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"D. dit à Avram après que Lot se fût séparé de lui" (Lé'h Lé'ha 13,14)

-> Rachi de commenter :
"Tant que le méchant [Lot] était avec lui, [Avram] ne recevait pas la parole divine. Or, plus haut, lorsque Lot était avec lui, il est écrit : "D. apparut à Avram", parce qu'à ce moment-là, [Lot] était encore convenable."

-> Le Mélo haOmer demande : Pourquoi Lot s'est-il perverti? Que lui est-il arrivé?

Et de répondre :
Nous voyons que quiconque va habiter en Israël s'élève spirituellement : "Un de nous [qui habite en Israël] est aussi sage que 2 Sages de la diaspora" (guémara Kétoubot 5).

Or, on sait que : "quiconque est supérieur à son prochain, son mauvais penchant est supérieur au sien".
Par conséquent, le mauvais penchant se développe et il faut déployer davantage de force pour le dominer.

C'est pourquoi, lorsqu'Avraham et Lot sont arrivés en Israël, Avraham qui a sans cesse lutté contre son mauvais penchant s'est élevé encore davantage en sainteté, mais Lot, qui n'a pas dominé son penchant, est descendu très bas et a pris une mauvaise voie.

Les choses se passent toujours ainsi en Israël : soit l'homme s'élève dans la sainteté, soit il descend et chute parce que son mauvais penchant s'y développe davantage.

Source (b"h) : dvar Torah issu du "Maayana chel Torah" du rav Alexander Zoucha Friedman

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-> La Torah nous raconte qu’Avraham et son neveu Loth, revinrent tous 2 très riches d’Égypte.
Toutefois, une dispute les sépara, car les bergers de Loth estimaient que leurs troupeaux avaient le droit le paître sur des terrains étrangers, en terre d’Israël. D’après eux, Hachem avait donné la terre Sainte à Avraham et Loth étant son seul héritier, il pouvait d’ores et déjà en profiter.
Ceci est faux, car Avraham n’avait alors pas encore hérité de la terre, leur acte était donc considéré comme du vol. Les bergers d’Avraham réprimandèrent ceux de Loth, ce qui donna naissance à une discorde.
Pour éviter qu’elle ne s’envenime, Avraham proposa à son parent de se séparer de lui. Loth accepta et partit en terre de Sodome, région prospère.
Ensuite la Torah annonce qu’Hachem parla à Avraham, précisant que c’était "après que Loth se fut séparé de lui". Le Midrach Tan’houma (Vayétsé 10), rapporté par Rachi enseigne que ces quelques mots, apparemment superflus, indiquent qu’Hachem ne parlait pas à Avraham tant que son neveu racha faisait partie de son entourage. Pourtant, on remarque que plus tôt, Hachem avait parlé à Avraham, bien que Loth fût à ses côtés (cf. Lé'h Lé'ha 12,7).

Nos Sages expliquent qu’auparavant, Loth était considéré comme vertueux, donc il n’empêchait pas les discussions entre D. et Avraham. Par la suite, il connut une dégradation spirituelle. Ainsi, Hachem ne pouvait plus parler à Avraham tant qu’il était en sa compagnie.
=> Quelle fut l’origine de la chute spirituelle de Loth?

Rav Shimon Schwab répond en analysant un autre verset de la présente paracha. Durant la guerre entre les 4 rois et les 5 rois, le camp victorieux kidnappa Loth : "Ils prirent Loth et ses biens, le neveu d’Avraham et se retirèrent" (Lé'h Lé'ha 14,12). L’agencement de ces versets est difficile à comprendre ; les mots "le neveu d’Avraham" semblent être placés au mauvais endroit, ils auraient dû apparaitre juste après le nom "Loth". Pourquoi l’expression "et ses biens" les sépare-t-ils?

Le rav Schwab pense que cela fait allusion à la cause sous-jacente de la séparation entre Avraham et Loth : les biens matériels de ce dernier.
C’est l’argent de Loth qui marqua la scission des 2 proches, non seulement dans ce verset, mais dans leur conception de la vie en général. Et leur séparation se produisit quand ils revinrent d’Égypte avec de grandes richesses. Ensuite, le verset parle des valeurs peu éthiques des bergers de Loth (qui furent certainement influencés par leur maître).
Ainsi, la fortune de Loth fut la cause directe de sa dégradation spirituelle. Son attrait pour l’argent incita ses bergers à justifier leur vol. C’est également ce qui le poussa à se rendre à Sodome, aux pâtures abondantes.

Le rav Yéhonathan Gefen ajoute :
L’exemple de Loth nous montre que l’acquisition de biens entraîne souvent une descente spirituelle. Quand l’individu s’enrichit, il risque d’en vouloir davantage et d’oublier que l’origine de son succès ne fut pas ses efforts, mais l’aide divine.
Ce fut un phénomène très visible chez Loth. Quand la Torah nous raconte qu’il s’enrichit, nos Sages soulignent que c’était par le mérite d’Avraham. Ce fut sa proximité avec un homme tellement vertueux qui lui apporta cette grande bénédiction. Mais Loth ne comprit pas ce message et n’en profita pas pour se rapprocher de son oncle. Il pensa qu’il pouvait s’enrichir en agissant malhonnêtement. Et au lieu de tenter de rester aux côtés d’Avraham, il choisit de vivre à l’opposé de tout ce que notre Patriarche Avraham représentait pour pouvoir encore prospérer.
Comment tout ceci se finit-il? Il perdit tous ses biens quand la ville de Sodome fut détruite.

Ainsi, quand une personne s’enrichit, elle risque fortement de chuter spirituellement et d’agir frauduleusement, pour préserver sa fortune.

[sur les dangers de la richesse, le 'Hafets 'Haïm dit qu'on se persuade qu'on serait très généreux si seulement on devenait très riche. Mais en réalité avec l'arrivée de l'argent, vient aussi en nous un yétser ara supplémentaire, et une fois riche la réalité est très différente de ce qu'elle est actuellement pour nous! ]

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-> "Le pays ne les recevait pas pour résider ensemble car leurs biens étaient grands et ils ne purent résider ensemble" (Lé'h Lé'ha 13,6)

=> Ce verset semble se répéter car si "le pays ne les recevait pas pour résider ensemble", cela revient à dire qu'"ils ne purent résider ensemble"?

En fait, dans une dispute, souvent il y a une raison qui la justifie et la renforce. Mais avec le temps, les gens continuent à se quereller même sans cette raison, parce qu'ils se sont installés dans cette dispute.
Ainsi, au départ, les bergers d'Avraham et ceux de Lot avaient une raison pour laquelle ils ne pouvaient résider ensemble. C'était "car leurs biens étaient grands".
Mais ensuite, la dispute s'est installée et ils ne purent plus être ensemble, sans raison. "Et ils ne purent résider ensemble", tout simplement.
[Chaaré Sim'ha]

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