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+ "Nous sommes [à chaque instant] dans les mains de Hachem, il n'y a aucune raison de s'inquiéter.

Il nous a guidé pendant des milliers d'années, Il sait ce qui est bon pour nous et Il nous guide vers cela.
Nous ne savons pas ce qui est bon pour nous, Hachem est l'Unique qui le sait, et le mal ne vient pas du Ciel"

[le Steïpler - paroles durant la guerre de Kippour]

-> La méguila Eikha décrit en longueur les nombreux drames qui sont arrivés aux juifs, suite à la destruction du Temple.
Bien qu'en surface cela soit une terrible tragédie, en réalité sa finalité est le bien de la nation juive, car au travers la destruction du Temple, les fautes des juifs, ont été pardonnées, comme il est écrit : "Tes fautes sont expiées, fille de Tsion" (Eikha 4,22).

Nos Sages (midrach Béréchit rabba 42,3) enseignent que Hachem "a laissé éclater sa colère sur le bois et les pierres", ce qui signifie qu'au lieu de détruire les juifs pour leurs fautes, Il a redirigé Sa colère sur le Temple et a expié nos fautes par sa destruction.

-> On sait qu'un prophète ne peut avoir de prophétie que s'il est dans un état de joie (guémara Shabbath 30b).
Les mots de la méguila Eikha sont ceux d'un deuil intense, et cependant ils ont été donnés par prophétie à Yirmiyahou.
Comment est-ce possible?

Yirmiyahou a réalisé que malgré les malheurs horribles qui sont arrivés aux juifs, la destruction du Temple a été au final pour leur bien : expier leurs fautes.
En ayant conscience de cela, il a atteint un état de joie nécessaire à la prophétie, et ce même en y décrivant d'aussi terribles horreurs.

Ce concept ne s'applique pas uniquement à la destruction du Temple.
Le rav Aharon Steinman dit que toutes les souffrances dans ce monde servent d'expiation pour nos fautes, que nous soyons conscient ou pas de ces fautes.
Ainsi, chaque soucis qui nous arrive, vient avec précision de notre papa Hachem, et est au final, c'est pour notre bien.

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+ "De s'asseoir solitaire en se résignant silencieusement, lorsque Dieu le lui impose" (Eikha 3,28)

Rachi d'expliquer : Lorsqu'une tragédie s'abat sur une personne, elle doit s'asseoir en silence et l'accepter, puisque c'est un décret de Hachem.

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-> "Toutes nos souffrances et toutes nos joies proviennent du même D."
[Rabbi Yé'hiel Spéro]

Tout est pour notre bien, et ce qui change est le regard que nous portons sur ce qui nous arrive.
Lorsqu'on va enlever une dent, nettoyer un enfant, ... il va pleurer de toutes ses forces (méchant papa!), mais en réalité c'est uniquement pour son bien.
Il en est de même dans notre relation avec notre papa Hachem, qui peut tout et qui nous aime d'une façon infinie.

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+ Pourquoi est-ce que les juifs souffrent plus que toute autre nation?

On nous enseigne (guémara Yébamot 121b) que Hachem est particulièrement sévère envers les justes.
Si une personne est plus proche de Hachem, alors D. va tenir envers elle des standards plus élevés, faisant que la punition pour ses fautes est plus sévère.

Ainsi, puisque le peuple juif a atteint un niveau de proximité avec Hachem qu'aucune autre nation n'a atteint, ses fautes vont être punies plus sévèrement que toute autre nation.

Plus un père a des attentes élevées envers son enfant, plus il va être exigeant à son égard.
Nos souffrances doivent nous conduire à faire téchouva, à voir ce que l'on peut améliorer dans notre vie, à nous tourner en prières vers Hachem.
On ne doit pas les souhaiter, mais si elles sont déjà là on doit les vivre le plus positivement possible (c'est le signe que je suis proche de mon papa et qu'il voit que j'ai de grandes capacités!).

Lorsqu'un enfant fait une bêtise, son papa va par amour lui faire des réprimandes (afin qu'il s'améliore), même si cela lui est difficile sur le moment.
[A l'inverse, être insensible aux erreurs de son enfant, ce n'est pas lui rendre service pour la suite de sa vie].

Ainsi, dans notre vie, nos souffrances sont une manière de dire : papa Hachem est là, au plus proche de moi, Il s'occupe à chaque instant de moi (pour mon bien ultime), Il ne m'oublie pas, contrairement aux autres nations, dont Il est plus distant et qui ne sont pas réprimandées.

Cas de la venue du machia’h le 9 Av

+ Que se passe-t-il si le Machia'h arrive pendant la journée du 9 Av?
Est-ce que l'on doit s'arrêter de jeûner, ou bien est-ce que l'on doit continuer jusqu'à la fin?

Rav 'Haïm Kanievsky donne la réponse suivante.
Nous trouvons dans la michna (Taanit 3,9) une question similaire.
Si la communauté juive a déclaré un jeûne afin de prier pour la fin d'une sécheresse, et qu'il commence à pleuvoir en plein milieu, la règle est :
-> s'il a commencé à pleuvoir avant le milieu juif de la journée ('hatsot), alors on arrête immédiatement de jeûner et l'on observe le restant de la journée comme un jour de fête.
-> s'il a commencé à pleuvoir après le milieu de la journée, on continue à jeûner jusqu'à la fin.

Il en est de même pour le 9 Av : si le Machia'h arrive avant le milieu de la journée, nous devons arrêter de jeûner, sinon nous devons le faire jusqu'à la fin.

Selon le Rambam (Hilkhot Taaniyot 5,1), le 9 Av a 2 objectifs : être un jour de deuil, et également être un jour de repentir (téchouva).
Une fois que le Machia'h arrive, il n'y aura plus de place au deuil.
En effet, imaginons qu'on est en deuil pour la perte d'un être cher, et que cette même personne décédée revient à la vie, il est évident que notre deuil n'a plus lieu d'être.

Cependant, l'aspect de devoir se repentir est toujours nécessaire.

=> Ainsi, nous continuerons à jeûner, sans deuil, dans un état d'esprit de téchouva et de se rapprocher de Hachem.

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+ Bénédictions à réciter :

Rav 'Haïm Kanievsky dit que lorsque le Machia'h viendra, il nous faudra réciter plusieurs bénédictions.

1°/ La bénédiction de "Shéé'hiyanou" : remercier D. de nous avoir laissé en vie pour vivre un tel moment.

Le Shoul'han Arou'h (Ora'h 'Haïm 225,2) statue que l'on doit dire "Shéé'hiyanou" lorsque l'on rencontre un ami que l'on n'a pas vu depuis au moins 30 jours.
Mais on ne doit pas réciter de bénédiction dans le cas où on ne l'a jamais rencontré par le passé (ex : on devient très bon ami par le biais d'une correspondance).
La michna Béroura note que la 1ere fois que l'on voit son enfant, on doit quand même faire cette bénédiction de "Shéé'hiyanou", car nous ressentons alors une joie énorme.

=> Il en sera de même lors de la venue du Machia'h, même si nous ne l'avons encore jamais vu par le passé, nous aurons alors une joie sans limite, et nous devrons alors réciter cette bénédiction.

2°/ Lorsque nous verrons les personnes décédées revivre, nous ressentirons une grande joie en les voyant, et nous réciterons alors la bénédiction de "Shéé'hiyanou", et également la bénédiction de "mé'hayé amétim" (qui fait revivre les morts), afin de remercier Hachem de les avoir ramener à la vie.

3°/ Nous réciterons également la bénédiction de "shé'halak mikévodo lébassar vadam" (qui a distribué de Son honneur aux êtres humains), que nous disons à la vue d'un roi juif, puisque le Machia'h sera notre roi.

4°/ Nous dirons également la bénédiction de "shé'halak mé'ho'hmato liréav" (qui a distribué de Sa sagesse à ceux qui Le craignent), qui nous disons à la vue d'un grand sage en Torah, ce que sera évidement le Machia'h.
Nous dirons également cette bénédiction lorsque nous verrons la résurrection des géants en Torah de chaque génération.

5-6°/ Le Rav 'Haïm Kanievsky a dit que selon le Lev 'Haïm, il faudra également dire la bénédiction "gaal Israël" (qui a délivré Isarël), et que selon la Knessét haGédolah, il faudra réciter aussi le Hallel.

Le rav Kanievsky de conclure : "Que nous puissions mériter bientôt de voir ce que nous ferons [à l'arrivée du Machia'h]".

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+ Lors de la venue du Machia'h nous aurons besoin d'une vache rousse afin de nous purifier.
On a demandé au rav Steinman, si une vache qui est née rousse suite à une manipulation génétique est valable en tant que vache rousse (para adouma).

Il a répondu :
"Probablement, cela est valable, car la loi juive demande uniquement qu'elle soit entièrement rousse et qu'elle n'ai pas de tâches ...
Cependant, cela ne sera pas nécessaire, car lorsque le Machia'h viendra, Hachem nous fournira une vache rousse, de la même façon qu'Il nous donnera tous les autres objets dont nous aurons besoin, ce qui comprend bien entendu le Temple.
Nous n'aurons pas à préparer la vache nous-même."

"Tout le monde affirme que nous sommes arrivés à l'ère prémessianique ...
Dans ce cas, beaucoup [d'efforts] sont requis car il faut se préparer pour devenir digne de mériter ces temps.
Il faut acquérir la crainte [la connaissance] de D., aspirer à une vie spirituelle, s'attacher aux bons traits de caractères (midot) ; alors, on sera digne de recevoir ce que les jours du machia'h auront à nous offrir ..."

[Rav Yé'hezkel Levenstein]

-> "Notre vie est-elle suffisamment imprégnée de l'esprit du judaïsme? S'inspire-t-elle assez largement de la pensée de la Torah? [...]
Avons-nous posé les bases pouvant constituer le cadre idéal pour ériger un Temple de D. parmi nous?"

[Rabbi Shimshon Raphaël Hirsch]

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-> "[Durant notre vie], Ne pas assister à la construction du Temple, c’est comme assister à sa destruction" (guémara Yérouchalmi Yoma 1,1)

Ainsi, cette année (si le machia'h ne vient pas), on doit s'imaginer qu'en ce 9 Av, toutes les télévisions du monde, les journaux, ... ont fait comme une : "La splendeur du monde : le Temple, vient d'être détruit!"

On doit être très attristé par cette perte subie, mais on doit surtout effectuer une analyse de soi-même à aujourd'hui : Qu'est-ce qui dans mon comportement a bien pu entraîner la destruction du Temple cette année? Comment vais-je pouvoir m'améliorer pour participer à sa construction au plus vite?

C'est ainsi que dans les 3 Haftarot qui précédent le 9 Av, le prophète Yéchayahou ne se lamente pas sur la destruction du Temple, mais sur ses causes.

Si on pense sincèrement que le Machia'h arrive, alors il n'y a plus le temps d'attendre (de remettre à demain), il faut faire téchouva et agir au mieux selon la volonté de D.

Par un tel état d'esprit dans nos actions au quotidien, nous crions à Hachem : Reconstruit Ton Temple! Car en son absence, Ton éloignement qui en résulte nous est trop dur à supporter! Reviens pleinement parmi nous!! HM on t'aime et on veut encore plus te ressentir/percevoir!!!

"Depuis que le Temple a été détruit, les Bné Israël qui ont une confiance (totale) en D., ont disparu"

[guémara Sotah 48a]

La guémara donne un exemple :
"Quiconque a du pain dans son panier et qui se dit : 'Qu'allons-nous manger demain?' fait partie des gens de peu de foi."
[guémara Sotah 48b]

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=> On peut s'interroger sur la raison pour laquelle on dit de cet homme qu'il a peu d'émouna.
Hachem lui a-t-il promis qu'il aurait de quoi manger le lendemain, pour qu'on puisse exiger de lui d'être confiant?

Le réel problème est que cet homme s'inquiète du lendemain et pas du jour-même. Pourquoi?
Hachem lui a-t-il promis quoi que ce soit pour aujourd'hui?
Non. Mais l'homme est confiant qu'aujourd'hui il pourra manger le pain qu'il possède actuellement dans son panier et qu'il peut donc s'arranger sans Hachem. C'est en cela qu'il a peu d'émouna.

On peut aussi expliquer selon le moussar : lorsque l'homme demande "que mangerons-nous demain?", cela n'exprime pas seulement une inquiétude, mais se traduit aussi, en pratique, par une hichtadlout de sa part.

Nos Sages nous enseignent que celui qui fait des efforts pour le lendemain ne le fait pas à cause du commandement de la hichtadlout et de l'obligation de ne pas compter sur le miracle, car si tel était le cas il lui aurait suffi de se préoccuper du jour-même.
Là, il s'efforce parce que, selon lui, la hichtadlout lui apporte la parnassa.
C'est pourquoi il est considéré comme faible en émouna.
[rav Yaakov Israël Pozen]

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-> Durant la période du 2e Temple, les juifs étudiaient la Torah et faisaient du 'hessed. Pourquoi fut-il détruit?
"Parce qu'il y avait de la haine gratuite". Et la haine prend sa source dans le manque de bita'hon.
L'homme croit que l'autre lui cause préjudice, lui fait du mal et peut le ruiner ; de ce fait, il le jalouse et le hait.
C'est donc le manque de bita'hon qui mena à la destruction du second Temple.
[rav Yaakov Israël Pozen]

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+ A noter :

Il est intéressant de constater que le mot : "souci" se dit en hébreu : 'déagua' (דאגה).
Ce mot est composé de chacune des 5 premières lettres de l'alphabet, sauf qu'il manque la lettre 'bét' (ב), qui est l'initiale du mot : "bita'hon" (בטחון), comme pour dire : c'est le manque de confiance en D. qui fait que l'homme se soucie exagérément du lendemain.

Kippour – Se réconcilier avec son prochain même quand ce dernier est en tort

+ Kippour - Se réconcilier avec son prochain même quand ce dernier est en tort :

-> La guémara (Yoma 87b) rapporte le récit suivant :
"Rav lisait un passage des Néviim en présence de Rabbi lorsque Rav 'Hiya entra. Rav reprit alors sa lecture depuis le début et continua. Puis, Bar Kapara entra, et à nouveau, Rav reprit sa lecture. Rabbi Chimon, fils de Rabbi entra également, et encore une fois, Rav recommença depuis le début.
C'est alors que Rabbi Hanina bar 'Hama entra, mais cette fois-ci, Rav ne recommença pas depuis le début. Rabbi 'Hanina lui en tint rigueur. Avant Yom Kippour, Rav se rendit chez. lui 13 fois afin de se réconcilier, mais il n'accepta pas ses excuses."

Or la guémara remarque : "La loi est que l'homme demande pardon 3 fois, pas plus. Cependant, bien que ce soit le Din, Rav se montra rigoureux envers lui-même."

-> Le Sfat Emet pose la question suivante : si selon la halakha Rav ne blessa pas Rabbi 'Hanina, pourquoi lui demanda-t-il pardon? Et s'il lui demanda, pourquoi ne se contenta-t-il pas de 3 fois, comme la Halakha nous enseigne?

Et il nous donne la réponse suivante : "Bien que selon la Halakha pure, Rav ne lui portât pas atteinte, malgré tout son acte contenait une once d'offense à Rabbi 'Hanina. S'il n'avait repris sa lecture pour personne, Rabbi 'Hanina n'aurait pas été blessé. Mais après avoir relu le passage pour 3 autres personnes, il est compréhensible que Rabbi Hanina ait été blessé lorsqu'il ne voulut pas reprendre sa lecture pour lui également."

Le Sfat Emet explique : "En réalité, selon la loi, Rav n'avait pas besoin de reprendre sa lecture pour Rabbi 'Hanina, et donc ce sentiment de rancœur de Rabbi 'Hanina envers Rav n'était pas justifié. Malgré tout, Rav agit sagement lorsqu'il se rendit chez lui la veille de Yom Kippour afin de se réconcilier, car en ce jour, il y a une insistance particulière sur le fait de se réconcilier avec son prochain, et il n'y a pas de différence s'il a raison de lui tenir rigueur ou non."

La raison à cela est la suivante : si tu as offensé ton ami, la réalité est telle qu'il se sent blessé. Ainsi, ton intention (de vouloir ou non l'offenser) ne change rien.
Même si selon la halakha il n'y a pas eu d'offense, cela n'annule pas la réalité ; cet homme est blessé.
Puisqu'il y a une insistance particulière à ce sujet le jour de Kippour, réconcilie-toi donc avec ton prochain et efface la colère qu'il a contre toi, pour l'avoir blessé.
[rav Barou'h Rozenblum]

Les femmes & mitsva de la Soucca

+Les femmes & mitsva de la Soucca :

-> Tossefot (Pessa'him 108b) demande pourquoi les femmes n'ont pas l'obligation de la mitsva de la Soucca.
Le principe "bien qu'elles aussi eussent fait partie du miracle" (af én ayou béoto anéss), oblige les femmes à boire 4 verres de vin à Pessa'h, à la lecture de la Méguila à Pourim et à allumer les nérot à 'Hanoucca.
En tant que bénéficiaires de ces miracles, elles aussi doivent participer et accomplir ces mitsvot.
Lorsque les Bné Israël étaient dans le désert, tout le monde, y compris les femmes, fut protégé par les souccot des Nuées de Gloire (Anané HaKavod). Par conséquent, logiquement, elles devraient elles aussi avoir l'obligation de participer à la commémoration de ce miracle, et devraient être tenues de s'asseoir dans la soucca.
Tossefot répond que ce principe (ci-dessus) ne s'applique uniquement aux mitsvot déRabbanan, et non aux mitsovot déOraïta (issues de la Torah).

-> Souccot n'est pas simplement une célébration du fait d'être les bénéficiaires des Anané HaKavod, un miracle dont les femmes ont autant profité que les hommes.
Souccot célèbre en réalité le retour des Anané HaKavod (qui sont parties suite à la faute du Veau d'or), annonçant le rétablissement de la relation privilégiée entretenue par le Klal Israël avec Hachem.
[le Gaon de Vilna dit que "vératsita banou" = et Tu nous as désirés = cela correspond à Souccot, qui symbolise le fait que Hachem nous désire suite à l'acceptation de notre téchouva après notre faute du Veau d'or, démontrant Son amour.]

La faute du Veau d'or, qui précipita le départ des Anané HaKavod, fut perpétré par les hommes du peuple juif et non par les femmes.
Le Tour (Ora'h 'Haïm - siman תיז) rapporte qu'à l'origine, Roch 'Hodech fut donné comme Yom Tov aux 12 tribus (chévatim), aussi bien hommes et femmes, mais ce Yom Tov fut retiré aux hommes. Roch 'Hodech demeura néanmoins en tant que Yom Tov pour les femmes, car elles n'avaient jamais servi le Veau d'or.
De même, le rav Akiva Eiger note, à propos de la coutume de ne pas porter de bijoux en or à Yom Kippour, car cela rappelle le Veau d'or (cela va venir nous accuser davantage), et les femmes, qui n'ont pas participé au Veau d'or elles peuvent porter de tels bijoux à Yom Kippour.
[en effet, on leur a pris de force leurs bijoux, mais dans leur grandeur elles ne voulaient pas participer à cette idole! ]

Ainsi, le 'Hatam Sofer (drachot - chénat תקצה) explique que puisque les femmes n'ont pas participé ) ma faute du Veau d'or, elles n'ont jamais été exclues des Anané HaKavod et leur relation avec Hachem n'a jamais faibli ni vacillé.
Ainsi, n'ayant jamais perdu l'ombre et la protection des Nuées de Gloire, les femmes ne sont pas obligées de commémorer leur retour. Seuls les hommes ont été privés des Anané HaKavod ; les femmes bénéficièrent continuellement, sans interruption, de la protection des Nuées de Gloire.
Elles ne sont donc pas incluses dans la célébration de leur retour, raison pour laquelle elles sont dispensées de l'obligation de s'asseoir dans la soucca.

[ainsi, leur dispense de cette mitsva n'est pas le signe qu'on dénigre les femmes, mais plutôt cela renvoie à leur grandeur! ]

Avant de faire téchouva, nos mitsvot nous sont comme arrachées

+ Avant de faire téchouva, nos mitsvot nous sont comme arrachées :

-> Le Rambam (Hilkhot Téchouva 7,6) met en contraste le statut du baal téchouva avant et après qu'il a fait téchouva.
Il explique que : hier, le fautes de cette personne provoquèrent une séparation entre lui et Hachem, au point que ses cris et appels à l'aide restèrent sans réponse, comme le dit le verset : "Même si tu intensifiais ta prière, Je n'écouterai pas" (Yéhayahou 1,15).
Selon le Rambam : avant de faire téchouva, quand on fait une mitsva, "ils la retirent de devant lui".

-> Pourtant, même les mitsvot du pire racha lui sont attribués et lui apportent du quand même du mérite, comme il est enseigné : "Hachem prive aucune créature de sa récompense" (guémara Baba Kama 38b).
Ainsi, un racha est forcément récompensé pour chaque action qu'il accomplit
=> Comment comprendre les paroles du Rambam?

-> Le Ba'er Hétev (Ora'h 'Haïm - siman תקע) fait un commentaire énigmatique difficile à comprendre. Il écrit que toutes les bonnes actions qu'un racha accomplit et toute la Torah qu'il étudie avant de faire téchouva fournissent une force supplémentaire aux klipot, aux écorces (c'est-à-dire, la sitra a'hra, les forces du mal), jusqu'à ce qu'il fasse téchouva.
Les mitsvot accomplies et la Torah étudiée avant de faire téchouva ne sont pas seulement considérées comme non méritoires, mais elles renforcent en fait les forces du mal.

-> Un verset semble exprimer une idée similaire : "Mais aux réchaïm Hachem dit : "Dans quel but rapportes-tu Mes décrets et portes-tu Mon alliance sur tes lèvres?"" (Téhilim 50,16).
Hachem informe le racha que son étude n'est ni appréciée, ni désirée, ni valorisée.

Ainsi cela semble confirmer que si une personne n'ayant pas fait téchouva accomplit une mitsva, elle ne sera pas bénéfique. Ses mitsvot, pour une raison ou une autre, aggravent sa situation, elles lui sont préjudiciables. Le racha renforce la puissance des forces négatives en accomplissant des mitsvot.

=> Le Beit HaLevi (hakdama Beit haLévi) cite cette idée du Ba'er Hétev pour expliquer le Rambam ci-dessus. Ainsi, comment comprendre le fait qu'avant de faire techouva, les bonnes actions d'une personne lui sont retirées. Lorsqu'un racha réalise une mitsva ou étudie la Torah, la sitra a'hra ou les Accusateurs s'en emparent et l'utilisent pour renforcer les forces du mal.

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+ Un racha est-il récompensé dans ce monde? :

-> Le 'Hida (Dévarim A'hadim - drouch 20 léShabbath Shouva) discute du concept selon lequel un tsadik qui commet une faute (avéra) peut recevoir sa punition dans ce monde afin de ne pas être puni dans le monde à Venir.

D'un autre côté, si un racha accomplit une mitsva ou deux, il peut recevoir sa récompense dans ce monde, de sorte à ne pas recevoir de récompense dans le monde à Venir.

Le 'Hida se demande pourquoi Hachem, qui est le Av HaRa'haman (Père miséricordieux), ne permet pas au racha de recevoir sa récompense au monde à Venir, où ces bienfaits seraient bien mieux appréciés.

Le 'Hida explique qu'en réalité, le racha ne devrait recevoir aucune récompense pour les mitsvot qu'il accomplit. Lorsqu'un racha accomplit une bonne action, non seulement elle ne lui est pas comptée comme mitsva, mais elle profite à la sitra a'hra (force du mal).

Le 'Hida affirme que les mitsvot d'un racha sont cataloguées comme des avérot à son compte. Ainsi, lorsqu'il secoue un loulav, sonne du chofar, respecte le Shabbat, non seulement ces actions ne constituent pas de véritables mitsvot, mais elles sont assimilées à des avérot.

Puisque le racha n'a donc aucune mitsva à son actif, il n'a aucune récompense à recevoir au monde à Venir (olam aba). Et c'est précisément parce que Hachem a pitié de lui qu'il reçoit néanmoins une récompense dans ce monde. Mais, en réalité, comme ses actions ajoutent de la force à la sitra a'hra, il ne peut prétendre à aucune récompense.

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+ Le pouvoir du Léchem Yi'houd = ne pas donner de force aux forces du mal :

-> Il existe un différend parmi les décisionnaires pour savoir si les mitsvot nécessitent une intention (kavana), ou si les ne nécessitent pas d'intention (kavana).

Autrement dit, une personne a-t-elle l'obligation d'avoir une kavana spécifique pour accomplir cette mitsva particulière au moment de l'action?

Le Choul'han Aroukh (60,4) déclare que l'accomplissement d'une mitsva nécessite de la kavana, tandis que d'autres Richonim ne sont pas d'accord.

Même ceux qui soutiennent que les mitsvot ont besoin de kavana conviennent qu'il n'y a aucune obligation d'exprimer l'intention en déclarant "leChem yi'houd" avant d'accomplir une mitsva. Après tout, il est dit que les mitsvot nécessitent la kavana, mais non la "amira", la parole.

De plus, les mitsvot nécessitent une kavana signifient qu'il faut avoir de la kavana pour faire une mitsva, mais qu'une personne n'a pas besoin d'avoir de la kavana quant à ce que la mitsva produit.

[l'idée est que pour tous nos Sages la prière préalable à une mitsva de "lechem yi'houd" n'est pas obligatoire. ]

=> Pourquoi, alors, beaucoup de gens récitent-ils une prière de Léchem Yi'houd avant d'accomplir une mitsva?

-> Le rav Zéra'h Bidelitz (Ohr Layécharim p.48-49), un contemporain du Noda BiYéhouda, donne l'explication suivante :
Il cite l'enseignement mentionné ci-dessus selon lequel les mitsvot accomplies par un racha sont détournées par la sitra a'hra, qu'elles renforcent, et que ces mitsvot peuvent en fait être considérées comme des avérot, car elles alimentent les forces négatives.
Mais il existe un moyen de garantir que la sitra a'hra ne puisse pas voler ses mitsvot. Il doit stipuler la condition suivante : déclarer qu'il souhaite accomplir la mitsva seulement si elle sera mékadech Chem Chamayim, qu'elle sanctifiera le Nom de Hachem.
Mais si, pour une raison quelconque, il est compté comme racha et que toute mitsva qu'il accomplit sera attribuée à la sitra a'hra, alors, affirme-t-il, par la présente, il exprime l'intention de ne pas accomplir la mitsva.
Par conséquent, Léchem Yi'houd, que ma mitsva ne soit efficace que si elle n'est pas saisie et utilisée par la sitra a'hra, mais qu'elle sanctifie plutôt le Nom de Hachem.

Cette stipulation doit être prononcée à voix haute, car les anges ne sont pas en mesure de déterminer ce que pense une personne. Cette condition empêche les anges de la sitra a'hra de détourner ses mitsvot.
Elle est efficace parce que tout le monde, même ceux qui soutiennent que les mitsvot n'ont pas besoin de kavana, conviennent qu'avoir une kavnna négative, avoir la kavana de ne pas accomplir une mitsva, est suffisant pour garantir que la mitsva ne sera pas accomplie, ou, dans ce cas, ne pourra être réalisée que de manière à procurer du mérite à la personne.

Ainsi, la compréhension de rav Zéra'h Eidelitz est qu'on récite cette prière au préalable à une mitsva dans un but d'empêcher nos mitsvot de passer dans le camp des forces négatives. C'est une condition permettant à la mitsva de ne pas se réaliser si son accomplissement la ferait renforcer les forces du Mal.

-> Le Yisma'h Moché (parachat Ki Tissa) exprime la même idée :
Lorsque les Accusateurs (mékatréguim), entendent une personne exprimer la condition qu'elle ne veut spécifiquement pas se voir attribuer la mitsva si elle ne va pas directement à Hachem (et non aux forces du mal), ils reculent immédiatement, car ils ne pourront en aucun cas s'emparer d'une mitsva pour laquelle l'auteur se désengage.
Cette procédure fonctionne donc réellement au profit de la personne qui accomplit la mitsva, car à présent, celle-ci est dégagée et libre de monter vers Hachem, puisque les Accusateurs ne cherchent plus à s'en emparer.
Et grâce à la condition que j'ai exprimée (dans le Léchem Yi'houd), je n'ai plus à me soucier des Accusateurs.

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+ Comprendre le concept : les mitsvot d'un racha ne constituent pas des mérites :

-> Le Noda BeYéhouda (Ahavat Tsion - drouch 2) explique que le Rambam écrit que les mitsvot d'un racha sont "arrachées de devant lui", cela signifie qu'elles lui sont retirées dans le monde à Venir.
Le racha est récompensé pour ses mitsvot uniquement dans ce monde, et non dans le monde Futur.
C'est la raison pour laquelle le Rambam a ajouté le mot "béfanav" (devant lui) ; c'est-à-dire dans ce monde.

-> Le Beit HaLévi (hakdama Beit haLévi al haTorah) cite un Yalkout (Hochéa - remez תקכט) énigmatique déclarant que celui qui a commis une avéra et est gêné de faire techouva devrait l'échanger contre des bonnes actions et ensuite faire téchouva.
C'est comme quelqu'un qui a de mauvaises pièces. Dans le but d'obtenir de bonnes pièces, il les donne à un changeur avec quelques pièces supplémentaires, et celui-ci lui remet ensuite de bonnes pièces.

=> Que signifie le Yalkout? Si quelqu'un est gêné de faire téchouva, qu'échange-t-il contre des bonnes actions? Et en quoi est-ce similaire à celui qui échange des pièces?

Le Beit HaLevi cite les paroles du Rambam selon lesquelles si un racha fait une mitsva, cette dernière lui est retirée. Il rapporte également le concept du Ba'er Hétev, selon lequel les mitsvot réalisées par un racha renforcent la sitra a'hra (forces du mal). Il s'appuie ensuite sur ces idées pour expliquer le Yalkout.

Si un racha désire faire téchouva, quelle devrait être sa première étape? Doit-il faire téchouva sur ses avérot, ou doit-il commencer à réaliser des mitsvot?
Suivant le raisonnement que nous avons développé selon les propos du Rambam et du Ba'er Hétev, il semblerait logique que la première étape du racha soit de faire téchouva, puisque les mitsvot réalisées avant son repentir ne seront pas comptées comme des mérites, mais plutôt comme des fautes qui bénéficieront à la sitra a'hra. Sans faire téchouva au préalable, les mitsvot n'accomplissent rien. Détourne-toi d'abord du Mal, et ensuite seulement fais le bien (Téhilim 34,15).

Le Beit HaLévi avance que le Yalkout nous enseigne pourtant que cette approche est incorrecte.
Même si la mitsva d'un racha lui est arrachée, et même si ses mitsvot renforcent la sitra a'hra, la première étape de la téchouva doit toujours être d'accomplir les mitsvot et des bonnes actions.
Ensuite, lorsque quelqu'un finit par faire téchouva, celle-ci éradique non seulement les avérot commises, mais elle contribue également à rétablir les mitsvot volées par la sitra a'hra.
Les mitsvot qu'il a accomplies alors qu'il était encore racha, avant son repentir, lui seront finalement recréditées rétroactivement lorsqu'il fera téchouva.

Si quelqu'un choisissait de n'accomplir aucune bonne action, aucune mitsva, jusqu'à être parvenu à faire téchouva, lorsque ce jour arrivera enfin, il se retrouvera dénué de mitsvot. Sa téchouva atténuera les effets des avérot, mais elle ne lui procurera pas les mérites qu'il aurait pu gagner s'il avait entrepris d'accomplir des mitsvot depuis le début, même avant de faire techouva.

Ainsi, souligne le Beit HaLévi, un racha est lui aussi obligé de faire toutes les mitsvot, même s'il ne s'est pas encore repenti.
Il doit absolument s'efforcer de faire téchouva, et même si cela le gêne et qu'il n'est pas prêt à se repentir, il doit s'engager à accomplir toutes les mitsvot possibles.
Ensuite, lorsqu'il fera finalement techouva, il pourra échanger ces mitsvot, réalisées alors qu'il était racha, contre des mitsvot qui constitueront de véritables mérites à son crédit. Tel est le sens du Yalkout.

La parabole des pièces de monnaie du Yalkout est ainsi également expliquée. Si quelqu'un possède de mauvaises pièces, il doit verser au changeur quelques pièces supplémentaires et il recevra de bonnes pièces en échange. Si la personne ne possède aucune pièce de monnaie, elle n'aura rien à échanger et ne pourra donc rien recevoir du changeur.
Ainsi, tant qu'il est encore racha, mieux vaut collecter des mitsvot, "mauvaises pièces", et avoir quelque chose à échanger contre de bonnes pièces une fois qu'il a fait téchouva plutôt que de n'avoir aucune pièce du tout, de peur que, lorsqu'il voudra payer le "changeur", avec sa téchouva, celui-ci n'aura rien à lui donner. S'il continue toutefois à engranger des mitsvot avant de faire téchouva, ses mauvaises pièces seront alors considérées comme de bonnes pièces.

=> L'argument fondamental du Beit HaLévi est que même si les mitsvot d'un racha lui sont volées, elles lui seront restituées lorsqu'il fera téchouva. Quelle aubaine devient alors sa techouva.
Pendant une année entière, les mitsvot accomplies par le racha ne sont pas créditées sur son compte bancaire spirituel. Elles sont conservées sous séquestre spirituel pour lui, afin d'être mises à disposition ultérieurement.
Lorsqu'une personne fait alors techouva, non seulement elle nettoie les fautes et les imperfections de sa néchama, mais dès lors, son compte bancaire se retrouve instantanément inondé des mérites et des mitsvot ayant été retenus pour lui et qui lui sont à présent restitués.
C'est comme une liquidation instantanée de toutes les dettes retenues contre lui et en même temps gagner à la loterie.

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+ L'approche de rav Itshak El'hanan Spector qui introduit des exceptions à la règle :

-> Le rav Its'hak El'hanan Spector (Na'hal Itsah'k - 'hochen michpat début chaar partie 2) affirme que certaines mitsvot effectuées par un racha sont intouchables et ne seront pas saisies. Elles échappent au fait d'être détournées, et restent au crédit de l'individu les ayant accomplies, même s'il était un racha au moment où elles furent réalisées.
Les mitsvot ayant été accomplies lichma ne sont pas retirées à un racha. Une mitsva effectuée lichma va directement sur son compte sécurisé au Ciel et ne peut être touchée.

Le rav Spector ajoute que si une mitsva accomplie lichma est intouchable par la sitra a'hra, alors la mitsva de tsedaka l'est également.
Il explique que la mitsva de tsedaka diffère des autres mitsvot de la Torah. En effet, pour les autres mitsvot, comme la soucca, le shofar, les tefiline, consommer la matsa, l'objectif de la mitsva est l'action devant être accomplie. Le fait de s'asseoir dans la souka constitue la mitsva. L'acte de manger la matsa est la mitsva. Cependant, la tsédaka fonctionne différemment. La mitsva consiste en ce que l'indigent reçoive votre aide.
Mais l'action physique réelle consistant à fouiller dans votre portefeuille, à retirer de l'argent pour le remettre au pauvre ne constitue pas en soi une mitsva. En fait, celle-ci ne réside pas dans l'acte lui-même, mais plutôt dans le résultat de l'action : la personne pauvre peut désormais acheter de la nourriture.

Pour ce type de mitsva, constituée par l'effet, le résultat de l'acte plutôt que par l'action elle-même, le fait qu'elle soit accomplie lichma importe peu. Le pauvre ne se soucie absolument pas des intentions du donateur ; l'essentiel pour lui, c'est d'avoir désormais de l'argent pour acheter de la nourriture pour sa famille.
L'effet, la nourriture que mange sa famille, a exactement le même goût, qu'elle ait été reçue ou non grâce à un processus lichma. Le résultat constitue ce qui est important dans la mitsva de tsedaka, et il ne dépend pas de la kavana, du fait qu'elle ait été accomplie lichma ou non.

Puisque seul le résultat compte et qu'il ne dépend pas de la kavana d'une personne, donner la tsédaka de quelque manière que ce soit, lichma ou non, équivaut à faire une autre mitsva lichma.
Par conséquent, la tsedaka est une autre mitsva intouchable que la sitra a'hra ne pourra jamais subtiliser au racha qui l'accomplit.

Cela, explique le rav Spector, signifie que même si nous maintenions que les mitsvot nécessitent de la kavana, comme la mitsva de tsédaka n'en a pas nécessairement besoin, elle constitue une exception, puisque le principal n'est pas l'action, mais plutôt le résultats.

-> La guémara (Sanhédrin 102b) affirme qu'A'hav était très philanthrope ; il donna une grande partie de sa fortune et Hachem ignora donc ses avérot. Le rav El'hanan Spector est troublé par la façon dont Hachem ferma les yeux sur ses avérot du fait de ses mitsvot.
A'hav avait accompli ces mitsvot alors qu'il était un racha, et elles ne devaient pas lui être comptées comme des mérites jusqu'à ce qu'il eut fait techouva.
Toutefois, en ayant recours au principe susmentionné, puisque la tsédaka est une mitsva intouchable, A'hav bénéficia du mérite de sa tsedaka pour l'aider à surmonter ses avérot, même si celle-ci fut donnée alors qu'il était racha.

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+ Une autre approche : une faute atténue les effets positifs d'une mitsva :

-> La guémara (Sotah 21a) rapporte qu'une faute éteint une mitsva (mitsva mé'habé avéra).
Il s'agit d'une autre façon de comprendre comment les mitsvot qu'une personne effectue avant de faire téchouva sont saisies. Chaque mitsva possède une certaine lumière qui brille sur l'âme (néchama) d'une personne.
Certaines mitsvot offrent également des "avantages secondaires", comme la protection de la personne l'ayant accomplie.
Les mitsvot sont également bénéfiques dans le sens où la récompense pour les avoir accomplies est la possibilité d'en accomplir une nouvelle. Comme l'enseigne la michna : "une mitsva conduit à une autre mitsva" (mitsva korérét mitsva - Pirké Avot 2,3).
Il existe de nombreux bienfaits spirituels et mystiques découlant de l'accomplissement d'une mitsva dont on peut bénéficier dans ce monde et le monde à Venir.

Un racha qui accomplit une mitsva sera très certainement récompensé pour cela, tout comme un tsadik. Cependant, l'action de commettre une avéra ternit les mitsvot accomplies.
La faute atténue la lumière spirituelle de la mitsva et les bénéfices secondaires ne seront pas accessibles à la personne.
C'est à ces avantages secondaires que le Rambam fait référence lorsqu'il écrit que les mitsvot d'un racha lui sont arrachées.

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+ Autre exception : le mérite de l'étude de la Torah ne peut jamais être retirée par les forces du mal :

-> Cette même guémara déclare également que même si la faute éteint les mitsvot, elle ne peut agir de même avec la Torah.
Le rav Its'hak El'hanan Spector explique que puisqu'A'hav utilisait son argent pour soutenir les talmidé 'hakhamim, ses fautes n'éteignirent pas les mitsvot qu'il avait accomplies pour soutenir la Torah.
Ce concept limite encore le type de mitsvot pouvant être récupéré par la sitra a'hra. L'étude de la Torah et le soutien apporté à ceux qui l'étudient ne peuvent être supprimés, car soutenir l'étude de la Torah équivaut à l'étudier soi-même.

Par conséquent, affirme le Chem MiChmouel (Roch Hachana p.69), le Rambam écrit spécifiquement que lorsque le racha fait une mitsva, elle est saisie de devant lui. Le Rambam ne dit pas que si un racha étudie la Torah, elle lui est retirée, car il n'en est pas ainsi pour l'étude de la Torah.

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+ La compréhension du Steïpler :

-> Le Steipler (Krayna Dé'Igrata 2,106) fut interrogé sur l'enseignement du Rambam selon lequel que quand on fait une mitsva, "ils la retirent de devant lui" (ossin mitsva vé'hotfin béfanav).
Il répondit :
D. préserve, de dire que les mitsvot d'un racha ne sont pas considérées comme telles. La vérité est que même un meurtrier, un voleur, un adultère, ou même celui qui est coupable de toutes les fautes (avérot) de la Torah, recevra la même récompense qu'un tsadik pour les mitsvot qu'il accomplit.
L'idée postulée selon laquelle les mitsvot d'un racha sont emportées, détournées, par la sitra a'hra, est un concept distinct que nous ne pouvons pas comprendre sans connaître la kabbale.
Chaque mitsva qu'une personne accomplit exerce une certaine influence sur l'âme (néchama). Celle-ci est alors amenée à faire davantage de mitsvot, et l'âme désormais illuminée est mieux connectée à Hachem.
Même si un racha reçoit une récompense pour avoir accompli des mitsvot, sa néchama ne bénéficiera pas d'un lien plus fort avec Hachem, et la mitsva n'aura pas la même influence sur son âme. Par la suite, lorsqu'une personne effectue une téchouva, elle bénéficiera rétroactivement de tous les bénéfices qu'elle aurait pu recevoir en accomplissant la mitsva sans être souillée par la faute.

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+ L'enseignement du rav Isaac Cher :

-> Le rav Isaac Cher (Léket Si'hot Moussar), roch yéchiva de Slabodka et gendre de l'Alter de Slabodka, offre un autre aperçu de la compréhension du Rambam.
Un autre enseignement de cette guémara est que les mitsvot protègent et sauvent une personne (méguin et matsil). Mais cela ne s'applique que s'il ne s'agit pas d'un racha qui, lui, sera récompensé pour les mitsvot qu'il accomplit, mais ne recevra pas la protection, le soutien et le salut qu'une mitsva lui aurait sinon apportés.

Ainsi, un racha qui fait une mitsva sera récompensé pour cela, mais il perdra d'autres aspects ayant normalement un impact positif sur l'auteur d'une mitsva. Qu'il s'agisse de la lumière, de la protection ou de l'influence, ces avantages supplémentaires ne seront pas disponibles pour le racha qui fait une mitsva, jusqu'à ce qu'il fasse téchouva.

-> Le Choul'han Aroukh HaRav (Hilkhot Tamidé Torah4,3) apporte cette idée sous le nom de halakha lémaassé. Même un racha qui n'accepte pas le joug de la Torah peut accomplir des mitsvot, mais elles ajouteront de la force aux klipot. Au bout du compte, lorsque la personne fera téchouva, que ce soit dans cette vie ou dans un futur guilgoul (réincarnation), les mitsvot et les mérites seront tous rétablis.

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+ La bat kol de Motsaé Yom Kippour :

-> Tossefot (Yoma 87b) cite un midrach déclarant qu'à la sortie de Yom Kippour, une bat kol (voix du Ciel) crie "Va, mange ton pain avec joie" (lé'h é'hol bésim'ha la'hmékha).
Toutefois, Tossfot ne cite pas l'intégralité du verset : "Va, mange ton pain avec joie et bois ton vin d'un cœur joyeux, car Hachem a déjà approuvé tes actes" (Kohélet 9,7). Le verset conclut que parce que Hachem désire déjà tes actes, Il est déjà content de toi.

Le Chem miChmouël (Roch Hachana p.104-105) explicite "car Hachem a déjà approuvé tes actes" (ki kévar ratsa aElokim ét maassé'ha).
Pourquoi le verset dit-il "kévar" (déjà), si ce n'est que maintenant, après Yom Kippour, quand nous avons fait téchouva, que Hachem désire nos actions?
Nous n'avons pas fait téchouva avant aujourd'hui, Yom Kippour, donc le verset devrait dire "hayom" (aujoud'hui), pour aujourd'hui Hachem a approuvé tes actes.

Lorsqu'une personne fait téchouva, comme nous l'avons expliqué précédemment, ce n'est pas seulement à partir de maintenant que Hachem aspire aux mitsvot du repentant.
Lorsqu'une personne fait téchouva, toutes les mitsvot qu'elle a accomplies trouvent rétroactivement grâce aux yeux de Hachem. Hachem a toujours aimé les actions qui sont aujourd'hui des mitsvot.
À la sortie de Yom Kippour, Hachem nous informe via la "bat kol" qu'il faut manger du pain avec joie, boire du vin avec joie (bésim'ha).

Pourquoi cela? Hachem explique : parce que non seulement J'aime maintenant vos mitsvot, mais rétroactivement J'ai toujours aimé toutes les mitsvot que vous avez accomplies au cours de l'année écoulée.

Le Chem MiChmouel explique ainsi Tossefot : Hachem nous dit à la sortie de Yom Kippour que la personne qui a fait téchouva récupère ses mitsvot, elles lui sont toutes restituées rétroactivement.

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-> Après Kippour, nous avons la fête de Souccot qui a une mitsva unique : celle d'être joyeux (a'h saméa'h). Cette joie n'est pas seulement générée par le fait d'avoir été pardonnés (à Kippour), mais par celui que l'expiation (kappara) de Yom Kippour nous permet rétroactivement d'accéder aux multitudes de mitsvot de toute l'année dont nous n'avions pas été en mesure de tirer profit.

La prière est l’avoda de Roch Hachana

+ La prière est l'avoda de Roch Hachana :

-> La prière est la façon dont nous nous rapprochons d'Hachem.
L'objectif principal sur lequel nous devons nous concentrer pendant Roch Hachana est nos prières.
[...]

Roch Hachana est un jour entièrement consacré à la prière. Nous sommes préoccupés toute la journée par les prières ; nous ne disons aucun vidouï (confession de nos fautes).
Grâce à nos prières à Roch Hachana, nous pouvons mériter une année de gépula et de yéchoua (collective et/ou individuelle).
Les prières sont notre source de vie. Tout ce qui se passe tout au long de l'année, pour chacun et pour tout, est basé sur ces prières.
La avoda de ces prières, de les dire et se concentrer sur elles, est si importante que grâce à cette avoda, chacun d'entre nous peut devenir une nouvelle création et un tsadik complet.
[...]

À Roch Hachana, par les mots de nos prières, nous reconnaissons le Maître du monde (boré olam). Nous reconnaissons Avraham, le pilier du 'hessed ; Its'hak, le pilier de la crainte d'Hachem (qui maintient le monde en existence) ; et Yaakov, le pilier de la Torah.
Nous passons deux jours entiers sans penser à nous-mêmes. Nous deviendrons automatiquement des personnes différentes.
La prière, la prière, la prière, c'est l'avoda de Roch Hachana.
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]

Atséret de Shavouot et Souccot

+++ Atséret de Shavouot et Souccot :

+ Pour les fêtes auxquelles aucune mitzva spécifique n'est associée, la lumière Divine qui brille lors de ces fêtes peut être canalisée dans ce qu'une personne désire :

Shavouot et le 8e jour de Souccot sont tous deux appelés "Atséret".
Il existe deux types de lumière que Hachem fait briller sur le peuple juif. La première provient des mitsvot et des lois ('houkotav) que le peuple juif accomplit.
La deuxième sorte de lumière ne provient pas de l'observation d'une mitsva mais de l'abondante sainteté inhérente aux fêtes elles-mêmes.
Nous allons maintenant expliquer la différence.

L'illumination qui provient de l'observation des mitsvot est limitée et confinée par les commandements, qui sont eux-mêmes circonscrits, [ limités par l'espace et le temps ; les objets avec lesquels les mitsvot sont accomplies doivent être de dimensions données, les mitsvot ne doivent être réalisées qu'à des moments donnés, et ainsi de suite. ]

L'illumination émanant de l'abondante sainteté des fêtes n'est cependant pas confinée ou restreinte.
À Souccot et à Pessa'h, nous limitons l'illumination illimitée afin de pouvoir la recevoir correctement en observant les mitsvot associées à ces fêtes. À Souccot, nous observons la mitsva de la soucca et du loulav, et à Pessa'h, nous observons la mitsva de manger de la matsa et les autres mitsvot associées à ces jours, comme on le sait.

Les fêtes de Shavouot et de Shémini Atséret, en revanche, ne font l'objet d'aucune mitsva particulière. Par conséquent, la lumière de ces jours reste éloignée et non condensée.
Par conséquent, nous devons contenir et condenser cette illumination afin que les mondes inférieurs puissent la recevoir. Car sans une certaine constriction de cette illumination, le monde ne peut pas l'absorber.
Chaque individu doit canaliser cette lumière vers ce dont il a besoin, qu'il s'agisse de l'intellect, des enfants, de la santé, des moyens de subsistance, ... en fonction de ce dont chacun a besoin, il doit condenser l'illumination.

Compte tenu de cette explication, ces 2 fêtes : le 8e jour de Souccot et de Shavouot, sont appelées Atséret, car le mot Atséret fait allusion à cette condensation, car sa forme verbale ("vatéatsar" Bamidbar 17,13&15) connote la "constriction".
En d'autres termes, il nous est demandé de condenser l'illumination qui brille pendant ces jours. Lors de ces fêtes particulières, Shavouot et Shémini Atséret, une personne doit canaliser cette illumination afin que les mondes inférieurs puissent accepter la bonté généreuse de D.
En effet, si cette générosité n'est pas contractée, elle ne peut pénétrer dans notre monde inférieur.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Shavouot ]

"La renaissance du désir de la nation dans son ensemble de retourner à sa Terre (Israël), à sa véritable identité, à son esprit et à son caractère, en vérité, la lumière de la téchouva brille en cela".
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 17,2 ]

=> Le fait de venir résider en terre d'Israël est un acte de téchouva, de retour à ses racines, individuellement comme collectivement (nation juive).