Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Quand l'homme fera, et il vivra par eux." (A'harei Moth 18,5)

Le rav Soloveitchik a dit :
"Celui qui ne fait pas ce qui lui incombe et n'accomplit pas la volonté de D. ne vit pas, il est déjà mort.

Quand est-ce que l'homme est-il véritablement en "vie"?

Quand il mène ses jours selon la volonté de D. et se dirige ainsi vers le but pour lequel il a été créé. "

<-------->

-> "Que l’homme fera et par lesquelles il vivra"

Le rav Chakh (Bézot ani Botéa'h) enseigne :
Les gens ont l’habitude d’expliquer que de "se dévouer pour la sanctification du Nom de Hachem" consiste à mourir en martyre. Mais de ce verset, nous entendons que la Torah ne veut pas moins, et peut-être même plus, que l’homme "vive" pour sanctifier le Nom de Hachem.
La Torah accorde une grande valeur à la vie. Elle exige que l’homme vive en pratiquant les mitsvot, en toutes circonstances, même les plus difficiles, et non qu’il meure pour les pratiquer ...
La Torah veut que vous nous donnions pour elle, tous les jours de notre vie.
Voyez combien des gens qui sont prêts même à se faire tuer à la guerre ne peuvent pas résister au plus petit de leurs désirs. Alors que la Torah exige le contraire : que l’homme vive sa vie, mais en se dévouant pour les mitsvot.

Rabbi Akiva, dans ses derniers instants, au moment où on l’a mené à l’exécution et où l’on peignait sa chair avec des peignes de métal, prenait sur lui le joug du royaume des Cieux, en prolongeant le mot "e’had", jusqu’à ce que son âme sorte sur "e’had".
Un dévouement exceptionnel, au milieu des plus grande souffrances et en prenant sur lui le joug du Royaume des Cieux.

Mais le langage de cette guemara (Béra'hot 61b) semble mettre en valeur une idée totalement différente.
Il y est écrit : "Quand on mena Rabbi Akiva à l’exécution, c’était le moment du Shéma, on peignait sa chair avec des peignes de métal, et il prenait sur lui le joug du royaume des Cieux".
Cela veut dire qu’exactement à ce moment-là était arrivé le moment de la mitsva de dire le Shéma, c’est pourquoi il l’a fait.
Cela implique que la grandeur de Rabbi Akiva n’était pas de s’être livré au supplice pour sanctifier le Nom de Hachem, mais que même au moment où on le tuait, il n’a pas laissé passer une mitsva sans l’accomplir.
En effet, le devoir du juif est d’observer la Torah toute sa vie, même pendant des épreuves difficiles, et même à ses derniers instants, tant qu’il est encore vivant il doit accomplir les mitsvot.
Ne disons donc pas que Rabbi Akiva est mort par dévouement, mais qu’il a vécu dans le dévouement et a accompli les mitsvot avec dévouement, car c’est cela qu’ordonne la Torah.

" Toutes les souffrances qui arrivent aux juifs le sont car ils ne désirent pas ardemment la terre d'Israël"

[midrach Téhilim 17,1]

<--->

-> "L'unique objectif de toutes nos afflictions est de nous réveiller à retourner à notre sainte terre [d'Israël]."
[rabbi Yissa'har Shlomo Teichtal - Ein haBanim Sémé'ha]

-> Rabbi Yaakov Emden (le Yaavets - Siddour beit Yaakov) écrit que si le peuple juif traverse un exil aussi long, c'est une punition Divine pour les juifs pour leur faute monumentale : celle d'être indifférant à la terre d'Israël.
b'h, voir : https://todahm.com/2018/05/30/6484

<------------------------->

-> "A chaque fois que les juifs en exil ressentent qu'ils vivent dans des demeures permanentes, c'est un signe certain que des malheurs leur arriveront.
Par la colère et la haine, ils vont bientôt apprendre qu'ils ne sont que des invités non désirables dans les terres des non-juifs."
[Rav 'Haïm de Kosov]

<------------------------->

-> Nous allons voir b'h 2 illustrations de cela :

1°/ Rabbi Bounim de Peshischa dit qu'il y a 2 moyens de faire bouger un animal : soit en l'appelant verbalement, soit en le frappant (plus ou moins fortement).
Il demande : "Ne devons-nous pas tenir compte de l'appel de Hachem pour la terre d'Israël, et ne pas attendre jusqu'à ce qu'Il en vienne à nous frapper avec Son bâton?"

Le Méchéch Chochma (paracha Bé'houkotaï) a écrit 40 ans avant la 2e guerre mondiale :
"Il arrivera un jour où les juifs de Berlin penseront qu’ils vivent à Jérusalem.
A ce moment, il y aura des horreurs indescriptibles."

Il enseigne que cette attitude va amener une puissante tempête, une qui va les détacher de leurs racines, les posant parmi d'autres gens, dans une répétition de l'histoire juive, jusqu'à ce que les juifs réalisent que c'est uniquement la terre d'Israël qui est l'endroit où ils pourront trouver du repos.

[Hachem désire que nous venons résider en Israël.
Il nous accorde de longues périodes de calme, ainsi qu'un exil confortable (comme une magnifique salle d'attente, de transit!), nous appelant et attendant constamment notre retour en Israël.
Lorsque nous oublions que nous sommes en exil (c'est beau, c'est confortable, agréable, ...), alors Il est obligé de nous "taper" pour que nous bougeons en Israël ... ]

<----------->

2°/ Durant la période des croisades (1095-1291), beaucoup de juifs ont été tués dans les villes allemandes de Worms, de Mayence et de Spire.
Chacune de ces villes a subi de terribles tragédies, mais c'est à Worms, que les souffrances ont été les plus importantes.

Rav Yé'hiel Halperin (Séder haDorot) fait remarquer que Worms est une des communautés les plus anciennes en dehors d’Israël, et elle a commencé par se développer lorsqu'un groupe de juifs s’y est installé après la destruction du 1er Temple.

Lorsqu'on a annoncé à cette communauté, que le 2e Temple allait être reconstruit, leur réponse a été : "Vous restez où vous êtes dans la grande Jérusalem, pendant que nous restons ici dans notre petite Jérusalem".
Ils en sont arrivés à oublier où se situe leur véritable maison.

Rachi (guémara Kidouchin 69b) rapporte qu'à cette époque c'est seulement les pauvres et les opprimés qui sont allés en Israël avec Ezra haSofer.
Les autres ont préféré garder leur richesse, leur position sociale et autres avantages.

Selon le 'Hovot Yaïr (Rabbi Yaïr Bacharach), Rabbi Zeira était très peiné de constater qu'autant de juifs restaient en Babylonie (après y avoir été exilés) plutôt que d'aller en Israël avec Ezra haSofer, les appelant : "les Babyloniens fous" (guémara Beitsa 16a), car si les juifs étaient allés en Israël, il y aurait eu une délivrance définitive (la guéoula).

<--------------->

-> b'h, voir également : https://todahm.com/2016/11/04/diaspora-construction-permanente

"Il n'y a pas de bénédiction dans une propriété que l'on possède en dehors d'Israël (èn baém béra'ha), mais cependant lorsque tu retourneras dans la terre de tes ancêtres, Je (Hachem) serais avec toi"

[midrach Béréchit rabba 74,1 - paroles de Rech Lakich ]

<---------------------->

-> "Celui qui construit une maison [permanente] afin d'agrandir son domicile en dehors d'Israël, sans avoir une pensée de revenir en Israël ... ne sera pas protégé du danger chez lui, car par cela il étend son séjour en dehors d'Israël."
[le 'Hatam Sofer - dans ses téchouvot sur Yoré Déa 138]

-> Le Chla haKadoch déplorait le fait que les riches construisaient de luxueuses maisons permanentes dans une terre impure (en dehors d'Israël), rendant apparent le fait qu'ils avaient complètement oublié la venue de la guéoula.

[Le Chla écrit : "Si Hachem t'a donné de la richesse, construit une demeure modeste répondant à tes besoins essentiels, mais pas plus"]

"Il vaut mieux habiter dans les déserts de la terre d'Israël que dans les palaces en dehors d'Israël"

[Avraham Avinou - midrach Béréchit rabba 39,8]

<--->

-> "On doit toujours habiter en terre d'Israël, même dans une ville où la plupart des gens sont idolâtres, et non en dehors, même dans une ville à majorité juive, car quiconque vit en terre d'Israël est semblable à quelqu'un qui a un D., et quiconque vit ailleurs est semblable à quelqu'un qui n'a pas de D."
[guémara Kétoubot 110b]

<--->

-> "Mieux vaut un morceau de pain sec mangé en paix, qu'une maison pleine de festins accompagnés de disputes" (Michlé 17,1)

Le midrach (Yalkout Chimoni 2,956) commente :
- "Mieux vaut un morceau de pain sec mangé en paix" = rabbi Yo'hanan a dit : Cela désigne la terre d'Israël, car même si une personne mange du pain sec et du sel quotidiennement en demeurant en terre d'Israël, elle est assurée d'obtenir une part dans le monde futur.
- "qu'une maison pleine de festins accompagnés de disputes" = cela désigne ce qui est hors d'Israël ('houts laarets), qui est plein de violence et de vol."

-> "Il est plus grand d'être un simple ouvrier en Israël que d'être un rabbin en dehors d'Israël"

[Rabbi Yossef 'Haïm Sonnenfeld - rapporté par rabbi Hillel Danziger]

<--------------------->

-> "Toute personne qui a les moyens de venir vivre en Israël et ne le fait pas, devra rendre des comptes pour cela au Ciel"

[Rabbi Yossef 'Haïm Sonnenfeld]

"Hachem nous aime plus qu'aucun père ne pourrait aimer son fils.
Ainsi, nous ne devons pas nous lamenter excessivement sur nos douleurs, car tout ce qui nous arrive est dans notre meilleur intérêt.

Nous ne pouvons pas toujours comprendre les plans de Hachem, mais nous devons avoir confiance en Lui, tout comme un enfant a confiance en son père, et ce même s'il ne comprend pas ses décisions."

[le Ibn Ezra - Réé 14,1]

<---------------------->

-> Dans le Shéma, nous déclarons : "Hachem Elokénou, Hachem é'had" (שְׁמַע יִשְׂרָאֵל יְהוָה אֱלֹהֵינוּ יְהוָה אֶחָֽד).

Hachem (יְהוָה) représente le nom de D. dans Son attribut de miséricorde, et Elokénou (אֱלֹהֵינוּ) est celui dans Sa justice.

En apparence, il y a : "Hachem Elokénou" (la miséricorde et la justice), mais en réalité : "Hachem est l'Unique" (tout n'est que miséricorde).
C'est ce que nous déclarons au début du Shéma.

Selon le Rabbi de Klausenbourg, nous nous couvrons les yeux à la lecture de ce passage, afin de cacher l'apparence extérieure des événements qui peut sembler très difficile, pour mieux exprimer notre certitude que : "Tout ce que fait Hachem c'est pour le bien" [Rabbi Akiva - guémara Béra'hot 60b].

Avoir de l’enthousiasme pour bénéficier de l’aide d’Hachem

+ Avoir de l'enthousiasme pour recevoir l'aide d'Hachem :

-> La Torah a été donnée par l’intermédiaire de trois éléments : le feu, l'eau et le désert.
De même que ces trois éléments sont gratuits, de même la Torah est gratuite et appartient à celui qui la désire.
[midrach Bamidbar rabba 1,7 ]

-> Le Sfat Emet nous dit que le feu a pour particularité de tendre vers le haut. Il est allumé en bas et s’élève vers les hauteurs.
A l’inverse, l’eau est un élément qui descend du haut vers le bas, du ciel vers la terre, comme la pluie.
Enfin le désert, est un élément statique, constitué de sable.

Nous avons donc ici l’enseignement suivant : pour acquérir la Torah, il faut posséder le feu. C’est-à-dire l’enthousiasme et la joie.
Cet enthousiasme a son point de départ sur terre, il naît en l’homme et va s’élever très haut, vers le Créateur.
Indispensable, cet élan ne suffit pas toujours à s’élever. Il lui faut une aide du Ciel. Cette aide d'Hachem est représentée par l’eau. Elle sera uniquement accordée en réponse à l’enthousiasme de l’homme.
L'eau représente l’humilité. C’est seulement vers celui qui a conscience de sa condition et de ses lacunes que l’eau pourra se répandre. Comme on le sait, cette eau ne restera pas au point culminant, mais descendra vers le point le plus bas.
L’homme doit donc être enthousiaste ; mais ce feu intérieur ne doit pas se conjuguer avec l’orgueil. Plus on est humble, plus Hachem nous enverra son aide, à l’instar de Moché et du mont Sinaï.

La 3e condition pour recevoir la Torah : prendre de la distance avec la matière. Cette distance, ce décalage, c’est le symbole du désert. Celui-ci représente la capacité de se défaire de tout ce qui fait écran entre nous et D. : c’est se séparer du matériel.
Ainsi, c’est uniquement par ces trois éléments que la Torah fut donnée jadis et c’est par leur intermédiaire que nous pouvons nous préparer au mieux au jour de Shavouot.

"Là [Hachem] lui donna un décret et une loi, et là, Il le mit à l'épreuve" (Béchala'h 15,25).
Ici Hachem enseigna à Moché que l'homme observant les mitsvot n'est plus soumis aux lois naturelles.
S'il se conforme à la Torah, il est capable de transcender la loi de la nature.
[Méam Loez - Pirké Avot - Introduction]

Notre yétser ara = une abeille

+++ Notre yétser ara = une abeille :

"Qu’ils m’entourent comme des abeilles" (Téhilim 118,12)

-> Le midrach commente que le verset dit spécifiquement que l'ennemi est comme des "abeilles" et non comme des "guêpes", car si l'abeille peut piquer, elle produit aussi du miel.

Chacun d'entre nous a un partenaire proche qui l'accompagne du jour de sa naissance jusqu'à sa mort : son yétser ara.
Une personne peut être prudente et rester sur ses gardes face au yétser, alors que va faire le yétser ara?
Il le laisse seul, et l'aide même à faire la prière, à étudier et à faire les mitsvot. La personne est heureuse et baisse sa garde.

Mais si on y réfléchit et considère tout ce qui nous est arrivé depuis notre naissance jusqu'à aujourd'hui, on serait choqué de voir tout ce que notre yétser (sous couvert d'être notre partenaire, une aide spirituelle) nous a volé : tout le temps perdu dans des choses vides, toutes les paroles inutiles, voire interdites, ...
Notre ennemi (le yétser ara) est comparé à une abeille. Aucune quantité de miel ne suffit à compenser la douleur de ses piqûres.
[sous couvert de vouloir notre bien spirituel (il nous offre en cadeau du miel), en réalité il fait en sorte qu'on y perde beaucoup plus (ce sera des piqûres de douleur après notre mort, en constatant la réalité de tout ce qu'il a pu nous faire passer à côté, en anesthésiant notre spiritualité par des cuillères de miel de temps en temps!). ]
['Hafets 'Haïm - Za'hor léMyriam - chap.17 ]

Pourquoi le yétser ara est-il qualifié de « fou » ?

+ Pourquoi le yétser ara est-il qualifié de "fou" :

-> Le 'Hafets 'Haïm se réfère au verset qui décrit le yétser ara comme "un roi vieux et fou" (mélé'h zaken ou'hssil - Kohélet 4,13), et demande : "Pourquoi l'appelle-t-on 'fou' ? Est-il vraiment un imbécile?" [ex: il s'est tellement identifier et appuyer sur nos faiblesses]

Pas nécessairement. En fait, il est très rusé et astucieux. Le qualificatif de "fou" fait référence à son métier. Tout comme un cordonnier fabrique des chaussures, le yétser ara est appelé "fou" parce que son métier consiste à aveugler les gens et à en faire des imbéciles!
[en effet : "une personne ne faute pas à moins qu'un esprit de folie ne pénètre en elle" (guémara Sotah 2a) ]
[Si'hot hé'Hafets 'Haïm - vol.2, p. 62]