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Pourim : La coutume de taper des pieds

+ Pourim : La coutume de taper des pieds :

-> Pendant la méguila, à la prononciation du mot : "Haman", on a coutume de frapper (des pieds) afin d'accomplir la mitsva d'effacer son nom.
Le Choul'han Aroukh (Rama 690,17) conclut qu'il ne faut en aucun cas annuler cela, car chaque coutume s'appuie sur des raisons profondes.

-> Le Maté Moché dit que l'on trouve une allusion à cette coutume dans le verset : "Il adviendra, si le méchant est passible d'être frapper avec un fouet" (וְהָיָה אִם-בִּן הַכּוֹת, הָרָשָׁע - Ki Tétsé 25,2), dont les dernières lettres des 3 premiers mots forment : Haman (המן).

-> Dans la méguilat Esther, le nom de Haman est mentionné 54 fois, comme la valeur numérique de : em'hé (j'effacerai - אמחה).

Dans la paracha Béchala'h (17,14), Hachem dit à Moché : "Effacer, J'effacerai" (le souvenir d'Amalek), soit : מָחֹה אֶמְחֶה, et qui a une valeur numérique de : 107, ce qui équivaut à : "C'est Haman!" (זה המן).

[Séfer haMatamim]

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-> Le 'Hatam Sofer enseigne que taper à l'écoute du nom de Haman démontre notre impatience à voir la mémoire d'Amalek effacée.
Le fait d'accomplir un acte, nous aide à internaliser ce désir.

-> Le midrach Eliyahou (rapporté par le rav 'Haïm Falaji dans son commentaire sur le Choul'han Arou'h 969,9) écrit qu'il a reçu un enseignement de ses maîtres qu'à chaque fois qu'un juif tape sur le mot "Haman", Hachem fait en sorte que Haman ressente ce coup.

-> Rav Tchezner (Chaaré Yémé haPourim) fait remarquer que le but essentiel de cette coutume est de montrer son mépris pour Haman, c'est pourquoi ceux qui produisent des sons musicaux (à l'énonciation de son nom) font le contraire, car par cela ils l'honorent.

-> "Toutes les fêtes juives seront un jour annulées, à l'exception de Pourim qui sera toujours célébrée.
Rabbi Eliézer y ajoute : Yom Kippour."

[midrach Yalkout Chimoni Michlé - rémez 944]

-> "Tous les livres des Névi'im et des Kétouvim seront annulés aux jours du machia'h, à l'exception de la méguilat Esther, qui restera, tout comme les 5 livres de la Torah et les lois de la Torah Orale, qui ne seront jamais annulés
[...]
Les jours de Pourim ne seront jamais abandonnés."

[Rambam - Hilkhot Méguila 2,18]

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-> Esther a demandé aux Sages d'ajouter la méguila dans le corpus du Tana'h.
Les Sages ont hésité car le mot : "kétiva" (un écrit) apparaît 23 fois dans le livre de Dévarim, en correspondance avec les 23 livres du Tana'h, alors déjà présents.

-> Hachem dit à Moché : "Écris ceci en souvenir dans le Livre ... qu'effacer, J'effacerai le souvenir d'Amalek de dessous les cieux" (kétov zot zikaron baSéfer - Chémot - Béchala'h 17,14).

Le Rokéa'h commente que pour nos Sages : "Écris ceci" (kétov zot), est une bonne allusion à l'histoire de Pourim (Haman étant un descendant d'Amalek), et qu'il est approprié de l'inclure parmi les autres livres du Tana'h.
Son allusion n'est pas groupé avec les autres, mais est cachée dans le livre de Chémot, en accord avec la nature cachée d'Esther.

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-> le Baal Hatourim fait remarquer que la valeur numérique de l’expression "ma'ho em'hé" (J’effacerai - מחה אמחה) du verset : "car J’effacerai la trace d’Amalek de dessous les Cieux" (Béchala'h 17,14) est égale à celle des mots "zé Haman" (c'est Haman - זה המן - soit 107).
Par ailleurs, on remarque que le nom Haman (המן) est mentionné 54 fois dans la Méguila d’Esther, autant que la valeur numérique du mot "em'hé" (J’effacerai - אמחה).

"Mordé'haï passa (vayavor), il agit selon tout ce qu'Esther lui avait ordonné" (méguilat Esther 4,17)

-> Rav enseigne : "Mordé'haï passa outre au 1er jour de Pessa'h en jeûnant"
Chmouël affirme : "Il passa [dans le sens de traverser] le cours d'eau."
[guémara Méguila 15a]

=> Pourquoi est-il si important de relater que Mordé'haï a traversé un cours d'eau?

-> Le Zohar (III,276a) pose la question : "Comment un méchant comme A'hachvéroch a-t-il pu se trouver attaché à la vertueuse Esther, la prophétesse?

Et de répondre qu'en réalité, c'était une "démone" ayant l'apparence d'Esther qui se montrait à lui.

-> C'est ainsi, lorsque Mordé'haï lut le message provenant d'Esther demandant de passer outre le 1er jour de Pessa'h par le jeûne, et de déroger ainsi à l'obligation de manger de la matsa, il craignit qu'il s'agît là d'un acte n'émanant pas d'Esther, mais de la "démone" ayant son apparence.
Peut-être cette créature voulait inciter le peuple à la faute en l'écartant de la mitsva de matsa.

-> Selon nos Sages un élément relevant de la sorcellerie qui entre en contact avec l'eau, vient à disparaître.
La guémara (Sanhédrin 17b) rapporte au sujet de Zéiri : Ayant acheté un cheval, il le monta et lorsqu'il entra dans l'eau, celui-ci se transforma en lit.

=> Telle est la raison pour laquelle Mordé'haï traversa un cours d'eau, et soumit cette lettre à une telle authentification : émanait-elle réellement d'Esther, ou bien s'agissait-il d'un acte de sorcellerie?

On comprend le lien entre les affirmations de Rav et Chmouël, dans la guémara ci-dessous.

Effacer Amalek de nos jours

+ Effacer Amalek de nos jours :

-> "C'est une mitsva de lire la paracha Zakhor (le Shabbath précédant Pourim), et la Torah est éternelle : chaque homme est un microcosme et a en lui un petit "Amalek" : le mauvais penchant.

Dans ce passage (Ki Tétsé 25,17-19), on peut trouver : "[Amalek] a frappé en toi ceux qui étaient en arrière, tous les faibles à tes arrières, alors que tu étais las et épuisé".

Ce sont nos petites faiblesses, nos légères défaillances qu'on a renoncé à corriger, et dont le mauvais penchant va "tomber dessus" pour nous faire chuter.
[...]
Le mauvais penchant se tient à arrière tel un chien attendant un moment d'inattention [de notre part] pour attraper quelque chose à manger, de même, il essaie de nous voler une mitsva par ci, puis une mitsva par là, ...
Il embrouille l'homme, le persuadant que ce n'est qu'une perte de rien du tout.

[le Maayan Moèd - Pourim]

[Après 120 ans, le yétser ara sera là pour chiffrer ce qu'il a pu nous prendre, et il brandira cela afin de nous accuser lors du grand jugement portant sur notre vie.]

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-> Il est écrit dans la paracha Zakhor : "[Amalek] a surgi devant toi sur le chemin et qu'il a frappé en toi ceux qui étaient en arrière"

On retrouve la stratégie en 2 temps du yétser ara :
- nous faire tomber par la faute ;
- nous empêcher de nous relever, de repartir de l'avant, en nous faisant rester dans un état de tristesse d'avoir fauté.

-> Dans la paracha Béchala'h, pendant l'attaque surprise de Amalek, à chaque fois que Moché avait ses mains au-dessus de sa tête, le peuple juif avait le dessus, et sinon, c'était l'inverse.
["Quand Moché levait la main, Israël vainquait, et quand il laissait ses mains, Amalek vainquait" (17,11)]

On peut citer 2 explications :
1°/ lorsque les mains (naaché, l'action) sont au-dessus de la réflexion (nichma), alors on a : "naaché, vénichma", et Israël gagne.
Cependant Amalek (qui est en nous!) souhaite que nous inversions les priorités, nous faisant aller à notre perte. [Rabbi Akiva Tatz]

2°/ Notre rôle est de s'élever d'un monde où tout n'est que simple coïncidence/hasard, à un vie placée sous l'autorité d'Hachem.
Absolument tout événement prend sa source dans les mondes supérieurs, et Amalek ne souhaite pas que nous remontions aussi loin, préférant que l'on se focalise sur les manifestations visibles, naturelles (ce qui refroidit notre émouna).

Nous devons avoir les mains au-dessus de notre tête, vers le Ciel, démontrant notre certitude que rien ne peut avoir lieu dans ce monde, si Hachem n'a pas donné au préalable son accord.
[Ohr Guédaliyahou]

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-> "Quand Moché leva les mains, Israël gagnait, quand il les lâchait, Amalek gagnait" (Béchala'h 17,11)

On peut s'interroger sur la différence d'expression. Pour parler de la victoire d'Israel, le texte dit : "Quand Moché levait les mains", mais quand on parle de la victoire de Amalek, il n'est pas dit : "quand Moché baissait les mains", mais quand il les "lâchait les mains". Que signifie cette différence?

En fait, Amalek représente le mauvais penchant (yétser ara), qui s'insinue dans le coeur de l'homme pour le tenter à la faute. Le seul moyen de vaincre le mauvais penchant, c'est de "lever les mains", d'être prêt à faire des efforts, d'aller à contre courant de ses habitudes et tendances naturelles. Parfois même, de se faire violence, de renoncer à certaines envies, pour rester fidèle à Hachem, malgré les efforts que cela représente.
Mais si le juif arrête de se battre, de rester sur ses gardes, et si simplement il relâche les efforts, c'est déjà la victoire du mauvais penchant. Car on se serait déjà refroidi et on aurait baissé de niveau spirituel. Même si on n'aurait rien fait de mal dans les actes. Le simple relâchement des efforts est déjà en soi une défaite.
L'homme dans ce monde ressemble à un cycliste qui voudrait gravir une pente à contre-courant. Il doit pédaler, poursuivre et fournir des efforts en espérant gravir la pente. Mais s'il s'arrête de pédaler, il reculera automatiquement.
Dans la vie, c'est pareil : soit on progresse, soit on régresse. On ne peut stagner sur place. Si un jour, on réalise qu'on n'a pas progressé par rapport à la veille, on pourra en déduire qu'on a régressé.

=> D'où la nécessité toujours, de ne jamais se contenter du niveau atteint, le jugeant déjà satisfaisant et pensant qu'il n'est pas nécessaire de poursuivre les efforts déjà accomplis. Si un jour, on se satisfait de là où on est arrivé, on décide de "lâcher les mains", de suspendre l'effort pour une certaine période, alors on devra savoir que Amalek aura gagné une victoire sur nous.
[rav Mikaël Mouyal]

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-> "Quand Moché levait la main, Israël dominait" (17,11)

Il levait la main pour les bénir avec la birkat cohanim.
C’est pourquoi Rabbi Yo’hanan a dit : "Que signifie ce qui est écrit : "Quand Moché levait la main, Israël dominait, et quand il baissait la main Amalek dominait"?
Cela nous enseigne que le monde subsiste grâce à la "nessiat kapaïm" des cohanim."
[Séfer haBahir]

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-> Au tribunal d'En-Haut, certains anges défendaient Israël tandis que d'autres l'accusaient.
Ceux qui les incriminaient arguaient que les juifs ne méritaient pas d'être sauvés à cause de leurs fautes et de leur manque de foi ...
Par moments, la main de Moché s'alourdissait tant qu'il devait la baisser. C'était un signe que les forces dénonçant Israël en-Haut prévalaient et qu'Amalek allait l'emporter.
Cette dénonciation alourdissait la main de Moché et l'empêchait de la garder levée.
[...]
[Dans le Zohar (66b)], rabbi Chimon bar Yo'haï dit : "Ne pensez pas qu'il s'agissait là d'une bataille insignifiante. De la Création jusqu'à l'ère messianique, aucun bataille ne pourra lui être comparée. Même la grande guerre de Gog et Magog ne l'égalera pas."
La bataille n'était pas importante à cause des guerriers ou des armes utilisées, mais en raison des très fortes puissances spirituelles qui y participèrent.

[Selon Rabbénou Bé'hayé,] En Haut, le génie d'Amalek dénonçait Israël de toutes ses forces.
Seule la puissance remarquable des prières de Moché brisa le pouvoir de ce génie.
Par ses prières, Moché finit par forcer le génie d'Amalek à assister Israël contre Amalek.
[...]

"Yéhochoua affaiblit Amalek et son peuple par l'épée" (Béchala'h 17,13)
Yéhochoua avait remporté la victoire grâce à l'aide spirituelle de Moché, Aharon et 'Hour (le fils de Myriam).
Il y est fait allusion dans le verset : "Voici, comme il est bon et agréable lorsque des frères (a'him) résident ensemble en harmonie" (Téhilim 133,1).
Le mot "A'him" (אַחִים) est composé des initiales des noms : Aharon, 'Hour, Yéhochoua et Moché.
[Méam Loez - Béchala'h 17,12]

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-> On peut s'interroger. Apparemment, le verset aurait dû dire : "Quand Moché baissait ses mains ...". Pourquoi dit-il : "Quand Moché levait la main"?

En réalité, pour vaincre Amalek, symbole du mauvais penchant, il faut faire des efforts pour s'élever et progresser. Il faut lever les mains.
En revanche, si l'homme relâche ses efforts et cesse de s'élever et de progresser, alors il échouera et tombera. Et ce, même s'il ne baisse pas ses mains, même s'il ne cherche pas à descendre spirituellement.
En effet, pour vaincre le penchant, il n'y a pas d'autre choix que de s'accrocher et de grandir [garder nos mains vers le haut!]. Si on relâche ses efforts, même si on ne baisse pas les mains, même si on ne cherche pas à descendre, le simple fait d'arrêter de faire des efforts, cela conduit déjà à perdre la guerre contre le mauvais penchant.
[rabbi Zalman Sender Shapira]

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-> "Tout ce qu'un juif accomplit doit se faire dans l'intention d'effacer grâce à cela le souvenir d'Amalek, et lorsqu'il y veillera, je suis certain qu'il se débarrassera de toutes ses souffrances".
[Beit Aharon]

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-> Puisque aujourd'hui nous ne pouvons pas identifier qui est Amalek, l’essence de la mitsva est pour chacun de nous d’effacer Amalek de l’intérieur de nous, de rejeter et mépriser le mal qui est en nous.

[Rav Ye’hezkel Levinstein]

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-> "En chacun d'entre nous se dissimule une zone d'ombre de l'ordre d'Amalek, qui refuse de se plier même s'il connaît la vérité, qu'il nous pousse à refuser de regarder en face.

Or, lorsque l'homme se trouve face à la vérité, impossible à nier, comme lors de la sortie d'Egypte, le mauvais penchant risque de le pousser à lutter contre celle-ci et à la refroidir, par refus de se soumettre."

[Rav Yitzhak Brodiansky]

[il nous arrive tous d'avoir des moments de vérité (ex: un cours de Torah, un événement très fort de notre vie, ...), et plutôt que d'en profiter pour renforcer notre comportement, notre amour envers Hachem, le yétser ara va nous refroidir (ex: ce n'est qu'une coïncidence ; c'est certes un cours impressionnant, mais cela peut bien attendre un peu avant d'être mis en pratique (il y a le temps!)... ]

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-> Si Amalek n'avait pas attaqué Israël, aucune nation n'aurait jamais eu de pouvoir sur les juifs. Les comptes-rendus sur la défaite des égyptiens auraient produit une impression permanente sur le monde ...
Sans Amalek, toutes les nations du monde auraient éprouvé un immense respect pour Israël. Beaucoup se seraient converties au judaïsme et celles qui ne l'auraient pas fait auraient, au moins observé les 7 lois Noa'hiques.
En voyant la puissance de D., les nations auraient craint de fauter.

Mais dès lors qu'Amalek avait attaqué Israël, les nations se mirent à minimiser les miracles de la sortie d'Egypte et de la Mer Rouge.
Si le D. des juifs était si puissant, comment Amalek avait-il pu tuer tant de membres de Son peuple?
Par conséquent, l'attaque d'Amalek fit fauter le monde entier.
Amalek est responsable de tout le mal fait par toutes les nations de tous les temps.
[...]

Chaque fois qu'une personne faute, elle renforce Samaël (l'ange gardien d'Amalek, garant du libre arbitre dans ce monde), et ceci à son tour donne de la force à Amalek.
Ainsi, alors que Hachem Lui-même détruit le pouvoir des autres anges des nations (chacune ayant un ange tutélaire), il nous incombe à nous de briser le pouvoir de l'ange d'Amalek : nos fautes lui donnent de plus en plus de force.

Dans sa bénédiction à Essav, Its'hak dit : "La voix est la voix de Yaakov, mais les mains sont celles d'Essav" (Béréchit 27,22) = lorsque Yaakov (les juifs) faiblit dans l'étude de la Torah et dans la prière, alors la main d'Essav (dont Amalek est un digne descendant) devient plus forte.
La force de Samaël, l'ange d'Amalek (Essav) dépend directement de notre comportement! ...

Amalek ne peut être détruit tant que nos péchés renforcent son ange tutélaire (Samael).
Lorsque nous nous repentirons et que nous améliorons nos actes, Amalek sera automatiquement effacé du monde.

Le Alchikh haKadoch fait remarquer qu'il y a une contradiction importante :
- d'un côté Hachem Lui-même jura de détruire Amalek ("J'effacerai totalement le souvenir d'Amalek de sous les cieux" - Béchala'h 17,14) ;
- pourtant, plus tard, c'est à nous qu'Il donna le commandement de le faire ("Tu effaceras la mémoire d'Amalek de dessous le ciel" - Ki Tétsé 25,19)

Dans le cas des autres nations, Hachem commence par détruire l'ange tutélaire, puis s'occupe du peuple. [lorsque l'ange responsable d'une nation disparaît, alors sa nation n'a plus de force et tombe/disparaît automatiquement]
Ici, la situation est inverse. Nous (les juifs) devons d'abord détruire l'ange tutélaire d'Amalek en cessant de fauter et en nous repentant. C'est là notre responsabilité à nous.
Ensuite, comme Hachem l'a juré, Il détruira sa nation (Amalek).
[Méam Loez - Béchala'h 17,16]
[il se passe la même chose après que nous écoutons un cours de Torah, des paroles pleines de Vérité.
Le Amalek en nous vient tout minimiser, ridiculiser, ... réduisant à minima les implications concrètes de nos bonnes volontés théoriques qui viennent de se réveiller par les paroles de Vérité écoutées/lues.]

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-> "Ta colère le poursuivra, et Tu le feras disparaître de sous les cieux de D." (Eikha 3,66)

Le Imré Emet demande : "Que signifie l'expression 'sous les cieux de D.'? Lorsque l'on voit des événements se dérouler dans notre monde, nous devons retirer l'écran qui nous empêche d'y voir la main de D. C'est alors seulement que l'on voit que tout ce qui se passe ici, c'est au-dessus du Ciel, par la volonté de D. que cela se produit. Tu dois faire disparaître l'idée qu'il puisse y avoir quoi que ce soit dans le monde 'sous les cieux de D.', comme si cela pouvait être en dehors de Sa volonté et de Sa connaissance. 'Tu effaceras le souvenir d'Amalek de sous les cieux' : efface le Amalek qui sommeille en toi, et qui te convainc dans ton cour qu'il existe quelque chose qui existe 'sous les cieux'. Quant à toi, tu dois savoir que tout est 'au-dessus des cieux'."

-> Lorsqu'on est en tension avec un voisin parce qu'il a dit ceci, ou qu'il a fait cela, il est bon de savoir que D. nous regarde tous deux et nous dit : "Ne savez-vous donc pas que tout vient de Moi?"
La guemara (Shabbat 129a), dit : "Il est bon que l'on vende les poutres de sa maison, et que l'on se chausse de chaussures". Les Maîtres de la Tradition expliquent : "Les poutres de la maison, c'est le toit, qui recouvre la maison. Et quel est le lien entre le toit et les chaussures ? Le toit est ce qui nous sépare du ciel. Si l'on vend le toit, on peut comprendre que tout vient du Ciel, et alors on achètera des chaussures, mettant ainsi une séparation entre nos pieds et la terre. En effet, jusqu'à présent, avant de comprendre que tout venait de D., nous étions rattachés à la terre ; mais après avoir retiré le toit, nous pouvons nous détacher du sol, et comprendre que la main de D. est en toute chose, en toute action et en tout sujet."

-> Le Tiféret Chmouël écrit de même :
"Efface le souvenir d'Amalek de dessous les Cieux" (25,19) = "Efface son souvenir et celui de tous ceux qui poursuivent sa voie, en prétendant que tout ce qui advient dans le monde se produit dessous les Cieux, à savoir fortuitement sans l'intervention de la Providence d'Hachem.
En tant que juifs, il nous incombe au contraire, d'enraciner en nous que tout ce qui advient dans le monde, le meilleur comme le pire, est le fruit de la Parole d'Hachem qui, depuis les Cieux, conduit le monde ici-bas à chaque instant et dans ses moindres détails. Car personne ne peut toucher à ce qui revient à autrui sans que cela ne l'ait été décrété au préalable dans le Ciel.
De même, la subsistance de l'homme étant fixée depuis Roch Hachana pour toute l'année, aucun bénéfice ni aucune perte ne peuvent survenir si cela ne l'a pas été décidé d'En-Haut. Une brindille ou un morceau de paille ne peuvent bouger sans avoir reçu un ordre formel au préalable précisant leur destination."

-> Le rav Its'hak Mordé'haï Zilberstein (Rimzé Ma'hchava) écrit :
[A l'époque de Pourim] , à propos du verset : "On rapporta à Mordékhaï tout ce qui était advenu" et le midrach (Esther Rabba 8,5) de commenter : "(Mordékhaï) ordonna à Hatakh : va et dis-lui (à Esther) que le descendant de "il est advenu" s'en prend à vous (aux juifs), c'est ce qui est écrit "Souviens-toi de ce qui t'est advenu" (au sujet d'Amalek dont le descendant était Haman, le terme de "advenu" a une consonance d'évènement fortuit, livré au hasard, et constitue la devise de l'existence d'Amalek qui refuse l'existence de la Providence Divine).
C'est pourquoi Mordékhaï rassembla alors tous les juifs afin de renforcer leur émouna dans le Créateur, et afin qu'ils sachent que l'impureté d'Amalek basée sur un monde livré au hasard, est mensongère et sans fondement, et que tout ce qui arrive dans le monde est le fruit d'une raison Supérieure."

Le rav Elimélé'h Biderman ajoute :
Pour cette raison, la Torah nous ordonne au sujet d'Amalek "N'oublie pas", car à chaque instant et à chaque époque, nous avons le devoir de regarder vers le Ciel et d'avoir foi que tout ce qui nous arrive est le fait d'un calcul bien précis de notre Père Céleste. Et personne ne peut dire que Hachem l'a oublié, puisqu'à chaque instant, Son regard est posé sur chaque juif pour lui prodiguer du bien et le soutenir dans ses épreuves.

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-> "J'effacerai le souvenir de Amalek" (17,14)

=> Pourquoi la Torah est-elle aussi radicale concernant Amalek?
Le peuple Juif a plusieurs ennemis, mais c'est uniquement Amalek qui a eu ce traitement aussi catégorique de devoir complètement être effacé!

Amalek est décrit dans la Torah par les termes : "Il ne craint pas Hachem".
Bien que chaque ennemi d'Israël ne craint pas Hachem, si la Torah spécifie Amalek, c'est que lui n'a aucune trace de crainte d'Hachem.
De plus, l'essentiel de la vitalité de l'homme réside dans le fait qu'il a un quelconque lien avec la crainte d'Hachem. C'est ce lien qui le fait exister et qui lui permet de vivre.

=> Amalek, qui n'a aucun rapport avec la crainte d'Hachem, il lui manque donc l'essentiel de ce qui fait subsister un individu. Il n'a donc pas de pérennité, ni de possibilité d'un quelconque devenir. Il est donc condamné à disparaître et à être effacé.
[Maar'hé Lev]

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+ Amalek :

-> Amalek attaqua le peuple juif le 23 Iyar 2448, un mois et 8 jour après la sortie d'Egypte (le 15 Nissan), suite à un manque de émouna du peuple, qui a mis Hachem à l'épreuve.

-> Amalek est le petit-fils d'Essav, par son fils Elifaz.
Le midrach raconte que ce ne sont pas uniquement ses descendants qui vinrent attaquer les juifs dans le désert, mais Aamalek lui-même (âgé alors d'au moins 220 ans!).

-> Selon le midrach Tan'houma, Amalek résidait dans le Néguev ou dans les monts Séïr, et il dut faire un trajet de 1 460 km, afin d'arriver à Réfidim (lieu de campement des juifs).

-> Amalek était accompagné :
- selon le midrach Aba Gourion : de 400 000 hommes ;

- selon le Séfer haYachar : 10,18 millions de soldats, dont de nombreux magiciens et sorciers.
En effet, Amalek était persuadé que la force de Moché provenait de la sorcellerie, et qu'il a juste était plus fort que les magiciens égyptiens.
Il y avait aussi des sorcières, dont la propre femme d'Amalek, afin de multiplier les forces surnaturelles.

Moché par la puissance de la prière a réduit à néant ces forces de la sorcellerie, inversant par exemple les horaires du soleil, de la lune et des autres astres.

-> La guémara (Yérouchalmi Roch Hachana 3,8) rapporte que Amalek choisit des guerriers dont c'était l'anniversaire, sachant qu'en ce jour, la chance les accompagnerait et qu'ils seraient ainsi invincibles.
Il utilisait l'astrologie pour calculer les heures propices à l'attaque.

-> Le Yalkout Chimoni ('Houkat 764,21) écrit que Amalek reçut en testament un enseignement de son grand-père Essav qui lui disait : "Garde précieusement cette tradition et transmets-la à tes descendants : Tu pourras vaincre les juifs dès qu'ils se relâcheront dans leur service divin".

"Réfidim", signifie : "faible" ou "relâché", les juifs étaient devenus vulnérables à l’attaque d'Amalek, car ils s’étaient relâchés dans l’étude de la Torah.
[rafou yédé'hèm min haTorah - guémara Sanhédrin 106a]

-> On a l'obligation d'effacer le nom d'Amalek, car il s'attaqua à la émouna, effaçant par cela le nom de D., en expliquant que tous les phénomènes surnaturelles sont dus au hasard (cf. Rachi sur le mot : "kar'ha").

En lisant la paracha Zakhor, on se rappelle les pouvoirs de notre yétser ara : il nous refroidit aux mitsvot (ex: encore rien qu'une fois avant de changer!, c'est pas si grave!), il diminue notre émouna (ex: c'est le hasard ; tu peux agir sans l'aide de D., où est Hachem lorsque tu es dans la difficulté?, ...).

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-> "Amalek vint et combattit contre Israël à Réfidim" (17,8)

Les Amalécites utilisèrent les moules à briques qu'ils s'étaient procurés dans les archives égyptiennes.
Ainsi, possédant la liste des noms des juifs, ils les appelaient par leur nom, comme des amis.
Lorsque les juifs quittaient la protection des Nuées de Gloire pour aller à leur rencontre, les Amalécites les tuaient. [midrach Tan'houma - Ki Tétsé]
Ce fut ainsi qu'ils amorcèrent leur attaque.

Les Amalécites attaquèrent ainsi les hommes devenus rituellement impurs et qui devaient quitter le camp pour se tremper dans un cours d'eau.
Ils n'étaient pas admis dans le camp car Hachem avait ordonné : "Ton camp sera saint" (Dévarim 23,15).
Lorsque ces hommes quittèrent la protection des Nuées de Gloire, les Amalécites les soumirent à des violences homosexuelles et les tuèrent. [Pirké déRabbi Eliézer 44]
[Méam Loez - Béchala'h 17,8]

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-> La force d'Amalek provient du kiboud av exemplaire d'Essav, que nous pouvons effacer lorsque nous donnons notre cœur à Hachem - cf. : https://todahm.com/2019/03/02/10162-2

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+ La mitsva d'effacer le souvenir d'Amelek

-> Cette mitsva s'accomplit en tuant hommes, femmes, enfants, animaux, et en détruisant tout souvenir d'Amalek.
Il est à noter qu'aujourd'hui nous ne savons pas précisément qui est descendant d'Amalek.

Par le passé, elle a pu être accomplie :
- partiellement dans le désert par Yéhochoua bin Noun, à l'époque de Moché, suite à leur attaque surprise (cf.fin paracha Béchala'h) ;

- à l'époque du roi Chaül, sur ordre du prophète Chmouël, mais il cru bon de laisser vivre le gros bétail, et leur roi Agag ne fut tué que le lendemain par le prophète Chmouël.
Cependant, durant cette nuit, Agag eut des rapports avec une servante qui put ainsi donner une descendance à Amalek, d'où sortira par exemple : Haman.

- à l'époque du roi David, son général Yoav continua cette mitsva en allant les combattre (cf. guémara Baba Batra 21).

- Mordé'haï et Esther réussirent eux aussi à en anéantir nombre d'entre eux, mais plusieurs réussirent à s'échapper.

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-> Le Maharal Diskin (19e siècle) écrit qu'il possède une transmission (massorét), selon laquelle le Gaon de Vilna (18e siècle) a affirmé que la nation allemande faisait partie des descendants d'Amalek.
Le Gaon de Vilna ajoute que ces derniers ont des signes particuliers, facile à reconnaître : ils s'embellissent aux yeux du monde avec toutes sortes de civilités, mais leur cœur est empli de haine pour les juifs.

-> Le rav Yoël Shwartz dit que néanmoins, on ne peut aujourd'hui plus faire aucune conclusion à ce sujet, car tous les peuples ont été mélangés et déplacés de leur terre natale par le roi San'hériv, il y a près de 2600 ans.
On ne pourra accomplir cette mitsva de nouveau qu'à la venue du machia'h.

=> De nos jours, on doit combattre le Amalek qui est en nous, comme cela a été abordé (b"h) au tout début de ce dvar Torah.

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+ Peut-on accepter la conversion des descendants d'Amalek?

-> La guémara (Guittin 57b) écrit que les petits-fils de Haman étudièrent la Torah à Bné Brak.

-> Le 'Hazon Ich explique qu'il s'agit des petits-fils de la fille de Haman. Or, la règle chez les non-juifs est que la transmission se fasse d'après le père, qui dans notre cas n'était pas un descendant d'Amalek.
Par contre, s'ils ont combattu contre les juifs, il est impossible de les accepter.

-> Voici 2 mérites expliquant leur conversion future :

1°/ Selon le midrach (Esther rabba 10,4), bien qu'étant complètement méchant, il a une fois proclamé sa reconnaissance de la providence divine, lorsqu'il a été forcé à déplacer Mordé'haï sur un cheval.
Rabbi 'Haïm Pin'has Scheinberg dit que par ce mérite d'avoir été momentanément conscient, que ses succès et ses souffrances sont entièrement dans les mains de Hachem, il a mérité d'avoir une si belle descendance.

2°/ Selon rabbi Yaakov Kamenetsky, on apprend un principe très important : une personne est récompensée pour avoir générée du Kiddouch Hachem indépendamment de ses motivations personnelles.
Puisque la chute miraculeuse de Haman a généré un grand Kiddouch Hachem, rien que pour cela il mérite une énorme récompense.
[évidemment, qu'il devra rendre des comptes pour chacun de ses mauvais actes]

Selon l'Alter de Kelm, on peut tirer la leçon suivante : si Hachem récompense aussi grandement les personnes mauvaises (comme Haman), et ce pour une conséquence contraire à leur volonté ; combien à plus forte raison, Hachem récompensera infiniment toute personne qui volontairement s'efforcera de sanctifier Son nom.

"Pendant la journée de Pourim, Hachem désire que nous nous trouvions dans une grande joie, que nous mangions et buvons, et lorsque nous accomplissons Sa volonté, Lui aussi exécute la nôtre, et nous accorde tout ce que nous Lui demandons."

[le Divré Chmouël]

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-> "Lorsque le mois d'Adar arrive, nous augmentons la joie" [guémara Taanit 29a]
Le 'Hidouché haRim de commenter : "Cela fait référence aux mitsvot. On doit se réjouir des mitsvot qui se présentent à nous!"

-> Pourim est un jour riche en mitsvot, qui sont d'une certaine façon "faciles" à accomplir (ex: il faut manger, faire des cadeaux à autrui, être joyeux).
C'est donc un jour idéal pour se rendre compte de la chance d'avoir des commandements de D., qui ne sont que des "excuses divines" afin de nous combler de bénédictions.
Cette prise de conscience doit nous illuminer de joie pour toute l'année à venir!

-> Le rav Yossef Salant (le Béer Yossef) rapporte que l'erreur des juifs à l'époque de Pourim, fut de croire qu'en situation d'exil, dominés et soumis au joug des nations, une certaine tolérance religieuse peut être envisagée.
A leurs yeux, ces circonstances justifient une certaine permissivité envers les mitsvot dont le but est de nous distinguer des nations du monde.

Le midrach (cité par Rachi sur Ekha 1,25) exprime la pensée des juifs de cette époque : "C'est par Ta faute [Hachem] qu'ils me haïssent, parce que Tu m'as distingué d'eux par la nourriture, les boissons, et l'interdit du mariage. Si Tu m'avais laissé me marier avec eux, ils m'auraient pris en pitié moi, mes fils et mes filles."

=> Ainsi, ils pensaient qu'en se tenant à l'écart, en ne participant pas au festin, le roi considérerait cela comme un affront dont il se vengerait.
Comme si la Torah n'impose ses commandements que lorsque le peuple vit paisiblement sur sa terre.
Or, la Torah précède l'existence de ce monde, et tout dépend d'elle.

La guémara (Méguila 12a) rapporte qu'à l'époque de Nabuchodonosor, les juifs se sont prosternés devant la statue, la servant extérieurement, mais dans leur cœur ils sont restés fidèles à Hachem.

Rabbi Chimon bar Yo'haï d'y conclure : "Eux n'avaient servi l'idole qu'en apparence [à l'époque de Nabuchodonosor], aussi Hachem menaça les juifs qu'en apparence [à l'époque de Pourim"] "

=> Pourim est le moment où l'on ré-accepte sur nous la Torah, mais dans la joie, dans la conscience de la chance et de l'honneur de pouvoir la réaliser pleinement.

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-> "Esther le déchêcha à Mordé'haï pour savoir ce que cela voulait dire [ma zé] et pourquoi cette manière d'agir [al ma zé]" (Esther 4,5)

La guémara (Méguila 15a) de commenter :
"Esther avait fait dire à Mordé'haï : Peut-être les juifs ont-ils transgressé les 5 livres de la Torah, dont il est dit : "Des tables écrites d'un côté [mizé] et de l'autre [oumizé]." (Ki Tissa 32,15). "

=> Le message est que nous devons être fidèle à notre Torah, d'un côté (notre intériorité : dans notre foyer en privé, dans notre cœur), mais également d'un autre côté (à l'extérieur, à toute époque et environnement/milieu).

Shabbath : un jour spécial pour l’étude de la Torah

+ Shabbath : un jour spécial pour l'étude de la Torah

-> "La seule raison pour laquelle le Shabbath et les jours de Yom Tov ont été donnés, est afin d'accorder au peuple juif du temps pour étudier la Torah"
[guémara Yérouchalmi - Shabbath 15,3]

Selon la Pessikta (déRabbi Bére'hya 23), ceci est tout particulièrement le cas de ceux qui travaillent durant la semaine, et qui se doivent d'étudier autant que possible en ce jour.

-> Par le fait d'étudier la Torah, un juif construit un édifice spirituel ... qui sera sa part dans le monde à venir.

Puisque Shabbath est un semblant du monde à venir, la Torah et le Shabbath sont liés intrinsèquement.
Le jour du Shabbath cette capacité de construction de son monde futur est 1 000 plus importante que le restant de la semaine.
[le Ben Ich 'Haï]

=> Si l'on avait un journée durant laquelle notre employeur multipliait notre salaire par 1 000, est-ce qu'on se priverait d'en profiter?
Il en est de même à Shabbath (à une échelle spirituelle!), et l'on imagine la honte de Hachem, lorsqu'Il voit que malgré ce salaire phénoménal, Son peuple continue à négliger Sa volonté, Sa Torah, et ce pour des futilités.

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-> Pendant que le peuple errait dans le désert, la Torah s'est plainte à Hachem :
"Maître du monde! Lorsque les juifs entreront en terre d'Israël, qu'adviendra-t-il de moi?
Ils seront alors trop occupés par labourer leurs champs, par planter et par effectuer les récoltes.
Quand est-ce qu'ils auront du temps afin de m'étudier?

Hachem a répondu : "J'ai un partenaire pour toi : le Shabbath.
Le jour du Shabbath, ils ne travailleront pas, ils iront à la synagogue et se consacreront à l'étude de la Torah."

[Tour - Ora'h 'Haïm 290]

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-> En se retenant de travailler, nous accomplissons passivement la mitsva de garder le Shabbath.
Garder activement le Shabbath se réalise par le biais de la parole : en étudiant la Torah et en priant.

[le Kédouchat Lévi - Vayakel]

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-> [L'absence de la parole Divine le Shabbath après les 6 jours de Création du monde,] nous enseigne que l'on doit éviter de dire des choses vaines ce jour.
On s'efforcera de prononcer des paroles de Torah, tel rabbi Chimon bar Yo'haï qui disait : "Aujourd'hui c'est Shabbath", dès que sa mère désirait parler de choses triviales.
[Méam Loez 2,2]

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-> La guémara (Guittin 38b) dit qu'il y a 3 raisons expliquant pourquoi une personne perd sa richesse.
Une des raisons est le fait de prendre son repas principal de Shabbath, pendant que le cours de Torah est donné à la synagogue.
Pourquoi cela?

Shabbath a été donné à chaque personne afin qu'elle se libère de ses soucis matériels et pour qu'elle s’immerge dans l'étude de la Torah, ce qui amène beaucoup de satisfaction à son âme.

A Shabbath, nous recevons une âme supplémentaire, qui nous rend plus intelligent et capable de comprendre les enseignements de la Torah.
C'est pourquoi, un riche qui va prendre son temps pour savourer de somptueux repas, et ce au détriment de l'étude de la Torah, sera puni par la perte de sa fortune.

[le Maharal - 'Hidouché Aggadot Maharal - Guittin 38]

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-> Le Shabbath est la fondation de toute la Torah, faisant que la Torah se pose sur le Shabbath.

En effet, le Shabbath est une condition préalable à la Torah, et c'est uniquement en l'observant qu'on peut acquérir la connaissance de la Torah.
C'est pour cette raison, que les lois du Shabbath ont été données au peuple juif à Marah, peu après la sortie d'Egypte et avant le don de la Torah.

[le Méor Enayim]

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-> Pendant Shabbath, Hachem augmente la sagesse afin de nous permettre de contempler et d'admirer les merveilles de Sa création.

Puisqu'une personne est occupée par travailler durant toute la semaine, à Shabbath, elle doit focaliser toute son attention sur des recherches spirituelles en étudiant la Torah et en évitant de discuter de sujets futiles.

[Ibn Ezra - Yitro]

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-> Le Zohar appelle Shabbath : "la journée de l'âme" (yoma dénichmata) et également : "la journée de la Torah" (yoma déOraïta).

A tout moment, chaque âme a la capacité de découvrir de nouvelles pensées de Torah.
Cependant à Shabbath, cette capacité est plus importante, puisque chaque juif reçoit une âme supplémentaire. Ceci explique le lien entre ces 2 dénominations de ce jour.

[Bné Yissa'har - Shabbatot 5,1]

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-> Le Chlah haKadoch (guémara Soucca 45) cite le Baal HaAkéda comme ayant dit que le but de l'âme supplémentaire qui nous est donnée le Shabbath est de nous permettre de mieux comprendre la Torah.

-> Le Dericha (Ora'h 'Haïm 430) écrit que le Shabbath est une occasion spéciale pour ceux qui recherchent la Torah. Le Shabbath, ils peuvent réaliser beaucoup de choses dans leur étude qu'ils ne sont pas en mesure de réaliser pendant la semaine.

C'est pourquoi le Chazon Ish disait, à propos des sugyot qu'il avait du mal à comprendre pendant la semaine, qu'il les étudierait à nouveau le Shabbath, et que ce n'est qu'à ce moment-là qu'il parviendrait à les comprendre complètement.

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-> L'inspiration pour de nouvelles pensées de Torah a lieu principalement le Shabbath.

[Magen Avraham - Ki Tétsé]

-> Selon le Avnei Nézer, certaines idées de Torah ne peuvent venir à l'esprit que pendant Shabbath.

-> "A Shabbath, nous pouvons comprendre des idées profonde (en Torah), qu'il serait parfois impossible à comprendre durant la semaine"
['Hazon Ich - rapporté dans le Séfer rabbi Shimon biTorato]

[une explication est qu'à Shabbath : "ménou'ha vésim'ha, or laYéhoudim" => la Torah étant appelé "or", il y a une meilleure clarté dans la Torah le jour du Shabbath!]

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-> A la sortie de Shabbath, lorsque l'âme supplémentaire retourne au Ciel, les anges demandent : "Quelle nouvelle idée de Torah as-tu pensé durant ce Shabbath?"

Si la néchama yétéra n'a pas eu de nouvelles pensées sur la Torah, elle est expulsée des Courts internes du Ciel.

C'est pourquoi tout le monde doit s'efforcer d'avoir une nouvelle interprétation d'un passage de la Torah, ou bien d'écouter d'une autre personne une nouvelle perspective sur la paracha de la semaine.

[Ohr Tsadikim 29,26]

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-> Selon le Tana déBé Eliyahou rabba (1), tout notre temps libre du Shabbath se doit d'être consacré exclusivement à l'étude de la Torah.

-> L'étude de la Torah est toujours une source de joie et de plaisir, mais la sainteté du Shabbath lui donne une "faveur" toute spéciale, faisant que l'étude en ce jour est particulièrement agréable.
Il est écrit : "Du miel et du lait sous ta langue" (דְּבַשׁ וְחָלָב תַּחַת לְשׁוֹנֵךְ - Chir haChirim 4,11).
Le 'Hida fait remarquer que les 3 dernières lettres de "du miel et du lait sous" (dvach vé'halav ta'hat - דְּבַשׁ וְחָלָב תַּחַת) forment le mot שבת (Shabbath). Cela fait allusion au fait que le plaisir de l'étude de la Torah est ressenti à Shabbath d'une manière particulièrement profonde.

-> Le midrach (Chémot rabba 5,18) rapporte que pendant l'esclavage en Egypte, Moché a donné aux Bné Israël des parchemins pour qu'ils les lisent et les étudient pendant Shabbath, afin que la joie de cette étude puisse élever leur esprit et leur donner les forces, les encourageant au sein de leurs terribles souffrances.
Pharaon a alors dit : qu'ils ne s'occupent pas (véal yichou) de paroles mensongères" (Chémot 5,9).
Le midrach explique le mot "yichou" comme faisant référence au plaisir si particulier de l'étude de la Torah.
Pharaon ne voulait pas que les Bné Israël soit encouragé et élevé par la joie de l'étude de la Torah pendant Shabbath.
Comme le commente le midrach : "Qu'ils ne se réjouissent pas et ne se reposent pas le jour du Shabbath".
Pharaon avait compris que l'étude du Shabbath amène une joie sans commune mesure, et il ne voulait pas que les Bné Israël ressentent cette joie.

-> Le midrach Cho'her Tov (Téhilim 119) met en lien 2 versets :
- "Que le travail s'appesantisse sur les hommes et qu'ils y soient astreints, et qu'ils ne s'occupent pas (véal yich'ou) de paroles mensongères" (Chémot 5,9) ;
- "Si ta Torah n'avait fait mes délices (chaachouaï), j'aurais succombé dans ma misère" (Téhilim 119,92).
Les mots "yichou" et "chaachouaï" sont similaires.

Le midrach explique que lorsque Pharaon désirait que les juifs "ne s'occupent pas de paroles mensongères", il désirait qu'ils ignorent les parchemins qu'ils avaient en leur possession, desquels ils tiraient énormément de plaisir en les étudiant le Shabbath, c'était leur chaachouaï (mes délices).

-> Le 'Hazon Ich disait :
"Si un non-juif réaliserait et ressentait le goût si magnifique qu'une personne expérimente lorsqu'elle étudie une page de guémara avant les prières du saint jour de Shabbath, il viendrait se convertir et se réfugier sous les ailes de la Présence Divine (Chékhina)."

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-> La sainteté (kédoucha) existe dans 3 dimensions : le temps, l'espace et les personnes.
Le temps le plus sacré est Shabbath, comme nous récitons chaque vendredi soir dans le kiddouch : "té'hila lémikraé kodech", Shabbath est le premier à être déclaré saint.
Le rav Tsadok haCohen de Lublin fait remarquer que le premier contexte dans lequel tout concept est mentionné dans la Torah révèle son essence.
Puisque la sainteté est mentionnée dans la Torah pour la première fois en référence au Shabbath, nous pouvons conclure que le Shabbath signifie l'expression ultime de la sainteté.

[le lieu le plus saint est le Temple, et la personne la plus sainte est Yaakov Avinou, comme nous le récitons dans le birkat hamazone : "kédochénou kédoch Yaakov", faisant référence à Hachem par "Le sacré de Yaakov".
De même dans la Amida, la 1ere bénédiction est liée à Avraham (magen Avraham), la 2e à Its'hak (mé'hayé métim - selon la tradition il a ressuscité sur l'autel lors de la Akéda), et la 3e bénédiction est liée à Yaakov (ata kadoch = tu es saint ; puisqu'il incarna la qualité de sainteté).]

Nos Sages observent que ces 3 dimensions de sainteté reçoivent tous leur statut saint de la Torah.
C'est ainsi que la Torah a été donnée le plus sacré des jours : à Shabbath.
Le Temple a reçu sa sainteté des Lou'hot, qui étaient stockées dans l'Arche dans la chambre la plus sacrée du Temple.
Yaakov était saint car il excellait dans le domaine de la Torah. [Avraham = 'hessed, et Its'hak = avoda (prière et sacrifice à D.)
La dévotion spéciale de Yaakov dans la Torah, se remarque dans le fait que l'ange d'Essav, qui représente le Satan, s'est attaqué qu'à Yaakov, et pas à Avraham ('hessed) ou à Its'hak (avoda), car seule l'étude de la Torah est véritablement une menace mortelle pour lui.

=> Ainsi, si nous voulons véritablement expérimenter la sainteté du Shabbath, nous devons passer du temps à y étudier la Torah. En effet, puisque toute la sainteté du Shabbath prend racine dans la sainteté de la Torah, l'étudier est indispensable pour atteindre pleinement la sainteté à Shabbath.
[rav David Sutton]

-> Le roi Shlomo enseigne : "la mitsva est [comparée à] la bougie, et la Torah la lumière" (ki nér mitsva véTorah or - Michlé 6,23).
Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm) explique que les mitsvot sont les réceptacles que nous avons besoin pour contenir la sainteté, mais sans Torah, ils vont rester que ce simples réceptacles.
[ainsi, la mitsva du Shabbath est un réceptacle incroyable, mais pour pleinement l'enflammer, le faire briller, nous avons besoin d'y étudier la Torah en ce jour]

-> Il existe un grand lien entre l'observance du Shabbath et l'étude de la Torah.
Il est fait référence de : "haTorah haKédocha" (la sainte Torah), et de même nous avons : "Shabbath kodech" (le saint Shabbath).
De plus, dans différents contextes nos Sages parlent de la Torah et du Shabbath comme des "cadeaux" que Hachem nous a donné avec amour.
Egalement, le Shabbath est un jour où nous sommes libérés du fardeau de la parnassa, pour pouvoir consacrer bien plus de temps à la Torah que nous pouvons le faire durant la semaine.
[rav David Sutton]

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-> Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°1089) écrit :
"Il est affirmé : "Les Shabbatot et jours de fête n’ont pas uniquement été donnés pour manger et boire, mais aussi et surtout pour se plonger dans les paroles de Torah" (guémara Yérouchalmi - Shabbath 15,3). De même, dans le Tana debé Eliahou (chap. 1), nous pouvons lire : "Hachem dit au peuple juif : Bien que vous travailliez durant les six jours de la semaine, le Chabbat, vous vous consacrerez à l’étude de la Torah" ...

L’étude de la Torah pratiquée lors du jour saint apporte la bénédiction sur tous les autres, le Shabbat y faisant descendre un courant de sainteté et de pureté. Nos Maîtres affirment à cet égard (guémara Guitin 77a) que le dimanche, le lundi et le mardi sont liés au Shabbat qui les précède, tandis que le mercredi, le jeudi et le vendredi sont attachés à celui qui les suit. Le Shabbat se situe donc au milieu, entouré de part et d’autre par les jours de la semaine sur lesquels il diffuse lumière et sainteté.

Par conséquent, la lumière de la Ménora symbolise celle de la Torah, conformément à l’enseignement de nos Sages selon lequel "la lumière c’est la Torah" (guémara Méguila 16b).
La lumière diffusée par la bougie centrale représente celle de la Torah du Shabbat, centre de la semaine, tandis que les 3 branches placées de part et d’autre du candélabre sont l’image des jours de la semaine entourant le Shabbat.
Ceci est donc porteur d’un message édifiant à notre intention : la lumière de la Torah du Shabbat se diffuse sur tous les jours de la semaine et y déverse la bénédiction.

Tel est le sens profond de notre verset : "C’est vis-à-vis de la face du candélabre que les sept lampes doivent projeter la lumière" (Béaaloté'ha 8,2) = Plus on fera monter la lumière centrale, celle du Shabbat, par l’éclairage de la Torah, plus on amplifiera la bénédiction se déversant par ce biais sur le reste de la semaine ...
Plus l’homme s’investit dans l’étude lors du jour saint, plus il en récolte les fruits tout au long de la semaine."

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-> Le 'Hafets 'Haïm écrit que par le fait d'étudier à Shabbath, nous tournons notre temps de travail de la semaine en un service d'Hachem.
Il explique que si on s'affaire à étudier le Shabbath où l'on a du temps de libre, cela atteste rétroactivement que le but de toute notre semaine de travail n'est qu'afin d'être capable de pouvoir étudier.

[à l'inverse si lorsqu'on a le temps (Shabbath) on étudie pas, alors toutes nos activités terrestres sont plutôt pour notre égo, que pour Hachem, et alors non seulement on ne profite pas de l'incroyable force de l'étude du Shabbath (1000 fois plus que la semaine), mais en plus on perd l'occasion d'élever notre semaine passée en du temps entièrement d'étude de Torah.]

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-> En ce sens différentes sources soulignent le fait que Shabbath est un moment où l'on doit se consacrer au maximum à l'étude de la Torah.
- Le Ohr Zaroua écrit que la raison pour laquelle à min'ha nos Sages n'ont fixé que 3 montées et pas de haftara, est afin que cette prière soit courte pour laisser un maximum de temps aux gens pour qu'ils puissent étudier la Torah à Shabbath. [mais en principe sinon on aurait dû avoir 7 montées et la haftara, même à min'ha]

- Dans le passage où le Kaf ha'Haïm aborde la question de jouer à la balle Shabbath, après l'exposé du point halakhique, il écrit :
"Toute personne craignant D. contemplera ce que nos Sages de mémoire bénie ont dit : "Shabbath et les Yom Tov n'ont été donnés à Israël que pour s'engager dans la Torah".
C'est pourquoi, comment peut-on abandonner en ce jour la sainte Torah, qui est plus précieuse que l'or, et s'engager dans des futilités ... Qui sait combien de fois est plus importante la récompense de l'étude de Shabbath et Yom Tov que [l'étude] pendant la semaine ..."

- Shabbath et Yom Tov sont de temps en temps décrits dans la Torah par les termes : "mikra kodech".
Le haKétav véHakabala explique que le mot "mikra" signifie "invite".
Shabbath et les Yom Tov sont des "mikraé kodech", dans le sens où ils sont prévus comme des occasions pour "inviter" la kédoucha, amener la sainteté dans nos vies.
Les repas spéciaux que nous mangeons et les beaux habits que nous portons, ne sont que de simples stimuli externes afin de réveiller la nature spéciale de ce jour.
L'essence de Shabbath ne sont pas les repas ou les habits, mais plutôt la kédoucha.
Si nous passons Shabbath uniquement à manger et à se reposer, sans étude de Torah, alors nous avons raté le composant principal et essentiel du Shabbath, tout l'objectif pour lequel on l'observe.
En effet, Shabbath est un moment destiné à amener de la sainteté dans notre vie, ce qui se fait principalement en se dévouant à l'étude de la Torah.
[rav David Sutton]

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-> "C'est pourquoi la Torah a été donnée un Shabbath, car l'étude principale de la Torah est accomplie pendant Shabbath".
[Sifté Cohen - Yitro 19,12]

-> La Torah a été donnée un Shabbat parce qu'il faut l'étudier en ce jour encore davantage que durant la semaine.
Le Shabbath est un jour de repos où l'homme est dégagé de tout souci matériel. Dès lors, celui qui ne l'étudie pas mais perd son temps à écouter des commérages ou à lire des romans est considéré comme profanant le Shabbath et sera puni par Hachem.
[Sifté Cohen - rapporté par le Méam Loez (Yitro 20,1)]

[Le Tiféret Yonathan écrit que la Torah est la plus grande bénédiction qui soit car grâce à elle l'homme acquiert la vie éternelle dans le monde futur. Ainsi, nul jour n'est plus approprié pour donner la Torah que le Shabbath.
(en étudiant davantage la Torah le Shabbath, nous prouvons concrètement cette réalité!)]

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-> Dans ce monde aussi, ils [les juifs] bénéficieront grandement en recevant l'âme supplémentaire qui leur est octroyée le Shabbath.
Il est écrit : "entre Moi et les juifs" (v.31,17). En hébreu, "entre Moi" se dit : "béni" (בֵּינִי), un acrostiche des mots : "béShabbath yéch néchama yétéra" (le Shabbath, il existe une âme supplémentaire) ...

L'âme ne tire aucun plaisir de la nourriture, de la boisson ou d'autres agréments mais seulement de la Torah.
L'âme supplémentaire vient à l'homme pour ouvrir son cœur aux paroles de la Torah et pour lui permettre de comprendre des notions qu'il ne comprend pas durant la semaine.
Par conséquent, ces personnes qui gaspillent le Shabbath en repas et en promenades ne donnent à leur âme aucun plaisir, mais au contraire la font souffrir.

Le mot : "vayinafach" (וַיִּנָּפַשׁ) peut être lu : "vay néfech" (וַיִּ נָּפַשׁ -> vaï = cri de malheur!). La Torah nous dit : "Malheur aux gens qui détruisent leur âme!"
Par leur consommation abusive de nourriture et de boisson, ils écartent leur esprit de l'étude de la Torah.
C'est comme s'ils détruisaient leur âme de leurs propres mains!
L'âme supplémentaire reste abandonnée et desséchée et ne ressent aucun plaisir.

La punition de ces personnes est très sévère car l'âme supplémentaire se plaint d'avoir été affligée.
Par conséquent, le Shabbath, il faut faire très attention à ne pas écarter son esprit de la Torah au cours des repas. A la fin du repas, on doit étudier la Torah, chacun suivant ses possibilités.
Si un homme ne sait pas étudier, qu'il aille chez un ami ou à la synagogue écouter le Rav.
Alors son âme supplémentaire le bénira pour la satisfaction qu'il lui a procurée en faisant ce à quoi elle aspire.
[Méam Loez - Ki Tissa 31,16-17]

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-> "Mais le 7e jour, il y aura repos" (Emor 23,3)

Citant l’enseignement de nos Sages selon lequel le Shabbat n’a été donné au peuple juif qu’afin de lui donner le loisir d’étudier la Torah, l’auteur du Bné Chouchan y trouve une allusion à travers le verset : "Mais le 7e jour, il y aura repos" (וּבַיּוֹם הַשְּׁבִיעִי שַׁבַּת שַׁבָּתוֹן).
Il fait remarquer que les initiales hébraïques de cette expression équivalent numériquement au mot Torah (תורה).
En d’autres termes, durant Shabbat, il nous incombe de nous plonger dans l’étude de la Torah.

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-> b'h, quelques idées sur ce sujet : https://todahm.com/2014/02/23/1190-2

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-> Rabbi Tsadok haCohen de Lublin (Pri Tsaddik - Pekoudé - par.5) cite le Zohar (Vayakel 205a), expliquant que Shabbat est un jour destiné aux activités spirituelles plutôt que physiques. Hachem désire principalement que l'homme Le serve sans s'impliquer dans les occupations de ce monde. C'est pourquoi Shabbat est considéré comme la réalisation du but principal de la création.
[comme nous le disons dans la prière du vendredi soir : "Tu as sanctifié le 7e jour pour Ton Nom, achèvement de la création du Ciel et de la terre" (takhlit maassé chamayim vaarets)]

Rabbi Tsadok haCohen de Lublin dit à plusieurs autres endroits (paracha Béhar par.8 ; paracha 'Houkat par.5) que D. avait pour but, en créant le monde, que Ses créatures acceptent Sa royauté ; le Shabbat est le jour où un peuple entier met de côté ses poursuites matérielles pour rehausser l'honneur d'Hachem, qui "se lève et s'assoit sur Son Trône de Gloire".

Aussi, le Sfat Emet (Choftim 5633) avance une autre interprétation du mot "takhlit" qu'il rapproche du mot "kilyon" (languir) : "Le sens de 'takhlit' est que, le Shabbat, le physique est annulé et toute la [création] se languit de s'attacher à la Source de vie en Haut".

Abarbanel (Ki Tissa 31,12) dit que les jours de la semaine sont des jours où l'homme s'engage dans les activités de ce monde qui le mèneront au monde futur, but ultime de la création. Shabbat lui-même est semblable au monde futur (guémara Béra'hot 40b).
[le but de la création de ce monde qui durera 6000 ans, est d'atteindre le monde futur, qui existera au 7e millénaire, Shabbath, le 7e jour faisant allusion au monde futur.
Ainsi, en se consacrant à la spiritualité pendant Shabbath on se plonge déjà dans un état semblant à celui qui va arriver avec la venue du machia'h. Non seulement cela remet les pendules à l'heure sur les vraies priorités (préparer notre éternité, et non investir dans l'éphémère), mais également cela témoigne à Hachem de notre impatience que ce moment arrive où l'on pourra s'adonner entièrement à la Torah (ce qui est malheureusement bien dur en semaine).]

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-> Rabbi Dovid Hofstedter (Darach David - Moadim) enseigne :
Pourquoi Shabbath est-il appelé "le but de la création du ciel et de la terre"?
La Création du monde a pour but que ses éléments physiques soient sanctifiés en servant de véhicules à l'avodat Hachem. C'est pourquoi, avant la faute, Adam Harichone fut placé au Gan Eden où le monde matériel, dans un état sublime, méritait déjà de servir de réceptacle à la sainteté.
Après la faute d'Adam, l'humanité reçut la mission de réparer la dégradation du monde et de sanctifier le monde matériel.

Shabbat sert donc à introduire la sainteté dans notre vie quotidienne. Il remplit le but de la création, en élevant le monde matériel et en faisant de lui un outil pour l'avodat Hachem. De ce fait, Shabbat est appelé "takhlit" (but principal), de la création du ciel et de la terre.

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+ Que considère-t-on comme un 'hiddouch de Torah?

-> Toute nouveauté en Torah (à notre esprit), même minime constitue une nouvelle idée.

-> A ce sujet, il est intéressant de rapporter les paroles du Yessod véChorech haAvoda (8,12) :
"Si une personne prend sur elle d'adopter un nouveau bon trait de caractère, Hachem la chérit comme si elle avait créé une nouvelle pensée de Torah.

Si elle décide, par exemple, de moins parler de paroles inutiles pendant Shabbath, ou d'étudier plus que la semaine précédente, ou bien de prier avec plus de concentration, ... Hachem compte ces bonnes résolutions comme de l'étude de la Torah, et ensemble avec les anges, Il se réjouit de ces bonnes intentions.

Il n'y a pas de plus grand 'hiddouch (nouvelle interprétation) que de prendre sur soi une amélioration dans sa façon d'agir. "

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-> Le 'Hida (Machzik Béra'ha - Ora'h 'Haïm 290) écrit qu'il y a une valeur toute particulière à développer un 'hiddouch pendant Shabbath.
Il cite le Arizal qui enseigne que lorsqu'une personne développe un 'hiddouch pendant Shabbath, cela amène un plaisir tout particulier aux âmes de ses parents et de ses ancêtres décédés, dans le monde à Venir.

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+ Etudier les lois du Shabbath :

-> Hachem a dit à Moché : "Les rabbins des générations futures suivront ton exemple, en organisant chaque Shabbath, des cours enseignant les lois de ce jour, et c'est ainsi que Mon nom sera glorifié parmi Mes enfants."

Moché a alors proclamé au peuple juif : "Si vous continuez à agir ainsi, Hachem considérera comme si vous l'aviez fait Roi du monde".

[midrach Yalkout Chimoni - Vayakél]

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-> De même, qu'observer le Shabbath est équivalent à avoir réalisé les 613 mitsvot, de même l'étude des lois de ce jour est équivalente à avoir étudié toutes les mitsvot.

[le Avnei Nézer - Eglei Tal - Introduction]

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-> "Les lois du Shabbath sont comme une montagne suspendue à un fil " [guémara 'Haguiga 10a]

Les détails des lois du Shabbath ne sont pas clairement exprimés dans la Torah, n'y étant qu'en allusion : par une lettre ou un mot supplémentaire.

Etant transmises oralement, il est important d'aller voir un rabbin afin d'apprendre ces lois avec toutes leurs nombreuses ramifications.

[Zikné 'Hassidim]

[Si l'on n'est pas fréquemment vigilant à apprendre et à réviser les lois du Shabbath, nos Sages nous assurent qu'il est alors impossible de ne pas y fauter. ]

La Matsa : à la sortie d’Egypte et dans le désert

+++ La Matsa : à la sortie d'Egypte et dans le désert :

+ A la sortie d'Egypte :

-> Le Targoum Yonatan (Chémot 12,39) explique que les juifs ont pétri la pâte en Egypte, mais n'avaient pas le temps pour la cuisiner.
En quittant l'Egypte, la chaleur du soleil a cuit la pâte en des matsot, et nous en mangeons depuis en souvenir de cela.

Cependant une Tossefta (Pessa'him 2,19) établit que le pain qui a cuit par le biais du soleil n'est pas casher pour être utilisé en tant que matsa.
=> Comment ce fait-il alors que ce pain, qui n'est à priori pas une matsa cashère, en soit à l'origine?

Rav 'Haïm Kanievsky donne la réponse suivante.
La guémara (Baba Batra 84a) cite l'avis qu'au lever du soleil, le soleil passe par l'entrée de l'enfer (guéhinan) et réfléchit ses feux.
La guémara (Shabbath 39a) statue que les feux de l'enfer sont considérés comme un feu réel au regard de la loi juive.

Le peuple juif a quitté l'Egypte au moment du lever du soleil. (*)
Ainsi, le soleil qui a brillé à ce moment a cuit la pâte avec un feu réfléchissant celui de l'enfer.
La matsa était bien casher pour Pessa'h, et elle est apte à servir de base à notre consommation de matsa en souvenir.

(*) Pendant la nuit du Séder, les adultes juifs en Egypte n'avaient pas le droit de passer le seuil de la porte de leur maison, faisant qu'ils auraient dû escalader les fenêtres pour en sortir, et partir alors comme des voleurs!

+ Dans le désert, d'où provenaient les graines pour faire la matsa?

-> La guémara (Yérouchalmi 'Halla 2,1) rapporte que dans le désert des marchands étrangers venaient voir les juifs pour leurs vendre des marchandises.
En théorie, ils pouvaient leurs acheter les grains nécessaires.
Cependant, la loi juive demande que les graines à la base des matsot, soient récoltées avec l'intention d'accomplir cette mitsva.
C'est pourquoi, il n'était pas possible d'acheter ces graines aux marchands non-juifs.

Le rav 'Haïm Kanievky rapporte le midrach (Tan'houma Kédochim 7), selon lequel les juifs plantaient des arbres dans l'eau qui s'écoulait du puits de Myriam, et dont ces arbres produisaient des fruits à une vitesse miraculeuse.
Il est probable qu'ils y ont également planté les graines nécessaires à la réalisation des matsot.

+ Est-ce que la manne pouvait servir de matsa?

Le rav 'Haïm Kanievsky répond que même si la manne avait le goût de la matsa, ce n'était pas réellement de la matsa.
Sur le pain nous faisons la bénédiction : "amotsi lé'hem min aarets" (qui amène le pain de la terre), tandis que sur la manne nous faisions : "amotsi lé'hem min achamayim" (qui amène le pain du ciel).

Cela prouve que la manne était une entité distincte, et ne pouvait pas être utilisée comme de la matsa.

Tremper 2 fois pendant le Séder

"Ils prirent la tunique de Yossef, égorgèrent un bouc et trempèrent la tunique dans le sang" (Vayéchèv 37,31) <-> Pessa'h

Le Ben Ich 'Haï fait remarquer que dans toute la Torah, on trouve 2 fois la mention de "tremper" :

-> une 1ere fois : au sujet des frères de Yossef et de la manière dont ils ont trempé sa tunique dans le sang (cf. verset ci-dessus) ;

-> une 2e fois : paracha Bo (Chémot 12,2), il est écrit : "Vous prendrez un bouquet d'hysope, vous le tremperez dans le sang qui se trouve dans la coupe et vous toucherez le linteau et les 2 montants avec le sang qui se trouve dans la coupe".

Le Ben Ich 'Haï dit que la pratique de tremper 2 fois pendant le Séder de Pessa'h (cf. le ma nichtana où l'on pose la question : "Pourquoi trempe-t-on 2 fois alors, que les autres nuits, on ne trempe pas même une fois ?"), vient afin de faire un parallèle avec ces 2 mentions de "tremper" dans la Torah.

Il semble évident que la 2e mention est en lien avec Pessa'h.
Mais que vient faire le trempage de la tunique de Yossef dans le sang avec la fête de Pessa'h, au point où nous devons le commérer pendant le Séder?

Le Ben Ich 'Haï de donner la réponse suivante.
Les juifs ont terminé l'esclavage en Egypte (cf. la 2e mention dans la Torah), parce qu'il y a eu à l'origine de la haine et du lachon ara, dont le 1er trempage fait partie.

Ainsi, les 2 sont liés : le 1er (la tunique) a été un catalyseur entraînant l'arrivée de Yossef en Egypte, qui a entraîné ensuite celle de tout le peuple juif, et c'est cela qui a rendu possible le 2e : la délivrance.

A la fin de la Haggada de Pessa'h, lorsque nous souhaitons sincèrement : "l'année prochaine à Jérusalem" (léchana aba bé'Yérouchalayim), nous voulons qu'ait lieu la délivrance (guéoula - 2e trempage), mais pour que cela devienne une réalité, nous devons revenir à l'origine du 1er trempage : arrêter de dire du lachon ara et d'avoir de la haine entre nous.

En effet, les 2 étant liés, si nous désirons l'un, nous devons forcément vouloir l'autre, pour que cela se réalise.

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-> Le fait de devoir attacher plusieurs hysopes en une botte (cf. 2e trempage), est un symbole de l'unité du peuple juif, qui est une condition préalable à une libération de l'exil.

-> Selon le midrach, en Egypte, aucun juif n'a dit de lachon ara sur une autre personne, rectifiant par là la faute des frères de Yossef.

Rabbi Mattisyahou Salomon dit : "En faisant de même à notre époque, nous pouvons également espérer quitter l'exil actuel".

Les élèves de Rabbi Méïr rapportent les propos d'Hachem : "Elle est méritoire la confiance qu'ils (les juifs) ont eu envers Moi, assurés que Je diviserai la mer pour eux.

Ils n'ont même pas demandé à Moché : "Comment pouvons-nous sortir vers le désert, sans nourriture pour la route?"
Mais ils ont eu confiance et ont suivi Moché."

[midrach Yalkout Chimoni - Chémot 233]

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+ "Hachem dit à Moché : Pourquoi m'implores-tu? Ordonne aux enfants d'Israël de se mettre en marche." (Béchala'h 14,15)

-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm Portique.1 chap.9) :
"Si les hommes se montrent à la hauteur de la émouna et de la confiance qu'on attend d'eux, s'ils se mettent en marche droit vers la mer sans crainte et en toute sérénité, la force de leur conviction que la mer peut s'ouvrir devant eux suscitera une réaction dans le Ciel, qui donnera corps au miracle et à l'ouverture de la mer"

=> Une confiance absolue en D. est le garant de l'accomplissement du miracle dans lequel l'homme place son espoir.

 

-> "Par quel mérite les juifs purent-ils assister aux miracles et chanter le Cantique de la Mer?
Par le mérite de la foi dont ils avaient auparavant fait preuve."
[midrach Chémot rabba 22,3]

La traversée de la mer Rouge

+ La traversée de la mer Rouge :

-> Des anges vont descendre et faire passer les colonnes de nuées et la colonne de feu de l'avant vers l'arrière du camp, afin qu'elles servent de rempart contre les égyptiens qui approchent.
[Ramban et Sforno]

-> La colonne de feu :
Elle va barrer l'accès aux égyptiens, et éclairer le camp d'Israël. [Pirké déRabbi Eliézer 49]
Elle protège alors de tout projectile, comme les flèches (Rachi - Béchala'h 14,19).
D'ailleurs, le Méam Loez rapporte que les égyptiens étaient tellement nombreux, qu'ils auraient pu ensevelir le peuple juif en lui jetant de la terre.

-> Les colonnes de nuées :
Selon le midrach Téhilim, elles interceptaient et renvoyaient les projectiles (ex: flèches, pierres) à l'envoyeur, et elles étouffaient le bruit des trompettes des égyptiens qui voulaient instaurer un climat de peur.
A l'inverse, Hachem les bombarde d'une avalanche d'éclairs et de tonnerre, au point que le sol en frémit.

Pendant ce temps, les colonnes de nuées vont entourer de toutes parts les égyptiens, les laissant dans une obscurité totale.
[c'est le 7e jour de la plaie des ténèbres, qui avait été mis en attente pour ce moment là]

La Mekhilta (14,19) enseigne qu'au plus fort de l'obscurité noire comme de l'encre, D. a fait un miracle pour laisser, l'espace d'un instant, les égyptiens voir le camp des juifs, et ils ont pu observer que ce camp était parfaitement éclairé.

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-> En ce qui concerne l'entrée dans la mer Rouge, certains Sages sont d'avis que le peuple a débattu pour savoir qui aura l'honneur d'y faire le 1er pas.
D'autres pensent qu'ils ont attendu que la mer se fende avant d'entrer, afin qu'il soit manifeste que Hachem réalise ce miracle pour punir les égyptiens, et non pour sauver la vie des juifs se noyant.

Nos Sages enseignent que sans attendre le résultat de ces réflexions, la tribu de Binyamin s'est avancée dans la mer, ce qui provoqua une grande agitation dans le peuple, et Moché est alors intervnu pour calmer les esprits. [Méam Loez]

Mais entre temps, Na'hchon, fils de Aminadav, de la tribu de Yéhouda a dépassé la tribu de Binyamin et il s'enfonce en 1er dans la mer déchaînée. [Mékhilta ; guémara Sota 37a], il est suivi par toute sa tribu, qui avance jusqu'à ce que l'eau atteigne leur bouche et leurs narines les empêchent de respirer.

-> En récompense pour cela :
Puisque leur préoccupation essentielle était de glorifier et de sanctifier le nom de Hachem, la tribu de Binyamin sera récompensée en abritant sur son territoire le Saint des saints; et quant à Yéhouda, c'est à lui que reviendra la monarchie héréditaire, ainsi que les autres parties du Temple qui seront sur son territoire.
[Mékhilta]

Na'hchon aura 5 héros d'Israël parmi ses descendants : le roi David, Daniel, 'Hanania, Michaël et Azariel. Le machia'h est donc un de ses descendants (midrach Chémot rabba).
Après l'inauguration du Sanctuaire, parmi les princes des 12 tribus d'Israël, c'est lui qui va être le 1er à amener un sacrifice (Bamidbar 7,12).

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+ Binyamin a sanctifié le Nom de D. devant tous

-> Si l'on demande qui fut le premier à sauter à l'eau, avant l'ouverture de la Mer Rouge, la réponse unanime sera : Na'hchon Ben Aminadav.
Cependant, le Talmud apporte une autre version (guémara Sota 36b). Les tribus discutaient entre elles, pour savoir qui se jetterait la première à l'eau.
Ce fut Binyamin qui se proposa.
C'est ce qui est écrit : lorsque les enfants d'Israël se tenaient aux bords de la mer, les tribus parlaient pour décider de qui se dévouerait et c'est la tribu de Binyamin qui, la première, descendit dans l'eau. C'est ce qui est formulé dans Téhilim (68,28) : "Là, c'est Binyamin, le plus jeune, qui dirige : "Rodem" la procession".
Nos Sages nous invitent à lire "Rodem" comme "Rad Yam" : descendre dans la mer. "Et les princes de Yéhouda s'avancent avec leurs frondeurs". C'est la raison pour laquelle Binyamin le juste devint un "Ouchpizin" : un invité de marque de D., comme il est écrit : "qui réside entre Ses épaules" (Dévarim 33,12).
Ce passage du Talmud n'est pas très compréhensible. Pourquoi les tribus se disputent-elles pour savoir qui va se jeter à l'eau ? Il y a de la place pour tous, elles n'ont qu'à toutes sauter en même temps.

Le Rif, dans son livre Kessef Mézoukak, nous enseigne que les tribus. savaient que la Mer Rouge s'ouvrirait devant le cercueil de Yossef. C'est la raison pour laquelle chaque tribu voulait le porter, pour être sûre que la mer se fendrait devant elle. La discussion était de savoir qui sauterait avec le cercueil de Yossef.

Binyamin se jeta alors à la mer, avec un dévouement sans pareil, puisqu'il n'avait pas les ossements de Yossef. C'est ce que le Talmud nous révèle : "Rodem" vient du mot "Rad Yam". Mais, au sens littéral, "Rodem" signifie dominer. Étant donné que Binyamin fut le premier à sanctifier le Nom de Dieu, il eut le mérite de débuter la royauté avec le roi Chaoul.
Pourquoi Binyamin agit-il ainsi ?

Dans le livre Alé Véradim, l'auteur nous dévoile une merveilleuse explication.
Lorsque Yossef naquit, Ra'hel l'appela ainsi en disant : "Hachem veuille me donner encore un second fils!" (Béréchit 30,24).
Les commentateurs se demandent pourquoi Ra'hel inséra dans le nom de son enfant une requête pour l'avenir, ce qui ne se trouve nulle part ailleurs pour les autres tribus.

Les tribus furent créées dans le but d'accroître la gloire de D. et Ra'hel savait par prophétie que Yossef allait sanctifier le Nom du Ciel, en cachette, avec l'histoire de la femme de Potiphar. Mais elle désirait être le vecteur de toutes les sanctifications possibles du Nom de D.
Elle demanda donc un second fils, qui accroisse l'honneur de D. au grand jour.
Puisque c'était la tâche de Binyamin dans ce monde, rien de plus naturel qu'il ait été le premier à se jeter à l'eau.

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-> Il est écrit : "ayéta Yéhouda lékodcho" (Yehouda a sanctifié Hachem- Tehillim 114,2, psaume que nous disons dans le Hallel).
Rachi explique que cela fait référence à Na'hchon ben Aminadav, le nassi de la tribu de Yéhouda, lorsqu'il a sauté dans la mer Rouge avec messirout néfech et la mer s'est alors ouverte.

Rabbi Yaakov de Lissa (Maassé Nisim - Haggadah de Pessa'h) demande que si le verset se réfère à Na'hchon ben Aminadav, il devrait dire היה (aya) qui est au masculin, et non היתה (ayéta), qui est un temps féminin.
Il répond que היתה (ayéta) fait référence à Tamar, la grand-mère de Na'hchon ben Aminadav. Elle était mosser néfech (don de soi), préférant être jetée dans le feu et mourir plutôt que d'embarrasser Yéhouda (comme discuté dans Rachi - Vayéchev 38,25).
Sa messirout néfech s'est transmis dans les gènes de ses descendants, et c'est ainsi que Na'hchon ben Aminadav a eu la volonté d'être mosser néfech et de se jeter dans la mer.
Car c'est la nature de la messirout néfech pour Hachem : elle se transmet à ses descendants.

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-> Sur l'ordre de D., Moché met son bâton de côté et lève très haut la main.
Immédiatement, la mer reflue vers les côtés et commence à s'ouvrir. [midrach haGadol]

-> Dans le monde entier, lorsque les eaux de la mer se séparent, les hommes entendent un fracas terrible, à en percer les tympans.

Au moment où la mer se fend, toutes les eaux du monde se fendent également et souhaitent rejoindre la mer, car voulant faire partie active de ce miracle, en étant "sur place".
Ainsi, les eaux des sources, des lacs, celles contenues dans des tonneaux, des verres, ... se fendent également.
Dans la mer, les bateaux sont ballottés par les remous de ces eaux se divisant.
[Mékhilta ; Sékhél Tov - Béchala'h 14,21]

-> Moché, debout sur la rive, comme pour faire bouclier contre les égyptiens qui approchent, attend que le dernier des enfants d'Israël se soit engagé dans la mer, et à ce moment seulement, il s'autorise à les rejoindre.
[Abravanel]

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+ Nos Sages énumèrent les 10 principaux miracles qui se sont produits sur la mer :

1°/ D. n'a pas fendu la mer en une seule fois, mais cette ouverture était comme une fissure qui avançait et s'ouvrait à mesure que les enfants d'Israël pénétraient plus profondément dans la mer.
[Malbim]

2°/ Le lit de la mer, solidifié en une épaisse couche de glace n'était pas mouillé ou glissant.
Les juifs l'on traversé comme s'ils marchaient sur un terrain plat sans aucun obstacle ni crevasse.
[Malbim]

[normalement, plus on avance dans la mer plus on descend, et à l'inverse en sortant.
Hachem a fait en sorte que le niveau reste toujours le même, afin de ne pas nous fatiguer!]

3°/ Les 2 murs d'eau dressés de chaque côté du passage formaient un arc de cercle au-dessus des juifs, leur donnant l'impression de marcher dans une galerie qui les gardait au chaud et les protège des éléments déchaînés. [Mékhilta]
Il est miraculeux d'avoir chaud, alors qu'on est entouré de murs de glace.

Ces 2 murs formés par les eaux solidifiées se dressent de part et d'autres, et s'élèvent plus haut que les sommets les plus élevés de la terre. [Targoum Yoanthan]

Cette galerie se dessinait en demi-cercle : les juifs ne sont pas ressortis de la mer sur la berge opposée, mais sur la même rive, en un point très distant de celui par lequel ils y étaient entrés.
Ils sont donc revenus sur la même rive. [Rambam ; Ibn Ezra]

4°/ L'eau ne s'est pas simplement fendue, laissant un passage pour les juifs, mais elle s'est séparée en 12 défilés différents de façon à former une galerie distincte pour chacune des tribus.
[Mékhilta]

-> Le midrach (Mékhilta Béchala'h) enseigne que la mer se fendit en 12 voies correspondant aux 12 tribus d'Israël. Chaque tribu empruntait son propre passage et c'est là le sens de : "A celui qui fendit la mer Rouge en tronçons" (Téhilim 136,13).

-> "C'est mon D. et je L'embellirai" (zé Eli vé'anvéou - Béchala'h 15,2)
Rabbénou Bé'hayé commente : le mot "zé" (זה) a une guématria de 12, correspondant aux 12 passages tracés pour Israël.

-> Le Rambam écrit que ces 12 passages prenaient la forme d'un arc-en-ciel. En effet, les chemins qu'empruntèrent les Bné Israël n'étaient pas rectilignes comme s'ils traversaient la mer Rouge d'un bout à l'autre.
C'est également l'avis de Tossefot (Erouvin 15).
Rabbi Eliézer Na'hman Pouah, élève de rabbi Ména'hem Azaria de Pano, nous enseigne que les sillons qui furent formés dans la mer Rouge sont encore visibles jusqu'à nos jours.

-> Le Pirké déRabbi Eliézer explique : puisque chaque tribu disposait de son tronçon personnel, il y avait des fenêtres formées par l'eau sur les murs, afin que les tribus puissent se voir les unes les autres.

-> Le Daat Zékénim (Béchala'h 14,29) ajoute que les fenêtres dans les murs permettaient aux tribus de communiquer et de se calmer les uns les autres.

-> Le Mékhilta ajoute que ces murs étaient parfaitement transparents tels des saphirs et des diamants.
La colonne de feu qui guidait le peuple se déplaçait à travers les murs d'eau, si bien que les Bné Israël avaient l'impression de se trouver dans des pièces remplies de lumières.

-> Rabbénou Bé'hayé explique également que la mer Rouge ne se fendit pas d'un seul coup dans toute sa longueur, mais seulement au rythme de la progression des Bné Israël.
Le roi David évoque cette idée : "La mer vit et s'enfuit" (Téhilim 114,3). Plus le peuple juif avançait, plus la mer se fendait sous leurs pas. En effet, plutôt que de fendre la mer d'un seul coup, Hachem la faisait reculer petit à petit devant chaque pas des Bné Israël.
=> Pourquoi Hachem agit-Il ainsi?

Rabbénou Bé'hayé répond que l'intention de D. était d'ancrer profondément la émouna au sein du peuple juif, en leur apprenant à se maintenir à un niveau élevé d'émouna et de confiance en D.
En s'ouvrant petit à petit, la mer habituait le peuple à lever les yeux au ciel et à implorer la miséricorde du Créateur.

[c'était à l'image de la manne qui tombait une fois par jour, car selon rabbi Chimon bar Yo'haï (guémara Yoma 75) : puisque la manne tombait une fois par jour, ils devaient prier chaque jour pour la ration du lendemain et créer à travers une prière ce lien quotidien avec leur Créateur.]

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5°/ Les murs et le sol de chaque tunnel n'étaient pas faits de simples blocs de glace, mais d'une mosaïque décorée de motifs d'une rare beauté pour permettre aux juifs de jouir de la traversée.
[Mékhilta]

6°/ A l'intérieur des murailles d'eau de mer salée coulaient des sources d'eau douce et potable.
Les enfants y découvraient des arbres fruitiers, des douceurs, du miel, de l'huile et ils n'avaient qu'à tendre la main pour se servir à volonté.
Les animaux aussi trouvaient de l'herbe croissant sur les murs, et ils broutaient comme s'ils étaient au pâturage.
[midrach Chémot rabba 21,10]
Le Maharal ajoute que dans la mer Rouge les enfants ont rassemblé des fruits et ont nourri les oiseaux avec, comme récompense du fait qu'ils ont chantaient avec les juifs le Cantique de la mer pour embellir l'harmonie du chant.

Le mot "muraille" ('homa - חמה) a la même valeur numérique que le terme : "gan" (jardin - גן), afin de nous enseigner que la mer fournissait de nombreux arbres fruitiers aux Bné Israël qui s'en nourrissaient durant leur traversée.
En effet, il est écrit dans le midrach rabba que les petites enfants pleuraient. Ainsi, pour les apaiser, les mamans cueillaient des fruits directement des arbres fruitiers.
[de plus, il est écrit : "les eaux étaient pour eux une murailles" (וְהַמַּיִם לָהֶם חֹמָה - véamayim lahem 'homa - Béchala'h 14,29) : les 3 dernières lettres ont une guématria de 85, équivalente au terme "mila" afin de nous enseigner que par le mérite de la circoncision qu'il avait inscrite sur sa chair, le peuple d'Israël traversa la mer Rouge dans la quiétude et la paix.]

-> Selon le midrach (Chémot rabba 21,10), alors que les femmes portaient leurs enfants dans la mer, certains d'entre eux se mirent à pleurer. Leurs mères se sont alors penchées sur les murs d'eau et ont extrait divers fruits pour eux.
Le Targoum Yonathan ben Ouziel (Bechala'h 15,19) décrit des arbres fruitiers, des légumes et d'autres délices sur le fond de la mer (et non dans les parois de l'eau).

7°/ Dès que les juifs avaient étanché leur soif, les sources arrêtaient de couler, comme une bouteille qu'on referme après usage.
[Mékhilta]

8°/ Les murs de glace étaient de cristal, parfaitement translucides, et permettaient aux membres d'une tribu de voir les tribus des galeries adjacentes.

Des ouvertures ménagées dans la glace leur permettaient de s'entretenir à volonté les uns avec les autres, d'entonner tous ensemble des hymnes et des louanges à D., et de se sentir plus en sécurité, plus unis et plus détendus.
[Pirké déRabbi Eliézer 42]

9°/ A l'instant où les égyptiens sont entrés dans la mer, le sol parfaitement sec sur lequel avaient marché les enfants d'Israël s'est transformé en terre boueuse et brûlante.
[Mékhilta]

10°/ Les murs de glace se sont effondrés sur le passage des égyptiens, précipitant sur eux des blocs de glace lourds comme des pierres.
[Mékhilta]

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+ Une 11e plaie ?

-> En comptant les subdivisions, le nombre de plaies qui va se produire est :
- selon Rabbi Yossi : de 10 en Egypte et de 50 sur la mer.
[c'est la main de D. : 5 doigts d'une main *10 plaies]

- selon Rabbi Eliézer : de 40 en Egypte et de 200 sur la mer.
[les 50 précédentes * les 4 éléments fondamentaux de la matière (le feu, l'eau, l'air, la terre)]

- selon Rabbi Akiva : de 50 en Egypte et de 250 sur la mer.
[il ajoute aux 4 éléments, l'attribut de colère divine : 50*5]
[midrach Téhilim]

=> Quelle que soit la façon dont sont effectués ces calculs, il en ressort que les souffrances infligées aux égyptiens ont été plus dures sur la mer qu'en Egypte (5 fois plus nombreuses!), car ils n'avaient toujours pas appris la leçon, continuant de se rebeller contre Hachem.

-> Selon le Vayagèd Moché, le fait qu'il y a eu beaucoup plus de plaies à la mer Rouge plutôt qu'en Egypte, est en raison de la gratitude envers les égyptiens pour nous avoir hébergés.
["N'aie pas en horreur l'Egyptien, car tu as séjourné dans son pays" (Ki Tétsé 23,8) ]
Même s'ils n'ont pas été de très bons hôtes, ce mérite a suffit pour les protéger, ce qui n'a pas été le cas en dehors de chez eux : à la mer Rouge (où la main de D. fut totale).

-> Selon le rav Yé'hezkel Lévenstein, ce nombre important de plaies que les égyptiens ont reçu, témoigne du grand amour de Hachem pour Son peuple.
En effet, plus un enfant est précieux aux yeux de son père, plus sera importante sa colère envers toute personne qui osera lui faire du mal
=> Selon nos Sages, les plaies sont comme un baromètre indiquant l'amour de D. pour Son peuple.

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-> Un des plus grand miracles qui a pris place lorsque Pharaon est entré dans la mer Rouge est que les égyptiens n'ont pas pris avec eux leur flotte de bateaux, comme ils auraient dû le faire.
[Abarbanel]

-> Selon le Ramban (Béchala'h 14,4), l'entrée de l'armée égyptienne dans la mer Rouge est un miracle aux proportions énormes, puisque cela défit toute logique que Pharaon ait pu accepter de prendre toute son armée dans un si grand danger.
Cette folie temporaire a été insufflée par Hachem afin d'amener la destruction de l'armée égyptienne.

-> Selon d'autres commentateurs, les égyptiens n'ont pas remarqué qu'ils étaient entrés dans la mer.
En effet, ils étaient dans une obscurité totale pendant la nuit [selon le Roch causée par la Colonne de Nuages, ou selon Abarbanel par la colonne de Feu qui rendait tout autour tellement brillant qu'on y voyait plus rien], et ils pensaient qu'ils marchaient sur une terre sèche normale. ['Hizkouni]

-> C'est pour cela qu'il est écrit : "Hachem combattra pour vous et vous, gardez le silence!" (Béchala'h 14,14)
Le peuple juif a reçu l'obligation de ne pas faire de bruit, car certes les égyptiens ne pouvaient rien voir, puisqu'ils étaient recouverts de la Colonne de Nuages, mais ils avaient toujours la possibilité d'entendre le moindre bruit.
C'est pourquoi, ils ne devaient pas faire de bruit, pour que les égyptiens n'essaient pas de leur tirer dessus des flèches (ou autres) et ainsi leur causer des dommages. [Ralbag]
[les eaux de la mer Rouge se sont divisées en 12 tranchées pour chacune des tribu et elles ne coupaient pas le bruit. Ainsi, les Pirké déRabbi Eliézer (42) rapportent que les différentes tribus pouvaient se parler entre elles pendant la traversée de la mer.]

-> "voici que l'égyptien était à leur poursuite ; remplis d'effroi, les Bné Israël jetèrent des cris vers Hachem" (Béchala'h 14,10).
Selon le Tossefot haShalem (4), les juifs ont reçu l'ordre de rester silencieux afin que les égyptiens n'entendent pas leurs "cris [d'effroi, de peur] vers Hachem", car cela constituerait un 'hilloul Hachem.

-> Selon la Mékhilta, Moché a dit aux Bné Israël : "Hachem peut vous aider même si vous restez silencieux, et encore davantage si vous Le louez, Il viendra à votre assistance et se battra pour vous".

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-> Le matin du 7e jour suivant la sortie d'Egypte, est sur le point de se lever, les égyptiens s'engagent à l'intérieur de la mer, à la poursuite du peuple juif.
Selon le Rokéa'h, les égyptiens se sont divisés en 12 bataillons, chacun poursuivant une tribu.

De même qu'ils ont entraîné les juifs en esclavage par la tromperie, de même, c'est en se leurrant qu'ils vont se précipiter dans les profondeurs de la mer, totalement inconscient de ce qu'il va leur arriver. [Mékhilta]
Cette obstination à poursuivre à tout prix le peuple juif, est un miracle de plus.

-> La colonne de feu va se coller à eux, faisant fondre les murs de glace, entraînant la chute de blocs de glace, et le déversement de trombes d'eaux glacée.

-> Selon le Léka'h Tov, il y aura un autre miracle : l'apparition de l'image d'une jument dans la nuée, entraînant tous les chevaux (étalons) après elle dans les profondeurs de la mer. Cela empêche tout demi-tour des égyptiens.

-> Selon le Malbim (15,5), pour permettre aux juifs de traverser la mer Rouge, Hachem a élevé le fond de la mer pour le mettre au niveau du sol (sans avoir besoin de descendre puis remonter des profondeurs de la mer). Au moment où la mer est retournée à sa position initiale, Hachem a fait que ce "sol" s'effondre, et le nombre important de petites pierres résultant de cette explosion flottait dans l'eau et a rendu impossible la fuite pour les chevaux qui voulaient nager hors de l'eau.
[selon le Nétsiv, les chevaux étaient bloqués par le nombre important de soldats qui étaient à pied, d'autres chevaux se sont enfoncés directement avec leur cavalier comme une lourde pierre, ...]

-> Rachi (Béchala'h 14,24) rapporte que la colonne de nuées est descendue dans la mer pour en a fait comme de la boue ; et la colonne de feu l'a portée à ébullition entraînant que les sabots des chevaux se sont détachés.
Les chevaliers, violemment éjectés, s'écrasent et se brisent les membres.

Les chars sont la proie des flammes, les armes sont aussi consumées, et tous les bijoux et trésors qu'ils ont emportés avec eux s'éparpillent dans les profondeurs. [Mékhilta ; Rabbénou Béhayé]

La boue est si profonde qu'ils ne peuvent avancer d'un pas. [Rabbi Avraham - fils du Rambam]

Les douleurs brûlantes qui les font à présent souffrir sont semblables aux feux de l'enfer. [Ohr Yé'hezkel]

C'est le moment que vont choisir les sauterelles qui ont survécu à la plaie d'Egypte pour passer de nouveau à l'action. [Imrei Noam]

Pas un membre des égyptiens ne demeure indemne.
Alors que l'air que respirent les juifs est chargé des parfums les plus délicieux, celui des égyptiens est d'une odeur écœurante.
[Mékhilta]

Des anges destructeurs versent sur eux du feu et du soufre, tandis que des grêlons et des flèches ne cessent de les harceler. [Mékhilta]

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-> "Il n’en est pas resté un seul" (lo nichar bahem ad e’had")

"Bahem ad e’had" : les dernières lettres forment le mot "Madad" (mesure).
Cela nous insinue que la même mesure utilisée par les égyptiens quand ils jetaient les enfants juifs dans le fleuve a été utilisée envers eux, et il n’en est pas resté un seul.
[Karné Remim]

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-> Le Nétsiv enseigne :
Les masses d'égyptiens qui sont arrivées au bord de la mer Rouge se sont divisées en 3 groupes :
- beaucoup d'entre eux ne sont jamais entrés dans la mer Rouge, et ont juste regardé tout le spectacle depuis les bords de la mer :
- un autre groupe était dans la mer Rouge, mais lorsque les eaux ont commencé à retourner à leur état normal, ils ont fui en nageant jusqu'au rivage ;
- le 3e groupe s'est noyé dans la mer Rouge.
Ceux qui sont morts et ceux qui ont survécu était un acte extraordinaire de la providence d'Hachem, puisque les égyptiens ont été puni en fonction de leur niveau de méchanceté.

De plus, parmi les égyptiens qui sont morts, ils n'ont pas tous subi le même sort : plus un égyptien avait fait souffrir les juifs plus sa mort se faisait dans la souffrance ; plus un égyptien avait été cruel, plus sa mort était d'une façon cruelle.
Tout cela [ le fait de voir concrètement à quel point la providence Divine est parfaire, précise], a amené les juifs à des très hauts niveaux d'émouna, comme il est dit : "ils eurent foi en Hachem et en Moché, son serviteur" (Béchala'h 14,31).

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+ Le sort des égyptiens qui ne sont pas allés au combat :

-> Hachem a fait apparaître sous les yeux des égyptiens tranquillement installés chez eux, une vision de ce qui se passe dans la mer Rouge [les terrorisant grandement]
[Mékhilta ; midrach haGadol]

-> Le rav Aharon Leib Steinman apporte l'explication suivante du Siddour du Rokéa'h.
Lorsque la mer Rouge s'est ouverte, son eau a coulé pour inonder et faire noyer les égyptiens restés en arrière chez eux. Ensuite, cette même eau est retournée inonder les égyptiens pourchassant le peuple juif.
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+ Fin de la traversée pour les juifs :

-> Moché étend la main au-dessus de la mer, et les eaux reviennent à leur situation originelle.

Les masses d'eau alors libérées recouvrent les chars et les cavaliers, les entraînant dans l'abîme.
Toutes les eaux qui s'étaient fendues dans le monde retrouvent leur était normal, et elles viennent en partie se déverser dans la mer Rouge pour avoir une part dans la noyade des égyptiens.
[Méam Loéz]

-> Hachem a porté Lui-même ceux qui étaient trop faibles pour effectuer la traverser de la mer, les soulevant avec amour, Il les dépose délicatement sur le rivage.
[midrach Chémot rabba 22,2 ; midrach Téhilim 18,20]

-> Voyant qu'il est absolument impossible de s'échapper par des moyens naturelles, les égyptiens font appel à de la magie noire et à de la sorcellerie.
Certains s'élèvent très haut dans les airs grâce à des procédés de lévitation.
Mais immédiatement, une vague géante happe ces fuyards suspendus dans les airs, et les fait retomber dans la mer.
[midrach Yalkout Chimoni 235]

-> Les eaux se referment autour des égyptiens, des tourbillons les brassent dans tous les sens et les secouent dans toutes les directions.
[Mékhilta]

-> Selon Rachi (Béchala'h 15,5), la rapidité avec laquelle chacun des égyptiens se noie dépend de sa méchanceté par le passé.

Les moins pervers d'entre eux se noient comme du plomb et meurent immédiatement.
Ceux dont la méchanceté est plus grande tombent au fond de l'eau, comme des pierres et se noient relativement vite.
Mais, les plus mauvais, comme des brins de paille ballottés par les eaux, se noient très lentement et dans de grandes souffrances.

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-> De nombreux égyptiens sont encore légèrement en vie.
Hachem va faire en sorte que la mer rejette tous les corps (même ceux déjà morts), afin que chaque juif puisse voir les égyptiens qui l'ont maltraité en Egypte mourir, prenant conscience qu'il a reçu sa punition.

En même temps que les corps, la mer rejette toutes les richesses qui ornaient les chevaux (or, argent, perles, pierres précieuses), et qui sont beaucoup plus importantes que celles empruntées lors de la sortie d'Egypte, car appartenant aux petits gens, alors que la fortune trouvée sur le rivage provenait du trésor royal.
[Mékhilta ; midrach Téhilim 22]

-> Le érev rav n'a reçu aucune part du butin parce qu'ils n'ont pas été soumis à l'esclavage en Egypte. [Siftei Cohen]

-> Pendant les 40 ans dans le désert, les juifs étaient nourris, lavés, transportés, maintenus en bonne santé, ... par papa Hachem.
Ils ont ainsi reçu une énorme richesse qui ne leur était d'aucune utilité dans le désert, puisque tous leurs besoins étaient pris en charge.
Selon le Zékan Aharon, cette richesse avait pour utilité la prise de conscience que l'argent ne doit pas être une fin en soi (en voulant toujours plus de confort), ce n'est qu'un outil au service de notre mission juive sur terre.

[Il est à noter que les juifs étaient pleins de émouna, et ils n'ont pris la richesse des égyptiens que sur ordre de D.]

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+ Le saviez-vous?

-> Lorsque les miracles de la traversée de la mer ont atteint leur point culminant, Hachem va ramener les Patriarches à la vie et les conduire au bord de la mer Rouge pour leur permettre de contempler de leurs propres yeux la délivrance et le triomphe de leurs enfants.
[Rachi - Téhilim 78,12 ; midrach Béréchit rabba 92,2]

-> Les ossements de Yossef et des 12 tribus que les juifs ont pris avec eux en sortant d'Egypte, vont également se couvrir de chair et reprendre vie pour être eux aussi témoins des miracles spectaculaires accomplis pour leurs descendants.
[Méam Loez - Béchala'h 15,1]

[Rachi (béchala'h 13,19) : ils ont également emporté les ossements de tous les chefs de tribus (Yossef et ses frères).]

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-> Nos Sages expliquent le verset : "La mer le vit et s'enfuit" (Téhilim 114,3) que la mer vit le cercueil de Yossef descendre dans la mer. Hachem dit : que la mer s'enfuît devant celui qui s'enfuit de la faute, comme il est écrit : "il s'enfuit à l'extérieur" (Vayéchev 39,13).

Le Tsror Hamor nous enseigne que lorsque Yossef s'échappa de la femme de Potifar, il s'enfuit jusqu'aux bords du fleuve. Il se dit : "si la femme de Potifar parvient jusqu'ici, je saute dans le Nil et je me suicide!"
La mer reconnut donc Yossef et son dévouement. Quand son cercueil apparut devant elle, elle s'enfuit.

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-> Il est incroyable de noter que certains soldats entraînés par les flots déchaînés de la mer ne sont pas morts.

Il s'agit des mercenaires (soldats étrangers recruter moyennant finance), enrôlés dans l'armée de Pharaon, qui même s'ils ont terriblement souffert avant d'être rejetés sur le rivage vont être sauvés de la noyade.
En effet, Hachem les a laissés en vie afin qu'ils puissent raconter tous ces prodiges au monde entier, qu'ils ont pu vivre directement.

C'est un miracle exceptionnel, car aucun soldat égyptien n'a eu la vie sauve.
[Méam Loez - Béchala'h 15,1]

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-> Qu'est-devenu Pharaon?

Son sort suscite des opinions diverses, la seule certitude étant qu'il n'est pas revenu sur le trône d'Egypte.

-> Selon le Rokéa'h, il meurt en dernier afin de voir l'effondrement de son empire et l'ensemble des miracles faits pour les juifs.

-> Selon le Pirké déRabbi Eliézer (43), voyant la destruction de son armée, il a dit dans un esprit de téchouva sincère : "Qui est comme Toi parmi les puissants, ô Hachem?"
Ces paroles, lui vaudront de rester en vie et de proclamer les prodiges et les miracles de D.

Plus tard, il régnera durant 500 ans à Ninive (à l'époque de Yona), où il sermonnera son peuple et l'exhortera à se repentir.

[Selon le Séfer 'Hemdat Yamim, c'est son âme qui s'est réincarnée dans le corps du roi Ninive]

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-> "[Hachem] jeta Pharaon et son armée dans la mer Rouge, car Sa bonté dure à jamais" (Téhilim 136,15).
Il peut sembler d'après ce verset que Pharaon se soit également noyé, mais la Mékhilta (cité par le Messe'h 'Hokhma - Béchala'h 14,25) discute ce point.

Il est écrit : "lo nich'ar bahèm ad é'had" (Béchala'h 14,28), cela peut signifier soit "pas un seul d'entre eux n'est resté", soit "un seul d'entre eux est resté".
Le Pirké déRabbi Eliezer (43) affirment qu'Hachem a sauvé Pharaon afin qu'il puisse faire connaître tous Ses miracles et Sa grandeur.
Pharaon a fait téchouva et est devenu roi de Ninive, facilitant ainsi le repentir de la ville à l'époque de Yonah.
[voir également Ibn Ezra, 'Hizkouni, Daat Zékénim]

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-> Combien de fois la mer Rouge s'est-elle ouverte?

Datan et Aviram n'ont pas quitté l'Egypte avec le reste du peuple juif.
Ils y restèrent et se joignirent même à Pharaon et à son armée poursuivant les juifs.
Mais après que les eaux de la mer Rouge se soient refermées sur les égyptiens, il y a eu un autre miracle : une 2e séparation des eaux pour permettre à Datan et à Aviram de rejoindre les juifs qui étaient déjà arrivés.
Les eaux étaient contrariées de devoir une nouvelle fois changer leur mission naturelle, c'est pourquoi le mot 'homa (muraille, en référence aux eaux qui se dressèrent comme une muraille) est écrit la 2e fois (Béchala'h 14,29) sans la lettre vav (חֹמָה), et peut se lire : 'héma (colère).
[Targoum Yonatan ben Ouziel]

-> De même le midrach (Sékhel Tov 14,21) enseigne que Hachem accompli pour Datan et Aviram un autre miracle en fendant une 2e fois la mer Rouge (pour les laisser passer lorsqu'ils finirent par sortir d'Egypte après que la mer se fut refermée sur les égyptiens).

-> Quel a été leur mérite? D'ailleurs, pourquoi ne sont-ils pas morts durant la plaie des ténèbres avec les 4/5e du peuple?
Le Rosh répond que c'est parce qu'ils n'ont jamais perdu espoir en une guéoula imminente.
Ainsi bien qu'ils avaient pu dénoncer que Moché avait tué un égyptien (provoquant sa fuite), bien qu'ils n'hésitaient pas à contredire Moché (comme au sujet de la manne), ... ils ont été sauvés grâce à leur émouna.

Rabbi Ezriel Tauber fait remarque que notre période précédant la venue du machia'h est appelée : 'hévlé machia'h (חבלי משיח), qui vient du mot : 'hévél (une corde - חבל).
En effet, juste avant l'arrivée du machia'h, Hachem va "secouer le monde", à l'image d'une corde (symbolisant la émouna, notre liaison à D.), et uniquement ceux qui y resteront attachés mériteront d'être sauvés.

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-> "Les contremaîtres des Bné Israël assignés par les gardes de Pharaon furent battus, on leur dit : ''Pourquoi n'avez-vous pas achevé le quota des briques d'aujourd'hui et d'hier, comme auparavant?'' " (Chémot 5,14)
Ce châtiment inique fut infligé aux contremaîtres hébreux à cause de leur refus de persécuter leurs frères en les pressant d'achever le quota exigé par les Egyptiens.
Or, on sait que Datan et Aviram faisaient eux-mêmes partie de ces contremaîtres (midrach Chémot Rabba 5,20-21). Eux aussi reçurent donc des coups pour s'être abstenus d'en donner à leurs frères [c'est d'ailleurs la raison pour laquelle ils se plaignirent à Moché et à Aharon lorsque Pharaon alourdit l'esclavage à la suite de leur demande de libérer les Hébreux, et qu'ils dirent à ces derniers : "Pourquoi nous avez-vous mis en mauvaise odeur auprès de Pharaon?" (Chémot 5,21), puisqu'eux-mêmes reçurent des coups à cause de cela].

Ainsi, selon le Maharil Diskin, Hachem décida que ceux qui avaient accepté de recevoir des coups à la place de leurs frères, fussent-ils coupables, ne pouvaient subir ni la plaie des ténèbres, ni la noyade dans les flots de la mer Rouge, et ils méritèrent ainsi d'être sauvés.
[celui qui souffre à la place d'un autre juif est extrêmement précieux aux yeux Hachem. Par ce mérite la mer Rouge s'est ouverte spécialement uniquement pour eux.]
Cela nous enseigne la force du don de soi en faveur d'autrui, qui constitue un grand fondement dans l'existence d'un homme : être prêt à se porter volontaire pour être aux côtés de l’autre et l'aider de toutes les manières possibles, pour tout ce dont il a besoin.

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-> "Pharaon dit aux Bné Israël : ils sont égarés dans le pays" (14,3)

Qui sont donc ces "bné Israël" auxquels Pharaon dit qu’ils "se sont égarés dans le pays?"

Le Targoum Yonathan écrit qu'il s'agit de Datan et Aviram.

Pourquoi ne sont-ils pas morts dans les 3 jours d'obscurité, comme tous les "réchaïm" d'Israël?
Le Séfer "Edout béYossef" explique au nom de Rabbi Youkal de Bagdad que les réchaïm qui ne voulaient pas sortir d’Egypte sont morts, mais ce n’était pas le cas de Datan et Aviram, parce qu’ils ne savaient pas que les Bné Israël risquaient de sortir totalement d’Egypte. Ils croyaient qu’ils n’allaient sortir que pour 3 jours.
Et comme l’écrit le Alcheikh haKadoch sur le verset : "Parle, Je te prie, aux oreilles du peuple", cela avait été dit en secret, pour que Datan et Aviram n’apprennent pas qu’ils allaient sortir pour de bon.
C’est pourquoi ils n’ont pas été punis et ne sont pas morts pendant les 3 jours de l’obscurité : c’est qu’ils n’avaient pas appris que les Bné Israël sortaient effectivement d’Egypte à jamais.

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+ Téfilines & mer Rouge :

=> Quand les Bné Israël ont-ils commencé à mettre les téfilines?

-> "Les eaux se dressèrent en muraille à leur droite et à leur gauche" (Béchala'h 14,22).
"À leur droite" : il s'agit de la mézouza, "à leur gauche" : ce sont les Téfilines.

Le midrach continue : au moment où les enfants d'Israël descendirent vers la mer, l'ange Gabriel descendit avec eux et les entoura et les protégea comme une muraille. Il déclarait, se tournant vers la mer : prêtez attention aux enfants d'Israël, qui vont recevoir la Torah, à la droite de D.
À gauche, il disait : prêtez attention aux enfants d'Israël, qui vont mettre les Téfilines, à leur gauche. Et devant elle, il disait: prêtez attention à ceux qui vont conclure une alliance devant eux. Et derrière eux, il disait : prêtez attention à ceux qui vont mettre les Téfilines et les Tsitsiot derrière eux.

Nous déduisons de ce Midrach que ce qui protégea les enfants d'Israël et leur permit de traverser la mer sont les Téfilines, qu'ils mettront à l'avenir, la Torah qu'ils recevront, la Brit Mila, les Tsitsiot et le nœud des Téfilines, derrière leur tête.

Le langage du Midrach souligne bien qu'à l'avenir, ils mettront les Téfilines, uniquement après avoir reçu la Torah, en Sivan.
Quant à la Brit Mila, ce n'est pas clair, car le Midrach nous enseigne qu'ils concluront à l'avenir cette alliance, alors qu'ils se sont déjà circoncis en Égypte pour pouvoir manger le sacrifice de Pessa'h.

Dans Otsar Hatéfilot, il est rapporté au nom du Maharil Diskin un enseignement très intéressant à propos de ce qui est dit à la fin des Hochaanot, chaque jour : « Comme Tu as sauvé des innocents de l'esclavage, Tu les as extirpés des mains de leurs oppresseurs, ainsi sauve-nous ! Comme Tu as délivré les noyés de la mer, Tu as fait traverser la mer à Tes bien-aimés, ainsi délivre-nous ! »

Quand le peuple d'Israël commença-t-il à observer la Mitsva des Téfilines ? Le Gaon Rav Yéhochoua Leib Diskin de Brisk nous enseigne qu'après avoir mangé le sacrifice, il leur restait beaucoup du temps jusqu'à la sortie d'Égypte. Moché leur lut le passage « Kadech Li », « Véhaya Ki Yévihakha ». Il leur parla de la Mitsva des Téfilines :
« Véhaya Léot Al Yadékha Oulétotafot Ben Einékha ». Ils confectionnèrent tout de suite des Téfilines à partir des peaux des animaux du sacrifice et de leurs tendons. Dès lors, ils marchaient tout le temps, couronnés par cette Mitsva.

« Tu as fait traverser la mer à Tes bien-aimés : Yékarékha » : nos Sages expliquent (Méguila 16a) : « Vikar: ce sont les Téfilines », grâce à eux, ils furent épargnés du courant de l'eau.

Selon le Maharil Diskin, le soir du Séder, Moché Rabbénou ordonna aux enfants d'Israël la Mitsva de « Kadech » et de « Ki Yéviakha ».
L'auteur du poème, en écrivant les vers, pensait aux peaux avec lesquelles ils confectionnèrent les Téfilines et au fait qu'ils aient traversé la Mer Rouge avec eux sur leur tête.

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-> Nos Sages (Yalkout Chimoni - Béchala'h - siman 234) nous enseignent qu'au moment où les juifs descendirent vers la mer Rouge, l'ange Gavriel descendit aussi et les entoura d'une muraille. Il déclarait aux vagues d'eau :
- à droite, faites attention aux enfants d'Israël qui recevront la Torah à la droite d'Hachem.
- À gauche, faites attention à ceux qui mettront les Téflines sur leur bras gauche et devant eux, prêtez attention à ceux qui scelleront une alliance devant eux.
- À l'arrière, prêtez attention à ceux qui montreront le nœud des Téfilines et les fils des Tsitsiot à l'arrière.
[lorsque nous sommes entourés de ces mitsvot, nous avons une protection très puissante!. ]

-> Nous trouvons un autre passage dans la guémara (Ména'hot 43b) : nos Maîtres nous enseignent que les Bné Israël sont aimés d'Hachem, car Il les entoura de mitsvot : les Téfilines à leur tête, les Téfilines sur leurs bras, les Tsitsiot sur leurs vêtements et la Mézouza au seuil de leur maison.
Le roi David dit d'eux : "Sept fois par jour, je célèbre tes louanges, en raison de Tes justes arrêts" (Téhilim 119,164). Rachi commente : "Sept fois par jour" = les Téfilines de la tête et du bras comptent pour deux, plus quatre Tsitsiot et une Mézouza: c'est un total de sept.

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) écrit que Hachem les entoura de Mitsvot et le mot "Mitsvot" (מצות) est les initiales de : "Mézouza - Tsitsit - Téfilines".
Les Téfilines correspondent à deux commandements : un selon la version de Rachi et un selon celle de Rabbénou Tam, ce qui explique le "Vav" avec le "Tav", pour inclure la deuxième paire de Téfilines.

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-> "La émouna née sur la mer Rouge est si profondément gravée dans le cœur des juifs qu'elle fait désormais partie de leur être.

C'est elle qui les soutiendra à travers les périodes les plus sombres et les plus éprouvantes de leur histoire, et qui finalement, leur fera mériter la venue du machia'h. "

[Tana déBé Eliyahou rabba]

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-> Le Méam Loez énumèrent les 50 principaux miracles que Hachem a accompli pour les juifs après la sortie d'Egypte.

On peut citer quelques exemples :
- aucune femme n'a fait de fausse-couche pendant le passage de la mer ;
- le fond de la mer surélevé pour se trouver au même niveau que la terre sans présenter de pente abrupte ;
- la hauteur à laquelle s'élèvent les murailles de glace (plus hautes que toute montagne existante) ;
- le grondement formidable que fait la mer en s'ouvrant, qui s'entend dans le monde entier ;
- la hauteur et la profondeur auxquelles les égyptiens sont projetés ;
- les égyptiens restés en Egypte sont frappés eux aussi ;
- les mercenaires étrangers enrôlés dans l'armée ne meurent pas ;
- la mer rejette les morts sous les yeux des juifs ;
- la terre s'ouvre et ensevelit les égyptiens ;
- la survie de Pharaon ;
- les Patriarches et les tribus sont ramenés à la vie ;
- les juifs atteignent un niveau de prophétie très élevé ;
- les nourrissons et les fœtus dans le sein de leur mère chantent aussi la Chirat haYam.