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"Yitro, prince de Midian, beau-père de Moché, entendit tout ce que D. avait fait à Moché et à Israël Son peuple, que Hachem avait fait sortir Israël d'Egypte" (Yitro 18,1)

-> Rachi : Qu'a-t-il entendu qui l'ait incité à venir?
Le passage de la mer Rouge et la guerre de Amalek.

=> Pourquoi n'est-il pas venu directement après les incroyables miracles liés à la mer Rouge, attendant d'entendre la guerre contre Amalek pour se décider à rejoindre Moché?
Comment comprendre qu'une bataille l'a plus impressionné que ce qui s'est passé à la mer Rouge?

-> Rabbi Eliyahou Lopian explique que toutes les nations du monde ont eu connaissance des miracles incroyables qui se sont passés en Egypte, puis à la mer Rouge, et pourtant elles n'ont rien changé au quotidien : la vie continuait comme auparavant.
Il y avait une exception : Amalek, qui était si bouleversé à l'idée qu'un Etre supérieur soit en charge de leur vie, qu'ils étaient prêt à lui mener combat à tout prix.

Yitro, grand prête de Midian, était un expert de toutes les religions. En effet, il avait une telle soif de vérité, qu'il les avait essayé absolument toutes (cf. Rachi v.18,11).
Puisqu'il avait une recherche de vérité sincère (et non pas uniquement pour satisfaire ses désirs personnels), D. l'assista dans sa démarche.
Après la mer Rouge, Yitro était heureux de connaître la vérité (le D. d'Israël est l'Unique et Vrai D.!), mais cependant il a continué à vivre comme avant.

"Yitro entendit tout ce que D. avait fait " : Après la bataille d'Amalek, il a réalisé que face aux miracles de Hachem, il y avait 2 réactions :
- celle de toutes les nations = elles n'ont pas entendu : l'information n'a fait que passer dans leur tête, et la vie a ensuite continué comme si rien ne s'était passé.
- chez Amalek et chez Yitro = ils ont entendu, ils ont pris conscience du message derrière les miracles incroyables : il y a une Force Suprême qui dirige et contrôle tout.

Yitro a compris que face à ce choc : soit on agit comme Amalek (plutôt mourir que de devoir soumettre nos envies à celle d'un D.), soit accepter et devenir juif.
C'est pour cela qu'il est parti tout de suite rejoindre les rangs du peuple d'Israël, pour ne pas risquer de suivre l'exemple d'Amalek.

=> Il en est de même dans notre relation avec la Vérité : soit on la laisse nous passer au-dessus de la tête (mes capteurs sont éteints), soit comme Amalek je développe une attitude anti-Hachem pour me permettre de justifier de faire ce que j'ai envie, ou soit j'arrive à capter ces moments de Vérité afin d'en profiter pour faire des changements concrets et réels dans ma vie.

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-> Rabbi Yéhouda Zev Segal explique que Yitro a été très impacté par l'écoute de ce qui s'est passé à la mer Rouge. Cependant, il pensait qu'il n'était pas nécessaire de faire quelque chose, gardant cette sublime inspiration.

Au sujet de la bataille contre Amalek, il est écrit : "Lorsque Moché levait sa main, Israël prenait le dessus et lorsqu'il baissait sa main, Amalek prenait le dessus" (Yitro 17,11).
La michna (Roch Hachana 3,8) explique : "Lorsqu'Israël regardait vers le Ciel et soumettait son cœur à son Père céleste, il avait le dessus ; lorsqu'il ne le faisait pas, il avait le dessous.".

Yitro a été choqué d'entendre que dans cette bataille qui s'est déroulée sur une seule journée, il était possible d'être inspiré par les mains de Moché au point de mériter la victoire, et qu'un bref moment après, lorsque les mains étaient baissés l'inspiration était partie au point qu'ils perdaient tout.

=> Cela a enseigné à Yitro qu'il n'était pas suffisant de ressentir une élévation suite aux miracles de la mer Rouge, puisque ces sentiments n'allaient pas rester, sauf s'il faisait un acte concret pour les rendre permanents, et c'est ce qu'il a fait en rejoignant les juifs et en se convertissant.

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-> "Yitro, le prêtre de Midiane, le beau-père de Moché, entendit" (Yitro 18,1)

=> Puisque ce verset relate que Yitro est venu se rapprocher du peuple d'Israël et se convertir, pourquoi rappeler ses origines en tant que prêtre de Midiane?

En fait, nos Sages disent que lorsque le peuple d'Israël est dans une phase de réussite et de grandeur, alors on n'accepte pas de convertis. En effet, on craint que la personne ne cherche à se joindre à Israël par intérêt pour accéder à leur grandeur, et pas sincèrement.
Or, à cette époque, les Hébreux étaient en phase de grande réussite, après tous les merveilleux miracles qu'Hachem a réalisés pour eux. Comment a-t-on donc pu accepter la conversion de Yitro?
C'est pour répondre à cette question que la Torah précise qu'Yitro était le prêtre de Midiane. Il était donc lui aussi un homme important et très honorable. De fait, il n'avait pas de raison de rechercher la grandeur en se convertissant. C'est pourquoi, on a donc pu malgré tout accepter qu'il se convertisse.
[Apiryon]

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-> Le Divré Israël explique que la victoire des juifs sur Amalek (symbolisé par Moché levant ses mains) a fait comprendre à Yitro l'importance de s'attacher à des tsadikim, d'avoir son rav, pour gagner sa lutte contre notre yétser ara, le Amalek en nous.

-> Yitro était prêt à quitter tout son confort, sa très haute position dans la société, ... pour aller dans le désert, qui symbolise l'humilité.
En effet, c'est uniquement lorsque l'on a tout vidé (ex: notre égo, nos désirs matériels), qu'il n'y a plus rien faisant écran entre nous et D., que l'on peut alors totalement soumettre sa volonté à celle d'Hachem, et il est possible de pleinement acquérir la Torah.
C'est ce que fit Yitro, et c'est une leçon pour nous tous. [dans sa quête de Vérité, il était prêt à tout quitter]
[adapté du Pri Tsadik - Rabbi Tsadok haCohen]

-> Par exemple, le Noam Mégadim commente : "Tu n'auras par d'autres D.", en le rapprochant de : "On ne doit pas être gêné face à ceux qui se moquent de nous lorsque l'on réalise la volonté de D. (Rama - Ora'h 'Haïm 1).

En effet, cela signifie qu'à nos yeux nous avons d'autres divinités que Hachem, puisque l'on se soumet à l'autorité du regard d'autres personnes, d'intérêts personnels, oubliant l'espace d'un instant que D. est au-dessus de tout.

[le désert représente le fait qu'il n'y a personne, ni aucune tentation : uniquement nous et D. (le roi David s'exclame : Je mets Hachem devant moi tout le temps - Shiviti Hachem lénegdi tamid)]

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+ "Yitro ... entendit tout ce que D. avait fait"

-> Le Maskil léDavid apporte l'explication suivante.
Hachem a provoqué Amalek contre les juifs suite à des mauvaises actions de leur part.
Mais alors, si les juifs étaient fautifs, pourquoi Hachem leur a accordé la victoire de cette guerre?

De ce raisonnement, Yitro a déduit que forcément, le peuple d'Israël bénéficiait de la faveur Divine, à l’image d’un père pour son fils, même s’il le trouve coupable et qu’il le punit, finalement il le prend en pitié et l’épargne.

=> Ainsi, si le peuple juif est tel un fils pour Hachem, s’il est particulièrement aimé par Hachem, même s’il faute, alors effectivement, Yitro a conclu qu’il convient de s’attacher à ce peuple : il est donc venu rejoindre le peuple d’Israël (spécialement après l'épisode de Amalek).

-> Le 'Hatam Sofer explique que Yitro se culpabilisait et considérait qu’il avait commis une faute d’avoir été un conseiller de Pharaon.
Certes, il ne disait rien de mal contre les juifs, mais nos Sages affirment que celui qui se joint à un racha sera puni comme celui-ci.
Ainsi, Yitro s’en voulait donc d’avoir été, pendant une certaine période, conseiller de Pharaon.

Bien que depuis longtemps il avait regretté ce manquement et s’était déjà repenti, malgré tout, après avoir entendu le miracle de l’ouverture de la mer Rouge, il comprit que Hachem procède mesure pour mesure.
Les égyptiens furent punis par Hachem selon leurs perversités (subissant chacun une mort proportionnelle aux souffrances qu'ils ont pu faire subir), et furent engloutis dans la mer pour avoir jeté les enfants mâles dans le Nil.

De là, Yitro comprit que son repentir devait être à l’image de son manquement et il décida qu’à présent, il serait un bon conseiller pour les juifs, quand ils en auraient besoin.
Cependant, il pensait qu’il pouvait rester chez lui et attendre que les juifs viennent le consulter pour les conseiller. Il ne se voyait pas dans l’obligation d’aller, lui-même, vers eux.

Mais lorsqu'il entendit qu’Amalek vint faire la guerre contre Israël et que, comme le disent nos Sages, il parcourut pour cela 400 Parsa (environ 1700 km), ce qui représente une distance énorme. Alors il se dit que si pour le mal, Amalek est prêt à venir de si loin, combien plus pour le bien des juifs, lui aussi devait venir vers le peuple.

-> Le Ktav Sofer (fils du 'Hatam Sofer), apporte l’éclairage suivant. Il dit que Yitro souhaitait rejoindre le peuple juif depuis longtemps, mais il craignait d’être mal reçu, en tant qu’ancien prêtre idolâtre.
Par mesure de reconnaissance vis-à-vis de lui, pour avoir hébergé Moché dans un moment difficile pour lui, et lui avoir donné sa fille en mariage, certainement les juifs l’accueilleraient bien.
Cependant, il voulait être sûr que le peuple d’Israël avait bien cette qualité de reconnaissance avant de venir les rejoindre.

Quand il entendit le miracle de l’ouverture de la mer, il se demanda pourquoi Hachem a-t-il eu besoin de faire un tel miracle. Pourquoi les juifs n’ont-ils pas tout simplement fait la guerre aux égyptiens ?

La réponse est que les égyptiens ont accueilli dans leur pays les juifs, et simplement pour cela ils ne pouvaient pas leur faire de mal, malgré toutes les souffrances qu’ils leur ont imposées.

De là, Yitro déduisit que le peuple d’Israël est très reconnaissant. Mais malgré tout, il n’en fut pas complètement sûr, car peut-être que les juifs ne pouvaient pas simplement faire la guerre aux égyptiens du fait de leur faiblesse et de leur fragilité dues au fait qu’ils étaient des anciens esclaves.

Ainsi,lorsque Yitro vit comment les juifs ont fait, malgré tout, la guerre contre Amalek et ont eu la victoire, de là il déduisit que les juifs n’ont pas peur de faire la guerre.
S’ils n’ont pas combattu les égyptiens, c’est donc bien du fait de leur sentiment de gratitude envers eux.

=> Yitro conclut de cette association entre l’ouverture de la mer et la guerre contre Amalek, que les juifs ont cette qualité de reconnaissance, alors il se sentit prêt à venir rejoindre le peuple d’Israël, sûr qu’il sera bien accueilli.

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-> Rachi explique sur les mots "Yitro entendit" : Qu’a-t-il entendu pour venir? L’ouverture de la mer Rouge et la guerre contre Amalek.

-> Le Béer Yossef enseigne :
Les nations furent très remuées par les miracles de la sortie d’Égypte, comme il est écrit dans le Chant de la Mer : "Alors les chefs d’Édom tremblèrent, les vaillants de Moav furent saisis de terreur, tous les habitants de Canaan, consternés" (Béchala'h 15,15).

Mais, lorsqu’Amalek attaqua, il atténua la crainte révérencielle que le monde avait envers le peuple juif. Les nations ne considéraient alors plus les juifs comme invincibles, et leur respect pour D. s’estompa.
Nos Sages utilisent, à ce sujet, la parabole d’une baignoire d’eau bouillante dans laquelle personne n’ose plonger. Soudain, quelqu’un y entre et se brûle, mais il refroidit l’eau (Rachi - Ki Tétsé 25,18).
Amalek perdit la bataille, mais il connut néanmoins certains moments de gloire, et ce combat, plus ou moins ordinaire, atténua les conséquences des prodiges de la sortie d’Égypte. Ainsi, l’attaque d’Amalek eut l’effet inverse des miracles.

=> En quoi cela incita-t-il Yitro à se convertir?
Le Béer Yossef poursuit : la considération première d’Yitro fut les répercussions de la guerre contre Amalek sur le Nom d’Hachem dans le monde. Si Amalek n’avait pas attaqué à ce moment, Yitro se serait peut-être contenté d’être un Ben Noa’h (Hachem a enjoint Noa’h et ses descendants d’accomplir 7 mitsvot) et de considérer les juifs avec respect ; il aurait certainement fait en sorte que son entourage agisse également ainsi.
Or, après cette attaque, Yitro ressentit le besoin de s’unir publiquement au peuple juif pour montrer que les nations devaient continuer de craindre et de respecter les juifs. Il était une personnalité très connue de par le monde et il réalisa que son voyage vers le désert depuis Midiane ne passerait pas inaperçu.
Nos Sages affirment qu’il voulut à tout prix publier son adhésion au judaïsme (Rachi - Yitro 18,6).
Le midrach rapporte qu’Hachem, Lui-même, dit à Moché que les aspirations de Yitro étaient réellement nobles.
Le Béer Yossef explique que la pureté de ses intentions était manifeste par son désir de contrecarrer les desseins ignobles d’Amalek.

Le Zohar (Zohar 2;69a) enseigne : "Lorsque Yitro, grand prêtre idolâtre dit : "Je reconnais à présent qu’Hachem est plus puissant que tous les autres dieux" (Yitro 18,11), l’honneur d'Hachem grandit et s’éleva au-dessus de tout. Du fait que [Yitro] se mit au service d'Hachem tout le monde se distancia immédiatement de l’idolâtrie [car les gens] réalisèrent qu’elle ne contenait aucune vérité. Le Nom d'Hachem fut alors sanctifié à travers le monde. » [5]

Ainsi, par son attitude il a réussi à sanctifier le Nom d’Hachem au sein des nations.

-> Cela nous apprend qu'il ne suffit pas de réfléchir à sa relation personnelle avec Hachem, mais que nous devons également nous soucier des conséquences que nos actions peuvent avoir sur les autres.

Le rav ‘Haïm de Volozhin écrit à ce propos, que nous disons, dans la amida de Roch Hachana, qu’Hachem juge "maassé ich oupékoudato". "Maassé ich" évoque les actions de la personne, mais à quoi se réfère "pékoudato"?

Il explique que chacun a une sphère d’influence qui touche les membres de sa famille, ses élèves ainsi que toute personne qui le côtoie. La façon qu’il a d’influer sur son entourage, par le biais de ses actions, est appelée "pékoudato" et l’individu est également jugé sur cela.
Si, en observant son comportement, d’autres personnes perfectionnent leur avodat Hachem, alors il sera largement récompensé, mais si c’est l’inverse qui se produit, il sera condamné pour la part qu’il aura dans leurs fautes (avérot), autant que pour ses propres fautes.

Le rav Yéhonathan Gefen commente : les actions de la personne ne se font pas en vase clos, nous sommes constamment observés par les autres, et par conséquent, nous devons constamment être conscients des éventuelles répercussions de nos actes, même quand nous ne communiquons pas directement avec une autre personne. Yitro comprit ceci et agit en fonction, c’est un modèle pour nous tous. [au point d'avoir une paracha portant son nom]

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-> "Ils se tinrent debout au bas de la montagne" (Yitro 19,17)
Rabbi Avdimi bar ‘Hama bar ‘Hassa apprend que Hachem renversa sur l’assemblée d’Israël la montagne comme une coupole.
Puis Hachem leur dit : "Si vous acceptez la Torah, c’est bien, sinon là sera votre tombe!" [guémara Shabbath 88a]

-> Rabbi Yéhouda dit : Un jour viendra où Hachem fera venir le yétser ara et l’égorgera en présence des tsadikim et des réchaïm.
Le yétser ara apparaîtra aux tsadikim comme une haute montagne, et aux réchaïm comme un cheveu.
[guémara Soucca 52a]
[ => ainsi la montagne peut représenter le yétser ara]

-> Rabbi Moché Mordé'haï de Lelov dit qu'au moment du don de la Torah les Bné Israël ont atteint un niveau où ils étaient débarrassés de leur yétser ara.
Hachem leur a donc rendu ensuite leur yétser ara, ce qui est symbolisé par la montagne (allusion au yétser ara) qu'Il renversa sur eux.
Hachem ne manque pas d'anges au Ciel, qui le servent à la perfection.
Hachem attend que les juifs surmontent leur yétser ara en toutes circonstances, et cela lui procure un plaisir énorme.

Le rabbi Its'hak de Vork explique qu'au début Yitro pensait qu'il n'était pas méritant de recevoir la Torah, car il savait qu'il ne pourrait pas observer toutes les lois de la Torah.
Mais lorsqu'il a entendu la guerre contre Amalek (qui représente la guerre contre notre yétser ara), c'est-à-dire que Hachem désire que l'on combatte le yétser ara, alors il est venu.
Il a compris que l'essentiel n'est pas de servir Hachem à la perfection (comme un ange), mais plutôt du mieux que l'on peut (du haut de nos forces et faiblesses!).
[Hachem désire davantage nos combats à nos succès]

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-> Le Sar Shalom de Belz enseigne :
Selon le midrach, après l'ouverture de la mer Rouge, Amalek a parcouru 400 parsot (environ 1700 km) sans s'arrêter pour rejoindre les juifs.
Pourquoi Amalek n'a-t-il pas fait une pause au milieu de ce très long trajet?

Après qu'ils aient entendu les énormes miracles que Hachem a accompli à la mer Rouge, ils devaient avancer sans réfléchir. En effet, s'ils auraient fait une pause durant leur trajet, ils auraient pu en venir à réfléchir et auraient pu en venir à faire demi-tour.
Ainsi, Amalek est allé vite, en investissant toutes ses forces, ne se permettant pas une seconde de penser aux miracles d'Hachem.

Lorsque Yitro a compris le plan d'Amalek (il est venu si vite!), il a réalisé qu'il devait également se hâter de rejoindre les juifs dans le désert.
En effet, s'il aurait attendu, alors l'impact de la mer Rouge sur lui aurait refroidi, et il n'aurait jamais rejoint la nation juive.

[on voit de là que la capacité de non réflexion peut être un plus et un moins.
D'un côté le yétser ara nous laisse tellement occupé pour que nous n'avons pas le temps de réfléchir au sens de notre vie. D'un autre côté, parfois il ne faut pas réfléchir pour ne pas laisser le yétser ara nous refroidir nos bonnes intentions.]

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"Yitro le prêtre de Midiane entendit" (Yitro 18,1)

-> Yitro était parfaitement conscient que s'il ne venait pas immédiatement rejoindre Moché et les Bné Israël, le Satan aurait affaibli son empressement, retardant son élan au lendemain puis à la semaine suivante jusqu'à lui faire perdre définitivement cette opportunité unique.
C'est la raison pour laquelle il abandonna tout, instantanément et ne donna aucune possibilité au mauvais penchant d'avoir une emprise sur lui.
Il en est ainsi pour chaque juif, qui par son éveil de repentir et de bonnes actions, désire ardemment revenir vers son Créateur. Dans la majorité des cas, cette personne se dit : avec l'aide de D., demain, car aujourd'hui c'est trop compliqué! C'est alors que le mauvais penchant intervint et le freine sans que cet homme n'y prête attention.
C'est à ce sujet que nos Maître nous ont enseigné : "Sors faire la guerre contre Amalek, demain". [Rachi - guémara Yoma 52b]

Le combat que le mauvais penchant, que l'on appelle Amalek, mène contre l'homme peut se résumer en un mot : "Demain!"
Ainsi, notre réponse doit être sans équivoque "Moi, c'est aujourd'hui!"
Et ce combat est sans fin, tout au long de la vie de l'homme.
Ceci corrobore le verset de notre paracha : "Tu les sacrifieras aujourd'hui et demain" (Yitro 19,10). En effet, le mauvais penchant argumente ainsi : "Ecoute-moi, seulement aujourd'hui, et demain tu pourras commencer à te sanctifier et suivre la voie d'Hachem".
L'homme devra répondre aux mauvais penchant : "Je me sanctifierai en accomplissant les mitsvot et en étudiant la Torah dès aujourd'hui ainsi que demain et chaque jour de ma vie".
[Tsor ha'Haïm - Yitro]

[d'une certaine façon on doit dire au yétser ara : "tu as raison je vais t'écouter, mais là je suis occupé, repasse demain!"]

-> à ce sujet, également : http://todahm.com/2019/07/01/11104-2

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-> "Yitro entendit tout ce que Elokim fit à Moché et à Israël son peuple, car Hachem sortit Israël d'Egypte" (Yitro 18,1)

=> On peut se demander pourquoi Yitro a-t-il reproché à Moché d'être assis alors que le peuple était debout devant lui? Finalement, Moché les jugeait, s'investissait pour eux, leur enseignait la Torah, les guidait dans leurs affaires. Il méritait pour cela le respect et la gratitude de l'élève pour son Maître qui se tient debout devant lui. Alors pourquoi lui a-t-il reproché d’être méprisant envers le peuple?

-> C'est à cette question que vient répondre la fin du verset : " ''Du matin jusqu'au soir'', pour dire que celui qui juge le peuple est considéré comme associé d'Hachem". C’est en permettant à Moché de les juger, que le peuple lui faisait accéder au mérite de devenir l'associé d'Hachem, mérite qui n'a pas d’égal.
Ainsi, par respect pour le peuple qui lui permettait cette élévation, Moché ne pouvait pas exprimer du mépris à leur endroit, assis comme un roi, alors qu'ils étaient eux, debout. Il en ressort que la deuxième partie de ce verset, apporte un éclairage sur la première partie du verset.
[Imré Shefer]

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