"Roch Hachana est un jour de rigueur qui se passe dans la miséricorde, tandis que le jour de Kippour est un jour de miséricorde qui se passe dans la rigueur."
[Ramban - Emor 23,24 ]
-> A ce sujet, le Pné Yéhochoua (guémara Roch Hachana 16b) écrit :
"Le jour de Roch Hachana est un jour d'entière rigueur pour le monde entier, et en ce jour, Hachem siège et juge avec Sa cour, qui sont les princes célestes, comme il est dit : 'J'ai vu Hachem sévaot, assis sur un Trône céleste et toutes les armées du Ciel se tiennent à Sa droite et à Sa gauche' ; c'est-à-dire ceux qui sont à droite pour le mérite, et ceux qui sont à gauche pour accuser.
Et ainsi, il est aussi écrit : 'Est-ce que le Shofar peut retentir dans la ville et le peuple ne pas trembler ?'
Puisque la majorité du monde est 'moyenne' et comme on l'a rappelé, 'que l'homme se considère toujours comme moyen', et par cela vient le tremblement et la tristesse, car Hachem, ne Se comporte pas en ce jour avec l'Attribut de bonté, car les princes à Sa gauche et les Accusateurs empêchent qu'Il se comporte au-delà de l'Attribut de rigueur/miséricorde, et ainsi la vérité peut apparaître le jour de Roch Hachana ...
Le jour de Kippour est différent ; c'est un moment de Volonté divine, un jour de pardon, quand Hachem, accepta la prière de Moché et fixa ce jour comme le jour du repentir et du pardon pour les générations.
Il est par ailleurs écrit qu'en ce jour, le Satan n'a pas le pouvoir d'accuser, et c'est pourquoi en ce jour s'accomplit : 'en ce jour, seul Hachem est sublimé' ; pour cela une bonté particulière est dévoilée en ce jour afin de faire pencher du côté de la bonté ceux qui sont moyens."
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-> Le Sénif Mélouka (9) rapporte les paroles du Pné Yéhochoua et commente cel.
Dans la guémara (Yérouchalmi Péa 1,1), il est enseigné : "Rabbi Elazar dit : il est écrit : 'À Toi, Hachem, la bonté, car Tu récompenses l'homme en fonction de ses actions' (Téhilim 62,13) ; et s'il n'a pas de bonnes actions, Tu lui en donnes des Tiennes."
La guémara (Kiddouchin 40a) enseigne : "Rabbi Assi dit: même si l'homme pense à faire une mitsva, qu'il en est empêché, et ne la fait pas, cela lui est compté comme s'il l'avait faite".
L'homme pense à de nombreuses choses chaque jour : "si je le pouvais, je donnerais de la tsédaka ... Si je le pouvais, j'aiderais les personnes âgées", mais ces pensées ne se concrétisent pas. Il voudrait bien, mais n'en a pas la possibilité.
Hachem regarde sa volonté, et considère qu'il l'a accomplie.
À Roch Hachana et après, le Tribunal d'en Haut juge Israël, mais le jour de Kippour, les juges disparaissent du Tribunal, et Hachem uniquement juge : "Devant l'Éternel vous serez purifiés".
Ainsi, la téchouva parfaite est dans la pensée, et selon le Zohar (Ki Tissa p.44), les anges ne connaissent pas les pensées des hommes.
Même d'après l'avis des Tossefot (Shabbath 12b) que les anges connaissent les pensées humaines, dans tous les cas, ils n'ont évidemment pas la force de juger d'après les pensées, et Seul Hachem, peut les juger.
Ainsi, à Roch Hachana, les anges ne peuvent pas juger les gens moyens qui sont moitié-moitié, car ils ont de nombreuses bonnes pensées qui ne se sont jamais concrétisées à cause d'empêchements, et les anges ne peuvent pas peser la valeur de ces pensées c'est pourquoi ils attendent jusqu'au jour de Kippour, quand Hachem qui sonde les cœurs et connaît les pensées, Lui-même, dans Son Honneur, S'assoit pour juger, Lui qui connaît les pensées peut les associer comme si elles avaient été accomplies.
C'est ce que dit Rabbi Elazar : "et s'il n'a pas de bonnes actions" accomplies, "Tu lui en donnes des Tiennes", c'est-à-dire ces bonnes pensées que Seul Hachem, connaît, sont comme des actes, et ainsi, les personnes qui étaient "moyennes" voient leurs mérites augmenter, et peuvent ainsi sortir acquittées du jugement.
C'est ce qu'écrit le Rambam (Hilkhot Téchouva 2,7) : "Le jour de Kippour le moment de la téchouva pour chaque particulier et chaque groupe, c'est la fin du repentir et du pardon pour Israël", car alors siège Hachem, Seul, et juge l'homme avec l'Attribut de miséricorde d'après ses pensées.