"(Moché envoya) Mille par tribu, mille pour chacune des tribus" (Matot 31,4)
-> "Et les princes des tribus, Moché ne les envoya pas avec eux, afin de ne pas faire honte à la tribu de Chimon dont le prince de tribu avait été tué dans l'épisode de Zimri (et qui n'avait donc pas de prince à envoyer)." [Baal Hatourim verset 6]
-> Le rav Elimélé'h Biderman ajoute :
Ce commentaire du Baal haTourim vient nous enseigner une leçon de
conduite à propos du respect d'autrui. Même si, en effet, il aurait semblé plus stratégique d'envoyer les Grands de la génération accomplir la mitsva de combattre Midian, cependant, Moché s'en abstint afin de ne pas provoquer une peine et une humiliation à autrui, bien que la tribu de Chimon ne fusse pas entièrement innocente dans l'histoire de Zimri (cf. la guémara Sanhédrin 82a et Rachi sur le verset 26,13).
=> De là, nous apprenons à quel point chacun doit veiller à ne pas causer de honte ni de peine à son prochain, même si le bon droit est de son côté.
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-> La guémara (Yérouchalmi Demaï 1,2) rapporte qu'un jour, Rabbi Pin'has Ben Yaïr dut traverser le fleuve Guinaï. Il se tint sur la berge et donna l'ordre aux eaux de lui laisser le passage. Et de fait, celles-ci s'élevèrent comme lors de l’épisode de la mer Rouge, ce qui lui permit de traverser le fleuve à pieds secs. Ses disciples lui demandèrent alors s'ils étaient, eux aussi, dignes de bénéficier du même miracle et que les eaux se transforment également en murailles.
"Celui, leur répondit-il, qui peut témoigner n'avoir jamais fait de peine à un juif de sa vie, celui-là est digne que le fleuve se fende pour lui".
=> On peut apprendre de là que celui qui fait attention à ses paroles et qui veille à ne vexer personne, en paroles ou en actes, est comparé aux 600 000 Bné Israël par le mérite desquels la mer Rouge se fendit, et qu'il est digne, dans le Ciel, de bénéficier de grands miracles.