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La pomme et le miel

+ La pomme et le miel (à Roch Hachana) :

-> "Hachem, D. n'avait pas envoyé la pluie sur la terre" (Béréchit 5,2)
Rachi de commenter :
"Il n'a pas fait pleuvoir parce qu'il n'y avait pas d'homme pour cultiver la terre et apprécier les bienfaits de la pluie.
Lorsqu'Adam a été créé, il a compris son importance pour le monde : il pria et la pluie est tombée, faisant pousser les arbres et la végétation."

Le rav Yaakov Galinsky dit qu'à partir des paroles de Rachi, on peut penser que c'est parce qu'il n'y avait personne pour prier que la pluie n'est pas tombée.
Mais ceci est une erreur, et ce n'est pas le sens de ces paroles.

Il y est écrit : "il n'y avait pas d'homme pour cultiver la terre et apprécier les bienfaits de la pluie".
Le Maharal (Gour Aryeh) d'expliquer : "Il est interdit de faire une faveur à une personne qui ne l'apprécie pas".

Nous recevons tant de D., et nous ne savons que demander, que se focaliser sur ce que nous n'avons pas encore.

Nous avons la pomme (ce qui est déjà super!), et ce qui nous manque c'est le miel (l'extra!).

En exprimant notre reconnaissance à D., en disant à quel point nous sommes sensibles à tout ce qu'Il nous a donné, nous nous permettons d'avoir des bénédictions futures.
A l'inverse, celui qui n'apprécie pas ce que D. a fait pour lui, s'interdit qu'Il lui fasse des faveurs.

La pomme, c'est : la Shana Tova (la bonne année) ; et le miel, c'est : le métouka (la douceur).

En prenant la pomme, on dit à D. : "Merci pour tout ce que tu m'as donné au quotidien dans ma vie".
Puis, on prend le miel, et on exprime : "S'il te plaît ajoute encore plus de douceurs".
On demande alors : une shana tova, une pomme avec du miel.

[c'est la dynamique des prières d'une manière générale : remercier pour le passé, et demander pour le futur.]

-> Le rav Leibele Eiger dit que le miel est produit par les abeilles, et pour le récolter nous devons faire avec le risque de piqûres.
De même, nous demandons à D. de se focaliser sur notre beauté intérieure, et de faire abstraction de nos écarts, nos fautes (vent de folie : qu'est-ce qui m'a piqué à faire ça!).

-> Rav Yé'hiel Spéro rapporte que même si au final la pomme et le miel sont agréables, ils ont des origines différentes :
-> la pomme = elle est naturellement bonne, et elle grandit sur un arbre beau, majestueux et feuillu.
Il symbolise la bonté et la beauté.

-> le miel = provient de l'intérieur des abeilles, qui sont connues pour leurs piqûres douloureuses et désagréables.
Elles symbolisent ce qu'on souhaite éviter, la douleur.

Mais au final, malgré ses origines, le miel est plus doux et plus agréables que la pomme, comme on peut le constater avec les enfants qui en demandent toujours plus.

Pour tout un chacun, chaque année, la vie est pleine de pommes et de miel.
En effet :
-> certaines situations sont intrinsèquement bonnes, agréables (ex : les fêtes, nos réussites, nos satisfactions, ...) ;
-> on doit aussi faire face à des circonstances qui ressemblent à la piqûre de l'abeille.

Sur le moment : "ça pique, ça fait mal!", mais en regardant avec une bonne perspective, on peut en arriver à goûter de la douceur.

Après coup, on se rend compte qu'une situation qui nous met en difficulté va se révéler plus bénéfique pour nous qu'une situation qui est agréable sur le moment.
En effet, il en découle par exemple : une mise au grand jour de nos belles potentialités (on devient meilleur), une appréciation des choses (quand on peine pour quelque chose, cela lui donne plus de goût), ...

=> Ainsi, les piqûres de la vie vont générer le miel de notre vie.

Le mot miel se dit : dvach, et a la même valeur numérique que : av aRa'haman (Père miséricordieux - 306).

Le fait d'avoir en tête qu'absolument tout ce qui m'arrive vient que de D., qu'Il nous aime à la folie, va contribuer à rendre chacune de mes épreuves douces et agréables.
Bien que sur le moment, ça peut piquer fort et faire très mal, mais puisque cela vient de D., c'est que c'est pour mon bien.

En mélangeant la pomme avec le miel, on demande à D. de nous aider à voir la vie avec la certitude que dans les moments difficiles et agréables, c'est le même D. qui agit envers nous, toujours avec un amour et une miséricorde qui sont infinies.

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Le Ben Ich 'Haï fait remarquer que :
-> tapoua'h (une pomme) est lié à : "liftoa'h" (ouvrir).
En ajoutant le miel, on demande par allusion à D. de nous ouvrir grand Sa miséricorde, Sa douceur à notre égard.

-> Une pomme est rouge extérieurement, mais blanche à l'intérieure.
C'est un appel à D. pour passer de la rigueur à la miséricorde, et alors pouvoir nous recouvrir de Son meilleur miel ...

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-> La pomme est un fruit très commun, présent quasiment partout dans le monde.
En prenant un tel fruit, qui est un peu négligé par son caractère simple (on va pas être fier devant ses invités d'avoir de la pomme), et en le trempant dans de la douceur, nous apprenons à avoir de la reconnaissance et à remercier Hachem même au sujet de choses qui sont simples et banales.
Nous prenons conscience que nous pouvons trouver de la douceur dans tout ce qu'Il nous donne, et ce même dans la plus simple des pommes.

Nous devons apprécier et témoigner de la reconnaissance pour tout cela (à l'image de la pomme qui a tous les honneurs une fois que le miel, le positif lui est ajouté).

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-> "Que Tes paroles sont douces à mon palais! Le miel l’est moins à ma bouche" (Téhilim 119,103)
En trempant une pomme dans le miel, nous faisons allusion que la Torah , c'est-à-dire la pomme, est notre occupation principale, et que le miel n'est que secondaire.
Nous faisons une bénédiction sur la pomme mais pas sur le miel, afin de démontrer qu'à nos yeux, la Torah a priorité sur les valeurs matérielles.

Mais cependant nous ne pouvons pas totalement faire abstraction de la matérialité, comme l'affirme nos Sages : "sans farine la Torah ne peut pas survivre".
Ainsi, nous demandons : "Hachem renouvelles-nous une bonne et douce année".
"bonne" = représente la Torah, et "douce" = représente les besoins matériels.
[rabbi Yissa'har Dov de Belz - Vayaged Yaakov]

[d'autres commentent : bonne + douce = nous souhaitons que l'année soit bonne, d'une manière qui nous soit visible (douce), et non pas cachée (c'est alors amère et nous devons proclamer : gam zou létova!)]

L’écoute du Shofar

+ L'écoute du Shofar :

La mistva du jour de Roch Hachana est le Shofar, et plus particulièrement le fait de l'écouter.

Rabbi Yé'hiel Spéro dit que durant la sonnerie du Shofar, nous écoutons le cri de notre âme à nos D., exprimant : "Nous voulons être meilleur! Nous voulons être au plus proche de Toi, notre Père adoré ..."

En hébreu : "écoute" se dit : "Shéma", et fait penser au "Shéma Israël" : l'acceptation du joug divin.

Le Rachba (5,55) dit que le mot Shéma a 3 implications :
1°/ Ecoute ;
2°/ Comprend ;
3°/ Accepte.

=> Ainsi, durant la sonnerie du Shofar, on écoute, on comprend et on accepte, le fait que D. est Unique, on déclare pleinement en nous-même : Shéma Israël.

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L'oreille n'est pas un organe comme les autres.
Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 2,12) rapporte la halakha que si une personne a rendu une autre sourde, elle doit lui payer en dédommagement la valeur totale de cette personne.
("Chir'ho nosèn lo démé koulo - guémara Baba Kama 85b)

-> "Prêtez-moi l'oreille et venez à moi, écoutez et votre âme renaîtra" (Yéchayahou 55,3)
=> Afin de guérir spirituellement nos âmes, notre téchouva doit commencer par l'écoute.

-> "Tu ne souhaites ni sacrifice ni oblation, tu m’as perforé des oreilles [pour entendre]" (Téhilim 40,7)

Rachi explique que lors du don de la Torah, D. n'a pas demandé aux juifs d'agir, mais uniquement d'écouter.
La réception de la Torah est liée à l'écoute : les tonnerres, les éclairs et le son du Shofar.

Le rav Mattitiayahou Salomon dit que c'est le thème de Roch Hachana : Accepter sur nous même le joug divin, comme au moment du don de la Torah, qui a été donné par le son du Shofar.

=> Le Shofar est comme un électrochoc.
Il ne peut nous laisser identique et nous devons sortir de notre torpeur.
Que puis-je faire dans mon quotidien pour rendre concret cette réalité (prier mieux, étudier plus, faire plus de tsédaka, ...).

-> Dans le livre de Yéhoshoua (chap.6), lors de la capture de la ville de Yéricho, le 7e jour, après le 7e tour autour de la ville, les Cohanim ont soufflé du Shofar, le peuple poussa des cris et les murailles protégeant la ville se sont effondrées.

Le Rav Shimshon Pinkous explique que c'est ce que le Shofar accomplit en nous-même : il fait tomber toutes les barrières qui nous séparent de la spiritualité.

Lors de la sonnerie du Shofar, on se retrouve alors au plus profond de nous-même : "nez à nez" avec notre papa Hachem!!
Comment restez insensible ...

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Le signe du mois de Tichri est la balance, qui symbolise le fait qu'on va peser nos mitsvot face à nos avérot.
Le mot balance se dit : "moznayim", et contient le mot : "ozèn" (oreille).

L'oreille compte pour beaucoup dans la capacité de jugement d'une personne.

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Le rav Eliyahou Méir Bloch recommande que durant le Shéma, on s'arrête un moment afin de penser à toutes les personnes qui ont dit ces mots dans des circonstances particulières.

On peut citer l'exemple de Rabbi Akiva, qui criait Shéma Israël alors qu'on lui arrachait la peau avec des peignes de fer.

On raconte aussi qu'un garde allemand a écrit dans ses mémoires, que lorsqu'il était à l'extérieur d'une chambre à gaz, cela ressemblait à une synagogue le jour du jugement.
En effet, les cris de Shéma Israël était alors pénétrant ...

En se liant à la sonnerie du Shofar, on se lie à tous les cris de souffrances, de douleur du peuple juif, au travers les temps, et on se remplit d'énergie de pouvoir poursuivre au mieux le job jusqu'à l'arrivée du Machia'h, très bientôt, b"h.

Source (b"h) : traduction personnelle et adaptation de divré Torah du Rabbi Yé'hiel Spéro

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-> Le son du Shofar vient directement du cœur.
C'est bien différent du langage qui est généré à travers la prononciation d'une série de consonnes et de voyelles, et qui trouve son origine dans l'intellect.
Le son simple du Shofar, qui émane du cœur, transcende les limites de l'intellect.
[le Baal haTanya - Likouté Torah - Roch Hachana]

Coutume de la tête de poisson ou d’agneau

+ Coutume de la tête de poisson ou d'agneau (à Roch Hachana) :

Pourquoi?

-> La guémara (Roch Hachana 16b) dit que les tsadikim sont immédiatement inscrits et scellés dans le livre de la vie, alors que le jugement des personnes moyennes (bénoni) est mis en attente, pour être rejugé à Kippour, en fonction de l'attitude durant les 10 jours de repentance.

Ainsi, en mangeant une tête, on fait une allusion, un signe à D., que nous espérons être en tête de liste avec les tsadikim et être ainsi immédiatement inscrit dans le livre de la vie.

-> On dit : "chéniyé léroch" (Puissions-nous être à la tête).
Le mot : "léroch" (לראש - à la tête) est l'acronyme de : "Laassot Rétson Avinou Chébachamayim" (faire la volonté de notre Père céleste).

=> Nous prions de pouvoir accepter la volonté de D. durant toute cette année.
[que nous puissions toujours mettre en tête de nos priorités Hachem!]

-> L'expression "chéniyé léroch", sert aussi à exprimer notre désir de s'attacher à des Sages, qui à l'image d'une tête vont nous permettre de suivre une véritable vie juive.

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-> Ce jour n'est pas appelé : Té'hilat Hachana (le commencement de l'année), mais plutôt Roch Hachana (la tête de l'année).

"Roch" fait allusion à la tête, et "Chana" : à la notion de changement (choné).

De même que le corps suit la tête, de même le restant de l'année va suivre son commencement.

C'est pourquoi, nous devons nous "défoncer" positivement, afin de donner une impulsion qui va irradier toute l'année à venir.

En prenant une tête, nous exprimons à D. notre envie d'avoir une année qui soit à la tête de toutes nos désirs (ce qu'on aura sera encore mieux que tout ce qu'on peut rêver de bien pour nous!).

Source (b"h) : traduction personnelle d'un dvar Torah du rabbi Bogomilsky (Védibarta Bam)

-> La tête symbolise notre envie de percevoir clairement que la tête, l'origine première de toute chose est Hachem. Ainsi, par exemple, lorsqu'une situation difficile se présente nous sommes rassurés car derrière il y a un décret de D. Ou bien, au lieu d'attribuer à la normalité, à l'homme des choses (ex: le confort et la technologie actuels), qu'on puisse se rappeler que ce sont des bontés de D. à notre égard, et qu'on puisse Le remercier pour cela.

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-> A Roch Hachana, nous demandons à Hachem : "Puissions-nous être à la tête (léroch - לראש) et non à la queue (lézanav - לזנב)".

Rabbi Matia ben 'Harach dit : "Situe-toi à la queue des lions plutôt qu’à la tête des renards" (Pirké Avot 4,15)

-> Le Ohèv Israël (le rav d'Apt) explique que cela signifie qu'il vaut mieux être en lien avec le plus bas niveau de la grandeur (queue des lions), que le plus haut niveau de la médiocrité (tête des renards).
C'est pourquoi nous demandons à Hachem d'être spécifiquement "à LA tête" (léroch) de la grandeur, et à aucune autre.

-> Le rav Moché de Bick enseigne à ce sujet :
"La Torah nous demande d'être un "anav" (un humble - ענו) et non pas un "zanav" (une queue - זנב).
Nous devons être humble, mais pas au point de nous dévaloriser pour devenir [à nos yeux] comme la queue d'un animal."

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-> Nous demandons de pouvoir faire la volonté de D. alors que nous sommes à "la tête" de notre vie = lorsque nous sommes encore jeune, dans la force de l'âge.
Nous ne voulons pas commencer à faire téchouva "à la queue" = à la fin de notre vie, lorsque la vigueur de notre jeunesse a décliné.
[Sifté Shimon - Michpatim]

[nous témoignons par cela de notre envie d'immédiatement vouloir faire téchouva, nous améliorer, et non pas remettre à plus tard, comme l'incite notre nature humaine (yétser ara).]

-> Nous demandons : "Puissions-nous être à la tête", et non pas être la tête.
En effet, nous ne pouvons pas être l'unique responsable du peuple juif, car cette place est réservée pour machia'h, qu'il puisse arriver très bientôt b'h.
[Torat SHimon haChalem]

"Le téchouva, la prière et la tsédaka suppriment le mauvais décret"
[prière de Ounétané Tokéf]

Nous allons, b"h, analyser chacun de ces éléments, qui nous permettent d'enlever le mauvais jugement, qui pourrait être sur nous.

+ La Téchouva :

Un juif est intrinsèquement bon, il souhaite faire le bien, et le fait de fauter est totalement contraire à sa nature.
Lorsqu'un juif faute cela ne va pas changer son essence propre, mais cela va créer quelque chose qui lui est étranger, qui n'adhère pas à lui.

=> Ainsi, faire téchouva, c'est retourner à son véritable soi-même, c'est se débarrasser des écrans, des saletés qu'a pu amener nos mauvais comportements.

On est composé d'une âme et d'un corps, et l'âme, partie divine, en est le principal.
Faire téchouva, c'est reformer l'union totale entre notre âme et sa source divine, état de fusion qui a été temporairement stoppé par nos fautes.

=> La téchouva, c'est remettre son âme comme maître de son corps, c'est être véritablement soi-même.

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Les lettres du mois : Elloul, permettent de former : "Ani léDodi, véDodi li" - Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi (Chir haChirim 6,3 - אֲנִי לְדוֹדִי וְדוֹדִי לִי).

Ce verset est lié à la notion de téchouva, car nos fautes nous séparent de D., et par le biais de la téchouva (ani lédodi), alors on enclenche le fait d'être reconnecté à D. (véDodi li).

Le Rambam définit cela : "Hier une personne était séparée de Hachem ... mais aujourd'hui elle est liée à la présence divine" (Hilkhot Téchouva 7,7).
Par ailleurs, il est écrit dans Mala'hi (3,7) : "Revenez à moi, et je reviendrai à vous."

Dans le Chir haChirim, il est étonnant de constater qu'on trouve auparavant : "Dodi li, Vaani Lo" - Mon bien-aimé est à moi, et moi, je suis à mon bien-aimé (Chir haChirim 2,16 - דּוֹדִי לִי וַאֲנִי לוֹ).

= C'est exactement la même phrase, mais en inversé.

Tout d'abord, il y a : "Mon bien aimé est à moi" (dodi li).
Je dois avoir conscience que D. me permet de vivre à chaque instant.
Je dois être plein de gratitude, de reconnaissance envers Hachem, sans qui je ne peux rien et à qui je dois tout.

Ensuite, je dois avoir conscience de ma grandeur, en effet :
-> "Hachem, la Torah et les juifs ne sont qu'un" (Zohar - Vayikra)
-> "De même que l’homme doit croire en D., ainsi doit-il croire en lui-même. […] L’homme doit être convaincu que son âme vient de la Source de la Vie, et que D. a plaisir et jouissance d’elle."[Rabbi Tsadok haCohen de Lublin – Tsidkat haTsadik 1,54]

Sans tomber dans l'orgueil, en ayant conscience de sa grandeur, de toute la confiance que D. nous témoigne, en nous permettant par exemple de vivre (rabba émounaté'ha), nous ne pouvons pas nous abaisser à fauter, à ne pas viser l'excellence.

On doit être conscient qu'on est des princes, des fils uniques de D., et on doit se comporter en adéquation (on représente D.!).

C'est le mois d'Elloul, c'est la mode de parler de téchouva.
Très bien! Et moi dans l'histoire, qu'est-ce que j'en pense?

Avant de faire téchouva, il faut se retrouver, seul avec soi-même, et utiliser cette période pour remettre à plat toute sa vie.
Comment est-ce que je vois ma vie? Quelles sont mes envies? mes priorités?
Lorsque ma vie sera finie, qu'est-ce qui me rendra fier?

=> Une fois que j'ai de la gratitude envers D., que je rêve de faire de grandes choses de ma vie, et que j'ai une envie personnelle assumée et sincère de m'améliorer, alors je peux commencer à faire téchouva.

[c'est le sens du : "lédodi li, ani lo", qui précède le : "ani lédodi, védodi li" ...
Je me retrouve d'abord seul avec moi-même, pour mieux m'ouvrir, fleurir dans ma relation avec D. et autrui.]

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On peut citer le dvar Torah suivant : https://todahm.com/2014/10/23/reveille-lespion-qui-est-en-toi

Il est écrit : "Les explorateurs revinrent de cette exploration du pays, au bout de 40 jours" (Bamidbar 13,25)
Ils revinrent = ils ont fait téchouva.
Quand? = au bout de 40 jours, comme la période entre Elloul et la fin des 10 jours de pénitence.

=> C'est un moment propice à l'introspection, à aller au fond de soi-même.

Le Ram'hal enseigne, qu'il faut :
-> examiner nos actions négatives : Pourquoi les a-t-on faites? Comment ne pas les reproduire?
-> examiner ses mitsvot, actes positifs : Comment les améliorer?

=> Elloul est un œil critique, qui va éliminer le négatif et ajouter du positif.
Notre passé devient une grande force pour notre futur.

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Il est intéressant de noter que le terme : Shofar, est en relation avec : "léchapèr" (=embellir).
Ainsi, on peut être fier de ce qu'on a pu accomplir, mais on ne doit jamais se satisfaire de notre situation actuelle (ex : en disant que c'est pas si mal par rapport à la majorité des juifs, par rapport à notre entourage, ...).
=> Nous devons toujours chercher à nous améliorer, à nous embellir.

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+ La Téfila :

Par le biais, de la prière une personne devient unie et attachée à D.

On peut distinguer nos prières personnelles et nos prières plus imposées (Cha'harit, min'ha, arvit).
Ces dernières ne sont pas composées uniquement de requêtes, car l'essentiel de la prière est d'être un moment où du plus profond de notre cœur, nous nous lions à D.

A l'image d'une personne qui est en train de couler et dont son sauvetage ne peut venir que de la personne se trouvant sur le pont du bateau.
En priant, on crie de tout cœur que tout vient et n'est possible que grâce à D.
On quitte toutes les certitudes liées à notre égo (c'est moi qui, c'est grâce à moi que, ...) pour se jeter dans le vide de la émouna, et dire : "D., c'est que vers Toi que je veux me tourner, espérer de l'aide ... Tu es tout pour moi, Prend moi dans tes bras ..."

Même dans nos demandes, le plus important est le rapprochement, le lien que cela a engendré, plutôt que son résultat, qui n'est qu'un moyen de donner de la fraîcheur et de la force d'adhésion à notre prière.

Prier à D. autant que possible, c'est rendre réelle une notion qui peut être facilement abstraite.
Ainsi, dans notre vie quotidienne, si on ne cherche pas chaque occasion pour demander de l'aide à D. ou pour le remercier, il devient compliquer de donner vie à la notion de présence divine.

Rabbi Benjamin Blech dit que la prière, c'est lorsque je parle à D., et que la Torah, c'est lorsque D. me parle.

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Elloul est l'acronyme également de : "ét lévavé'ha véét lévav zar'a'ha" - Ton cœur et celui de ta descendance (Dévarim 30,6 - אֶת-לְבָבְךָ, וְאֶת-לְבַב).

C'est en relation avec la notion de prière, comme par exemple :
-> le service du cœur = la prière (guémara Taanit 2a) ;
-> "Lorsqu'une personne prie, elle doit diriger son cœur vers D." (guémara 31a)
-> " 'Hanna parlait en son cœur" (Chmouel I 1,13) ;

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+ La Tsédaka :

L'idée reçue est que celui qui donne n'a aucune obligation de le faire, il ne doit rien au pauvre, et il ne le fait que par pure générosité.
En réalité, c'est le contraire.

La racine de ce mot est : "tsédék", qui signifie : "justice".
Ainsi, plutôt qu'un acte bénévole, il y a 2 raisons de faire la tsédaka :
-> une personne est obligée de donner à une autre, car l'argent n'est pas le sien.
D. le lui a donné dans l'espoir qu'il le redonne à autrui.

-> D. n'est pas redevable à l'homme, malgré le fait qu'Il lui fournisse tout ce dont il a besoin.
On doit suivre cet exemple et donner à autrui, même si on ne lui est pas redevable de quelque chose.

D. va alors agir, mesure pour mesure, avec nous.
Puisqu'on a transcendé notre nature, notre instinct, en donnant, Il va nous donner plus que ce que l'on mériterait normalement.

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Elloul est aussi l'acronyme de : "ich léré'éou oumatanot laévyonim" - [Envoyer des présents] l'un à l'autre et des dons aux pauvres (méguilat Esther 9,22 - אִישׁ לְרֵעֵהוּ, וּמַתָּנוֹת לָאֶבְיֹנִים).

Cela représente la tsédaka.

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+ Pour conclure :

Ainsi, à Roch Hachana :
-> par la Téchouva = on remet à jour notre relation avec soi-même, on retourne à ce que l'on est véritablement ;

-> par la Téfila = on met à jour notre relation, notre union avec D.;

-> par la tsédaka = on met à jour notre relation avec autrui

Au moment de démarrer une nouvelle année, il est important de définir clairement ces 3 interactions (avec moi, avec D., avec autrui), afin de vivre une vie pleinement épanouie.

[La téchouva, la téfila et la tsédaka, nous supprimant tout mauvais décret ... ]

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+ Bonus : la prière de Ounétané Tokéf :

Cette prière a été écrite par Rabbi Amnon de Mayence, il y a environ 1000 ans, et est un des temps forts de la répétition du moussaf de Roch Hachana et de Kippour.

-> Son histoire :

L'évêque de Mayence a demandé à son conseiller Rabbi Amnon de se convertir au christianisme.
Afin de gagner du temps, Rabbi AMnon a demandé 3 jours de réflexion.
A son retour chez lui, il a regretté d'avoir donné l'impression qu'il pouvait être prêt à quitter Hachem.

Il a alors jeûné et prié pendant 3 jours, et n'est pas retourné voir l'évêque.
Lorsqu'il a été amené de force à l'évêque, il lui a dit que sa langue devait être coupé pour avoir laissée dire qu'on pouvait y réfléchir.

L'évêque furieux a alors ordonné qu'on coupe les jambes et les mains, articulation par articulation.
A chaque fois, on lui demandait s'il voulait se convertir, et Rabbi Amnon a toujours refusé, jusqu'à ce qu'on le laisse rentrer chez lui totalement estropié.

Quelques jours plus tard, à Roch Hachana, Rabbi Amnon a demandé à sanctifier le nom de D., juste avant la Kédoucha, dans la synagogue.
Il a alors récité une prière personnelle : "Ounétané Tokéf", et en la terminant, il a rendu son âme à Hachem.

Trois jours plus tard, Rabbi Amnon est apparu au célèbre Rabbi Kalonymus ben Méshoullam de Mayence, et lui a enseigné le texte, puis lui a demandé de l'insérer dans la liturgie juive de Roch Hachana.
Son désir a été exaucé, et son texte a même été ajouté lors de l'office de Kippour.

=> N'hésitons pas à penser à lui à ce moment de la prière, afin qu'au-delà de notre téchouva, téfila et tsédaka, son mérite puisse nous protéger, b"h.

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"Avec ceci (bézot - בְּזֹאת) Aharon viendra dans le Sanctuaire" (A'haré Mot 16,3)

-> "Le téchouva, la prière et la tsédaka suppriment le mauvais décret" (prière de Ounétané Tokéf que nous récitons durant les Yamim Nora'im).

Dans la majorité des livres de prières, 3 mots sont écrits directement au-dessus de cette phrase introductive : tsom (le jeûne - צום) ; kol (la voix - קול) ; mamon (l'argent - ממון).
Ils ont tous une même guématria de 136.
En cumulant la valeur de ces 3 mots (136*3), nous obtenons : 408, qui est la valeur du mot : zot (זֹאת).

Ceci est une allusion à notre verset : "Avec ceci (bézot) Aharon viendra dans le Sanctuaire".
Lorsque les juifs font sincèrement téchouva, prient de tout leur cœur, et donnent généreusement à la tsédaka, alors les 3 se combinent pour produire "zot", que va prendre avec lui le Cohen Gadol en entrant dans le Sanctuaire, en tant que messager du peuple, et qui va permettre d'accepter sa prière et d'amener le pardon aux juifs.

Le Shofar

+ Le Shofar (quelques réflexions b"h) :

1°/ Dans la prière de moussaf, nous disons : "Et en ce jour un grand Shofar sera entendu" (yitaka baShofar gadol).

Selon la Halakha, il n'y a pas de limite sur la taille maximale d'un Shofar.
L'appelation : "grand Shofar", laisse donc ouverte toute possibilité sur sa grandeur, qui peut être au-delà de toute imagination.

Cependant, il existe une taille minimale.
La guémara (Roch Hachana 27b) et Rav (Choul'han Arou'h 586,13) disent que le Shofar doit faire au moins un téfa'h de long, ce qui correspond à 4 pouces, de façon à ce que lorsqu'une personne prend un Shofar avec ses 4 doigts (en dehors du pouce), il puisse encore être visible des 2 côtés.;

Que peut concrètement nous enseigner cette loi juive?

Une main représente l'action, et le Shofar symbolise l'alarme, le fait d'alerter sur quelque chose.
Ainsi, le message est que lorsqu'une personne fait du bruit pour une idée, il doit être visible qu'elle l'a aussi mise en pratique (la main et le Shofar doivent être visibles pour être casher).

=> Le Shofar nous enseigne que la meilleure manière de réveiller positivement le monde est le fait d'être un exemple vivant.
Par mon attitude, je peux illuminer, influencer positivement mon entourage.

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2°/ La sonnerie du Shofar comporte entre autre :
-> la Tékia = un seul son long = correspond aux tsadikim, qui ont vécu du début à la fin de l'année selon la Torah ;

-> la Téroua = une succession de 9 sons courts à succession rapide = une personne qui est en sanglot, qui gémit = correspond au baal téchouva, ayant des moments sans et avec, de moments où il faute ("vent de folie") et des moments de regrets.

-> "A l'endroit où se tiennent les baalé téchouva, même les tsadikim complets (guémourim), ne peuvent se tenir" (guémara Béra'hot 34b).

-> La dernière phrase qui est récitée avant la sonnerie du Shofar est : "Car Tu entends le son du Shofar et écoutes la Téroua, et nul ne peux t'être comparé".

On peut se demander, en quoi le fait d'entendre le Shofar est unique à D.?
La réponse est que D. ne ressemble à personne dans le sens où il ne rejette pas ce qui est cassé, abîmé (baal téchouva), et au contraire, il a un amour particulier à leur égard.

D'ailleurs, il est intéressant d'avoir en tête, ce que l'on dit 3 fois par jour dans la amida : "arotsé biTéchouva" = D. désire ardemment notre téchouva!!

De plus, Roch Hachana s'appelle aussi : "Yom Téroua" (Bamidbar 29,1), en référence à ces gémissement de celui qui fait Téchouva.

=> Le Shofar nous rappelle que même si on est descendu au plus bas, Hachem nous tend toujours les bras, et attend avec amour que nous revenons vers lui par notre téchouva.

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-> La guémara (Yérouchalmi Makot 2,6) rapporte :
"Quelle doit être la punition pour une personne qui a fauté?

La prophétie a répondu en disant : qu'elle mérite la mort.
La sagesse a dit : que l'âme fautive doit être punie par des souffrances.
La Torah a dit : que cette personne apporte un sacrifice, et elle sera pardonnée.
D. a dit : le fauteur doit faire téchouva, et il sera pardonné."

Ainsi, puisque la téchouva est la réponse de D., on dit : "Nul ne peux t'être comparé!"
C'est une faveur phénoménale qu'Il nous octroie, à nous d'en faire honneur, d'en profiter à fond.

=> En sonnant le Shofar, on proclame non seulement le couronnement de D. sur tout le monde (et sur nous-même), mais aussi le fait qu'Il est unique de part Son amour et Sa miséricorde infinie à notre égard.

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-> Le roi David a dit : "Heureux le peuple qui connaît le son [du Shofar]" (Téhilim 89,16)

Le midrach rabba (Vayikra 29,4) :
"Est-ce que les nations du monde ne savent pas sonner du Shofar?
Quelles variétés de cornes, elles ont!!

Cela ne peut que signifier que [les juifs] savent comment vaincre leur créateur par le souffle, car alors Il se lève de Son trône de rigueur, et se place sur Son trône de miséricorde.
D. est rempli de compassion envers eux et change pour eux l'attribut de rigueur en attribut de miséricorde.
Quand?
Le 7e mois (à Tichri)."

La téchouva est le cadeau le plus puissant que D. a donné aux juifs.
Dans ce Téhilim, le roi David dit ainsi : "Heureux est le peuple qui connaît le concept et la force de la téroua (la Téchouva).
C'est ainsi, que Ses enfants peuvent vaincre Hachem, qui est alors plein de miséricorde envers eux."

=> Le Shofar est le signe qui va faire changer D. de trône.
En le sonnant, il n'y a plus que la miséricorde ...

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-> Le cycle de la vie est fait de : je suis tsadik (tékia : son long) -> silence -> je regrette (téroua : sons courts) -> silence -> je suis tsadik (tékia) -> ...

On apprend ainsi du Shofar :
-> rien n'est perdu, il n'est jamais trop tard!
Quoique j'ai pu faire, il m'est toujours possible de réparer, et même d'arriver à un niveau supérieur aux tsadikim complets.
En un instant, je peux passer de racha à tsadik!!

-> tâchons de faire que notre tékia (période sans faute) soit la plus longue possible ;

-> tâchons de faire que l'espace entre la tékia et la téroua soit le plus court (je faute => je regrette au plus vite!)

-> après avoir fait téchouva, il faut vite s'empresser de traduire nos bonnes résolutions par des actes concrets (silence court).

=> Faire téchouva, c'est mériter le meilleur sur nous-même!!
Pour cette grande occasion, on sort le Shofar ...

Source (b"h) : basé principalement sur un dvar Torah du rabbi Bogomilsky (Védibarta Bam)

Donner vie à son Roch Hachana

+ Donner vie à son Roch Hachana :

Le rav Dessler nous conseille de prendre une feuille de papier blanche est d'y inscrire :
-> dans une 1ere colonne : tous les événements joyeux que nous avons eu durant l'année passée ;
-> dans une 2e colonne : tous les événements tristes, difficiles que nous avons eu au cours de cette même année passée.

Puis, prenons un temps pour regarder cette feuille ... et prenons conscience que tout ce qui s'y trouve, c'est ce que D. a décidé pour moi lors du Roch Hachana dernier.

=> Mon comportement en cette période, va remplir ma feuille de joies et de peines pour l'année à venir.
Est-ce que je veux une année de galères ou bien une année de kiff?
C'est maintenant que cela se joue ...

[Mon investissement durant quelques jours, quelques heures va déterminer des mois de ma vie!!! ]

Ainsi, faisons sans compter notre part du travail, afin de ne pas avoir de regrets et b"h, avoir un maximum d'événements positifs dans l'année à venir ...

+ "D. ne pardonne pas la personne dont la main se frappe contre son cœur pour ses fautes, mais plutôt, celle dont le cœur bat fortement au souvenir des fautes commises"

[le 'Hafets 'Haïm]

Essayons de vivre personnellement le rituel juif, plutôt que de le subir ...

La pomme et le miel

+ La pomme et le miel :

-> "Rabbi ‘Hama, le fils de Rabbi ‘Hanina, dit : Quel est la signification du verset : "Comme un pommier parmi les arbres" (Chir haChirim 2,3) ?
Pourquoi le peuple juif est-il comparé à un pommier?

Pour t’enseigner qu’à l’instar du pommier dont les fruits poussent avant que les feuilles ne grandissent, ainsi en est-il du peuple juif qui a dit : "Nous ferons" avant "nous comprendrons"."
[guémara Shabbath 88a]

=> Le peuple juif est donc comparé à un pommier du fait de son acceptation inconditionnelle de la Torah.

-> En hébreu, le miel se dit : dvach (דבש), mot qui a une valeur numérique de : 306, qui est la même que : "av ara’haman" (אב הרחמן – Père miséricordieux).
D. nous aime plus que tout, et Sa compassion à notre égard, Ses enfants, est infinie.

Le miel a la particularité de rendre agréable ce qui est amer.
Ainsi, en ce début de nouvelle année, où nous avons décidé de tout cœur de mieux se comporter en tant que juif(ve), nous demandons à D. de nous entourer en permanence de sa miséricorde, de goût la vie en miel.

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-> Le mot "dvach" (דבש) est l'acronyme de : "daï béma chéyéch" (ça suffit avec ce qu'il y a - די במה שיש).
Lorsque que nous vivons avec cette certitude : les choses que nous avons déjà dans notre vie sont suffisamment bonnes, alors nous avons une douce et heureuse vie.
[en effet la nature humaine est telle que nous avons tendance à être perpétuellement à la recherche de ce que nous n'avons pas, plutôt que de profiter de ce que l'on a.]

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-> Le Choul'han Aroukh (Yoré Déa 84) écrit que si une partie d'un insecte tombe dans du miel, avec le temps cela devient permit à la consommation et casher, car tout se dissout et se transforme en miel.
Le Chem miChmouël enseigne qu'il en est de même à Roch Hachana, qui est un jour où tout peut changer : tout le mal du passé peut se transformer et ne nous laisser que de la douceur pour le futur.

De même, le Avné Nézer dit que l'on trempe la 'halla et la pomme dans le miel afin d'indiquer qu'à Roch Hachana, toutes les difficultés que nous avions eu à gérer par le passé, vont disparaître et devenir des douceurs.

D'après le Imré Emet, quelque soit notre situation, Roch Hachana est un jour où absolument tout peut redevenir bien.

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Le Rav Yé'hiel Méir de Gastinin fait remarquer que nous trouvons le mot devach (דבש) dans les 1eres lettres de : "שִׂימָה דִמְעָתִי בְנֹאדֶךָ" (Dépose mes larmes dans ton urne - Téhilim 56,9).

Le Kédouchat Naftali (Rav Naftali de Meilitz) explique que parfois D. désire écrire de bonnes choses en faveur des juifs, mais le Satan assèche l'encrier.

C'est ce que nous disons dans ce Téhilim, en demandant à D. de placer nos larmes dans Son encrier, à la place de l'encre que le Satan a asséché.
De cette façon, D. pourra nous inscrire dans le livre de la vie.

La pomme qui symbolise les juifs est trempée dans le miel, qui symbolise nos efforts, nos souffrances, nos regrets, ... afin de vivre une vie juive.

On est plein de confiance que Hachem, notre père miséricordieux, va nous inscrire dans le livre de la vie, au regard de cela.

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Bien que la Téchouva, en mettant à jour nos fautes, peut tendre à nous abattre (j'aurai pas dû faire ça, j'aurai dû faire ça, ...), à Roch Hachana nous devons être plein de joie, plein de confiance dans le fait que D. nous a pardonné, lavé de nos fautes.

Comme lorsque nous étions bébés, nous sommes tout pur, tout proche de notre papa Hachem!!

En brandissant notre pomme trempée dans le miel, plein de reconnaissance envers D., nous trinquons en disant : "A la tienne! A la vie!"

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-> Its'hak a demandé à Essav : "Fais m'en un ragoût comme je l'aime, sers-le moi et que j'en mange afin que mon cœur te bénisse avant ma mort." (Toldot 27,4).
Le Zohar dit que cet événement a eu lieu pendant Roch Hachana.
Le Gaon de Vilna (Biour haGra - Ora'h 'Haïm 583,8) enseigne que la raison pour laquelle nous mangeons des pommes à Roch Hachana est car les habits que portait Yaakov au moment de se présenter à son père Its'hak pour recevoir ses bénédictions, avaient l'odeur du Gan Eden, qui est appelée dans la kabbale : "un verger de pommiers" (chakal tapou'hin).

Le Zohar affirme que cet épisode se reproduit à chaque Roch Hachana.
Its'hak représente l'attribut de justice, et il demande à Essav, l'incarnation du mal, de lui amener des plats délicieux.
L'ange de Essav veut apporter les paquets de fautes que les juifs ont pu faire.
Cependant, Hachem ne désire que les mitsvot des juifs, laissant à Essav ce qu'il a amené.

"De la même façon qu'un homme se comporte (avec son prochain), le Ciel se comportera avec lui"

[guémara Sotah 8b]

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-> "Celui qui juge son prochain avec bienveillance sera jugé, lui-même (par le Ciel) avec bienveillance"
[guémara Shabbath 127b]

->"Celui qui juge son prochain avec indulgence amène le Shalom"
[Rachi - guémara 127b]

-> "Celui qui a pitié des créatures, le Ciel le prendra en pitié, mais celui qui n'a aucune pitié des créatures ne doit attendre du Ciel aucune pitié"
[guémara Shabbath 151b]

-> "Aussi longtemps qu'un homme est cruel dans sa nature, Hachem se comporte de même avec lui, car Il n'est miséricordieux qu'envers ceux qui sont miséricordieux (avec autrui)"
[Or ha'Haïm haKadoch - Dévarim 13,18]

-> "Celui qui bouche ses oreilles devant les supplications du pauvre implorera à son tour, mais ne sera pas exaucé (par le Ciel)"
[Michlé 21,13]

-> "Celui qui se montre indulgent (envers autrui) verra un jugement indulgent (à Roch Hachana) sur tous ses péchés"
[guémara Roch Hachana 17a]

Rachi commente "celui qui se montre indulgent" (Roch Hachana 17a) par :
"celui qui ne se montre pas intransigeant, qui renonce à se venger mesure pour mesure de ceux qui l'ont offensé (ou lui ont fait du mal) et qui laisse passer et oublie".

La guémara (Roch Hachana 17a) rapporte l'histoire de rav Houna ben rav Yéhochoua, qui était sur son lit de mort.
Rav Papa est venu lui rendre visite, et il a alors compris que son âme était déjà retournée à Hachem.
Rav Papa a demandé de préparer les funérailles de rav Houna.
Cependant, peu après, rav Houna a repris connaissance et s'est senti mieux.
Il a répondu à leur interrogation : "En réalité, j'étais mort. Cependant, Hachem a dit à la Cour céleste que puisque j'ai toujours cédé durant ma vie, Il me donne maintenant des années supplémentaires à ma vie."

=> Sur le moment, il est très dur de céder. Il est intéressant de se rappeler alors la récompense exceptionnelle qui en découle.

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"Juge ton semblable équitablement" (Kédochim 19,15)

+ "Juge tout homme favorablement" (Pirké Avot 1,6)

-> Le Baal Chem Tov disait à ce sujet :
Est-ce que toute personne se doit d'être un juge?
Qui est-ce qui l'a nommé et lui a donné sa sémi'ha (son autorisation de juger)?

La réponse est que : Oui, elle est un juge : en jugeant son prochain favorablement, elle est en train de se juger elle-même!

=> Lorsque j'émets un avis sur une autre personne, c'est sur moi-même que j'émets cet avis.
Ainsi, quel intérêt ai-je à me "flinguer"?

Le rav Yaakov Galinsky disait que si D. regarde avec rigueur nos bonnes actions : Est-ce que toutes les halakhot sont respectées en détail? Est-ce que la kavana est adéquate? Est-ce qu'il y avait suffisamment de joie et d'entrain? ...
Ainsi, si D. exige la perfection totale, combien aurions-nous encore de mérites pour nous défendre?
Nous serions même sûrement appelés racha ...

A l'inverse, si durant notre vie nous avons jugés autrui favorablement, alors D. en fera de même : atténuant l'impact des avérot, et au contraire, agrandissant le mérite de nos mitsvot.

=> Juger autrui favorablement, agir avec son prochain de façon miséricordieuse, ... n'est pas un luxe dont nous pouvons nous passer!!

Aime ton prochain comme toi-même = l'autre est toi-même, dans le sens où ta façon d'agir à son égard, va déterminer la façon dont D. va se comporter avec toi.

=> Combien devons-nous avoir à cœur et être vigilant au bien-être, à notre amour de l'autre.

"Lorsque nous récitons les Séli'hot, nous sommes accompagnés par tous les tsadikim qui ont récité ces exaltantes prières."

[Rav Tsvi Méir Silverberg - Si'hot hischazkous
au nom du Maharal et du 'Hatam Sofer]

=> Dès que nous commençons à réciter les Séli'hot, imaginons que tous nos ancêtres, tous nos tsadikim, ... vident leur cœur à D., en même temps que nous.
(Oh! Grand-grand-papa est là, Oh! Moché Rabbénou est également présent avec nous, ....)
C'est une pensée qui est très forte, c'est un moment impressionnant de grandeur, d'union nationale, auquelle nous avons la chance de pouvoir y participer!!

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+ Qui est l'auteur des Séli'hot?

La 1ere Séli'ha remonte à l'époque de Moché rabbénou.

Dans la paracha Ki Tissa (34,6), faisant suite à la faute du veau d'or, D. Lui-même a dit : "Hachem, Hachem, El ra'houm vé'Hanoun" (Hachem, Hachem, D. compatissant et bienveillant).
Cette fameuse phrase est au centre des Seli'hot, et est mieux connue sous le nom des 13 Attributs de miséricorde.

Le Tana déBé Eliyahou (23), nous dit que le roi David a prévu la destruction du Temple, et a envisagé la fin des sacrifices.
David voulut alors savoir comment les juifs pourraient expier leurs fautes sans le Temple et les sacrifices.
D. a répondit à David que pendant les périodes de tristesse, d'affliction, les juifs doivent se réunir tous ensemble devant Lui, et réciter les Séli'hot, et Il leur répondra.

En fait, Rabbi Yo'hanan enseigne que cette pratique a été enseignée à Moché, par D. Lui-même.
Hachem se révéla à Moché "enveloppé dans un Talith", et lui a montré le déroulement de cette prière.

=> Le fait de se rassembler, de prier et de demander la miséricorde divine, lors des Séli'hot, est une pratique enseignée par D. lui-même.

=> On ne doit pas les prendre à la légère (sans que cela ne se fasse au détriment de mitsvot obligatoires : comme en abrégeant la prière qui suit, comme le fait de voler son employeur en étant fatigué, en s'énervant facilement, en réveillant ses proches tôt le matin, ...).