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Questions/Réponses – Paracha Bo

+ 3 Questions/Réponses - Paracha Bo :

1°/ Le Zohar haKadoch (II,38a) enseigne que la nuit de la libération d'Egypte, une énorme lumière a brillé entraînant qu'il faisait aussi clair qu'en pleine journée.
S'il n'a pas fait sombre et que la journée du 14 Nissan ne s'est jamais terminée, comment ont-ils pu dans ce cas réaliser la mitsva de : "Ils mangeront la viande cette nuit-là" (Bo 12,8)?

-> Le Mirkévet haMichné répond que durant la 1ere moitié de la nuit, lorsque les juifs ont mangé le sacrifice de Pessa'h, il faisait noir obscur comme habituellement la nuit, et c'était considéré comme la nuit du 15 Nissan.
Ce n'est que pendant la 2e moitié de la nuit, après que les premiers-nés égyptiens aient été tués, qu'il a fait clair comme en plein jour.

-> Le Targoum Yonathan ben Ouziel (19,4) écrit que pendant la nuit de la libération d'Egypte, Hachem a emmené les juifs sur l'endroit du Temple à Jérusalem afin d'y offrir et d'y manger leur sacrifice Pessa'h. Il les a ramenés en Egypte plus tard cette nuit là.
La lumière brillait en pleine nuit en Egypte, mais pas en terre d'Israël, ce qui leur a permis de manger le sacrifice durant la nuit du 15 Nissan, à Jérusalem.

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2°/ Selon Rachi (Bo 10,22), un des objectifs de la plaie de l'obscurité était : Israël comptait en son sein des réchaïm qui ne voulaient pas sortir [d’Egypte] et qui sont morts pendant les 3 jours de ténèbres. Il ne fallait pas que les égyptiens puissent assister à leur ruine et dire : "Eux aussi ont été frappés comme nous !"

Un autre Rachi (Béchala'h 13,18) nous apprend : Les juifs sont sortis d’Egypte à raison de 1 sur 5, les 4/5e étant morts pendant les trois jours de ténèbres.

=> Comment est-il possible de cacher autant de morts aux égyptiens, sans qu'ils ne le remarquent une fois la plaie terminée?

-> Le rav Yossef Sorotzkin (Mégued Yossef) suggère que la préoccupation principale était que les égyptiens ne soient pas directement témoins de la mort des juifs, et le fait qu'ils allaient en être au courant par la suite n'était pas un problème.
En effet, le sentiment de satisfaction de voir directement son ennemi dans une situation difficile ou embarrassante, ne peut en rien être comparable à ce qui peut être ressenti en l'apprenant verbalement.

[d'une certaine façon, les égyptiens auraient pu en venir à fêter les plaies, en se persuadant qu'il valait la peine de les subir si cela a finalement pu permettre la mort d'autant de juifs. En effet, dans sa folie l'être humain est prêt à toutes les souffrances, tant qu'il peut voir son ennemi à terre.]

-> Rav Shimon Schwab (Mayan Beit haChoéva - Béchala'h) est d'avis que les paroles de Rachi ne doivent pas être comprises littéralement. En effet, il y aurait eu sinon un deuil massif impliquant émotionnellement chaque juif restant en vie, et surtout cela aurait généré une profanation du Nom d'Hachem parmi les égyptiens.
[ex : nous on les a fait souffrir, et leur D. il a fait encore bien pire : Il les a pratiquement tous tués!]

Après le 1er meurtre de l'Histoire, Caïn a été puni non seulement pour avoir tué Hével, mais également pour toute la descendance qui aurait pu potentiellement venir de lui.
(cf. Rachi (Béréchit4,10) : Son sang (de ton frère) et le sang de ses descendants).

Le rav Schwab affirme qu'il en est de même ici.
En réalité, il y a eu un nombre faible de juifs qui sont morts pendant la plaie des ténèbres, mais il a été pris en compte l'ensemble de leurs potentiels descendants, et l'on arrive alors à un nombre équivalent à 4 fois la population juive totale qui a quitté l'Egypte.

[on peut apprendre de là l'implication que doit avoir un enseignant avec ses élèves. Dans sa classe, il ne doit pas voir un cumul de 1 élève, mais il doit prendre en compte les millions de leurs descendants potentiels, dont leur destin va dépendre de l'éducation, de l'attitude qu'il aura sur leur ancêtre ici présent.]

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3°/ "Le 14e jour du mois, au soir vous mangerez des matsot" (Bo 12,18)

=> Comment comprendre que de nos jours, nous mangeons de la matsa le 15 Nissan au soir?

-> Le Panim Yafot (Noa'h 8,22) répond qu'avant que la Torah ne soit donnée, les juifs utilisaient le même concept de journée que les non-juifs : début le matin pour finir le soir.
Ce n'est qu'après avoir reçu la Torah, que nous avons changé vers un système où une journée démarre la veille au soir.

En se basant sur cela, le rav Aharon Leib Steinman (Ayélet haCha'har) répond à notre question.
En Egypte, les juifs ont reçu l'ordre de manger des matsot pendant ce qui était pour eux la nuit du 14 Nissan, ce qui correspond de nos jours à la nuit du 15 Nissan.

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+ Bonus (b'h) :

-> La Mékhilta nous rapporte que : "Les égyptiens avaient l'habitude d'enterrer leurs morts dans leur maison. Pendant, la nuit de la 10e plaie, les chiens ont creusé et ouvert ces tombes.
Ils en ont retiré les ossements des premiers-nés enterrés, et ils ont joué/promenés joyeusement avec ces os.
Cela a été aussi douloureux pour les égyptiens que le jour où ils ont pu enterrer leurs enfants."

Rabbi 'Haïm Palagi compare cela à la coutume de taper fortement lorsque le nom de Haman est prononcé durant la lecture de la méguilat Esther.
En effet, selon lui, une explication à cela est que chacun de nos coups va entraîner une souffrance terrible à l'âme et aux os de Haman, qui les ressent au plus profond de lui-même.

Ainsi, il en a été de même au cours de cette 10e plaie, lorsque les chiens ont joué avec les os des premiers-nés, cela a entraîné des souffrances énormes à ces âmes égyptiennes déjà décédées.

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-> "Les coursiers sortirent en toute hâte par ordre du roi, et l'édit fut publié ... et la ville de Suse était dans la consternation. Mordé'haï eut connaissance de tout ce qui s'était passé" (Méguilat Esther 3,15 & 4,1)

=> Comment se fait-il que Esther n'était pas au courant du décret, alors que Mordé'haï et tous les habitants de la ville le savaient?

-> Le midrach (Yalkout Chimoni Kohélet 978 ; Kohélet rabba 8,5) explique que Esther n'a pas entendu le décret de Haman car elle était occupée avec la mitsva de biour 'hamets (détruire le 'hamets avant Pessa'h).

-> Dans son commentaire sur ce midrach, le Maharzou note que Haman a émis son décret le 13 Nissan (cf. Méguilat Esther 3,12), et à ce moment Esther était méticuleusement en train de se préparer à Pessa'h et à la mitsva de bédikat 'hamets (rechercher dans sa maison le 'hamets).

-> Le Eits Yossef (sur le midrach) ajoute que ce mérite l'a protégée lorsqu'elle a risqué sa vie en allant parler directement au roi A'hachvéroch sans en avoir été appelée au préalable.

[En effet, il est écrit : "si quelqu'un ... pénètre chez le roi, dans la cour intérieure, sans en avoir été convoqué, une loi égale pour tous le rend passible de mort ; celui-là seul à qui le roi tend son sceptre d'or aura la vie sauve. Or moi, je n'ai pas été invitée à venir chez le roi depuis 30 jours." (Méguilat Esther 4,11)
"... Esther se revêtit de ses atours de reine et se présenta au ... roi ... le roi tendit à Esther le sceptre d'or qui [était] dans sa main" (Méguilat Esther 5,1-2)

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-> "Et vous direz : c’est un sacrifice de Pessa’h"

Le Midrach dit : On tire de là qu’il faut étudier les 'halakhot de Pessa’h 30 jours avant la fête.

Le Séfer "Lé'hem Oni" l’explique ainsi :
- La moitié de la lettre pé (valeur numérique: 80) est la lettre mem (valeur numérique: 40) ;
- la moitié de la lettre samekh (valeur numérique: 60) est la lettre lamed (valeur numérique: 30) ;
- et la moitié de la lettre ‘het (valeur numérique: 8) est la lettre dalet (valeur numérique: 4).
=> on trouve explicitement la lettre lamed (ל soit en forme écrite : למד).
Ce qui signifie: quand tu sacrifies le mot Pessa’h (פסח) en le coupant en deux, il y aura lamed, alors "vous direz" les halakhot de Pessa’h avant la fête, 30 (valeur du lamed - ל) jours avant la fête.
[Yalkout HaOurim]

3 Comments

  1. L.A

    Shalom, j’ai cherché une adresse mail pour vous contacter, mais je n’ai pas trouvé..
    Premièrement, je trouve votre blog incroyable, et je tiens à vous dire merci.
    J’ai pris certaines citations de tsadikims et autres, pour les partager sur WhatsApp, j’espère que cela ne vous dérange pas.
    J’aimerais savoir si je peux continuer à le faire et si je peux prendre certains de vos textes et les publier en citant votre blog comme source.
    Je vous remercie d’avance!
    kol Touv!

  2. Shalom,

    Merci beaucoup d’avoir pris de votre temps pour laisser un message, et merci pour vos mots qui font plaisir à lire, encourageant à continuer b’h.

    b’h, Le but est de faire connaître le plus largement possible les beautés de notre Torah. Ainsi avec grand plaisir de savoir que vous partagez les textes présents sur ce site.
    Tant qu’il n’y a pas de but lucratif, si vous préférez vous n’êtes même pas obligé d’y indiquer ce site en source, jusque les rabbanim à l’origine des paroles.

    Shabbath Shalom véKol touv!

    1. L. A

      Bonsoir!
      Merci beaucoup, qu’Hachem vous apporte une abondance de bénédictions.
      Hag sameah!

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