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"Faites le relevé de toute la communauté des enfants d'Israël" (Bamidbar 1,2)

-> Rachi (v.1,1) : "Du fait de l’amour d’Hachem pour Israël, Il les compte à chaque moment."
[on compte (et recompte) ce qui est cher, ce qui a de la valeur à nos yeux! ]

De plus, Rachi rapporte que du fait de l'interdiction de compter des individus, chacun devait donner une pièce d'un demi-chékel, le représentant.

Le Rabbi de Loubavitch dit que dans un dénombrement, chacun compte pour un. On ne fait pas de différence entre les plus grands et les plus petits.
Par cela, on met en évidence le point le plus profond de sainteté qui réside en chacun. L’intériorité de l’âme de chaque juif est exactement le même pour tous.
Même le juif le plus éloigné de la Torah détient la même étincelle de judaïsme que le plus Saint.

Nos Sages disent que : "Même s’il a fauté, il reste un Israël".
Ce point intérieur est souvent dissimulé et ne s’exprime pas forcément. Le décompte, qui ne fait pas de différence entre les personnes et qui compte chacun comme un, sert à mettre en évidence cette valeur profonde dont chacun dispose.

=> Par ce décompte, Hachem montre Son Amour pour chaque juif, car Hachem l’affectionne, même s’il est très éloigné, parce qu’il détient cette parcelle qui ne peut en aucun cas se séparer de Lui.
[nous ne devons jamais désespérer, déprimer profondément, car nous avons toujours une valeur interne sublime et Hachem nous aimera personnellement quoiqu'on fasse!]

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-> Nous trouvons dans la guémara (Baba Metsia 21a) : "L’homme risque de vérifier ses poches à tout instant ».
Pourquoi cela?
Parce que son argent lui est cher et compte à ses yeux, c’est pourquoi sa pensée ne se détourne pas de vouloir bien garder son argent à tout instant.
De même, les bnei Israël sont chers à D., qui les "vérifie" à tout instant, et les recompte encore et encore ...

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-> Le rav Moché Feinstein (Igrot Moché) enseigne que cela est une bonne leçon d’introduction à Shavouot.
Il y a des gens qui disent : Qui suis-je et que suis-je? Même si j’étudie la Torah, je n’arriverai jamais à un véritable niveau! Et cela les mène à la négligence et à la paresse dans l’étude.

Vient alors ce décompte, montrant que tout juif est égal au plus grand du point de vue de la profondeur de son âme. Le juif le plus simple a tout autant de part dans la Torah que le plus grand et ne doit sûrement pas se décourager et baisser les bras!
Chaque juif a de l'importance et possède sa valeur intrinsèque, et il constitue une entité irremplaçable au sein de la communauté juive .
Chaque juif a une importance, il a une part dans la sainte Torah, et il peut donner de nouvelles explications [uniques] que son âme a reçue au Sinaï.

[chacun a des capacités différentes, mais tout le monde a sa part dans la Torah, et est jugé en fonction de l'investissement qu'il met pour la révéler!
Un grand qui exploite peu ses capacités, "vaut" moins qu'un tout petit qui les utilise au maximum!
Ce qui compte n'est pas l'extériorité, mais le cœur débordant d'amour dans la réalité!]

=> En comptant la collectivité, Hachem exprime à quel point individuellement chaque juif compte et est aimé de Lui! A quel point nous sommes tous indispensables pour combattre spirituellement au quotidien dans l'armée Divine, pour révéler Sa grandeur aux yeux de tous!

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-> Le livre de Bamidbar commence par le recensement du peuple juif.
Rachi commente : C’est l’amour qu’Il (Hachem) leur porte qui L’incite à les compter à tout moment.

=> Quel est l'intérêt de compter la même chose encore et encore?

Rabbi Yérou'ham Levovitz (Daat Torah) répond qu'on ne le fait pas pour connaître le total, puisqu'on le connaît déjà, mais parce qu'en comptant on se le rappelle constamment à l'esprit.
Ainsi, pour ainsi dire, le comptage permet de toujours garder dans l'esprit d'Hachem le peuple juif [et la fraîcheur et la plénitude de Son amour à leur égard!]

-> Le livre de Vayikra se termine avec la notion de la dîme des animaux ("le 10e sera consacré à Hachem" - Bé'houkotaï 27,32)

Le propriétaire faisait passer chacune de ses bêtes devant lui, et chaque dizaine était destinée à D.
Cela permettait de se rendre compte de tout ce que D. nous donne, par rapport au peu qu'Il nous demande de Lui restituer (90% c'est pour nous!).
Cela doit développer de la joie et de la reconnaissance d'être juif, d'avoir un papa Hachem qui nous aime et chouchoute tellement!
[nous avons la tendance à se focaliser sur ce que nous reversons (ex: tsédaka), en oubliant le restant!]

Après cette notion, le livre de Bamidbar commence avec le recensement des juifs, qui sont le "troupeau de Hachem".
Selon le rabbi Shimshon Raphaeël Hirsch, le fait que D. compte chaque juif, témoigne que chaque juif compte, comme un membre unique [et indispensable] de Son troupeau.

A l'approche de Shavouot, nous ne devons pas se dire : moi qui suis si loin du niveau de Moché, suis-je vraiment concerné par le don de la Torah?
La réponse est : oui. Nous avons tous une part unique dans la Torah, une contribution unique à l'Histoire juive.

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-> Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°881) enseigne :
"Hachem a ordonné à Moché de faire le décompte des tribus des bnei Israël, en commençant par les chefs de tribus, puis les chefs de famille, chacun selon la maison de son père, à partir de l’âge de 20 ans et au-delà. Or la Torah nomme extrêmement longuement avec tout un luxe de détails tous les chefs de famille de chaque tribu, sans se contenter d’évoquer globalement ceux qui sont comptés dans la tribu, mais en prenant la peine de compter chacun individuellement selon son rang, sans en omettre un seul.

Cela suscite un étonnement : les mitsvot du Chabbat sont données par allusion aux travaux du Michkan ; tous les travaux qui étaient nécessaires à la construction du Michkan, il est interdit de les faire le Chabbat (Chabbat 49b), or ces travaux ne sont pas évoqués dans la Torah, mais on les apprend uniquement par allusion ; ce sont les Sages qui nous ont informés de ce qu’il est permis ou interdit de faire le Chabbat.
De même, en ce qui concerne Pessa’h, qui tient une place particulièrement importante et centrale, avec plusieurs mitsvot, la Torah rappelle extrêmement brièvement celles qui se rattachent à Pessa’h, alors que les autres halakhot, dans tous leurs détails complexes, s’étudient dans le traité Pessa’him ...

Il faut comprendre quelle est la différence entre le décompte du peuple d’Israël, qui est rapporté dans les moindres détails, et certaines mitsvot importantes qui ne sont décrites dans la Torah que très brièvement, voire par allusion. Or à cause de leur valeur de ces mitsvot la Torah aurait dû prendre la peine de longuement préciser, alors pourquoi dans le décompte des bnei Israël, qui est apparemment quelque chose de secondaire qui n’a aucune conséquence sur l’avenir, la Torah s’est-elle donné la peine d’en rapporter chaque détail?

On peut expliquer que la conduite des bnei Israël est due au fait qu’ils sont un peuple persécuté par les non-juifs. A chaque génération, nos ennemis se lèvent pour nous anéantir, et Hachem nous sauve de leurs mains. Dans cette difficile réalité de la brutalité des nations du monde envers les bnei Israël et des massacres épouvantables, l’humeur et le courage du peuple d’Israël risqueraient d’être brisés au point de tourner le dos à Hachem et à Sa Torah, parce que la réalité est tellement difficile, nous sommes comme une petite brebis au milieu de 70 loups, et le désespoir pourrait broyer le peuple élu.
C’est pourquoi Hachem a ordonné d’écrire longuement les noms du peuple d’Israël en les précisant avec une grande exactitude, tout cela pour prouver aux bnei Israël qu’ils sont Ses enfants bien-aimés et qu’Il ne détourne pas d’eux Son regard un seul instant. La réalité des persécutions ne doit pas affaiblir l’esprit du peuple ni le faire tomber dans le désespoir, mais au contraire, il doit reconnaître que cela vient de Hachem, et que pour que Son peuple reste bien vivant dans toutes les générations, Hachem a délibérément fait tomber la haine dans le monde afin que les nations cherchent à le tourmenter, ce qui lui évitera de s’assimiler.

Et lorsque les bnei Israël s’apercevront que Hachem n’a pas épargné les versets lorsqu’il s’agit de les compter et d’évoquer les noms de leurs ancêtres, cela les consolera. La longue énumération de ces noms prouve au peuple l’amour de Hachem pour lui, et il comprendra immédiatement que si les non-juifs le frappent, ce n’est pas parce que Hachem ne veille pas sur lui, mais parce que qu’Il a décidé que leur haine est indispensable pour préserver la flamme juive afin qu’elle ne s’éteigne pas.

Hachem a voulu nous montrer qu’au moment où s’est déroulé le décompte, un an et un mois après la sortie d’Egypte, le peuple d’Israël était déjà vraiment un peuple. Or si nous essayons de vérifier l’élaboration de diverses nations dans le monde entier, nous voyons immédiatement que la formation d’un peuple n’est pas quelque chose d’anodin. Il y faut de nombreuses années, parfois même des dizaines et des centaines d’années s’écoulent avant qu’un groupe de personnes s’unisse au point de devenir digne de porter le nom de "peuple".

Or chez le peuple d’Israël, nous trouvons un phénomène extraordinaire qui n’a pas son pareil dans le monde entier : un an et un mois après la sortie d’Egypte, il pouvait déjà s’appeler un peuple, et il fallait les compter.
Certes, ce décompte était évident pour le Créateur, et de Son point de vue, il n’y avait nul besoin de compter, mais Il a voulu montrer à toutes les nations du monde, qui ont demandé ce qu’il y avait d’écrit dans la Torah, que les bnei Israël représentaient un phénomène unique et extraordinaire : ils avaient mériter de s’unir et de devenir un peuple en un temps si court parce qu’ils s’étaient tenus au pied du mont Sinaï et avaient reçu la Torah.
Par ce mérite, ils étaient devenus une partie de la Torah, dont le compte est semblable à celui des bnei Israël, et ils sont devenus le peuple d'Hachem et de la Torah.

Par conséquent, c’est la raison pour laquelle la Torah prend la peine de souligner la date et l’année où s’est passé le décompte. Elle indique aussi le désert du Sinaï où se tient le mont Sinaï, afin de prouver au monde entier que le peuple d’Israël est devenu le peuple élu, dont Hachem Se glorifie (Yéchayahou 49,3).
Tout cela est arrivé en un laps de temps très court, ce qui est unique dans toute l’histoire de l’humanité, et à quoi tout cela est-il dû? Au fait qu’ils ont pris sur eux la Torah avec dévouement, sans rien demander et sans poser de questions."

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+ "Faites le relevé de toute l’assemblée des enfants d’Israël, selon leurs familles et leurs maisons paternelles, (bémispar chémot)" (Bamidbar 1,2)

-> Le 'Hida (Pné David) fait remarquer que celui qui éprouve de la haine à l'encontre d'une personne se garde naturellement de prononcer son nom, le désignant tout au plus par un surnom ou par des sobriquets.
Or ici, Hachem demande à Moché de recenser les juifs "d'après le nombre de noms" = ils étaient si chers à Ses yeux qu'Il a voulu les compter nommément, et a tenu à ce que cette désignation individuelle éveille et amplifie Son affection pour chacun d'eux.

-> Le Baal haTourim explique que mentionner chaque personne par son nom, cela nous rappelle un des plus grands mérites des juifs lorsqu'ils étaient esclaves en Egypte : ne pas avoir changer leur nom (comme l'enseigne le midrach Vayikra rabba 32,5).
Cela a renforcé l'affection que pouvait déjà avoir Hachem pour Son peuple, et par conséquent, Il utilise chaque occasion pour les compter et recompter, comme signe de Son amour pour les juifs.

En ce sens, le rav Yé'hezkel de Kouzmir dit que Hachem nous compte en fonction de nos meilleurs moments de notre vie, et par cela Il garde constamment un amour le plus important à notre égard.

Le Mélo haOmer explique que le fait de ne pas avoir modifier leurs noms en Egypte a préservé les juifs de l’assimilation, car leurs noms leur rappelèrent leur appartenance à une nation sainte et, subséquemment, leur interdiction de se mêler aux Egyptiens impurs.
D’où la redondance de notre verset (Bamidbar 1,2) qui peut sembler en apparence superflue.
L’expression "selon leurs familles et leurs maisons paternelles" indique qu’ils furent fidèles à leur appartenance au peuple juif, tandis que les mots "d'après le nombre de noms" nous indiquent comment, en conservant les noms traditionnels de leurs pères.

L'admour de Miskoltz a l'habitude de dire lors d'une brit mila :
"Nous bénissons le nouveau-né en lui souhaitant que, "de même (kéchem) qu’il est entré dans l’alliance d’Avraham avinou, il puisse entrer dans celle de la Torah, du mariage et des bonnes actions". A travers le mot kéchem, nous pouvons lire une allusion au nom (chem) juif reçu par le bébé lors de sa circoncision et par le mérite duquel il pourra aussi étudier la Torah, entrer sous le dais nuptial et pratiquer de la bienfaisance.
Autrement dit, ce nom juif lui sera d’un grand secours, lui rappelant, où qu’il se trouve, qu’il est juif et se doit de se conduire en tant que tel en restant fidèle à la Torah, en l’étudiant, en craignant D., en se mariant et pratiquant de bonnes actions.

-> Selon le Ramban (Bamidbar 1,45) :
"Si les enfants d'Israël reçurent l'ordre de se faire recenser par Moché et Aharon, c'est parce qu'en se présentant devant eux et en disant son nom, chacun y gagnait mérite et longévité ... car Moché et Aharon (les tsadikim de la génération) allaient prier pour lui."

Ainsi, lorsque Moché et Aharon se présentaient devant la maison de chaque juif (pour les compter), ils posaient leur regard bienveillant sur eux, et ils avaient un tel amour envers chaque juif, qu'ils ont traduit cela en priant pour le meilleur pour cet personne [dont sa descendance!].

=> Ainsi, en plus du fait que la collectivité est importante. Le décompte avait vocation d’apporter une valeur et une importance, une expression d’amour, à chaque individu.
[chaque juif quelqu'il soit a une contribution unique et indispensable à apporter à l'Histoire juive!]

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-> "Faites le relevé de toute la communauté des enfants d’Israël, selon leurs familles et leur maison paternelle"

Le Ben Ich 'Haï (dans son Od Yossef 'Haï) s’intéresse à la précision du langage du verset : "Faites le relevé de toute la communauté des enfants d’Israël". Le mot "toute" semble ici superflu, puisqu’il est évident que la mitsva de compter inclut tout l’ensemble d’Israël, sans exception. Le texte aurait donc dû dire : "Faites le relevé de la communauté d’Israël", en retirant le terme "toute".
Le Ben Ich 'Haï explique : comme nous le savons, il faut faire très attention à ne pas accuser les bnei Israël devant D., même les plus réchaïm d’entre eux. Certes, l’homme instruit et érudit a l’obligation de réprimander les réchaïm et de leur montrer la bêtise de leur comportement, et il peut leur parler durement afin de les mener au repentir. Mais malgré tout, devant Hachem, il ne les accusera pas, ne les critiquera pas, et parlera au contraire en leur faveur.

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