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La colère

+ La colère :

-> Lorsque quelqu'un jette un objet par colère, un ange du nom de Safsorita (ספסיריט"א) attrape l'objet, l'emmène au ciel et dit que c'est le sacrifice de la personne au côté obscur.
[Zohar - Pékoudé 263]

-> Le Baal haTanya (Iguéret Hakodech 25) rapporte l'enseignement de nos Sages : "Celui qui se met en colère est comparé à un idolâtre" (guémara Shabbath 105b) et explique que c’est parce qu’au moment où il succombe à la colère, sa émouna l'abandonne. Car s'il avait la émouna que ce qui lui arrive provient d'Hachem, il ne se mettrait pas du tout en colère.
Et même si son prochain est doté du libre-arbitre pour décider de l'insulter ou de le frapper [d’où le fait qu’il se rende coupable envers les hommes et envers le Ciel, pour avoir utilisé ce libre-arbitre à mauvais escient], il n'en reste pas moins vrai que le préjudice qu'il subit avait déjà été décrété par le Ciel, Hachem possède de nombreux émissaires pour accomplir Sa volonté.

Plus encore : au moment même où son prochain l'insulte ou le frappe, c'est D. lui-même qui lui en donne la force [et l'esprit de le faire], comme s'écria le roi David au moment où Chimi Ben Guéra l'insulta : "C'est Hachem qui lui a dit : ''Insulte-le !''" (Chmouël II, 16,10), bien que l'on n'ait jamais entendu que Chimi Ben Guéra fasse partie des prophètes.
Donc, forcément, cette pensée lui a été suggérée par Hachem et le souffle Divin qui anime toutes les créatures a également animé l'esprit de Chimi Ben Guéra au moment où il proférait son injure à David. Car si le souffle Divin avait abandonné, ne fût-ce qu'un instant, Chimi Ben Guéra, il n'aurait pas pu prononcer un seul mot.
C'est dans ce sens qu'il faut comprendre le verset : "C'est Hachem qui lui a dit : ''Insulte-le !''"

Si un homme s'abstient de rechercher des "coupables", ce qui inclut également qu'il ne cherche même pas à faire dépendre le préjudice subi de sa propre incompétence, il peut être certain que Hachem l'aidera à sortir des difficultés.

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-> Selon le 'Hafets 'Haïm, même s'il semble à l'homme que c'est un tel qui l'a frappé, il doit savoir, qu'en vérité, le coup ne provient pas du tout d’une main humaine. Car l’homme ne possède aucun pouvoir de causer un quelconque dommage si cela n'a pas été décrété auparavant En-Haut.
C’est donc bien Hachem qui l'a frappé. C'est pour cela par exemple que la Torah donne l'autorisation au médecin de guérir (Michpatim 21,18-19).

-> "Hachem est bon pour tous/tout" (טוב יהוה לכל - Téhilim 145,9)
Le rav Eliézer haCohen Rozovski commente :
"Pour toute épreuve ou détresse (לכל), il est bon (טוב) de se tourner vers Hachem (יהוה) , car Il est Tout-Puissant et Il est en mesure d'aider l'homme et de le délivrer de toutes ses épreuves.
Car celui qui est convaincu que tout dépend du décret Divin n'a aucune raison de craindre les vicissitudes de l'existence. Son cœur se remplira alors de joie et d'allégresse."

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-> La colère et l'orgueil vont de pair. En général, la colère est le résultat d'un cœur arrogant.
[rabbi Avraham ben HaRambam - Séfer haMaspik léOvdé Hachem]

-> Une personne ne se met en colère que lorsqu'elle sait au fond de son cœur qu'elle a tort, et utilise sa colère pour couvrir son erreur.
[rabbi Eliyahou Dessler - Mikhtav méEliyahou - vol.1]

-> Une personne qui travaille constamment sur elle-même et qui atteint un niveau approprié d'amour pour les autres ne se sentira pas blessée ou irritée par ce que les autres lui disent.
Elle veillera méticuleusement à faire preuve de respect envers tout le monde, tout en se rendant compte que la majorité des gens n'ont pas perfectionné leurs traits de caractère, de sorte qu'elle n'a pas d'attentes excessives envers les autres.
['Hazon Ich - Emouna ouBita'hon]

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-> Les élèves ont demandé à Rabbi Zéra : "Comment avez-vous eu le mérite de vivre une si longue vie?"
Il répondit : "Je ne me suis jamais mis en colère dans ma maison".
[guémara Méguila 28a]

-> Le Béer Mayim 'Haïm (Ki Tissa) explique :
Même lorsqu'il devait parfois se mettre en colère pour le bien du ciel, pour que les gens l'écoutent et changent de comportement, dans son for intérieur, "dans sa maison", il n'était pas du tout en colère contre eux.

-> Le rav Shlomo Wolbe (Alé Chour - vol.2) écrit :
C'est une tâche difficile de s'assurer que la colère est seulement "une colère à l'extérieur".
[Par exemple,] Il faut être capable de donner l'impression aux élèves que l'on est en colère, mais en réalité rester complètement calme et tranquille.
Les maîtres du mousar ont cherché des outils pour cela ... rabbi Sim'ha Zissel de Kelm avait l'habitude de revêtir un manteau spécial avant de se mettre en colère. [parfois cela peut nécessiter d'attendre un moment pour s'assurer qu'il ne reste pas de colère interne. ]

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-> Notre maître, le Arizal, a dit : Une personne qui est complètement dépourvue de tout sentiment de colère et de sévérité ne vit pas dans le cadre de la civilisation. Tout comme il n'est pas possible pour une personne de marcher sans ses jambes, il est impossible de respecter les mitsvot de D. sans sentiments de colère et de sévérité.
Voici ses mots : "Parce qu'il est impossible qu'une personne soit trouvée sans un mauvais penchant ; elle ne peut pas être sans un côté colérique afin d'accomplir les mitsvot."
[Likouté Torah - Vayé'hi]

-> Bien que la colère soit un trait de caractère extrêmement mauvais, il y a des moments où une personne doit s'en servir, comme lorsqu'il est nécessaire de fustiger les méchants, ou d'inspirer de la crainte à ses enfants, ou d'apporter du respect à ses étudiants.
[Orchot Tsadikim - la porte de la colère]

[on doit tout faire pour éviter de se mettre en colère, mais lorsque cela est vraiment nécessaire pour inspirer de la crainte à autrui, on doit faire attention à garder le contrôle de soi (pas de colère interne, mais idéalement de l'amour d'autrui), en n'agissant extérieurement que pour qu'ils puissent percevoir notre colère.
Par exemple, la guémara (Shabbath 105b) que Rav Yehouda déchirait ses vêtements pour montrer qu'il était en colère, et qu'on devait le craindre. Rav Acha bar Yaakov cassait des plats. Rav Chéchet versait un pot de petits poissons sur la tête de sa servante. Rabbi Abba cassait le couvercle d'une cruche.]

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-> "Augmenter la sagesse augmente la colère" (Kohélet 1,18)

-> Lorsqu'une personne au grand cœur regarde le monde et voit que les gens agissent de manière insensée et qu'ils détruisent le monde, elle veut réparer le monde selon sa compréhension.
Lorsqu'il voit qu'il ne peut pas le faire, il devient furieux.
[rav Zev Wolf Einhorn sur Koheles Rabba - Pérouch haMaharziv]

-> Le rav Avraham Its'hak haCohen Kook (Midot haRayah - Colère] écrit :
La colère pour l'amour de la Torah survient lorsqu'une personne d'une grande sensibilité spirituelle, qui s'élève dans le domaine de la contemplation supérieure, doit soudainement se confronter à la réalité, qui reste dans son état le plus bas dans le monde pratique, parce que la plupart de la vie se trouve à un faible niveau de développement.
L'âme qui aspire au plaisir de D. et à la splendeur de la Lumière divine, dans sa grande clarté, est affligée et agitée, et développe l'apparence d'une colère refoulée.

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-> Rava dit : lorsqu'un jeune érudit est en ébullition, ce n'est pas lui qui est en colère, mais la Torah est comme un feu qui bout en lui.
[guémara Taanit 4a]

-> Rachi commente :
"La Torah bout en lui" = grâce à sa Torah, il a une ouverture de cœur, il prend les choses à cœur plus que les autres. Le but de savoir cela est de savoir que nous sommes obligés de lui donner le bénéfice du doute.
"Comme un feu" = Qui réchauffe tout son corps.

-> Le Maharcha explique :
La Torah est quelque chose de spirituel qui agit comme le feu et qui, par conséquent, change la nature de l'étudiant en un être ardent ...
Néanmoins, même un érudit doit apprendre à contrôler ce dangereux trait de caractère.

-> Selon les 'Hidouché haGuéonim (sur Taanit 4a) :
C'est une obligation pour un érudit de la Torah de se mettre en colère pour défendre son honneur, et à plus forte raison, l'honneur de la Torah.

-> Le Ets Yossef commente cette guémara :
Il y a des hommes qui sont sages et calmes, qui agissent avec une profondeur de jugement, toujours en accord avec les manières du monde. Ils deviennent critiques quand ils voient cet éclat de colère, qui transgresse les "bonnes manières"...
Rava leur disait de juger favorablement. Car la Torah est une force spirituelle, comparée au feu. Elle brûle à l'intérieur d'un érudit de la Torah et l'amène à la colère.
Parfois, la lumière de la vérité envoie des nuages de rage.

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