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Pessa’h, Matsa et Maror :

+ Pessa'h, Matsa et Maror :

+ [Le roi Salomon dit :] "Il y a 3 choses qui me sont dissimulées" (Michlé 30,18)
Il s'agit du : Korban Pessa'h, matsa et maror.
[midrach Vayikra rabba 30,15]

Le 'Hatam Sofer explique que bien que l'on puisse connaître les raisons explicites de ces mitsvot, leurs secrets mystiques nous sont "dissimulés".
Même s'il existe une quantité phénoménale d'allusions sur ces 3 choses, en réalité cela restera toujours que des raisons les plus basiques/simples, sans pouvoir pénétrer dans les secrets du sujet.

1°/ Pessa'h :

Rabbi Yits'hak Berkovits a commenté en disant :
"Pessa’h est un nom étrange pour cette fête, D. passant au-dessus des maisons des juifs alors qu’Il tua les 1ers nés Égyptiens.

Essentiellement, les juifs n’étaient en aucun point différents des Egyptiens ! (dans ce qui étaient central à leur être)
Le Midrach dit que les deux nations servaient les idoles.
De plus, la Haggada enseigne que les juifs étaient dépourvus de mitsvot.
(D. a sorti les juifs précipitement car ils étaient sur le point de tomber dans le 50e degré d'impureté, le niveau le plus bas, et ce de façon irréversible)
=> Par quel mérite les juifs furent-ils donc libérés ?

Uniquement par un formidable cadeau de D. qui nous permit de devenir Sa nation.
Toute la formation du peuple juif fut miraculeuse. Autrement, nous n’existerions pas."

=> La formation, l'origine de la nation juive est un cadeau de D. (miraculeux), ainsi à chaque instant, il ne faut jamais désespérer (D. est toujours là à nos côtés!) et au contraire, il faut avoir de grandes espérances pour sa vie (notre papa, c'est D., ainsi tout peut être possible!)

Même au fin fond des ténèbres de l'exil, de nos souffrances, notre délivrance peut venir précipitamment à tout moment, faisant alors de nous de nobles personnes libres aux yeux de tous ...

Ainsi, profitons de cette période de Pessa'h pour bien prendre conscience que D. dans sa bonté nous entoure de miracles en permanence, que la fin de l'exil est plus imminente que jamais, qu'on est les fils chouchou de D., et qu'ainsi on se doit d'agir en toute noblesse.
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Différents de tous les autres peuples, nous devons en profiter pour prendre de nouvelles forces afin d'éviter de nous laisser happer, séduire, endormir par la société environnante, car par nature l'homme est esclave à quelque chose (l'argent, le regard des autres, les désirs animaux, ...), et seul l'homme esclave sincèrement à la volonté de D. est véritablement libre ...

 

2°/ Matsa :
Nous mangeons de la matsa en souvenir de la hâte avec laquelle nous avons quitté l’Égypte.

Le Rabbi Yits'hak Berkovits de dire à ce sujet :
"La matsa est d’une nature double.
Elle est appelée "le pain du pauvre" car les juifs la mangeaient lorsqu’ils étaient esclaves en Egypte.
C’est aussi le pain qu’ils mangèrent au sortir de l’Egypte en tant que peuple libre.

Nous nous serions attendus à ce qu’après cette délivrance, les juifs puissent se détendre, permettre à la pâte de lever et jouir d’un peu de pain ; quelle est la raison d’un tel empressement ?

Cependant, l’objectif du peuple juif est toujours "matsa", se concentrer sur nos buts spirituels, essentiels dans ce monde, et les poursuivre.
Le but de ce monde est de travailler dur pour parvenir à des objectifs spirituels, et non de poursuivre le luxe et le confort."

=> La matsa nous apprend qu'il faut avoir beaucoup d'empressement à réaliser les misvot (afin d'éviter à l'égo, à l'arrogance de fermenter), qu'il ne faut pas se reposer sur ses lauriers et ne pas rechercher la matérialité comme une fin en soi.

 

3°/ Le Maror :
Il nous rappelle l’amertume de l'esclave égyptien.

-> Le Sfat Emet (Likouté Pessa'h) nous dit :
"On pourrait proposer comme raison de la consommation du maror : afin de montrer notre conviction que même l’exil et les périodes de souffrances étaient pour le bien et de louer D. pour cela, car c’est grâce à l’exil que nous sommes entrés dans l’alliance de D. ..."

-> Le Rabbi Yits'hak Berkovits de nous enseigner :
"La beauté du maror est de sentir la souffrance et de sentir la joie.
Les épreuves nous ont formées.

Rabbi Chimchon Raphaël Hirsch explique, concernant la prière de Aleinou, que nous n’avons pas été formés comme les autres nations (chélo assanou kégoyé a'aratsot), basées sur des frontières géographiques communes, pour coexister avec des objectifs communs.
Contrairement à eux, nous sommes devenus une nation dans un pays étranger, torturés, sans aucun droit et sans aucun avenir à l’horizon.
Et ensuite D. nous dit : "Par ton sang tu vivras."

Il n’y avait absolument rien de naturel au sujet de la naissance du peuple juif.
Cela signifie que nous n’avons pas de place en ce monde si ce n’est en tant que peuple observant la Torah.
...
Le juif n’a pas sa place dans un monde purement matériel.
Nous n’existons que grâce aux miracles.
Nous ne sommes pas faits pour exister naturellement.

C’est de ce sentiment que le juif doit être animé le soir du Séder. Il ne suffit pas d’en parler, nous devons l’intégrer."

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+ Le peuple juif est une nation sainte (soyons-en dignes!), différente des autres :
"Notre peuple n’en est qu’un uniquement grâce à la Torah."
[Rav Saadia Gaon – Emounot véDéot 3,7]

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-> Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) enseigne :
Celui qui n'a pas dit ces 3 choses le soir du Séder, ne s'est pas acquitté de son obligation, et il se trouve encore en Egypte dans le 49e niveau d'impureté :
- Pessa'h = se dévouer. Etre prêt à détruire toutes les idoles, les fausses croyances des nations et de l'entourage.
- Matsa = la vivacité. Ne pas laisser la matsa, la mitsva, fermenter, ne pas "laisser passer" la moindre mitsva.
- Maror (les herbes amères) = c'est dur, mais cela en vaut la peine, car c'est seulement grâce à ça que les Bné Israël furent aptes à se tenir au mont Sinaï et à recevoir la Torah.

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-> "La jalousie, les désirs matériels et la recherche des honneurs excluent l'homme du monde" (Pirké Avot 4,21)

- Pessa'h = correspond au trait de jalousie, puisque le korban Pessa'h montre que tout arrive par le biais de la providence Divine.
En internalisant que tout vient forcément d'un ordre/décret d'Hachem, on n'en viendra pas à être jaloux envers autrui.
Cette leçon était tirée du korban Pessa'h, puisque les juifs qui partageaient leur korban Pessa'h étaient alors protégés de la plaie mortelle des premiers-nés, et ce par la providence Divine.
De plus, il est écrit : "La jalousie est la carie des os" (Michlé 14,30), et au sujet du korban Pessa'h on a pas le droit de casser le moindre os.

- Matsa = fait référence à la personne simple fuyant les honneurs ; une galette qui n'a pas pas levé. [le levain symbolisant l'orgueil]

- Maror = fait référence aux désirs interdits.
Les désirs sont d'abord doux mais se termine par un goût amer, tandis que celui qui surmonte ses désirs [matériels] commence par de l'amertume (il faut lutter, faire des concessions, ...), mais après on ressent la douceur venant de notre victoire sur nos bas désirs. [l'âme s'en délecte]
L'amer maror que nous mangeons représente la bataille initiale que nous devons mener pour vaincre nos désirs [matériels].
[d'après le rav Eliyahou Gutmacher]

L’impact des questions-réponses …

+ Séder de Pessa'h : L'impact des questions-réponses ...

-> Le Rambam (Hilkhot 'Hamets ouMatsa 7,3) de statuer :
" Si un homme n’a pas d’enfants, sa femme doit lui poser des questions.
S’il n’a pas de femme, [lui et son collègue] doivent se demander l’un à l’autre : "En quoi cette nuit est-elle différente ? " Cela les concerne même s’ils sont tous sages.
Une personne qui est seule devra se demander : "En quoi cette nuit est-elle différente ?" "

=> La présentation sous forme de questions-réponses est fondamentale à la transmission du message de la Haggadah.
Si nous n’avons pas de questions, il nous sera alors difficile d’apprécier les réponses.

-> Le Rabbi Shraga Simmons dit à ce sujet :
"Le Séder est centré sur le fait de poser des questions.
Le plus petit enfant pose les 4 questions ; nous nous lavons les mains avant de manger le karpass car c’est un acte inhabituel qui provoque des questions ; les 4 fils sont identifiés par le type de questions qu’ils posent.
Pourquoi les questions sont-elles tellement importantes ?

Le Maharal de Prague explique que les gens sont généralement satisfaits de leur façon de percevoir de la vie. Ainsi ils sont complaisants quant à l’assimilation de nouvelles idées et au fait de se transformer à travers ces dernières.

Une question constitue l’aveu d’un certain manque. Cela crée un vide interne qui demande maintenant à être comblé.
A la table du Séder, nous posons des questions afin de nous ouvrir à la profondeur de l’expérience de la sortie d’Egypte."

=> Se poser des questions, c'est créer un vide permettant à la connaissance de pénétrer ...

-> Le Rabbi Beryl Gershenfeld d'expliquer :
"Pourquoi posons-nous des questions ?
Car nous avons besoin de réponses.

Pourquoi avons-nous besoin de réponses ?
Car nous reconnaissons que nous sommes inachevés.

Ainsi le Séder marque le début du processus de recherche de complétude dans nos vies.
...
La joie de la découverte du "soi" ainsi que du sens de nos vies est le bonheur le plus profond de la fête de Pessa’h. "

Pessa’h : Convier des invités …

+ Pessa'h : Convier des invités ...

La première chose que l’on fait le soir du Séder est de convier des invités.
En efet, la Haggada commence par : "Quiconque a faim, vienne et mange ; quiconque est dans le besoin, vienne et se joigne à nous pour célébrer Pessa’h."

Bien qu’à l’époque moderne dans laquelle nous vivons, la probabilité qu’un pauvre rentre réellement chez nous est très faible, l’idée de convier des invités est habituellement maintenue au travers de grands Sédarim, qui comprennent souvent la famille étendue aussi bien que des gens qui n’en font pas partie.

Le Rabbi Reuven Leuchter de dire à ce sujet :
"Bien que tout au long de l’année, la nation d’Israël se trouve divisée en différents groupes et factions, le soir du Séder, nuit à laquelle nous sommes nés en tant que nation, le peuple est uni.

Cette unité, qui incarne l’état originel de la nation d’Israël nouvellement née, se manifeste dans la coutume de convier des invités.
Pendant l’année, nous pouvons nous montrer assez exigeants quant au choix des convives.
Le soir du Séder, cependant, nos portes sont ouvertes à tout un chacun.
Finalement, tous les membres du peuple juif sont des frères, et un frère est toujours convié."

=> La Séder est une déclaration d'unité nationale.

De plus, nous fêtons le soir du Séder avec des marques de noblesse : la porcelaine la plus fine est utilisée (1), nous consommons nourriture et boisson accoudés sur des coussins, et les participants se font servir les uns par les autres.

Libéré de l’esclavage pour devenir la nation chérie de D., chaque juif devient, le soir du Séder, membre de la "famille royale".

=> Au menu du Séder : unité nationale et conscience de notre noblesse ...

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(1) : Il est écrit dans le Choul'han Arou'h (472,2) à propos du Séder : "Une personne doit orner sa table des ustensiles les plus fins, selon ses moyens. Il doit préparer sa place afin de pouvoir s’asseoir accoudé, en signe de liberté."

L’étude de la Torah : Shabbath & la semaine …

+ L'étude de la Torah : Shabbath & la semaine ...

"Si quelqu’un étudie tout le Shabbath [pendant son temps "libre" alors qu’il n’est pas occupé par les autres mitsvot du jour], mais que durant la semaine, il ne réserve qu’un temps minimal à l’étude quotidienne, cette attitude est considérée par D. comme s’il étudiait la semaine entière.

D. scrute les cœurs des hommes.
Cette personne démontre [à travers ses actes accomplis le Shabbath] que, si elle avait le temps au cours de la semaine, elle le consacrerait à l’étude …

D. applique la règle selon laquelle : "les bonnes intentions de quelqu’un lui sont comptées comme une partie de ses actes" (ma’hachava tova mitstaréfet lémaassé) [et regarde cela comme s’il étudiait toute la semaine]. "

[le Noam Mitsvot – vol.I]

L’enseignement principal des miracles de la sortie d’Egypte …

+ L'enseignement principal des miracles de la sortie d'Egypte ...

-> Le Rav Yerou'ham Leibovitz (Daat Torah - Chemot) de dire :
"La vérité est que le principal objectif de toute la sortie d'Egypte est la croyance dans le concept de miracle.
L'idée principale est de savoir et reconnaître que le cœur de l'existence est une essence spirituelle.

On doit savoir que l'existence n'est pas seulement ce que nous voyons avec nos yeux physiques ou sentons avec nos sens physiques.
Le caractère physique de la Création est seulement un habillage de la véritable existence.

Quelle est la véritable essence de l'existence [que l'expérience égyptienne démontra]?

C'est la spiritualité qui est la source de toute Création."

-> Le rav Akiva Tatz d'écrire :
"Le Sfat Emet demande pourquoi nous qualifions le déroulement du Séder de "séder", alors que le mot “séder” signifie : "ordre", c'est-à-dire à une série d’événements prévisibles et réguliers.

En effet, il est étrange que l'on célèbre la plus puissante série de miracles, le plus grand écart avec l'ordre naturel par le nom séder : "ordre"!

La réponse du Sfat Emet est inoubliable.
Pour le peuple juif, notre ordre naturel est ce qui est miraculeux!
Nous avons un séder de miracles.

Nous avons été forgés dans des circonstances incroyables, conçus dans une flambée de miracles, nés en dehors du temps.
Nous ne pouvons jamais descendre dans le naturel : pour nous, agir ainsi serait dégradant à l'extrême, transformant la matsa en 'hamets, extrêmement fatal."

On peut également citer les paroles de David Ben Gourion (en octobre 1956) : "En Israël, pour être réaliste tu dois croire aux miracles"

=> Profitons de ce Pessa'h pour enraciner le plus fortement en nous que derrière toute chose, il y a D., il y a du spirituel ...

Ainsi, rien n'est au hasard (tout est miracle divin => merci D.!), tout est pour le bien (même si pour le moment c'est dur comme l'esclavage égyptien), et tout devient possible, b"h, pour autant qu'on donne le meilleur de soi-même ... (à l'image de la mer Rouge où il fallait faire l'effort de faire entièrement confiance en la volonté de D., en avançant jusqu'à pratiquement être sous l'eau avant que D. n'ouvre la mer ...)

-> "Tout est contenu dans le fait de respecter le Shabbath …
Le saint Shabbath nous sauve de toutes les mauvaises influences. "

[Rav Chakh - Yated Nééman]

-> "Lorsqu’une personne goûte à la vraie sainteté du Shabbath, celle-ci la conduit à la modestie, la crainte de la faute, la piété, et l’esprit divin. "

[Réchit ‘Hokhma – Chaar Kédoucha 7,106]

+ "Il est peu probable qu'une nation place au 1er plan de ses souvenirs une expérience de détresse et d'esclavage dans un pays étranger, à moins que ce ne fut une partie véridique et vitale de sa vie en tant que peuple."

[rav Lawrence Keleman - rapportant des propos d'un historien]

"La Torah étudiée pendant Shabbath est 1 000 fois plus bénéfique que la même Torah étudiée pendant la semaine. "

[le Ben Ich ‘Haï – paracha Chémot]

Le repenti doit toujours demander à Hachem de l'aider dans sa démarche, comme il est dit : "Fais-moi revenir et je reviendrai, car Tu es Hachem, mon D." (Yirmiyahou 31,17).
[Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva 6,3]

+ "Une transgression éteint le mérite acquis par l'accomplissement d'une mitsva" (guémara Sota 21a).
Mais après le repentir (téchouva), les fautes sont pardonnées et la lumière qui méane de la mitsva brille de nouveau.
[Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva 6,2]