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"Ils prirent la tunique de Yossef, égorgèrent un bouc et trempèrent la tunique dans le sang" (Vayéchèv 37,31) <-> Pessa'h

Le Ben Ich 'Haï fait remarquer que dans toute la Torah, on trouve 2 fois la mention de "tremper" :

-> une 1ere fois : au sujet des frères de Yossef et de la manière dont ils ont trempé sa tunique dans le sang (cf. verset ci-dessus) ;

-> une 2e fois : paracha Bo (Chémot 12,2), il est écrit : "Vous prendrez un bouquet d'hysope, vous le tremperez dans le sang qui se trouve dans la coupe et vous toucherez le linteau et les 2 montants avec le sang qui se trouve dans la coupe".

Le Ben Ich 'Haï dit que la pratique de tremper 2 fois pendant le Séder de Pessa'h (cf. le ma nichtana où l'on pose la question : "Pourquoi trempe-t-on 2 fois alors, que les autres nuits, on ne trempe pas même une fois ?"), vient afin de faire un parallèle avec ces 2 mentions de "tremper" dans la Torah.

Il semble évident que la 2e mention est en lien avec Pessa'h.
Mais que vient faire le trempage de la tunique de Yossef dans le sang avec la fête de Pessa'h, au point où nous devons le commérer pendant le Séder?

Le Ben Ich 'Haï de donner la réponse suivante.
Les juifs ont terminé l'esclavage en Egypte (cf. la 2e mention dans la Torah), parce qu'il y a eu à l'origine de la haine et du lachon ara, dont le 1er trempage fait partie.

Ainsi, les 2 sont liés : le 1er (la tunique) a été un catalyseur entraînant l'arrivée de Yossef en Egypte, qui a entraîné ensuite celle de tout le peuple juif, et c'est cela qui a rendu possible le 2e : la délivrance.

A la fin de la Haggada de Pessa'h, lorsque nous souhaitons sincèrement : "l'année prochaine à Jérusalem" (léchana aba bé'Yérouchalayim), nous voulons qu'ait lieu la délivrance (guéoula - 2e trempage), mais pour que cela devienne une réalité, nous devons revenir à l'origine du 1er trempage : arrêter de dire du lachon ara et d'avoir de la haine entre nous.

En effet, les 2 étant liés, si nous désirons l'un, nous devons forcément vouloir l'autre, pour que cela se réalise.

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-> Le rabbi de Radzymin (Bikouré Aviv) s'interroge : pourquoi devaient-ils convaincre leur père que Yossef avait été tué?

La réponse est que tant qu'il existerait même une chance infime qu'il puisse revenir, alors Yaakov aurait un bita'hon parfait dans le fait que Yossef soit encore en vie.
En effet, selon nos Sages : "Même si une épée tranchante est posée en travers de notre gorge, on ne doit pas se retenir de prier pour [bénéficier de] la miséricorde Divine" (guémara Béra’hot 10a).
Yaakov qui avait un bita'hon a un niveau extrêmement élevé, aurait une confiance totale en Hachem que Yossef reviendrait.
Or, lorsque nous avons confiance en Hachem de tout notre cœur, alors cela amène l'aide Divine.
Yaakov avec son niveau phénoménal de bita'hon et de prières, aurait amené l'aide Divine à libérer Yossef d'Egypte, et à le ramener à la maison.
Yossef risquerait alors de tout raconter à son père, et Yaakov serait en colère contre eux.
Ils ont donc égorgé une chèvre, trempé la tunique de Yossef dans le sang, et l'ont transmise à leur père pour qu'il pense que Yossef a été tué.
Yaakov arrêterait alors de prier, et de témoigner du bita'hon ...

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-> Le fait de devoir attacher plusieurs hysopes en une botte (cf. 2e trempage), est un symbole de l'unité du peuple juif, qui est une condition préalable à une libération de l'exil.

-> Selon le midrach, en Egypte, aucun juif n'a dit de lachon ara sur une autre personne, rectifiant par là la faute des frères de Yossef.

Rabbi Mattisyahou Salomon dit : "En faisant de même à notre époque, nous pouvons également espérer quitter l'exil actuel".

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+ Nissan : le mois de la parole

-> Le mois de Nissan (ניסן) a une guématria de 170, soit celle de 2 fois le mot : "bouche" (pé - פה).
Par ailleurs, le mot : Pessa'h (פסח) se décompose en : "pé sha'h" (la bouche parle - פה סח).
Or, le mot : sha’h (סח) a pour valeur numérique 68, tout comme le mot : haïm (la vie – חיים). Ainsi, Pessa'h = pé sa’h = la bouche de la vie!

A l'opposé, notre ennemi en Egypte était : Pharaon (פרעה), dont les lettres peuvent former : "pé ra" (la bouche mauvaise - פה רע).

=> En Nissan (dont Pessa'h), nous devons tout particulièrement travailler sur le pouvoir énorme qu'a notre bouche : émettre des paroles de vie, des paroles de mort. En ce début d'année juive (naissance du peuple juif), nous devons choisir la vie!

-> Selon le Zohar, l'essentiel de la guéoula d'Egypte a été la guéoula de la parole (guéoulat hadibour), c'est-à-dire la capacité d'apprendre à utiliser convenablement sa parole.
[rav Karelenstein - Kountres léPessa'h - p.56]

Au revoir à l’Egypte!

+ Yétsiat mitsrayim :

Sachant que ce sont les juifs qui ont quitté l'Egypte, on aurait dû dire : "yétsiat miMitsrayim", et non : "yétsiat mitsrayim", qui implique que c'est l'Egypte qui a quitté les juifs.

Le Divré Yoël enseigne que durant le Séder nous devons revivre la sortie d'Egypte, au point qu'à la fin nous ne devons avoir plus aucun lien avec l'état d'esprit égyptien (comme l’idolâtrie, la dépravation, le matérialisme).

=> Au-delà d'une sortie physique de l'Egypte, il faut également en prendre ses distances spirituellement parlant.

[Pendant toute l'année, nous vivons parmi les nations.
Sachons utiliser cette nuit de Pessa'h, qui est un moment très propice, afin de quitter la façon non-juive de voir la vie, que nous absorbons plus ou moins consciemment.
Cela nous permettra alors de redevenir pleinement juif!
(la sortie d'Egypte est la naissance de la nation juive).]

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-> Le Tanya enseigne que même le juif le plus bas et avec le plus de fautes, est prêt à offrir sa vie pour Hachem plutôt que de se convertir.

Le Tséma'h Tsadik précise que cela est valable uniquement si un juif ne fait pas certaines fautes, comme manger du 'hamets pendant Pessa'h.
Pourquoi cela?

Chaque Yom Tov a un apport unique : à Shavouot nous recevons la Torah (on devient la nation de la Torah), à Souccot nous sommes entourés par la présence divine (moment d'intimité après Elloul, Roch Hachana et Kippour), et c'est à Pessa'h qu'est fixée la ligne de différenciation entre les juifs et les non-juifs.

Pessa'h est le moment de l'année où l'on retire l'influence égyptienne de nos cœurs et où l'on réveille l'instinct juif de émouna qui est en nous.
=> Faire Pessa'h, c'est revenir à nos sources, c'est renaître pleinement en tant que juif pour toute l'année à venir.

"La plus grande faute que puisse commettre un juif est d'oublier qu'il fait partie de la famille royale, fils du Roi des rois, car en faisant cela il quitte son piédestal et se dirige alors vers des fautes toujours plus graves.

C'est au moment de la sortie d'Egypte, que nous sommes nés en tant que nation.
Ce soir (du Séder de Pessa'h), est donc la date d'anniversaire de cet immense événement. Nous devons revivre ce moment, et prendre sur nous d'agir afin de faire honneur à l'énorme majesté qu'implique notre titre (fils du Roi). "

[Rabbi Moché de Kobrin]

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-> Le Nétivot Shalom fait remarquer que Hachem nous a choisi alors que nous étions à notre plus bas niveau spirituel (le 49e niveau d'impureté sur 50 possible!), et ce afin de bien souligner que Son choix n'était pas basé sur notre droiture, mais c'est plutôt l'expression de Son amour intrinsèque et inconditionnel envers Ses enfants.

Un tel amour existera toujours, comme il est écrit : "Tout amour qui dépend d'une condition, lorsque la condition n’est plus remplie, l’amour s’éteint ; et celui qui ne dépend d'aucune condition ne s’éteint jamais" (Piré Avot 5,16).

Pourquoi s’habiller en blanc pendant le Séder?

+ Quelques raisons de la coutume de certains de s'habiller en blanc (kittel) pendant le Séder de Pessa'h :

1°/ Par le passé, le blanc était la couleur des habits royaux.
De même, en se revêtant de blanc nous proclamons notre lien très privilégié avec le Roi des rois.
[le Péer Aharon]

Le Touré Zahav (472,3) rapporte que d'un côté, cette couleur renvoie au fait que nous sommes passés d'esclaves à des personnes libres et nobles.
Mais d'un autre côté, les morts sont enterrés dans des habits blancs, cela est un rappel au fait que nous ne sommes pas immortels et que nous devons être vigilants à nos actions.

Le Rabbi Shmouël de Nikolsbourg dit que le fait de prendre conscience que nous sommes habillés comme les morts, mais que nous sommes toujours vivants, nous enseigne que nous avons toujours l'opportunité de faire téchouva et de nous améliorer.

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2°/ La guémara (Shabbath 114a) rapporte que les juifs en Egypte sont restés distincts par leur langue, leur nom et leur habillement.

Selon Rachi (guémara Kiddouchin 72a), ils avaient des habits blancs.

[le Malbim]

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3°/ Le Cohen Gadol, l'homme le plus saint de sa génération, entrait dans le Saint des saints du Temple, lieu le plus saint de la terre, pour réaliser son service à Kippour, le jour le plus saint de l'année.
A ce moment, il revêtait des habits en lin blanc.

Le soir du Séder, nos actions sont comparables au service du Cohen Gadol, et c'est pour cela que certains s'habillent en blanc.

[le Maharal]

Les souffrances & la sortie d’Egypte

+ Les souffrances & la sortie d'Egypte :

-> Rabbi Avraham Grodzinski, le machguia'h de la yéchiva de Slabodka a écrit (Torat Avraham) :
"Souffrir dans ce monde est mieux que souffrir en enfer (guéhinam), car peu de douleur ici est équivalent à beaucoup de douleur dans le monde à venir"

-> Rabbi Grodzinski a également écrit :
"Si parmi toutes les générations de l'histoire, Hachem voulait en choisir une seule, Il aurait dû choisir celle de l'époque des Tanaïm ou des Amoraïm, ou bien des prophètes à l'époque du Temple.
Pourquoi a-t-Il choisi la génération en Egypte, qui était au 49e niveau d'impureté ?

En réalité, c'est spécifiquement eux que Hachem a sélectionné car ils ont énormément souffert par d'atroces travaux.
En effet, il n'y a pas de purification comme celle résultant des souffrances.
C'est pourquoi, ils ont mérité être LA génération qui a vécu d'incroyables miracles, et qui a pu recevoir la Torah."

-> Selon Rabbi Grodzinski, les souffrances élèvent une personne, même si elle ne se repent pas.
Les juifs en Egypte ne se sont pas améliorés, et même au contraire, ils sont descendus au plus bas jusqu'au 49e niveau d'impureté (sur 50!).
Cependant, ils ont gagné énormément de leurs souffrances, au point d'être l'unique génération (dor déa) méritante de recevoir la Torah.

=> On doit avoir conscience que chaque souffrance élève, nous est utile, même si seul Hachem en a l'explication avec précision.
[Par exemple, cela permet de réparer nos fautes à un tarif ultra intéressant, par rapport au monde futur où c'est plein pot!]

La fête de Pessa'h nous enseigne qu'à la seconde près, l'esclavage des juifs s'est arrêté, et que chaque miette d'effort qu'ils ont fait leur a été utile pour atteindre des hauteurs qu'aucune autre génération n'a pu atteindre.

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-> Pour chaque petite souffrance, Hachem accordera des récompenses innombrables et élèvera la personne encore plus que les anges.
Sachant cela, il est certain que l’on pourra accepter les décrets d’Hachem avec amour, et qu’on pourra même L’aimer encore plus, comme il nous incombe de le faire, nous, descendants d’Avraham, Yits’hak et Yaacov.
[le Chomer Emounim]

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-> "Tout ce que fait Hachem c'est pour le bien" (guémara Béra'hot 60b)

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-> Pendant tout le Séder nous avons face à nous : la matsa et le maror.
Les événements qui sont ouvertement positifs (la matsa : symbole de la sortie de l'esclavage) et les moments difficiles (le maror : au goût amer) sont tous les 2 nécessaires au processus amenant à la libération.
[le Sfat Emet]

En cette nuit de Pessa'h, nous nous devons de faire des louanges sur les moments de "matsa" et de "maror", car sinon c'est penser que la bonté de Hachem n'est que partielle.

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-> Il est écrit dans la Haggada : "kémo shénéémar" (comme il est dit).
Le 'Hidouché haRim commente que toute chose qui arrive aux juifs est le résultat direct d'un décret divin, rien ne peut arriver si Hachem n'en a pas donné Son accord.

Etant humain, nous percevons les événements différemment de D. (à tord : comme bien ou mal), mais nous ne devons pas penser que c'est le résultat d'une absence de Hachem (le monde fonctionnant en pilotage automatique).

Absolument rien ne vient par hasard, tout est le fruit d'une logique divine pour notre bien ultime.

[avoir de la émouna, c'est accepter de ne pas tout comprendre et d'être persuadé de toujours être entre de bonnes mains : celle de papa Hachem!]

La puissance des mitsvot de Pessa’h

+ La puissance des mitsvot de Pessa'h :

Lorsque l'on écrit pleinement les lettres du mot Pessa'h (פסח), on a : 85= פה et 120= סמך et ainsi que 408= חת, soit un total de : 613.

Selon le rav Horowitz (Panim Yafot), c'est parce que les mitsvot de Pessa'h ont la même force que les 613 mitsvot, ce qui nous procure le mérite immédiat de recevoir la guéoula.

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-> Nos Sages nous enseignent que la personne veillant à manger la matsa de la façon prescrite est comme un partenaire avec Hachem dans l'acte de Création.
Observer Pessa'h revient à observer les 613 commandements de la Torah.
Lorsque les lettres du Pessa'h sont épelées, elles forment : פה et סמך et חת, dont la valeur numérique est 613.
[Méam Loez - Bo 12,15]

+ "Comment accède-t-on à la liberté, au sens juif du terme?

Nos Sages le dévoilent : le seul homme libre qui existe sur terre est l'homme qui consacre sa vie à la Torah ...., en y conformant toutes ses aspirations.
[...]
Ce n'est que par cet attachement à la Torah que le juif devient un homme libre, un homme qui a fait le choix de ne plus être l'esclave de son mauvais penchant et de ne plus être prisonnier de ses passions et de ses désirs."

[Rav Eliyahou Dessler - Mikhtav méEliyahou]

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-> "Hachem nous a délivré de l'esclavage égyptien, non pour faire de nous des hommes libres selon la définition des nations, mais pour nous accorder le mérite de Le servir et d'accepter Ses préceptes."

[le Séfer ha'Hinoukh]

Pourquoi 2 jours de fêtes en dehors d’Israël?

+ Pourquoi 2 jours de fêtes en dehors d'Israël?

"En dehors d'Israël, il faut 2 jours pour ressentir la kédoucha et la lumière qui émane de la fête (d'un Yom Tov)."

[Zohar - Pin'has 231a]

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-> La guémara (Kidouchin 49b) rapporte que 10 mesures de sagesse descendirent dans le monde, 9 furent attribuées à la Terre d'Israël tandis que le reste du monde se partagea la mesure restante.
D'après cela, nous pouvons expliquer pourquoi les Sages ont enseigné que la durée des fêtes est de deux jours en dehors d'Israël et d'un seul jour en Israël. (guémara Taanit 28 ; Erouvin 10b)
En effet, le Ben Ich 'Haï explique qu'en dehors d'Israël, nous n'avons pas la capacité de faire descendre toute l'abondance de la fête en un seul jour. La terre et l'atmosphère sont bien plus opaques, les âmes qui y résident manquent également de pureté. Même pour ceux qui viennent passer les fêtes en Israël, ils ne restent pas assez longtemps pour pouvoir s'épurer et faire descendre l'abondance des mondes supérieurs de façon optimale.

C'est le secret de la parole de nos Sages dans le Talmud qui nous enseigne qu'un érudit en Israël équivaut à deux érudits en dehors d'Israël. (guémara Kétoubot 75a).
Comment comprendre que deux érudits qui étudient de façon identique durant de longues années ne sont pas considérés comme ayant atteint le même niveau d'élévation?
La réponse se trouve dans la nature même de la Terre d'Israël et on y appliquera le même raisonnement que précédemment.

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-> La michna (Roch Hachana) raconte qu'autrefois, on envoyait des signaux lumineux à l'aide de torches que l'on agitait de montagne en montagne, afin que tous les habitants d'Israël, même les plus éloignés soient informés.
Il fût décidé que les habitants hors d'Israël, en raison de leur éloignement, feraient 2 jours de fêtes.

Vers l'an 360, après la mort de Rava, Hillel II, le dernier Nassi d'Israël, craignant que les lois relatives à la sanctification du mois ne soient oubliées au milieu des persécutions et turbulences de l'exil, institua les règles du calendrier hébraïque qui détermine la date de Roch 'Hodech selon des calculs, sans avoir recours au Sanéhdrin ni aux témoins.

Toutefois, la guémara (Beitsa 4b) proclame que l'on devra continuer à célébrer 2 jours de fête, comme avant.

-> Le rav Saadia Gaon affirme que Moché rabbénou avait reçu cette ordre avec les autres lois au Sinaï, de D. Lui-même.

-> Le Rambam (Kiddouch ha'Hodech 3,12) écrit que : "afin de ne pas faire de différence entre les fêtes, les rabbins ont institué que tout endroit que les messagers ne pourraient atteindre avant le milieu du mois de Tichri ou de Nissan, devra célébrer 2 jours de Yom Tov, ceci incluant la fête de Shavouot."

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-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché - Pin'has ; et sur Beitsa 15b) enseigne :
Il existe le principe suivant : la récompense que l'on reçoit pour faire une mitsva avec joie est plus importante que la récompense que l'on reçoit pour la mitsva en elle-même.
La raison de célébrer le jour après un Yom Tov (le Isrou 'Hag) est de nous fournir le moyen d'exprimer notre joie d'avoir eu l'opportunité d'accomplir avec joie les mitsvot liées à la fête [qui vient de s'achever].

Un juif qui réussi à célébrer les fêtes en exil a une plus grande raison d'être joyeux que ceux qui l'ont célébré en Israël.
Comme le Rif l'écrit, il serait convenable de faire un festin de fête pour chaque mitsva qu'un juif réalise en exil, car cela implique beaucoup de difficulté et de sacrifice de soi.
Puisqu'un juif a davantage de raisons d'être joyeux de pouvoir accomplir le Yom Tov en exil, nos Sages ont institué un jour supplémentaire de Yom Tov pour les juifs en dehors d'Israël.

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-> Roch Hachana = l'exception : 2 jours pour tous : https://todahm.com/2020/09/21/roch-hachana-2-jours-pour-tous

Pessa’h & Les fêtes juives

+ Pessa'h & Les fêtes juives :

-> Les fêtes juives sont appelées "moadim", terme que l’on traduit littéralement par "rendez-vous."
Les fêtes sont des rendez-vous dans le temps.

-> Les fêtes juives sont appelées aussi : " 'haguim" (חגים), provenant de : " 'houg" (חוג) qui signifie : un cercle.
En effet, ce sont des moments d'union entre les enfants (tous les juifs) et leur papa (Hachem).

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-> "zman sim’haténou (le temps de notre joie) : les fêtes sont non seulement des moments de réjouissance, mais elles sont également des sources de joie et d'inspiration pour le restant de l'année"
['Hidouché haRim]

-> "Chacune des fêtes juives apporte avec elle un cadeau spirituel qui nous inspire durant toute l’année."
[le Nétivot Chalom]

-> "Les moadim (rendez-vous) interrompent les activités ordinaires de notre vie et nous impulsent un nouvel état d'esprit, de la force et de l'inspiration pour le futur, en revivifiant les idées sur lesquelles notre vie est fondée."
[Rabbi Shimshon Raphaël Hirsch - 'Horeb - chap.23]

-> Les Yom Tov sont des jours de fête qui illuminent le monde en reflétant le Or haGanouz, une lumière d'une intensité unique créée par Hachem au Commencement, mais dorénavant réservée aux tsadikim dans le monde futur.
[le Sfat Emet - rapportant le Zohar (paracha Emor) ]

-> Selon le rav Shimchon Raphaël Hirsch ('Horev) : "Les moadim (convocations), moments de rencontre, nous invitent à nous consacrer totalement à la réflexion et à assimiler parfaitement les idéaux qu'ils recèlent.
De même que dans l'espace, "moèd" désigne un endroit fixe où les gens se rassemblent dans un but précis [comme le Ohel Moèd], ainsi dans le temps, ce terme désigne un moment appelant à se rassembler pour exercer un même activité, spirituelle dans notre cas ... Rompant avec la monotonie du quotidien, les "moadim" nous font acquérir l'esprit, la force et le désir de persévérer, en rafraîchissant les principes sur lesquels est fondée notre existence et en effaçant les effets négatifs de nos activités routinières parfois néfastes pour notre corps et notre esprit.
Cette rupture restaure notre pureté et nous permet d'espérer la bénédiction."

-> "Voici les moadé de Hachem que vous proclamerez (achèr tikréou otam) convocations saintes" (Emor 23,37)
Selon le midrach : "achèr tikréou otam" (vous les proclamerez) peut être lu : "achèr tikréou atèm" (vous proclamerez vous-même).
Ainsi, on doit s'appeler, se convier soi-même au moment des fêtes (moadim), pour vraiment vivre des retrouvailles uniques avec Hachem, et non les accomplir extérieurement par habitude, laissant alors seul Hachem pendant ces moments propices pour s'unir .

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+ Pessa’h est appelé zman ‘hérouténou, le temps de notre liberté.

-> "Le mot 'hérout (liberté - חרות) est lié à 'harout (gravé - חרות) (cf.Pirké Avot 6,2).
L'esprit de libération qui nous pénètre à ce moment de l'année (Pessa'h), doit rester en permanence gravé dans le cœur de chaque juif.

Pessa'h doit nous libérer de toutes les chaînes qui nous sont fatales, afin de nous permettre d'être nous-même durant toute l'année."
[Rabbi Aharon de Karlin ]

-> "[A Pessa'h] Notre Père miséricordieux (Hachem) nous a donné le cadeau de la liberté en coupant les chaînes de notre esclavage.

Nous devons lier nos vies à Sa volonté afin de ne pas être au service de nos passions et de nos caprices."
[Rabbi Shimshon Raphaël Hirsch]

-> Selon le Kédouchat Lévi, chaque année depuis plus de 3 300 ans, à Pessa'h nous recevons de nouveau une aide spirituelle qui nous permet d'échapper à l'emprise des forces du mal, à condition de vouloir se rapprocher d'Hachem et de s'améliorer, comme ce fut le cas pour nos ancêtres, en sortant d'Egypte.

-> En Egypte, les juifs étaient descendus au 49e niveau d'impureté (sur une échelle de 50).
Selon le Birkat Avraham de Slonim, la sortie d'Egypte doit nous servir de réponse à notre yétser ara qui déclare : "Tu es descendu si bas. Tu m'es prisonnier à vie!"

De même que les juifs en Egypte étaient au fond du fond, et ils ont pu s'en sortir (recevant même la Torah quelques jours après!), de même, nous pouvons toujours nous en sortir en criant de toutes nos forces auprès de Hachem, afin de pouvoir se libérer de notre impureté, notre petitesse, nos défauts, ...

=> Notre situation n'est pas pire que celle de nos ancêtres, esclaves en Egypte, alors nous n'avons aucune raison de baisser les bras.
Pessa'h est l'occasion de proclamer à nos épreuves combien Hachem est grand, Maître de tout, et que nous n'avons aucune raison d'en avoir peur.

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-> "Il n’est d’homme libre que celui qui se consacre à l’étude de la Torah" (Pirké Avot 6,2)

Le Méiri de commenter : "La Torah est une source de liberté qui permet à l'homme d'être fidèle à lui même et à son âme divine, d'être libre de pouvoir vivre en harmonie avec sa véritable intériorité.
A défaut de cela, il est esclave de ses passions, des mœurs de la société, ..."

Le Ramban, dans une lettre à son fils, écrit : "Soumets ton corps à ton âme, car d'une telle soumission naît la liberté dans ce monde et dans le monde futur".

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-> La Torah a été donnée au mont Sinaï, qui est aussi connu comme : Har Paran et Har 'Horev.
Les premières lettres de ces 3 noms (Paran Sinaï 'Horev - פארן סיני חורב) forment le mot : Pessa'h (פסח).
Cela nous enseigne que tout l'objectif de la sortie d'Egypte était de recevoir la Torah au mont Sinaï.
['Hodech ha'Aviv - p.55]

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-> Nous appelons la fête : Pessa'h, afin de témoigner l'amour que nous avons pour D. qui est passer (passa'h) sur les maisons des juifs, n'y tuant personne cette nuit-là.
Nous exprimons notre gratitude d'avoir été sauvés en Egypte d'une mort (physique et spirituelle) certaine.

De son côté, Hachem appelle cette fête : 'hag haMatsot.
Selon rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (le Kédouchat Lévi), D. utilise un nom qui fait des louanges au peuple juif, qui a été capable de fuir l'Egypte pour le désert, sans aucune provision à l'exception de quelques matsot.
Hachem exprime toute l'affection qu'Il a de nous avoir vu Lui faire aussi intensément confiance.

=> Pessa'h est ce rendez-vous de retrouvailles, où lorsque nous sommes tous réunis (les enfants d'Israël avec leur papa Hachem), nous pouvons alors laisser s'exprimer pleinement tout l'amour que nous avons l'un envers l'autre.

Nos fêtes sont des moments de grandes émotions, de grande proximité avec Hachem, qui doivent nous renforcer et nous accompagner tout le restant de l'année.

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-> Il est rapporté dans les écrits du Arizal qu'à chaque moment spécial de l'année comme Pessa'h, Shavouot et Souccot, les choses que nous célébrons se produisent de nouveau [comme à l'époque].
A Pessa'h, nous quittons l'Egypte. A Shavouot, nous recevons la Torah. Et il en est de même pour chacune des autres fêtes [juives].
[Méor Enayim - Yitro]

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-> Le Ram'hal (Déré'h Hachem, 4e partie, chap.7) écrit :
"Chaque rectification qui s'est produite, et chaque grande lumière qui a illuminé [le monde] à un certain moment, lorsque cette période [de l'année] revient, une lumière semblable à la lumière initiale brille de nouveau, et les effets de cette rectification sont renouvelés chez quiconque l'a reçue ...
Ainsi en est-il de la fête de Shavouot et du don de la Torah."

"Les jours de Nissan sont d'une valeur inestimable, et une heure en Nissan compte comme une journée, [de par la puissance de kédoucha de ce mois]."

[Rav Avraham de Sokhochov - le Avné Nézer]

-> Selon le Kédouchat Lévi, durant ce mois, l'homme peut recevoir une aide divine même s'il n'en est pas digne, car c'est Hachem qui fait le 1er pas pour nous purifier.

Par exemple :
Il est écrit : "Hachem a dit à Israël : "Ouvrez-Moi une porte de Téchouva comme le chas d’une aiguille, et Je vous ouvrirai une porte dans laquelle des charrettes et des carrosses pourront entrer" (midrach Chir haChirim rabba 5,6).
Selon le Kédouchat Lévi, à Pessa'h nous n'avons même pas besoin d'ouvrir les portes de la Téchouva. En effet, Hachem passe au-dessus (passa'h) les "portes", Il prend Lui-même l'initiative et nous inspire à nous repentir.
Le Séder commence par Kadéch (sanctifie), qui est suivi par : Our'hatz (nettoyer [de nos fautes]), car c'est uniquement durant les jours de Pessa'h que Hachem nous sanctifie d'abord, ce qui nous pousse à nous nettoyer de nos fautes (et non l'inverse comme à l'habitude).

=> A nous de ne pas laisser cette occasion nous échapper!