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"Apprendre /Interroger des morts" (doréch él amétim - Choftim 18,11)

-> Il y a un concept d’avancer (ol'éh -הולך) ou de rester statique (oméd - עומד). Un הולך est en mesure de grandir spirituellement, comme nous dans ce monde. A l’opposé, un עומד reste statique. Aussi l’ange est-il qualifié d'un עומד, ne pouvant évoluer spirituellement.

Après la mort, on ne peut plus être un הולך. [ce qu'on aura fait dans ce monde déterminera notre position fixe pour l'éternité. ]
Nos Sages (guémara Shabbath 30a) à partir de "bamétim 'hofchi" (Téhilim 88,6), enseignent qu’un défunt est quitte des mitsvot et de la Torah.
Le terme "niftar" (un défunt - נפטר) vient de la racine "patour" (dispensé - פטור) puisqu’une personne décédée est dispensée des mitsvot. Et ce par opposition aux vivants : le mot " 'haï" (vivant - חַי) est lui de la même racine que " 'hayav" (חייב) qui renvoie à l’obligation d’accomplir les préceptes de la Torah.

Par exemple, le Gaon de Vilna (en 1797), agonisant, pleurait sur son lit. Interrogé, il saisit alors ses tsitsit et dit que dans ce monde, pour quelques kopecks, on pouvait acquérir des franges rituelles pour le port permanent desquelles, nous recevons une récompense. Mais une fois au ciel, aucune somme d’argent ne permet plus d’acquérir une mitsva.
[d'une certaine façon, dans ce monde un sourire, une petite pièce à la tsédaka, se retenir de dire un mot de lachon ara, ne pas voir une chose interdite, ... ne coûte rien et permettent de gagner un énorme mérite éternel, mais après notre mort même pour tout l'argent du monde, on ne peut avoir aucune mitsva supplémentaire.
Par exemple également, les morts ne peuvent pas chanter de louanges à Hachem, comme il est dit : "Ce ne sont pas les morts qui loueront Hachem" (lo amétim yéalélou ya - Téhilim 115,17).]

"Apprendre des morts" (doréch él amétim - Choftim 18,11). Le sens simple est que l’on ne devra pas trouver parmi nous de nécromanciens.
Mais à la lumière de ce que l'on vient de voir ces mots renvoient à la juste perspective de la vie et à la nécessité de l’optimiser. Comme le disent certains : "Seulement quand on songe que l’on va mourir, on commence alors vraiment à vivre".

Le rav Moché Feinstein explique que le mot "matséva" (une stèle - מצבה) vient de נצב, se tenir debout. Car après le trépas, on reste statique (sur le plan spirituel).
Voir une מצבה (stèle funéraire) doit donc nous dynamiser : "Et le vivant le prendra à coeur" (Kohélét 7,2). On se sentira galvanisé, réalisant que nous avons toujours une capacité d’ascension spirituelle.
[tout qu'il y a de la vie, il y a moyen de réparer et d'accumuler des mérites pour notre éternité! ]
[d'après le rav Yéhochoua Alt]

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-> Lorsque la guémara fait référence à une personne qui meurt, elle utilise le terme "na'h nafché" (comme dans Kétoubot 104a). En effet, ces mots se traduisent par "son âme se repose", car elle entre maintenant dans le monde réel. C'est là que son âme veut être, pas dans ce monde physique, car l'âme est spirituelle. Par conséquent, son âme est maintenant au repos.

-> Le mot pour vie en hébreu est 'haïm (חיים), qui est au pluriel. C'est parce que nous vivons dans 2 mondes, puisque chaque action que nous faisons dans ce monde affecte l'autre monde.

-> Lorsque l'on quitte ce monde, seules la Torah et les bonnes actions (maasim tovim) l'accompagnent (Pirké Avot 6,9). C'est ce à quoi fait allusion le mot "mét" (מת), qui est un acronyme de maasim tovim et de Torah.
Le mot mét nous rappelle donc que nous devons vivre dans un but supérieur.

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-> Alors que le corps d'une personne abrite son âme, son âme intérieure oblige son corps extérieur à vivre dans un but et une existence plus élevés. En effet, le mot 'haï (un être vivant) est lié à 'hayav (l'obligation). Lorsque l'âme d'une personne quitte son corps, celui-ci n'est plus lié à ces obligations supérieures et devient exempt de toute obligation

En vérité, seule une personne qui vit dans un but supérieur est considérée comme vivante . Une personne qui vit uniquement pour profiter de la vie est considérée comme morte, même de son vivant.
Comme le dit la guémara (Béra'hot 18), même lorsque les justes sont morts, ils sont considérés comme vivants, alors que les réchaïm sont considérés comme morts même de leur vivant.
Une personne qui mène une vie dans un but supérieur est niftar lorsqu'elle meurt parce que sa vie physique n'était pas son objectif, mais seulement un moyen d'atteindre un but supérieur. Une telle personne est comme quelqu'un qui sort (patour, sortir) d'une pièce pour entrer dans une autre.
Cela contraste avec le mot "mita" (mort) qui peut s'appliquer à tout être vivant, y compris les animaux. En effet, [à la différence de "niftar"], "Mita" est la conclusion de la vie et n'évoque rien de ce qui vient après.

[les gens peuvent quitter ce monde, mais ils n'en sont jamais vraiment partis, car ils ont encore un impact dans ce monde, certains pour le bien et d'autres pour le mal. ]
[rav Yéhochoua Alt]

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