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"Celui qui s'est fatigué la veille de Shabbat aura de quoi se nourrir pendant Shabbat" (Avoda Zara 3a)

-> Le Beit Avraham enseigne :
Elloul est le 6e mois d'après le compte de la Torah (qui débute en Nissan). Il est donc à mettre en parallèle avec le 6e jour de la semaine, la veille de Shabbat. Ainsi, celui qui s'est fatigué la veille de Shabbat, en Elloul, aura de quoi se nourrir pendant Shabbat (le 7e jour qui représente le 7e mois de Tichri) lorsque son jugement sera tranché favorablement pour une nouvelle année remplie de bénédictions, de délivrance et de salut.

Le Beit Avraham (Nitsavim) ajoute à ce qui précède que puisque Elloul représente la veille de Shabbat et Tichri, le Shabbat, et qu'il est rapporté dans les Livres Saints que toute l'influence bénéfique du Shabbat sur les jours de la semaine descend d'En-Haut par l'intermédiaire de la ''Tosséfet Shabbat'' (ce qu'un juif rajoute de sainteté du Shabbat sur le jour profane, la veille de Shabbat, en faisant entrer le Shabbat plus tôt car la sainteté du Shabbat elle-même est trop élevée pour descendre directement dans notre monde matériel), il s'ensuit que l'abondance et la bénédiction de toute l'année proviennent de ce que chacun ajoute de ELloul sur Tichri en repentir et en bonnes actions.

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-> "Mes chers frères juifs bien-aimés, ne vous fourvoyez pas en attendant Roch Hachana. En ce jour de jugement, des anges accusateurs en veulent au peuple d'Israël. Hâtez-vous de rencontrer le Roi face à face pendant le mois d'Elloul avant qu'Il ne siège sur son Trône de Justice, implorez ainsi Sa miséricorde afin qu'Il nous accorde une bonne et douce année!"
[ Yétev Lev]

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-> b'h, également : le mois d'Elloul comme préparation à Roch Hachana : https://todahm.com/2022/07/13/36905

Elloul = l’obligation de se repentir dans cette période

+ Elloul = l’obligation de se repentir dans cette période :

-> Le Sfat Emet (Ki Tétsé 5642) écrit :
"De même, en ces jours d’Elloul qui sont des jours de repentir ..., les portes de la miséricorde sont ouvertes dans le Ciel et Sa main est tendue afin de recevoir les repentants. Aussi, chaque homme doit-il s’éveiller à la téchouva.
Nos Sages (guémara Béra'hot 6b) commentent le verset concernant la prière : "Pourquoi suis-Je venu et il n’y a point d’homme" (Yéchayahou 50,2) ainsi : de même, en ces jours où Hachem ouvre Sa main à tous ceux qui viennent se repentir, chacun doit dès à présent frapper à Sa porte, comme il est dit : "Car Hachem ton D. marche au centre de ton camp." (Ki Tétsé 23,15).
Nous devons être persuadés qu’Hachem (si l’on peut dire) anticipe notre venue afin d’être prêt à venir en aide à ceux qui veulent se purifier.
J’ai déjà écrit à ce sujet à un autre endroit que (ce verset se termine par les mots ) : "afin de te délivrer et de livrer tes ennemis dans ta main" (להצליך ולתת לפניך איבך), dont les premières lettres forment le mot אלול (Elloul)".

-> Cela signifie que ces jours-ci renferment une immense ‘Siyata Dichmaya’ (aide du Ciel) pour notre retour vers Hachem, Lui-même faisant le premier pas pour venir purifier les fauteurs qui désirent revenir vers Lui.
Le Sfat Emet (Ki Tavo 5661) écrit également à propos du verset : "Heureux l’homme qui m’écoute en accourant à mes portes jour après jour" (Michlé 8, 34) :
"Puisqu’il est écrit ‘jour après jour’, cela suggère que chaque jour (de l’année) ces portes sont ouvertes. Elles sont au nombre de deux : une pour les tsadikim et une pour les repentants ... parce que Hachem ouvre toujours une issue pour les repentants.
Or, puisqu’il est écrit en outre dans la suite du même verset : "(Heureux soit l’homme qui M’écoute) et qui aspire (en se tenant) dans l’ouverture de Mes portes", cela suggère qu’il existe des temps particuliers où les portes sont grand ouvertes, comme Elloul et Tichri."

-> Le rav Elimélé'h Biderman ajoute :
Mais cet enseignement du Sfat Emet va plus loin : à l’inverse, c’est précisément parce qu’il se déverse une abondance de miséricorde pendant le mois d’Elloul que notre devoir est d’autant plus grand de ne pas la gaspiller comme un insensé qui perd ce qu’on lui donne.
Chacun devra donc s’empresser dès à présent de frapper à la porte par laquelle entrent les repentants et de la franchir.

-> Le Arvé Na’hal (Shabbat Chouva, 4) rapporte une allusion à propos du verset : "Si nous ne nous étions pas attardés nous serions déjà revenus 2 fois" (Mikets 43,10) :
"Lorsqu’un homme, commet une faute et ne se repent pas durant toute l’année, il n’a à son décompte que la faute elle-même, mais l’absence de repentir n’est pas encore considérée comme une faute en soi ... sauf durant ces jours dont l’influence débute depuis Roch ‘Hodèch Elloul et qui sont des jours propices.
Car, lorsque ces jours se sont écoulés et qu’il ne s’est toujours pas repenti, il devra le faire 2 fois pour s’être abstenu de faire téchouva, ce qui est (alors) considéré comme une faute en soi.
C’est l’allusion contenue dans le verset : "Si nous ne nous étions", exprimée par le mot לולא (loulé), qui est composé des mêmes lettres que le mot אלול (Elloul).
En retardant notre repentir, nous sommes alors redevables de ‘revenir 2 fois’ (de faire téchouva 2 fois sur la faute commise)."

On ne doit pas "dire les Séli'hot" mais "demander Séli'hot" (pardon), à savoir que l'on doit demander du fond du cœur à notre Père plein de miséricorde de nous pardonner notre passé et se répandre en prières devant Celui qui examine les reins et le cœur de l'homme.
[Beit Aharon]

Elloul = inverser la rigueur Divine en miséricorde absolue

+++ Elloul : inverser la rigueur Divine en miséricorde absolue :

"Elle se dépouillera de son vêtement de captive, elle demeurera dans ta maison, et pleurera son père et sa mère un mois entier" (Ki Tétsé 21,13)

-> Le Zohar ('Hadach 72b) commente ce verset au sujet de la téchouva : "Elle pleurera son père et sa mère un mois entier" = c'est le mois d'Elloul où Moché est monté sur la montagne pour demander miséricorde devant Hachem.

-> Le rav 'Haïm Vital (Ets Ha Daat) explique ce commentaire du Zohar de la manière suivante :
"Le temps le plus propice où cette téchouva est acceptée est le mois d'Elloul qui est appelé "le mois des jours redoutables".
Car alors ta prière est entendue et les portes du repentir sont grandes ouvertes, comme il est écrit : "Invoquez-Le lorsqu'Il est proche."
C'est le sens profond de l'allégorie : "ani lédodi védodi li" (Je suis à mon Bien-aimé et mon Bien-aimé est à moi - ודודי לדודי אני לי), dont les initiales forment le mot : Elloul (אלול), car alors Hachem devient proche et s’éprend d'amour pour l'homme qui se repent."

-> Le Gaon de Vilna commente le verset : "Je restai prosterné devant Hachem pendant 40 jours et 40 nuits" (Ekev 9,25). Il explique qu'il s'agit des 40 jours entre Roch 'Hodèch Elloul et Yom Kippour durant lesquels Moché ne fit rien d'autre que de se répandre en prières pour intercéder en faveur des Bné Israël.
Le Gaon de Vilna ajoute : c'est pour cela que ces 40 jours furent institués comme jours de prières et de supplications, et qu'à Yom Kippour, Hachem agréa leur repentir.

-> Le Chaar Hamélekh (1,5) explique le thème des 40 jours à l'aide de l'enseignement de nos Sages (guémara Béra'hot 60a) selon lequel : "Pendant les 40 jours de la formation du fœtus, les parents peuvent prier pour que ce soit un garçon", car il est encore possible de le transformer (grâce à la
prière) d'une fille en garçon.
Ces 40 jours entre le début d'Elloul et Yom Kippour, eux aussi, sont assimilés aux jours de "formation du fœtus" de l'année prochaine. L'homme est alors encore en mesure de solliciter la miséricorde Divine afin d'inverser "l'attribut féminin" qui représente (dans la kabbale) la Midat Ha Dine, la rigueur, en "attribut masculin" qui symbolise l'émanation de la miséricorde absolue.

-> Le rav Elimélé'h Biderman ajoute :
Le bon sens exige qu'au lieu de se fatiguer et de travailler difficilement pour sa subsistance durant toute l'année, ce qui de toutes façons ne changera rien, il est préférable d'investir tous ses efforts (en lisant
des Téhilim, en priant, ...) durant tous ces jours et de se préparer ainsi à l'approche du ''Yom Hadine Hagadol'' (le grand jour du jugement : Roch Hachana), où le lot de chaque créature sera fixé.
[par exemple, le Rachab de Loubavitch déclara un jour : "La saison du mois de Elloul, c'est le livre des Téhilim!"]
Grâce à cette préparation, l’homme pourra récolter de confortables bénéfices pendant toute l'année qui s'annonce. Il ne s'agit d'ailleurs pas seulement de sa subsistance, mais de tous les domaines de l'existence.
Combien un homme peut-il influencer sur sa situation en investissant toute son énergie et toutes ses forces à prier convenablement pendant cette période, et combien il s'épargnera ainsi de tracas et d'efforts superflus durant toute l'année à venir!

-> Selon le Maguid de Douvno :
Il y a celui qui se prépare durant tout le mois d'Elloul, jusqu’à Roch Hachana, qui multiplie les efforts pour se repentir, qui supplie de sortir méritant du jugement. Dès lors, le moment venu, il suscite la miséricorde d'Hachem et il est légitime que l'on ait pitié de lui.
A l'inverse, certains traversent tout le mois d'Elloul sans aucune préparation convenable. Et lorsqu'arrive Roch Hachana, ils se souviennent brusquement de demander miséricorde car "juste" maintenant, ils ont rendez-vous avec le Roi et ouvrent largement leur bouche pour prier!

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-> b'h, également sur ce verset : https://todahm.com/2018/10/10/7412-2

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-> En parlant de la femme captive qui est prise pendant la guerre, le verset dit : "Elle doit pleurer son père et sa mère pendant un mois" (Ki Tétsé 21,13).

-> Le Zohar ('Hadach - Ki Tétsé) commente : "un mois" = cela fait référence au mois d'Elloul.

Quel est le lien entre ce verset et le mois d'Elloul?
Le Arizal (Séfer haLikoutim - Ki Tétsé) explique que le "père" dont il est question dans ce verset est Hachem, et la "mère" est le peuple juif.
La Torah enseigne ici que nous devrions pleurer des larmes de joie pendant le mois d'Elloul en raison du grand amour qu'Hachem nous témoigne, le peuple juif, pendant Elloul, ce qui est représenté par le verset (Chir haChirim 6,3) : "ani lédodi védodi li".
Ce sont des jours de proximité exceptionnelle avec Hachem.
En fait, le Arizal écrit (Siddour HaAri - Roch 'Hodech Ellul) que pendant la période allant de Roch 'Hodech Elloul à Hochana Rabba, toutes les portes des 13 Attributs de miséricorde d'Hachem sont grandes ouvertes, nous offrant un accès total à ces Attributs.

En général, lorsque nous pensons au mois d'Elloul, nous nous disons : "Oh, non, nous devons encore subir tout cela!" (se lever tôt pour les séli'hot, faire téchouva, des longues prières et journées de fête, ...).
Mais si nous comprenions l'étendue de la bonté dont Hachem fait preuve à notre égard durant cette période, nous envisagerions cette période de l'année avec une attitude bien différente. Avoir des fautes à notre actif est la pire des choses pour nous, et nous ne nous rendons pas compte des graves dommages qu'ils causent à notre vie.
Hachem, cependant, connaît les dommages qu'elles causent, et c'est pour cette raison qu'Il nous donne l'opportunité de nous purifier et de recommencer chaque année, afin que nos fautes ne s'accumulent pas.

Imaginez un condamné qui est emprisonné pour les crimes les plus graves jusqu'au jour où le juge lui dit : "Sentez-vous mal à propos de ce que vous avez fait, et nous vous libérerons. Nous vous paierons même pour cela, et personne ne se souviendra jamais du crime que vous avez commis. Mais ce n'est pas tout. Après avoir été libéré, tu feras partie de l'élite mondiale".

C'est précisément l'offre qu'Hachem nous fait. Quel que soit la faute que nous avons commise, tant que nous nous repentons, nous sommes non seulement pardonnés, mais aussi récompensés, car la téchouva constitue une mitsva.
De plus, la faute est entièrement et définitivement effacé de tout registre, et si nous nous repentons par amour pour Hachem, alors nos fautes sont transformées en mérites.
En outre, en faisant la téchouva, nous atteignons un statut d'élite, comme l'indique la guémara (Béra'hot 34b) : les plus grands tsadikim ne se tiennent pas à la place des pécheurs pénitents.

Hachem est si gentil avec nous. Peut-on imaginer un tribunal humain dire à l'accusé de regretter son crime et de se repentir un mois avant son procès, et il sera alors gracié?
Pourtant, c'est précisément ce que fait Hachem, en nous invitant à nous repentir pendant 30 jours avant notre "procès" de Roch Hachana, afin d'obtenir un jugement favorable.
Mais cela va encore plus loin. Si nous ne profitons pas de cette extraordinaire invitation au repentir et que nous arrivons à Roch Hachana mal préparés pour notre jugement, Hachem nous aime tellement qu'Il dit : "D'accord, nous organiserons un nouveau procès la semaine prochaine". Il nous accorde la période des 10 jours de repentir pour faire téchouva, et le jour du nouveau procès, Yom Kippour, nous vaut automatiquement l'expiation. Tout ce qui nous est demandé, c'est un peu d'effort sincère pour nous améliorer et nous repentir.

Hachem veut tellement que nous soyons purs et que nous puissions jouir de ce monde et de l'autre, et Il nous a miséricordieusement donné le don de la téchouva. Profitons de ce don extraordinaire et utilisons-le pour nous rapprocher d'Hachem, Lui permettant ainsi de nous accorder la bénédiction qu'Il souhaite sincèrement nous accorder.
[rav David Ashear]

Savoir dire NON = dire OUI à Hachem

+ "Qui est le Fort? Celui qui bride son penchant" (Pïrké Avot 4,1)

-> "L’homme n’a pas de supériorité sur l’animal" (roi Shlomo - ומותר האדם מן הבהמה אין - Kohélét 3,19)

Un explication plus profonde est que la capacité supérieure de l’homme sur la bête de refuser, de dire non (ayin - אין). Par exemple, refuser les visions inappropriées, les pertes de temps, ...
[quelqu'un qui ne sait pas dire non, ne saura pas dire non à son yétser ara]

C’est parce que nous disposons du libre-arbitre, la capacité de choisir (bé'hira - בחירה). En fait, le mot בחירה (bé'hira) est l’anagramme de בחר יה (ba'har ya = choisir Hachem). Avec son בחירה (libre arbitre), un homme choisira de s’attacher à Hachem.
Par conséquent, בחר (ba'har) est aussi l’anagramme de חבר ('hibour - un lien), puisque l’on peut s’attacher à Hachem via notre bé’hira, si l‘on en fait bon usage.
Et le mot "ayin" (אין) est l’acronyme de אדם יש נשמה (adam yéch néchama - l’homme a une âme).

Cela nous éclaire sur le nom ישראל (Israël) composé des lettres ישר לא (yachar lo - les gens Droits (yachar) qui peuvent dire Non).

Plus ont dit non à son yétser ara, plus on s’unifie à D.
Le nom אלול (Elloul) y fait allusion puisqu’il se décompose en לא לו . Plus on dit “Non” (לא - lo), plus nous sommes à Lui (לו - lo), à Hachem.

[d'après rav Yéhochoua Alt]

[Dans les prières de Roch Hachana,] lorsque nous prions à Hachem de régner sur nous, nous Lui demandons [de tout cœur d'amener] ce jour à venir où nos désirs et nos actions ne seront contrôlés uniquement par Lui et non par le yétser ara.
[rav Avraham, le frère du Gaon de Vilna]

Hachem attend la "fin de l'année", le mois d'Elloul, avec impatience et une grande joie (kivya'hol), ce mois où Il est plus proche de nous et où nous essayons de nous rapprocher de Lui.
[Sfat Emet]

"Vois, je place aujourd'hui devant vous la malédiction et la bénédiction" (Réé 11,26)

-> Rabbi Avraham Yaakov de Sadigora explique que le mot "aujourd’hui" fait allusion à Roch Hachana (comme cela est enseigné dans le Zohar 2,32b).
La raison en est qu’il existe un jour particulier dans l’année duquel dépendent tous les événements de celle-ci et ce jour est celui du jugement de Roch Hachana. C’est pour cela que la Torah nous met en garde en disant "Vois" : ce jour s’approche dont va dépendre toute "la bénédiction ou la malédiction".

-> Le Saba de Kelm (Kitvé Ha Saba Mi Kelm Yamim Noraïm p.88) écrit :
"Nous croyons tous que Roch Hachana est le Yom Ha Din (le jour du jugement), et que toutes les créatures comparaîtront alors devant Lui comme des moutons devant leur berger.
Cependant, les tsadikim ont un niveau plus grand que cela : ils possèdent le pouvoir de se représenter les choses. Cela signifie que leur émouna est tellement forte qu’ils voient réellement l’image du Yom Ha Din dans leur esprit, et qu’il s’agit d’un jour terrible et redoutable.
Alors que chez les autres personnes, cette perception n’est pas aussi sensible. Pour cette raison, ils ne s’y préparent pas suffisamment comme le font les tsadikim."

=> A cette fin, le verset dit "Vois" = enracine-le en toi au point qu’il soit comme si tu le voyais en face de toi! C’est de cette manière que tu dois considérer ce jour qui arrive à grands pas.

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-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
On peut comprendre ainsi le midrach bien connu selon lequel les 4 espèces qui composent le Loulav sont associées aux membres de l’homme : le Loulav représente la colonne vertébrale, le Etrog, le coeur, le myrte, les yeux et la branche de saule, la bouche.

A priori, on est en droit d’objecter : certes, il est normal que l’on ne prenne qu’un Etrog, puisque l’homme ne possède qu’un coeur, de même qu’un Loulav, puisqu’il n’a qu’une colonne vertébrale.
=> Mais pourquoi prend-on 3 branches de myrte puisque l’homme ne possède que 2 yeux?
Par ailleurs, le verset : "Le Sage a ses yeux dans sa tête et le sot chemine dans les ténèbres" (Kohélet 2,14) peut nous sembler étonnant. Est-ce que seul le sage a des yeux?

En fait, les termes du verset suggèrent que le sage possède un autre oeil que le sot ne possède pas, à l’exemple de ce qu’enseigne la guémara (Tamid 32a) : "Quel est le sage? Celui qui voit ce qui va naître (des événements présents)".
Dès lors, le sage possède bien 3 yeux : 2 yeux d’origine, plus un oeil lui permettant de voir les conséquences futures d’une situation présente. C’est pour cela que l’on prend trois feuilles de myrte.
Il nous incombe donc d’être comme le sage qui voit déjà l’avenir, et de voir ainsi l’année qui s’annonce devant nos yeux et qui dépend entièrement de Roch Hachana. Dès lors, notre préparation sera complétement différente.

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-> Le Sfat Emet (année 5625) dit dans un appel au renforcement :
"Mes amis bien-aimés, chers à mon âme : [à partir de] Roch ‘Hodèch Elloul, il n’est pas convenable de dormir et de se laisser engourdir dans la torpeur du monde matériel."

-> Le Sfat Emet dit à l'un de ses disciples :
"Vois-tu, toute l’année nous parlons affaires. Ce mois-ci [Elloul], l’affaire la plus rentable est celle de la téchouva, car celui qui investit ses forces à revenir vers Hachem durant ce mois fait de gros bénéfices tant spirituels que matériel durant toute l’année à venir. Heureux est celui qui sait être prévoyant!"

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+ "Reviens Israël jusqu’à Hachem ton D." (Ochéa 14,2)

-> Le midrach (Yalkout Chimoni Hochéa 14) commente ce verset : "Tant qu’Il est miséricordieux".

-> Et le 'Hatam Sofer (drachot - Nitsavim 5595) explique que cela signifie que les Bné Israël se repentent pendant Elloul, avant que n’arrivent les jours de jugement.

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-> Le Chaar haMélé'h (1,1-20) écrit :
il nous est accordé 30 jours avant que le Roi Juge Suprême fasse comparaître le monde entier devant Lui et examine chacune de Ses créatures, une par une. Il [Hachem] nous témoigne une immense bonté en "disant ses paroles à Yaakov, ses lois et ses préceptes à Israël" (Téhilim 147,19), en nous faisant savoir dans Sa grande miséricorde, dès le début du mois, qu’un jugement aura lieu, afin que nous puissions nous y préparer comme il se doit et y obtenir un verdict favorable ...
Il n’en a pas fait de même pour tous les peuples à qui Il n’a pas dévoilé son jugement.

Elloul – consacrer nos yeux et notre bouche à Hachem

+ Elloul - consacrer nos yeux et notre bouche à Hachem :

-> Les commentaires 'hassidiques rapportent à propos du mot Elloul que les lettres qui le composent (אלול) sont les initiales de la phrase : "nous appartenons à Hachem et nos yeux appartiennent à Hachem (anou l'Hachem véénénou l'Hachem - אָנוּ לְיָהּ וְעֵינֵינוּ לְיָהּ).
Le Imré ‘Haïm ajoute qu’il s’agit d’une évocation de l’obligation sacrée de veiller particulièrement à ses yeux pendant ces jours saints [d'Elloul], au point que, réellement, ‘nos yeux appartiennent à Hachem’.

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-> Un des tsadikim de notre génération explique, pour sa part, que le verset : "Il n’y a pas de colportage
sur sa langue" (Téhilim 15,3 - לא רגל על לשונו - lo ragal, al léchono) dont les dernières lettres sont celles du mois de Elloul (אלול) est une injonction à garder notre bouche de toute médisance pendant ce mois.
De fait, une attention particulière devra être accordée à la pureté de nos paroles afin que nous puissions prier avec une bouche pure devant Hachem et qu’Il nous accorde un jugement favorable à Roch Hachana.
[rav Elimélé'h Biderman]

Elloul = objectif unité

+ Elloul = objectif unité :

-> Elloul est un temps où l’on doit s’améliorer et exceller dans les mitsvot avec autrui. D’ailleurs les initiales de : "[Envoyer des présents] l'un à l'autre et des dons aux pauvres" (ich léré'éou oumatanot laévyonim - méguilat Esther 9,22 - אִישׁ לְרֵעֵהוּ וּמַתָּנוֹת לָאֶבְיֹנִים), forment le mot אלול .
Nous devons prendre soin de chacun comme l’allusionne le verset : "chacun s’enquerra de la quiétude de son prochain" (vayich'alou ich lérééou léshalom - Yitro 18,7 - וישאלו איש לרעהו לשלום) dont les initiales donnent aussi le mot אלול.

En agissant ainsi, nous pouvons arriver unis à Roch Hachana. comme il se doit. D’ailleurs, Roch Hachana est appelé : "yom téroua" (Pin'has 29,1 - יום תרועה). Le sens sens simple est "un jour de sonnerie du Shofar", mais on peut également le comprendre différemment.
Rachi (Balak 23,21) commente "outéroua't mélé'h bo" (et le retentissement du roi) = c’est une expression d’affection et d’amitié (ré‘out).
=> Ainsi, Roch Hachana (appelé : "yom téroua") est un jour de ré'out, d’amour et d’amitié.
[le mois d'Elloul doit nous permettre d'arriver à un tel état où l'on est en paix, en affection avec autrui]
On peut aussi voir une allusion dans le verset relatif à Roch Hachana : "dans le 1er jour du 7ème mois" (ba'hodech achévi'i béé'had la'hodech - Pin'has 29,1 - בחדש השביעי באחד לחדש) que l’on peut relire : le 7e mois (ba'hodech achévi'i), le jour de Roch hachana, nous devons être dans l’union et l’unité (באחד - béé'had).
[d'après le rav Yéhochoua Alt]

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-> La paracha Shoftim inaugure généralement le mois d’Elloul, mois de préparation à notre jugement, puisque le mot "Shoftim" signifie “juges”.
En fait, le mot Elloul (אלול) signifie : "espionner, explorer", comme il ressort du Targoum Onkélos sur "véyatourou" (Chéla'h Lé'ha 13,2) qui traduit : vi-alléloune’ (ויאללו) [ce verbe a comme racine Elloul], nous invitant à regarder les choses plus en profondeur et voir comment considérer notre prochain avec plus d’indulgence.

Si l’on ne fait pas cela, Elloul peut alors être les initiales de : "Malheur à moi et malheur à mon âme" (oy li vé'oy lénafchi - אוי לי ואוי לנפשי).
[d'après le rav Yéhochoua Alt]