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"N'affligez pas la veuve et l'orphelin ; Si tu les affligeais et qu’ils crient vers Moi, assurément J’entendrai leur plainte. Mon courroux s’enflammera et Je vous tuerai par le glaive, vos femmes seront veuves et vos enfants orphelins" (Michpatim 22,21-23)

-> Rachi commente : Il en va de même de tout homme qu’il ne faut pas faire souffrir, mais la Torah a utilisé des exemples courants (veuve, orphelin) car étant faibles et fragiles, il est habituel qu’on les vexe ou qu’on les fasse souffrir.

-> De fait, dans le doute, nous devons soupçonner chaque individu de rentrer dans la catégorie de la veuve et de l'orphelin. En effet, qui peut connaître les sentiments d'autrui, ses épreuves, ses handicaps,...
C'est pourquoi s'applique également à ce sujet le principe général de : "safék déOraïta la 'houmra" (dans un doute qui concerne une loi de la Torah, on se comporte avec rigueur).

-> La Mékhilta explique sur "si tu les affligeais" (im ané taané) : qu’il s’agisse d’une grande souffrance ou même d’une petite souffrance (dans tous les cas, cela est interdit).
[le "ça va, c'est vraiment rien ce que je lui fais/dis!" : n'est pas une excuse valable!]

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-> Pourquoi le verset débute au singulier : "Si tu les affligeais" et se termine par une malédiction au pluriel "Je vous tuerai".

Le Ibn Ezra répond : celui qui verrait un homme affliger un orphelin ou une veuve et ne leur viendrait pas en aide, lui aussi serait considéré comme leur oppresseur ...
Si un seul les opprime et que personne ne leur vient en aide, le châtiment les concerne tous.
Car celui qui est en mesure de protester contre l’oppresseur et ne le fait pas, ou de venir en aide aux victimes et ne le fait pas, lui aussi sera inclus dans le même sort amer, comme s’il les avait lui-même oppressés.
Car le Hachem est particulièrement sévère en ce qui concerne la souffrance occasionnée à une veuve et à un orphelin.

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-> "Si tu le feras souffrir (l'orphelin)... J'enflammerai Ma Colère et Je vous tuerai par l'épée"

=> Ce verset débute par un singulier : "Si tu le feras souffrir", et se poursuit par un pluriel : "Je vous tuerai". Comment l'expliquer?

En fait, quand un homme fait souffrir l'opprimé, tous ceux qui le voient faire doivent l'en empêcher et s'insurger.
Mais, si on le voit passivement, sans réagir et en le laissant faire, alors non seulement Hachem punira le méchant, mais aussi Il déversera Sa Colère sur tous ceux qui n'ont pas empêché.
"Si tu le feras souffrir" = si un homme unique le fera souffrir, alors "J'enflammerai Ma Colère et Je vous tuerai par l'épée" = à savoir vous tous, qui avez vu et n'avez pas empêché.
[rav Moché Sternbuch - Taam véDaat]

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-> Le rav Shach a vu son maître le rabbi Isser Zalman Melzer qui montait à son appartement, puis il est immédiatement redescendu.
Par la suite, rabbi Isser Zalman Melzer est monté à nouveau, et il en est redescendu à peine arrivé en haut.
Le rav Shach lui a demandé ce qui se passait.
Rabbi Isser Zalman lui a répondu : "Il y a une orpheline qui nettoie ma maison, et en ce moment elle chante à elle-même. Si je rente chez moi maintenant alors elle va devoir s'arrêter de chanter, et la Torah dit : "N'affligez pas ... l'orphelin".

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-> Le Gaon de Vilna ("Si tu l’affliges [l'orphelin]" - v.22,22) commente :
Littéralement, ce verset dit : "Si tu le fais souffrir, seulement qu'il crie Je l'entendrai"
=> Comment comprendre cela?

En fait, il peut arriver qu'un homme qui voit un orphelin dans sa peine, souhaite le pousser à prier et à implorer Hachem pour qu'Il le prenne en pitié et lui accorde Ses Bienfaits.
Mais même quelqu'un qui ferait souffrir un orphelin avec l'unique intention de le pousser à implorer Hachem, même s'il a cette bonne intention, Hachem écoutera le cri de l'orphelin et punira cet homme qui l'aura fait souffrir.

Même "si tu le fais souffrir seulement pour qu'il crie", avec cette unique bonne intention qu'il implore Hachem et obtienne Son Secours, malgré tout "Je l'entendrai" et enverrai des lourdes sanctions à cette personne qui l'aura fait souffrir, comme le dit la suite du verset : "J'enflammerai Ma Colère".
Aucune raison n'est valable pour faire souffrir un malheureux.

[on peut arriver à se mentir à soi-même pour justifier le fait de faire du mal à autrui, même un peu, même pour son bien futur, ... mais Hachem nous avertit qu'aucune justification n'est acceptable!]

-> Le rav ‘Haïm Chmoulévitch explique :
"Celui qui met sa main dans le feu, fût-il contraint de le faire par un véritable cas de force majeur, ne pourra se soustraire aux conséquences de son acte en arguant qu’il y était forcé.
Il subira la même brûlure, même s’il avait une intention Léchem Chamaïm (pour Hachem).
Il en est de même à ce sujet : la souffrance d’un juif est un feu, et même si celui qui la provoque y est forcé, même s’il le fait Léchem Chamaïm, il manipule alors un feu dévorant."

-> L’exemple de Pénina (l’autre femme de Elkana, le père du prophète Chmouël) qui faisait de la peine à ‘Hanna en lui rappelant qu’elle n’avait pas mérité d’enfant le prouve.
La Guémara (Baba Batra 16a) enseigne qu’elle agissait de la sorte avec une intention pure afin que ‘Hanna prie de tout son cœur et qu’elle soit exaucée.
Malgré tout, elle fut quand même punie, comme il est dit : "Jusqu'à ce que la femme stérile enfante et que celle qui était rassasiée de fils s'afflige" (Chmouël I 2,5), car tous ses fils moururent de son vivant.

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