+++ Seul les juifs possèdent les traits de caractère pour recevoir la Torah :
Et il dit : "Hachem est venu du (mont) Sinaï, il a rayonné de Séir pour eux, Il est apparu du mont Paran, et s'est approché avec une partie des saintes myriades, de Sa droite Il leur [a donné] la Torah de feu. (Vézot haBéra'ha 33,2)
-> Rachi commente que "il a rayonné de Séir" fait référence à l'offre de la Torah aux fils d'Essav, et que "Il est apparu du mont Paran" est l'offre faite aux fils de Yichmaël. Tous deux refusèrent (la proposition d'Hachem de recevoir la Torah).
-> Le Maharal (Gour Aryé) enseigne :
La guémara (Avoda Zara 2b) affirme que lorsque Essav s'est vu offrir la Torah, il a demandé ce qui y était écrit. Lorsqu'on lui dit que l'interdiction du meurtre y figurait, il répondit : "Toute la bénédiction que j'ai reçue [de la part de Its'hak] était : "Tu vivras par l'épée". Nous ne voulons pas l'accepter."
De même, lorsqu'on offrit la Torah à Yichmael, il demanda ce qu'elle contenait. Lorsqu'on lui dit qu'elle contient l'interdiction de voler, il répondit : "Toute la bénédiction que j'ai reçue (d'Hachem) était 'il sera un homme sauvage qui aura la main sur tout'. Nous ne voulons pas l'accepter".
=> Pourtant, qu'ont-ils gagné à rejeter la Torah? Les interdictions de meurtre et de vol sont incluses dans les 7 lois noa'hides qui s'appliquent à toute l'humanité. En tant que tels, Essav et Yichmael étaient déjà obligés de respecter ces interdictions.
La réponse est que ce ne sont pas ces interdictions qui les ont poussés à rejeter la Torah. Au contraire, les bénédictions qu'ils ont reçues : "tu vivras par l'épée" (Béréchit 27,40) et "tu seras un homme sauvage" (Béréchit 16,12), ont démontré leur agressivité inhérente et leur inadaptation à la Torah.
Les voies de la Torah sont l'amabilité et la paix, contrairement à leur nature.
Bien que les autres nations non juives n'aient pas les traits agressifs d'Essav et de Yishmael, elles manquent toutes des qualités qui les rendraient aptes à recevoir la Torah.
En revanche, le peuple juif est éminemment apte à recevoir la Torah.
La guémara (Bétsa 25b) affirme que c'est parce qu'il est "effronté" (azim).
L'effronterie nous rend aptes à recevoir la Torah en raison de la difficulté inhérente à l'observation de la multitude de mitsvot de la Torah. Nous avons la ténacité et la persévérance nécessaires pour réaliser les 613 mitsvot de la Torah.
Cependant, l'effronterie a aussi un inconvénient, car la Torah qualifie le peuple juif "d'un peuple à la nuque dure" (am kéchei oréf - Ki Tissa 33,3). Ceux qui ont l'effronterie sont audacieux et tenaces, mais ils ne se repentent pas facilement de leurs transgressions.
Vers la fin de l'époque du premier Temple, les prophètes ont réprimandé le peuple juif pour s'être éloigné des voies de la Torah. Cependant, le peuple juif refusa catégoriquement d'écouter les prophètes par effronterie, ce qui l'empêcha d'admettre ses torts et de se repentir.
Les nations non juives qui n'ont pas cette caractéristique se repentent plus facilement. Cela explique la déclaration de nos Sages, qui ont dit que les nations non juives sont toujours "proches du repentir" (Rachi - Yona 1,1).
En effet, le prophète Yona était réticent à réprimander Ninive parce qu'il avait peur qu'ils se repentent et que la nation juive soit mal vue pour son refus de faire la même chose (Rachi - Yona 1,3).
En fait, c'est ce qui s'est finalement produit. (le repentir de Ninive fut cependant de courte durée et la ville fut finalement détruite).