Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Lorsqu'un juif se délecte pendant Shabbath, D. se réjouit comme un père qui voit son fils manger avec plaisir.

[rav Dov Ber de Mézéritch]

"Hachem bénit le 7e jour et Il le sanctifia" (Béréchit 2,3)

-> Le 'Hafets 'Haïm explique :
Combien absurdes sont ces hommes peu confiants en Hachem, qui tardent à faire entrer le Shabbath et qui s'empressent de le faire sortir!
La subsistance de l'homme, pendant les 6 jours de la semaine, est tributaire de la malédiction proférée à Adam : "A la sueur de ton front, tu mangeras ton pain".
Or seul le Shabbath ne fut pas concerné par cette malédiction, et Hachem en personne bénit ce jour et le sanctifia ...

Une personne avisée comprend qu'elle a tout intérêt à avancer l'entrée du Shabbath, afin de bénéficier au plus tôt de sa bénédiction ; elle tardera également à le faire sortir pour retarder le plus possible l'heure où resurgit la malédiction des 6 jours de la semaine.
Heureux qui mérite de percevoir les choses sous cet angle, et qui s'efforce de prolonger la période où règne la bénédiction Divine, qui imprègne toutes les personnes respectueuses du Shabbath.

"Celui qui rend le Shabbath un délice voit les vœux de son cœur exaucés."
[rav Yéhouda au nom de Rav – guémara Shabbath 118b]

-> Le Maharal ('Hidouché Haggadot) commente
Shabbath est comparable au cœur d'une personne.
De même que le cœur déverse le sang dans tous les organes, de même le Shabbath insuffle de la sainteté (kédoucha) dans tous les jours de la semaine.

De même que le cœur est situé au milieu du corps humain, de même la guémara (Pessa'him 106a) dit que la semaine est divisée afin que le Shabbath en soit considéré comme la moitié, avec 3 jours avant (mercredi, jeudi, vendredi) et 3 jours après (dimanche, lundi et mardi) ...
[en ce sens, nous pouvons commencer à souhaiter "shabbath shalom" à partir du mercredi!]

Le cœur est le "roi" sur tous les autres membres d'une personne, et le Shabbath est la "reine" sur les autres jours de la semaine.

[Shabbath est comparé à une reine, comme par exemple
- dans la fin du lékha dodi, nous disons : shabbath malkéta (Reine du Chabbat) ;
- ou bien le nom du repas de fin : le mélavé malka - l'accompagnement de la reine [qui part]) ]

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-> b'h, voir également son commentaire suivant : https://todahm.com/2016/10/18/4856

[Même] s'ils ont eu une maison/foyer paisible pendant la semaine, lorsque Shabbath arrive ils doivent se couvrir l'un l'autre de mots agréables et de davantage d'amour.

[Tikouné Zohar - p.64b]

Rav Hamnouna a dit : "Quiconque récite dans sa prière, la veille de Shabbath, le paragraphe: "Vayé'houlou : ainsi furent terminés (les cieux et la terre) ...", sera considéré comme l'associé de Hachem dans l'oeuvre de la Création."

[guémara Shabbath 119b]

-> Il existe une allusion au fait que l'expression : "vayé'houlou" (écrite dans la Torah : וַיְכֻלּוּ - ils terminèrent) concernent Hachem et son associé : l'homme qui prie (donc qui témoigne) vendredi soir.
En effet, la guématria du mot : וַיְכֻלּוּ est de 72, soit la même que la somme du Nom Divin : יהוה (soit 26) et de celle de l'homme : אדם (adam - 45), à qui il faut ajouter 1 pour l'ensemble (le kollel), soit : 72 (26+45+1).
[Ben Ich 'Haï]

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=> "vayé'houlou" = témoigne de la Création du monde?

-> D'après certains, le passage de "vayé'houlou" doit être lu debout et à haute voix, car il s'agit de témoigner que c'est Hachem qui a façonné ce monde à partir du néant.
Or, d'après la guémara (Chévouot 30b), tout témoignage doit se faire en position debout.
[Tour - Or ha'Haïm 268]

-> Le Maharcha enseigne :
En récitant le passage qui commence par "vayé'houlou", à l'entrée de Shabbath, l'homme témoigne en cela que Hachem a créé le monde.
Par ce témoignage, il est considéré comme associé à Hachem dans la Création, car le but du Shabbath, instauré par la Torah, est de témoigner que Hachem a créé le monde. En effet, sans ce témoignage, l'oeuvre de Hachem risquerait d'être ignorée.

De plus, c'est par la Parole que Hachem a créé le monde et l'homme s'est associé à cette Création par sa parole de témoignage. Ainsi, le pouvoir de la parole, confié à l'homme, a pu "associer" Hachem et l'homme.

-> Alors que chaque jour d'une semaine (excepté le Shabbath) est distinct d'un jour d'une autre semaine, tous les Shabbath de l'année sont attachés l'un à l'autre et forment une unité.
En effet, tous les Shabbath ont un but commun : montrer qu'Hachem a créé le monde en 6 jours et a sanctifié le 7e jour par le repos Shabbath.
[Maharal - 'Hidouché Aggadot]

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=> Est-il possible qu'un homme (limité) soit l'associé d'Hachem (Infini) dans la Création?

-> Le Kol Bo (35) explique :
Il est certain que l'intention de rav Hamnouna n'est pas de dire que Hachem et l'homme qui prie "vayé'houlou" sont considérés comme de véritables associés de l'oeuvre de la Création, car ce serait un déshonneur pour Hachem qui était le Seul à créer le monde.
L'intention de rav Hamnouna est donc de dire que cet homme, qui proclame son témoigne de "vayé'houlou", à l'entrée de chaque Shabbath, croit d'une foi profonde et inébranlable que c'est Hachem qui a réalisé l'oeuvre de la Création et il vient témoigner de ce fait, comme s'il avait vu la Création du monde de ses propres yeux, donc comme s'il était associé à cette oeuvre originelle.

-> Le Ben Ich 'Haï écrit :
Un homme peut proclamer "vayé'houlou" et être associé à l'oeuvre de la Création sans porter atteinte à l'honneur d'Hachem. [en mettant les 2 sur un même plan!]
En effet, Hachem a créé le 7e jour de Shabbath d'une durée de 24 heures de sainteté (kédoucha) et de tranquillité (ménou'ha). Mais l'homme, qui reçoit le Shabbath 20 ou 40 minutes avant le coucher du soleil (et qui prolonge le Shabbath à sa sortie), crée lui-même un "nouveau" Shabbath avec la même sainteté et la même tranquillité prises sur un temps profane.

Donc cet comme devient l'associé de Hachem dans l'oeuvre de la Création, car comme Lui il a "créé" un nouveau Shabbath qui s'ajoute au Shabbath de 24 heures d'Hachem.

Le Shabbath est saint, entièrement voué à Hachem, et avoir des préoccupations sur le plan matériel et profane transforme ce saint des Saints (kodéch kodachim) que représente le Shabbath en un jour profane ('hol) : il faut respirer à "pleins poumons" l'atmosphère de Shabbath.

[Taz - guémara Shabbath 150b]

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[on a tendance à se gâcher, à ne pas apprécier pleinement le moment présent (ici le Shabbath) à cause de nos soucis liés au futur, alors qu'ils ne dépendent pas de nous et sont entièrement entre les "Mains" de papa Hachem.

Par ailleurs, le Shabbath est un aperçu du monde futur. Or, dans le monde futur nous nous rendrons compte que tout n'est que pour notre bien. Ainsi, à Shabbath nous devons tendre vers la vision du monde futur qui est purement spirituelle et que tout (sans exception) n'est que pour notre bien!]

Min’ha de Shabbath

+ Min'ha de Shabbath :

-> "Ses joues sont comme un parterre d'aromates" (Chir haChirim 5,13)
Rabbi Yéhochoua ben Lévi explique : "chacune des 10 Paroles [contenue dans les Tables de la Loi] prononcées par Hachem a rempli le monde entier de parfum."

Mais puisque le monde est rempli de parfum, grâce à la 1ere Parole, l'odeur due à la 2e Parole où va-t-elle (comment la reconnaître)?
Hachem fit sortir un vent de Son trésor qui répandit au loin chaque parfum, un à un (vers le Gan Eden).
[guémara Shabbath 88b]

-> Le Imré Pin'has enseigne :
Après que chacun des 10 parfums, associés aux 10 Paroles, se soit répandu dans l'espace du monde, pour être transféré vers le Gan Eden afin d'être remplacé par le parfum de la Parole suivant, le parfum de la dernière Parole n'avait pas besoin de quitter ce monde, car il n'y a pas eu une 11e Parole.

Or, les 10 Paroles ont été prononcées le jour du don de la Torah qui était un jour de Shabbath.
=> C'est pourquoi, chaque Shabbath, à la dernière prière (celle de min'ha), le parfum associé à la dernière Parole, qui s'est maintenu dans le monde, revient et confère à cet instant le caractère privilégié de : "ét ratson" (moment favorable) pour l'acceptation de nos prières.

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+ Pourquoi Hachem a-t-il accompagné chaque Parole d'un parfum?

-> Les parfums symbolisent le plaisir spirituel dont profitera l'âme dans le monde à venir pour avoir accompli les mitsvot sur terre.
En effet, la guémara (Béra'hot 43b) dit : "C'est l'âme qui tire profit de l'odeur d'un bon parfum et non pas le corps."
Chacun de ces parfums sera transporté par un vent, qui symbolise la volonté d'Hachem, vers le Gan Eden où l'homme recevra sa plein récompense.
[Biour Aggadot Afiké Yam]

-> Dans la guémara (Yoma 76b), Rava dit : "sentir les aromates et les parfums réjouit la personne, ouvre son esprit et la rend clairvoyante."
Hachem a donc accompagné chaque Parole prononcé d'un parfum, qui s'est répandu afin que les enfants d'Israël ouvrent leur esprit et deviennent plus clairvoyants afin d'accéder au secret de chaque Parole qui contient une multitude de lois complexes.
[Ben Ich 'Haï]

-> Selon le Maharcha, ces différents parfums étaient nécessaires pour restaurer l'âme des enfants d'Israël qui tremblaient et défaillaient, impressionnés par les sons et le tremblement du mont Sinaï pendant le don de la Torah.

Nos Sages ont interdit 39 travaux, en rapport avec les 39 malédictions proférées à l'encontre de Adam et 'Hava, ce qui signifie que celui qui évite de faire ces 39 travaux durant Shabbath est sauvé de ces 39 malédictions.

[le Moharikash - Eré'h Lé'hem]

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-> "Microcosme de l’univers, le Michkan a pris forme au moyen des diverses sortes de "travaux" qui avaient abouti à l’émergence du monde lui-même.

[Il y a un lien entre les 39 travaux nécessaires à la construction du Michkan, et les 39 catégories de travaux créatifs interdits durant Shabbath.]
C’est pourquoi, en nous abstenant de ces 39 travaux pendant Shabbath, nous attestons de la création par D. de l’univers en 6 jours et de Sa cessation "de travail" de création pendant le 7e."
[rav Its'hak Eiziq 'Havèr]

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2020/03/23/12839

"N'allumez pas de feu dans toutes vos résidences le jour du Shabbath" (Vayakél 35,3)

-> Ce verset nous enseigne la leçon suivante :
Lorsqu'un homme commet une faute telle que la transgression du Shabbath, le feu de ce péché allume, au Guéhinam, un feu qui lui est destiné.
L'expression "vos résidences" désigne la demeure au Guéhinam du profanateur du Shabbath.

- "N'allumez pas de feu dans votre résidence de l'au-delà en transgressant le Shabbath!" nous recommande le verset.
- "Dans toutes vos résidences" = nous enseigne qu'il est permis d'allumer un feu dans le Temple et d'accomplir tout travail nécessaire au service. C'est seulement dans "vos résidences" personnelles qu'il est interdit d'allumer du feu.
- "N'allumez aucun feu" = signifie également qu'il est interdit d'infliger la peine de mort par brûlure le Shabbath, ainsi que les 3 autres peines de mort.

Dans ce verset, la Torah nous enseigne également l'interdiction de nous mettre en colère.
Un homme qui s'emporte souille son âme.
La Torah recommande : "N'allumez aucun feu" = le feu de la colère, dans une quelconque partie de votre corps.
Si un homme s'emporte, c'est comme s'il avait allumé le feu du Guéhinam le Shabbath.

Ce verset nous donne une leçon supplémentaire : il existe un feu qui s'étend et brûle tout sur son passage, il naît de la transgression du Shabbath.
"N'allumez aucun feu dans toutes vos résidences le jour du Shabbath" = ne provoquez pas de feu qui s'étendra partout chez vous!
Observez le Shabbath comme il convient. [Maharcha]
[Méam Loez]

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=> Pourquoi dois-ton particulièrement faire attention à la colère à Shabbath?

-> Le 'Hida répond qu'il est sûr que nous devons éviter la colère tout le temps, mais le fait d'être en colère à Shabbath produit des conséquences beaucoup plus nuisibles, comme l'indique l'avertissement de la Torah de ne pas allumer de feux "dans toutes vos résidences".
En effet, la colère à Shabbath a un effet destructeur beaucoup plus vaste, entraînant des préjudices "dans toutes vos résidences". [rien n'est épargné!]
C'est pour cela qu'il faut être particulièrement vigilant en ce jour de ne pas perdre son sang-froid.

=> La question demeure : pourquoi la colère est si sévère à Shabbath?

-> "Le Shabbath correspond à 1/60e du monde à venir" (guémara Béra'hot 57b).
Comme dans la cacherout, la quantité de 1/60e, est la mesure minimale permettant de ressentir quelque chose.
[le Shabbath est décrit comme : "mé'en olam aba" = un avant-goût du monde futur]

-> "Le Monde à venir n’est pas comme celui-ci.
Ici-bas, nous disons pour une bonne nouvelle : "Béni est le Bon, qui fait le bien!" (Barou’h atov véamétiv), et pour une mauvaise : "Béni est le Juge de vérité!" (Barou’h dayan aémet).
Tandis que dans le Monde à venir, nous ne dirons plus que : "Béni est le bon, qui fait le bien!""
[Rabbi A'ha bar 'Hanina - guémara Pessa’him 50a]
[ainsi même ce qui nous semble dans ce monde comme tragique, triste, sera de notre regard dans le monde à venir comme une source de joie, à l'image de nos moments actuellement joyeux.]

-> Il est dit à propos du monde à venir : "Hachem sera roi sur toute la terre ; en ce jour, Hachem sera un et unique sera son nom" (Zé'haria 14,9)
Bien sûr que Hachem est déjà actuellement Un. Cependant, dans notre monde, nous voyons une distinction entre ce qui est une bonne chose et une mauvaise chose. Dans le monde à Venir (celui de Vérité), il sera clair et évident que tout est causé par Hachem, uniquement pour notre bien.

-> Le rav Efraïm Zalman Margoliyot (le Beit Efraïm) dit que l'on s'énerve car l'on prend les choses trop à cœur avec une vision immédiate, alors que si l'on se projetterait par exemple un an plus tard, cela ne nous ferait alors pas grand chose (c'est déjà de l'histoire ancienne!).

Le rav Naftali Ropshitz avait une boîte à tabac, et à chaque fois qu'il était en colère il l'ouvrait et la refermait en y mettant dedans sa colère (n'y pensant plus du tout après). Par la suite, 2 heures plus tard, il venait rouvrir la boîte, et il récupérait sa colère en réalisant alors qu'il n'y avait pas vraiment de raison d'être en colère.
Telle est la nature de la colère, de se dissiper avec le temps. Ainsi, une technique efficace est de ne pas réagir tout de suite, mais de la laisser de côté (le temps nécessaire pour que notre feu interne d'égo blessé, soit passé).
C'est pourquoi dans le même ordre d'idée, l'Alter de Kelm avait un habit spécial pour la colère, et le temps qu'il fallait pour le mettre lui suffisait pour dissiper sa colère.

Le Séfer 'Hassidim rapporte l'histoire d'un homme qui sur son lit de mort a donné comme dernier conseil à son fils : d'atteindre 24h avant de réagir lorsqu'il se sent en colère.
[d'une certaine façon, on ne peut pas être en colère à Shabbath, car soit on doit encore attendre 24h, soit puisqu'on a l'obligation à Shabbath de considérer tout travail de la semaine comme terminé, alors on ne doit pas être en colère, puisque toute dispute doit être considérée comme terminée en ce jour!]

=> Avec ce que l'on vient de voir, on comprend la gravité de se mettre en colère à Shabbath.
En effet, toute l'essence de Shabbath est d'une certaine façon d'avoir la tête déjà dans le monde à venir. On doit avoir une perspective, un état d'esprit du monde futur, une vision depuis le monde de Vérité, depuis un endroit où nous avoir une image large des choses (pas momentanée, mais plutôt en dehors du temps, à l'image d'Hachem).
Nous devons donc spécialement en ce jour rester calmes, savoir regarder les choses en disant : "Béni est le Bon, qui fait le bien!".
[d'après un divré Torah du rabbi David Sutton]

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-> Le Kav haYachar (chap.86) cite le Zohar affirmant que lorsque les juifs reviennent de la synagogue le Shabbath, les anges chantent des louanges sur le peuple d'Israël, s'exclamant : "achré a'am chéka'ha lo".

[de même, le Aboudraham rapporte que certaines communautés ont l'habitude de réciter les versets : "achré a'am chéka'ha lo, achré a'am chéHachem Elokav", au moment où l'on sort le Séfer Torah de l'arche. ]

-> "Heureux le peuple qui jouit d’un tel sort" (Téhilim 144,15)
[achré a'am chéka'ha lo - littéralement : "Heureux le peuple à qui c’est comme cela"]
Le Toldot Yaakov Yossef commente ainsi : "Heureux est celui qui dit : "C’est comme cela"."
L’homme heureux est celui qui a de bonnes pensées, quelle que soit la manière dont Hachem se comporte avec lui, car il est convaincu que cela aussi provient d’Hachem.
Et il n’éprouve envers Lui aucun ressentiment du fait de sa situation.

=> Ce message est particulièrement pertinent pour Shabbath, qui est le moment où l'on doit renforcer en nous l'idée que "chéka'ha lo" (c'est comme cela!), que tout est précisément comme Hachem désire qu'il soit, et nous devons accepter toutes les situations avec calme et sans colère.

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+ Perdre son âme supplémentaire :

-> Durant Shabbath, nous sommes dotés d'une âme supplémentaire (néchama yétéra).
De plus, le midrach rapporte qu'un éclat particulier irradie notre visage pendant toute la durée du Shabbath.

Le Arizal enseigne que cette brillance a pour origine l'éclat du visage de Moché lorsqu'il est descendu du mont Sinaï pour la dernière fois.
La Torah décrit à quel point le visage de Moché brillait à sa descente, et la guémara (Shabbath 88a) explique que cet éclat provenait des "couronnes" des Bné Israël qui leur ont été reprises après la faute du Veau d'or, et elles ont alors été données à la place à Moché.
[avec la venue du machia'h, nous récupérerons définitivement ces couronnes, et également nos armures spirituelles protégeant contre les maladies, les souffrances et l'ange de la mort]

Le Arizal explique que chaque Shabbath, Moché nous donne un cadeau spécial : il nous retourne ces couronnes que nous avons dues lui abandonner suite à la faute du Veau d'or.
Et c'est pour cela que dans les prières de Shabbath nous disons : "yichma'h Moché bématnat 'helko" (chaque Shabbath, Moché se réjouit lorsqu'il donne au juif ce cadeau spécial [en nous rendant temporairement nos couronnes]).
Le Arizal enseigne que ces couronnes produisent une lueur unique qui brille sur nos visages pendant Shabbath.

-> En effet, le Baal haTourim fait remarquer que immédiatement après que la Torah rapporte la brillance du visage de Moché, elle relate que Moché a rassemblé les Bné Israël et il leur a transmis la mitsva d'observer le Shabbath, car en ce jour là nous acquérons une partie de la brillance spéciale de Moché.

-> "La destinée de celui qui se met en colère est de perte sa grandeur, même si cela lui avait été décrété."
[guémara Pessa'him 66b]
-> La sagesse et la prophétie quittent une personne lorsqu'elle devient orgueilleuse.
[guémara Pesa'him 66b]
La base de cela, est l'incident où Moché s'est mis en colère envers les officiers militaires du peuple juif, et en conséquence il a perdu une halakha.

Rabbi David Sutton ajoute :
La colère fait perdre de la sagesse, et ainsi la colère à Shabbath fait perdre notre âme supplémentaire ainsi que notre éclat spécial.
En effet, puisque notre éclat découle de l'augmentation de notre savoir et de notre compréhension qui nous est accordée à Shabbath, elle est donc perdue en conséquence de notre colère, qui conduit à nous faire perdre notre savoir.

[Par exemple, on peut citer :
-> Le Sforno (Chémot 20,11) explique la néchama yétéra comme l'acquisition d'une compréhension plus profonde, donnant lieu à un service plus intense de D.
-> Le Chita Mékoubétset (sur la guémara Beitsa 16a) décrit la néchama yétéra comme un esprit divin, planant au-dessus de nous le Shabbath.
Elle apporte à l'homme, depuis le Ciel, un surplus de flux de sainteté, ainsi que des prédispositions supplémentaires à l'étude de la Torah, et à sa compréhension.
-> Selon le Ma'ané Rakh (chap.14), une personne en colère : sa sainteté l'a abandonné, et il n'est plus soumis qu'à l'esprit d'impureté qui le domine.
-> selon nos Sages (guémara Sotah 4b) : "L’orgueilleux repousse les pieds de la présence divine. Hachem dit à son sujet : Moi et lui, nous ne pouvons demeurer ensemble!"

==> se mettre en colère à Shabbath c'est faire partir le surplus de divinité que nous recevons en ce jour, et par ricochet c'est se dispenser de recevoir toutes les bénédictions incroyables qui en découlent (Shabbath = mékor habéra'ha).]

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-> "Le midrach dit que la joie du Shabbath qu'aura un juif, amène une lumière spéciale, et son âme supplémentaire augmente son rayonnement à un niveau encore plus élevé"
[Yéfei Toar - Béréchit 11,2]

-> Le Zohar dit qu'une personne qui s'énerve est considérée comme si elle allumait les feux de l'enfer.
Une personne qui s'énerve pendant Shabbath fait partir l'âme supplémentaire qui réside en elle"
[Nichmat Yaakov]

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-> b'h, également sur ce verset : https://todahm.com/2014/02/23/1206-2

Lorsqu'un malade est en danger, c'est une mitsva que de transgresser le Shabbath pour le sauver.
Plus on déploie d'efforts pour enfreindre le Shabbath et sauver la vie du malade, plus on mérite de louanges.

Aller demander à un Rav si un acte est permis sera considéré, dans ce cas, comme une faute. Cela revient à commettre un crime, car le temps qu'on aille poser la question, le malade risque de mourir ou son état d'empirer.
La Torah dit que les mitsvot ont été données pour "vivre par eux" (Vayikra 18,5) = Hachem nous les a donnés en tant que source de vie, et non de mort.
[...]

Si le malade refuse de prendre un remède le Shabbath, il est considéré comme un "pieux imbécile" ('hassid choté).
S'il pense être récompensé dans le monde futur pour n'avoir pas transgressé le Shabbath, il se trompe lourdement. On considère qu'il se suicide, ce qui est une faute très grave pour laquelle il sera puni.
[Méam Loez - Vayakél 35,3]