Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Quand tu bâtiras une maison neuve, tu dois disposer un parapet autour de son toit. Ne laisse pas dans ta maison de situation dangereuse, car quelqu'un pourrait tomber du [toit ouvert]" (Ki Tétsé 22,8)

-> Les lettres du mot : parapet (maaké - מַעֲקֶה) forment les initiales de l'expression : "les pensées de commettre la faute sont pires que la faute elle-même" (hirhouré avéra kachim méavéra - הרהורי עבירה קשים מעבירה - guémara Yoma 29b).

Le cerveau de l'homme est appelé "toit", car il est l'endroit le plus haut de son corps.
Chacun doit préserver son cerveau de commettre une faute.

[Le Toldot Adam]

<---------------------->

-> Le Ben Ich 'Haï dit que ce verset fait allusion à la période de préparation que nous traversons jusqu'à notre jugement à Roch Hachana et Kippour.

- "Quand tu bâtiras une maison neuve" = cela fait allusion à l'être nouveau que notre processus de téchouva construit.

- " tu dois disposer un parapet autour de son toit" = il faut mettre en place des barrières protectrices pour éviter que notre esprit et notre corps ne retombent dans les péchés du passé.

- "Ne laisse pas dans ta maison de "damim" [signifie aussi : l'argent] = un excellent conseil est : le fait d'utiliser son argent pour la tsédaka et les bonnes actions pour autrui, plutôt que de tout garder pour soi-même et ses plaisirs personnels.

- "car quelqu'un pourrait tomber" = car sinon cela n’amènera que notre chute éventuelle.

<---------------------->

-> Le Noam Mégadim rapporte que ce verset fait allusion au mérite de la résurrection des morts :

- "Quand tu bâtiras une maison neuve" = si une personne veut construire sa nouvelle maison pour le monde à venir (éternel), et souhaite mériter la résurrection des morts ;

- "tu dois disposer un parapet autour de son toit" = elle doit se faire des lignes directrices afin de se protéger de l'orgueil, de l'arrogance (il faut avoir un toit, savoir qu'au-dessus de soi il y aura toujours "quelque chose" : Hachem) ;

- "Ne laisse pas dans ta maison de "damim" [signifie aussi : l'argent] = on ne doit pas laisser son argent dormir (sur son compte, dans la décoration de notre maison : lieu de passage éphémère vers notre lieu de résidence éternel), on doit l'utiliser pour la tsédaka.

En agissant ainsi, on se construit une magnifique demeure, pour quand l'on bénéficiera de la résurrection des morts.

[en se comportant selon la volonté de D., on alimente notre compte du monde futur, où les biens matériels de ce monde n'ont plus aucune valeur.
Ce monde détermine et construit notre éternité future.]

<---------------------->

+ "ki yipol hanofel miménou" = littéralement : "car celui qui tombe en tombera".

-> La guémara (Shabbath 32a) commente sur ce verset :
"Cette personne était destinée à tomber depuis le début de la Création.
C'est pourquoi la Torah l'appelle : "celui qui tombe".
[S'il en est ainsi, pourquoi la Torah blâme-t-elle le propriétaire du toit?]
Car les actes méritoires arrivent par l'intermédiaire de personne méritantes et les actes blâmables arrivent par l'intermédiaire de personnes blâmables".

Rachi explique (Shabbath 32a) : "Comme le propriétaire de la maison n'a pas construit de parapet, D. a fait que cet accident prédestiné se produise chez lui."

Le Méam Loez commente : Les événements sont certes prédestinés mais D. donne à chacun le choix d'être l'instrument de la bénédiction ou d'une calamité.
Lorsque nous accomplissons la volonté de D., nos actes sont porteurs de la bénédiction, sinon, ils causent le désastre.

Certes : "Personne ne se cognent le doigt si cela n'a pas été décrété en Haut" (guémara 'Houlin 7b), mais cependant, nous ne devons pas compter sur les miracles. Il nous faut prendre les mesures pratiques nécessaires pour assurer notre sécurité.

<------------>

-> Pourquoi la Torah exige-t-elle la construction d'un parapet (maaké) protecteur sur un toit, afin d'empêcher une chute, et de façon plus générale pourquoi est-il interdit de se mettre en danger, alors que tout est géré dans le Ciel?

La volonté d'Hachem est que le monde et l'homme se conduisent suivant les lois de la nature et le danger est inclus dans la nature (téva).
C'est pourquoi la Torah nous a ordonné de nous écarter du danger.
Cependant, certaines personnes, d'un très haut niveau spirituel et très attachées à Hachem, échappent aux lois de la nature : par exemple Avraham qui est entré dans la fournaise sans subir de brûlures.
[Séfer ha'Hinoukh]

<------------>

-> "Tu feras une barrière à ton toit (ou terrasse) ... pour ne pas qu'un homme n'y tombe" (22,8)

On peut expliquer cela de façon allusive. Le toit symbolise ce qui est élevé. Quand un homme s'élève et grandit dans la vie, il doit veiller à installer une barrière à ce "toit" et à cette élévation. En effet, un homme qui grandit risque d'en venir à s’enorgueillir.
C'est pourquoi, il devra faire une barrière, c'est à dire qu'il s'efforcera de se protéger pour ne pas ressentir d'orgueil du fait de son élévation. Car quand un homme qui est à un haut niveau en devient orgueilleux, il encourt le risque qu'Hachem le fasse tomber de sa hauteur, comme il est dit : "Avant la brisure, il y a l'orgueil".
Ainsi, "Tu feras une barrière à ton toit, pour ne pas qu'il ne tombe".
[Chla haKadoch]

<------------>

-> "Quand tu bâtiras une maison neuve, tu dois disposer un parapet autour de ton toit. Ne laisse pas dans ta maison de situation dangereuse, car quelqu'un pourrait tomber du [toit ouvert]" (22,8)

Le Ben Ich 'Haï fait le commentaire suivant :
Le mot : "bayit" (maison - בַּיִת) a une valeur numérique de 412.
Le mot : "maaké ganékha" (le parapet de ton toit - מַעֲקֶה גַגֶּךָ) a une guématria de 241.
La différence entre ces 2 mots (412-241) est de 171, qui a la même guématria que : "anofél" (quelqu'un qui tombe - הַנֹּפֵל).

=> La Torah nous met en garde que celui qui construit une nouvelle maison doit mettre un parapet (une barrière) autour de son toit, car s'il soustrait sa maison à cela (ne mettant pas de parapet sur le toit), alors "quelqu'un pourrait en tomber [du toit ouvert]" (ki yipol anofél miménou).
Cela est évident : "de cela" (miménou - מִמֶּנּוּ) de la différence de guématria entre le mot "bayit" et "maaké ganékha".

<------------>

-> "Quand tu bâtiras une maison neuve, tu établiras une barrière autour du toit, pour éviter que ta maison soit cause d'une mort, si quelqu'un venait à tomber" (Ki Tétsé 22,8)

Le Ben Ich 'Haï commente :
Lorsque l'homme inaugure une nouvelle construction, fête un nouveau concept qu'il a inventé grâce auquel il peut s'enrichir, la Torah lui demande de faire un acte, une barrière aux pensées qu'il a dans la tête, qui représente le toit de l'homme, et qu'il ne vive pas dans l'illusion de devenir milliardaire.
La raison en est : "Pour éviter que ta maison soit cause d'une mort si quelqu'un venait à tomber" = les illusions le feront tomber, lui feront perdre le bien qui est prévu.

Même s'il a été décrété pour cet homme, le jour de Roch Hachana, qu'il mérite richesse et bonheur, il risque de tout perdre par les illusions qu'il entretient.

Le Ben Ich 'Haï conclut en expliquant : "Car nous avons déjà reçu la récompense dans notre imagination, puisque nous nous sommes déjà réjouis comme si elle était déjà réelle et présente".

-> b'h, sur ce sujet : http://todahm.com/2018/12/09/la-force-de-nos-pensees

<------------>

-> b'h, également le commentaire du 'Hida sur ce verset : http://todahm.com/2014/10/23/2112

<---------------------->

-> Le Collel de Sarcelles (feuillet communauté 5779) enseigne :
Au-delà du sens simple et évident de cette Mitsva, il y a ici une puissante leçon de vie : Chacun d’entre nous est amené, de temps à autre, à "bâtir une nouvelle maison", c’est-à-dire à franchir des étapes importantes de la vie, comme se marier, entamer une carrière, avoir des enfants, ...
La Torah nous enseigne : "Fais une balustrade". Ne te contente pas des principes qui ont structuré ta vie jusqu’à aujourd’hui. Ne compte pas sur tes anciennes habitudes pour t’assurer que tout se passe bien.

"Ne te fais pas confiance à toi-même jusqu’au jour de ta mort!" (Pirké Avot 2,4). Aussi, "Ton toit" symbolise-t-il ton orgueil que tu dois cerner (la "balustrade") afin de le réduire pour t’éviter la chute spirituelle. Face à cette situation nouvelle, dote-toi de principes et de garde-fous, nouveaux également, qui te protègeront d’un danger ou d’un problème inconnu. Le principe d’une balustrade est d’être plus rigide que la personne qu’elle doit protéger. L’être humain est plein de ressources, mais il a ses limites et ses faiblesses. S’il était fiable à 100 %, il n’y aurait pas de balustrades à nos balcons. Leur présence est justement due au fait que la propre vigilance de l’homme n’est pas suffisante.
La "balustrade" spirituelle dont il convient de doter chacune de nos "nouvelles maisons" est faite de résolutions solides et de principes inébranlables. Seuls ceux-ci pourront garantir que nos nouvelles maisons pourront remplir avec bonheur le rôle pour lequel elles auront été bâties.

En cette période de bilan à l’approche du Nouvel An juif, il est opportun de réfléchir aux améliorations que nous souhaitons apporter à notre vie, aux "nouvelles maisons" que nous souhaitons bâtir, et aux "balustrades" qu’il convient de leur construire et à celles qu’il est nécessaire de réparer dans nos "anciennes maisons".

<------------>

-> L'essentiel dans le domaine de la sainteté consiste à se protéger en établissant des barrières et des limites, et de s'y tenir sans compromis.
Le Maharitz Douchinsky trouve à cela une allusion dans le verset : "Tu feras un parapet à ton toit et tu ne feras pas couler le sang, dans ta maison en provoquant la chute de celui qui en tomberait" (Ki Tétsé 22,8).
L'expression 'ton toit' (גנך) a pour valeur numérique 26, la même que celle du Nom d'Hachem (יהוה), qui fait référence aux préceptes de la Torah elle-même. C'est pourquoi la Torah recommande d'y faire un parapet, d'établir des barrières aux commandements de la Torah.
Grâce à ces limites que l'homme accepte de prendre sur lui, il sera préservé de trébucher. Et même si cela lui arrivait, il ne franchirait que la barrière qu'il s’était fixée mais ne transgresserait pas l'interdit de la Torah lui-même.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.