurs oppresseurs, et ils devaient donc rester dans leurs maisons afin de ne pas voir ce qui se passait.
Cette règle ne s'appliquait que "jusqu'au matin", c'est-à-dire jusqu'au moment de la guéoula finale, qui est considéré comme le matin.
Lorsque le temps de la géoula finale arrivera, nous serons autorisés à voir la chute de nos ennemis.
Lorsque nous disons ici Shéfo'h 'hamatékha, nous nous référons à la géoula finale, lorsque Hachem éradiquera tous nos ennemis, et nous ouvrons la porte comme une allusion que pendant la géoula finale, nos portes seront autorisées à être ouvertes et nous serons en mesure de voir la chute de nos ennemis.
<--->
-> Selon le Zikhron Eliyahou :
La coutume est d'ouvrir la porte pour faire allusion au fait que c'est par le mérite d'Abraham, qui avait toujours ses portes ouvertes pour les invités (hospitalité), que nous serons méritants pour qu'Hachem déverse Sa colère sur nos ennemis.
<--->
-> Selon rabbi Shlomo Zalman Auerbach :
La coutume veut que l'on ouvre la porte lorsque l'on dit "Shéfo'h 'hamatékha" (dans le Séder) parce que ce passage est dit au moment où l'on verse le 4e verre de vin.
La guémara (Pessa'him 86a) dit que lorsque le Temple se tenait debout, après qu'ils aient fini de manger le Korban Pessa'h, la restriction de rester à l'intérieur a été levée.
Le korban était mangé à l'intérieur et le Hallel, qui est récité ensuite, était dit sur le toit.
En guise d'allusion, nous ouvrons la porte juste avant de commencer à réciter le Hallel pour montrer que jusqu'à ce moment-là, nous étions tenus de rester à l'intérieur, et que maintenant que le korban était terminé, nous pouvions réciter le Hallel à l'extérieur.