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"Faites le relevé de toute l’assemblée des enfants d’Israël selon leurs familles, selon leurs maisons paternelles, par dénombrement des noms, tout mâle selon [le décompte de] leurs têtes" (Bamidbar 1,2)

La paracha de Bamidbar commence par le recensement dans le desert. Lorsque Hachem a demandé à Moché de faire ce comptage, Il emploie le terme : légoulguélotam (selon leurs têtes - לגלדלתם).

-> Le Rama miPano (rav Ména’hem Azaria, un des élèves de rabbi Moché Cordovéro) [dans son Assara Maamarot] enseigne que l’utilisation inhabituel de ce terme, vient nous enseigner que lorsque Moché a compté la nation juive, il a regardé chacun des juifs et il a vu par inspiration Divine combien cet individu devra revenir dans ce monde, en tant que réincarnation (guilgoul - גלגול).

Ce concept de transmigration des âmes et de réincarnation, nous apprend que la majorité des personnes dans ce monde ne vive pas pour la 1ere fois, leur âme ayant déjà vécu dans d’autres corps.
Hachem a admis qu’ils n’avaient pas encore atteint la plénitude de leur mission sur terre, et Il a alors décidé de leur donner une nouvelle opportunité de rectifier leurs erreurs et de réaliser ce qu’ils avaient manqué de faire par le passé.

-> Le rav Yissa’har Frand fait remarquer que bien que les profondeurs du concept de la réincarnation sont au-delà de notre compréhension, c’est une notion importante pour nous aider à appréhender des situations paraissant totalement incompréhensibles, comme les tragédies sur de jeunes enfants ou sur des personnes semblant très tsadik.

Nous devons avoir une vision plus large prenant en compte l’ensemble des incarnations de cette personne durant toute l’histoire du monde.
[cela nous est impossible, et nous devons avoir confiance en Hachem!]

Par exemple, la guémara (Guitin 58a) rapporte l’histoire où le fils et la fille de rav Yichmaël ben Elicha, ont été pris en captivité et ensuite vendus à 2 maîtres non-juifs différents.
Par la suite, ces 2 propriétaires se sont rencontrés et en discutant ils ont chacun fait l’éloge de la beauté exceptionnelle de leur esclave respectif.
C'est alors qu'ils ont élaboré un plan de les faire s'accoupler, de sorte que les maîtres puissent profiter de la belle progéniture qui serait engendrée par de si beaux parents.
Ils les ont mis ensemble dans dans une pièce sombre, et leur ont annoncé leur projet pour eux.

Puisqu’il n’y avait pas de lumière dans la pièce, aucun des esclaves n’a pu reconnaître l’autre. Ils se sont assis chacun dans un coin, de la chambre, et l’esclave mâle s’est dit à lui même : “Je suis Cohen, et je suis un descendant des Cohanim Guédolim. Comment puis-je me marier avec une simple esclave?”

De même, sa sœur a pensé à elle-même : “Je suis la fille d’un Cohen, une descendant de Cohanim Guédolim. Comment puis-je avoir des relations avec un esclave?”

Ils ont passé la nuit entière à pleurer jusqu'à ce que l’aube arrive, et qu’ils ont pu se reconnaître l’un l’autre. Ils se sont alors enlacés et ont continué à pleurer sur leur situation difficile, jusqu'à ce qu’ils en meurent.

=> Comment ce peut-il que les enfants du grand rav Yichmaël ont dû subir de telles souffrances, et avoir une fin si cruelle?

Le Rama miPano nous aide à y voir plus clair, en expliquant qu’ils étaient en réalité la réincarnation des enfants du roi David : Amnon et Tamar.
Amnon avait un très fort désir pour Tamar, et il a ainsi arrangé les choses pour être seule avec elle, et à ce moment il l’a forcée avec violence à avoir une relation (cf. Chmouël II 13,1-22).
Afin d’expier et de rectifier cette faute, Hachem les a renvoyés dans ce monde, les plaçant dans une situation similaire, où au lieu de céder à la tentation, cette fois-ci ils sont restés forts et ont sanctifié le Nom Divin.

=> Ainsi sans cette donnée, la situation peut nous sembler être une terrible injustice, alors qu’en réalité c’est une énorme bonté de Hachem, qui leur permet pour l’éternité d’être propre de cette faute, plutôt que de subir une honte publique éternelle.

==> De même dans notre vie nous vivons de nombreuses situations qui nous paraissent injustes, mais il faut prendre du recul en acceptant que nous sommes la réincarnation de plusieurs vies passées, et que certaines situations peuvent venir réparer pour le passé.
C’est certes désagréable sur le moment, mais pour l’éternité c’est un énorme cadeau que nous fait Hachem.

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-> "Tous les mâles, comptés par tête (goulguélotam)" (Bamidbar 1,2)

Le ‘Hida (Pnei David) commente ce verset d’après ce qui est écrit dans l’introduction du Arizal, à savoir qu’en général, les femmes ne reviennent pas en "guilgoul" (réincarnation) après leur mort.
Voici l’explication du verset : "Tous les mâles, "legouluélotam" (par tête)" = "goulguélotam" (לגלדלתם) évoque "guilgoul" (réincarnation), cela ne concerne que les mâles, à l’exception des femmes qui ne se réincarnent pas.

Rabbi Chlomo Amsallem (Bnei Chelomo) fait remarquer que cette idée se trouve également en allusion dans ce que dit la guémara (Béra'hot 17a) : "Grande est la promesse faite par Hachem aux femmes plus que celle faite aux hommes, ainsi qu’il est dit : "Femmes sereines, levez-vous, écoutez ma voix, filles assurées, prêtez l’oreille à ma parole."
Cette promesse aux femmes est qu’elles ne se réincarneront pas, elles resteront en paix dans le monde à venir. Comme le dit Daniel : "Elle se reposera et se lèvera pour son destin à la fin des jours", c’est-à-dire qu’elle se lèvera dans le monde à venir sans être passée par une réincarnation.
C’est cela la promesse aux femmes, qu’elles ne se réincarneront pas.

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-> "Par tête" (Bamidbar 1,20)

-> La Torah écrit clairement que le décompte des tribus de Réouven et Chimon, s'est effectué par tête (légoulguélotam - לגולגלותם), information qui n'a pas été précisée pour les autres tribus. Pourquoi?

En fait, ce terme "légoulguélotam" évoque aussi la notion de "guilgoul" (réincarnation). Un homme qui commet certaines fautes, sa réparation passera parfois par le biais d'une réincarnation de son âme dans une autre vie.
Or, parmi toutes les fautes qui ont été commises dans le désert, deux fautes ont concerné 2 tribus en particulier. La faute de Kora'h qui a détourné un grand nombre de personnes appartenant à la tribu de Réouven. Et lors de la faute de Chitim, la tribu de Chimon a été engagé dans l'immoralité.
C'est pourquoi, ces deux tribus se sont distinguées par des fautes singulières et ont donc dû les réparer. Le terme "légoulguélotam" qui a été dit les concernant, fait allusion à cette réparation, qui devait s'effectuer à travers le guilgoul (la réincarnation).
[Chakh al haTorah]

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