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Téchouva & Bien être physique et moral = indispensable à une vie juive

+ Téchouva & Bien être physique et moral = indispensable à une vie juive :

-> Le rav Avraham Kook (Orot haTéchouva) commence son exploration du thème de la téchouva en décrivant ses trois phases de base :
1°/ un corps et un esprit sains ;
2°/ une orientation saine vers la croyance religieuse ;
3°/ une aspiration idéaliste à s'aligner sur le plan de D. pour l'univers.

-> Selon le rav Kook, le concept de téchouva (qui est central dans le judaïsme), va au-delà d'une simple réparation religieuse suivant une faute, et la téchouva commence par le simple fait de s'assurer d'être en bonne santé.
La téchouva est essentiellement un retour aux sources. Ainsi, une personne doit d'abord revenir à son être physique naturel, à son moi physique naturel. Pour atteindre la paix intérieure et l'harmonie avec le monde, un individu doit d'abord avoir un corps sain.

À notre époque, où les magasins de produits diététiques et les clubs de sport abondent, ce simple enseignement est connu de presque tout le monde. Un corps sain est la base de tout effort créatif.
Ce qui est nouveau, cependant, c'est que le rav Kook considère que cela fait partie du processus de la téchouva.
Être en bonne forme physique est un facteur important non seulement pour atteindre le bien-être personnel, mais aussi pour forger un lien avec Hachem (voir Rambam - Michné Torah - Hilkhot Déot 4,1).

Une personne est en bonne santé lorsque l'ensemble de son métabolisme fonctionne dans un équilibre naturel adéquat. Une personne en phase avec le bon fonctionnement interne de son corps est capable de s'aligner correctement sur le monde.
Pour se connecter aux canaux spirituels qui relient le ciel et la terre, une personne doit d'abord être en bonne santé physique. Par exemple, l'une des exigences fondamentales de la prophétie est un corps fort et sain.
La santé physique et la santé spirituelle vont de pair. Le Rambam, qui travaillait comme médecin lorsqu'il n'étudiait pas la Torah, a systématiquement détaillé dans ses écrits les règles d'une vie saine, soulignant l'importance de l'exercice physique, d'un régime alimentaire approprié et des soins corporels comme condition préalable à l'observance de la Torah. [Michné Torah - Yessod haTorah - 7,1 ]

-> Le rav Kook enseigne que lorsqu'une personne corrige une habitude de vie qui n'est pas saine pour sa santé, elle fait téchouva. Ainsi, il s'avère que les gymnases et les salles de sports sont remplis de personnes qui font téchouva. [indépendamment du fait que les règles de pudeur n'y sont souvent pas respectées. ]
Lorsque nous courrons, ou bien faisons du vélo d'appartement pour se remettre en forme, nous nous rapprochons d'Hachem.
De même, si une personne arrête de fumer, elle se repent. Si une personne en grand surpoids suit un régime, elle s'engage sur la voie de sa perfection personnelle.
De même, lorsque nous avons une alimentation plus saine (ex: moins de mauvais sucre comme avec les sodas), alors nous revenons à un état plus sain.
Dans le langage du Rambam (Hilkhot Déot 5,1), cette personne remplace un aliment qui n'a qu'un goût agréable (ex: un soda) par un autre qui est bénéfique pour le métabolisme humain.
Comme il l'explique, une personne doit toujours manger ce qui est sain et pas seulement des aliments qui stimulent ses papilles gustatives.

Il est important de noter que si le bien-être physique est une règle de base de l'art de vivre, l'injonction d'être en bonne santé est un principe de la Torah. Il nous est demandé de veiller attentivement à notre vie (ouchmor nafché'ha méod - Vaét'hanan 4,9).
Il s'agit d'un avertissement nous invitant à éviter les dangers inutiles et à veiller à notre santé. Il est interdit de s'infliger des dommages physiques, quels qu'ils soient (comme fumer excessivement des cigarettes). [Baba Kama 91b ; Rambam Hilkhot Néziké mamon 5,1]

Le Rambam explique : "Avoir un corps entier et en bonne santé fait partie intégrante du service de D., car il est impossible d'avoir de la compréhension et de la sagesse dans le domaine de la connaissance du Créateur si un homme est malade.
C'est pourquoi il faut éviter les choses qui endommagent le corps et s'habituer à des choses qui favorisent la santé." [Hilkhot Déot 4,1]

Le rav Kook écrit qu'une personne doit faire téchouva pour ses faiblesses physiques (qui dépendent de nous) et leurs conséquences. Par exemple, une personne en surpoids ou bien ne mangeant pas de bons aliments, peut alors être plus facilement fatiguée, manquant d'énergie pour accomplir les mitsvot avec l'enthousiasme nécessaire, ou se sentir trop faible pour résister aux tentations interdites.
Sa fatigue peut aussi interférer avec l'étude de la Torah et la prière.
Dans le service d'Hachem, un corps et un esprit forts vont de pair.

Le rav Kook explique qu'un affaiblissement de la volonté est dû en grande partie à un manque d'énergie et de force physiques. Lorsque la volonté d'une personne est faible, elle peut tomber dans de nombreuses mauvaises habitudes.
Dans le cadre de son rétablissement général, une telle personne doit améliorer sa santé physique, ainsi que ses mondes moral et spirituel.
[rav David Samson ]

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-> "La téchouva est le sentiment le plus sain qui soit.
Une âme saine dans un corps sain doit nécessairement apporter la grande joie de la téchouva, et l'âme ressent par conséquent le plus grand plaisir naturel".
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 5,1 ]

=> Il est important de noter le lien que le rav Kook établit entre la téchouva et la santé. Un corps sain est un fondement important de la téchouva.
Contrairement à l'image que l'on se fait du pénitent, à savoir un reclus morose, frêle et courbé qui fuit le monde, le véritable baal téchouva est en bonne santé, heureux, robuste et débordant de vie.

Lorsqu'une personne se débarrasse de ses mauvaises habitudes, comme la suralimentation et la cigarette, sa santé s'améliore. Sans ces éléments nocifs, elle est plus forte et plus dynamique. De même, lorsqu'une personne se débarrasse de ses mauvaises habitudes morales et de ses mauvais traits de caractère, sa santé spirituelle s'améliore.
Sans ces influences négatives, son âme est libre de recevoir le flux de lumière divine qui remplit l'univers.
Lorsqu'elle est en bonne santé physique et spirituelle, sa capacité à faire l'expérience du Divin est renforcée. C'est cette "rencontre avec Hachem" qui apporte l'afflux de joie que ressent tout baal téchouva.
Lorsque les murs malsains (provoqués par les fautes) qui l'avaient séparé d'Hachem sont éliminés de sa vie, il est prêt à faire la plus grande découverte de sa vie, la découverte que D. et le monde spirituel sont réels. Soudain, l'amour et la bonté d'Hachem l'entourent.
Toutes ses fautes sont pardonnés. Au lieu de l'obscurité, il y a de la lumière tout autour de lui et un bassin d'amour sans fin.
[rav David Samson ]

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+ Un corps et une âme fortes :

-> Il est intéressant de noter que le rav Kook (qui a vécu de 1865 à 1935) a été condamné par certains groupes ultra-orthodoxes appartenant à l'ancienne colonie de Jérusalem lorsqu'il a prôné les vertus de l'exercice et d'un physique sain.
Dans son ouvrage classique, Orot (Orot haTékhiya), le rav Kook écrit que l'exercice des jeunes juifs en terre d'Israël, afin de renforcer leur corps pour devenir des enfants puissants pour la nation, ajoute une force générale au peuple juif, ce qui permet aux justes d'apporter plus de lumière divine dans le monde.

Il écrit (Orot haTékhiya - p.80, para.34) :
"Lorsque les jeunes s'engagent dans le sport pour renforcer leurs capacités physiques et leur moral dans le but d'accroître la force globale de la nation ..., ce saint effort élève la Présence de la vigne divine encore plus haut, tout comme elle est exaltée par les chants et les louanges chantés par David, roi d'Israël, dans le Livre des Téhilim".

-> En entendant cette comparaison entre le sport et les Téhilim du roi David, la communauté ultra-orthodoxe de Jérusalem a attaqué Rabbi Kook avec véhémence. Ils craignaient que tout éloge des sionistes laïques ne conduise à un effritement des barrières entre le sacré et le profane.
Outre cette inquiétude bien réelle, leur attitude négative à l'égard de la force physique peut être considérée comme issue de l'état misérable du juif dans le ghetto.
Dans l'exil, les juifs de la Diaspora étaient impuissants face à l'oppression des non juifs. Une philosophie s'est développée selon laquelle un juif était censé se tourner uniquement vers Hachem pour le salut et le sauvetage.
Les juifs étaient si peu nombreux qu'ils ne pouvaient pas se battre. Les prouesses physiques n'avaient aucun sens. Un juif ne devait compter que sur la Torah et la prière.
Bien que cela ait pu être vrai dans la Diaspora, avec le retour du peuple juif en Israël, la force physique est devenue une nécessité si les juifs voulaient réussir à coloniser la terre et défendre les colonies juives contre des voisins hostiles.

-> Dans la génération du renouveau national, alors que la nation juive retourne dans sa patrie, un nouveau type de juif religieux doit apparaître pour relever le défi.
Le Kook (Orot - Orot haTékhiya p.80, para.33) écrit :
"Notre exigence physique est grande. Nous avons besoin d'un corps sain.
Par notre préoccupation intense pour la spiritualité, nous avons oublié la sainteté du corps. Nous avons négligé la santé et la force du corps. Nous avons oublié que nous avons une chair sainte, au même titre que notre esprit saint. Nous avons abandonné la vie pratique et nié nos sens physiques et ce qui est lié à la réalité physique tangible, par peur de la chute (une crainte d'Hachem qui n'inclut pas le monde matériel dans la sainteté), par manque de foi dans la sainteté de la terre ...

Toute notre téchouva ne réussira que si elle est, en même temps que sa splendeur spirituelle, une téchouva physique/matérielle qui produit un sang sain, une chair saine, des corps fermes et puissants, et un esprit flamboyant qui se répand sur des muscles puissants.
Grâce à la puissance de la chair sanctifiée, l'âme affaiblie resplendira, comme la résurrection physique des morts".

=> Ainsi, notre première étape sur le chemin de la téchouva est la santé physique, tant pour l'individu que pour la nation.
Partout dans le monde, en faisant du jogging ont vient vers Hachem.
La renaissance de la force physique entraîne un renforcement spirituel renouvelé.

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-> b'h, sur la santé : https://todahm.com/2022/03/17/la-sante

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+ La santé morale, psychique :

-> La 2e catégorie de téchouva naturelle concerne l'état psychique et moral de l'homme.

Le rav Kook (Orot haTéchouva 1) écrit :
"Une étape plus intérieure de la téchouva naturelle s'applique à l'état psychologique et spirituel. C'est ce que l'on appelle communément les "troubles de la conscience".
L'homme est naturellement enclin à suivre la voie de la droiture. Lorsqu'il s'écarte du chemin et tombe dans la faute, si son sens spirituel n'a pas été totalement corrompu, ce sens moral provoquera un malaise dans son cœur, et il en souffrira.
Il s'empressera de revenir et de corriger ce qui a été perverti, au point qu'il aura l'impression que la transgression a été effacée".

-> Par nature, les gens sont généralement bons. Ils aiment aider les autres et faire de bonnes actions. Lorsqu'une personne fait de mauvaises choses, elle éprouve généralement des remords.
Le rav Kook dit que cette tendance de l'homme le pousse à devenir une meilleure personne. Lorsque les nombreuses et puissantes forces de la vie amènent une personne à s'écarter des sentiers de la droiture et de la bonté, cette personne voudra mettre fin à son comportement médiocre et revenir à un niveau plus élevé. La voix intérieure de sa conscience l'incite à vouloir corriger sa faute.
Selon le rav Kook, le deuxième élément de la téchouva naturelle est le fait d'être simplement un homme.
La téchouva naturelle est le fait d'être une bonne personne.
[rav David Samson ]

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+ La téchouva religieuse :

-> Après que la téchouva a élevé une personne en la mettant en harmonie avec les exigences intérieures de son corps et de son âme, la téchouva religieuse apparaît. C'est la téchouva que la plupart des gens identifient comme le repentir.
Dans ce cas, la personne décide non seulement d'être en bonne santé physique et morale, mais aussi de trouver grâce aux yeux d'Hachem.

-> "Après le stade naturel de la téchouva (physique, morale), vient la téchouva inspirée par la croyance religieuse. Cette phase de la téchouva découle de la religion et de la tradition, qui traitent abondamment de la téchouva. La Torah promet le pardon à ceux qui reviennent de leurs fautes.
Les fautes de l'individu et de la communauté sont effacées par la téchouva. Les prophètes vantent les vertus de la téchouva. En général, toute la valeur des admonitions de la Torah repose sur la téchouva inspirée par la croyance religieuse".
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 1 ]

-> Il est important de souligner que le rav Kook considère que les différentes phases de la téchouva vont de pair. La téchouva religieuse ne doit pas se faire au détriment d'une bonne santé physique et psychologique.
Une personne ne doit pas être extérieurement religieuse mais moralement corrompue ou physiquement faible. Chaque étape doit être basée sur l'étape précédente.
Une personne doit d'abord être en bonne santé physique. Ensuite, elle doit avoir un état d'esprit sain. Elle doit se sentir motivée pour faire de bonnes choses et remédier à ses lacunes éthiques.

Une fois qu'on est en bonne santé et sur une voie morale positive, on peut s'engager dans la religiosité.
Ce faisant, on élève son code moral personnel à un niveau plus élevé et plus saint en adoptant un ensemble de règles éthiques prescrites non pas par les desseins de son cœur, mais par la parole de D. (Hachem) telle qu'elle est énoncée dans la Torah.
[rav David Samson ]

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-> Parfois, lorsqu'une personne tente de s'accrocher aux hauteurs de la spiritualité et au monde des pensées élevées, il y a un risque qu'elle devienne désorientée par rapport à sa nature physique, et que son corps soit influencé par des facteurs maléfiques.
Le rav Kook enseigne que pour s'engager dans les domaines supérieurs de la spiritualité, une personne doit d'abord se concentrer sur sa santé physique et sa pureté morale, en se débarrassant de l'orgueil, de la colère, de l'envie et d'autres choses semblables.
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 14,2 ]

+ La guemara (Bétsa 15a) précise que les revenus de chacun sont déterminés à Roch Hachana.

Selon le rav Pin'has de Koretz (Imré Pin'has - chaar 7, Inyanim Shonim ot 31) :
"cela ne signifie pas que le nombre exact de morceaux de pain que chacun aura est déterminé. Il s'agit plutôt de déterminer le degré de jouissance que chacun aura au cours de l'année."

Le repos du Shabbath

+ Le repos du Shabbath :

-> Hachem nous a donné le Shabbath, comme jour de repos, mais nous ne sommes pas les seuls à nous reposer ce jour.

Il y a un fleuve appelée Sambaton qui, au lieu de couler avec de l'eau, coule avec des pierres, et elle se repose le Shabbath.
Le poisson appelé Shabtei (Shibouta) quitte l'eau et se repose sur la terre ferme le Shabbath. [Yalkout Chimoni - Béréchit]

Les nécromanciens qui ressuscitent les morts ne peuvent pas le faire le Shabbath. [Béréchit rabba 11,15 ; Rachi - Sanhédrin 65b]

Les feux du Guéhinam sont censés être refroidis le Shabbath, sauf pour ceux qui ont profané le Shabbath et le Yom Tov lorsqu'ils étaient en vie. [Tiféret Tsvi sur le Zohar Béréchit 48a]

Le ver ne s'occupe pas des morts le Shabbath. [Baal haTourim - Béchala'h 16,24]
Ni le Satan ni les esprits nuisibles n'ont de pouvoir de dominer le Shabbath. [midrach Téhilim 92]

Il y a des sources d'eau qui ne coulent pas le Shabbat. [séfer haBrit 1,8]
Les plaies n'ont pas agi en Egypte pendant le jour du Shabbat. [Kémotsé Shalal Rav Bo - au nom du Pné Yéhochoua]

Il y avait une Nuée céleste au-dessus de l'Aron dans le désert, et pendant la semaine, les deux lettres du nom d'Hachem, "youd" et "hé", allaient et venaient entre les quatre drapeaux des tribus situés de part et d'autre du camp. Le Shabbath, les lettres ne bougeaient pas de l'endroit où elles se trouvaient juste avant le début du Shabbath. [Yalkout Réouvéni - Bamidbar]

La manne était transparente tous les jour de la semaine, à l'exception du Shabbath, où elle était blanche.
[Malbim - Béchala'h 31]

Shabbath = force de protection & déclencheur de guéoula

+ Shabbath = force de protection & déclencheur de guéoula :

-> Le Shabbat est la seule mitsva qu'Hachem Lui-même qualifie de "matana tova", un bon cadeau.
La guémara (Shabbath 10b) rapporte que : Hachem dit à Moché : "J’ai un cadeau spécial dans Ma salle de trésor, il s’appelle le Shabbat, [et] je souhaite l’offrir au peuple juif. Va les informer."

-> Les commentateurs ont des opinions divergentes quant à la nature exacte du cadeau du Shabbat.
Certains pensent que ce cadeau est la grande récompense que nous recevons pour avoir observé le Shabbat.
D’autres, en revanche, affirment que le grand cadeau que procure l’observance du Shabbat est double : il protège le peuple juif des attaques et des préjudices d’autres nations, et il constitue un moyen de lui assurer une délivrance rapide de leur exil.

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+ Le Shabbat, la force de défense juive :

-> Lorsque le peuple juif était dans le désert du Sinaï après avoir quitté l'Egypte, il lui a été donné la mitsva d'observer le Shabbat. Cependant, peu après l'avoir reçue, certains au sein de la nation ont transgressé les lois du Shabbat. Juste après que la Torah décrit l'épisode du Shabbat profané, elle relate ce qui semble à première vue être un épisode sans rapport : la nation d'Amalek venant attaquer le peuple juif.

Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach 8b,drach 3) enseigne :
Ces deux événements, la violation du deuxième Shabbat de l'histoire et l'attaque d'Amalek sont très liés.
Le Shabbat agit comme une barrière protectrice entre le peuple juif et les autres nations.
Une fois que le peuple juif a transgressé le Shabbat, cette protection a été en partie supprimée, et la nation d'Amalek a pu saisir l'occasion et s'enfoncer pour nous attaquer.

-> La guémara (Méguila 12b) nous apprend que Vachti humiliait les femmes juives en les obligeant à travailler le Chabbat.
Quel but Vachti espérait-elle atteindre en tourmentant ainsi ses sujets juifs?
Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach 2,2) affirme que cela témoigne de l’incroyable pouvoir du Shabbat : même une personne aussi mauvaise que Vachti connaissait l’importance de ce jour spécial, et en obligeant les femmes juives à ne pas respecter le Shabbat, elle pouvait les maintenir en exil et empêcher leur Délivrance.
Son plan échoua, car ces femmes furent contraintes de ne pas respecter le Shabbat et n'étaient donc pas tenues responsables de leurs actes.
Il est à noter que Hachem a agi, mesure pour mesure, contre Vacthi, et c'est pourquoi la Méguila elle-même nous dit qu'elle a trouvé la mort "le 7e jour", qui était Shabbat.

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-> La guémara (Shabbath 118b) cite Rabbi Shimon Bar Yo'haï qui a dit : "Si le peuple juif observait deux Shabbat, il serait immédiatement libéré".

-> Selon le midrach (Chémot rabba 25,12), la puissance du Shabbat est telle qu'un seul Shabbat suffirait à libérer le peuple juif.
Qu'est-ce qui, dans le Shabbat, lui confère cette capacité à raccourcir l'exil?
Le Midrach explique que, puisque le Shabbat est égal à toutes les mitsvot de la Torah, en observant le Shabbat, nous observons de fait toutes les mitsvot, même celles que nous sommes incapables d'observer aujourd'hui.
Le mérite de tous les juifs observant le Shabbat suffit à apporter la guéoula et à mettre fin à notre exil actuel.

-> Selon le Chné Lou'hot Habrit (Vézot haBéra'ha, Déré'h 'Haïm To'hakhot Moussar 167), l'observance du Shabbat a une double signification. C'est un prototype du repos qui suit l'achèvement de la Création, ainsi qu'un prototype de la liberté qui a suivi la fin de l'esclavage.
Dans ses mots : "Tout en s'efforçant de restaurer son unité avec le Créateur, Israël restaure également la grandeur et la pureté originelles de la Création. Tout en luttant pour restaurer son union avec son Libérateur, Israël retrouve également sa propre liberté et sa sécurité sur terre."
Ainsi, en célébrant le Shabbat, nous renouons avec la Création du monde et celle du peuple juif après la sortie d'Egypte. Ce faisant, nous méritons la guéoula finale, l'arrivée du machia'h.

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-> Le vendredi soir, nous disons le chant du Lé'ha Dodi, et il est fait référence au Shabbat comme "mékor habéra'ha" (la source de toutes les bénédictions).
Toutes les bénédictions qui existent dans ce monde trouvent leur source dans le Shabbat lui-même.

[ainsi, Shabbat vaut comme toutes les mitsvot, peut générer toutes les bénédictions possibles, son observation répare nos fautes, ... ainsi c'est un moment très propice pour déclencher la guéoula.
Nous avons tendance à considérer ce jour avec dédain car dans Son infinie bonté, Hachem nous l'a octroyé très souvent : tous les 7 jours (ex: et non une fois par an comme les autres fêtes). ]

Le Shabbath avant le 9 Av est appelé Shabbath 'Hazon (Shabbath de la contemplation, de la vision).
Nous lisons la Haftara : 'hazon Yéchayahou (Vision de Yéchayahou, fils d'Amots, qui prophétisa sur Yéhouda et sur Jérusalem - Yéchayahou 1,1).
Imaginez à quoi ressemble la vie d’un juif lorsqu’elle est remplie de sainteté et de purification, de crainte de Hachem et de joie avec Lui.
[rav Yaakov Landau]

=> Plus nous faisons l'effort de visualiser ce que nous perdons en l'absence du Temple, plus nous pouvons pleinement en prendre le deuil, et espérer de tout cœur sa reconstruction au plus vite.

[c'est un moment où l'on réalise ce qui est vital pour nous, et ce qui est futile. ]

Tout juif est en mesure de changer son avenir à Roch Hachana et rien ne résiste à la prière. Car, elle possède la force d’annuler toutes les accusations qui pèsent sur lui.

Même si un décret rigoureux avait été prononcé (à D. ne plaise), la prière de Roch Hachana aurait la force de l’annuler.
[rav Elimélé'h Biderman]

Avoir conscience de la grandeur des sonneries du Shofar

+ Avoir conscience de la grandeur des sonneries du Shofar

-> Les livres saints regorgent d’explications concernant les instants précédant les Tékiotes du Shofar. Ces instants, décrivent-ils, sont une véritable sortie en guerre destinée à embrouiller le Satan, à adoucir toutes ses accusations, et à les transformer entièrement en miséricorde. Qui ne serait pas saisi de frayeur et de tremblements à ce moment-là, du fait de la crainte du jugement?
C'est ce que le chantre exprime dans le célèbre passage "Ountané Tokef" (qui a été inclus à la prière de Moussaf de Roch Hachana dans presque toutes les communautés Ashkénazes comme Séfarades) : "Et Il sonnera du grand Shofar, un murmure se fera entendre, et les anges seront pris d'effroi, les tremblements les saisiront, en disant : 'Voici le jour du jugement, pour soumettre l'armée céleste au jugement', car ils ne seront pas trouvés méritants à Tes yeux, et tous les hommes comparaîtront devant Toi comme des brebis devants leur berger''.

-> C'est également ce que le rav Yonathan Eibshitz (dan son Yéarot Dvach - drouch 14) : "De grâce, levez-vous et voyez combien il est terrifiant le jour de D., flambant de feu tout autour! Jusqu'à ce que retentisse le Shofar, des millions de lieues brûlent de braises ardentes", et de cela, même les anges du Ciel sont saisis de tremblements, car on ne peut concevoir l'immensité du feu qui brûle jusqu'à ce que vienne le Chofar.

-> Le Rambam témoigne : "Moi, Moché fils de Maïmone, je suis monté au pupitre au moment de la sonnerie du Shofar, j'ai pris le Shofar en main en songeant à Celui qui l'ordonnait, et sur le champ, mes jambes se sont mises à s'entrechoquer. Puis, j'ai commencé à sonner."

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-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Par conséquent, ce moment doit conduire à un repentir complet. Même celui qui ne se serait pas encore ''réveillé'' jusqu'à présent aura pitié de lui-même et de sa famille, et se hâtera de saisir l'occasion tant qu'il en est encore temps. Chacun prendra alors une bonne résolution pour toute l'année à venir, car c'est elle qui intercédera en sa faveur pour mériter d'être jugé favorablement et de recevoir l'influence extraordinaire du Shofar, comme l'explique le Rachach (dans son Nahar Shalom) :
"C'est un instant propice, celui des Tékiotes (sonneries du Shofar), pour regretter sincèrement tous nos manquements ''en particulier et en général''.
Que chacun prenne alors sur lui de se repentir d'une faute qu'il a coutume de transgresser, et pas moins qu'une faute, qu'elle soit légère ou grave, car grâce à cela, il a le mérite d'être Tsadik et repentant, et il fait pencher sa balance et celle du monde entier, favorablement."

Le Méiri (un Richone du moyen-âge) écrit à ce sujet :
"Bien qu'il convienne qu’un homme examine ses actes chaque jour afin de se repentir de ses mauvaises actions, comme nous l'enseignent nos Sages : "Repens-toi un jour avant ta mort" (Pirké Avot 2,10), cependant, à ce moment là (à Roch Hachana), il doit se réveiller tout particulièrement.
Nos Sages donnent l'image de trois livres ouverts à Roch Hachana : celui des méchants (réchaïm), celui des justes (tsadikim) et celui des moyens (bénonim).
Cela signifie que chacun est jugé selon ses actions, comme nous l'avons expliqué dans la Michna. Il devra donc se réveiller en examinant ses actes, afin de se repentir des fautes qui pèsent sur lui.
Celui qui se montre négligent au sujet de la téchouva à ce moment là, n'a pas de part en Hachem, le D. d'Israël. Car toute l'année, le réveil spirituel est rare chez une personne, et la justice Divine elle-même se décourage en attendant ce moment.
Il me semble d'ailleurs que ce que veulent dire nos Sages lorsqu'ils enseignent que ''le Tribunal céleste ne commence à siéger qu'à partir du moment où le Beth Din d'en bas sanctifie le nouveau mois (c'est-à-dire à Roch Hachana, qui est le début du mois de Tichri)''. "

Et, la mesure de miséricorde étant supérieure à la mesure de rigueur, il est certain que celui qui s'éveille au repentir ces jours-là aura une part dans le D. d'Israël et méritera une année bonne et douce et une abondance sans limite.

Téchouva envers autrui impossible?

+ Téchouva envers autrui impossible? :

=> On peut se demander : d'un côté Hachem nous accorde 'facilement' son pardon pour les fautes à Son égard. Mais avec autrui cela n'est pas toujours évident. Que faire si l’offensé refuse de pardonner, ou n’est pas en mesure de le faire pour diverses raisons, l’offenseur ne méritera pas l’expiation de ses fautes. Est-ce qu'on restera pour l'éternité pénalisé pour cette faute?

En effet, nos Sages (Yoma 85b) enseignent : "Les fautes de l’homme envers D., Yom Kippour les efface. Les fautes de l’homme envers son prochain, Yom Kippour les efface seulement s’il obtient le pardon de celui-ci."
D'un autre côté, le Réma (606,1) affirme : "Celui qui doit pardonner ne fera pas preuve de cruauté en refusant de pardonner."
Et même si la chose lui est difficile, il se montrera indulgent et, grâce à cela, du Ciel, on se montrera indulgent envers lui.
Mais en réalité, tout n'est pas aussi facile!

Ainsi, même au cours de l'année, si on a pu s'emporter à fauter envers autrui, et que ce dernier ne veut pas nous accorder un pardon, est-ce qu'on est condamné à en subir les conséquences à vie, sans pouvoir obtenir une expiation?

-> Le rabbi 'Haïm Tchernowitz (dans son Sidouro chel Shabbat) rapporte les paroles du 'Hovot haLévavot (chaar haTéchouva) qui réfute cet argument :
"Chaque faute commise envers son prochain comprend également, en plus de la faute à proprement dit envers autrui, une faute envers Hachem. En effet, Il nous ordonne de ne pas blesser notre prochain et l’offenseur, par sa conduite, enfreint cet interdit. Il doit donc se repentir et obtenir l’expiation des deux fautes.
C’est pourquoi, dans pareil cas, l’homme devra se repentir sincèrement, selon ses forces, de ce qui constitue une faute à l’égard d’Hachem. Et dans Son immense bonté, au vu de ce repentir sincère et accompli du mieux possible, Hachem lui pardonnera.
Or, cet homme aurait voulu tout réparer, mais n’en a pas eu la possibilité. Aussi, Hachem, dans Sa Toute- puissance, accomplira pour lui la chose suivante : Il fera disparaître cette faute, en suscitant dans le cœur de celui qui a subi le préjudice, où qu’il soit, la pensée de pardonner entièrement, de toute son âme, le tort causé. Dès lors, la faute s’annulera complètement, aussi bien l’atteinte portée à Hachem, que celle portée à son prochain.
Et cela, seul Hachem peut l’accomplir : faire en sorte que ce qui ne lui est pas accessible, un homme puisse l’atteindre quand même par le mérite de son repentir. "

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[ainsi nous devons réaliser la gravité de fauter avec autrui, car les conséquences sont énormes et la possibilité d'avoir une expiation parfois compliquée.
Si on a cela en tête, qu'on est sincère, qu'on fait de notre mieux, et que malgré tout on a fauté envers autrui, on doit au final de notre téchouva se rassurer que Hachem va nous aider, que nous ne sommes pas fichu pour toujours, b'h. ]

Hachem aime toujours chaque juif

L'amour de Hachem pour un juif ne dépend de rien. Il ne s'appuie sur aucune raison particulière autre que le fait qu'il était un enfant de Hachem.
Cela procure un espoir immuable à notre génération. Aucun juif ne devrait jamais penser avoir fauté et s'être conduit de manière telle à ne plus mériter l'amour de Hachem.
Personne ne devrait jamais penser que Hachem ne l'aimerait que s'il étudie et prie bien, ou s'il s'implique dans des maassim tovim.
L'amour de Hachem pour chaque juif est indépendant de tout facteur extérieur. Il n'existe donc rien qu'un juif puisse faire lui faisant perdre son éligibilité à l'amour infini d'Hachem (toute pensée contraire est l'œuvre du yétser ara qui souhaite nous attrister, démoraliser).
[d'après le Maharal - Déré'h 'Haïm - Pirké Avot 5,19]

=> L'amour inhérent que Hachem a pour nous est sans précédent, sans raison particulière. Nous sommes Ses enfants, et c'est une raison suffisante. Un parent n'a pas besoin de motif pour aimer son enfant. Il ne l'aime pas parce qu'il est mignon ou serviable à la maison, mais simplement parce qu'il est son enfant.
C'est le genre d'amour que nous porte Hachem. Parce que nous sommes Ses enfants, Il nous aime.

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-> Comprendre pourquoi nous prenons la arava (à Hochana rabba)?
Nous utilisons la arava, qui n'a ni goût ni odeur, car elle représente la personne n'ayant pas de maassim tovim (bonnes actions) ou de Torah à son crédit.
Comme l'enseigne le Chem MiChmouel (sur Hochana Rabba), nous agitons la arava et la plaçons même au-dessus du Aron Kodech pour bien montrer à tous que l'amour de Hachem pour nous ne faiblit pas avec nos actes, car il est indépendant de notre conduite.
Nous montrons que Hachem ne nous aime pas parce que nous étudions la Torah ou accomplissons des maassim tovim. Au contraire, Il nous aime simplement parce que nous sommes Ses enfants.
En utilisant la arava, nous faisons connaître la valeur intrinsèque d'être un juif(ve), quels que soient nos actes ou nos attitudes.

[ainsi de même que quoiqu'on puisse faire nous restons un enfant d'Hachem, un juif, de même quoique nous ayons pu faire dans notre vie nous restons important et aimé aux yeux d'Hachem. ]

-> À Hochana Rabba, l'accent n'est pas mis sur l'étude de la Torah ni sur les bonnes actions (maassim tovim). Un étrog, un hadas ou un loulav ne sont pas requis. [qui symbolisent les juifs ayant des mérites particulier en étude de Torah, en bonne action, à la différence de l'arava, qui renvoie à une personne démunie de Torah et de bonnes actions. ]
Même si nous nous efforçons résolument d'atteindre ces objectifs, ce ne sont pas des éléments essentiels pour gagner l'amour de Hachem. Ce dont nous avons besoin, c'est d'apprécier la valeur intrinsèque d'être un enfant de Hachem. N
ous secouons la arava, comme pour dire au Maître du monde que nous savons qu'il suffit d'agiter la carte d'identité qui nous déclare juifs. Même si nous manquons de Torah et de maassim tovim, cela suffit pour nous permettre de bénéficier et de nous réjouir de l'amour inconditionnel de Hachem.
Même sans la Torah et les maassim tovim, nous sommes toujours éligibles à l'amour inconditionnel de Hachem. Tel est le pouvoir de Hochana Rabba. Tel est le message de la arava.
[rav Daniel Glatstein]