Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Nos enfants seront nos garants." (Midrach Rabba 1:3,1)

Selon ce midrach, lorsque les juifs se sont tenus au mont Sinaï afin de recevoir la Torah, D. leur a demandé une caution/garantie afin de leur donner Sa Torah.

Ils ont répondu :
- "Nos ancêtres seront nos garants" (avoténou orvim otanou).
D. n'a pas accepté, et ils ont dit alors :
- "Nos prophètes seront nos garants" (névi'énou arévin lanou).
Cela aussi D. ne l'a pas accepté, et ils ont dit alors :
- "Nos enfants seront nos garants" (banénou orvim otanou)
D. a répondu : "En effet, se sont de bons garants. Par leur mérite, je vous donnerai la Torah."

Pourquoi D. a donné la préférence aux enfants sur les ancêtres et les prophètes?

On peut expliquer ce midrach de la façon suivante :
-> Avec la 1ere réponse : "Nos ancêtres seront nos garants", le peuple juif voulait dire :
"Lorsque nos parents atteignent un âge avancé et ne sont plus un atout pour le monde du travail, nous allons les mettre dans un club de personnes âgées ou une maison de retraite, et afin de les maintenir occupés nous allons leur organiser des cours de Torah."

D. a refusé cette conception, comme garantie permettant de faire prospérer la Torah au sein du peuple juif, car si uniquement les personnes âgées y sont impliquées, ce n'est pas suffisant.

-> Ensuite, les juifs ont répondu : "Nos prophètes seront nos garants".
Le mot hébreu pour un prophète est "navi", c'est un dérivé de : "niv séfata'im : la parole des lèvres. (Yéchéyahou 57,19).

Cette réponse signifiait : "Nous engagerons des rabbins qui vont servir d'orateurs, qui vont étudier la Torah, laissant le restant du peuple s'engager dans le monde du travail."

D. souhaitant que la Torah soit étudiée et observée par tous, Il a également rejeté cette offre.

-> Finalement, les juifs ont dit : "Nos enfants seront nos garants".
Leur intention était d'envoyer les enfants à la yéchiva lorsqu'ils étaient jeunes, et ensuite de les envoyer sur le marché du travail.

D. a accepté, sachant qu'une fois qu'un enfant est dans une yéchiva, il va être modelé dans un amour juif de la Torah, qu'il refusera de quitter.
De plus, l'enfant va influencer ses parents afin qu'ils apprennent eux aussi la Torah et qu'ils suivent les mitsvot.

=> Ainsi, c'est bien au travers cette affirmation que la continuité de l'étude de la Torah et de son observance peut être garantie pour toutes les générations à venir.

 

Source (b"h) : traduction & compilation personnelle d'un dvar Torah du Rabbi Moshe Bogomilsky (Védibarta Bam)

Le pouvoir de veiller pendant la nuit de Shavouot

+ Le pouvoir de veiller pendant la nuit de Shavouot :

-> Dans le Choul'han Aroukh du Ari (repris par la Michna Beroura 494,1), il est écrit :
"Sache que quiconque ne dort pas du tout la nuit de Shavou‘ot, mais veille et étudie la Torah, a la garantie qu’il concrétisera son potentiel durant l’année à venir et qu’aucun mal ne lui adviendra."

<----------------------------->
+ Suppléments :

-> L'origine de cette habitude réside dans le fait que lorsque D. arriva au mont Sinaï pour leur donner la Torah, les Hébreux dormaient, comme il est rapporté dans le Chir haChirim Rabba :
"D. arriva en 1er [au mont Sinaï] ... D. vint et les trouva endormis.
Il commença à les réveiller avec fanfare, comme le verset dit : "Le 3e jour, au matin, il y avait des voix et du tonnerre."
Moché réveilla le peuple et les fit sortir devant le Roi des rois, le Saint béni soit-Il."

-> Le midrach (Pirké déRabbi Eliézer 40) rapporte également que le matin du don de la Torah, Moché a dû réveiller les juifs de leur sommeil.
Le Itouré Torah dit que l'on peut interpréter cette attitude favorablement.
En effet, les juifs avaient de bonnes intentions. Ils pensaient qu'il valait mieux dormir d'abord, pour ensuite être en pleine forme pour pouvoir étudier la Torah une fois qu'elle aurait été donnée, et non pas rester préalablement debout pour tomber de sommeil ensuite (on reçoit le plus beau des cadeaux, mais plutôt que d'en profiter, on va dormir. Quel manque de respect pour celui qui l'a donné!).

-> Rabbi Tsadok haCohen (Pri Tsadik) enseigne que les juifs ont atteint un niveau de prophétie au mont Sinaï.
Or, par la suite tous les prophètes (à part Moché) recevaient leur prophétie lorsqu'ils étaient endormis.
C'est pourquoi, les juifs se sont endormis dans un but de mieux recevoir la révélation Divine au mont Sinaï.

-> Il peut être intéressant d'ajouter la précision du rabbi Yits'hak Berkovits :
"Même si quelqu’un objecte que [sans la veillée] l’on pourrait étudier plus d’heures en gardant un programme normal pendant la journée de Shavou‘ot, l’objectif est tout autre.
Nous montrons notre extraordinaire dévouement, sans compromis, pour l’étude de la Torah le jour où la Torah a été donnée au peuple d’Israël."

Shavouot : jour de jugement?

+ Shavouot : jour de jugement?

-> Le rav Chakh a dit :
"De même qu'à Roch Hachana, toutes les créatures passent devant D. pour être jugées, à Shavouot, le jour du don de la Torah, un bilan est dressé pour les efforts que nous avons fourni pour la Torah.

C'est en fonction de ces efforts que la cour céleste nous accorde la réussite en Torah pour l'année en cours."
[comme à Roch Hachana, quoi qu'on ai pu faire (même le pire!), une bonne téchouva sincère à ce sujet fait des miracles!]

-> Le Chla haKadoch a dit aussi qu'à Roch Hachana, nous sommes jugés sur la vie matérielle, à Shavouot sur l'aspect spirituel et notamment sur notre part qui nous sera accordée dans la Torah
(Shavouot = zman matan toraténou = le temps du don de NOTRE Torah, selon notre jugement ...).

=> Si vous désirez cartonner (avoir une super aide divine) en Torah cette année, n'hésitez pas à le demander au maximum de tout cœur à D. et à faire Téchouva sur le passé, car Shavouot est le moment ultra propice pour ça ...

+ La puissance d’étudier la Torah …

+ La puissance d'étudier la Torah ...

-> "La Torah possède en elle une puissance insoupçonnée, et tout celui qui l’étudie peut réaliser des miracles en ce monde, et ce, même s’il ne connaît pas toutes les intentions qui s’y attachent."

[Si’hot haRan 41]

-> "Lorsqu’on étudie la Torah, on devient une cause de bénédiction pour le monde."

[Tana débé Eliahou – chap 18]

-> "Si nous maintenons la sainte Torah de toute notre force comme il se doit, nous apporterons une abondance de sainteté, de bénédiction et de lumière [spirituelle] dans tous les mondes."

[Rabbi ‘Haïm Volozhin – Néfech ha’Haïm 4,11]

-> "Nos maîtres affirment au sujet du verset : "Tes sources se répandront à l’extérieur. " (Michlé 5,16)
= Les paroles de Torah sont comparées à l’eau, de même que l’eau fait vivre le monde, les paroles de Torah font vivre le monde."

[Sifri - Ekev]

-> "Tous ces moyens que D. nous a donnés pour se rapprocher de Lui, dotent de grandeur non seulement celui qui les utilise, mais affecte l’univers tout entier ; le monde entier est élevé par l’effort d’une personne.
Et ceci est particulièrement vrai de l’étude de la Torah."

[Ram’hal - Déré’h Hachem]

-> "Plus l’étude de la Torah est répandue, plus on s’évite des temps difficiles et plus on annule les accusations portées contre Israël."

[le 'Hafets 'Haïm - Chèm Olam I – chapitre 22]

-> "L’étude de la Torah est plus grande que de sauver des vies."

[guémara Méguila 16b]

-----------------------------------
+ Mais aussi :

-> "La vie et la subsistance de tous les mondes ne sont garanties que par le souffle de notre bouche, et de notre étude de la Torah."
[Néfech ha'Haïm]

-> "La Torah est la lumière de tous les mondes, leur force vitale, et la racine de leur existence."
[Tikouné Zohar]

-> "Si ce n’était mon alliance (la Torah, son étude et son application), le ciel et la terre disparaîtraient."
[Yirmiyahou]

-> "La source principale de vie, de lumière et d’existence de tous les mondes dépend uniquement de l’implication du peuple juif dans l’étude de la Torah."
[Rabbi ‘Haïm Volozhin – Néfech ha’Haïm 4,11]

Comment se préparer à recevoir la Torah à Shavouot ?

+ Comment se préparer à recevoir la Torah à Shavouot ?
(réponse selon des paroles du Or ha'Haïm haKadoch)

A l'origine, D. a donné 7 semaines à nos ancêtres dans le but de se purifier et de se perfectionner en prévision de la grande révélation qui aurait lieu sur le mont Sinaï.
Mais en ce qui nous concerne, sur quoi doit-on travailler?

Le rav 'Haïm Chmoulevits (Si'hot Moussar) de nous enseigner :
"La Torah écrit : "Ils voyagèrent de Réfidim … et ils campèrent dans le désert, et Israël y campa en face de la montagne". (Chémot 19,2).
Le Or ha'Haïm écrit que ces 3 phrases font allusion à la préparation nécessaire au don de la Torah."

=> Nous allons voir comment nous préparer à Shavouot selon les paroles du Or ha'Haïm, se basant sur le verset ci-dessus décrivant les étapes des Bnei Israël jusqu'au mont Sinaï.

1°/ Améliorer notre engagement à l'étude de la Torah :

Le Or ha'Haïm (Chémot 19,2) a dit :
" "Ils voyagèrent de Réfidim"...
La 1ere préparation au don de la Torah est le renforcement et l’intensification de l’engagement dans l’étude de la Torah."

En effet, la racine hébraïque du terme : "Réfidim", signifie : "faible" ou "relâché".
Ainsi, la Torah fait allusion au fait que les Hébreux étaient vulnérables à l’attaque d’Amalek, car ils s’étaient relâchés dans l’étude de la Torah.

Lorsque la Torah nous dit : "ls voyagèrent de Réfidim", cela ne fait pas uniquement référence à leur voyage physique ; cela signifie que le peuple juif s’est éloigné du laxisme que Réfidim représentait.

=> Afin de recevoir la Torah, ils devaient développer un zèle et un dévouement envers son étude.

<-------------------------------->

2°/ Perfectionner notre personnalité :

-> Rabbi 'Haïm Chmoulevits (Si'hot Moussar) se basant sur le Or ha'Haïm nous dit :
"La 2e composante de la préparation à Shavou‘ot trouve sa source dans le verset : "Ils campèrent dans le désert", symbolisant le perfectionnement de l’être.

[Une personne doit] devenir tel un désert [reconnaissant que sa stature est un don de D.].
Comme la guémara (Nédarim 55) enseigne : "lorsqu’une personne se transforme en désert, en chassant la fierté et en reconnaissant que l’on peut apprendre de tout un chacun, elle acquiert alors une aptitude particulière à étudier et à comprendre la Torah, qui lui sera offerte en cadeau ". "

On peut noter qu'un désert est une grande étendue de terre sans propriétaire qui ne possède aucune particularité.
C’est une terre aride, qui n’a aucun trait distinctif dont il pourrait s’enorgueillir, ni de propriétaire pour empêcher les gens de l’utiliser.
La nature même du désert représente l’humilité, qualité ô combien importante (comme en témoigne le choix du mont Sinaï pour être le lieu de la réception du don de la Torah).

-> Par ailleurs, le rav 'Haïm Vittal (Chaarei haKédoucha - Part.1 - Porte 2) nous enseigne :
"Les bonnes vertus ne font pas partie des 613 mitsvot, mais elles en constituent la préparation essentielle, menant à leur accomplissement ou [si elles n’ont pas été développées correctement, à] leur transgression …

C’est la raison pour laquelle l’homme doit faire plus attention à s’éloigner des mauvais traits de caractère qu’à être prudent dans l’observance des commandements.
En effet, lorsqu’il acquerra une personnalité plus raffinée, il pourra facilement accomplir toutes les mitsvot."

=> Afin de recevoir la Torah, il est indispensable d'acquérir des bons traits de caractère.

<------------------------------->

3°/ Instaurer l'unité dans le peuple juif :

-> Rabbi 'Haïm Chmoulevits (Si'hot Moussar) se basant sur le Or ha'Haïm nous dit :
"La 3e composante de la préparation à Shavou‘ot est : "Le peuple d’Israël y campa en face de la montagne".
Cela représente l’union d’un cœur pur et sincère …

Parallèlement à cela, la Torah écrit : "Vayi‘han Israël" (Israël campa), au singulier, afin de montrer que la nation juive était alors unie comme un seul homme [avec un seul cœur] et qu’à ce titre elle méritait de recevoir la Torah.

Car chaque personne aida son prochain à trouver un bon campement et s’enquit de ses besoins matériels.
Ce fut le 3e aspect de leur préparation au don de la Torah."

=> Afin de recevoir la Torah, il nous faut chercher à créer/maintenir l'unité et à agir avec bonté envers notre prochain.

Le Omer …

-> Le Omer ... (quelques idées du Rabbi Na'hman de Breslev)

1°/ Il est écrit dans la guémara Ména'hot (65b), à propos du Omer : "Chaque personne doit compter"

On réalise la mitsva de compter le Omer de façon individuelle plutôt que collectivement, car chaque personne doit chercher à s'améliorer au vu des capacités qui lui sont propres.

Par ailleurs, le terme : "compter" renvoie à une notion de mesure.

Il faut mesurer nos capacités et nos responsabilités, afin de savoir ce que l'on doit ajouter/réaliser pour passer à un jour suivant.

=> Chaque jour, je dois être meilleur que le précédent, non pas en me comparant à autrui, mais à moi-même.

2°/ Le Omer commence à partir de la sortie d'Egypte, symbole du matérialisme et de la domination du mal.
Le fait de compter en ajoutant chaque jour un jour supplémentaire, nous apprend qu'il faut toujours être dans une logique de mettre de la distance avec nos mauvais traits de caractère, fréquentations, lieux, ... (le mal)

Plus, il y a de distance plus on se rapproche de la sainteté, de D., comme lors du don de la Torah (finalité du Omer).

On trouve cette idée dans la nature des offrandes que l'on faisait à D.
L’offrande du Omer à Pessa’h était issue de la récolte d’orge, tandis que celle de Shavouot était de blé.

L’orge est principalement destinée aux animaux alors que le blé est plus pour les hommes.

=> Le Omer est une période, où l'on cherche à mettre loin derrière notre animalité, notre conscience de D. basée sur des miracles, pour parvenir à un état d'être humain, avec une spiritualité épanouie et une conscience de D. acquise personnellement.

3°/ Le fait de compter chaque jour, un jour supplémentaire, nous apprend aussi qu'il faut toujours se rappeler du commencement, du 1er jour, où l'on est plein d'enthousiasme, de motivation, d'ambition.

=> En se rappelant de cette flamme du départ, on se redonne des forces pour agir pleinement, comme au premier jour ...

4°/ En comptant à partir du chiffre 1, qui renvoie à D. (qui est Un), on relit chaque nouveau jour à une base pleine de vérité et de sainteté.

=> Tout est connecté à D. de part son origine.

5°/ Il est écrit : "Vous compterez chacun, depuis le lendemain de la fête, depuis le jour où vous aurez offert l'Omer du balancement, 7 semaines, qui doivent être entières." (Emor 23,15)

En utilisant : "qui doivent être entières", le compte du Omer nous apprend que nos journées doivent être complètes et qu'il faudra rendre des comptes pour chaque jour de notre vie.
Pourquoi telle ou telle journée n'a pas été "entière"?

Cette conscience doit nous pousser à donner le meilleur de nous-même, nous évitant de laisser filer le temps en se berçant d'illusions (je vais le faire plus tard, il y a le temps, je suis immortel, ...)

Les 10 Commandements contiennent toutes les mitsvot …

+ Les 10 Commandements contiennent toutes les mitsvot ...

-> Rachi (sur Chémot 24,12) de nous dire : "Les 613 mitsvot sont toutes inclues dans les 10 commandements."

-> Il est écrit dans le midrach (Bamidbar Rabba 13,16) :
"Tu trouves qu’il y a 613 lettres de : "Je suis" [au début des 10 Commandements] jusqu’à "à ton prochain" [à la fin], qui correspondent aux 613 mitsvot.

Et les 7 lettres supplémentaires ["à ton prochain"] correspondent aux 7 jours de la Création.

Cela vient nous enseigner que le monde entier n’a été créé que par le mérite de la Torah."

-> Le Sfat Emet (paracha Yitro) de nous enseigner :
"Les 10 Commandements renferment toute la Torah et les mitsvot.

Ils correspondent aux "10 paroles" par lesquelles D. créa le monde.

De même, que dans la Création, tout ce qui fut créé, en général et en détail, était contenu dans ces 10 paroles, ainsi toute la Torah et les mitsvot accomplies par le peuple juif sont comprises dans les 10 Commandements."

"La décoration de ma Soucca?
Ce sont mes convives, des juifs simples."

[le Baal Chem Tov]

+ "La lumière et la joie profonde se déploient sur celui qui observe le Shabbath dès son commencement, sa nuit est toute lumière et allégresse.
...
Cela est particulièrement visible parmi les membres de notre génération qui, amers et fatigués des tribulations de l'exil, trouvent répit et sérénité de l'âme en ce saint jour.

Le Shabbath est la preuve positive tangible que notre Torah est vérité."

[Rabbi 'Haïm, le frère du Maharal]

La bataille de Moché avec les anges pour obtenir la Torah

+ La bataille de Moché avec les anges pour obtenir la Torah :

-> Hachem a créé 2 êtres extrêmement différents, l'homme et les anges, chacun ayant sa propre forme de sainteté.
D'un côté, l'être humain (juif) provient de la source la plus sainte de toutes. Les âmes des Bné Israël sont taillées dans le Trône de Gloire (Kissé haKavod) d'Hachem.
L'humain (juif) est issu des "mondes intérieurs", du Trône de Gloire.
Les anges, en revanche, viennent des "mondes extérieurs".

D'autre part, puisque l'humanité dispose du libre arbitre, nous sommes soumis aux machinations du yétser ara. Les anges ont un avantage dans ce sens, puisqu'ils sont exempts de toute faute.

Comme les anges avaient prévu que l'homme fauterait, ils se sont d'abord opposés à sa création. Après les avoir consultés et avoir entendu leur avis, Hachem passa outre et décida de créer l'homme malgré tout. Il a montré aux anges que lorsque les Bné Israël recevraient la Torah, ils seraient capables de corriger toutes leurs fautes et de s'élever jusqu'aux plus hauts sommets, plus hauts même que ceux des anges.

-> Lorsque le moment est venu pour Hachem de donner la Torah aux Bné Israël, les anges se sont à nouveau plaints, comme l'indique le midrach (Pirké déRabbi Eliézer - chap.45) :
Les anges dirent à Moché : "Moché, la Torah n'a été donnée que pour nous!".
Moché leur répondit : "Il est écrit dans la Torah : "Honore ton père et ta mère". Avez-vous un père ou une mère?
Il est dit dans la Torah : "Si une personne meurt dans une tente ... Avez-vous la mort parmi vous?"
Les anges acceptèrent ses arguments et ne répondirent pas."

-> Moché raconta ensuite aux Bné Israel la difficile bataille qu'il avait dû mener avec les anges pour leur procurer la Torah :
Moché dit aux Bné Israël : " Peut-être ne savez-vous pas combien j'ai enduré pour la Torah, et combien j'ai fait des efforts pour l'obtenir ", comme il est écrit : " Il fut là avec Hachem pendant 40 jours et 40 nuits." (Ki Tissa 34,28)
"Je suis entré parmi les anges, les 'hayot et les anges de feu, dont chacun pouvait brûler le monde entier avec tous ses habitants. J'ai donné mon âme et mon sang pour cela".
[Sifri - Haazinou 306]

<--->

+ Analyse des arguments des anges :

-> La Torah est plus élevée et plus sainte que tout ce qui existe dans la création. Elle ne fait qu'un avec Hachem, comme nous l'enseigne le Zohar. Par conséquent, l'octroi de la Torah à un homme mortel est une merveille qui dépasse notre compréhension.
hension. Même les anges ont été déconcertés par la décision d'Hachem d'accorder la Torah à Bei Yisrael.

-> La guémara (Shabbath 88b) relate le débat entre Moché et les anges :
"Lorsque Moché est monté au ciel, les anges ont demandé à Hachem : "Maître de l'univers, qu'est-ce que cet homme né d'une femme vient faire parmi nous?"
"Il est venu pour recevoir la Torah ", leur répondit Hachem.
"Le précieux trésor qui était caché chez Toi depuis 974 générations avant la création du monde, Tu as l'intention de le donner à la chair et au sang? 'Qu'est-ce que l'homme (énoch) pour que Tu te souviennes de lui? ... Que Ta gloire soit sur les Cieux' (Téhilim 8,10)" dirent les anges.
Hachem dit alors à Moché de leur répondre.
"Maître de l'univers, je crains qu'ils ne me détruisent par leur souffle ardent", dit Moché.
"Saisis Mon Trône de Gloire et réponds-leur", lui dit Hachem ...

"Maître de l'univers, qu'est-il écrit dans la Torah que Tu as l'intention de me donner? Je suis Hachem, ton D., qui t'ai fait sortir du pays d'Egypte.
Il se tourne alors vers les anges et leur demande : "Êtes-vous descendus en Égypte? Avez-vous été esclaves de Pharaon? Pourquoi recevrez-vous la Torah?"
Que dit encore la Torah? Tu n'auras pas de dieux étrangers". Vivez-vous parmi les nations idolâtres (au point d'avoir besoin de la Torah pour vous empêcher d'être attirés par leur idolâtrie)?"
Que dit encore la Torah ? Vous souvenez-vous du jour du Shabbath pour le sanctifier ? Avez-vous un travail pour lequel vous devez vous reposer ?"
Que dit encore la Torah ? Ne prenez pas le nom d'Hachem en vain. Avez-vous des transactions commerciales (qui vous obligent à jurer de l'honnêteté de vos affirmations) ?"
Que dit encore la Torah ? Honore ton père et ta mère. Avez-vous des pères ou des mères ?
Que dit encore la Torah ? Ne tuez pas. Ne commettez pas d'adultère. Ne volez pas. Y a-t-il de la jalousie parmi vous ? Y a-t-il un yetzer hara parmi vous?"
Les anges reconnaissent alors à Hachem la justesse de ses affirmations.

=> Plusieurs points de cette guémara doivent être clarifiés.
Tout d'abord, pourquoi les anges ont-ils qualifié Moché d' "homme né d'une femme"?
Qu'est-ce que cela a à voir avec leur plainte? Et pourquoi ont-ils demandé ce qu'il faisait "parmi eux" ? Qu'est-ce que cela signifie d'ajouter?

Deuxièmement, pourquoi ont-ils demandé pourquoi il était venu? Ne savaient-ils pas qu'il était venu pour recevoir la Torah?

Troisièmement, pourquoi Hachem a-t-il dit à Moché de leur répondre ? Pourquoi Hachem ne leur a-t-il pas simplement répondu lui-même ?

Quatrièmement, Moché a répondu aux anges en passant en revue les dix commandements un par un et en montrant aux anges en quoi ces commandements ne s'appliquaient pas à eux. Cette question a déjà été soulevée dans le premier commandement. Pourquoi fallait-il qu'il insiste sur ce point en continuant à apporter preuve après preuve de tous les autres commandements ?

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Dorech Tov - 1er discours matan Torah) nous donne les réponses suivantes.

-> Nous pouvons répondre à toutes ces questions en partant du principe que les anges n'avaient aucune objection à donner le sens simple de la Torah à l'humanité. Les récits de la Torah traitent de l'homme et sont donc tout à fait appropriés pour être donnés à l'homme.
Les anges se sont plutôt opposés à l'idée de donner à l'humanité la signification kabbalistique plus profonde de la Torah.
Toutes les histoires de la Torah, avec tous leurs détails, ont une signification profonde et merveilleuse, que les anges n'ont vue que pour eux-mêmes.
Puisque les anges sont libérés du yétser ara, ils ont pu préserver les secrets de la Kabbale avec la sainteté nécessaire. L'humanité, en revanche, est sujette à la faute, qui souille le corps et l'âme, ce qui rend l'homme inapte à recevoir une telle sagesse surnaturelle.

Le Zohar (III, 152a) explique que, de même que la véritable essence de l'homme est l'âme, alors que son corps n'est qu'un vêtement qui permet à l'âme de fonctionner dans ce monde, il en va de même pour la Torah.
Les secrets de la Kabbale sont l'essence de la Torah, tandis que le sens simple est comme un vêtement qui permet à la Torah d'être appliquée dans ce monde physique/matériel.

Lorsque Moché monta au ciel pour recevoir la Torah, il laissa derrière lui son corps physique et monta avec son âme seule. Les anges comprirent ainsi qu'il n'était pas venu pour l'aspect physique de la Torah, à savoir sa simple signification. Il était plutôt venu pour l'aspect spirituel de la Torah, les secrets intérieurs de la Kabbale.
S'il n'avait voulu que le sens simple de la Torah, il aurait pu rester sur terre, dans son corps physique, et recevoir la Torah de là.

Les anges demandèrent donc : "Qu'est-ce que cet homme né d'une femme vient faire parmi nous?".
Ils l'appelèrent "né d'une femme", en référence à son corps physique, qui naît dans ce monde physique. Ils demandèrent pourquoi il était venu "parmi nous", c'est-à-dire pour recevoir les secrets de la Torah sur le plan spirituel des anges.
Hachem leur répondit qu'en effet, Moché était venu pour recevoir la Torah entière, y compris ses secrets spirituels.

-> Les anges se sont ensuite plaints : "Le précieux trésor qui était caché chez Toi depuis 974 générations avant la création du monde, Tu veux maintenant le donner à des êtres de chair et de sang?"
Ils se référaient spécifiquement aux secrets précieux et cachés de la Torah, qui semblent inappropriés pour l'homme mortel, fait de chair et de sang, et enclin à la faute. Comment l'homme pouvait-il préserver la sainteté de ces secrets avec la pureté qu'ils requièrent?
"Qu'est-ce que l'homme (énoch) pour que Tu te souviennes de lui? Que Ta gloire soit sur les Cieux!" = que les glorieux secrets de la Torah restent au Ciel, et que l'humanité se contente de la simple interprétation de la Torah, qui est elle-même très précieuse.

-> Hachem dit alors à Moché de leur répondre. Il voulait que les anges constatent par eux-mêmes la grande sainteté de Moché, afin qu'ils comprennent qu'il existe bel et bien des êtres humains si élevés qu'ils méritent les secrets de la Torah, et qu'ils sont capables de les préserver dans leur pureté.
De plus, Hachem voulait que Moché leur montre que même selon le simple sens de la Torah, ils devaient avouer que la Torah était vraiment destinée aux Bné Israël, et qu'elle n'était pas destinée à rester au Ciel.

Hachem n'a pas voulu leur répondre lui-même, car les anges ont rappelé devant lui le débat initial qu'ils avaient eu avec lui lorsqu'Hachem avait proposé de créer l'homme. Certains anges s'étaient opposés à la création de l'homme, car ils prévoyaient que l'homme pécherait (midrach Béréchit rabba 8,6).
Or, lorsque Moché vint recevoir la Torah, ils rappelèrent cela par le verset : "Qu'est-ce que l'homme (énoch) pour que Tu t'en souviennes?" = il s'agit de la génération d'Enoch, qui a commencé à s'égarer dans l'idolâtrie.
Puis vinrent les générations du déluge et de la tour de Bavel.
Par ces exemples, les anges ont montré que leurs arguments contre la création de l'homme étaient fondés. Ils ont présenté cela comme une preuve qu'Hachem devrait maintenant tenir compte de leurs plaintes et ne pas donner les secrets de la Torah à la race humaine qui n'en est pas digne.

Plutôt que de leur répondre par Ses propres contre-arguments, Hachem choisit de leur faire voir par eux-mêmes les grands niveaux spirituels que l'homme pouvait atteindre. Il fit monter Moshé, le summum de la perfection humaine, au ciel pour qu'il discute lui-même avec les anges.
En demandant à Moshé de leur répondre, il leur a montré le saint enthousiasme que l'humanité peut atteindre lorsqu'elle est exposée aux secrets de la Torah. Ainsi, les anges comprendraient que ces secrets doivent être donnés à l'humanité.

<--->

+ La source des âmes juives :

-> Moché s'est rendu compte que les Bné Israël étaient dignes de recevoir la Torah et qu'ils étaient nombreux parmi nous à pouvoir préserver ses secrets dans la sainteté et la pureté.
D'un autre côté, il a également reconnu les plaintes des anges, à savoir que leur sainteté est incomparablement plus élevée que celle de l'humanité. C'est pourquoi il dit à Hachem : "Maître de l'univers, je crains qu'ils ne me détruisent par leur souffle ardent". En d'autres termes, ils sont si saints que même le souffle qu'ils exhalent est comme un feu sacré. Comment l'humanité pourrait-elle espérer se comparer à eux?

Hachem a répondu : "Saisis Mon Trône de Gloire et réponds-leur". Ne regardez pas les niveaux de sainteté par lesquels les anges surpassent l'humanité. Regardez plutôt la source des Bné Israel, qui est bien plus élevée que celle des anges. Les âmes des Bné Israël ont été enlevées de sous le Trône de Gloire. Si nous n'étions pas dignes de connaître les secrets de la Torah, pourquoi nous a-t-on donné des âmes aussi saintes?
Nos âmes sont une portion d'Hachem lui-même. Cette affinité nous permet de contempler le char Divin et de reconnaître la sainteté d'Hachem à travers les secrets de la Torah.

Lorsque Hachem révéla cette réponse à Moché, celui-ci fut renforcé pour argumenter contre les anges.
Les anges ont été forcés d'accepter ses affirmations, ayant vu la véritable source de la grandeur du peuple juif.

[ il arrive que l'ange du mal (le mauvais penchant) vienne nous tenter : Qui es-tu pour autant prier, pour autant t'investir dans les mitsvot et autant étudier, vas-y cool cool, profites de la vie, prends ton temps, ...
Nous devons lui répondre en nous renforçant sur l'origine incroyable d'une âme juive, plus élevée que celles des non-juifs, et même que les anges.
Une grande âme implique une grande fierté, mais aussi une grande responsabilité. ]

<--->

+ Les 10 Commandements pour les Bné Israel :

Moché ne s'est pas contenté d'une preuve à partir du premier des 10 Commandements. Il les a plutôt passés en revue un par un, montrant qu'ils ne s'adressent qu'aux Bné Israel, et non aux anges.
En apportant des preuves de l'ensemble des 10 Commandements, Moché a fait allusion aux 10 Paroles correspondantes par lesquelles le monde a été créé, ainsi qu'aux 10 séfirot, qui sont la base de la Kabbale. Puisque les 10 Commandements s'adressent aux Bné Israël, il est évident que les 10 séfirot sont destinées à être comprises par nous aussi.

Les Bné Israel sont les véritables et dignes destinataires de toute la Torah.
Nos corps sont formés de chair mortelle et ont besoin des simples instructions de la Torah pour nous protéger du yétser ara. Dans ces corps se trouvent des âmes saintes et transcendantes, qui requièrent et méritent les secrets de la Torah. Les anges acceptèrent ces arguments et confièrent à Moché les secrets célestes de la Torah.

[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Dorech Tov - 1er discours matan Torah]