"Si tout (le corps) est devenu blanc, il est pur" (Tazria 13,13)
=> Comment comprendre que quand les tâches de Tsaraat (sorte de lèpre) blanches recouvrent une partie du corps, le lépreux est impur, mais quand elles recouvrent tout son corps, il est pur?
-> Le Chaaré Sim'ha dit qu'on peut le comprendre d'après l'allusion suivante :
Si quelqu'un a de mauvais comportements, mais qu'en parallèle, il a des qualités, cette personne est plus dangereuse que celui qui est complètement mauvais, et il faut encore plus s'en éloigner. En effet, celui qui a des qualités, les gens voient en lui un certain modèle sur certains points et risquent de se laisser influencer par lui et alors de capter aussi ses défauts. Pour éviter ce danger, il convient de s'en éloigner.
Mais celui qui est entièrement mauvais, les gens ne voient en lui aucun exemple et ne vont pas être influencer par lui. Il n'est donc pas autant nécessaire de l'écarter.
Ainsi, celui qui est complètement atteint de Tsaraat, allusion à celui qui est entièrement impur et mauvais, il est ''pur'', c'est-à-dire qu'on n'a pas tellement besoin de l'écarter et de l'éloigner, car tous savent qu'il n'y a rien à tirer de lui et sa mauvaise influence sera donc neutralisée.
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-> "S'il est tout entier devenu blanc, il est pur" (Tazria 13,13)
=> La couleur blanche pour une plaie est signe d'impureté. Mais quelqu'un qui est tout blanc, sera pur. Comment le comprendre?
-> En fait, le mal et l'impureté n'ont pas de réalité de par eux-mêmes. Le mal n'existe que du fait que soit mélangé en lui un peu de bien.
Ainsi, nos Sages disent qu'un mensonge a besoin de contenir un peu de vérité pour se maintenir. Mais quand le mal se révèle de façon totale, et que tout le bien qui y est contenu disparaît, cela conduit à sa propre autodestruction.
Quand l'impureté devient totale, elle disparaît d'elle-même. Sans un peu de vérité et de bien, le mensonge et le mal ne peut tenir.
[d'après le rav Dessler - Mikhtav méEliyahou]
-> Les tâches blanches sur la peau étaient un signe d'impureté de Tsara'at (la lèpre). Malgré tout, la Torah dit que si toute la peau du corps devient blanche, alors la personne est pure. Comment comprendre cela?
En fait, Hachem a créé le Mal et l'impureté pour laisser place au libre arbitre. En réalité, le Mal n'a pas d'existence propre. Il n'existe que pour laisser place à l'épreuve et permettre ainsi à l'homme de choisir le Bien.
L'homme vit une lutte intérieure contre le Mal. C'est ainsi qu'il a plus de mérite et donc une plus grande récompense. A chaque fois qu'il se confronte au Mal, le but est de lutter contre pour choisir le Bien.
Tout le Mal ne vient que voiler le Bien, pour laisser place à l'épreuve. En fait, le Mal n'a été créé que pour être écarté et donner toute la valeur au Bien. Qu'il y ait du Mal total, sans aucune parcelle de Bien, cela n'est donc pas possible.
Dans un cas pareil, où le Mal se renforce au point de prendre toute la place, ce Mal disparaît aussitôt. Car il n'existe que pour mettre en valeur et donner du mérite au Bien. C'est pourquoi, un corps entièrement rempli d'impureté de Tsaraat, estautomatiquement pur. Cela nous apprend à ne pas craindre le Mal, car même pleinement renforcé, il n'est voué que à disparaître.
[d'après le rav Dessler - Mikhtav méEliyahou]
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-> "Il se rasera, mais ne rasera pas la partie affectée" (Tazria 13,33)
-> Le Séfer Ha’Hinoukh voit dans cette mitsva la leçon de morale suivante :
"Cela vient nous insinuer qu’il faut supporter toute la peine ou tout le châtiment envoyé par Hachem sans protester. On ne doit pas croire qu’il y a une possibilité de les annuler et de les cacher aux autres, il faut seulement supplier D. de nous guérir."
-> "Et la plaie, il ne la coupera pas" (Tazria 13,33)
Dans le cadre du thème des plaies, la Torah interdit de gratter la plaie pour l'enlever. Si un homme est frappé d'une tâche de Tsaraat (sorte de lèpre), il lui est interdit de tenter de l'effacer. Pour quelle raison?
Le Séfer ha'Hinoukh explique que la Torah enseigne là que quand Hachem met l'homme à l'épreuve, ce dernier ne doit pas se révolter contre Lui, ni chercher à s'échapper du Décret Divin qu'il refuse d'accepter. Au contraire, l'homme devrait plutôt se remplir de émouna (foi) et accepter que le monde est dirigé par Hachem pour le Bien.
Même si les Décisions Divines ne vont pas dans le sens de la volonté personnelle de l'homme éprouvé, Hachem sait ce qui est bien pour lui. En lui causant des souffrances, Il lui fait vivre cela pour obtenir un Bien meilleur.
L'homme devrait parvenir à faire confiance à Hachem, exactement comme s'il faisait confiance à un grand médecin lui imposant des traitements douloureux avec une promesse de guérison. Hachem assure à l'homme éprouvé, la guérison en finalité. Alors, l'être éprouvé saura accepter ce que Hachem lui envoie, même si c'est douloureux, car il saura que Hachem recherche son véritable bien. Quand Hachem veut accorder à l'homme une grande lumière spirituelle, quand Il veut le rapprocher de Lui, si l'homme n'est pas prêt à recevoir ce Bienfait, il ne saura pas faire bon usage de ce Cadeau Divin. Et ce cadeau pourra le détourner du bien.
Ainsi, Hachem envoie au préalable certaines difficultés qui lui causent de la peine. Et de cette façon, s'il accepte la Volonté d'Hachem avec confiance, cette démarche permettra de le préparer et le construire en vue de recevoir ce don de Hachem, dans les meilleures conditions.
Mais, le critère est de ne pas se révolter ni de se débattre pour échapper à la Décision Divine. Si l'homme éprouvé accepte de recevoir ce que Hachem lui envoie, s'il est conscient que Hachem est le Roi du monde, et nul ne peut échapper à Sa Royauté, alors cette acceptation le préparera à recevoir le Bien que Hachem lui destine. En revanche, l'homme qui se révolte envers Hachem, exprime implicitement une forme de réaction de rejet : "Ecarte-Toi de moi!"
Refusant ainsi la préparation que Hachem lui fait vivre pour le rapprocher de Lui et lui accorder ce Bien. L'interdiction de retirer la plaie de Tsara'at vient nous enseigner que l'attitude à adopter devant les épreuves, est l'acceptation de la Volonté Divine, avec la confiance que Hachem prépare notre Bien.
Cela ne s'oppose pas aux démarches naturelles pour régler le souci. Mais l'essentiel se trouve dans la émouna. Ensuite, Hachem saura "habiller" Sa Délivrance à travers les voies de la nature.