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"Rabbi Akiva avait 24 000 disciples, depuis Guévat jusqu’à Antipras, et tous sont morts dans une même période parce qu’ils ne se comportaient pas avec respect l’un envers l’autre."
[guémara Yébamot 62b]

=> Pourquoi une telle tragédie?

Précision : au regard du niveau très élevé des élèves de Rabbi Akiva, les réponses apportées ci-après visent surtout à en tirer des voies d'amélioration pour nous-mêmes, plutôt que d'émettre un jugement/accusation sur eux.

1°/ Le rav Aharon Kotler explique la sévérité de la punition en se basant sur : "Hachem est exigeant avec ceux qui sont proches de Lui (les tsadikim), [les jugeant] selon l’épaisseur d’un cheveu"(guémara Yébamot 121b).

Ainsi, il arrive que Hachem juge avec beaucoup plus de sévérité la faute des tsadikim, leur octroyant une punition sans aucune mesure avec celle des gens normaux.

Le Maharcha (Yébamot 121b) explique que D. les punit plus durement dans ce monde, afin qu'ils puissent mériter davantage de récompenses pures dans le monde à venir.

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2°/ Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - Yébamot 62b) explique que la faute des élèves de Rabbi Akiva était non seulement car : "ils ne se comportaient pas avec respect l’un envers l’autre", mais également en raison du 'hilloul Hachem qui a pu en résulter.

-> Le rav Dan Roth dit : "Le 'Hilloul Hachem dépend du statut de celui qui l’accomplit. Ce qui est considéré comme un 'Hilloul Hachem pour une personne ne l’est pas forcément pour une autre. Ceci est dû au fait que plus une personne est érudite, plus les gens attendent d’elle un haut niveau de raffinement et plus ils scruteront la moindre de ses actions ...

De plus, le 'Hilloul Hachem dépend de la manière dont les gens nous perçoivent, notre réel statut n’a pas d’importance.
Par exemple, un étudiant de yéchiva ordinaire peut ne pas se considérer comme un érudit en Torah, et ainsi ne pas sentir que la remarque sévère des sages au sujet de l’érudit en Torah négligé s’applique à lui.
Mais son humilité serait déplacée car, pour le monde extérieur ; il apparaît comme un érudit en Torah."

-> La guémara (Yoma 86a) rapporte que lorsqu’une personne se comporte bien, on va dire d’elle : "Heureux soient les parents et les maîtres qui ont élevé une telle personne." (et inversement)

=> Nous réalisons un kiddouch Hachem, lorsque nos actes poussent autrui à dire : "Heureux soit le D. d’une telle personne!"

D'un côté les gens savaient que les élèves de Rabbi Akiva étaient extrêmement élevés spirituellement (des tsadikim exceptionnels), mais d'un autre côté ils savaient également qu'ils ne se comportaient pas convenablement l'un envers l'autre.
=> Plus ou moins consciemment, ils en venaient à se dire : "Malheur à celui qui étudie la Torah!"

-> Le Ramban explique que le 'Hilloul Hachem est le plus grave péché que l’homme puisse commettre.
La seule manière de s’en repentir est le Kidouch Hachem (sanctifier le nom de D).

=> Cela est vrai pour les vrais tsadikim, pour celui qui est nettement plus religieux qu'un autre (il est tsadik aux yeux d'un autre!), mais aussi pour toute personne car nous influençons directement ou indirectement notre entourage.

De plus, le ‘Hafets ‘Haïm disait souvent : "Chaque juif est comparable à un officier haut gradé.
Du fait qu’il revêt un uniforme orné de médailles et de décorations, il lui incombe de se comporter d’une manière qui convient à son statut et à sa distinction.
Sinon, il porte atteinte à l’honneur du Roi (à Hachem) qu’il sert et représente."

=> Cette période du Omer nous apprend qu'en tant que juifs, nous devons être en permanence vigilants à notre comportement.

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3°/ Le midrach (Béréchit rabba 61,3) précise que les élèves de Rabbi Akiva étaient avares dans leurs connaissances en Torah, ne se les partageant pas l'un l'autre.

Par exemple, celui qui était spécialiste dans Taharot, ne partageait rien avec un expert dans Moéd.
Il souhaitait être considéré comme le grand connaisseur, que l'on vienne le voir avec des questions que lui seul pouvait répondre, et pour cela il était prêt à conserver égoïstement son savoir en lui.

-> Le rav Aharon Kotler ajoute en rapportant le Pirké Avot (6,5) : "la Torah est acquise avec 48 choses à savoir : ... [la 11e est ] l'analyse méticuleuse avec des compagnons d'étude [qui s'éclairent l'un l'autre]".

=> Sans cela il est impossible de parvenir à une Torah de Vérité, et l'on ne peut pas acquérir convenablement la Torah.
Si ces élèves seraient devenus les responsables de la transmission de la Torah à la génération suivante, il y aurait eu un défaut dans la transmission de la tradition juive (la messora).
==> Ils sont morts afin de préserver la perfection et la pureté de la messora.

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-> La guémara (Ména'hot 68b) rapporte qu'un Tanna (sage dont les opinions sont rapportées dans la michna), a posé une question difficile à Rabbi Tarfon, et que Rabbi Tarfon ne connaissait pas la réponse.

Le visage du Tanna qui a posé la question, est devenu rayonnant, et Rabbi Akiva l'a réprimandé : "Ton visage a rayonné pour avoir réussi à contester le vieux sage? Je serais surpris que tu vives longtemps!"
La guémara conclut qu'il en a été ainsi, et qu'il est mort avant Shavouot.

Le rav Nevenzahl comprend de ce texte que ce Tanna était un des élèves de Rabbi Akiva.
De tout notre cœur, nous devons désirer que chaque juif domine la Torah, et le fait de se réjouir de l'ignorance d'autrui est un défaut.

-> La guémara (Béra'hot 28b) rapporte la prière spéciale que nous devons réciter chaque jour avant de commencer notre étude de Torah.
Le rav Nevenzahl note une partie de cette prière : "que mes collègues [d'étude] ne se trompe dans aucun sujet de halakha, et que je me réjouisse d'eux".

=> Une partie intégrante de la prière pour MON étude est que les autres réussissent également

==> Pendant le Omer, nous devons développer cette notion qui est contre nature.
Pour les juifs, c'est : "un pour tous, et tous pour Un (Hachem)" = nous devons désirer la réussite d'autrui en Torah, puisque nous sommes tous liés [les uns les autres] vers un seul objectif : comprendre la Torah d'Hachem.

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+ "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18)
Rachi commente : Rabbi Akiva a enseigné : C’est là un principe fondamental dans la Torah.

-> La guémara (Baba Métsia 62) mentionne 2 opinions dans le cas où 2 personnes marcheraient dans le désert avec une bouteille d'eau qui ne permettrait la survie que d'une seule personne.
- Ben Pétoura est d'avis que les 2 doivent boire, même si cela entraînera finalement la mort des 2, et ce afin qu'aucun des 2 ne soit témoin de la mort de l'autre.
- Rabbi Akiva n'est pas d'accord, s'exclamant : "ta vie passe d'abord" ('hayékha kodmin) sur celle de ton prochain. Celui qui a la bouteille d'eau doit boire, laissant l'autre mourir de soif.

=> Comment Rabbi Akiva peut-il dire : "aime ton prochain comme toi-même" est un principe fondamental de la Torah, et en même temps : "ta vie passe d'abord"?

Le 'Hatam Sofer explique qu'une personne vit 2 vies : une physique, et une autre spirituelle (la Torah).
- "Ta vie passe d'abord" = il s'agit de la vie physique. Ta santé et ton bien-être nécessaire passent avant ceux des autres, même si tu vois ton prochain mourir!
- "aime ton prochain comme toi-même" = selon Rabbi Akiva, il n'y a pas de plus grand idéal que de donner de son temps pour partager la Torah à autrui.
"Un principe fondamental dans la Torah" = c'est tout particulièrement dans le domaine de la Torah que doit s'exprimer ton amour d'autrui [car rien n'a plus de valeur que de grandir dans une vie de Torah!].

=> Les 24 000 élèves de Rabbi Akiva sont morts car ils n'ont pas suivi l'enseignement de leur Rabbi.
Il est écrit : "ils ne se comportaient pas avec respect l’un envers l’autre" (lo naagou kavod zé bazé - guémara Yébamot 62b).
Or le mot : "respect" (כבוד - kavod) a une guématria de 32, et c'est pour cette raison qu'ils sont morts durant les 32 premiers jours du Omer, la tragédie s'arrêtant à Lag baOmer (le 33e jour).

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