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Le 9 Av = un jour où l’on se rappelle de la guéoula imminente

+ Le 9 Av = un jour où l'on se rappelle de la guéoula imminente :

Dans un but de renforcer notre croyance dans la Délivrance prochaine, le jour du 9 Av nous avons de nombreuses mitsvot, coutumes et pratiques. On peut citer :

1°/ Il est de coutume de manger un repas plus copieux le matin avant le 9 Av.
L'une des raisons de cette coutume est de rappeler comment le jour du 9 Av était célébré comme une fête alors que le 2e Temple était debout, et de le prendre comme un signe que le 9 Av reviendra bientôt un jour de réjouissance. [Magen Avraham - Ora'h 'Haïm 552,11]

2°/ Il y avait une coutume (abandonnée) datant de l'époque des Richonom que les femmes se lavent les cheveux l'après-midi du 9 Av.
Le Kol Bo (62) a défendu cette coutume en déclarant : "Tout comme nous devons nous souvenir du deuil et de la destruction [du Temple], nous devons nous souvenir de notre consolation et de notre rédemption futures afin de ne pas désespérer de notre croyance en la Délivrance future ...
Ce signe (c'est-à-dire cette coutume de se laver les cheveux) n'est nécessaire que pour les femmes [analphabètes], celles qui n'ont absolument rien appris et qui ont besoin d'être renforcés dans leur foi.
Mais [cette coutume n'est] pas pour celles qui connaissent les paroles des prophètes, qui sont remplies de promesses de la future rédemption, et celles dont la foi et forte".

3°/ Certains avaient la coutume de reciter des versets réconfortants dans le Tana'h après Min'ha du 9 Av.[Birké Yossef - Ora'h 'Haïm 559,7]
[Le Birké Yossef cite le Arizal qui a donné 2 raisons pour cette coutume :
1°/ nos Sages (midrach Eikha rabba 4,14) disent que lorsque les juifs ont vu le Temple en train d'être consumé par le feu, ils se sont réjouis et ont chanté des louanges à Hachem pour avoir déversé Sa colère sur le bois et les pierres et d'ainsi épargner la nation juive de l'anéantissement.
2°/ Puisque le machia'h est né après min'ha du 9 Av (midrach Eikha rabba 1,51, c'est un moment de réconfort.
Le Birké Yossef cite également des opinions dissidentes qui sont opposées à cette coutume, comme le fait que l'étude de la Torah est interdite toute la journée du 9 Av, mais le permet à ceux dont la foi est faible, afin qu'ils ne perdent pas espoir dans la future rédemption.)]
Rabbi 'Haïm Vittal (chaar hakavanot 89) explique que nous pouvons nous asseoir sur des bancs après la moitié de la journée du 9 Av, car le machia'h ben David va naître le jour du 9 Av.

4°/ Les rabbanim ne se sont pas opposés aux femmes qui nettoyaient avec énergie leur maison après 'hatsot du 9 Av, puisque cela était fait pour renforcer fermement leur croyance en la guéoula future.
[Birké Yossef - OH 559,7 ; 'Hida (Moré béEtsba 237)]

5°/ Les ta'hanoun ne sont pas lues le 9 Av car c'est un jour qui est dénommé : "moéd" (une fête [juive]). [Choul'han Arou'h - Ora'h 'Haïm 552,12 - basé sur Eikha 1,15]
Le Maamar Mordé'haï (557,4) souligne : "le 9 Av n'est pas considéré comme une fête [juive] dans tous les domaines, comme nous récitons : "anénou" (la prière propre à un jour de jeûne), ce jour-là. C'est plutôt une allusion ; et [nous omettons les ta'hanoun] en tant que petite mesure symbolique, afin que nous n'en venions pas à perdre espoir dans la Délivrance".

6°/ Les 7 haftarot de réconfort qui sont lues à partir du Shabbath suivant le 9 Av jusqu'à la fin de l'année [juive], ont été instituées pour soulager la nation de sa douleur de la destruction du Temple. [Lévouch - Ora'h 'Haïm 993]
[le rabbin Yossef Youzpha, un contemporain du Chla haKadoch, écrit dans le Séfer Yossef Omets (993) :
"Après que soient passés le 9 et le 10 Av, il faut détourner son esprit de la destruction du Temple et se rappeler des consolations [d'Hachem]. Pour cette raison, le Shabbath suivant le 9 Av s'appelle "Shabbath Na'hamou", et il convient que l’on chante des chants de louange et que l'on éprouve ce jour-là plus de plaisirs que tout autre Shabbath de l'année C'est une mitsva de se conduire soi-même le Shabbath Na'hamou comme on le fait à vrai Yom Tov".]

7°/ Certains communautés prennent soin de lire la haftara hebdomadaire sur un parchemin, mais lisent le livre d'Eikha le 9 Av sur un livre imprimé.
La raison à cela est que les juifs anticipent leur guéoula imminente, quand le livre d'Eikha ne sera plus nécessaire.
Si le livre d'Eikha était lu à partir d'un rouleau manuscrit similaire à la méguilat Esther, cela créerait une impression de permanence, et ferait ainsi perdre aux gens l'espoir de la rédemption.
[Lévouch - Orah 'Haïm 559,1]

8°/ Rabbi Chmouël Kellin, l'auteur du Ma'hatsit haShékel, ne rapportait pas chez lui son livre de Kinot qu'il a pu utiliser le 9 Av à la fin du jeûne.
Au lieu de cela, il le rendait sans propriétaire, le laissant à la synagogue, et il achetait un nouveau livre de Kinot chaque année.
Il sentait que s'il le ramenait chez lui et qu'il le remettait sur son étagère, alors cela semblait qu'il avait abandonné tout espoir dans l'arrivée immédiate de la guéoula [puisque ce livre ne sera alors plus nécessaire].
[rabbi Yaakov Sofer (Torat 'Haïm - OH 559,2)]

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