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La force du Shéma : une transformation instantanée

+ La force du Shéma : une transformation instantanée (selon rabbi Dovid Hofstedter) :

-> La lecture du Shéma Israël, la déclaration de prendre sur soi la souveraineté totale d'Hachem (kabbalat ol malkhout chamayim), possède une force particulière.
L'homme qui récite le Shéma de tout son cœur reçoit la capacité d'échapper à toute situation dangereuse et d'atteindre un dévouement total pour D. dans son service divin.

La guémara (Kiddouchin 49b) dit que si un homme fait un acte de kidouchin à la condition d'être un tsadik parfait, les kidouchin sont considérés comme valables même si c'est un racha, car il est possible qu'il se soit repenti à ce moment-là.
Le Agra d'kalla et le Bné Yissas'har (Hodèch Nissan 4,11) se demandent comment c'est possible, alors que la guémara dit par ailleurs (Yoma 86a) que la téchouva seule ne peut pas expier toutes les fautes.
Selon eux, la réponse est que lorsqu'un homme décide sincèrement de se repentir et de se soumettre à la souveraineté de D. (comme nous sommes censés le faire pendant le Shéma), son engagement chasse l'impureté qui l'enveloppait à la suite de ses fautes. Il ne peut donc plus vraiment être qualifié de racha, même si ses fautes n'ont pas encore été expiées.

-> L'injonction essentielle de la lecture du Shéma se reflète dans le commentaire de la guémara (Béra'hot 54a) : l'ordre d'aimer D. "de toute ton âme", c'est-à-dire "même s'Il prend ton âme [ta vie]".
Le Zohar (Bamidbar 195b) dit que lorsqu'on récite le Shéma, il faut s'imaginer livrer sa vie al kidouch Hachem ; celui qui le visualise sera considéré comme l'ayant réellement fait.

A ce sujet, le Ram'hal (Déré'h Hachem 4,4) écrit :
"L'une des conditions de cette mitsva de la lecture du Shéma est que l'homme décide de livrer sa vie pour l'Unité de D. et se soumette volontiers à toute souffrance ou toute forme de mort pour sanctifier Son Nom. C'est considéré comme s'il l'avait réellement fait et avait été tué al kidouch Hachem".

Le Kérèn Ora (Béra'hot 16b) enseigne : "Le but principal d'accepter le joug de la royauté divine est de livrer sa vie pour la sanctification de Son Nom, de déclarer Son unité avec amour ... et de se rapprocher du dévouement à l'Unité de la Source de Vie".

-> Rabbi Dovid Hofstedter (Darach David - Moadim) poursuit :
Lorsqu'un homme se soumet à la souveraineté de D. au point d'être prêt à livrer sa vie al kidouch Hachem, ce dévouement crée avec son Créateur un lien qui le transforme complètement. Ce niveau d'attachement à D. élève l'homme à tel point que la faute n'a plus de place dans sa vie.
Chaque juif, même s'il a fauté, peut atteindre cette proximité extraordinaire avec D. en l'espace d'un instant simplement en acceptant sincèrement D. comme son Roi.
Cela ne demande pas de préparation longue et intensive. Même un racha peut se transformer en tsadik en un seul instant s'il s'engage pleinement à devenir un serviteur de D. Une fois qu'il a montré son dévouement sincère, c'est D. Lui-même qui changera sa nature.

Rabbi Elazar ben Dourdaya en est la preuve, lui dont la guémara (Avoda Zara 17a) décrit la transformation spectaculaire. La guémara raconte qu'Elazar avait passé toute sa vie plongée dans le péché. A un certain moment, il dépensa une somme d'argent immense, et mit même sa vie en danger, pour aller commettre un acte immoral dans une région éloignée. Alors qu'il commettait cet acte, Elazar se rendit soudain compte de l'abime dans lequel il était tombé. Il éclata en sanglots et pleura amèrement jusqu'à ce que son âme le quitte dans un repentir sincère. A ce moment-là, une Voix céleste annonça : "Rabbi Elazar ben Dourdaya a mérité la vie au monde futur!é
En apprenant cet incident, Rabbi Yehouda Hanassi se mit à pleurer et déclara : "Certains acquièrent leur monde [c'est-à-dire la récompense éternelle] pendant des années et d'autres, en un instant".
Le repentir de Rabbi Elazar ben Dourdaya n'a pas suivi le cours habituel de la téchouva exigeant qu'un fauteur éprouve du remords pour chaque acte qu'il a commis et décide de ne jamais le refaire.
En un court moment d'inspiration, Rabbi Elazar se rapprocha de D. au niveau le plus profond en acceptant de tout cœur Sa souveraineté, ce qui causa sa transformation spirituelle immédiate. Il sauva son âme et devint un autre homme qui, malgré son passé condamnable, mérita le titre de "Rabbi".

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"Quand vous approcherez [du champ] de bataille, le Cohen s'avancera et parlera au peuple en lui disant : 'Shéma Israël' (Ecoute Israël)" (Choftim 20,2-3)

Rachi commente que les propos du Cohen font allusion à ce message : "Même si vous n'avez que le mérite de la lecture du Shéma, vous êtes dignes d'être délivrés".
La guémara (Sota 44b) dit d'autre part qu'un homme coupable de la moindre faute, telle que parler entre la pose des tefilin de la main et celle des tefilin de la tête, était renvoyé du champ de bataille, car la transgression la plus minime d'un soldat pouvait conduire à la défaite de toute une armée.

Cela semble indiquer que les soldats juifs devaient être totalement justes pour mériter la victoire. Comment, dans ce cas, le mérite de la Kriat Chema suffisait-il à leur assurer le succès?

Le peuple juif récitait le verset du Shéma Israël en allant à la guerre, bien qu'on récite le Shéma de toute façon 2 fois par jour. [cela fait aussi allusion à chacun d'entre nous lorsque nous allons en guerre contre le yétser ara]
A la guerre, le peuple juif doit renforcer sa conscience que D. est le seul à posséder un réel pouvoir et qu'Il gouverne sa destinée. Par cette prise de conscience, le juif se rapproche de D. et parvient à se consacrer à Lui.
Lorsque les soldats juifs s'engagent à accepter la souveraineté de D. et décident de progresser en s'attachant à Ses voies, le lien qui se tisse entre eux et leur Créateur opère une métamorphose totale ; même ceux qui avaient fauté se transforment en serviteurs de D.
Ainsi, même si les soldats devaient encore rectifier leurs voies, leur kabalat ol malkhout Chamayim (accepter totalement la Souveraineté/joug d'Hachem) sincère les rendait dignes de bénéficier de miracles.

C'est précisément la raison pour laquelle nos Sages citent l'acte de parler entre la pose des tefilim de la main (chel yad) et celle des tefilin de la tête (chel roch) comme exemple d'une faute pour laquelle un homme ne doit pas aller au combat.
Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 3,22) enseigne que la mitsva de téfilin fait partie de l'acceptation du joug de la royauté divine, et c'est pourquoi la Torah l'inclut dans les parachiot du Shéma.
Effectivement, la guémara (Béra'hot 14b) dit : "Lorsqu'un homme récite le Shéma sans tefilin, c'est comme s'il portait un faux témoignage à propos de lui-même".
De plus, en portant les tefilin, l'homme soumet ses actes et ses désirs à D. seul et donc, lorsqu'un homme accomplit la mitsva de teflin de façon imparfaite, son acceptation de la souveraineté divine (telle que l'exprime le Shéma) l'est aussi.

De son côté, le Méiri (guémara Sota 43b) dit : "Le cohen oint pour la bataille doit encourager le peuple par ses paroles ... Pour les encourager à se repentir pour leurs fautes et ne pas renoncer à faire téchouva, il exige qu'ils se repentent et leur dit que] leur téchouva sera acceptée même s'ils se sont rebellés, car il n'est jamais exclu que la techouva soit acceptée au ciel ...
Tel est le sens des mots : 'Ecoute, Israël, vous vous approchez aujourd'hui (bayom) [de la guerre]' = cela fait allusion au fait que 'même si vous n'avez accompli que la lecture du Shéma matin (yom) et soir, vous ne serez pas livrés aux mains [de vos ennemis]'."

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+ Clore Yom Kippour en s'attachant à D. :

Les dernières minutes de Yom Kippour sont essentielles : les portes du Ciel se ferment et le jugement final de chaque juif est scellé. Pendant ces instants culminants du jour saint, nous avons coutume de nous écrier : "Shéma Israël, Hachem Elokénou Hachem E'had" pour proclamer que nous acceptons la souveraineté divine.
Pourquoi fait-on cette déclaration justement quand le jugement final des Yamim Noram est sur le point d'être scellé?

Comme nous l'avons vu, lorsque le peuple juif exprime son acceptation de la souveraineté de D. et son désir de se soumettre à Sa volonté, sa proclamation solennelle l'élève et l'attache à Hachem.
Il convient donc que le jour saint de Yom Kippour se termine par cette déclaration retentissante de soumission à la royauté divine, avec la téchouva et la devékout (attachement) qu'elle implique.
L'attachement profond à D. transforme l'homme en une personne nouvelle, l'élève au-dessus des lois de la nature et du processus ordinaire du jugement divin, et lui évite la punition.

Rabbi 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm3,12) l'exprime ainsi : "Réellement ... un moyen puissant d'annuler tous les jugements ou les désirs d'autrui afin qu'ils ne dominent pas l'homme et ne l'affectent absolument pas est que l'homme implante en son cœur la conscience que D. est le vrai D., qu'il n'existe aucun pouvoir autre que Lui dans le monde, ou dans aucun des mondes, et que tout est uniquement empli de Son Unicité absolue.
Lorsqu'un homme ne tient compte d'aucune autre force ou désir dans le monde, et lorsqu'il soumet et n'attache la pureté de ses pensées qu'au Maître unique, D. à Son tour fera que toutes les forces et les désirs du monde le quittent et n'aient aucun effet sur lui."

Aux derniers instants de Yom Kippour, pendant lesquels le jugement pour l'année à venir est scellé, notre vie est sur la balance.
[la Michna Broura (623,3) écrit : "A la Néila, le jugement inscrit pour les êtres humains à Roch Hachana, en bien ou en mal, est scellé. Un homme doit faire beaucoup d'efforts dans cette prière, car Yom Kippour est le point culminant des 10 jours de téchouva, et la prière de Néila est le point culminant de Yom Kippour. La fin détermine tout, et si ce n'est pas maintenant, quand?" ]

Pendant cette bataille déterminante et ces moments particulièrement opportuns, le peuple juif, élevé par l'expérience du jour saint, proclame d'une voix forte les mots du Shéma et s'emplit de dévouement envers D. au point d'être prêt à livrer sa vie pour sanctifier Son Nom. Pendant ces moments décisifs où le jugement de l'année est scellé, cette proclamation cause une transformation immédiate, de même que les soldats de l'armée juive opéraient en eux-mêmes une métamorphose.
En prononçant les mots du Shéma, ils devenaient dignes de miracles.

=> C'est en acceptant la souveraineté de D. et en nous vouant à Lui que nous serons dignes d'être scellés pour la vie pour l'année à venir.
A la veille de la bataille, le Cohen disait à l'armée juive que le mérite de la lecture du Shéma suffisait à lui seul pour garantir leur délivrance. De même, nous récitons ce verset à la fin de Yom Kippour, quand notre jugement final va être scellé et que les portes du ciel se ferment afin d'être, nous aussi, inscrits pour la vie et scellés dans le Livre de la Vie.

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[cela peut être également une raison pour laquelle on récite le Shéma Israël au moment de quitter ce monde : se lier à D. au moment où l'âme retourne à son Créateur.]

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