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La sainteté de Pessa’h

+ La sainteté de Pessa'h :

-> "A toutes les fêtes juives (Souccot, Shavouot, ...), la sainteté de la fête ne vient pas sur une personne d'un seul coup. On fait descendre la sainteté du yom tov sur nous graduellement par nos prières du soir, du matin et de l'après-midi.
Cependant à Pessa'h, la sainteté du yom tov nous parvient d'un seul coup.
C'est pourquoi elle est appelé : Pessa'h, qui signifie littéralement : "sauter" [car dès son entrée on saute au sommet de la sainteté du yom tov].

Il en résulte que Pessa'h nécessite une préparation, car ainsi une lumière puissante descendra sur nous, et nous devons être purs pour la recevoir ...
Le 'hamets symbolise le yétser ara. Nous détruisons le 'hamets (yétser ara) la veille de Pessa'h, afin de pouvoir recevoir la grande lumière qui se révèle la nuit de Pessa'h."
[Avodat Israël - Shabbath haGadol]

-> Le Imré Emet dit que la quantité de sainteté que nous recevons dépend d'à quel point nous nous sommes préparés auparavant.
[en se nettoyant et en se purifiant soi-même, nous mettons en place le récipient pour recevoir un maximum de l'énorme sainteté de la fête.]

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-> Le Sar Shalom de Belz dit : "Eliyahou haNavi vient au Séder de chaque juif, et il y a des tsadikim qui le voit. Mais un niveau encore plus élevé est de croire que Eliyahou vient dans notre maison [sans même le voir]".

Selon le 'Hidouché haRim, le soir du Séder le Noda biYéhouda raccompagnait Eliyahou haNavi dehors de chez lui, sans le voir réellement, mais en étant totalement persuadé de sa présence.
Or, croire dans le fait qu'il soit là est un niveau bien plus grand que de voir Eliyahou haNavi.

-> Rabbi Mendel de Kotzk dit à l'un de ses élèves : "Tu crois que je t'ai demandé d'ouvrir, en cette soirée de Pessa'h, la porte de la maison afin que le machia'h puisse entrer. Pas du tout! Sache que ce n'est pas par la porte qu'entre le machia'h mais par l'esprit."

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-> Le Maharal (Haggada chel Pessa'h) compare l'habitude qu'ont certains de porter un kittel au Séder aux vêtements blancs que portait le Cohen Gadol le jour de Yom Kippour, lorsqu'il entrait dans le kodech kodachim.

Rabbi Elimélé'h Biderman dit que nous pouvons comprendre de là que l'accomplissement du Séder est similaire à entrer dans le saint des Saints (kodech kodachim).
En ce sens, lorsque le Séder tombe un vendredi soir, certains ne disent pas le "Shalom Alé'hem", le chant qui accueille les anges avant le kidouch.
Une explication est qu'au moment du Séder nous sommes comme dans le kodech kodachim, à propos duquel la guémara (Yérouchalmi Yoma 5,2) dit qu'aucun ange ne peut y pénétrer.
Ainsi nous ne chantons pas "Shalom Alé'hem" car au Séder notre maison reçoit une sainteté similaire au kodech kodachim et les anges ne peuvent alors pas rester avec nous pour le Séder.
[c'est un moment de face à face en proximité avec papa Hachem]

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+ La Présence Divine est parmi nous au Séder :

-> Le Tiféret Chlomo commente les mots de la michna (Pessa'him 114) : "aviou léfanav" (ils amènent devant lui) par : tout ce que nous faisons lors de la nuit du Séder est "devant Lui" (léfanav), devant Hachem.

Nous disons également dans la Haggada : "vénéémar léfanav chira 'hadacha" (nous dirons devant Lui un nouveau chant) = pendant la totalité du Séder nous nous trouvons devant Hachem.

-> Le Chla haKadoch (cité dans la Michna Broura 473,71) enseigne que nous ne devons pas réciter le maguid de la Haggada en étant accoudés, car la Présence Divine est présente.
[cela est semblable à la halakha où l'on ne doit pas s'accouder au Séder lorsque son rav est présent (par respect)]

-> "Hachem est passé par dessus les maisons des enfants d’Israël" (Bo 12,27)
Le Maharal explique que Hachem a élevé les juifs à Son niveau.
Si l'on peut dire, ils sont devenus comme unis avec Hachem ('helek élokim mimaal), et ils ont ainsi été sauvé.
C'est pour cela que ce yom tov s'appelle : "Pessa'h", qui signifie : "sauter" (Rachi - Chémot 12,23), car à cette fête nous sautons au niveau d'Hachem (si l'on peut dire).
[nous revivons cela de la même façon chaque année au Séder, et quelque soit notre niveau spirituel, Hachem nous élève, nous fait sauter, jusqu'à être face à Lui!]

-> Le Séder commence par Kadéch (sanctifie), qui est suivi par : Our’hatz (nettoyer [de nos fautes] - la pureté).
Cela ressemble à l'ordre des anges, comme nous le disons dans la prière du matin : "vékoulam pot'him ét piém bigdoucha ouvta'ora" (la sainteté précède la pureté).
Généralement, d'abord on est nettoyé (our'hats) pour être purs, et ensuite seulement nous devenons saints (téhora oukédoucha).
Mais au Séder, nous "sautons", nous sommes élevés, au niveau des anges.
C'est pour cela que nous commençons par "kédoucha" (sainteté).

Les différentes étapes du Séder s'appellent les simanim (qui veut dire littéralement : les signes).
Lorsque quelqu'un réclame un objet qu'il a perdu, il doit donner des signes attestant qu'il en est le propriétaire et alors il obtient l'objet perdu.
Pendant toute l'année, à cause de nos fautes, une personne peut perdre une partie de sa sainteté.
Au Séder, en faisant les "simanim" (signes) du Séder, alors on peut récupérer toute la sainteté que nous avons perdu pendant l'année.
[le Yessod véChorech haAvoda dit que rien qu'en disant les noms des simanim (kadech, our'hats, ...), nous obtenons déjà de la sainteté.]
[rabbi Elimélé'h Biderman]
[or, plus nous sommes kadoch, plus nous sommes proches de D.]

-> Le Lev Simchah citait son père, le Imré Emet, qui disait qu'en général, l'ordre dans le judaïsme est que "our'hats", être nettoyé et purifié, est le premier pas vers "kadéch", l'expérience de la sainteté, mais en cette nuit, c'est le contraire qui est vrai.
Lors du soir du Séder, nous commençons par être saints, tout comme Hachem nous l'a montré lorsqu'Il nous a sortis de l'abîme de l'impureté. Par le fait de nous rapprocher alors que nous n'en étions pas dignes, Il nous a enseigné que nous possédons une sainteté intrinsèque qu'aucune salissure extérieure ne peut ternir.
En cette nuit, nous le montrons en récitant d'abord le Kidouch ; nous sommes saints avant même de nous être lavés.

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-> La guémara (Shabbath 12) dit qu'on ne doit pas prier en Araméen car les anges ne comprennent pas cette langue.
Cependant, lorsque la Présence Divine est présente, on peut parler en araméen, car les mots sont parlés directement à Hachem. Il n'y a alors pas besoin des anges, qui doivent les comprendre pour pouvoir les élever et les transmettre ensuite à Hachem.
Par exemple, il est écrit : "D. le soutiendra sur le lit de douleur" (Tehilim 41,4).
La guémara (Nédarim 40a) en tire que la Présence Divine se trouve au-dessus de la tête du malade.
En ce sens, par respect pour la Présence Divine, il ne faut pas s’asseoir à un niveau plus élevé que le malade.
On peut donc prier en araméen à proximité du lit d'un malade, car c'est comme parler directement à Hachem sans l'intermédiaire des anges.

Au Séder, nous disons quelques mots en araméen (ha la'hma aniya ...).
Le Arougat haBosem explique que Hachem est présent du début à la fin du Séder.
Cela explique pourquoi le Séder est un moment si propice pour nos prières. En effet, puisque Hachem est présent parmi nous, alors tout ce qu'on pourra lui demander à un impacter au Ciel.

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-> Au début de la Haggada nous disons : "Que tout celui qui a faim vienne et mange" (kol di'hfin yité véyékhol).
=> Que se passera-t-il si de très nombreuses personnes affamées acceptent notre offre et viennent à notre Séder? Où trouverons-nous assez de place pour elles? Comment aurons-nous assez de nourriture à leur donner?

Le 'Hatam Sofer (drachot Shababth haGadol) répond qu'en cette nuit du Séder, nos maisons reçoivent la sainteté de la terre d'Israël, et partout où il y a de la sainteté, il y a beaucoup de place et de l'abondance.
Nos Sages disent : "on s’y tenait debout serré et on s’y prosternait [pourtant] avec aisance ... Jamais personne ne dit à autrui : "Je n’ai pas de place où loger cette nuit à Jérusalem"." (Pirké Avot 5,5).
En raison de la sainteté de Jérusalem, il y avait toujours de la place pour toute personne qui y venait.
De même, le "pain de proposition" (lé’hem apanim) était suffisant pour tous les Cohanim présents. Et même si un Cohen en recevait un tout petit bout, c'était suffisant pour le rassasier.

Le 'Hatam Sofer explique la raison de cela : lorsqu'il y a de la sainteté, il y a de la place et de la bonté.
Il ajoute par la suite :
""Que tout celui qui a faim vienne et mange" = il y en aura assez.
Nos Sages disent : "Tout le peuple juif peut manger le même sacrifice Pessa'h".
Nos appartements et nos maisons deviendrons spacieuses, et il y aura de la place pour nos invités.
Ceci est parfaitement logique car [la nuit du Séder] fait des miracles au point que notre maison devienne similaire à la terre d'Israël en miniature.
Nos Sages (guémara Méguila 29a) affirment : "Dans le futur, les maisons d'étude et les synagogues vont être déplacées en Israël".
Nos maisons vont également être déplacées en Israël. C'est le sens des mots : "Nous sommes là maintenant. L'année prochaine cette maison sera en Israël" (achana akha, léchana abaa béar'a déIsraël)."

[Du fait qu'il y a au Séder un aspect de la sainte terre d'Israël, il y a de la place et de la nourriture pour tous ceux qui veulent venir à notre table.
De plus, le Séder, où l'on reçoit la sainteté d'Israël, nous sommes en face à face avec Hachem, comme il est écrit : "Les yeux de D. y [en terre d’Israël] sont constamment rivés, depuis le début de l’année jusqu’à la fin de l’année" (Ekev 11,12)]

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-> Nos Sages (guémara Méguila 29a) affirment : "Dans le futur, les maisons d'étude et les synagogues vont être déplacées en Israël".

Le 'Hatam Sofer ajoute que les maisons juives dans lesquelles la Torah a été étudiée, dans lesquelles les mitsvot ont été accomplies, et qui ont été maintenues dans la sainteté, vont également être physiquement transportées en terre d'Israël lorsque le machia'h viendra.
Si une maison est un lieu saint (makom kadoch), alors elle est considérée comme une part de la terre d'Israël, et donc elle fait partie des bâtiments qui seront apportés en terre d'Israël lors de l'arrivée du machia'h.

Au Séder de Pessa'h, nous proclamons : "cette année nous sommes ici, l'année prochain en terre d'Israël" (achata akha léchana abaa béar'a déIsraël).
Le 'Hatam Sofer dit qu'en réalité nous prions que certes cette année notre maison se trouve en dehors d'Israël, mais l'année prochaine elle se sera déplacée en terre d'Israël, dans le cadre de la guéoula ultime.
Ainsi, nous ne prions pas seulement pour que les participants de ce Séder se trouvent en Israël, mais également la maison dans lequel se tient le Séder. En effet, puisque c'est une maison de sainteté, alors également elle aura le mérite de monter en Israël.

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-> La michna Broura (472,6) écrit que le Maharil plaçait des ustensiles qu'il avait reçu en tant que garantie de non-juifs sur une table spéciale pour profiter de les voir pendant le Séder.
Le 'Hatam Sofer (Drachot vol.2,p.155) ajoute qu'au Séder on est autorisé d'utiliser les ustensiles des non-juifs, même en tant qu'ustensiles pour la nourriture, avant même de les tremper au mikvé.
En effet, la sainteté de la nuit du Séder en elle-même va retirer toutes les traces d'impureté, ce qui fait qu'on a pas besoin de tremper ces ustensiles au mikvé.
[attention : malgré cette réalité, cela n'est pas la coutume commune de nos jours. ]

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-> Le 'Hatam Sofer écrit qu'à partir du moment où une personne commence le Séder et rapporte les louanges d'Hachem, alors sa maison prend toute la sainteté qui pouvait se trouver au Temple.

-> Le Vavé haAmoudim (67) écrit :
Si une personne réalisait la sainteté qui est apparente en cette nuit [du Séder], elle gérerait son Séder en fonction de cela, et elle n'en viendrait pas à perdre son sang-froid à cause de n'importe quelle petite chose qui ne se passerait comme elle le voudrait.
Puisque se mettre en colère est comparé à de l'idolâtrie (avoda zara), la colère peut potentiellement transférer sa maison d'un lieu d'une sainteté similaire à celle présente au Temple, en un lieu d'impureté d'idolâtrie.

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