Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Pourquoi est-ce que le Shabbath précédant le 9 Av s'appelle-t-il : 'Hazon (une vision)?

Cela ressemble à un homme qui achète un costume à son enfant, mais au lieu de prendre soin de ce nouveau vêtement, celui-ci va le couvrir de boue.
Le père lui achète alors un 2e costume, mais l'enfant le traite de la même manière.

Le père achète alors un 3e costume à son enfant, mais cette fois-ci, il ne le lui donne pas. Il le cache dans le placard, et de temps en temps, il permet à l'enfant d'y jeter un coup d’œil, lui disant : "Lorsque tu auras appris à [bien] te comporter alors tu auras le costume."

[les 3 costumes sont en allusion aux 3 Temples]
C'est cela la signification de 'Hazon (une vision). Hachem nous donne un aperçu de ce qui doit nous revenir, si seulement nous nous comportions comme il le fallait [surtout en se respectant/s'aimer les uns les autres].

[rav Lévi Its'hak de Berditchev - Likouté Kédouchat Lévi]

[il en résulte que le costume (Temple) est déjà prêt dans le placard, et papa Hachem n'attend plus que nous pour le sortir et nous le donner!]

9 Av : faire le plein d’espoirs pour l’année à venir

+ 9 Av : faire le plein d'espoirs pour l'année à venir :

-> Le rav Yaakov Meïr Schechter écrit que le 9 Av est le jour le plus difficile de l'année juive.
Cependant, malgré ce sentiment de deuil sur la perte des 2 Temples, le 9 Av est véritablement un jour plein d'espoirs.

Tout le monde sait que pleurer sur le passé n'a pas d'intérêt. Si quelque chose de précieux a été perdu, pleurer ne va pas le ramener.
Cependant pour le 9 Av, nos Sages nous demandent de pleurer.

Ainsi, le fait de se lamenter sur le Temple atteste de notre croyance qu'un jour nous serons délivrés.
Ces larmes ne sont pas des larmes de désespoir sur notre perte, mais plutôt des larmes d'espérance positive pour le futur, que notre délivrance arrive.
=> Au cœur de notre peine, il y a en réalité un espoir énorme.

<--->

-> Selon Rabbi Na'hman de Breslev, le terme : "békhia" (pleurer - בכיה) est l'acronyme de : "béshim'ha yéguiloun kol ayom" ("A cause de Ton Nom, sans cesse ils sont en joie" - Téhilim 89,17).

[une situation difficile, nous fait se tourner et vider notre cœur à Hachem, et c'est alors que nous réalisons : "A cause de Ton Nom, sans cesse ils sont en joie" = de même que tout n'est venu que par la Volonté de D., alors de même tout peut partir en une seule seconde par Sa Volonté.
Nous réalisons que : Mon Père c'est le boss de ce monde, Il n'agit que pour mon bien ultime, et Il peut absolument tout faire! Ainsi, pourquoi m'attrister, puisque tout est sous contrôle!

=> C'est alors que du fond de notre douleur, ressort notre amour, notre confiance totale en la toute puissance de D.

C'est en ce sens qu'on parle de : "Ména'hem Av", puisque ce mois est le père (Av) de notre consolation (ména'hém) pour l'année à venir. Et proportionnellement à notre lamentation en jour, s'y développe notre confiance en Hachem pour le restant de l'année.

Symboliquement, toute la journée du 9 Av, nous sommes assis par terre, en allusion au fait que nous avons touché le fond, mais déjà dans l'après-midi nous pouvons nous relever et s'asseoir plus normalement.
=> Cette période de deuil est un moment où l'on se baisse/s'accroupit pour mieux sauter pendant le restant de l'année vers Hachem!]

<--->

-> On raconte sur le saint rabbi Pin'has de Koritz, que dans les profondeurs de ses larmes du 9 Av, ceux qui étaient proches de lui pouvaient discerner un cri de joie.

-> Le rav Mordé'haï de Slonim écrit que lorsque la fille de Pharaon a trouvé Moché bébé flottant sur le Nil, la Torah rapporte : "La fille de Pharaon … vit l’enfant et voici qu’un jeune pleurait" (Chémot 2,6).

Le verset laisse entendre que rien qu'à partir de ses pleurs on pouvait deviner qu'il était un enfant juif.
Pourquoi cela?

C'est parce ses pleurs étaient remplis d'espoirs.

[certes la situation est horrible, mais le fait que le boss est Hachem vient réduire à néant nos inquiétudes, ne laissant place qu'à de l'espérance!
C'est pour cela qu'un pleure juif, est un pleure qui est rempli d'espoir et non pas de désespoir! ]

"Roch Hachana a le Shofar, Souccot a le loulav et l’étrog, Pessa’h a la matsa, ‘Hanoucca a la ménora, et le 9 Av a les larmes.
C’est la principale préoccupation du jour, car ce n’est qu’avec des larmes que la guéoula viendra."

[Rav Yé’hiel Spéro]

<--------->

-> Le Maharcha explique que Hachem a lié les âmes des juifs avec la terre d'Israël.
Lorsque les explorateurs sont revenus de leur exploration de la terre en ramenant un mauvais rapport, les juifs se sont assis et ils ont pleuré.
Ces larmes ont alors rompu la relation entre le peuple juif et avec sa terre.
L'unique moyen de restaurer cette connexion est par le biais de larmes de nostalgie et de désir d'y retourner.

Il est écrit : "[D. dit : ] Vous avez pleuré sans raison ; J’établirai pour vous une raison de pleurer [ce jour là : le 9 Av] pour les générations à venir." [guémara Taanit 29a]

Ainsi, ce n'est que par le fait de pleurer que nous pouvons nous réunir avec notre maison et véritable source de la sainteté : le Temple.
Nos larmes sont le ciment et la colle qui scellent le lien.

-> Le 'Hatam Sofer écrit que Hachem rassemble toutes nos larmes, et littéralement les utilise afin d'unir les pierres de l'édifice du 3e Temple.
[à l'image du ciment avec des briques!]

-> Le Chla haKadoch continue en expliquant que c'est pour cette raison qu'il est interdit de pleurer sur la destruction du Temple pendant Shabbath.
En effet, la construction du Temple est interdite à Shabbath, et une personne qui pleure transgresse alors l'interdit de construire (la méla'ha de boné).

[chacune de nos larmes compte et permet de générer du ciment nécessaire pour rassembler les pierres nécessaires à la construction du Temple!
Par ailleurs, imaginons notre fierté lorsque l'on se rendra compte dans le futur, de ce que nos larmes auront permis de construire au sein du 3e Temple!!]

[Source : b'h, traduction et adaptation personnelle d'un divré Torah du livre : "Torah Tavlin on 9 Av" du rav David Hoffman ]

<--->

-> Le rav David Hoffman rapporte que nous avons pleuré ne sachant pas apprécier la véritable valeur du magnifique cadeau de Hachem : la terre d'Israël.
C'est pourquoi nous devons apprendre à apprécier Ses cadeaux dans notre vie, même lorsque nous ne les aimons pas particulièrement.

Le rav Avigdor Miller disait : "Hachem m'a donné tellement de bienfaits. Aujourd'hui, Il a fait quelque chose que je n'apprécie pas particulièrement. Mais est-ce que cela signifie que je dois arrêter de l'aimer?"

[le 9 Av, nous pleurons sur tous les malheurs du peuple juif collectivement et personnellement, et au sommet de notre douleur, nous nous rappelons qu'en comparaison Hachem nous a octroyé tellement de bontés que notre amour pour Lui ne peut jamais être entaché.
D'ailleurs, vu comment D. nous comble en permanence de bienfaits/d'amour, nos difficultés ne sont qu'une incompréhension passagère de bontés que D. nous fait!
Nos larmes de douleur se transforment en larmes d'appréciation des bienfaits Divins, expiant alors celles des explorateurs, et grâce à cela notre lien avec Hachem se resserre, entraînant la venue du Temple, très bientôt, b'h!]

<------------->

-> b'h, un autre cours sur la notion des larmes & du 9 Av : https://todahm.com/2018/08/08/les-larmes

"Pourquoi le 2e Temple a-t-il été détruit ?
Les juifs n’étaient ils pas versés dans la Torah, les mitsvot et les bonnes actions?

[Le 2e Temple a été détruit] parce qu’il y avait une haine gratuite entre les juifs (sinat ‘hinam).
Ceci nous montre que la haine gratuite équivaut aux 3 transgressions majeures [qui causèrent la destruction du 1er Temple] : l’idolâtrie, l’immoralité et le meurtre."
[guémara Yoma 9b]

[on se dit : Ce n'est pas si grave, ce n'est que de simples paroles, ça n'a jamais tué personne! On a le droit de s'amuser un peu! Tout le monde agit ainsi! ...
Pourtant, une simple parole de haine gratuite est plus grave que le cumul des 3 fautes majeures : l’idolâtrie, l’immoralité et le meurtre.]

<--->

-> On traduit généralement la "sinat 'hinam" par : la haine gratuite, qui ne se base sur aucune raison.
Mais est-ce qu'on en vient à haïr quelqu'un sans aucune raison?
En effet, il y a forcément quelque chose qui a déclenché ce ressentiment de haine.

=> Ainsi, le rav David Hoffman affirme que nous devons plutôt traduire la "sinat 'hinam" par : "la haine sans bonne raison".

En partant de cela on peut comprendre les paroles du Sfat Emet (Roch Hachana 5641) ainsi : "Puisque le Temple a été détruit à cause de la haine sans raison valable (sinat 'hinam), il sera, si D. le veut, reconstruit par l’amour du prochain sans raison valable (aavat 'hinam)."

[Nous ne devons pas attendre d'avoir une bonne raison pour en venir à exprimer notre amour, respect, bonté à notre prochain juif.]

<--->

-> Le 2e Temple a été détruit à cause de la haine gratuite. Le Gaon de Vilna explique ce qu'on entend par "haine gratuite" = "Si quelqu'un nous cause une peine, une souffrance, sans qu'on ne lui ait rien fait, nous le détestons. Mais alors D. nous dit : "Sachez que celui qui vous pourchasse et vous oppresse, ce n'est pas votre voisin, mais c'est bien Moi. Ainsi, cette haine que vous éprouvez envers lui est gratuite. Si celui-ci ne vous avait pas causé d'ennuis, c'est un autre qui s'en serait chargé. C'est donc pour rien que vous le haïssez."

<---->

-> A propos de la haine, rapportons par exemple que la Torah écrit : "Tu ne haïras pas ton frère dans ton cœur" (Kédochim 19,17).

Le Baal Chem Tov commente :
"Celui qui haït un juif, même si c’est uniquement en son cœur, même si sa haine n’entraîne aucune nuisance à autrui, et même s’il ne parle pas en mal de lui, et bien par cela (haïr en pensée un juif) il transgresse un commandement négatif [de la Torah]."

=> Combien nous devons empêcher tout sentiment de haine envers un autre juif, de rien que de traverser notre esprit!

<---->

-> Rabi Dov Brezak insiste sur l'importance du rôle des parents qui doivent tellement combler leurs enfants d'amour sincère qu'ils en auront assez pour en donner à autrui.

[En effet :
- Un enfant qui n'a pas assez d'amour va être dans une démarche de le rechercher, de le prendre chez autrui.
Au lieu d'être lui même, il va être un drogué de l'amour donné par son entourage, et il peut être tellement en état de manque que lorsque cela ne se passe pas comme il le désire, il va alors développer de la "sinat 'hinam".

- Un enfant qui a reçu beaucoup d'amour possède un réservoir de "aavat 'hinam", et à l'image de ses parents il souhaite devenir un arrosoir d'amour à autrui. ]

"Pourquoi est-ce que nous attendons le machia'h?

Est-ce parce que nous avons besoin de subsistance (parnassa)? Afin d'être guéri d'une maladie? Pour avoir de la satisfaction chez nos enfants? Afin qu'un membre de notre famille puisse trouver son conjoint(e)? ...

Non!
Hachem connait nos pensées les plus intérieures, et Il nous dit : "Je peux vous amener ces choses sans vous envoyer le machia'h!"

A la place, chacun de nous doit pleurer pour le manque de respect de Hachem (le kévod Chamayim), pour la douleur de la Présence Divine dans notre exil, et alors le machia'h viendra sûrement."

['Hafets 'Haïm - Séfer Méir Einé Israël 1,236]

["Chaque génération qui ne voit pas la reconstruction du Temple est considérée comme si elle avait elle-même causé sa destruction." (Yérouchalmi Yoma 1,1), et elle fait ainsi que la Présence de Hachem est extrêmement cachée dans ce monde, entraînant un manque de respect énorme à Son honneur!
C'est sur ce constat que nous nous lamentons tout particulièrement le 9 Av.]

"Ici, dans la pièce voisine, on est en train de rédiger un télégramme, et on réfléchit soigneusement à chaque mot. Savez-vous pourquoi?

Tout simplement, il faudra payer le télégramme, et chaque mot coûte ..."
[de même, nous devrons rendre des comptes et payer l'addition de nos paroles inutiles/non nécessaires]

['Hafets 'Haïm]

"Consolez, consolez, Mon peuple, dit votre D." (Haftara de Vaét'hanan - Shabbath suivant le 9 Av)

-> Le fait que D. nous envoie des paroles de consolation et se déclare "votre D.", constitue la plus grande consolation qui soit dans notre exil.
[Maguid de Doubno]

-> Vous devez vous consoler ne fût-ce qu'en cela que vous êtes "Mon peuple".
Cette chose à elle seule comporte une très grande consolation.
[Bné Yissa'har]

[Le Zohar nous enseigne que : "La joie principale sur laquelle l’homme doit se réjouir, c’est la joie d’être un juif."
De plus, selon le Zohar, si nous avions conscience d’à quel point Hachem aime chaque juif (indépendamment de son comportement), nous rugirions comme des lions bondissant sur chaque opportunité de pouvoir faire Sa volonté.]

<--->

-> Le Sfat Emet explique que la consolation ne peut provenir que de la prise de conscience qu'Hachem est "votre D.", à savoir qu'Il dirige les événements du monde, y compris les épreuves et les exils.
Néanmoins, le prophète répète 2 fois l'injonction "consolez", car outre cette consolation que tout provient de Hachem, il en existe une autre : celle de savoir que tout est pour le bien.

-> "Le Monde à venir n’est pas comme celui-ci.
Ici-bas, nous disons pour une bonne nouvelle : "Béni est le Bon, qui fait le bien!" (Barou’h atov véamétiv), et pour une mauvaise : "Béni est le Juge de vérité!" (Barou’h dayan aémet).
Tandis que dans le Monde à venir, nous ne dirons plus que : "Béni est le bon, qui fait le bien!""
[Rabbi A'ha bar 'Hanina - guémara Pessa’him 50a]

[On peut éventuellement commenter que : Consolez = lorsque Hachem lève le voile, et que l'on se rend compte que cette obscurité n'était que pour le bien ; consolez = on ne comprend pas la raison de cette difficulté dans notre vie, mais : "Béni est le Juge de vérité!"]

=> Lorsque nous comprenons que même dans cet exil, notre sort (dans ses moindres détails) est placé entre les mains d'Hachem ("tout ce qu'Il fait est pour le bien") et qu'Il ne nos abandonnera jamais, alors cela console sur le plan collectif et individuel.

<-------------->

-> Selon le Abarbanel, le double emploi de : "consolez" (na'hamou) fait allusion aux 2 Temples.

-> Le 'Héchèv Sofer (rav Avraham Binyamin Sofer) affirme que c'est davantage que cela.
Le 1er "na'hamou" est destiné à nous réconforter en ce qui concerne les tragédies qui ont eu lieu au cours de la destruction du Temple.
Le 2e "na'hamou" est une consolation pour toutes les futures tragédies des juifs, qui vont suivre cet événement, et ce à chaque génération.

-> "Fauté, Jérusalem a fauté (‘hété ‘hétéa), aussi est-elle devenue impure" (Eikha 1,8)
-> "Consolez, consolez, Mon peuple" (na'hamou, na'hamou, ami)
=> A l'image de nos fautes amenant la destruction du Temple ("fauté, a fauté"), nous avons une double expression de réconfort ("consolez, consolez"), qui nous assure que même lorsque les choses deviennent difficiles et pratiquement insupportables, Hachem n'abandonnera jamais Sa nation, et ce quelque soit les fautes que nous puissions commettre.

==> Hachem nous garantie : Soyez réconfortés par la conscience que je vous aimerai toujours, car vous êtes Ma nation bien-aimée et choisie.

<--->

-> Le rav Yérou'ham Lévovitz enseigne que le 9 Av est un moment où le peuple juif rencontre Son Père bien-aimé et ils discutent de la triste situation (nous sommes en exil, toute la magnificence de la Présence Divine est cachée, ...).

Nous avons besoin de comprendre comment nous avons pu en arriver là, et nous devons admettre que tous les soucis proviennent de notre comportement.
[en ce sens, l'essentiel n'est pas de crier à Hachem envoie nous le Temple, mais plutôt nous devons Lui crier nos engagements à s'améliorer dans notre vie, et en particulier avec autrui!]
Bien que cette rencontre soit douloureuse pour tout le monde, c'est une énorme opportunité pour améliorer notre situation, et se retrouver tous ensemble réunis dans le Temple, très bientôt b'h. Amen!

[ - "fauté, a fauté" = par amour, D. nous punit. Nous nous retrouvons ensemble pour constater les dégâts de notre comportement, et se rendre de ce qui ne va pas, de ce que nous devons améliorer.
- "Consolez, consolez, Mon peuple" = à la fin Hachem, nous prend dans "Ses bras" et nous rappelle qu'Il a pour nous un amour infini, et ce quelques soient les fautes que nous puissions commettre. ]

<---->

-> b'h, Autre divré Torah concernant ce verset : https://todahm.com/2019/10/03/10901

"Il y a 11 journées depuis le 'Horév" (Dévarim 1,2)

La majorité des commentateurs sont d'avis que le mont 'Horév est un autre nom pour le mont Sinaï.

-> Le Kli Yakar trouve une allusion dans ces 11 jours : ils sont à mettre en parallèle avec les 11 jours de l'année où nous prenons le deuil pour la destruction du Temple.
Il s'agit des 9 jours du mois de Av, du 17 Tamouz, et du 10 Tévét.

[sans le Temple, nous ne pouvons pas accomplir la totalité des mitsvot de la Torah. Ainsi, ces 11 jours de destruction du Temple, symbolisent notre éloignement avec la Torah entière comme reçue au mont Sinaï.]

"Nous savons que Hachem prend chaque bonne action que nous faisons, et la transforme dans l'édifice du Temple.

En réalité, lorsque le machia'h viendra, chacun de nous pourra véritablement voir ses briques ou ses pierres personnelles qui auront été ajoutées grâce à ses mitsvot."

[le Divré Yé'hezkel - rav Yé'hezkel Halberstam]

"Jérusalem a commis une faute, c'est pourquoi elle est comme une nida" (Eikha 1,8)

=> Pourquoi l'éloignement entre Hachem et Jérusalem est comparé à celui d'une nida?

C'est qu'une "nida", bien qu'elle soit interdite à son mari, n'a pas l'interdiction de s'isoler avec lui, ce qui n'est pas le cas pour les autres femmes interdites par la Torah, avec lesquelles on n'a pas le droit de s'isoler.

=> c'est une allusion au fait que pendant la séparation et l'exil entre Israël et Hachem, Hachem continue à s'isoler avec Son peuple, même dans le pays de ses ennemis.
En effet : "partout où ils (les juifs) sont exilés, la Présence Divine est exilée avec eux" (guémara Méguila 29a).

<---------------------------------->

+ Jérusalem : A l'image d'une femme impure ...

-> "Jérusalem est devenue parmi eux comme une femme impure" (méguilat Eikha 1,17)

-> Selon Rav (guémara Ta'anit 20a), c'est une bénédiction :
"De même qu'une femme redevient permise à son mari (après sa purification), Jérusalem aura un remède, elle aussi"

-> Selon le Méchekh 'Hokhma :
"Les nations du monde, elles, comparent Jérusalem à une femme nida, dont l'impureté naît dans son propre corps.
Affirmant que l'âme juive est corrompue de l'intérieur, par conséquent, les non-juifs ne nous laissent pas nous rapprocher d'eux et nous assimiler.
Le fait qu'ils nous considèrent comme une femme nida, est une bénédiction pour nous!"

[Nos Sages disent : "Nous désirons accomplir Ta volonté, mais le levain de la pâte (le mauvais penchant) et l'assujettissement aux autorités étrangères nous en empêchent" (guémara Béra'hot 17a).]

-> Selon Rabbi Chmouël Aharon Rubin (cité dans le Talelé Orot) :
D. nous punie pour notre bien, afin de nous purifier par l'expiation de nos péchés.
Nos Sages déclarent : "De même que le levain est bon pour la pâte, les sangs sont bons pour la femme ; celle qui a des pertes de sang (menstruel) abondantes aura de nombreux enfants".
Les juifs ont été comparés à une femme nida pour laisser entendre que leurs épreuves : "leurs sangs abondants", apparaîtront en définitive comme une bénédiction : ils doivent passer dans le creuset de la souffrance avant la délivrance ultime.

Rabbi Méïr dit : "Pour quelle raison la Torah a-t-elle déclaré qu’une femme ayant ses règles sera considérée comme impure durant 7 jours ?
Afin que (son mari) n’en vienne pas à se lasser d’elle et à la mépriser.
La Torah a donc déclaré qu’elle resterait impure 7 jours, afin qu’elle soit chaque fois chère à ses yeux comme le jour de leur mariage." (guémara Nidda 30b)

Quand la période d'impureté est plus longue, par exemple, après un accouchement, elle est alors suivie d'une longue période de pureté.
Il en va de même pour les juifs : après leur 1er exil de 70 ans, le retour en terre d'Israël fut relativement court (période du 2e Temple) ; et les jours d'impureté de la nation revinrent assez rapidement.
=> Après notre exil qui dure depuis plus de 2 000 ans, la délivrance sera ... éternelle ; il n'y aura plus jamais d'impureté.