La définition de la criante du Ciel (yirat chamayim) dans notre génération est de croire que tout ce qui nous arrive au cours de l'année a été décrété à Roch Hachana.
[le Steipler - au nom du 'Hazon Ich ]
Catégorie : 03- Roch Hachana + Elloul
Se réjouir à Roch Hachana
+ Ezra et Né'hémia nous ont disent : "[à Roch Hachana] mangez des mets succulents, buvez des boissons douces ... ne soyez pas tristes, car la joie en Hachem est votre force" (Né'hémia 8:10).
-> Roch Hachana est le jour où nous avons été créés et avons reçu le don originel de la vie. C'est un jour où il faut être joyeux, et non anxieux ou déprimé. Bien sûr, cela ne signifie pas que nous devrions oublier que nous sommes jugés pour tout ce que nous avons fait au cours de l'année précédente. Mais Ezra et Né'hémia nous enseigne que notre émotion première doit être la joie de notre proximité avec Hachem.
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-> Le Ram'hal (Adir BaMarom) enseigne :
Roch Hachana représente le jour où Adam a été créé, ainsi que le jour où il a fauté et a été expulsé du Gan Eden. Mais examinons attentivement les détails de ce jour monumental. La guémara (Sanhedrin 38b) nous donne un détail heure par heure de ces événements cruciaux : "... À la cinquième heure, il se tint sur ses jambes, à la sixième, il appela chaque chose par son nom légitime ... à la dixième, il fauta".
Pendant la majeure partie de cette journée, jusqu'à la dixième heure, l'homme a vécu dans un état de perfection totale. Il était l'œuvre du Tout-Puissant (yétsir kapav) et le but ultime de toute la Création.
-> Ainsi, Roch Hachana nous ramène à notre état idyllique originel, et c'est là que nous transcendons la faute (originelle). Nous devons considérer notre statut élevé d'avoir en soi une tsélem Elokim, et cela n'est pas un fardeau mais un honneur, une fierté à utiliser avec responsabilité.
Certes nous devons trembler de crainte pendant les yamim noraïm, mais nous devons le faire avec l'assurance que le Roi aime Ses enfants royaux (ben chel mélé'h) et qu'Il a envie de les voir mériter une nouvelle année belle et douce.
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Selon le rav Nathan Wachtfogel (Léket Réchimot), contrairement à Yom Kippour, où nous énumérons plusieurs fois nos fautes, à Roch Hachana, nous nous élevons en faisant l'expérience de la royauté d'Hachem et en nous élevant au-dessus de ce que nous étions auparavant.
Pourquoi nous ne disons pas « bé’ahava »
+ Pourquoi nous ne disons pas "bé'ahava" :
-> Le Taz (Ora'h 'Haïm 582:3) écrit que nous ne disons pas le mot "bé'ahava" (avec amour) pendant la prière de Roch Hachana parce que la téroua représente le "din" (jugement strict) et "il n'y a pas d'ahava dans le din".
Le séfer Zichron Shmouel note que cela est difficile à comprendre. Il semblerait que nous devrions dire "bé'ahava" comme une prière pour adoucir le jugement avec amour.
Il répond que la halakha stipule qu'une personne qui aime ou déteste quelqu'un d'autre n'est pas autorisée à le juger. La raison pour laquelle nous ne disons pas "bé'ahava" est que le son du shofar représente le jugement. Lorsque Hachem s'assoit pour juger le peuple juif et qu'Il veut nous montrer sa miséricorde, le Satan pourrait se plaindre qu'en nous aimant, il n'est pas un juge valable.
C'est pourquoi nous ne récitons pas "bé'ahava", afin que Satan ne vienne pas se plaindre de cet amour.
Cependant, la vérité est que Hachem nous aime infiniment et qu'Il aura pitié de nous. Il nous jugera favorablement et nous accordera une bonne année.
Celui qui met un frein à sa bouche à Roch Hachana en s’abstenant de propos superflus mérite de réveiller dans le Ciel la même conduite : lorsque l’ange Accusateur viendra reprocher à cet homme ses fautes, on lui dire : "C’est l’heure du jeûne de la parole à présent!"
Et il ne sera pas en mesure de prononcer le moindre mauvais jugement contre cet homme.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev ]
+ La guemara (Bétsa 15a) précise que les revenus de chacun sont déterminés à Roch Hachana.
Selon le rav Pin'has de Koretz (Imré Pin'has - chaar 7, Inyanim Shonim ot 31) :
"cela ne signifie pas que le nombre exact de morceaux de pain que chacun aura est déterminé. Il s'agit plutôt de déterminer le degré de jouissance que chacun aura au cours de l'année."
Tout juif est en mesure de changer son avenir à Roch Hachana et rien ne résiste à la prière. Car, elle possède la force d’annuler toutes les accusations qui pèsent sur lui.
Même si un décret rigoureux avait été prononcé (à D. ne plaise), la prière de Roch Hachana aurait la force de l’annuler.
[rav Elimélé'h Biderman]
Avoir conscience de la grandeur des sonneries du Shofar
+ Avoir conscience de la grandeur des sonneries du Shofar
-> Les livres saints regorgent d’explications concernant les instants précédant les Tékiotes du Shofar. Ces instants, décrivent-ils, sont une véritable sortie en guerre destinée à embrouiller le Satan, à adoucir toutes ses accusations, et à les transformer entièrement en miséricorde. Qui ne serait pas saisi de frayeur et de tremblements à ce moment-là, du fait de la crainte du jugement?
C'est ce que le chantre exprime dans le célèbre passage "Ountané Tokef" (qui a été inclus à la prière de Moussaf de Roch Hachana dans presque toutes les communautés Ashkénazes comme Séfarades) : "Et Il sonnera du grand Shofar, un murmure se fera entendre, et les anges seront pris d'effroi, les tremblements les saisiront, en disant : 'Voici le jour du jugement, pour soumettre l'armée céleste au jugement', car ils ne seront pas trouvés méritants à Tes yeux, et tous les hommes comparaîtront devant Toi comme des brebis devants leur berger''.
-> C'est également ce que le rav Yonathan Eibshitz (dan son Yéarot Dvach - drouch 14) : "De grâce, levez-vous et voyez combien il est terrifiant le jour de D., flambant de feu tout autour! Jusqu'à ce que retentisse le Shofar, des millions de lieues brûlent de braises ardentes", et de cela, même les anges du Ciel sont saisis de tremblements, car on ne peut concevoir l'immensité du feu qui brûle jusqu'à ce que vienne le Chofar.
-> Le Rambam témoigne : "Moi, Moché fils de Maïmone, je suis monté au pupitre au moment de la sonnerie du Shofar, j'ai pris le Shofar en main en songeant à Celui qui l'ordonnait, et sur le champ, mes jambes se sont mises à s'entrechoquer. Puis, j'ai commencé à sonner."
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-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Par conséquent, ce moment doit conduire à un repentir complet. Même celui qui ne se serait pas encore ''réveillé'' jusqu'à présent aura pitié de lui-même et de sa famille, et se hâtera de saisir l'occasion tant qu'il en est encore temps. Chacun prendra alors une bonne résolution pour toute l'année à venir, car c'est elle qui intercédera en sa faveur pour mériter d'être jugé favorablement et de recevoir l'influence extraordinaire du Shofar, comme l'explique le Rachach (dans son Nahar Shalom) :
"C'est un instant propice, celui des Tékiotes (sonneries du Shofar), pour regretter sincèrement tous nos manquements ''en particulier et en général''.
Que chacun prenne alors sur lui de se repentir d'une faute qu'il a coutume de transgresser, et pas moins qu'une faute, qu'elle soit légère ou grave, car grâce à cela, il a le mérite d'être Tsadik et repentant, et il fait pencher sa balance et celle du monde entier, favorablement."
Le Méiri (un Richone du moyen-âge) écrit à ce sujet :
"Bien qu'il convienne qu’un homme examine ses actes chaque jour afin de se repentir de ses mauvaises actions, comme nous l'enseignent nos Sages : "Repens-toi un jour avant ta mort" (Pirké Avot 2,10), cependant, à ce moment là (à Roch Hachana), il doit se réveiller tout particulièrement.
Nos Sages donnent l'image de trois livres ouverts à Roch Hachana : celui des méchants (réchaïm), celui des justes (tsadikim) et celui des moyens (bénonim).
Cela signifie que chacun est jugé selon ses actions, comme nous l'avons expliqué dans la Michna. Il devra donc se réveiller en examinant ses actes, afin de se repentir des fautes qui pèsent sur lui.
Celui qui se montre négligent au sujet de la téchouva à ce moment là, n'a pas de part en Hachem, le D. d'Israël. Car toute l'année, le réveil spirituel est rare chez une personne, et la justice Divine elle-même se décourage en attendant ce moment.
Il me semble d'ailleurs que ce que veulent dire nos Sages lorsqu'ils enseignent que ''le Tribunal céleste ne commence à siéger qu'à partir du moment où le Beth Din d'en bas sanctifie le nouveau mois (c'est-à-dire à Roch Hachana, qui est le début du mois de Tichri)''. "
Et, la mesure de miséricorde étant supérieure à la mesure de rigueur, il est certain que celui qui s'éveille au repentir ces jours-là aura une part dans le D. d'Israël et méritera une année bonne et douce et une abondance sans limite.
-> Le 'Hayé Adam commente que le mois d'Elloul offre une occasion unique de revenir à Hachem, car c'est à cette époque que Moché monta au ciel après la faute du Veau d'or pour recevoir les 2e Lou'hot, et il y resta jusqu'à l'expiation à Yom Kippour. Et de dire que bien qu'Hachem soit toujours ouvert à notre repentir, ce phénomène se reproduit chaque année en Elloul, et qu’il est plus facile de trouver grâce à Ses yeux et de voir notre téchouva acceptée avec miséricorde.
Le Akédat Its'hak (Ki Tétsé) écrit que tout comme le remplacement des Lou'hot brisées eut lieu à cette période, ces jours sont propices à la réparation de nos âmes, qui reçoivent une force renouvelée.
Un petit effort (ex: briser notre coeur pour Hachem) produira un grand effet, c’est un moment très propice.
Lorsqu'un homme reconnaît la Royauté Céleste en ce dernier jour de l'année, cela lui sera compté comme s'il avait fait régner Hachem toute l'année.
[ 'Hidouché haRim - Likouté Harim - Erev Roch Hachana ]
Lorsqu'une personne subit une contrariété avant le Jour du Jugement (Roch Hachana), cela influe pour obtenir un jugement favorable du Tribunal Céleste.
[rav Shlomo Eliachiv - grand-père du rav Yossef Shalom Eliashiv ]
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[en acceptant cette réalité on peut moins prendre à cœur et répondre négativement à toute mauvaise chose que l'on peut subir. ]