Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

-> "Sim'ha Torah est une fête aigre-douce pour moi.
D'un côté, je me réjouis grandement de notre précieuse Torah.
D'un autre côté, je suis triste du fait que de nombreux juifs profanent quotidiennement la Torah.

Ainsi, le plus j'ai de la joie à Sim'ha Torah, le plus je ressens fortement de la peine concernant le niveau jusqu'où les gens ont pu descendre [spirituellement]."

[Rav Israël Salanter]

"[A Chémini Atsérét, ] Hachem dit aux juifs : "il m’est difficile de vous voir partir" (Rachi - Vayikra 23,35-36).

Cette séparation fait référence à la distanciation des juifs, chacun retournant dans sa propre maison après avoir était si proches les uns des autres pendant la fête à Jérusalem [les gens montaient ensemble au Temple à Jérusalem].
Hachem dit alors : cette séparation est difficile pour Moi"

[le Tiférét Chmouel - Rav Chmouel Zvi d'Alexander]

=> A l'image des parents, Hachem adore voir l'union, l'amour entre Ses enfants, ce qui est particulièrement le cas pendant les fêtes.

Souccot

+ Souccot :

-> La guémara (Soucca 11b) apporte 2 avis :
- selon Rabbi Akiva : le mot Souccot est à prendre littéralement, il s'agit d'un souvenir de nos 40 années d'errance dans le désert, durant lesquelles nous avons été protégés de la forte chaleur par des cabanes dans lesquelles nous vivions.

- selon Rabbi El'azar : les Souccot font références aux Nuées de Gloire (Anané haKavod) qui entouraient notre peuple dans le désert.

-> Selon le Séfer haTodaah, il est possible que les 2 soient vraies, "cela et cela étant les paroles de D."
Au début, les juifs ont construit des édifices physiques, et en récompense de leur don de soi d'avoir quittés l'Egypte dans des maisons aussi temporaires et sans se plaindre, Hachem les a alors enveloppés dans les Nuées de Gloire.

<-------------------------->

-> Lorsque les juifs ont quitté l'Egypte, ils ont été immédiatement enveloppé de Nuées de Gloire.
Suite à la faute du Veau d'or, ces Nuées sont parties, et c'est uniquement après que Hachem a accepté leur téchouva à Yom Kippour, qu'elles sont revenues.
Pendant les 40 années suivantes, ces Nuées ont voyagé avec eux dans le désert, et c'est ces 2e Nuées de Gloire dont nous commémorons à Souccot.

Cela explique aussi pourquoi nous nous asseyons dans des Souccot à partir du 15 Tichri, et non pas au mois de Nissan, mois durant lequel nous avons quitté l'Egypte.
En effet, c'est la téchouva de Yom Kippour qui nous a fait mérité ces Nuées de manière durable.
[le Gaon de Vilna]

[Ainsi, Souccot est la célébration du pouvoir de la téchouva, car même si l'on a fait les pires fautes, on sait qu'avec Yom Kippour, papa Hachem peut tout nous pardonner, comme il l'a fait avec nos ancêtres en ramenant les Nuées de Gloire, malgré la terrible faute du Veau d'or.]

-> Les Nuées de Gloire sont un signe de la protection et du pardon de Hachem.
Pendant 40 années, elles ont accompagné les juifs, malgré les nombreuses fois où ils ont testé D.
Ainsi, nous nous réjouissons avec ce symbole qui signifie que Hachem nous pardonne et renouvelle notre relation avec Lui.
Plus que cela, nous avons mérité de recevoir de nouveau la Torah, malgré la faute du Veau d'or.
[le Pa'had Its'hak]

-> Le midrach (Chir haChirim rabba 1,24) fait remarquer que même si le peuple juif a connu bien des tragédies durant son histoire, aucune n'a été aussi difficile et dévastatrice que le décret faisant que la présence divine ne réside plus parmi nous.
En effet, une fois que nous perdons cette connexion avec D., toute la lumière et toute la joie de notre vie disparaissent, laissant place à une vie misérable et triste en comparaison.
Rabbénou Bé'hayé (Chémot 33,4) ajoute que notre "bassesse" (sans la présence divine) est directement proportionnelle à notre "hauteur/grandeur" (avec elle).

[la Soucca ressemble à notre corps qui est matériel et temporaire ; tandis que l'intérieur est semblable à l'âme, au divin, qui est éternel.
Après avoir confessés nos fautes (à Kippour), Souccot est un moment opportun pour prendre conscience de l'impact négatif de nos fautes.
En effet, fauter c'est s'éloigner, s'exclure des bras de Hachem (Nuées/Soucca), c'est quitter LA Source de la Vie.
A l'aube d'une nouvelle année de notre vie, à nous de garder ces moments forts (Roch Hachana, Kippour, Souccot, ...) qui ont révélé notre vraie nature : si magnifique, si élevée.
Papa Hachem a toujours les bras grands ouverts pour nous, est-ce que nous souhaitons vraiment aller vers Lui (tachouv hé) ou bien contre Lui (en fautant)? ]

<--------->

-> Pourquoi les femmes sont-elles exemptes de la mitsva de la Soucca, sachant qu'il y a une règle disant que si les femmes ont fait partie du miracle, elles doivent également participer à la mitsva (ex: les bougies à 'Hanoucca, la matsa à Pessa'h, ...). Or, elles ont également bénéficié des Nuées de Gloire dans le désert.

Le 'Hatam Sofer dit que puisque les femmes n'ont pas pris part à le faute du Veau d'or, les Nuées ne vont revenir que pour les hommes, et non pas pour les femmes, car elles ne les ont jamais vraiment quittées.
Ainsi, c'est uniquement les hommes qui doivent s'asseoir obligatoirement dans la Soucca, pour se rappeler des Nuées qu'ils ont fait partir par leur faute, et qui vont revenir par leur téchouva.

<--------->

-> Selon le Gaon de Vilna, dans la Amida de Yom Tov, nous disons :
- "Tu nous as choisis d'entre tous les peuples" (ata bé'hartanou) = c'est relatif à Pessa'h, où la nation juive est née, choisie parmi toute par Hachem ;
- "Tu nous as aimés" (aavta otanou) = c'est Shavouot, où nous avons reçu le plus beau des cadeaux : la Torah ;
- "et Tu nous as désirés" (vératsita banou) = c'est Souccot, qui symbolise le fait que Hachem nous désire suite à l'acceptation de notre téchouva après notre faute.

[C'est la matérialisation des paroles du Rambam (Hilkhot Téchouva 7,4) : "Une personne qui a fait téchouva est aimée et chérie par D., comme si elle n'avait rien transgressé".
=> Se basant sur ce constat, nous nous réjouissons à Souccot, plus que jamais! En effet, quoique nous puissions faire de mal, nous serons toujours les bien-aimés de papa Hachem!! ]

-> vératsita banou = et Tu nous as désirés. Même si nous avions fauté, Tu as quand même montré que Tu nous voulais. Cette idée fait référence au Yom Tov de Souccot, au cours duquel Hachem restaura les Nuées de Gloire (Anané kavod), démontrant ainsi que Son amour, Son affection et Son désir pour nous furent rétablis, même après la faute du Veau d'or.
Ces deux mots, "vératsita banou", saisissent magnifiquement la véritable essence de Souccot. Après avoir rompu notre lien avec Hachem, nous avons obtenu le pardon et finalement, nous avons été à nouveau accueillis sous la protection des Anané HaKavod, tandis que Hachem démontrait Son désir éternel pour nous en tant que Son peuple.

Selon le Gaon de Vilna, c'est cette joie du retour de la Chékhina qui constitue la raison pour laquelle le Yom Tov de Souccot est spécifiquement appelé Zman Sim'haténou. Nous nous réjouissons du fait que non seulement nous fûmes pardonnés, mais que Hachem montra clairement que notre relation avec Lui avait été restaurée à ce qu'elle fut initialement, comme si nous n'avions jamais fauté.
Nous célébrons le fait que même si nous faisons les pires choses (à l'image du Veau), il est toujours possible de tout réparer par la téchouva, et de revenir vers Hachem car "vératsita banou" = et Tu nous as désirés.

-> Le Gaon de Vilna ajoute qu'il en est de même dans la suite de cette prière :
- "et Tu nous as élevés d'entre toutes les nations" (véromamtanou) = c'est Pessa'h, en nous choisissant comme peuple ;
- "et Tu nous as sanctifiés par Tes Commandements" (vékidachtanou) = c'est Shavouot, en nous donnant la Torah ;
- "et Tu nous as rapprochés notre Roi ..." (vékéravtanou malkénou) = c'est Souccot.

[C'est la matérialisation des paroles du Rambam (Hilkhot Téchouva 7,7) : "Quelle est formidable/merveilleuse la téchouva! Un jour, une personne peut être séparée de D., et le jour d'après, elle peut être attachée à la présence divine.
Tout de suite à Kippour, Souccot est ce moment d'union avec Hachem, un moment de plénitude, de joie absolue.
Plus aucune faute vient nous distancier de Lui, que c'est bon d'être dans Tes bras!! ]

<--------------------------------->

-> Dans le désert, il y avait 3 grands miracles : la manne, le puits de Myriam et les Nuées de Gloire.
Pourquoi est-ce que nous ne commérons que les Nuées et pas les 2 autres?

1°/ Le Mabit (Beit Elokim - Chaar Hayéssodot 37) explique que la manne et le puits étaient certes spectaculaires, mais néanmoins ils ne faisaient que fournir des besoins vitaux au peuple.
En effet, comment survivre sans eau et nourriture en plein désert?

Par contre, les Nuées de Gloire étaient non seulement pas nécessaires, mais par elles Hachem démontrait Son énorme amour pour nous.
Par exemple : lorsqu'il y avait une montagne ou une vallée, les Nuées aplanissaient le terrain pour ne pas nous demander des efforts : à l'arrière elle tuait les serpents et scorpions, à l'avant elle protégeait de la chaleur étouffante ; une autre devant montrait le chemin le jour et éclairait la nuit ;...
[il y avait 7 Nuées de Gloire, chacune avec sa mission propre]

Selon le Ibn Ezra, les Nuées de Gloire brillaient d'une lumière surnaturelle, semblable à celle créé par Hachem durant les 6 jours de la Création.
Les Nuées entouraient les juifs de tous les côtés, les protégeant des ennemies, et étaient comme des piliers allant du sol au Ciel.

-> "Afin que vos générations sachent que j’ai donné des Souccot pour demeure aux bné Israël, quand je les ai fait sortir du pays d'Egypte, moi Hachem (יְהוָה), votre D." (Emor 23,43)
Le Bné Yissa'har (Ma'amré Tichré) fait remarquer que le Nom Divin utilisé est celui de l'Attribut de Miséricorde, car par ce cadeau des Nuées, Hachem a fait pour nous une bonté spéciale.

=> Les Nuées de Gloire reflètent l'amour spécial de Hachem envers les juifs, et c'est cela que nous fêtons à Souccot.
[D. ne nous a pas donné un bouclier protecteur basique, mais des Nuées de Gloire aux multiples fonctions, témoignant de Son amour infini pour nous!]

<--------->

-> Les Nuées étaient une expérience de grand proximité avec Hachem.

Le Ari Zal (Pri Ets 'Haïm 'Hag Souccot 1) dit que les lettres du mot Soucca (סכה) sont le symbole de Hachem serrant dans Ses bras le peuple juif.
[b'h, voir également : https://todahm.com/2014/10/23/soucca-etreinte-damour-de-d ]
Il ajoute que ces 3 lettres renvoient aux différents types de Soucca cashères, et également aux différentes façons d'enlacer quelqu'un!

Il est écrit : "Son bras gauche soutient ma tête et sa droite me tient enlacée" (Chir haChirim 8,3)
Selon le Arizal, la 1ere partie fait référence aux Yamim Noraïm, et la seconde à Souccot.

D'ailleurs, le Maharal (Nétsa'h Israël 54) enseigne que les Nuées de Gloire sont synonymes de la présence divine, l'aspect de Hachem qui réside en nous.

=> Quelle chance nous avons d'avoir cette mitsva de la Soucca qui vient nous rappeler d'à quel point Hachem nous aime!

<--------->

-> Le 'Hida (au nom du Séfer Tséma'h David) écrit que la manne et l'eau du puits de Myriam pouvait avoir le goût que nous désirions manger ou boire.
Ainsi, lorsque nous sommes dans la Soucca, mangeant de délicieux plats et boissons, nous pouvons également avoir en tête le souvenir de la manne et du puits.

-> "A chaque fois que nous célébrons un Yom Tov, la même influence propre à cette fête nous affecte d'une manière identique à celle présente à l'origine, où moment où le miracle s'est produit."
[le Kédouchat Lévi - Kédouchat Pourim]

=> Bien plus qu'un souvenir, Souccot c'est revivre pleinement ce qui s'est passé dans le désert : l'incroyable proximité avec Hachem, suite à notre téchouva.

-> On comprend pourquoi Souccot est appelée : le zman Sim'haténou (le moment de notre réjouissance), et que le Rambam (Hilkhot Loulav 8,12) dit que nous devons à cette fête être encore plus joyeux et heureux.

Le Netsiv (Dévarim 16,15) enseigne que le mot 'hag (fête) signifie : une danse.
A Souccot nous avons la mitsva d'être joyeux, et selon le Arizal (Chaar haKavanot) d'une manière générale l'élément essentiel d'une mitsva est d'être joyeux de la faire.
Ainsi à Souccot, nous nous réjouissons de faire la mitsva d'être joyeux, et à l'idée de pouvoir rendre Hachem joyeux.
La joie est totale!!

-> Souccot est la seule fête qui est appelée : la fête de Hachem ('hag Hachem - חַג-יְהוָה - Emor 23,39).

<------------------------>

2°/ Le Sfat Emet donne l'explication suivante.

Selon la guémara (Shabbat 130a) : "Toute mitsva que les juifs ont accepté dans la joie, est toujours accomplie de nos jours dans la joie".

Nous pouvons lire comment les juifs ont mérité d'avoir les Nuées de Gloire : "Ainsi parle Hachem : Je te garde le souvenir de l'affection de ta jeunesse, de ton amour au temps de tes fiançailles, quand tu me suivais dans le désert" (Yirmiyahou 2,2)

Par contre, la manne et le puits n'ont été obtenus que suite à des plaintes des juifs sur le fait de manquer de nourriture et d'eau.

=> C'est pour cela que nous ne sommes pas méritants de nous souvenir d'eux par le bais de mitsvot, contrairement à aux Nuées de Gloire (Souccot).

[les Nuées de Gloire nous rappellent à quel point Hachem nous comble du meilleur, et à quel point nous devons éviter de nous plaindre à Lui.
Selon la guémara (Taanit 9a), Hachem nous a donné 3 cadeaux dans le désert : le puits, la manne, et les Nuées de Gloire.
Ainsi, de toute façon nous aurions reçu de l'eau et de la manne, mais à cause de nos plaintes nous avons perdu l'occasion d'avoir des jours de fêtes spécifiques pour ces autres bontés de D.!]

<------------------------>

3°/ La manne et le puits ont bénéficié à tout le monde, même au érev rav.
Par contre les Nuées de Gloire étaient réservées uniquement au peuple juif, [les autres suivants le peuple en dehors de ces Nuées].

[le Bné Yissa'har]

<--->

-> Le Bné Yissa'har, citant le 'Hida, écrit que c'est particulièrement les Nuées de Gloire qui peuvent témoigner du fait que les juifs sont spéciaux, qu'il sont uniques aux "yeux" de Hachem.
En effet, dans le désert le Erev Rav était "recraché" à l'extérieur des Nuées (c'est réservé uniquement à mes enfants, à mes biens-aimés!), tandis qu'ils pouvaient bénéficier de la manne et du puits.

En effet, il est normal que Hachem fournisse au Erev Rav le minimum pour vivre (nourriture et eau), mais de la bonté supplémentaire par le biais des Nuées, cela ne leur a pas été octroyée.

=> Ainsi, les Nuées témoignent de l'unicité des bné Israël, et c'est pour cela que Hachem a fixé une fête pour s'en rappeler.
[A Souccot nous célébrons cela (à quel point Hachem nous aime plus que tout!, à quel point nous lui sommes précieux, proches, ...), et la prise de conscience de cette réalité nous génère un état de joie énorme (zman sim'haténou)!]

<------------------------>

-> Le Pélé Yoets enseigne que chaque juif doit ancrer en lui que dans ce monde il n'est que de passage comme un nuage qui passe, et qui est de courte durée.

Le 'Hida (dans son Roch David) explique que c'est peut-être pour cela que l'on réalise Souccot en souvenir des 7 Nuées de gloire (en correspondance aux 7 jours de Souccot).
En effet, Souccot vient nous rappeler que ce monde-ci n'est que provisoire comme un nuage qui passe, et que Hachem n'a pas créé l'homme pour dormir, manger et travailler, mais bien au contraire pour Le servir afin de mériter plus tard le monde futur.
[D. nous demande de sortir de nos maisons, pour vivre temporairement dans la Soucca, pour aider à matérialiser la réalité que nous ne sommes que de passage dans ce monde.]

De plus, nous pouvons voir en allusion dans : "anané kavod" (les Nuées de gloire), que seul celui qui se comporte dans ce monde comme un : "anan" (un nuage), alors il aura le "kavod" (la gloire), dans le monde à venir.
[si tu considères que ce monde passe extrêmement rapidement, que tu n'as pas de temps à perdre dans les futilités, alors tu remplis ta vie au maximum (sans remettre à plus tard), et alors tu seras rempli éternellement de gloire après ta mort.
Le nuage est fait de particules d'eau (or, il n'y a d'eau si ce n'est la Torah), qui bien que visible n'est pas palpable (matière, comme le yétser ara qui nous vend du vide).
L'eau a la particularité de changer d'état (solide, liquide, ...) = être souple pour accomplir la volonté de D., et cela symbolise l'importance de l'humilité, d'accepter de se soumettre au Maître du monde, et non à son égo, sa naturalité.]

Le Loulav

-> Le Loulav :

"On illustre par une parabole : 2 hommes en litige sont entrés chez le roi pour être départagés et personne, à part le souverain, ne connaissait les détails du cas.
Le roi a jugé l'affaire sans qu'on sache lequel, des 2 plaignants, a eu gain de cause.

Le roi dit : "Celui qui sortira en brandissant une épée, tout le monde saura qu'il a gagné".
De même, les juifs et les non-juifs sont amenés en jugement à Yom Kippour ... Hachem dit : "Prenez vos loulavim en main afin que tout le monde sache que vous avez gagné dans le jugement!"

[midrach Tan'houma - Emor 18]

Les 4 espèces

+ Les 4 espèces :

-> Il est écrit dans le midrach (Vayikra Raba 30,14) :
"La branche de palmier du loulav ressemble à la colonne vertébrale d'un homme, le myrte aux yeux, le saule aux lèvres, et le cédrat au cœur.
[Le rapprochant du Téhilim 35,10, le midrach ajoute : ] Le roi David a déclaré : "Aucun organe n'est plus important que ceux-là, qui équivalent à eux seuls à l'ensemble du corps."

=> L'homme doit les dominer et les utiliser pour le service divin.

-> Rabbénou Bé'hayé (Kad haKéma'h) nous dit que les transgressions commises par ces 4 organes seront pardonnées grâce à ces 4 espèces, car tout péché est absous quand l'homme accomplit une mitsva en contrepartie.

<------------------->

-> Il est écrit dans le midrach (Béréchit rabba 10) que chaque herbe a un ange dans le ciel qui la frappe et lui dit : "Grandis!"

Le Mégalé Amoukot, précise que cet enseignement s'applique à toutes les plantes ... à l'exception des 4 espèces du loulav : aucun ange n'a de pouvoir sur elles.
Elles se développent uniquement grâce à la Providence divine.

Le Bné Yissa'har ajoute que l'on peut alors comprendre un autre midrach (Vayikra Raba 30,2) : "Israël et les autres nations sont jugés à Roch Hachana ... Lorsque les enfants d'Israël sortent avec les loulavim le 1er jour de la fête de Souccot, ils savent qu'ils ont gagné leur procès".

En effet, en prenant les 4 espèces, qui ne sont pas sous l'emprise d'une force céleste, les juifs réaffirment qu'à la différence des autres nations, ils sont au-dessus de toute prédestination astrale et sont dirigés exclusivement par la Providence particulière (Hachem).

-> De façon identique, le Séder haYom écrit :
"Tout arbre ou végétal a un ange qui le gouverne d'en-Haut en lui disant : "Pousse!"
Ces 4 espèces, Hachem ne les a pas confiées à un ange, Il les frappe et les surveille pour ainsi dire Lui-même afin qu'elles poussent.
C'est pourquoi Il nous a ordonné de prendre ces 4 espèces particulières pendant la fête, pour montrer à touts que les juifs sont le peuple de D., il est entre Ses mains et ne doit craindre aucune créature au monde.
Même le Satan n'a aucun pouvoir sur eux, parce qu'ils sont marqués du signe du Roi."

<------------------->

-> Il est écrit dans le midrach (Vayikra Raba - paracha Emor) :

- Le cédrat, savoureux et odoriférant, fait allusion aux juifs qui brillent à la fois par la Torah et les bonnes actions.
- La branche de palmier dattier, dont le fruit est savoureux, mais pas odoriférant, représente les juifs qui se distinguent par la Torah mais pas par leurs bonnes actions.
- Le myrte, odoriférant mais non savoureux, évoque les juifs qui ont de bonnes actions à leur actif, sans Torah.
- Enfin, le saule, ni savoureux ni odoriférant,fait allusion aux juifs sans Torah et sans bonnes actions.

Comment D. agit-il à leur égard?

Les anéantir, il n'en est pas question!
D. déclare : " Qu'ils se rassemblent en un seul bouquet afin que les uns fassent expiation pour les autres."

Le rabbi Moché 'Haïm Luzzato (le Ram'hal - Messilat Yecharim - chap.13) nous livre un enseignement se rapportant à ce midrach :
"A l'élite du peuple qui aspire à se rapprocher de D. et à faire profiter de ses mérites le commun des fidèles qui dépendent d'elle, il appartient d'observer les règles de grande piété que les autres ne peuvent pratiquer : à savoir, les lois de l'ascèse, voulues par D.
En effet, il est impossible que le peuple tout entier atteigne un même niveau ; chacun, selon ses capacités intellectuelles parvient à un degré différent.

Il est donc nécessaire qu'il y ait au moins une élite qui tente, par une préparation impeccable, d'atteindre la perfection.
Grâce à elle, ceux qui ne sont pas préparés jouiront, eux aussi, de l'amour de D. et de Sa présence, comme le disent les Sages à propos des 4 espèces du loulav : "Qu'ils se rassemblent en un seul bouquet afin que les uns fassent expiation pour les autres". "

Chémini Atsérét – Sim’ha Torah

+ Chémini Atsérét :

-> Selon le Gaon de Vilna, les 4 premiers versets du Chir haChirim correspondent aux 4 fêtes dans l'ordre :
- "Cantique des Cantiques" (v.1) : c'est Pessa'h, lorsque les juifs chantent des louanges à Hachem pour les avoir délivré de leur esclavage ;
- "Qu'il me prodigue les baisers de sa bouche" (v.2) : c'est Shavouot, lorsque Hachem parle aux juifs directement en donnant la Torah ;
- "une huile aromatique [de sacrifice au Temple] ... c'est pourquoi les jeunes filles sont éprises de toi" (v.3) : c'est Souccot, lorsque les 70 sacrifices de taureaux sont amenés au Temple, au nom des 70 nations du monde ;
- "Le roi m'a conduit dans ses appartements" (v.4) : c'est Chémini Atsérét, qui est l'accomplissement du cycle des fêtes de l'année.

=> Selon le Gaon de Vilna, Chémini Atsérét se résume par : "[Hachem] m'a conduit dans ses appartements".
En tant qu'aboutissement de toutes les fêtes, c'est un moment d'énorme proximité, d'intimité extrême avec Hachem.

<-------------------->

Le nom "Chémini Atsérét" provient du mot : "atsar" (retenir), car Hachem nous retient près de Lui pour un jour supplémentaire.

-> Rachi (Pin'has 29,36) rapporte que :
[Après Roch Hachana, Yom Kippour, les 7 jour de Souccot,] Hachem dit à Israël : "Restez encore un peu chez moi!" C'est là une expression d'amour, comme des enfants prenant congé de leur père, lequel leur dit : "Votre départ me consterne, restez encore un jour!"

-> Rachi (Emor 23,36) enseigne également que Hachem nous dit : "Je vous 'retiens' chez moi."
C'est comme un roi qui aura invité ses enfants à un festin pendant plusieurs jours.
Lorsque le moment est venu pour eux de prendre congé, il leur dit : "Mes enfants! Restez s'il vous plaît encore un jour chez moi! Votre départ m'est pénible!" (guémara Soucca 55b)

[Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - Soucca 55b) fait remarquer que Hachem a demandé spécialement un petit repas afin que tout le monde puisse réaliser qu'Il est venu spécialement pour nous, et non pas pour la nourriture.
Par ailleurs, selon le Tiférét Shmouël, ce qui est particulièrement difficile pour Hachem est de voir tous ses enfants réunis ensembles à Jérusalem (unis comme un seul homme dans la joie), et ensuite de les voir repartir chacun de leur côté. (le restant de l'année, même si nous ne sommes pas géographiquement proches, nous devons l'être dans le cœur en préservant autant que possible le shalom, l'unité entre nous. En effet, étant tous les enfants de papa Hachem, par notre attitude nous pouvons Le réjouir ou bien L'attrister grandement (il y a rien de pire pour des parents que de voir leurs enfants se disputer!).)]

-> Mais on peut s'interroger : pourquoi, n'y a-t-il pas un tel jour pour les autres fêtes : Pessa'h et Shavouot?

Le 'Hizkouni répond que c'est comparable à un roi qui invite ses enfants à son palais plusieurs fois dans l'année.
A la fin de leur 1ere visite, le roi demande : "Quand allez-vous revenir?"
Les enfants de répondre : "dans 50 jours", et le roi les renvoi dans leur maison en paix.

Lorsqu'ils viennent lui rendre visite une 2e fois, le roi interroge également la date de leur prochaine venue, et ils lui répondent : "dans 4 mois". Cette fois aussi le roi les renvoi en paix.

Pendant leur 3e visite, les enfants lui répondent qu'ils ne pourront pas revenir avant 6 mois.
Cette fois, le roi leur dit : "Cela m'est trop difficile d'être loin de vous pour si longtemps. S'il vous plaît restez un jour de plus".

De la même façon, après Pessa'h il y a seulement 50 jours jusqu'à la prochaine fête : Shavouot, et entre Shavouot et Souccot, il y une distance de 4 mois, ce qui est soutenable.
En revanche, entre Souccot et Pessa'h, il y un espace de 6 mois, et Hachem trouve difficile cette si longue séparation avec nous ...

<------------------------>

Le nom "Chémini Atsérét" provient du mot : "atsar" (retenir).

-> Le Yichma'h Israël dit qu'il faut garder, retenir les belles pensées et intentions que nous avons durant ces Yamim Tovim, [comme boussole, trésor pour le restant de l'année].

-> Selon le Beit Avraham, il faut retenir du temps afin de nous examiner et de se remémorer de tout ce qu'on a pu vivre pendant ces jours de fête.
On fait le point sur cette période, sur les bonnes résolutions que l'on a prises, et sur comment on va s'en trouver positivement influencé pendant l'année à venir.

[Juste avant de se jeter dans le grand bain de cette nouvelle année, nous prenons le temps de fixer clairement dans notre tête quelles sont nos priorités et vers où nous souhaitons que notre vie se dirige.]

-> Selon le Arizal (rapporté dans le Pri Tsadik - Séoudat Pidyon haBen), Atsérét signifie "klita" : absorber, intégrer, internaliser.
Cette fête vient comme clôture, une conclusion de ce que nous avons pu expérimenter, l'enracinant en nous pour le futur.

-> Le rav Chimchon Raphaël Hirsch enseigne également : "La fonction de Chémini Atsérét est de rassembler toutes les perceptions et résolutions que les fêtes de l'année ont pu produire en nous, afin de pouvoir conserver tous ses gains spirituels.
En les imprimant profondément dans notre cœur, ils resteront une possession permanente pour tous les jours de notre vie, vers lesquels nous pourrons nous tourner.
Ainsi "enrichis", nous pourrons rester avec Hachem quelque soit ce que l'année à venir va nous proposer!"

[les fêtes juives de la Torah se passent toutes pendant la période estivale : de Pessa'h à Souccot.
Ainsi à Chémini Atsérét, nous entreposons en nous afin de pouvoir passer l'hiver (jusqu'à Pessa'h) tous ces moments de chaleur spirituelle que nous avons pu vivre (Souccot, Roch Hachana, Kippour, ...).
Dès qu'il fait froid en nous, nous pourrions les ressortir et retrouver toute notre ardeur dans notre vie juive.

A nous d'optimiser ces 24 heures de Chémini Atsérét afin de ramasser et d'entreposer en nous un maximum de brindilles de ce qu'on aura pu vivre pendant ces fêtes, car ainsi le feu sera d'autant plus puissant en nous.]

<------------------------>

+ Une opportunité unique pour nos prières :

-> "Il n'y a pas un jour semblable à celui-ci [Chémini Atsérét] où Hachem aime entendre les prières de l'homme au sujet de tout ce qu'il désire.
Comme il est dit dans le Zohar (Tsav - 31b) : 'Tout ce que l'homme sollicite ce jour-là de D., Il accepte sa prière et réalise sa demande'."
[Rabbi 'Haïm Fallaggi - Moéd lé'Hol 'Haï ]

Il ajoute également que si une personne était consciente de combien elle peut accomplir par ses prières en ce jour, elle s'enfermerait dans une pièce et prierait durant toute la journée.

-> "Pendant ces jours de fêtes (Chémini Atséret), la seule [nation] qui est avec le Roi, est la nation juive.
Celui qui est tout seul avec le Roi, sur demande du Roi, peut Lui demander tout ce qu'il désire et Il l'accordera."
[Zohar Noa'h 63 ; Tsav 31b]

De même, le midrach Yalkout Chimoni (Bamidbar 782) dit que particulièrement en ce jour une personne doit "demander pour tous ses besoins".

-> "A chémini Atsérét, nous pouvons rectifier toutes nos prières dites sans les bonnes intentions durant toute l'année.
Chaque personne à une "audience privée" avec Hachem et peut Lui demander tout ce qu'elle désire."
[Rabbi Sim'ha Bounim de Peshischa - se basant sur le Zohar ci-dessus]

-> Le rabbi de Kobrin fait remarquer que nous devons d'abord prier pour notre spiritualité afin de pouvoir mieux servir Hachem, avant de prier pour d'autres choses.

<------->

-> "Seul le peuple juif a su tisser une puissante relation avec le Créateur du monde qui leur voue alors une affection particulière.
[A Chémini Atsérét, ] Hachem consacre un jour à Son peuple et leur octroie une bénédiction d'abondance avant qu'ils ne se séparent."
[Chem miChmouel]

<------------------------>

-> Dans la Torah, les fêtes sont dénommées 'hag, terme dérivant de " 'houga" (un cercle).
Toutes les fêtes sont positionnées sur un cercle concentrique.
C'est ainsi que pour les juifs, on ne commémore pas une fête, mais on l'a revit avec la même intensité à chaque fois.
(ex: à Pessa'h on revit réellement la sortie d'Egypte, à Shavouot on reçoit de nouveau la Torah au mont Sinaï exactement de la même façon chaque année!).

Mais quel est le cœur, le centre de toutes les fêtes?

Le Rama di Pano, élève de Rabbi Moché Cordovero, enseigne que selon la Kaballa, Chémini Atsérét est l'épicentre de toutes les fêtes.
Contrairement à Roch Hachana qui a son Shofar, Pessa'h sa matsa, Souccot sa Soucca et ses 4 espèces, et Shavouot qui a l'offrande du Shté haLé'hem, Chémini Atsérét est tellement sublime qu'elle n'a besoin d'aucune mitsva particulière.

Le 'Hatam Sofer (Souccot 581) qui reprend les paroles du Rama di Pano, conclut :
"La grande sainteté de Chémini Atsérét ne vient pas au travers d'actions, mais uniquement par le fait qu'une personne va atteindre de la joie et du plaisir avec Hachem.
[...]
Par certains aspects, Chémini Atsérét est similaire à Yom Kippour, c'est pourquoi les sacrifices de moussaf de ces 2 jours sont exactement les mêmes.
Mais en réalité, la sainteté de Chémini Atsérét surpasse celle de Yom Kippour.
La raison en est que la sainteté de Yom Kippour vient du fait que l'on afflige son corps, tandis que la sainteté de Chémini Atsérét vient du fait que l'on se réjouir avec Hachem."

-> Le rav Gamliel Rabinovitch explique qu'à Chémini Atsérét nous n'avons aucune mistva particulière, et Hachem nous exprime par là l'idée qu'Il ne désire que nous, que notre service divin sans interférence.
Le Zohar haKadoch (vol.III 73a) dit : Hachem, la Torah et Israël ne sont qu'un.
Plus encore, le Zohar haKadoch (Béchala'h 60a), cité dans le Néfech ha'Haïm (4,10) rapporte que Hachem est appelé : "Torah".
=> Ainsi, lorsque nous prenons la Torah pour danser, d'une certaine façon, c'est comme si c'était Hachem avec qui nous dansions.
C'est cela la joie de Sim'ha Torah : c'est le bonheur de pouvoir danser directement avec D., d'être au plus proche de Lui (Roch Hachana et Kippour ayant nettoyées toutes les fautes nous séparant de D.), c'est la joie extrême d'être totalement réunis à Lui!

Le rav Gamliel Rabinovitch ajoute que plus nous honorons la Torah en lui témoignant un maximum d'honneurs, plus la Torah nous honorera en nous révélant les secrets et les concepts cachés qui sont en elle.

<--------->

+ "Le 1er jour de Souccot, la Torah nous ordonne d'accomplir plusieurs mitsvot : la Soucca, le loulav, l'étrog, la joie, ...
Les autres jours de Souccot, il n'y a plus que 2 mitsvot [de la Torah] : la Soucca et la joie.
Mais à Chémini Atsérét, la Torah est claire, il n'y a plus qu'une seule mitsva que nous devons réaliser : "Et tu ne seras que joie" (véayita a'h saméa'h)."
[le 'Hatam Sofer]

-> Le rav Pinkous apporte un éclairage sur l'essence des fêtes juives :
- Pessa'h = représente la naissance de l'homme car elle représente l'émergence de la nation juive ;
- Shavouot = c'est l'étape de la bar mitsva, car c'est le moment où le peuple juif a reçu la Torah et les mitsvot ;
- Souccot = la Soucca rappelle la 'Houppa, l'union sacrée entre un homme et une femme ;
- Chémini Atsérét = symbolise le moment où les époux quittent la 'Houppa pour se retrouver. La mariée se pare de bijoux et d'ornements pour plaire à son époux durant les noces. Mais une fois que la cérémonie est passée, elle n'a plus besoin de ces accessoires car les époux sont déjà attachés. Une fois que le lien est établi, il n'y a plus besoin de parade.
C'est la raison pour laquelle la fête de Chémini Atsérét n'est pas marquée par des mitsvot ou des événements particuliers.

<----------------------------->

-> Lorsque nous mentionnons Pessa'h, Shavouot et Souccot, dans la Amida et le Kiddouch, nous disons : 'Hag haMatsot, 'Hag haShavouot, 'Hag haSouccot, plaçant 'hag devant le nom du Yom Tov.
Cependant, à Chémini Atsérét, nous disons : Chémini Atsérét ha'Hag hazé, plaçant 'hag après le nom du Yom Tov [selon la coutume Séfarade].
Pourquoi une telle différence?

Les 3 fêtes sont en souvenir de miracles : la sortie d'Egypte, le don de la Torah et les Nuées de Gloire.
Le miracle vient d'abord, et ce n'est qu'ensuite que la fête le célèbre.

Mais Chémini Atsérét ne rappelle aucun miracle.
Nous fêtons ce jour car Hachem nous a demandé de rester avec Lui un jour de plus.
Ainsi, c'est notre proximité avec Lui durant ce jour, qui est la cause de cette fête ('hag).
C'est pourquoi le mot Chémini Atsérét vient avant ha'hag azé.

<------------------------>

+ A toutes les fêtes, nous apportons un minimum de 2 taureaux pour le sacrifice de Moussaf, et une des exceptions est pendant Chémini Atsérét où l'on n'en apporte qu'un seul.
Pourquoi cela?

-> On peut rapporter la réponse du Sforno (Kavanat haTorah 12).
Les 2 taureaux du sacrifice moussaf qui sont apportés à Pessa'h, Shavou'ot et Roch 'Hodech représentent la dualité de notre service divin : par l'amour et par la crainte (aava et yir'a).

A Roch Hachana et à Yom Kippour, un seul taureau est amené, car le service principal de ces jours est seulement par la crainte.

Chémini Atsérét fait allusion à la période de la future délivrance, lorsque notre relation avec Hachem sera essentiellement par l'amour.
Ainsi, un seul taureau est offert, symbolisant l'amour [envers Hachem].

-> On peut également citer l'idée du midrach Bamidbar rabba (21,24).
Cela ressemble à un roi qui a fait un banquet officiel pour les habitants de son pays.
A la fin des 7 jours de festin, il appelle son meilleur ami et lui dit : "Nous avons accompli notre obligation envers le pays. Il est temps maintenant d'apprécier chacun la compagnie de l'autre, avec ce qu'on pourra trouver à manger [l'essentiel étant de passer un bon moment ensemble"]"

De façon similaire, les 70 taureaux offerts pendant Souccot correspondent aux 70 nations composant ce monde.
Chémini Atsérét représente le festin non officiel/privé, la relation de famille que Hachem a avec les juifs.

Ainsi, alors que le repas officiel est quelque chose d'élaborée, notre relation privilégiée avec Hachem est plus simple (à l'image du fait qu'il n'y a qu'un seul taureau offert en sacrifice moussaf).
L'essentiel n'étant pas sur le contenu du repas, mais sur l'appréciation de la proximité, de l'instant avec papa Hachem, alors que toutes les autres nations sont retournées vivre leur vie chez elles.

<------------------------>

-> Selon la guémara (Soucca 48a), il y a 6 lois qui font de Chémini Atsérét un Yom Tov qui est indépendant de Souccot.
Elles sont listées par un moyen mnémotechnique : p'zar k'shav (pé, zayin, réch, kouf, shin, bét).

Le Yalkout Ména'hem fait remarque que ces abréviations signifient : p'zar (disperser) ; k'shav (écoute), renvoyant au fait que les juifs sont dispersés parmi les nations.
A Chémini Atsérét, Hachem entend toutes leurs prières.

Pour information, ces différentes lois sont :
-> Payit : durant Souccot, il y avait 24 gardes en rotation pour les offrandes sacrificielles, et cela ne continuait pas pendant Chémini Atséret, où on tirait au sort quelle garde servira à l'autel.

-> Zman : contrairement au dernier jour de Pessa'h, on y récite la bénédiction de : Chéé'héyanou.

-> Régél : nous ne mangeons plus dans la Soucca (en dehors d'Israël nous n'y récitons plus la bénédiction), et la fête a un nom qui lui est propre (Chémini Atsérét ha'hag azé).

-> Korban : Le sacrifice moussaf de Chémini Atsérét est de 1 taureau, tandis qu'à Souccot, on en offrait plusieurs chaque jour.

-> Shir : le chant des lévi'im qui accompagnait le service des sacrifices était unique pour le jour de Chémini Atsérét : "Laménatséa'h al haChémini".

-> Béra'ha : on faisait une bénédiction pour le roi d'Israël, comme il est dit : "Le 8e jour, il congédia le peuple, qui bénit le roi" (Méla'him I 8,66).

<-------------------------------------------------------------------->

-> Pourquoi est-ce que la Torah dispense de s'asseoir dans la Soucca à Chémini Atsérét?

Le 'Hizkouni (Bamidbar 29,35) répond que puisqu'en ce jour, on a commencé à prier pour la pluie, Hachem souhaite qu'on récite cette prière de tout notre cœur.
En effet, si nous devions toujours résider dans la Soucca en ce jour, nous ne prierons pas d'une manière totale, car nous ne voudrions pas que la pluie perturbe et gâche notre repas de fête.

Cela nous renforce dans notre conscience de l'impact réel et certain de nos prières, b"h.

<-------------->

-> Hachem dit à Israël : "Restez encore un peu chez moi! ... Restez encore un jour!" (Rachi - Pin'has 29,36)

Le Binyan David (Béréchit 2) dit que potentiellement chaque jour peut être le dernier, et D. nous octroie avec bonté un jour de vie supplémentaire : "Restez encore un jour!".
[les 1ers mots d'un juif en se réveillant sont le modé ani, où nous sommes plein de gratitude envers Hachem qui nous redonne la vie, plein de confiance en ce qu'on va en faire!].

Ce n'est pas une conception triste, mais au contraire, une façon de profiter pleinement de chaque opportunité, avec crainte et joie d'Hachem, ce qui n'est pas possible si nous pensons que nous sommes immortels (il y a le temps, plus tard, ...).

Cette notion de : "Restez encore un jour!", doit aussi être comme un trésor que nous gardons durant toute l'année.
C'était tellement incroyable, magnifique d'être aussi proche de Toi, que chacun des jours suivants doit en être impacté positivement, comme par nostalgie.
Cela prouve à quel point nous avons apprécié ce moment d'extrême intimité avec papa Hachem.

[A l'image d'une photo d'un proche, dans les moments de solitude de notre vie, on se rappellera d'à quel point Hachem est proche et nous aime ; dans les moments où l'on veut fauter, on se rappellera qu'on ne peut pas agir contrairement à un père qui est tellement aimant et plein de bontés à notre égard, ... ]

=> Chémini Atséret, c'est ce bisou d'un amour infini de D. pour nous, sur notre visage [alors que les invités - les nations du monde sont partis], qui illumine toutes nos journées de l'année à venir!!

Nous avons le meilleur des papas : c'est Papa Hachem. Tâchons qu'il puisse être fier de nous!!

Hochana Rabba

+ Hochana Rabba :

-> Le Rokéa'h (Bamidbar 29,6) fait remarquer que le mot "kémishpatèm" (selon leur jugement) n'est utilisé que 2 fois dans la Torah :
- en référence à Roch Hachana (Dévarim 29,6) ;
- en référence au 7e jour de Souccot (Dévarim 29,33).
Cela nous enseigne que de même que Roch Hachana est un jour de jugement, de même le 7e jour de Souccot (Hochana Rabba) est un jour de jugement.

Selon la Loi Orale, ce jugement est limité à la quantité de précipitations de pluie qu'il y aura pendant l'année à venir [guémara Roch Hachana16a].

Cependant, selon le Zohar (3,31), ce jour d'Hochana Rabba est l'apogée du jugement rendu à Roch Hachana, et c'est le moment où les jugements de la court Céleste sont envoyés afin d'être mis en application dans le monde.

Selon Rabbi Zalman Sorotzkin (Oznaïm laTorah), Hachem dans Sa grande miséricorde accorde une nouvelle chance à tous ceux qui n'ont pas pu mériter un bon jugement à Roch Hachana et à Kippour.

En célébrant Souccot dans la joie, nous avons la possibilité de revenir vers Hachem par amour, ce qui transforme nos fautes en mérites.
Ceci à la faculté de changer totalement le jugement de Yom Kippour, qui est plus fait par crainte.
En effet, notre montagne de fautes est devenue une montagne de mérites.
[De plus, Hachem nous a ajouté plein de mitsvot à accomplir : résider dans la Soucca (mitsva à chaque seconde), le loulav, la joie, ...]

<----------------------->

-> "Plus que aucun autre jour dans l'année, à Roch Hachana et à Hochana Rabba nous recherchons Hachem dans nos prières.
A Roch Hachana, tous les juifs sont rassemblés afin d'entendre les sonneries du Shofar ; à Hochana Rabba, tous les juifs sont réunis avec une botte de branches dans la main."
[guémara Yérouchalmi Roch Hachana 4,5]

-> "Le 25 Elloul, D. a créé le monde.
Hochana Rabba a lieu 26 jours après.
Le nombre 26 est la valeur numérique du nom de D. (Tétragramme).
Combien est saint ce jour!"
[Rabbénou Bachya]

-> Hachem a béni Avraham en disant : "Je suis l'Unique dans le monde, et tu es unique dans le monde. Je vais garder pour tes enfants un jour spécial durant lequel je vais pardonner toutes leurs fautes.
Si Roch Hachana ne pardonne pas tes enfants, alors Yom Kippour le fera. Si ce n'est pas le cas, ce sera à Hochana Rabba."

Pourquoi Hachem a-t-il fait cette promesse spécifiquement à Avraham?
En comptant de Adam, Avraham est né pendant la 21e génération depuis la Création.
Sa lumière a alors commencé à briller dans le monde.

C'est pourquoi, Hachem a promis à Avraham qu'à Hochana Rabba, qui tombe le 21e jour de l'année, les juifs seront totalement pardonnés, et que leur lumière illuminera de nouveau.
[Matté Moché - 557]

<--->

-> Le rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Dvach - 1ere partie drouch 6) écrit :
Les "moyens" (bénonim) [par opposition aux tsadikim parfaits ou aux réchaïm complets] ne sont pas inscrits dut out à Roch Hachana, ls le sont à Yom Kippour et sont scellés 10 jours après, soit le 20 Tichri, qui est la nuit de Hochaana Rabba".
Il conclut en précisant que c'est la raison pour laquelle ce jour n'est pas mentionné dans la Torah, car celle-ci dans l'ensemble s'adresse aux tsadikim (justes) qui sont scellés déjà à Yom Kippour.

-> Le Séder haYom enseigne :
"Ce jour [Hochaana Rabba], où tous les livres sont scellés et les décrets délivrés à ceux qui doivent les exécuter, étant extrêmement redoutable, il est donc nécessaire d'y multiplier les actes de charité, les prières et supplications, afin de susciter la Miséricorde Divine pour que nous soyons scellés ans le Livre des tsadikim".

-> Le Zohar (1er partie - 120a) enseigne :
"A Roch Hachana, les missives (les décrets du jugement) sont écrites et se trouvent dans les "Réserves Royales". Si l'homme a le mérite de se repentir entièrement, elles sont déchirées.
Ensuite, Hachem prépare Yom Kippour comme jour de repentir. S'il se repent, c'est bien, sinon le Roi ordonne de sceller les missives.
S'il mérite de se repentir, mais néanmoins pas complètement, elles sont en suspens jusqu'à la clôture qui a lieu le dernier jour de Souccot (Hochaana Rabba).
S'il se repent, les missives sont alors déchirées. Sinon ... on les sort des Réserves Royales et on les délivre à ceux qui sont chargés de les exécuter. Elles ne reviennent alors plus sans que les décrets qui y sont inscrits s'accomplissent".

-> Rabbi Shlomo Zalman Auerbach explique que la raison pour laquelle l'importance de ce jour n'est pas mentionnée dans la Torah dévoilée (mais seulement dans la kabbala) est que jadis, la connaissance qu'il s'agit d'un jour de clôture du jugement aurait proté atteinte à 'lobligation de se réjouir pendant la fête. C'est pourquoi nos Sages dissimulèrent cet aspect des choses.
Néanmoins, aujourd'hui où les générations sont plus faibles et moins réceptives à la crainte du jugement qu'autrefois, ils nous l'ont révélée afin que nous puissions utiliser ce jour le mieux possible, en sachant que tous les décrets y sont définitivement scellés.

-> Une fois, la nuit de Hochaana Rabba, le rav Avraham Elimélé'h de Karlin entra dans le beit hamidrach et y vit 2 avrékhim en train de s'entretenir de sujets profanes.
Il s'approcha d'eux et leur dit : "Vous êtes certainement en train de parler de choses très urgentes qui ne peuvent en aucun cas être retardées. Malgré tout, il aurait été préférable que vous discutiez pendant la prière de Kol Nidré que cette nuit".

<--->

-> Le Rokéa'h (Souccot 22,1) fait remarquer que l'importance de Hochaana Rabba est telle que le Beth Din (du temps où il fixait le début du mois par l'observation de la lune) veillait à allonger ou écourter le mois de l'année (d'un jour) suivant les besoins afin que Hochaana Rabba ne tombe pas pendant Shabbath.
Et pour quelle raison? Du fait que les Bné Israël pleuraient et suppliaient en ce jour afin que l'année soit pluvieuse, ce qui est impossible le Shabbath.

Si l'on réfléchit, cela signifie que l'on repoussait certaines années toutes les fêtes du mois de Tichri y compris Roch Hachana et Yom Kippour à cause de Hochaana Rabba.

Le bon sens veut que le moins important soit repoussé devant le plus important. Plus encore, il arrive qu'ne déplaçant ainsi les fêtes, Roch Hachana tombe un Shabbath ce qui entraîne l'annulation de la mitsva du Shofar.
Tout cela dans un seul but, que Hochaana Rabba ne tombe pas Shabbath, ce qui prouve à quel point les prières en ce jour sont importantes.
On ne ménagera donc pas ses efforts dans ce domaine sachant que toute notre existence dépend de ce jour.
[rapporté par le rav Elimélé'h Biderman]

<--->

-> A plusieurs reprises lors des prières de Hochaana Rabba, nous disons "Hoca na véochiana Avinou ata" (de grâce sauve nous et délivre nous car Tu es notre Père).
En ce jour, nous crions à Hachem : "délivres nous car Tu es notre Père!", sur qui pouvons-nous compter si ce n'est sur Toi?
Une telle supplique ne peut que provoquer notre salut sans autre justification.

<---------------->

-> A Roch Hachana, D. juge le monde avec son attribut de Justice, seulement les justes peuvent y faire face.
A Yom Kippour, D. juge le monde avec son attribut de miséricorde, la moyenne des gens réussit à passer le jugement.
A Hochana Rabba, D. juge le monde avec son attribut de bonté, tous les juifs y sont alors innocentés.

Cela s'appelle Hochana Rabba, un jour de grand aide, car les fautes de tous les juifs sont officiellement effacées des livres de la Court Céleste.
[Hayachar véHatov]

-> Hochana Rabba, traduit par "une grande aide", est un jour durant lequel par la prière et nos supplications, nous pouvons obtenir l'intervention divine dans le matériel et spirituel.
[Divré Shalom]

<-------------------------------->

-> Dans plusieurs communautés, il est de coutume de rester éveillés pendant la nuit de Hochana Rabba, et d'y réciter tous le livre de Téhilim, écrit par le roi David, qui est le Ouchpizin de ce jour.
En cette nuit, nous suivons l'exemple de David, qui ne dormait jamais plus de 60 clignements d’œil.
[Taamé haMinhaguim]

<-------------------------------->

-> C'est au cours du dernier jour de Souccot, Hochana Rabba, que le jugement est rendu sur la chute des pluies pour le monde à venir.
[guémara Roch Hachana 16a]

-> Le verdict prononcé à Yom Kippour au sujet des précipitations d'eau, va recevoir son sceau final à Hochana Rabba.
Le destin économique du monde dépend d'une abondante pluie. Nos prières pour la pluie sont ainsi fondamentales pour l'économie globale, et pour la terre d'Israël en particulier.
[Séfer haMinhaguim - Souccot 35]

Si les autres nations savaient l'importance de ce jour.
Nous, b"h, nous sommes au courant => Merci Hachem de nous permettre d'être dans le émet, d'agir au mieux dans ce monde!!

<-------------------------------->

-> Le mot : Hochana (הושענא) peut être compris dans le sens : Hocha Na (הושע נא).
Nous demandons à Hachem d'agréer toutes les prières que nous avons faites depuis le début du mois d'Elloul jusqu'à Hochana Rabba, soit sur une durée de 51 jours (guématria de : נא).
Et ce jour, dès le soir, nous multiplions les supplications et tournons autour de la Torah 7 fois en disant à chaque tour : ana Hachem ochia na, ana Hachem ochia na (הושיעה נא).

<-------------------------------->

-> "[Après qu'il est fauté,] Hachem appela Adam, et lui dit : "Où es-tu? (ayéka - אַיֶּכָּה)" (Béréchit 3,9)
Dans son Siddour, le rav Yaakov Emden (le Yaavets) écrit que le terme : אַיֶּכָּה est une allusion aux 3 jours de jugement et de téchouva.
On a :
- le א (valeur : 1) qui renvoie au 1er Tichri, qui est Roch Hachana ;
- le י (valeur : 10) = au 10 Tichri, qui est Yom Kippour ;
- après le כ (valeur : 20) qui correspond au 20 premiers jours du mois de Tichri, et vient juste après le ה pour Hochana rabba (הושענא), qui tombe le 21 Tichri.

La Torah fait allusion aux 3 jours de jugement (yémé hadin) : Roch Hachana, Yom Kippour et Hochana rabba, avec le mot : "ayéka" (Où es-tu? - אַיֶּכָּה).
Le rav Noa'h Its'hak Oelbaum pense que c'est parce qu'à chaque moment de jugement, toute personne doit se demander cette même question : Où es-tu?
[ex: Où en suis-je dans ma vie par rapport à ce que Hachem attend de moi? Qu'ai-je fait des capacités que D. m'a confiées? Dans quelle direction vais-je?]

<-------------------------------->

-> "Au 10e jour de ce 7e mois, qui est le jour des Expiations (yom hakippourim - יוֹם הַכִּפֻּרִים)"
Rabbi Israël Spira (le Bluzhover Rebbe - dans le Séfer Tsvi laTsaddik) demande : "Si Yom Kippour ne dure qu'une seule journée, pourquoi est-il écrit au pluriel (Kippourim)?"
Il répond que la Torah fait allusion au fait qu'en réalité il y a 2 Yom Kippour : le 1er est le jour de Yom Kippour, et le 2e est Hochana Rabba. Ce sont tous les 2 des jours de 'hatima (être scellé dans le livre de la Vie ou de la mort) et de kappara (du pardon).
C'est pourquoi la Torah emploie la forme plurielle : yom hakippourim (יוֹם הַכִּפֻּרִים).

"Lorsque machia'h viendra, il remettra aux juifs "un certificat de citoyenneté juive" mais pas à tous : à ceux qui auront accompli le commandement de la Soucca à la perfection, comme il est écrit dans la Torah : 'Tout indigène (en hébreu : citoyen) demeurera sous la Soucca'.

Le Zohar explique en effet que le fait de résider une semaine dans la Soucca prouve l'appartenance au saint peuple d'Israël."

[Rav Yéhouda Tsadka]

Les 4 espèces

+ Les 4 espèces :

-> "Contrairement à toutes les autres pousses végétales qui ont un ange spécifique leur disant de pousser/grandir (midrach Béréchit rabba 10), les 4 espèces se développent directement sous la protection de Hachem Lui-même.
Cela est semblable aux juifs, qui sont élevés au-dessus de toutes les autres nations et bénéficient d'une Protection Divine unique.
Ainsi, lorsque les juifs portent les 4 espèces, cela démontre l'unicité de notre relation avec Hachem, et il est alors clair pour tous que D. les a jugé favorablement.
[en effet, le midrach (Vayikra rabba 30) enseigne qu'à Roch Hachana le monde entier : juifs et non-juifs, est jugé]
[Bnei Yissa'har - rabbi Tsvi Elimélé'h Shapiro de Dinov]

-> Accomplir la mitsva des 4 espèces est équivalent à accomplir toutes les 613 mitsvot.
On y trouve une allusion dans la valeur numérique du mot : אתרוג (étrog), qui est de 610, avec les 3 autres espèces, on arrive au total de 613.
[Aboudraham]

-> "Les 4 espèces amènent de la joie à un juif ; elles lui rappelle Hachem"
[Séfer ha'Hinoukh]

-> Nous prenons 1 Etrog en allusion au fait que nous n'avons qu'un seul D. ; 1 Loulav pour montrer que nous ne sommes qu'une seule nation ; 3 hadassim en allusion aux 3 Patriarches : Avraham, Yits'hak et Yaakov ; et 2 arava symbolisant : les 2 Tables de la Loi.
[Eliah Rabba 651,1]

-> Le Rambam nous enseigne que Souccot est le "temps de notre joie" (zman sim'haténou), et qu'en temps de joie, on a souvent tendance à oublier que la source de ce bonheur provient de D.

En nous donnant une mitsva qui implique de la végétation, qui est dépendante de la pluie, cela nous rappelle d'être reconnaissant envers Hachem.
Cela nous aide également à prier de toutes nos forces afin de mériter une année avec suffisamment de pluie, tombée au bon moment.

-> Selon le midrach (Emor 30,1), par l'accomplissement de la mitsva des 4 espèces, nous pouvons mériter d'avoir une bonne parnassa.

<----------------------->

-> Nous attachons le loulav avec 3 nœuds, en allusion aux 3 groupes : tsadikim, les réchaïm et ceux entre les 2.
Cela nous enseigne que tous les juifs doivent être unis par un lien de solidarité.
[L’ensemble des personnes qui sont présents à une prière s’appelle : le tsibour, mot dont les initiales renvoient à : tsadikim, bénonim et réchaïm.]
Les 3 nœuds renvoient aussi aux 3 Patriarches.

-> Selon le midrach Yalkout Chimoni (Emor), chacune des 4 espèces renvoie à un type de personnes qui compose le peuple juif :
- l'Etrog : à l'odeur et au goût agréables, symbolise le juif qui étudie et qui pratique ;
- le loulav : aux fruits comestibles mais pas odorants représente le juif qui étudie mais ne pratique pas :
- la branche de myrte : qui sent bon mais ne porte pas de fruits symbolise celui qui pratique sans étudier ;
- le saule : sans odeur ni goût représente celui qui n'est ni dans la pratique ni dans l'étude.

Que fait Hachem?
Il les lie tous ensemble, afin qu'ils puissent chacun combler les lacunes des autres.
Ainsi, le bouquet du Loulav (où l'on attache ensemble les 3 espèces qui ont au moins un manquement), signifie l'unité du peuple juif.
Cela vient nous apprendre que tous les juifs (sans exception), même ceux n'ayant ni connaissances en Torah ni bonnes actions, sont nécessaires afin de compléter le peuple juif.

[on peut aussi rapporter l'idée que pour accomplir l'ensemble des 613 mitsvot, le peuple juif se doit d'être unit, car certaines mitsvot ne sont applicables que par les Cohen, que par ceux en Israël, ...
Le fait de lier les espèces renvoie aussi à l'idée qu'en soutenant le monde de la Torah, il est possible de gagner des mérites (à l'image du contrat Yissa'har et Zévouloun)]

=> L'union amène une très grande force.

<------------------------->

-> Rabbi Mani dit, citant le Téhilim (35,10) : 'Tous mes membres diront : Hachem qui est comme Toi'
Ce verset concerne le loulav, car il ressemble à la colonne vertébrale ; aux feuilles de myrte (hadassim) qui ont la forme des yeux ; au saule (aravot) qui évoque les lèvres et à l'Etrog qui ressemble au cœur humain.
[midrach Vayikra rabba 30]

-> Selon le Séfer ha'Hinoukh : "les 4 espèces nous rappellent de servir Hachem de tout notre coeur (Etrog), d'être droit (loulav), de voir uniquement le bien chez les autres (hadassim) et de préserver nos lèvres de dire du lachon ara (aravot).

-> Selon Rabbi Chlomo Zalman Auerbach (Halikhot Chlomo - Moadim), les 4 espèces correspondent au corps humain.
Nous les agitons d'une façon permettant de démontrer que : "Je suis pour mon bien aimé (ani lédodi), et que nous recherchons amoureusement Hachem sans réserve.

-> "Par le biais des 4 espèces, nous devons amener tous nos membres plus proches de Hachem"
['Hidouché haRim]

-> Selon le Séfer haMamhig :
- l'Etrog, qui ressemble au cœur, fait réparation pour nos mauvaises pensées, dont l'origine est le cœur ;
- les hadassim, qui ont la forme d'un œil, font la réparation de nos fautes faites en regardant des choses interdites ;
- les aravot, qui sont allongées comme les lèvres, font réparation pour le commérage, les ragots et toutes autres fautes liées à la parole ;
- le loulav, qui n'a qu'une seule colonne, symbolise le peuple juif dont la colonne vertébrale et le cœur sont totalement dévoués à servir Hachem.

Au niveau personnel, les 4 espèces représentent nos membres essentiels, que nous devons totalement dévouer à une utilisation selon la volonté de D.
A un niveau global, on sait que le peuple juif est une entité unique, que seule la matière divise. Il est ainsi nécessaire que ses membres, bien que différents, s'unissent afin de glorifier Hachem dans toutes les directions d'un seul coeur.

<------------------------->

-> Rav Yo'hanan dit : "On fait un mouvement de va-et-vient devant Celui à qui appartient les 4 points cardinaux et un mouvement de bas en haut, devant Celui qui possède le ciel et la terre"
[guémara Soucca 37b ; Ména'hot 61a]

-> Le Séfer ha'Hinoukh (324) explique ainsi que la mitsva de balancer le loulav a pour objectif d'éveiller l'esprit, afin qu'il se rappelle en ce moment de joie que tout est pour Hachem. De haut en bas, et aux 4 points cardinaux, tout y et inclus.

-> La guémara rapporte également les paroles de Rabbi Yossi : "On fait un mouvement de va-et-vient afin de mettre un frein aux vents mauvais, et de bas en haut, afin d'arrêter les mauvaises rosés".

-> Le Arou'h laNèr fait remarquer le parallèle entre ces 2 raisons de la guémara et les 2 balancements dans le Hallel : "Hodou l'Hachem ki tov, ki léolam 'hachdo" (Sa bonté est éternelle - car le monde ne se maintient qu'à travers la bonté du Créateur, à qui appartient tout) ; et dans "Ana hochiana" (Hachem sauve nous et empêche la punition de s'appliquer, c'est lié à la 2e raison).

-> Le Knesset Israël enseigne que les balancements nous enseignent que où que nous soyons nous avons toujours besoin de l'assistance divine pour nous tirer de toutes les situations.

=> Si ça ne va pas dans ta vie, agite-toi vers la seule adresse utile : Hachem.
C'est ça l'arme des juifs!

Une personne externe regardant les juifs à Souccot dira : "Ils sont vraiment fous à bouger des branches de palmier, des feuilles, ... en chantant de tout cœur!"
Et pourtant, la réalité est que ce n'est qu'en se tournant totalement vers Hachem, qu'on permet aux plus belles bénédictions de descendre sur nous et sur le monde entier.

<------------------------->

-> Rav A'ha bar Yaakov accomplissaient le balancement des 4 espèces en disant : "C'est une flèche dans l’œil du Satan"
[guémara Soucca 38a]

-> "La lumière de D. éclaire Israël et les pénètre tant et si bien que lorsqu'ils saisissent le loulav et les espèces qui lui sont associées, leurs ennemis en sont terrifiés."
[Ram'hal - Déré'h Hachem 4,8]

-> Rabbénou Guerchon explique que c'est pour mettre un frein au Satan, le mauvais penchant.
Cependant, il ne convient pas de le dire, parce que ce serait une manière de l'exciter, qui risquerait de nous inciter à la faute et de nous y exposer.
[guémara Ména'hot 62a - ainsi que le Rachi afférent]

-> Selon le Rokéa'h, nous habitons dans des Souccot, qui rappellent que pendant les guerres de conquêtes de la terre d'Israël, les juifs habitèrent dans des Souccot, comme des soldats qui abandonnent leurs maisons et couchent en bivouac.

De même, d'après le Or'hot 'Haïm, les 4 espèces sont comme des armes ; et nous agitons le loulav comme un homme qui manie l'épée.

-> Quelques jours avant Souccot,  le rav Israël Salanter a été surpris agitant son loulav et son Etrog.
Puisque la mitsva ne peut pas être accomplie avant Souccot, les gens en étaient étonnés.
Le rav Salanter a répondu : "Le midrach dit qu'agiter le loulav représente un soldat retournant de guerre, agitant son épée comme expression de victoire.
Maintenant, avez-vous déjà vu un soldat partir en guerre sans s'entraîner à l'utilisation de ses armes?
J'étais en train de me servir de mes "armes" avant de les utiliser à Souccot!"

<------------------------->

-> Selon le Recanati, chacune des 4 espèces correspond à une des 4 lettres du nom de D. (le Tétragramme)
De la même façon qu'il est nécessaire que ces lettres soient proches les unes des autres afin que le nom divin soit écrit correctement, de même, les 4 espèces doivent être tenues ensemble lors des balancements durant le Hallel.

Un midrach va dans ce sens (Vayikra rabba 30,9) :
- l'Etrog (appelé aussi 'hadar') fait allusion à Hachem, à propos duquel il est écrit : "Majesté et splendeur (hadar) sont devant Lui [Hachem]" (Téhilim 96,6) ;
- le loulav (palmier) fait également référence à Hachem, comme il est écrit : "Le Juste [Hachem] fleurit comme le palmier" (Téhilim 92,13) ;
- le hadass renvoie aussi à Hachem : "Il se tenait parmi les myrtes (hadass)" (Zé'haria 1,8) ;
- les aravot ont aussi une allusion à Hachem : "Exaltez celui qui chevauche dans les hauteurs célestes (ro'hèv baAravot)" (Téhilim 68,5).

=> Ainsi, en balançant les 4 espèces dans toutes les directions possibles, c'est le Nom divin que nous proclamons partout, sans exception, amenant d'énormes bénédictions sur le monde.

-> Rabbi Aharon Kotler enseigne que le fait de balancer les 4 espèces ensemble constitue une façon d'accepter la royauté de Hachem sur nous, qui est similaire à la récitation du 1er verset du Shéma, lorsque nous prolongeons la prononciation de la lettre dalét du mot é'had (Un), moment où nous devons méditer sur l'Unicité de Hachem, en haut, en bas, et dans les 4 directions de l'espace.

<----------------------------------------------------------------------------->

+ Le Loulav :

-> "Roi de tous les arbres fruitiers, le palmier dattier propage une large ombre.
De même, la récompense des tsadikim se déploie largement dans le monde à venir.
[...]
Les palmiers, les plus hauts des arbres fruitiers, atteignent une hauteur de 15 à 18 mètres.
De même, Israël est la meilleure de toutes les nations.
[...]
Les palmiers ont un tronc qui est droit.
De même, les cœurs d'Israël sont dirigés directement vers Hachem.
[...]
Les loulavim se répandent depuis le cœur du tronc.
De même, les cœurs d'Israël rejoignent tous Hachem.
[...]
Les palmiers dattiers contiennent un nombre abondant de fruits.
De même, les tsadikim produisent de nombreux fruits"
[midrach Bamidbar rabba 3,1]

-> "Grâce à la mitsva du loulav, lorsqu'on le secoue et que l'on tourne autour de l'arche, dans les synagogues, la royauté divine est alors renforcée sur Israël, ce qui cause finalement la chute de nos ennemis et leur soumission"
[Ram'hal - Déré'h Hachem 4,8]

-> "Par le fait d'agiter le Loulav dans toutes les directions, nous montrons que nous avons vaincu les anges accusateurs, et que Hachem règne sur le monde entier"
[Aboudraham]

-> Selon le midrach, durant les jours redoutables (Roch Hachana, Kippour) nous sommes en jugement devant la Court Céleste.
A Souccot, le "moment de notre joie", nous célébrons le fait que Hachem a accepté notre téchouva, ce qui est symbolisé par le loulav qui est brandi dans les airs.

-> Le midrach (Yalkout Chimoni Emor 653) rapporte que nous bougeons le loulav afin de rappeler la bonté de Hachem au moment de la sortie d'Egypte lorsqu'Il a bougé les montagnes se tenant sur le chemin des juifs (ch.Téhilim 114,4), et Il nous a assuré qu'Il en fera de même lors de la délivrance finale (Yéchayahou 55,12 - "devant vous, montagnes et collines éclateront en cris d'allégresse").

<------------------------->

-> Le Rachbam (Béréchit 24,62) enseigne qu'un autre nom pour appeler les arbres est : sia'h.
Le midrach (Béréchit rabba 13,2) dit qu'on les appelle aussi sia'h, car leur mouvement de balancement donnent l'apparence qu'ils se parlent les uns aux autres.
D'ailleurs, cela nos Sages (guémara Soucca 28a), les arbres communiquent dans un langage appelé : "Si'hat dékalim".

Rabbénou Ephraïm (Béréchit 2,5) dit que nos balancements du loulav démontre que nous nous identifions et rejoignons le "chant" des arbres, et qu'ensemble nous faisons des louanges à Hachem.

-> Nous agitons le loulav en l'éloignant de nous, puis en le rapprochant de sa poitrine.
On apprend de là, que même si on s'est éloigné de Hachem, il ne suffit que d'un bref moment de téchouva pour retourner au plus près de Hachem.
[Rav Moché Feinstein]

-> En agitant le loulav dans toutes les directions, nous attestons que le monde entier est rempli de la gloire de D., et qu'il n'existe pas un seul endroit où la présence divine n'est pas présente.
Cela accomplit le verset : "Je mets constamment Hachem devant moi" (Chiviti Hachem lénégdi tamid - Téhilim 16,8)
[Yétev Panim]

-> La valeur numérique du mot loulav est la même que : 'haïm (soit 68).
Cela provient du fait que l'idée derrière les balancements du loulav, est le symbole de la vie.
Nous commençons par l'éloigner de nous, montrant que nous sommes prêt à donner notre vie pour l'honneur de Hachem.
Ensuite, nous l'amenons proche de notre cœur, insufflant à notre vie un niveau supérieur de spiritualité.
[Zéra Kodéch - Rabbi Naftali Zvi de Ropshitz]

-> Le Kéter Torah fait remarquer que nous balançons le loulav : 3 fois, dans 6 directions, et ce en l'éloignant puis le rapprochant, soit un total de 36 mouvements (3*6*2).
Ces 36 mouvements, symbolisent les 36 tsadikim dans chaque génération par le mérite desquels le monde continue d'exister.

=> L'agitation du loulav, ressemble au battement de notre vie, que nous devons avoir entièrement dédié à Hachem.

<------------------------->

-> Le loulav est composé d'une colonne centrale avec de part et d'autre une feuille.
Cette unité renvoie à la Torah Orale et à la Torah Écrite, qui sont des entités indissociables, ne pouvant exister sans l'une sans l'autre.
[Kéter Torah]

-> Le Zohar décrit les profondes pensées que nous devons avoir au moment d'agiter le loulav.
Le Yessod véChorech haAvoda dit que puisque ces pensées ésotériques sont au-delà de notre compréhension, nous devons avoir à l'esprit de faire la volonté de D. lorsque nous agitons le loulav.
Hachem considérera alors comme si nous l'avons fait avec toute les intentions kabbalistiques que nos Sages y ont connecté.

<--------------------------------------------------------------------------------->

+ L'Etrog :

-> A la Création, Hachem a ordonné que tous les arbres devait avoir le même goût que leur fruit.
Cependant, uniquement l'arbre donnant l'étrog a obéit.
Le bois de l'arbre portant l'étrog a le même goût et la même odeur que la pelure, qui en est le principal de l'étrog. ['Hatam Sofer - Soucca 35a]
C'est pourquoi, l'étrog est appelé : "le fruit d'un bel arbre" (péri ets hadar) [Sfat Emet - Soucca 35a] .

-> Les racines de l'arbre qui donne les étrog, grandissent selon la forme des 4 lettres du nom de Hachem.
[Tsvi laTsaddik ; Tikouné Zohar]

-> L'Etrog reste sur l'arbre pendant une année entière, à l'image d'un tsadik qui reste attaché à Hachem toute l'année entière, et contrairement aux gens ordinaires qui retournent à leur ancienne façon d'agir après les fêtes (yamim tovim).
[Pardess Yossef - Noa'h]

-> "L'Etrog ressemble au cœur. Servez Hachem de tout votre cœur!"
[Séfer ha'Hinoukh - 285]

-> "Regarder l'Etrog est un remède pour les maladies de l’œil"
[Séfer haMidot - réiya]

<------------------------->

-> Cette mitsva des 4 espèces, comme nulle autre, est caractérisée par le fait que les juifs sont prêts à dépenser une somme importante afin d'acquérir un bel étrog.
Certaines personnes le rangent dans un bel étui, qui est fièrement montré, à l'image d'un trophée précieux que nous exposons à nos amis.
Pourquoi est-ce que l'étrog est une source d'arrogance pour l'homme?

Le Oznaïm laTorah (Vayikra 23,40) donne la réponse suivante.
Selon une opinion, le fruit interdit de l'arbre de la Connaissance était l'Etrog.
Or, à la base de la faute de Adam et 'Hava, il y a l'arrogance, car ils croyaient dans les paroles du serpent qu'en mangeant de l'arbre de la Connaissance, ils deviendraient comme des dieux.

=> Puisque la nature de l'Etrog est d'éveiller des sentiments d'arrogance, nous avons le devoir d'élever cette envie primitive afin d'amener de la gloire à Hachem par le fait d'enjoliver ses mitsvot.

<------------------------->

-> Pourquoi est-ce que l'Etrog n'est-il pas également attaché ensemble avec les 3 autres espèces, ne devant que y être collé?

L'Etrog représente le tsadik qui possède des connaissances en Torah et de bonnes actions.
Les autres espèces manquent une ou ces 2 qualités.

Bien qu'un tsadik doit se mettre au niveau de toute personne, il ne doit pas en arriver à fusionner, car il peut risquer d'en être influencer, d'avoir une descente dans son niveau de pratique.
Représentant la Torah, il se doit aussi d'éviter une trop grande proximité, qui risquerait d'amoindrir la crainte, le respect que nous devons à la Torah, et à ce qu'elle contient.

<------------------------->

-> L'Etrog représente l'érudit en Torah qui réalise des bonnes actions, dont le monde ne subsiste que par son mérite.
Il est également la plus petite des 4 espèces, afin de nous apprendre qu'il doit être particulièrement humble et éviter l'orgueil et l'arrogance ("Tout cœur hautain est en horreur à Hachem" - Michlé 16,5).

A Souccot, une personne peut dépenser une somme importante afin d'acquérir un magnifique Etrog.
Elle peut facilement en devenir orgueilleuse (avec un tel Etrog, quel tsadik je suis!), faisant alors la mitsva pour son honneur personnel (en le montrant à tout le monde) et non uniquement afin d'honorer Hachem (par un embellissement de la mitsva).
Le Baal Chem Tov fait remarquer que le mot Etrog est l'acronyme de : אַל-תְּבוֹאֵנִי, רֶגֶל גַּאֲוָה (Que le pied de l’orgueil ne m’atteigne point - Téhilim 36,12).

-> L'Etrog est décrit comme "le fruit du bel arbre (Emor 23,40)
De toutes les 4 espèces, c'est le seul à être caractérisé de beau.
En effet, puisqu'il symbolise le cœur, qui est l'organe le plus important du corps humain, puisqu'il permet la vie (voir aussi l'importance d'avoir un bon cœur).

De même que le cœur se doit d'être beau et sans défaut, de même l'Etrog se doit d'être beau et sans défaut.
[Zéra Kodéch - Rabbi Naftali Zvi de Ropshitz]

Les Ouchpizim

+ Les Ouchpizim :

-> Chaque jour de Souccot, nous invitons un des vénérables Ouchpizim à nous rejoindre lorsque nous entrons dans la Soucca : Avraham, Yits'hak, Yaakov, Moché, Aharon, Yossef et David.
Chaque jour, c'est le Ouchpizim du jour précédant qui amène le nouveau dans la Soucca.

-> "Lorsqu'une personne s'assoit à l'ombre de la émouna ("tsila dimEménouta" = la Soucca), la présence divine déploie Ses ailes sur elle par le haut, et Avraham, 5 autres invités, ainsi que David, viennent y établir leur résidence
[même si on ne les voit pas, il faut avoir conscience que leur âme est réellement là, et agir en conséquent!]"
[Zohar - Emor 103b]

-> "La portion de nourriture qu'on aurait servi aux Ouchpizim célestes, doit être servie dans la Soucca à des pauvres ici sur cette terre"
[Zohar - Emor 104a]

Il est bien d'inviter des pauvres matériels (leur offrant à manger) ou bien spirituels (leur donnant de la Torah), ou à défaut, de donner à la tsédaka une somme payant le repas des Ouchpizim.

-> "A Souccot, plus que toute autre fête juive, c'est un moment de joie, car l'amour de Hachem envers Son peuple est vraiment évident.
D'une affection ardente, Il a mis à l'abri les juifs dans 7 Nuées de Gloire qui entourent Son Trône.
Selon le Zohar, pendant que les juifs célèbrent la fête, les Ouchpizim nous sont envoyés depuis le Gan Eden, afin d'y partager notre joie et notre euphorie."
[Divré Yoël]

<----------------->

-> L'informant qu'un rabbi avait vu les Ouchpizim dans sa Soucca, le Rabbi de Kotzk a répondu : "Actuellement, je ne vois pas les Ouchpizim, mais je crois qu'ils sont présents dans ma Soucca, et la croyance est plus grande que la vision".

=> il ne faut pas être frustré de ne pas les voir, ressentir, mais il faut tout faire pour développer notre conscience de leur présence et notre respect à leur égard (dans la réalité, qu'elle serait ma réaction si Moché venait manger avec moi? Si le roi David? ...).

<--->

+ Il est intéressant de constater que :

-> Aharon est mort à Roch 'Hodech Av (cf. Bamidbar 33,38).
Il est intéressant de constater que le jour de la semaine où tombe Roch 'Hodech Av est toujours le même que celui où Aharon est Ouchpizin, le 5e jour de Souccot. (selon l'ordre du Arizal)

-> Le Chaar Yissa'har explique que Moché rabbénou ne désirait pas seulement la même mort que son frère Aharon (par baiser Divin), mais il voulait également avoir le même timing : avoir une correspondance entre le jour de sa mort et son jour en tant qu'invité dans la Soucca.
Et il a réussi!

En effet, Moché est mort le 7 Adar, qui tombe toujours le même jour de la semaine que celui où il est Ouchpizin dans la Soucca, le 4e jour de Souccot.

De plus, Lag BaOmer, qui est le jour de la mort de Rabbi Chimon bar Yo'haï, tombe toujours le même jour de la semaine que le Ouchpizim Moché, puisque ce dernier a la même origine d'âme que Moché.

-> De façon incroyable cela fonctionne également avec le roi David.
Selon la tradition, David est mort à Shavouot. Or, Hachana rabba, qui est le jour où le roi David est Ouchpizin, tombe toujours le même jour de la semaine que Shavouot.

<--->

=> Quelle est la signification de cela?

-> Selon le rav Barou'h Simon, c'est pour mettre en avant l'importance de la tradition (messora).

Les Ouchpizin sont les maîtres de la tradition juive, et le fait que le jour de leur mort, nous les recevons comme invités (bien vivants) dans notre Soucca, témoigne qu'ils ne sont jamais totalement disparus, et que nous désirons continuer à prendre à cœur la Torah Orale, les coutumes juives, qu'ils ont pu contribuer à nous transmettre. [Torat 'Haïm!]

<------------------>

-> Le Tana déBé Eliyahou dit que chacun doit constamment se demander : "Quand est-ce que mes actions vont atteindre celles de nos Patriarche?" [qu'à leur image je donne le meilleur de moi-même]
Les Ouchpizin nous rendent visite à Souccot, afin que nous réfléchissons à leur grandeur.
Nous devons les contempler, remarquer leur sainteté, et essayer de les imiter. Cela nous aidera à atteindre leur niveau d'actions.
[Divré 'Haïm]

[d'une certaine façon après les jours redoutables (Roch Hachana), en accueillant les Ouchpizin et en racontant des détails sur leur vie, on se rend compte concrètement du chemin vers lequel tendre une fois que la routine annuelle reprendra vraiment (une fois les fêtes de Tichri terminées).
Dans une Soucca, Hachem nous entoure d'amour, et si nous voulons que cela continue pendant toute l'année, nous devons tendre vers le comportement des Ouchpizin. ]

<--->

-> "Vous résiderez (téchvou – תֵּשְׁבוּ) dans des Souccot durant 7 jours, tous les membres d’Israël habiteront (yéchvou - ישבו) dans des Souccot " (Emor 23,42)
"téchvou" = cela se réfère aux 7 Ouchpizin.
Hachem ordonne aux Ouchpizin de s'assoir avec leurs descendants dans leurs Souccot.
"yéchvou" = cela fait référence au peuple juif, qui ont l'ordre de s'assoir dans les Souccot.
[Méor ha'Haïm]