+ Hachem se révèle à l’homme particulièrement dans l’obscurité, d’où l’importance de Le servir dans cette circonstance :
-> "C’est dans une vision que Je me révèle à lui" (Béaaloté'ha 12,6)
-> Rabbi Yé’hezkel de Kozmir explique à partir de ce verset que c’est précisément grâce aux difficultés et aux embûches qu’un homme affronte dans son existence qu’il se rapproche le plus d’Hachem, lorsqu’il parvient à les surmonter. Le terme employé pour désigner la ‘vision’ (qui se dit en hébreu מראה - mar'a) et qui signifie aussi ‘miroir’ en est une allusion. Pour en fabriquer un, l’artisan doit prendre une vitre parfaitement transparente à travers laquelle il est possible de voir tout ce qui se déroule devant lui et y colle une feuille d’argent pur, qui la transforme en miroir. Il en ressort que le but recherché par cet artisan est atteint par une opération consistant à boucher son horizon.
Dès lors, la Torah vient suggérer que c’est en obstruant le champ de vision d’un homme (évoqué dans le verset par le mot ,מראה (mar'a) = miroir) que s’accomplit la fin du verset "Je me révèle à lui" = grâce aux difficultés et à l’obscurité, lorsqu’il ressent que tout est bouché et insoluble, l’homme mérite soudain qu’Hachem se révèle à lui.
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-> "Lorsque tu feras monter les lumières" (Béaaloté'ha 8,1)
Le midrach (Rabba 16,7) commente ce verset de la manière suivante :
Rabbi ‘Hanina enseigne : Hachem dit ‘les yeux que tu as en toi contiennent du blanc et du noir, et tu ne vois pas à travers le blanc mais à travers le noir.’
Si tes yeux qui contiennent du blanc et du noir ne te font voir qu’à travers le noir, Hachem qui n’est que lumière a-t-Il besoin de votre lumière (celle du candélabre)?
Certains Tsadikim (comme le Sifté Tsadik sur la paracha Béaaloté'ha) en tirent une leçon de vie :
on sait que les périodes de l’existence ne se ressemblent pas. Parfois, un homme ressent en lui une grande lumière, claire comme le blanc des yeux. Cela est dû au fait qu’Hachem l’éclaire de Sa propre lumière.
A ce moment-là, il mène une existence sereine, Hachem le guide tranquillement, tant spirituellement que matériellement.
En revanche, il perçoit à d’autres moments que son monde s’obscurcit entièrement comme le noir des yeux et qu’il est assailli de toute part d’épreuves interminables, dues soit à son yétser ara qui le poursuit sans cesse, soit aux vicissitudes matérielles de l’existence.
Certains se trompent et pensent que le travail accompli par l’homme et sa valeur se mesurent essentiellement lorsque Hachem l’éclaire de Sa lumière et non pas quand se côtoient la lumière et les ténèbres, et encore moins lors de l’obscurité totale.
C’est à ceux-là que Rabbi ‘Hanina vient objecter en disant : "Tu ne vois qu’à travers le noir des yeux", c’est précisément dans l’obscurité que tu verras Hachem.
Ne crois surtout pas qu’Il désire davantage les périodes lumineuses car "Hachem est tout entier lumière et il n’a pas besoin de vos lumières".
Par contre, c’est de notre travail pendant les moments obscurs dont Il a besoin (si l’on peut dire) car celui-ci, nul ange dans le Ciel ne peut l’accomplir, et il ne peut être effectué que par l’homme ici-bas.
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-> Nos Sages enseignent (midrach Kohélet rabba 2,9) : "La Torah que j’ai étudiée dans l’épreuve, c’est elle qui m’a aidé!"
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-> Le ‘Hidouché haRim (Likouté Harim Tazria) a dit un jour : "Les ‘Hassidim se considèrent souvent comme éloignés d'Hachem et leur plus grand désir consiste à vouloir ressentir une émotion et une ferveur dans le service d’Hachem.
C’est une sottise, car peut-être veut-on dans le Ciel les aider précisément dans l’obscurité!"
-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Il n’y a pas de temps plus propice et plus cher à Hachem que celui où l’homme Le sert alors qu’il se sent loin.
Plus encore, un homme doit rendre grâce à Hachem pour ces périodes ‘d’éloignement’, car le prophète a dit : "De loin, Hachem, Tu m’es apparu" (Yirmiyahou 31,2).
C’est grâce à cet éloignement que l’homme méritera une proximité encore plus grande !
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-> "Les épreuves adoucissent les fautes de l'homme (les fautes suscitant la rigueur)" [guémara Béra'hot 5a]
Le Ohr ha'Haïm ('Houkat) explique que ce sont précisément les épreuves et les difficultés qui adoucissent les rigueurs (dinim) [d'Hachem] et qui font disparaître le mal qui plane au-dessus de la tête d'une personne.
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-> "Les épreuves d'une personne sont une préparation, telles les douleurs de l'enfantement, à la joie et à la délivrance dont il a besoin.
Tu pourras me répondre que l'on n'en voit pas les conséquences immédiates. Certes, mais nous devons néanmoins être convaincus qu'il en est ainsi".
[rav Eïsik Cher, roch Yéchiva de Slabodka]
-> Le Rav Chakh a dit :
Regarde cet aliment que l'on nomme le miel, et réfléchis à cette chose merveilleuse : il est l'oeuvre des abeilles qui, par nature, ne cessent de tourmenter l'homme de toute part. Sans lui laisser de répit, elles l'accablent en volant autour de lui de tous les côtés. S'il se trouve sur leur chemin, elles sont capables de le piquer jusqu'au sang, au point de l'envoyer à l'hôpital.
Néanmoins, c'est précisément d'elles que sort le miel, l'aliment le plus doux au monde ...
Il en est de même de nos 'persécuteurs' : ce sont précisément de ceux qui nous rendent la vie si amère que sortira finalement un miel si doux au palais".
=> Cela ne concerne d'ailleurs pas seulement les persécuteurs au sens littéral du terme, mais toutes sortes de soucis et de "piqûres" qui viennent tourmenter un homme. C'est d'eux que sortira le miel qui adoucira, en fin de compte, son existence.
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-> "Les jours nuageux de la vie annoncent une averse de bénédictions d'en-Haut"
[Noda biYéhouda - rabbi Yé'hezkel Landau]
-> Selon le Noda biYéhouda, les nuages lourds sont en fait imprégnés d'une pluie bénie.
Comme le roi David l'écrit : "C’est lui [Hachem] qui couvre le ciel de nuages, prépare la pluie pour la terre, fait pousser l’herbe sur les montagnes" (Téhilim 147,8).
Nos périodes stressantes et incertaines s'avèrent souvent être des bénédictions déguisées.
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-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Que personne ne dise jamais : "Hachem m'a abandonné".
Chacun doit au contraire avoir confiance que précisément au moment où il est dans l'épreuve, la miséricorde du Père pour son fils est encore plus grande et que plus que jamais, Il veille sur lui et est à ses côtés dans les moments difficiles.
Le Mabit (dans son Beit Elokim - chaar haTéfila - chap.1) explique ainsi le verset : "Vous servirez Hachem votre D. et Il bénira ton pain et ton eau et Je ferai disparaître la maladie de ton sein" (Michpatim 23,25) = à priori, demande-til, il faut comprendre la cause de ce changement de personne entre le début et la fin de ce verset, qui commence par la 3e personne "Il bénira" et se termine par la première personne "Je ferai disparaître la maladie".
La réponse qu'il en donne est la suivante : "On a écrit "Je ferai disparaître" et non pas "Il a fait disparaître" comme au début "Il bénira ton pain", parce que la Providence Divine d'Hachem sur Ses créatures s'exerce de manière plus particulière lorsqu'il s'agit de les délivrer d'une épreuve que lorsqu'il s'agit de leur prodiguer du bien. Dans ce dernier cas, il est en effet écrit "Hachem est bon avec tous" (Téhilim 145,9).
Par contre, lorsqu'Il doit les délivrer d'une épreuve et manifester Sa miséricorde, une providence individuelle est davantage nécessaire. C'est pour cela qu'au sujet de la bénédiction, c'est la 3e personne qui est employée, alors que pour la délivrance et la guérison des souffrances, il est dit "Je ferai disparaître", à savoir ''C'est Moi qui ferai disparaître la maladie de ton sein, de manière à ce que vous sachiez et que vous compreniez d'où proviennent l'épidémie et la maladie, car c'est Moi qui délivre et guéris tous les vivants par Ma Providence qui s'exerce sur chacun d'entre vous en particulier". "
Cela ressemble à un père de plusieurs enfants qui les aime chacun comme s'il était son fils unique, et qui se souvient d'eux constamment à égalité. Néanmoins, lorsque l'un d'entre eux doit subir une opération et qu'il se trouve sous le scalpel du chirurgien, toute son attention sera dirigée uniquement vers lui afin de lui prodiguer tout ce dont il a besoin pour guérir.
Il en est de même (si l'on peut dire) pour nous : tous les Bné Israël sont Ses fils uniques.
Cependant, lorsqu'un juif se trouve dans l'épreuve, le Créateur manifeste une attention toute particulière à son égard.
Le Tana Dé Bé Eliahou (Rabba chap.18) enseigne à ce sujet : "Béni Soit Celui dont la miséricorde pour Israël est immense et éternelle. Bien qu'ils aient fauté et que Lui soit en colère contre eux, malgré tout, Il les prend en pitié chaque jour, comme il est dit : "Je chanterai les bontés d'Hachem éternellement, je proclamai Ta foi par ma bouche" (Téhilim 89,2) et encore : "Dans toutes leurs épreuves, Il est dans l'épreuve, et Son ange est devant Lui pour les sauver" (Yéchayahou 63,9).
Hachem dit : dans chacune des épreuves d'Israël, Je suis (si on peut dire) avec eux, comme il est dit "Il est dans l'épreuve"."
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-> "Moché parla aux chefs de tribus (matot - מטות) et aux Bné Israël en disant : voici ce qu'Hachem a ordonné" (Matot 26,8)
-> Ce verset, explique le rav de Helmenik, peut être interprété allusivement afin de nous enseigner que lorsqu'un juif se voit déchoir (jeu de mots entre le terme "matot" (מטות), signifiant "les tribus" et le verbe "lin'tot" (לנטות) qui veut dire "pencher, déchoir", et également le mot "mata" (מטה) , ''en bas''), il ne devra pas s'en irriter ni en perdre sa confiance en Hachem.
Au contraire, il devra l'accepter avec amour et joie, convaincu "qu'Hachem a ordonné", que c'est précisément ce que la sagesse Divine a décrété pour lui pour son plus grand bénéfice.
Le rav de Helmenik affirme : "Celui qui agit de la sorte, je lui promets qu'il gravira les sommets de la réussite".
-> Le rav Eliyahou Lopian explique dans le même esprit la guémara (Béra'hot 59b) qui enseigne que "le tonnerre n'a été créé que pour redresser les coeurs tordus".
S'il en est ainsi, on peut, en effet, a priori, se demander pourquoi Hachem le fait retentir précisément avant la tombée de la pluie.
La réponse est que D. désire parfois prodiguer l'abondance dans le monde alors que les mérites sont insuffisants. Il fait alors retentir le tonnerre dans le but de redresser et de soumettre le coeur des hommes à leur Créateur.
De la sorte, ils deviennent aptes à recevoir la bénédiction du Ciel et méritent alors les pluies bienfaisantes.
-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Ce qui précède constitue également un enseignement : il arrive parfois qu'un homme subisse dans sa vie spirituelle ou matérielle toutes sortes ''d'éclairs et de coups de tonnerre'', provenant de l'extérieur ou de lui-même. Il devra se rappeler alors qu’ils n’ont pour but que de corriger ce qui ne va pas en lui.
Lorsqu'il redressera ce qui est tordu et affermira sa émouna, il trouvera immédiatement grâce aux yeux d'Hachem et méritera ainsi d'être délivré de ses épreuves.
Hachem trône dans les cieux, mais néanmoins : "Il scrute par les fentes et veille à travers les fenêtres" (Chir Hachirim 2,9) sur le monde entier et Il dirige toutes Ses créatures par les fils de Sa bonté.
Même lorsque le regard humain ne peut le discerner, en tant que 'croyants fils de croyants', nous savons que tout est dirigé par une providence individuelle s’appliquant à chaque instant, pour notre bénéfice, et que rien n'est le fruit du hasard.
Aucun événement ne se produit sans raison et tout est scrupuleusement calculé.
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-> Le rav Elimélé'h Biderman ('Hayé Sarah) enseigne :
Il faut savoir que surmonter une épreuve dans une période de difficultés et d’obscurité est ce qui permet à l’homme de s’élever au plus haut point.
L’un des tsadikim de notre époque explique d’après cela le verset : "Avraham se leva de devant son mort (Sarah)" ('Hayé Sarah 23,3) en se référant au commentaire de Rachi d’un autre verset employant le même terme hébraïque.
"Ainsi fut levé (acquis) le champ de Efron" ('Hayé Sarah 23,17). Rachi explique que ‘son champ subit une élévation en passant du domaine ordinaire au domaine du roi (Avraham)’.
Ici aussi ("Avraham se leva"), on expliquera donc que Avraham subit une élévation spirituelle à la suite de la mort de Sarah, car il prit conscience alors qu’elle ne survint que pour l’éprouver et le faire grandir. Et même si elle ne lui semblait être qu’un malheur, elle lui fut bénéfique.