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Chémini Atséret = un jour d’intimité avec Hachem

+++ Chémini Atséret = un jour d'intimité avec Hachem :

+ Pourquoi Chemini Atséret n'est-elle pas appelée une 'hag?

-> Le 'Hatam Sofer (drouch Souccot p.47), au nom du Rama MiPano, explique pourquoi le titre de 'hag est accordé à tous les Yamim Tovim à l'exception de Chemini Atséret.
Le mot חג ('hag), fait référence à un חוג ('houg - un cercle).
Un Yom Tov est appelé cercle, car il tourne autour de quelque chose. Le point focal du cercle de chaque Yom Tov est la mitsva de celui-ci.
Roch Hachana tourne autour du shofar, point focal de son cercle. Yom Kippour tourne autour de la mitsva des cinq interdits de la journée. Souccot tourne autour des 4 Espèces. Le point central de Pessa'h est la mitsva de la matsa. Shavouot tourne autour des Chté HaLe' hem, les deux miches de pain apportées en tant que korban.

Un seul Yom Tov ne tourne pas autour d'une mitsva : Chemini Atséret. Aucun objet n'est particulièrement utilisé à Chemini Atséret pour une mitsva spécifique à la fête.

Pour quelle raison? Pourquoi Chemini Atséret n'a-t-elle pas de mitsva à accomplir, un point focal autour duquel elle tourne?

La réponse est que le point focal de Chemini Atséret est Hachem. Chemini Atséret tourne autour de Hachem.
C'est comme si le Tout-Puissant nous disait de ne pas nous laisser distraire en accomplissant les mitsvot de la journée, car cela détournerait l'attention du véritable point central de la journée : Lui.

Nous pouvons également considérer tous les Yamim Tovim comme formant collectivement un seul cercle. Toutes les fêtes résident à la limite extérieure du cercle, le long du périmètre.
Ils entourent le centre même du cercle où se trouve Chemini Atséret. Avec cette compréhension, tous les Yamim Tovim constituent un 'houg, un cercle, autour du centre, autour de Chemini Atséret.

La mitsva de Chemini Atséret consiste à se réjouir personnellement avec Hachem, sans aucune distraction. Peu de korbanot, pas de mitsvot spécifiques. Juste nous et le Maître du monde en yi'houd (isolement), ensemble, ne faisant qu'un.

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-> Le Gaon de Vilna était connu pour être très joyeux tout au long du Yom Tov de Souccot.
A Chémini Atséret, le Gaon de Vilna était particulièrement exubérant. Sonniveau de joie ce jour-là dépassait celui de tous les jours de Souccot. Pourtant, cette période de fête est "zman sim'haténou" (moment de notre joie), mais c'est Chémini Atséret qui possède le plus haut niveau de joie.

Ainsi, Chémini Atséret est le seul jour où nous nous réjouissons juste avec Hachem, uniquement avec la Chékhina, sans même avoir besoin d'un objet destiné à être utilisé pour une mitsva du jour.

-> La guémara (Soucca 48a) commente "et vous serez complètement joyeux" (véayita akh saméa'h - Réé 16,15), comme signifiant que même la nuit de Chémini Atséret doit être incluse dans la mitsva de se réjouir.
Le Gaon de Vilna explique que le terme Akh (terme qui exclut) nous rappelle que jusqu'à ce point du Yom Tov de Souccot, il y avait de nombreuses mitsvot à accomplir : soucca, loulav, étrog, hadass, arava et Sim'hat Beit haChoéva.
Mais à présent, à Chemini Atséret, aucune de ces mitsvot ne s'applique plus. Seule la mitsva de joie demeure : akh saméa'h.

La mitsva de Chémini Atséret est la joie, se réjouir avec le Maître du monde Lui-même.

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+ Pourquoi y a-t-il moins de korbanot à Chémini Atséret? :

-> Tout au long de Souccot, les Cohanim sacrifiaient quotidiennement 14 moutons. En sept jours, cela représente un total de 98 moutons; c'était kenégued, en contrepoint des 98 malédictions (klalot), prononcées à Har Eval (voir Devarim Chap.27-28).
Il y avait aussi 70 bœufs sacrifiés lors du Yom Tov de Souccot, kenégued les 70 nations du monde. Mais à Chemini Atséret, seuls un bœuf et un bélier étaient apportés comme korbanot.

Le midrach Tan'houma (Pin'has) propose une explication permettant de comprendre pourquoi les korbanot de Chemini Atséret sont bien moins nombreux que les offrandes apportées les jours précédents de Souccot.
Hachem informe en fait les Bné Israël qu'au cours des sept jours précédents, ils ont sacrifié soixante-dix bœufs au nom de toutes les nations du monde. À présent, affirme Hachem, il est temps d'apporter un korban pour vous, au nom du Klal Israël.
Cette situation est comparable à celle d'un roi qui organisa une fête d'une semaine. Il y convia tous ses sujets, et il y eut de très nombreux participants. Une fois la semaine écoulée, il se tourna vers sa bien-aimée et lui dit : "Nous avons rempli notre obligation envers tous nos sujets et nous avons festoyé avec eux. Maintenant, je souhaite organiser une soirée privée juste avec toi."
Pour une telle circonstance intime, un simple menu de fête suffit. Un petit morceau de viande, quelques légumes, rien d'extravagant ni de mondain.
De même, Hachem confie aux Bné Israël : "Toutes les offrandes que vous avez apportées à Souccot l'ont été au nom des autres nations du monde. Maintenant, faisons de ce huitième jour un moment spécial rien que pour nous, et nous nous contenterons de tout ce que vous nous offrirez : un seul bœuf et un seul bélier."

-> Le Bné Yissaskhar (Tichri - maamar 13) commente que si Hachem désire passer le dernier jour avec Son bien-aimé le peuple juif, il semblerait plus logique d'apporter encore plus de korbanot, car on pourrait penser que le roi souhaiterait organiser une fête encore plus grande avec sa bien-aimée plutôt qu'avec tous les roturiers de son pays. Hachem voudrait probablement organiser une fête plus importante et meilleure avec Ses enfants, qu'Il aime et dont Il prend soin.
Pourquoi la célébration que Hachem organise avec les nations du monde est-elle bien plus élaborée que celle pour Ses enfants?

La raison en est qu'à Chemini Atséret, Hachem choisit de faire la fête et de passer du temps avec nous : du temps personnel de qualité, en tête-à-tête.
Un 'hatan et une kalla, seuls pour la première fois dans le 'héder yi'houd (chambre où les 2 s'isolent seuls), ne vont pas passer leur temps à se concentrer sur le repas. La nourriture n'est pas l'important, mais plutôt une distraction. L'essentiel est d'être ensemble. Dans cette situation, un grand repas constituerait une distraction indésirable qui n'améliorerait pas le temps de qualité partagé.
Les 70 nations sont nécessaires, mais Hachem ne les aime pas particulièrement. Elles ne sont pas aimées de manière intrinsèque. Si Hachem souhaite faire la fête avec eux, cela nécessite une réception somptueuse avec de nombreux mets délicats.

Mais Hachem aime intrinsèquement les Bné Israël et Il désire jouir d'un moment de qualité simplement en étant avec nous.
Une petite séouda offre un cadre plus intimiste dans lequel Hachem et le Klal Israël peuvent passer du temps ensemble.
Un repas simple, moins axé sur les attraits extérieurs, nous permet de bénéficier d'une visite plus significative avec Hachem Qui peut ainsi profiter seul de l'essence des Bné Israël, sans les atours d'une célébration élaborée.
Le plaisir que souhaite retirer Hachem provient du temps passé avec sa nation bien-aimée, dont Il veut profiter de l'essence pure sans distraction. Pour cette raison, Hachem nous a demandé d'apporter une offrande relativement simple, composée d'un seul bœuf et d'un seul bélier.

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+ Le jour le plus intime avec Hachem

-> Avec cette nouvelle compréhension de la raison pour laquelle les korbanot de Chemini Atséret sont beaucoup plus limités, nous pouvons mieux percevoir que Chemini Atséret est le jour durant lequel nous jouissons de la relation la plus intime avec Hachem ; nous sommes les plus proches de Lui ce jour-là. C'est le jour où Hachem célèbre l'essence même du Klal Israël, appréciant notre valeur intrinsèque, comme Il ne le fait aucun autre jour de l'année.

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+ Souccot & Chémini Atséret = deux types de joie :

-> Le midrach (Yalkout Chimini - Pin'has - remez תשפב) déclare qu'une fois les 7 jours de Souccot achevés, Hachem annonce : "Maintenant, vous et Moi pouvons nous réjouir ensemble, ya'had (langage de yi'houd), et Je ne vous dérangerai pas en vous demandant de M'apporter beaucoup de korbanot. Un bœuf et un bélier".

-> Le rav Moché Chmouel Shapiro souligne une différence fondamentale entre la joie de Souccot et celle de Chémini Atséret.
Le verset déclare : "Vous prendez peu cous le premier jour le fruit d'un cédratier, les branches de palmiers dattiers, les rameaux d'un arbre tressé et le saule, et vous vous réjouirez devant Hachem (ouchmartèm lifné Hachem), votre D., pendant sept jours" (Emor 23,40).

Nous devons nous réjouir devant Hachem : lifné Hachem. Hachem est dans les Cieux, et nous nous réjouissons devant Lui.
Toutefois, à Chemini Atséret, nos Sages enseigne : "ani véatèm nisma'h béya'had" (vous et Moi nous réjouissons ensemble).

La joie à Souccot est celle du peuple juif devant Hachem (lifné Hachem) ; ils constituent deux entités distinctes.
La joie de Chemini Atséret est différente ; c'est celle de Hachem et du peuple juif se réjouissant ensemble (nisma'h béya'had), ne faisant qu'un. Hachem Se réjouit avec nous, et nous nous réjouissons avec Lui.

Chemini Atséret = le grand jour pour avoir nos prières exaucées

+ Chemini Atséret = le grand jour pour avoir nos prières exaucées :

-> Le Zohar (III,32a) explique pourquoi Chemini Atséret est le meilleur jour de l'année pour prier pour tout ce dont on a besoin. Les 70 nations du monde ont reçu la bénédiction, tout au long de la semaine de Souccot tandis que les Cohanim offraient 70 bœufs, un pour chaque nation.
Hochana Rabba marque la fin de leur période de bénédiction. Après Hochana Rabba, les nations entrent dans une période de jugement.

Les Bné Israël, eux, ont exactement le contraire. Notre jugement débute à Roch Hachana et s'achève à Hochana Rabba.
Nous entrons alors dans une période de bénédiction. Dès le lendemain, à Chemini Atséret, nous sommes invités à nous réjouir avec le Roi et à recevoir des bénédictions pour toute l'année.
Et, enseigne le Zohar, personne n'est admis dans ces joyeuses festivités avec le Maître du monde en dehors des Bné Israël.

Bénéficier d'une audience privée avec le Roi nous offre l'occasion unique de demander tout ce que nous avons à l'esprit. II s'agit d'une journée spéciale, réservée à nous et à Hachem, pour profiter de la compagnie de chacun, et ce moment d'intimité est encore renforcé par le fait que le Roi accède aux demandes des sujets avec lesquels Il Se réjouit.
C'est pour cette raison que le verset déclare : "Je t'ai aimé, dit Hachem" (Mala'hi 1,2).

Il n'existe ainsi pas de plus grand jour pour la prière et les demandes personnelles, que Chemini Atséret.
[rapporté par le rav Daniel Glatstein]

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+ Chemini Atséret = le plus moment le plus propice :

-> Le rav 'Haïm Palagi (dans son Moéd Lé'hol 'Haï - siman 25) affirme qu'il faut être particulièrement prudent avec les prières de Chémini Atséret, car elles doivent être récitées avec une kavana intense.
Le tikoun, la rectification, réalisé entre Roch Hachana et Chemini Atséret est achevé le jour de Chemini Atséret, et tout ce qui a été accompli dépend de ce jour-là.
En outre, pendant toute la période des Yamim Noraïm, aucun autre jour n'est autant un ét ratson (moment propice) que Chémini Atséret. C'est le jour le plus propice pour que Hachem soit attentif aux prières d'une personne et accorde tout ce qui Lui est demandé.
Puisque le pouvoir unique de Chemini Atséret est une opportunité à exploiter, il convient de passer la journée (autant que possible) dans l'introspection, à étudier la Torah et à demander à Hachem de répondre à nos besoins.

Quelques réflexions pour vivre Sim’hat Torah

+ Quelques réflexions pour vivre Sim'hat Torah :

1°/ Le premier objectif : manifester la véritable sim'ha chel Torah et atteindre le degré la plus élevé :

-> Le premier objectif que nous devons garder à l'esprit lors de Sim'hat Torah est d'être conscient qu'en dansant, grâce à notre joie en la Torah appropriée, nous nous élèverons au plus haut degré possible.
Sim'hat Torah est donc l'occasion d'atteindre les niveaux les plus élevées.
[la michna Broura rapporte que le Arizal a déclaré que le plus haut sommet de sainteté qu'il put atteindre fut de s'être réjoui de toutes ses forces dans la joie d'une mitsva.
De même, le Gaon de Vilna était connu pour danser de toutes ses forces devant le séfer Torah.
Le roi David dépensa également une énergie folle en dansant ave ferveur et de toutes ses forces devant l'Aron d'Hachem (Chmouël II 15,16). David affichait publiquement son incroyable joie d'accomplir une mitsva. ]

-> Le rav 'Haim Palagi (Moed Lékol 'Haï - siman 25) cite la coutume introduite dans la Michna Beroura selon laquelle même de nombreux anciens, dansent avec ferveur à Sim'hat Torah.
De plus, même si nous n'avons pas l'habitude de danser le Shabbat ou le Yom Tov, c'est autorisé à Sim'hat Torah en raison du kavod haTorah qui en résulte.
Il rapporte ensuite au nom du 'Hemdat Yamim que celui qui s'engage à manifester et à exalter une authentique sim'hat haTorah est bienheureux, car cela réparera tout défaut (pgam), que sa néchama aurait pu subir pour avoir manqué d'accorder l'honneur et le respect appropriés à la Torah dans le passé.
On peut se racheter de ces déficiences et de ces griefs antérieurs en affichant une vraie sim'hat HaTorah à Sim'hat Torah.

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2°/ Le deuxième objectif: assurer que la Torah perdurera dans votre famille :

-> Le rav 'Haïm Palagi déclare que celui qui est consciencieux, et veille à se réjouir avec la Torah à Sim'hat Torah est assuré que la Torah ne s'écartera jamais de sa descendance.
Si l'on veut s'assurer que la Torah reste pour toujours dans sa famille, il faut se réjouir avec beaucoup d'enthousiasme sur la Torah.

Le rav 'Haïm Palagi déclare alors au nom du 'Hemdat Yamim qu'il vit un grand Rav qui dansait avec une joie extatique à Sim'hat Torah. Il fut rapporté à propos de ce Rav que pour les trois générations suivantes, il mérita une merveilleuse lignée de descendants qui furent des talmidé 'hakhamim et des marbitsé Torah. Tous ceux qui le connurent réalisèrent que cela était dû au niveau exceptionnel de joie qu'il manifestait lors de Sim'hat Torah.

Le père du rav Ovadia Yossef était surnommé Gali. Ce surnom trouve sa source dans la grande joie, guila, qu'il manifestait à Sim 'hat Torah. Le fait d'avoir engendré un fils aussi incroyable fut attribué au mérite de sa grande sim'hat haTorah. Il dansait de toutes ses forces et incitait les autres à danser aussi. Il chantait "sim'hou b'Hachem véguilou tsadikim", avec une ferveur et une intensité enthousiastes. Il visitait également de nombreuses synagogues et souhaitait à leurs 'hatané Torah un Mazal Tov chaleureux.

Une expression appropriée de la joie lors de Sim'hat Torah non seulement nous élève, mais nous garantit également que la Torah restera chez nos descendants. Elle assurera la continuité et la perpétuité de la Torah dans la famille de chacun.
La réussite de nos enfants dans leur étude et dans leur dévouement à Hachem peut être profondément influencée par le niveau de joie que nous exprimons à Sim'hat Torah.

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3°/ Le troisième objectif : intégrer et solidifier les kabbalot :

-> Nous célébrons Chemini Atséret comme un jour ajouté à Souccot parce que Hachem déclare : "Kacha Alaï prédat'hem" = c'est-à-dire que Hachem ne veut pas que nous prenions congé de Sa Présence (Il nous dit : c'est dur de me séparer de vous). [Rachi - Emor 23,36]
Le rav Its'hak Hutner (Pa'had Its'hak - Souccot - maamar 72) se demande comment un jour supplémentaire peut résoudre un tel problème. En effet, quelle que soit la difficulté rencontrée en envisageant le départ du peuple juif après Hochana Rabba, elle demeurera! Cela ne fait que retarder d'un jour l'inévitable. Comment cette mesure atténue-t-elle la difficulté de notre départ?
Il doit y avoir quelque chose dans ce jour supplémentaire qui atténue le manque et prévient la tristesse.

Le rav Hutner cite le Targoum, qui traduit "Atséret" dans ce contexte par "כבש", ce qui, selon le rav Hutner, signifie "incubation".
Il écrit que le but de Chemini Atséret est d'être "קולט", d'approfondir et d'enraciner davantage en nous toutes les nobles degrés que nous avons atteintes pendant Elloul et les Yamim Noraim.
Tout au long d'Elloul, de Roch Hachana et de Yom Kippour, nous avons grandi et exprimé des kabbalot, acceptant sur nous-mêmes des pratiques visant à augmenter nos mérites. Nous nous sommes engagés à mieux prier, à étudier davantage, à supprimer les distractions se dressant entre nous et notre avodat Hachem. Nous avons pris sur nous d'être plus circonspects dans la façon dont nous parlons à nos enfants et nos conjoints.

En l'honneur de toutes ces kabbalot auxquelles nous nous sommes astreints, nous dansons à Sim'hat Torah, le jour ajouté par Hachem.
Il ne s'agit pas simplement d'un jour supplémentaire ; au contraire, il sert à assimiler toute la croissance que nous avons réalisée et nous aide à intégrer ces kabbalot dans notre existence pour les rendre permanentes. Nous passons en revue tous ces engagements et les intégrons dans nos esprits et nos cœurs.
Lorsque nous dansons autour de la Torah, ces mouvements physiques servent à ancrer nos engagements dans nos êtres, les assimilant en nous et les enracinant fermement dans notre moi nouvellement amélioré.
La danse nous aide à intégrer notre engagement à être des serviteurs plus dévoués de Hachem, des sujets plus loyaux et des individus plus attentifs à adhérer aux mitsvot.

Cet engagement approfondi est ce à quoi sert la journée "supplémentaire" de Chemini Atséret, et c'est une autre composante de la avoda de la danse de Sim'hat Torah. Pendant que nous dansons autour de la bima avec une grande sim'ha, chaque fois que nous tapons du pied, martelons profondément et enracinons ces engagements dans nos cœurs.

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4°/ Le quatrième objectif : nous ne prenons jamais congé de la Torah :

-> Par ailleurs, le rav Hutner (dans le maamar 58) discute du jour supplémentaire que Hachem a ajouté au Yom Tov de Souccot parce qu'Il ressent une perte, pour ainsi dire, alors que nous prenons congé de Lui : "Kacha Alaï prédat'hem". Comment l'ajout d'un jour facilite-t-il la tâche de Hachem lorsque nous prenons congé de Lui?

Dans ce jour supplémentaire, à Chemini Atséret, explique Rav Hutner, réside le cœur du peuple juif, le pouls du Klal Israël.

Si nous prenons réellement congé de Hachem, retarder d'un jour n'a aucun impact et ne change rien à la situation. Ce qui change le statu quo, c'est qu'à présent nous ne sommes plus seuls alors que nous prenons congé de Hachem : nous sommes accompagnés par la Torah.
Nos liens avec la Torah ne sont jamais rompus ; nous ne quittons jamais la Torah. Elle nous protège et nous sauve même lorsque nous ne participons pas activement à son étude.

Le rav Hutner nous enseigne encore une autre notion fondamentale. Se réjouir avec la Torah est la manière dont nous pouvons désormais nous séparer de Hachem.
Sans Sim'hat Torah, nous ne pourrions Le quitter. Si nous devions nous séparer de Hachem immédiatement après Roch Hachana, nous aurions atteint de nouveaux sommets avec le Yom HaDin, mais nous ne pourrions toujours pas emporter le shofar avec nous. Ni le jeûne de Yom Kippour, ni les Arba Minim ni la soucca ne peuvent être emportés avec nous après le Yom Tov correspondant.

Mais une chose peut véritablement nous accompagner lorsque nous nous séparons du Maître du monde : la Torah.
Même lorsque nous ne sommes pas réellement absorbés par la Torah, même lorsque nous n'étudions pas vraiment la Torah, elle est toujours avec nous, nous protégeant.
Comme il est récité dans le hadran : "nous n'oublierons pas [la Torah] et [la Torah] ne nous oubliera pas" (la nitnéché mina'h massé'hét ... véla tit'néché minan).

Nous dansons délibérément avec la Torah, afin de montrer que même si tous les autres tachmiché kodech ne peuvent pas être emportés avec nous, nous pouvons nous accrocher à la Torah et elle nous servira à nous protéger tout au long de l'année à venir, même lorsque nous ne sommes pas activement engagés dans son étude.
Ainsi, le quatrième objectif consiste à méditer sur le fait que nous dansons et célébrons avec la Torah, car la Torah est précisément notre force vitale dont nous ne devons jamais nous séparer.

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5°/ Le cinquième objectif : la joie pour toute la Torah que nous prévoyons d'étudier ... sans limites!

-> Le rav Hutner (maamar57) relate une anecdote concernant le 'Hidouché HaRim.
Deux étudiants du 'Hidouché HaRim, deux talmidé 'hakhamim, dansaient à Sim'hat Torah. Le 'Hidouché HaRim fit remarquer que l'un d'eux se fatiguerait avant l'autre. Alors qu'ils continuaient à danser, sa prédiction se révéla exacte, et l'un s'épuisa bien avant l'autre. Ses talmidim lui demandèrent comment il l'avait su.

Il répondit que le danseur fatigué en premier était en fait un talmid 'hakham beaucoup plus érudit. Il dansait pour célébrer toute la Torah qu'il avait étudiée l'année passée. Chaque massékhta accomplie lui procurait une joie immense et il dansait pour célébrer ces réussites. Mais ce qu'il avait déjà étudié était limité, et donc la danse finit par cesser.

Le deuxième danseur, par contre, dansait pour célébrer sa nouvelle aspiration et son désir d'en étudier davantage au cours de l'année à venir. Il dansait pour la Torah qu'il envisageait d'étudier l'année suivante.
Or la Torah qui reste à étudier ne connaît pas de frontières, elle est infinie, et donc la danse, elle aussi, ne connaît ni fin ni limites.

La guémara (Béra'hot 6a) déclare que si quelqu'un désire réellement accomplir une mitsva et qu'une force ou une circonstance extérieure l'en empêche, Hachem considère cela comme s'il avait effectivement accompli la mitsva en question.

Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach - part.2, drouch.2) explique que lorsque Hachem calcule la valeur de ce type de mitsva, une mitsva que la personne désirait vraiment accomplir, mais s'étant trouvée dans l'incapacité de le faire, Il attribue à cette personne la récompense de celui qui accomplit une mitsva parfaite. Elle est récompensée comme si elle avait accompli la mitsva à son maximum, avec une perfection totale, un stade que ceux qui réalisent réellement la mitsva ne parviennent presque jamais à atteindre.

Lorsque nous accomplissons une mitsva, elle est exécutée avec tous nos imperfections, limites et défauts humains. Nous pouvons faire une mitsva à la hâte, démentant ainsi son importance, ou notre attention peut être divisée et nos pensées ne pas être entièrement concentrées sur la mitsva en cours.
Quelle que soit la façon dont ils se manifestent, les défauts humains s'insinuent dans tous nos actes, et ces attributs mortels nuisent à la perfection d'une mitsva exécutée de manière véritablement idéale.

Tel n'est pas le cas de celui qui reçoit une récompense de Hachem pour son désir intense d'accomplir une mitsva qui se retrouve hors de sa portée pour une raison indépendante de sa volonté. Dans ce cas, la récompense reçue est celle qu'il aurait méritée s'il avait accompli réellement la mitsva de la manière la plus pure, la plus sainte et la plus immaculée. Sa récompense est bien plus grande que celle de celui qui accomplit réellement la mitsva.

Le deuxième danseur, qui danse pour toute la Torah qu'il souhaite étudier, entre dans cette catégorie. Cette Torah-là n'a pas de limite ; elle est infinie, elle n'est pas soumise aux limitations humaines en termes d'énergie et de temps. Elle lui confère une joie surabondante et il danse avec une énergie illimitée. Il ne se fatiguera pas aussi facilement en dansant.

À Sim'hat Torah, nous sommes messaméa'h, joyeux, à propos des océans de Torah que nous voulons étudier, de la Torah que nous prévoyons de maîtriser au cours de l'année à venir.
'Houmach, Néviim, Kétouvim, Michnayot, Guémara, Midrach, poskim, ... il y a tant de choses à étudier. C'est plus large que l'océan. Penser à cela insufflera à notre danse une force supplémentaire.
En dansant à Sim'hat Torah, il nous faut réfléchir au fait que nous exprimons une formidable joie pour la Torah que nous prévoyons d'étudier au cours de l'année à venir.

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6°/ Le sixième objectif : faire s'effondrer le mur entre nous et Hachem :

-> Le 'Hida (séfer Avodat haKodech - tsiporen shamir - ot.12) note la prière devant être récitée avant chaque hakafa (à Sim'ha Torah).
Elle dit : "Puisse-t-il être de Ta volonté, Hachem, qu'avec la force de ces hakafot le mur de fer qui Te sépare de nous s'écroule et que nous soyons encerclés et entourés de Torah et de mitsvot, à la fois à l'intérieur et à l'extérieur ; nous devons toujours nous raccrocher à Toi et à Ta Torah, nous et nos descendants."

Le 'Hida nous enseigne que lorsque nous étreignons la Torah dans nos bras et dansons autour de la bima, nous sommes capables de surmonter tous les obstacles nous empêchant de servir Hachem comme il se doit. Tout ce qui nous empêche de nous rapprocher d'Hachem peut être supprimé et maîtrisé avec les hakafot que nous effectuons à Sim'hat Torah.
Le mur se dressant entre nous et Hachem, le mur qui ne nous permet pas de vraiment ressentir Sa Présence lorsque nous prions, le mur qui nous empêche de nous connecter à Lui lorsque nous étudions, est renversé par le pouvoir de nos hakafot, avec la force de notre sim'hat haTorah.

En dansant à Sim'hat Torah, notre objectif est de briser et d'éradiquer toutes les barrières qui se dressent dans nos vies, constituant des obstacles à notre véritable service de Hachem.
En manifestant notre kavod HaTorah, nous brisons le mur spirituel et permettons ainsi à une relation beaucoup plus étroite de se développer entre nous et le Maître du monde (Ribbono chel Olam).

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7°/ Le septième objectif : priez! Les hakafot sont un moment propice pour la prière :

-> Le rav Yérou'ham Olshin se souvient de ce qu'il entendit lorsqu'il était enfant de la part de sa grand-mère. Son père racontait que dans sa ville d'origine (Dinov, la ville du Bné Yissa'har), c'était un fait bien connu et admis que pendant la danse de Sim'hat Torah, on pouvait davantage accomplir avec nos prières qu'avec toutes les prières du reste de l'année.

Lorsque le 'hazan proclame : "Ana Hachem ochia na" (S'il te plaît, Hachem, sauve-nous maintenant), c'est le "Ana Hachem" le plus puissant de toute l'année. Réciter correctement cette prière peut accomplir davantage que la même prière à tout autre moment de l'année.
"Ana Hachem atsli'ha na", représente la meilleure chance qu'une personne ait de prier pour la hatsla'ha (réussite).
"ana Hachem anénou béyom". Ce fait était connu et accepté : priez avec une kavana exceptionnelle pendant les hakafot. Ces prières particulières peuvent avoir un effet bien plus important qu'une prière adressée n'importe quel autre jour de l'année.

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+ Crier vers Hachem :

-> La finalité de la danse est la téfila metokh rikoud, crier vers Hachem à travers la danse pour exprimer notre joie et notre bonheur dans la Torah. Les téfilot (prières) durant cette période propice sont les plus puissantes de l'année.

Comme indiqué ci-dessus, lorsqu'on est dans la joie (ex: qui s'extériorise par de la danse, main qui claque, ...), on peut atteindre un degré le plus élevé possible. Plus que cela encore, c'est aussi une période de prière puissante.

Nous devons réaliser que danser à Sim'hat Torah est une opportunité, et peut-être le plus grand moment propice de toute l'année, puisque Sim'hat Torah est considérée comme faisant partie de Chemini Atséret et que nous sommes toujours en audience personnelle avec Hachem.

Par conséquent, le temps de la danse est un moment pour prier pour ses propres réalisations en matière de spiritualité.
C'est aussi le moment de prier pour ses enfants, le moment de sauvegarder la perpétuité de la Torah dans sa famille.
[d'après le rav Daniel Glatstein]

La soucca = un microcosme du Michkan et du Temple

+ La soucca = un microcosme du Michkan et du Temple :

-> A Soukot, nous récitons un HaRa'haman supplémentaire dans le Birkat HaMazon, demandant à Hachem de reconstruire la "Soukat David hanofélet", la Souka déchue du roi David, une référence au Temple.

=> Pourquoi ajouter cela au Birkat HaMazon de Soukot? Il n'existe pas de lien évident entre le Yom Tov de Soukot et la reconstruction du Temple.
Le HaRa'haman que nous ajoutons au Shabbat semble être plus approprié, car le Shabbat est considéré comme un semblant du monde à Venir (méén olam aba). Nous ajoutons donc la demande que Hachem nous fasse hériter du jour qui est entièrement Shabbat et paix pour toujours, en référence au monde à Venir (olam aba).
Les HaRa'haman ajoutés aux Yom Tov, Roch 'Hodech et Roch Hachana constituent tous des requêtes reflétant les caractéristiques de la journée. À Soukot, toutefois, cette demande de reconstruction du Beit HaMikdach ne semble pas liée à l'essence du Yom Tov.

Pour expliquer cette difficulté ainsi que pour éclairer la qualité spirituelle unique de Soukot, le Chem MiChmouel (Souccot תרעה) nous présente un concept fondamental pour notre compréhension de ce Yom Tov. La souka, explique-t-il, est une modèle du Temple. Cette petite structure que nous construisons à l'extérieur de nos maisons est elle-même un microcosme du Michkan et du Temple.

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-> Le Temple est appelé le 'hadar, la chambre, du Roi. Comme l'indique le verset : "Le Roi m'a conduite dans Sa chambre (éviani aMélé'h 'hadarav) ; nous nous délecterons et nous réjouirons en Toi (naguila vénismé'ha ba'h)" (Chir HaChirim 1,4).
Par conséquent, la souka, un microcosme du Temple, est également décrite comme le 'hadar du Roi (mélé'h). Cela nous donne un nouvel aperçu de la raison pour laquelle Soukot est Zman Sim'haténou (le temps de notre joie), car pénétrer dans le 'hadar du Roi apporte une joie intense (naguila vénismé'ha ba'h).

-> Le Sfat Emet ( Souccot תרס) ajoute que le verset déclare : "Je me suis réjoui lorsqu'ils m'ont dit : "Allons à la Maison de Hachem"" (sama'hti béomrim li beit Hachem nélé'h - Téhilim 122,1).
La souka est une étincelle, une lueur du Temple sur laquelle repose la Présence Divine (Chékhina) ; il est donc particulièrement approprié que Soukot s'appelle zman sim'haténou.

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+ Prendre congé de la souka, notre Temple miniature :

-> Ce concept, selon lequel la souka est un microcosme du Temple, nous aidera à comprendre une coutume qui codifiée par le Rama (Ora'h 'Haïm - siman תרס"ז). Lorsque le moment de pouvoir réaliser la mitsva de la souka se termine, nous ne cessons pas simplement de nous asseoir dans la souka ; nous lui disons au revoir, en prononçant une prière codifiée par le Rama : "Qu'il soit de Ta volonté que tout comme j'ai accompli [la mitsva] et j'ai résidé dans cette souka, je puisse mériter au cours de l'année à venir de résider dans la souka en peau de Léviatan".
La question est : pourquoi devons-nous dire au revoir à la souka? Quand on a fini de sonner du chofar à Roch Hachana, on ne lui dit pas au revoir ; nous le mettons simplement de côté jusqu'à l'année prochaine.
De même, quand Soukot est terminé, on ne prend pas congé du loulav et de l'étrog (sans rien prononcer de particulier).

Le rav Hutner (Pa'had Its'hak - siman 119) explique qu'au temps du Temple, il existait une mitsva de "lina", c'est-à-dire dormir à Jérusalem après les Chaloch Régalim (3 fêtes de pèlerinage), avant de prendre congé du Temple, pour ainsi dire, et cela afin de montrer que l'on trouve difficile de s'en séparer.
De même, puisque la souka est un microcosme du Temple, nous avons l'habitude de ne pas simplement la quitter, mais d'en prendre congé et de prier pour que ce soit la volonté de Hachem que nous nous asseyions à l'ombre du Léviatan. [ce qui adviendra très prochainement avec la venue du machia'h]

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+ De Yom Kippour à Soukot :

-> Le jour de Kippour, nous prions avec ferveur pour la reconstruction du Temple.
Le rav Chlomo Kluger (Kéhilat Yaakov - Souccot drouch 24) affirme qu'en nous donnant le Yom Tov de Soukot, Hachem nous met à l'épreuve pour voir si notre prière de Yom Kippour en faveur du Temple était authentique, ce qui est démontré lorsque nous résidons dans la souka.
Si l'on effectue correctement la mitsva de la souka, alors Hachem considère ses prières pour le Temple comme sincères et sans arrière-pensées.
Cependant, si l'on n'accomplit pas correctement cette mitsva qui est un modèle du Temple (Souka), il est alors clair que l'on n'aspire pas véritablement à la reconstruction du Temple.

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+ La sainteté d'une synagogue dans la souka :

-> Le Pélé Yoets (Soucca) enseigne que la sainteté d'une souka est analogue à la sainteté attribuée à une synagogue.
Par conséquent, il faut faire très attention à se comporter avec dignité et bienséance dans la souka. Les décisionnaires enseignent que tout comme pour le beit haknesset, il n'est pas permis d'utiliser une souka comme raccourci. Ce concept se déduit du fait que la souka, comme la synagogue, est un mikdach méat, un Temple miniature.

-> Nos Sages soulignent abondamment la gravité de parler dans une synagogue, qui est un "mikdach méat", un microcosme du Temple. On trouve une interdiction similaire au sujet de la soucca.
La synagogue et la soucca sont un Temple "en petit", dans le sens où dans cet endroit il y a un présence d'Hachem qui est très importante, c'est un honneur, un joie mais aussi une obligation de le traiter avec respect.

-> La Michna Béroura (siman תרל"ט) déclare que puisque la sainteté de la soucca est exceptionnellement glorieuse, il nous incombe de limiter les conversations banales que nous avons à l'intérieur. Nous devons essayer de ne prononcer que des paroles de Torah et autres paroles saintes. Nous devons certainement faire extrêmement attention à ne pas dire de lachon ara, de rékhilout ou toute autre forme de discours interdit dans l'enceinte de la soucca.

Bien que nous sachions qu'il faut également minimiser les paroles profanes (divré 'hol) en portant des téfilines, seule la transgression des lois de la parole dans la soucca est mentionnée dans la Michna Béroura. Pourquoi faire cette distinction avec la soucca?

-> Le Chaaré Tsion déclare que la source de la Michna Béroura se trouve dans le Chla HaKadoch (massé'hét Soucca), qui enseigne que son père avait la coutume de ne parler que de divré Torah dans la soucca. Le Chla explique que la soucca possède une sainteté extraordinaire, comme en témoigne le fait qu'il est interdit d'utiliser le bois utilisé pour la soucca (par exemple le skhakh - toit) à des fins banales pendant les sept jours de Souccot.
Le caractère sacré des composants matériels de la soucca ne découle pas de leur utilisation pour la mitsva. Au contraire, la sainteté fait partie intégrante de la soucca durant la période de Souccot, même lorsque personne ne se trouve dans la soucca.
La guémara (Soucca 9a) enseigne que la source de cette sainteté nous est fournie par le verset : "Tu feras la fête de Souccot pendant une période de sept jours" ('hak haSouccot taassé lé'ha chiv'at yamim - Devarim 16:13).

La logique et la compréhension derrière la sainteté inhérente à la soucca sont intéressantes. Nous savons qu'il existe une différence entre les "tachmiché mitsva", des objets tels que des tsitsit ou un shofar qui sont utilisés dans l'exécution d'une mitsva, et les "tachmiché kédoucha", des objets tels qu'un Séfer Torah ou des tefilines qui possèdent une sainteté (kédoucha) inhérente, même lorsqu'ils ne sont pas utilisés.
Les tachmiché mitsva sont des articles qui nous fournissent un moyen par lequel nous pouvons accomplir une mitsva, mais qui n'ont pas de sainteté inhérente. Par exemple, selon la halakha, des tsitsit ou un shofar peuvent être jetés comme bon nous semble ; ils ne nécessitent pas d'enterrement.
Pendant les sept jours de Yom Tov, même lorsque la soucca n'est pas utilisée, la structure de la soucca elle-même est conceptuellement différente d'un chofar ou d'un tallit.

-> Ainsi, la souka, en plus d'être un tachmiché mitsva, est aussi un modèle, un microcosme, du Temple. La Chékhina repose donc sur la souka, ce qui confère à sa structure une sainteté inhérente et nécessite qu'elle mesure au moins dix tefa'him de hauteur (selon l'idée que la Présence Divine ne descend jamais sous une hauteur de 10 téfa'him - cf. guémara Soucca 5a).

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+ La souka devenir partenaire de la Création :

-> Celui qui accomplit la mitsva de la soucca devient le partenaire de Hachem dans la Création du monde.
[ Mahari Vayil - shout 171]

-> Le midrach (Bamidbar rabba 12,11) enseigne qu'à l'érection du Michkan, le monde était instable et que le Michkan servit à fournir une fondation plus stable au monde.
Le Michkan (et le Temple par la suite), apporta la stabilité au monde entier.

Ainsi, lorsque nous construisons la Souka, un microcosme du Michkan, nous renforçons la stabilité de toute la création ; nous devenons partenaires d'Hachem dans la Création du monde.

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+ Yaakov correspond à Soukot :

-> Le Tour (Ora'h 'Haïm - siman תיז) rapporte un commentaire au nom de son frère, déclarant que :
Avraham correspond à Pessa'h, car il accueillit les anges à Pessa'h.
Its'hak correspond à Shavouot, car le shofar de mont Sinaï est issu du bélier d'Its'hak.
Yaakov correspond à Soukot.

Le rabbi de Belz explique que Yaakov symbolise Soukot, car il fut la seule personne capable de réaliser la sainteté du Temple dans un endroit autre que le Har HaBayit (mont du Temple).
Quand Yaakov s'endormit, l'endroit du Temple vint à lui et il réalisa la sainteté du Temple sans être physiquement présent sur le lieu mont du Temple.
C'est ce qu'est la souka : la sainteté du Temple (kédouchat mikdach) dans un endroit autre que le mont du Temple (har Habayit).

Celui qui accomplit la mitsva de la soucca devient le partenaire de Hachem dans la Création du monde.
[ Mahari Vayil - shout 171]

La mitsva de la soucca = une ségoula pour avoir une longue vie

+ La mitsva de la soucca = une ségoula pour avoir une longue vie :

-> "Vous devez faire la Soucca, et si vous le faites, vous avez l'assurance d'Hachem que vous continuerez à le faire pendant des années"
[Pessikta - rapporté par le rav 'Haïm Palagi - dans son Yafé laLev - 'helek 2]

Ainsi, la soucca est à la fois une mitsva et une promesse d'être béni pour continuer à s'asseoir dans la soucca à l'avenir.

-> Le Abarbanel (paracha Vayéra) et le Ran (pirouch Vayéra) rapporte une idée similaire en rapprochant la soucca du midrach : "Si tu le fais maintenant, que ce soit la volonté d'Hachem que tu puisses également le faire l'année suivante."

Ainsi, chaque année où l'on réalise la mitsva de la soucca, on reçoit une nouvelle assurance nous permettant de survivre au moins un an de plus pour accompli à nouveau la mitsva.

-> "Vous demeurerez dans des souccot pendant une période de 7 jours ; chaque ézra'h (natif - אֶזְרָח) en Israël habitera dans des cabanes" (Emor 23,42).
Le terme ézra'h est propre à la mitsva de demeurer dans la soucca.
Le rav Naftali de Ropshitz (Zéra Kodech - Likoutim sur Souccot) enseigne que ce mot est utilisé ici pour transmettre un message. Le mot "ézra'h" fait référence à une personne âgée. Hachem promet ainsi que celui qui respecte la mitsva de résider dans la soucca vivra jusqu'à un âge avancé et méritera d'accomplir la mitsva de la soucca même en tant que "zaken" (vieillard).
La guematria du mot אזרח (ézra'h) est équivalente à celle du mot גבורה (guévoura), toutes deux égales à 216.
Il est écrit : "Les jours de nos années parmi eux sont de 70 ans, et si nous avons la force (véim biguevoura), de 80 ans" (Téhilim 90,10). La signification est que s'asseoir dans la soucca est une ségoula pour vivre jusqu'à être un ézra'h, ce qui est atteint à l'âge de la guévoura. Asseyez-vous dans la soucca et vous vivrez jusqu'à au moins quatre-vingts ans.

-> Le rav 'Haïm Palagi (Moed lé'hol 'Haï - siman 20) cite le Zohar, qui enseigne que la soucca ressemble à la lettre ב (beit). Une soucca doit avoir 3 murs, tout comme la lettre ב.
Celle-ci est composée de trois "vav" (ו) [de guématria 6], et est donc numériquement équivalente à 18, la valeur du mot חי ('haï, vie).
La mitsva de la soucca nous abrite et nous protège, et nous réfugier à l'ombre de la émouna de Hachem nous octroie la longévité. Par le mérite d'accomplir la mitsva de la soucca, nous mériterons une longue vie, comme le laisse entendre le fait que la soucca ressemble à la lettre beit (ב).

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+ Soucca & comme être en terre d'Israël :

-> La guémara (Béra'hot 8a) discute des facteurs permettant de vivre longtemps.
Rabbi Yo'hanan entendit dire que des hommes âgés vivaient à Bavel. Mais il rétorqua que cela ne pouvait être vrai, puisque le verset déclare : "Afin de prolonger vos jours et ceux de vos enfants sur la Terre que Hachem a juré à vos ancêtres de leur donner, comme les jours du Ciel sur la Terre" (Ekev 11,21).
Vivre longtemps est donc une particularité de la terre d'Israël.
Rabbi Yo'hanan en déduisit que celui qui ne se trouvait pas en terre d'Israël ne pouvait espérer vivre longtemps. Il n'était donc pas possible que des personnes âgées vivent à Bavel.
Cependant, après que Rabbi Yo'hanan eût été informé que ces personnes âgées arrivaient tôt à la synagogue et repartaient tard, il accepta l'idée que par ce mérite, il puisse y avoir des personnes âgées à Bavel.
Rav Yéhochoua ben Lévi préconisa à son fils de venir tôt à la synagogue et d'y rester plus tard afin de vivre longtemps.

-> Le Maharcha (sur cette guémara) enseigne qu'une synagogue doit être considérée comme ayant un statut spirituel équivalent à celui de la terre d'Israël.
Dans l'avenir, lorsque le machia'h viendra, les synagogues seront transportées en terre d'Israël. Puisqu'elles finiront par s'y trouver, elles revêtent déjà le statut de terre d'Israël.
Par conséquent, celui qui passe beaucoup de temps à la synagogue vivra longtemps. Rester à la synagogue et respirer son air équivaut à respirer l'air d'Israël.

-> Le rav David Shapiro (séfer Tséma'h David), qui est le fils du Bné Yissas'har, explique que le verset (Ekev 11,21) nous enseigne que pareillement au fait que la synagogue a le même statut que la terre d'Israël, la soucca également. S'asseoir dans une soucca équivaut à s'asseoir dans la sainteté de la terre d'Israël.

[ il existe une différence fondamentale entre Israël et toutes les autres terres. Toutes ont un ange gardien servant d'intermédiaire reliant Hachem et la nation qui y vit. Mais en terre d'Israël, la relation est directe.
De même dans la soucca on est assis à l'ombre directe d'Hachem (bétsila demehémenouta). La connexion, le lien est direct avec Hachem, à l'image de celui en terre d'Israël. ]

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-> La soucca est appelée : une habitation temporaire (dirat araï - דִּירַת עֲרַאי - guémara Soucca 2a).

Une profonde signification est cachée dans cette expression.
Les frontières de la terre d'Israël sont répertoriées dans la guémara (Guittin 2a) : Rékem (רְקָם), à l'est ; Ashkelon (אַשְׁקְלוֹן), au sud ; Acco (עַכּוֹ), au nord.
Rachi affirme que la frontière occidentale est le yam (ים) la mer Méditerranée.
Le Rambam (Hilkhot Téroumot 1,7) explique qu'il s'agit là des frontières de la terre d'Israël en ce qui concerne toutes les halakhot relatives à la terre d'Israël.

Le rav Chem Klingberg révèle que les raché tévot (initiales), des quatre frontières de la terre d'Israël forment le mot עראי (araï).
La soucca est considérée comme une "dirat araï", car s'y asseoir équivaut à le faire au sein des limites de la terre d'Israël.

Le rav Klingberg ajoute qu'en nous donnant la mitsva de nous asseoir dans la soucca, la demeure temporaire, Hachem démontre Son amour pour nous. En effet, en accomplissant la mitsva de la soucca, nous sommes assis dans Sa terre, en terre d'Israël, où réside la Chékhina.
La guématria de דִּירַת עֲרַאי est la même que הַבּוֹחֵר בְּעַמּוֹ יִשְׂרָאֵל בְּאַהֲבָה (abo'her béamo Israël béahava - Qui choisit son peuple Israël avec amour.). La soucca étant une étreinte directe d'Hachem avec Ses enfants adorés (chaque juif).

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-> Le Gaon de Vilna (haMaor haGadol) enseigne qu'il n'existe que 2 mitsvot dans la Torah que l'on accomplit avec tout son corps, avec ses 248 membres : demeurer en terre d'Israël et s'asseoir dans la soucca. Ce sont les deux seules mitsvot au cours desquelles notre corps tout entier entre dans l'objet de la mitsva.
Seulement là, nous ne pouvons accomplir une mitsva avec la totalité de notre être.
[d'où peut être le fait qu'elles sont une ségoula pour vivre plus longtemps (commandements de la Torah de Vie). ]

On peut préciser que selon le Ran (au nom du Ramban) l'immersion dans le mikvé n'est pas en soi une mitsva. C'est seulement la préparation à une mitsva.
De plus, le Kessef Michné précise qu'on ne devient pur (tahor) qu'en sortant du mikvé, et non en y entrant, et donc l'accomplissement de la tévila n'a pas lieu au moment où l'on y entre ou bien où l'on y est immergé, mais lorsque l'on y émerge.

-> Le Bné Yissa'har (Agra déKala - Vayichla'h) calcule la guématria du mot סוכה (soucca) avec les lettres orthographiées bémilouï, avec toutes les lettres de leur nom en hébreu.
En utilisant cette méthode de guématria, on a : סמך ויו כף הא.
Le total est de : 248, le nombre de membres engagés pour accomplir la mitsva.

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+ Souka & terre d'Israël :

-> Soukot est appelée : "zman sim'haténou", le temps de notre réjouissance.

-> Le rav Méir Shapiro (Nitsotsé Ohr haMéïr) affirme qu'il n'existe pas de joie (sim'ha) comparable à celle d'entrer en terre d'Israël.
Cette notion est évoquée le verset : "véhaya ki tavo él aarets" (et ce sera lorsque tu entreras dans le Pays [terre d'Israël] - Ki Tavo 26,1).
Le Or Ha'Haïm haKadoch enseigne que le terme véhaya fait référence à un moment de joie et de bonheur. Aller en Erets Israël constitue la joie ultime.

On le constate aussi dans le séfer Béréchit. Lorsque Yaakov quitta la terre d'Israël, le verset (Vayétsé 28,18) rapporte qu'il versa de l'huile, alors qu'à son retour en terre d'Israël, il versa à la fois de l'huile et du vin (Vayichla'h 33,14).
Comme nous le savons "le vin réjouit le cœur de l'homme" ; donc sa consommation de vin à son retour symbolisa la joie exceptionnelle qu'il ressentit en entrant en terre d'Israël.

=> Soukot est appelée "zman sim'haténou", le temps de notre réjouissance, car la souka est un microcosme de la terre d'Israël. Entrer dans la souka équivaut à entrer en terre d'Israël, et c'est donc un moment de joie immense.

Hachem aime toujours chaque juif

L'amour de Hachem pour un juif ne dépend de rien. Il ne s'appuie sur aucune raison particulière autre que le fait qu'il était un enfant de Hachem.
Cela procure un espoir immuable à notre génération. Aucun juif ne devrait jamais penser avoir fauté et s'être conduit de manière telle à ne plus mériter l'amour de Hachem.
Personne ne devrait jamais penser que Hachem ne l'aimerait que s'il étudie et prie bien, ou s'il s'implique dans des maassim tovim.
L'amour de Hachem pour chaque juif est indépendant de tout facteur extérieur. Il n'existe donc rien qu'un juif puisse faire lui faisant perdre son éligibilité à l'amour infini d'Hachem (toute pensée contraire est l'œuvre du yétser ara qui souhaite nous attrister, démoraliser).
[d'après le Maharal - Déré'h 'Haïm - Pirké Avot 5,19]

=> L'amour inhérent que Hachem a pour nous est sans précédent, sans raison particulière. Nous sommes Ses enfants, et c'est une raison suffisante. Un parent n'a pas besoin de motif pour aimer son enfant. Il ne l'aime pas parce qu'il est mignon ou serviable à la maison, mais simplement parce qu'il est son enfant.
C'est le genre d'amour que nous porte Hachem. Parce que nous sommes Ses enfants, Il nous aime.

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-> Comprendre pourquoi nous prenons la arava (à Hochana rabba)?
Nous utilisons la arava, qui n'a ni goût ni odeur, car elle représente la personne n'ayant pas de maassim tovim (bonnes actions) ou de Torah à son crédit.
Comme l'enseigne le Chem MiChmouel (sur Hochana Rabba), nous agitons la arava et la plaçons même au-dessus du Aron Kodech pour bien montrer à tous que l'amour de Hachem pour nous ne faiblit pas avec nos actes, car il est indépendant de notre conduite.
Nous montrons que Hachem ne nous aime pas parce que nous étudions la Torah ou accomplissons des maassim tovim. Au contraire, Il nous aime simplement parce que nous sommes Ses enfants.
En utilisant la arava, nous faisons connaître la valeur intrinsèque d'être un juif(ve), quels que soient nos actes ou nos attitudes.

[ainsi de même que quoiqu'on puisse faire nous restons un enfant d'Hachem, un juif, de même quoique nous ayons pu faire dans notre vie nous restons important et aimé aux yeux d'Hachem. ]

-> À Hochana Rabba, l'accent n'est pas mis sur l'étude de la Torah ni sur les bonnes actions (maassim tovim). Un étrog, un hadas ou un loulav ne sont pas requis. [qui symbolisent les juifs ayant des mérites particulier en étude de Torah, en bonne action, à la différence de l'arava, qui renvoie à une personne démunie de Torah et de bonnes actions. ]
Même si nous nous efforçons résolument d'atteindre ces objectifs, ce ne sont pas des éléments essentiels pour gagner l'amour de Hachem. Ce dont nous avons besoin, c'est d'apprécier la valeur intrinsèque d'être un enfant de Hachem. N
ous secouons la arava, comme pour dire au Maître du monde que nous savons qu'il suffit d'agiter la carte d'identité qui nous déclare juifs. Même si nous manquons de Torah et de maassim tovim, cela suffit pour nous permettre de bénéficier et de nous réjouir de l'amour inconditionnel de Hachem.
Même sans la Torah et les maassim tovim, nous sommes toujours éligibles à l'amour inconditionnel de Hachem. Tel est le pouvoir de Hochana Rabba. Tel est le message de la arava.
[rav Daniel Glatstein]

Lien entre Sim’ha Torah & Souccot

+ Lien entre Sim'ha Torah & Souccot :

=> Pourquoi la fête de Sim'hat Torah est-elle reliée à Souccot?

-> Souccot est donc la célébration de la rectification, réparation (tikoun), de la faute du Veau d'or (symbolisé par le retour des Nuées de Gloire), le retour du plein désir d'Hachem pour les Bné Israël, tel qu'il l'était avant cette faute.
Souccot est suivi de Chémini Atséret, que le Gaon de Vilna décrit comme le Yom Tov ayant la plus grande joie de tous les Yamim Tovim. Chemini Atséret est suivi de Sim'hat Torah.
Pourquoi Sim'hat Torah suit-il Souccot ? Ne serait-il pas plus logique de célébrer cette fête à Shavouot (moment du don de la Torah)?

-> Le Sforno (Ki Tissa 32,19) enseigne que lorsque Moché descendit du mont Sinaï en portant les Lou'hot, il vit les juifs adorer le Veau d'or. Il continua à descendre la montagne, les Lou'hot intactes.
Mais en voyant des juifs danser autour du Veau d'or, il jeta à terre les Lou'hot et les brisa. C'est donc la danse [signe extérieur de joie] qui l'incita à les casser.

Lorsque l'on commet une faute (avéra), explique le Sforno, il est toujours possible de s'amender en faisant téchouva. Mais si l'on retire beaucoup de plaisir à la commettre, remédier à cette faute devient beaucoup plus difficile. La joie est présente lorsque quelqu'un apprécie vraiment quelque chose au plus profond de lui-même, et s'il s'agit d'une avéra, la possibilité de faire téchouva devient plus incertaine.

A Souccot, nous célébrons le fait d'avoir pu expier le Veau d'or et accomplir une téchouva complète au point d'avoir réussi à récupérer notre relation avec Hachem.
Mais il reste encore une étape. Lorsque les Bné Israël servirent le Veau d'or, ils dansaient et chantaient autour du Veau. Nous devons encore montrer que nous rectifions également cette joie déplacée.
Afin de prouver que nous avons si totalement éradiqué tout lien avec le Veau d'or que non seulement nous ne l'adorerons plus jamais, mais que nous utiliserons la joie uniquement pour la Torah : nous chantons et dansons avec le Séfer Torah, démontrant le bonheur et la joie dans la célébration de la Torah.
Fêter Sim'hat Torah est la rectification ultime de la faute du Veau d'or.

Chémini Atséret est un jour d'amour intense entre Hachem et le peuple juif, où nous sommes si proches d'Hachem, que toute demande faite ce jour-là sera exaucée.
[ rav 'Haïm Palaggi - Moéd léKol 'Haï - siman 25]

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-> Le midrach (Yalkout Chimoni - paracha Pin'has) décrit la fête de Chémini Atsérét en citant le verset : "Le Roi m'a amené dans Ses chambres privées ; nous exulterons et nous nous réjouirons avec Toi" (Chir haChirim 1,4). Ce jour-là, Hachem nous fait entrer dans Ses appartements privés (du palais Royal) et veut que nous soyons simplement avec Lui et que nous nous réjouissions.
C'est pourquoi il n'y a pas d'autres mitsvot le jour de Chémini Atséret, pas de loulav ni d'etrog, pas de soucca. Il n'y a que nous et Hachem.
[aucune autre nation au monde n'a le droit à une telle proximité (d'être seuls dans les endroits privés du Roi des rois!), aucune autre nation n'a le droit à un tel amour d'Hachem.
On peut prendre un petit moment, en s'imaginant les non-juifs vivant une journée comme une autre, tandis qu'on a l'immense chance d'être juif(ve), d'être dans la Vérité du monde, de bénéficier d'une relation épanouissante avec papa Hachem. ]

A Souccot la Présence Divine (Chekhina) "déploie ses ailes au-dessus de nous", comme une mère oiseau protégeant ses petits.
[ Pélé Yoetz - Erekh Soucca ]

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-> La soucca représente les Nuées de gloire qui étaient une manifestation de la présence Divine protégeant nos ancêtres dans le désert. La Torah explique : "lémaan yéd'ou doroté'hém" (Emor 23,43) = Hachem veut que toutes les générations de juifs le sachent, car tout comme Il nous a protégés à l'époque, Il nous protège aujourd'hui.
Le Zohar (Emor) cite le verset : "bétsilo 'himadéti véyachavti" (à Son ombre je me suis réjouis et là je m'assis - Chir haChirim 23,43) = (à Souccot) nous sommes assis avec Hachem, à Son "ombre".

C'est la fête de la joie car c'est la fête de l'amour (d'Hachem).
À l'époque du Temple, le jour de Souccot, nous accomplissions la mitsva de bien "nissou'h hamayim" (libation de l'eau) en versant de l'eau sur l'autel. Le Nétivot Shalom note que le Zohar considère l'eau comme un symbole d'amour et de bonté, et que verser de l'eau sur l'autel signifie donc déverser notre amour sur Hachem.
Hachem nous montre son amour en nous invitant dans la soucca.
Le Arizal (chaar haKavanot - Souccot) explique que lorsque nous nous asseyons dans la soucca, nous sommes dans les bras, enlacés par papa Hachem. Nous lui rendons Son amour en versant de l'eau sur l'autel.

C'est pourquoi la célébration de Sim'hat Beit haChoéva qui se tenait au Temple pendant Souccot était l'occasion la plus joyeuse, au point que la guemara (Soucca 51a) commente : "Celui qui n'a pas vu la célébration de Sim'hat Beit haChoéva n'a jamais vu de (vraie) joie dans sa vie".
Il n'y a pas de joie comparable à celle de se sentir proche d'Hachem. Lorsque nous sommes avec Hachem, nous avons tout, comme le dit le verset : "quand Hachem est avec toi, tu ne manque de rien" (Hachem Eloké'ha ima'h lo 'hassarta davar).
La tristesse est le résultat d'un sentiment d'éloignement d'Hachem. Mais nous pouvons tous nous rapprocher d'Hachem. À Souccot, nous prenons l'etrog, qui représente le cœur, le loulav, qui représente la colonne vertébrale, les hadassim, qui représentent les yeux, et les aravot, qui représentent les lèvres. Nous les agitons en direction d'Hachem pour exprimer le verset que nous disons dans la prière de Nichmat : "tous mes membres proclameront : 'Hachem! Qui est comme Toi!'" (kol atsmotaï tomarna Hachem mi kamo'ha - Téhilim 35,10)
Lorsque nous exprimons de l'amour, nous ressentons de l'amour, ce qui conduit à une joie/bonheur authentique.

Nous devons prendre les quatre espèces à Souccot pour exprimer notre amour pour Hachem, ce qui nous conduira à se réjouir (ouchmartèm), à l'expérience de la vraie joie en présence d'Hachem.
Hachem nous aime, et nous devons ressentir Son amour et L'aimer en retour. C'est alors que nous pourrons véritablement accomplir la mitsva de "ouchmarta bé'hagué'ha".

[cela est t'autant plus intense qu'à Roch Hachana et Kippour on est purifié devant Hachem (lifné Hachem tit'arou), et du coup à Souccot nous avons fait téchouva, nous sommes purs (sans effets de nos fautes faisant écran entre nous et D.), et ainsi on peut pleinement être joyeux car nous sommes au plus proche de notre Source. Il n'y a pas de plus grande joie que d'avoir un maximum de proximité avec Hachem.
Cette émouna qu'avec Hachem on a rien à craindre (tout est possible, tout est pour le bien), et également cette sensation agréable d'être proche d'Hachem, nous pousse également à faire de notre mieux l'année à venir, à faire téchouva, ... car rien n'a meilleur goût que d'être proche de papa Hachem (les fautes sont tentantes, mais elles nous éloignent de D., et en cela elles nous paraissent moins intéressantes à nos yeux!). ]