Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"La parure de la sagesse, c'est la modestie."

[Dérekh Erets Zouta 5]

"J'ai créé le mauvais penchant et J'ai créé la Torah comme remède ; si vous étudiez la Torah, vous ne serez pas livrés dans ses mains."

[guémara Kidouchin 30b]

=> Puisque D., qui a créé le mauvais penchant, atteste que l'étude est le seul remède efficace, il serait vain d'en chercher un autre.

Rabbi Il'aye dit : "Tu peux reconnaître la vraie nature d’une personne par 3 choses :
-> sa boisson (כוס - koss - coupe de vin) [à quel point son esprit est sous contrôle lorsqu’il boit – Rachi] ;
-> sa poche (כיס - kiss - bourse d'argent) [son intégrité dans le commerce – Rachi] ;
-> et sa colère (כעס - kaas - colère) [qu’il n’est pas extrêmement exigeant, et qu’il n’est pas contrarié par des choses qui énervent la plupart des gens – Rachi.] "
Certains ajoutent : et par son rire.

[guémara Erouvin 65b]

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-> Le Ben Ich 'Haï (Bénayahou) fait remarquer que les 3 signes : כוס et כיס et כעס commencent tous par la lettre כ (kaf) et se terminent tous par la lettre ס (samé'h) ; ces 2 lettres constituent le mot כס dont dérive le mot : כסוי (kissouï - dissimulé, caché).
Il s'agit d'une allusion au fait qu'à travers ces 3 choses, nous pouvons révéler un trait caché de l'homme.

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-> En général, un homme craint le regard d'autrui, et son esprit ainsi que sa nature profonde et ses vertus (ou ses défauts) sont cachés à son prochain.
C'est pourquoi, rabbi Il'aye vient donner 3 signes indubitables : ses réactions au vin, à l'argent et à la colère permettent de savoir quelle est la véritable nature de cet homme et s'il est doté de bonnes qualité ou non.
Même si un homme parait convenable à nos yeux, sans l'avoir testé sur ces 3 signes ou tout au moins sur l'un d'eux, notre jugement peut être erroné, car il ne faut pas se fier aux apparences.
Ces signes révélateurs seront les témoins fiables de l'essence de l'homme et de son niveau.
['Hidouché Méiri]

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-> En buvant du vin avec un homme, même une seule fois, de par sa réaction au vin, on peut apprendre de lui autant que si on avait habité avec lui de nombreux jours.
[Yaavets - Pirké Avot 2,12]

[Par exemple le 'Hidouché Méïri écrit : Un homme convenable ne boit du vin qu'en petite quantité, juste ce qui est nécessaire pour renforcer sa santé et réjouir son cœur.]

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-> Sous l'effet de l'ébriété ou de la colère qui font perdre partiellement ou totalement le contrôle de soi-même, nos limitations sont affaiblies et dévoilent ainsi l'intériorité et la véritable nature.

-> Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou - tome5,p.93) enseigne :
La révélation de l'intériorité de l'homme par son argent s'explique ainsi.
L'avarice (la main lourde pour donner à autrui) est un défaut qui traduit un manque de confiance (bita'hon) en Hachem qui a pour conséquence le souci du lendemain.
Ce souci de la subsistance (parnassa) affaiblit aussi les limitations extérieures et révèle donc l'intériorité de l'homme.
Ainsi, par l'avarice, signe d'impiété ; ou par la générosité, signe de piété, nous pouvons reconnaître l'intériorité de l'homme.

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=> A quoi les 3 signes font-ils allusions?

-> Le Maharcha enseigne :
Les bons comportements d'un homme se classent en 3 catégories : envers lui-même, envers son prochain et envers son Créateur.
Ainsi, les 3 signes sont liés respectivement à ces 3 catégories :
- 1°/ lorsqu'un homme boit du vin, il doit être vigilant pour ne pas s'enivrer afin de ne pas causer de dégâts et de dommages sur sa personne (en se blessant ou en se déshonorant par exemple) ; s'il y arrive, cela est utile et "bien" pour lui-même.
De plus, l'attirance au vin, qui est agréable au palais, révèle qu'il est attiré pour les plaisirs du corps.

- 2°/ lorsqu'un homme a une relation d'argent avec son prochain et se comporte honnêtement, sans profiter d'un rapport de force et sans léser son prochain, cela est utile et "bien" pour son prochain.
De plus, l'attirance à une aisance financière pour satisfaire largement ses besoins, qu'il ressent utile, peut l'entraîner à des transactions commerciales malhonnêtes.

- 3°/ lorsqu'un homme fait des efforts pour retenir sa colère, il est bien pour le Ciel, car le coléreux est "mauvais" pour le Ciel, et au cours de sa colère qui éclate, il est considéré comme idolâtre.
De plus, la tendance à maîtriser sa colère qu'il retient est une preuve que cet homme est attiré par le "bien", car le coléreux considéré comme un idolâtre durant sa colère s'appelle mauvais (ra), ce qui est le contraire de bien (tov).

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=> Comment comprendre : "La personnalité de l'homme se révèle par son rire"?

-> "Il est interdit à l'homme d'emplir sa bouche de rires dans ce monde-ci"
[rabbi Yo'hanan bar Yo'haï - guémara Béra'hot 31a]

Cette interdiction est motivée par le deuil due à l'exil du peuple juif, d'après certains décisionnaires.
Mais pour d'autres, le motif est que par les rires excessifs, l'homme ne se maîtrise plus et s'habitue à transgresser et à détacher son esprit de la volonté d'Hachem.

Ainsi, si un homme rit excessivement, non seulement il transgresse l'interdit cité par rabbi Yo'hanan, mais de plus c'est un signe révélateur de stupidité, surtout lorsque ces rires s'accompagnent d'éclats de voix intenses.
Par contre, celui qui rit modérément, sans "remplir sa bouche" de rires et sans éclats de voix, révèle son bon niveau d'intériorité.
[Aggadot Yaavéts]

"Les Anciens, qui accordaient une valeur primordiale à l'étude de la Torah et une importance secondaire à leurs activités professionnelles, réussissaient dans les 2 domaines.

Mais les dernières générations, qui accordent une importance primordiale à leurs activités professionnelles et une importance secondaire à l'étude, ne connaissent pas la réussite."

[guémara Béra'hot 35b]

Nos Sages disent aussi : "Si tu as négligé la Torah, tu auras de nombreuses raisons de la négliger." (Pirké Avot 4,10)

"Le fardeau est adapté au chameau"

[guémara Kétoubot 67a]

=> Plus le chameau est robuste et plus son propriétaire le charge.
D. agit ainsi à notre égard ...

"La conclusion après tout ce qui a été entendu est que tu dois craindre D. et observer Ses commandements, car c’est tout ce que l’homme est." (Kohélét 12 ;13)

La guémara (Shabbath 30b) interprète ce verset comme signifiant que l’univers en entier a été créé uniquement pour celui qui accomplit la volonté de D.

Il peut paraître présomptueux d’affirmer que l’univers en son entier, avec ses galaxies grandes de milliards d’années-lumière et ses innombrables étoiles, soit entièrement créé pour un minuscule être humain dont la présence physique dans ce vaste univers est plus que négligeable.
C’est pourtant précisément ce qu’enseigne le judaïsme.

Dès lors que l’on accepte l’existence d’un D. infini, toute dimension devient dénuée de sens .
[Dans le rapport à l’infini, il n’existe aucune différence entre un millimicron et un milliard d’années-lumière.]

=> Nous devons apprécier cette importance et nous montrer à la hauteur de nos responsabilités.

(Au regard de l'infinie complexité de ce que D. nous met à notre disposition (corps humain, monde environnant), c'est que l'on peut faire de grandes choses avec.

bé'hém'la raba émounaté'ha = grande est la confiance que D. a en nous => Tâchons de ne pas le décevoir, d'être à la hauteur!)

"Se mettre au service d'un maître est plus grand que l'étude [de sa Torah]"

[guémara Béra'hot (7b) - paroles de Rabbi Yo'hanan au nom de Rabbi Chimon bar Yo'haï]

-> Le Maarcha commente ce passage en expliquant que voir son maître agir, c'est apprendre comment accomplir la loi, par contre étudier avec lui c'est discuter de nombreuses lois qui n'ont pas forcément d'incidences pratiques.

-> Le Maharal explique que par ce service des sages, on se lie au sage et on reçoit de lui sa Torah.

-> Le pirké avot (6,6) cite le fait de servir des Sages parmi les 48 vertus permettant d'acquérir la Torah.

De plus, le priké avot (1,4) de dire : "Yossé ben Yoézer,homme de Tsérada, disait : "que ta maison soit une maison de réunion pour les sages, attache-toi à la poussière de leurs pieds et bois avec soif leurs paroles."

-> Rachi rapporte sur le fait de "s'attacher à la poussière de leurs pieds", qu'à l'époque, les élèves vivaient auprès de leurs maîtres comme des serviteurs, apprenant autant par leur comportement que par leur enseignement.

-> Le rav 'Haïm Shmoulevits de nous dire : "Bien souvent celui qui a fréquenté les Sages décuple littéralement son potentiel et atteint des niveaux que l'étude seul ne permet pas de viser."

On peut citer l'exemple type du serviteur zélé, en la personne de Yéhochoua bin Noun.
Lorsque Moché Rabbénou est monté chercher la Torah, il a préféré se séparer du reste du peuple pendant 40 jours et 40 nuits et attendre le retour de son maître dans sa tente près du mont Sinaï.
Tout cela pour le servir sur le court chemin qui séparait le bas de la montagne du campement des Bnei Israël.
Plus d'un mois à patienter seul, loin des siens, pour pouvoir servir Moché sur quelques dizaines de mètres ...

"Sans la jalousie, le monde ne se maintiendrait pas car personne ne planterait de verger, nul homme ne prendrait épouse, et aucun individu ne construirait de maison."

[Midrach Cho'hèr Tov 37,1]

"Celui qui fait le bien autour de soi obtient une place à l'ombre de la présence Divine."

[Talmud de Jérusalem - Taanit 4]

"Sur l'ordre de D., ils camperont, sur l'ordre de D., ils partiront." (Béha'aloté'ha 9,20)

-> Le Chlah haKadoch nous dit que ce verset est porteur d'une règle morale.

Avant d'accomplir une action ou de se déplacer, que l'homme dise toujours : "avec l'aide de D.", ou "si D. le veut".

Par exemple, s'il s'apprête à se mettre en route, qu'il dise : "Je me dispose à voyager, avec l'aide de D., et j'ai l'intention de faire une halte à tel endroit, si D. le veut."

Son Nom se trouvera ainsi constamment sur ses lèvres, au moment où il conçoit son projet et lorsqu'il le met en application, pour chacun de ses actions.

-> Le Chla haKadoch de conclure : "En agissant ainsi, une personne internalisera et fixera dans son cœur les notions de base de la émouna, et cela amènera de la bénédiction dans sa vie."

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-> On doit faire attention à prier avant de faire quoi que ce soit, car plus on s’y prend tôt plus il est facile d’annuler un mauvais décret, comme l’ont dit les Sages : il faut toujours prier avant que le malheur arrive.
[rabbi Tsadok haCohen de Lublin - dans son Ressissé Laïla]

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-> Le Chla haKadoch enseigne également :
Les Sages ont dit que c’est cela la grandeur de Yossef dans la maison de Potiphar, ainsi qu’il est écrit : "Son maître vit que D. était avec lui".
Rachi explique que le Nom de Hachem était sans cesse dans sa bouche, car à chaque occasion il disait "avec l’aide de Hachem", "si Hachem le veut", c’est pourquoi il est dit ensuite "et dans tout ce qu’il fait, Hachem le fait réussir".

On en a une allusion dans le verset que nous disons dans la prière tous les matins : "Rabot Ma'hachavot Bélèv Ich Va'atsat Hachem Hi Takoum" (Nombreux sont les projets de l'homme ; ce que D. veut se réalisera - Michlé 19,21).
Le mot hi (הִיא) dans cette phrase, est formé des initiales de : "Im Yirtsé Hachem" (si Hachem le veut - אם ירצה השם).
Il faut donc s’efforcer d’avoir toujours le nom du Ciel à la bouche pour demander son aide.
Il y a un proverbe qui dit : "Sans Hachem, il est impossible de franchir le seuil de la porte, et avec Hachem, il est possible de traverser l'océan".

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-> b'h, divré Torah similaire : https://todahm.com/2021/11/07/33608

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-> Il est écrit : "Parfois la Nuée (qui planait au dessus du Michkan) ne restait qu’un certain nombre de jours sur le Tabernacle : Sur l’ordre d'Hachem ils (les Bné Israël) faisaient halte (עַל פִּי יְהוָה יַחֲנוּ), et sur l’ordre d'Hachem ils voyageaient(וְעַל פִּי יְהוָה יִסָּעוּ) (lorsque la Nuée s’élevait au dessus de la Tente)" (Béha'aloté'ha 9,20).

-> Du fait de leur attachement avec la Chékhina (al pi Hachem -עַל פִּי יְהוָה), les Bné Israël ressentaient un état de repos (ya'hanou - יַחֲנוּ), même durant leurs déplacements (yissa'ou - יִסָּעוּ). [Sfat Emet]

-> La Sainteté qui accompagnait les Bné Israël dans le désert était celle de la terre d'Israël. [Divré Yoël]

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+ "Sur l'ordre d'Hachem" : se reposer avec confiance en Hachem comme un bébé dans les bras de sa mère :

-> "Sur l'ordre d'Hachem ils campaient et sur l'ordre d'Hachem ils se déplaçaient" (Béha'aloté'ha 9,20)

-> La guémara (Shabbath 31b) déduit de ce verset de notre paracha une loi concernant l'interdit de détruire pendant Shabbath : n'est coupable de cette transgression que celui qui détruit dans le but de reconstruire au même endroit.
=> Dès lors, une question se pose : tous les travaux prohibés pendant le Shabbath sont déduits de ceux qui étaient nécessaire à la confection du Sanctuaire. Cela étant, comment l'interdit de détruire est-il conditionné par l'exigence de reconstruire au même endroit, alors que le sanctuaire était systématiquement démonté pour être reconstruit à un endroit différent (lors du périple des Bné Israël dans le désert)?
La Guémara elle-même répond à cette contradiction apparente en disant : c'est différent (en ce qui concerne le Sanctuaire). Dans la mesure où il est écrit "Sur l'ordre d'Hachem ils campaient et sur l'ordre d'Hachem ils se déplaçaient", cela est considéré comme s'ils le démontaient dans le but de le reconstruire au même endroit.

-> Le rav 'Haïm Chmoulévitch (Si'hot Moussar 5773) explique la signification profonde de cette réponse de la manière suivante : les Bné Israël ne se déplaçant dans le désert que sur l'ordre d'Hachem et se reposant exclusivement sur Lui pour les protéger de tout danger (serpents, scorpions, ...) avec une confiance totale, ils étaient donc comme placés "dans les mains d'Hachem" tant lors de leurs stationnements que lors de leurs déplacements.
Dès lors, leur périple dans le désert n'était pas considéré comme un changement d'étape systématique (de Ramsès à Souccot, de Souccot à Etam, ...) puisqu'ils se sentaient en permanence au même endroit du début à la fin : à l'ombre du Créateur. De cette manière, toutes les étapes géographiques sont secondaires et il ne reste plus qu'un seul et long périple sous les ailes de la Protection Divine.
Ainsi, la reconstruction et le démontage du Sanctuaire (symbolisant cette Providence) étaient constamment considérés comme effectués au même endroit, car si lors de l'étape précédente, ils étaient sous les ailes du Très-Haut, il en était de même lors de l'étape suivante.

Cette idée trouve son illustration dans la parabole suivante : un homme est en chemin pour un long voyage.
Parfois sur sa route, les gens lui demandent : "Où avez-vous établi votre gîte?", question à laquelle il répond : "Je me trouve actuellement à tel endroit".
Plus tard, il apportera une réponse différente à la même question, puisqu'il aura progressé dans son itinéraire. En revanche, si l'on posait une question semblable à propos du nouveau-né qui se tient dans les bras de sa mère, on y répondrait systématiquement : "Il est dans les bras de sa mère", quel que soit l'endroit où se trouve cette dernière.

Il en est de même de celui qui place sa confiance uniquement en Hachem dans Lequel il trouve refuge et espoir. Où qu’il soit, il se sentira "dans les bras d'Hachem".
Cet enseignement constitue une leçon valable pour toutes les générations : la meilleure façon de servir Hachem est de se placer systématiquement sous Sa Protection sans imaginer le moins du monde que nous sommes aussi dans les mains de celui qui nous aide par exemple à obtenir un prêt, à trouver un bon parti pour notre fils ou fait jouer ses relations en notre faveur.
Au contraire, nous sommes (si l'on peut dire) dans les deux mains d'Hachem, notre Père bienveillant.

-> Le Rambam (Guide des égarés 3ème partie, chap. 51) écrit à ce sujet :
"Lorsque l'homme se libèrera de toute pensée autre que celle concernant le Très-Haut, il ressentira la joie intense que procure une émouna solide et il est impossible qu'il arrive à cette personne le moindre dommage car il réside avec Hachem et Hachem réside avec lui. C'est seulement s'il détourne sa pensée de Lui qu'il se détachera par cela d'Hachem et qu'Hachem se détachera de lui, l'exposant ainsi à l'influence du mal qui pourra alors l'atteindre ...
Tu comprends donc que la raison pour laquelle certaines personnes sont en proie à tous les maux est qu'ils se détachent d'Hachem car celui qui (en revanche) vit constamment avec Hachem ne sera jamais atteint par le mal".

-> Ce sont des paroles pratiquement semblables à celles-ci qui constituent la (célèbre) formule de Rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 3, 12) qui suit :
"Il existe un remède extraordinaire pour repousser et annuler tous les décrets rigoureux et afin que les volontés extérieures ne puissent avoir d'influence sur nous ni même nous faire le moindre mal : lorsque l'homme enracinera dans son coeur qu'Hachem est le D. véritable et qu'il n'existe en dehors de Lui aucune autre force dans le monde, que tous les mondes ne sont remplis que de Son Unicité à l'état pur, en annulant entièrement dans son coeur sans plus s'en soucier le moins du monde toute autre force ou volonté existante et en soumettant entièrement et uniquement sa pensée au D. unique, Hachem l'exaucera alors en réduisant à néant toutes les forces et volontés extérieures du monde afin qu'elles n'aient aucune influence sur lui".