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Lag baOmer

+ Lag baOmer :

-> Même les personnes qui ne vont pas à Méron doivent se réjouir à Lag baOmer.
Le 'Hida (Moré béEtsba 223) écrit : "Soyez heureux en l'honneur de rabbi Chimon bar Yo'haï, car Lag baOmer est sa hilloula, et l'on sait qu'il souhaitait que les gens se réjouissent en ce jour".

-> Le Michnat 'Hassidim écrit : "C'est une mitsva d'être heureux en ce jour, la joie de Rabbi Chimon bar Yo'haï".

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-> Le Zohar raconte que lors de la lévaya (levée du corps) de rabbi Shimon bar Yo'haï, il y eut une dispute concernant l'endroit où l'enterrer. Alors qu'ils passaient devant Tsipori, les habitants de Tsipori exigèrent que rabbi Shimon y soit enterré. Ils prirent même des bâtons et frappèrent les habitants de Méron qui voulaient emmener rabbi Shimon à Méron.
C'est alors qu'un miracle se produisit. Le lit/cercueil de eabbi Chimon bar Yo'haï s'éleva dans les airs et vola jusqu'à son lieu de sépulture à Méron. C'est alors que le voix Divine (bat kol) annonça : "Rassemblez-vous et célébrez la hilloula/la fête de rabbi Chimon bar Yo'haï".

-> Rabbi Asher Zelig Margolis dit que cette bat kol émane et est entendu chaque année. La preuve en est le grand nombre de personnes qui souhaitent célébrer ce jour très saint et spécial. [et ce quelque soit la tendance religieuse! ]
Manifestement, au plus profond de leur âme, ils entendent l'appel de la bat kol et se rassemblent pour le célébrer.

-> Le Zohar (Idra Zouta 291b) raconte que le dernier jour de la vie de rabbi Shimon, il révéla à ses élèves les grands et saints secrets de la kabbale. Tant qu'il enseignait, le soleil ne se couchait pas.
Les Bné Yissa'har (Lag baOmer 6) écrit que cela explique la coutume d'allumer des bougies et des feux de joie le jour de Lag baOmer. C'est en commémoration du soleil qui a continué à briller le dernier jour de la vie de Reb Shimon.

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-> Le Maharil (החדשות ק "ד) ) écrit : "Les repas à la suite d'une brit mila, d'un pidyon haben, d'un sioyum massekhta [sont tous des séoudat mitsva] ... Lag baOmer est également considérée comme une séoudat mitsva".

-> Le Taamé haMinhaguim explique : rabbi Shimon bar Yo'haï était unique dans sa manière d'annuler les décrets sévères.
La plupart des tsadikim jeûnent pour annuler les décrets sévères, mais le Zohar nous dit que rabbi Shimon bar Yo'haï annulait les décrets sévères par la joie.
C'est pourquoi, le jour de la hiloula de rabbi Shimon, nous mangeons et nous faisons la fête. C'est ainsi que nous annulons les décrets sévères en ce jour.

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Pour ceux qui ne peuvent se rendre à Méron à Lag baOmer :

-> Il faut se rappeler les paroles de nos Sages (Kidouchin 40a) : "Si une personne voulait faire une mitsva, mais que les circonstances l'en ont empêché, le verset lui accorde le crédit comme si elle avait accompli la mitsva".
Ainsi, on doit être heureux le jour de Lag baOmer, où qu'il se trouve.

-> Il est également recommandé d'étudier les enseignements de rabbi Chimon bar Yo'haï.
Le Méor Enayim (Shabbath) nous dit qu'étudier les enseignements d'un tsadik est semblable à se trouver sur sa tombe.

-> Le rebbe Karliner disait : "Tout comme Hachem est là pour tout le monde, Rachbi est là pour tout le monde, même pour les gens les plus bas [spirituellement parlant]".

Tout comme Hachem est partout et que Sa gloire remplit le monde entier et peut être ressentie par tous les gens où qu'ils se trouvent, la puissance de Rachbi peut être ressentie en tout lieu.
Même si l'on ne mérite pas de se rendre dans la ville sainte de Méron, on peut mériter d'être relié à rabbi Chimon (Rachbi).
Comme on le dit au nom des tsadikim : "Où qu'un juif se trouve, s'il se connecte à Rachbi, il peut y trouver Rachbi."
Par conséquent, même si nous ne pouvons pas nous rendre chez rabbi Shimon, rabbi Shimon viendra quand même à nous.
[rav Méïr Rosenbaum]

-> Le jour de Lag baOmer est si saint que le rabbi de Kalish s'immergeait au mikvé en ce jour, et il disait : " Je prends sur moi la sainteté du jour".

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-> Le Beit Yossef dit que nous célébrons Lag baOmer, parce que les élèves de rabbi Akiva ont cessé de mourir en ce jour.

Certains commentateurs ne sont pas d'accord. Ils disent que le fait que les élèves ont arrêté de mourir n'est pas une raison de célébrer, car la raison pour laquelle ils cessent de mourir, c'est parce qu'il n'y en a il n'y en avait plus! Tous les 24 000 étudiants étaient morts.
La raison de notre réjouissance est la célébration de la continuité de la Torah.

Car lorsque rabbi Akiva a vu qu'il ne lui restait n'avait plus d'élèves, il s'est se rendit dans le sud et enseigna la Torah à cinq élèves : Rabbi Méïr, Rabbi Yéhouda, Rabbi Yossi, Rabbi Shimon, et Rabbi El'azer ben Shamoa.
Leurs enseignements ont été consignés tout au long des les Michnayot et la Guémara, et c'est ainsi que la Torah s'est perpétuée jusqu'à aujourd'hui.
Le jour de Lag baOmer nous célébrons la continuité de la de la Torah, et cela s'est produit parce que Rabbi Akiva n'a pas perdu l'espoir.
Même après avoir perdu tous ses élèves (24 000!), il est allé de l'avant et a fait ce qu'il a pouvait, et c'est ainsi que la Torah se perpétue jusqu'à aujourd'hui.

Rabbi Shimon bar Yo'haï n'a pas perdu espoir non plus, et c'est ce qui l'a amené à ce qui l'a amené aux plus niveaux les plus élevés.

[ainsi, à Lag baOmer on festoie sur l'importance de toujours garder espoir et faire de son mieux dans la spiritualité (un pas avec l'autre), car on n'imagine pas l'énormité de ce qu'on pourra finalement faire. ]

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-> Nous sommes joyeux à Lag baOmer, parce que ce jour-là, Hachem juge tout le monde favorablement. Hachem voit nos bonnes actions, se concentre sur nos bons désirs et ignore nos fautes.
[rav Elimélé'h Biderman]

-> La Guemara (Soucca 45) affirme :
Rabbi Chimon bar Yohaï affirme : "Je peux libérer tout le monde du jugement [faisant qu'ils ne soient pas punis pour leurs fautes] depuis le jour de ma création jusqu'à aujourd'hui.. Si j'ajoute les mérites de mon fils, Eliézer, je peux racheter les gens du jugement depuis le début de la création jusqu'à aujourd'hui.
Et si nous ajoutons les mérites de Yotam ben Ouziyahou, nous pouvons racheter le monde entier du jugement, depuis le jour de la création du monde jusqu'à la fin des temps".

[Rachi écrit que Yotam ben Ouziyahou "était un tsadik, plus humble que les autres rois, et excellait dans le kiboud av. A son sujet, il est dit (Mala'hi 1) : 'un fils honore son père' (בן יכבד אב). Parce que tous les jours où son père avait des tsaraat et que Yotam jugeait la nation ... il n'a pas mis la couronne sur sa tête. Il attribuait tous les jugements qu'il gouvernait à son père. jugements qu'il gouvernait à son père".]

=> Comment Rabbi Chimon bar Yo'haï nous rachète-t-il du du jugement?

-> Rachi écrit : [Rabbi Shimon dit] : "Je prends leurs leurs fautes. Ainsi ils sont libérés du jugement. jugement."

-> Dans les marges de la guémara, il y a des notes de rabbi Akiva Eiger appelées Gil'yon haShass.
Sur la guémara (Soucca 45b) où rabbi Chimon a proclamé qu'il peut racheter le monde entier du jugement et de la punition, rabbi Akiva Eiger a écrit les mots suivants : עיין אבות דר' נתן פט "ז.

Les Avot déRabbi Nathan raconte que rabbi Shimon dit : "La nation juive nation juive ne va pas au Guéhinam".
Et la raison est qu'ils ne sont pas coupables de leurs fautes parce qu'Hachem leur a donné un yétser ara, alors que peut-on attendre d'eux?

Après avoir donné un machal, rabbib Chimon bar Yo'haï conclut :
"C'est la défense que la nation juive présentera à Hahem le jour du jugement. Ils diront : "Maître du monde, tu sais que le yétser ara nous pousse à fauter". Comme il est dit : "Hachem connaît notre yétser ara" (ki ou yada yitsrénou - 103,14).
Alors, ne nous tiens pas responsables de nos mauvaises actions. [Car] nous avons fait de notre mieux."

-> Le 'Hidouché haRim dit que chaque année, à Lag baOmer, rabbi Chimon bar Yo'haï répète sa célèbre déclaration : "Je peux exempter le monde entier du jugement et de la punition!".
A Lag baOmer, en particulier, Hachem voit notre bien, ignore notre mal, nous aime immensément, et c'est l'origine de notre grande joie en ce jour.

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-> Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarat Dvach vol.2, 11) écrit :
"Il convient à chaque personne craignant D. (yéré chamayim) de faire téchouva le jour de Lag baOmer parce que le mérite de rabbi Chimon l'aidera à se purifier. Il ne doit pas passer ce jour à faire des bêtises, car ce sera une douleur pour le tsadik".

-> Rabbi Tsadok haCohen (Tsikdat haTsadik 127) écrit :
"Le Zohar ('Hayé Sarah 129) affirme que lorsqu'une personne fait téchouva, et même lorsque le plus grand racha fait téchouva, elle s'élève aux niveaux les plus élevés.
J'ai entendu dire, au nom de Rabbi Bounim de Pshischa, que tout cela est dû au mérite de Rabbi Chimon bar Yo'haï. Il a accompli par son labeur en avodat Hachem qu'un baal téchouva devrait atteindre de tels niveaux. niveaux si élevés".

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-> Le Sar Shalom de Belz parlait un jour de la grandeur de Lag baOmer, et son fils, rabbi Zoundel a dit : "Lag b'Omer est comme Yom Kippour". Son père lui répondit qu'il avait raison.

-> Le 'Hatam Sofer (Drachot vol.2 280) écrit également que Lag baOmer est comme Yom Kippour.

-> Rabbi Yehoshua de Kaminka enseigne :
La guémara (Béra'hot 58a) dit que le Temple est appelé : הוד (od - splendeur).
Nous pouvons donc déduire que הוד שבהוד (od chébé'od - splendeur de la splendeur) est le Kodech Kadochim.
Le jour de Lag baOmer correspond à : הוד שבהוד (comme nous le disons à la fin du compte du Omer de ce jour), nous arrivons au Kodéch Kadochim, semblable au Cohen gadol qui y qui y entre seulement le jour de Yom Kippour.

-> Le Beit Aharon écrit :
"Les tsadikim, par leurs bonnes actions, purifient les Bné Israël, et rabbi Shimon bar Yo'haï purifie toujours les corps des Bné Israël."
Cette purification est un autre élément de Lag baOmer, qui rappelle Yom Kippour.

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-> Le jour de Lag baOmer, il est de coutume de chanter le chant "bar Yo'haï" (le fils de Yochaï - בר יוחאי).
Reb Naftali Katz (Siddour Beit Rachel) écrit que chanter Bar Yo'haï purifie l'âme, même pour ceux qui ne saisissent pas les secrets les secrets de cette chanson.

-> Nous n'imaginons pas grandeur phénoménale de Rabbi Chimon bar Yo'haï.
Le rav Elimélé'h Biderman dit que c'est peut-être la raison pour laquelle nous chantons בר יוחאי (bar Yo'haï, dans ce chant nous le dénommons : "le fils de Yo'hai" (non "Chimon bar Yo'haï) .
Nous nous rappelons que rabbi Shimon était un être humain, qu'il avait des parents, et qu'il a pourtant atteint de tels niveaux. Par conséquent, si nous nous consacrons au service d'Hachem, nous pouvons également atteindre des niveaux très élevés.

Les gens ont tendance à considérer les tsadikim comme des personnes nées totalement différentes des autres.
Par conséquent, lorsqu'ils entendent parler de la grandeur d'un tsadik, ils haussent les épaules et disent : "Mais qui peut être comme lu ? C'était un ange. Si je naissais ange, je serais moi aussi, je serais comme lui."
C'est pourquoi il est important de se rappeler que les tsaddikim sont des êtres humains. Ils ont aussi des défis à relever, et ils sont devenus grands et saints parce qu'ils ont passé ces épreuves.
Si nous réussissons nos épreuves, nous pouvons aussi atteindre des niveaux des niveaux incroyablement élevés.

[par ailleurs, nos Sages enseignent que rabbi Chimon bar Yo'haï est né par le mérite des nombreuses larmes qu'a versé sa mère (Sarah). On apprend de là l'importance des parents de prier de tout coeur pour mériter d'avoir et d'éduquer de bons enfants. ]

Le Omer : la période entre Pessa’h et Shavouot (selon le rabbi de Berditchev)

+ Le Omer : la période entre Pessa'h et Shavouot (selon le rabbi de Berditchev) :

-> De nombreuses personnes ont l'impression que Shavouot est un Yom Tov totalement indépendant de Pessa'h. Après tout, ces fêtes célèbrent des événements distincts, ont leurs propres des mitsvot qui sont uniques, la Torah les considérant même comme des Régalim différentes. Quel lien pourrait-il y avoir entre les deux?

Cepenedant le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Emor) enseigne que si nous comprenons correctement la mitsva du Séfirat haOmer, qui consiste à compter les 7 semaines entre Pessa'h et Shavouot, nous nous rendrons compte que Pessa'h et Shavouot sont en réalité liées aux niveaux les plus profonds.

Le rabbi Berditchev explique que Shavouot est simplement une ré-acceptation de la grande lumière qui descend sur nous lors de la première nuit de Pessa'h (celle du Séder).
Pessa'h célèbre la sortie des juifs de la terre d'Égypte, une bonté totale de la part du Maître du monde que le peuple juif n'avait aucunement méritée.
Dans cette veine, nos Sages enseignent qu'au moment de la sortie d'Egypte, les anges poursuivants ont demandé à Hachem pourquoi, si le peuple juif était une nation d'adorateurs d'idoles tout comme les égyptiens, ils méritaient d'être délivrés.
Pourtant, Hachem les a fait sortir, quel que soit leur état actuel, car la lumière spéciale de Pessa'h se répand sur la nation juive, qu'elle le mérite ou non.
Cette année-là, la lumière qui se révèle chaque 15 Nissan a pris la forme de la rédemption de la nation juive d'Égypte. Chaque année suivante, lorsque la nuit du Séder arrive, les projecteurs du ciel s'allument à nouveau et cette même lumière remplit nos vies, apportant avec elle une immense bonté dans les domaines spirituel et physique.

Cependant, nos Sages enseignent que, comme nous n'avons pas travaillé pour mériter cette lumière, il n'y a pas de récipient dans lequel elle puisse s'attarder.
Cette lumière est suffisamment forte pour détruire les chaînes de notre esclavage et nous aider à "Pessa'h", c'est-à-dire à franchir des étapes dans l'ascension habituellement rigide et ordonnée vers la proximité de D., mais elle ne peut pas rester et nous aider à achever le processus de liberté, puisqu'elle n'a pas été gagnée.
C’est pour cette raison qu'après la première nuit de Pessah', la lumière du Séder nous est retirée.

Le processus du compte du Omer nous permet de gagner la grande lumière de la nuit du Séder de telle sorte que lorsqu'elle descend à nouveau la nuit de Shaovuot, elle reste avec nous pour toujours.

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-> Lorsqu'un enfant naît, une lumière extraordinaire descend du ciel au moment de sa naissance pour une seconde fugace avant d'être reprise pour lui permettre d'accomplir la mission de toute une vie d'atteindre cette lumière une fois de plus.
La sortie du peuple juif d'Egypte est comparé à la naissance d'un nouveau-né. C'est ainsi qu'ils sont également passés par ce processus exact.

-> Nos sages nous disent que pendant les 9 mois que le fœtus passe dans le ventre de sa mère, une bougie brûle au-dessus de sa tête, à la lumière de laquelle il est capable de voir d'un bout à l'autre du monde.
Cependant, à un certain moment du développement du fœtus, un ange lui tapote la lèvre et toute sa conscience est oubliée, la bougie s'éteint.

Le rabbi Berditchev (Kédouchat Lévi - Vayéchev) enseigne qu'au moment où le bébé est prêt à faire son entrée dans le monde, Hachem lui envoie un flash de la conscience qu'il avait avant la tape de l'ange.

Il s'agit d'une pichenette, qui s'attarde quelques secondes avant d'être reprise rapidement.
Par conséquent, dès notre naissance, il nous reste à la fois l'effet de la pichenette de l'ange (la perte de la bougie allumée) et l'impression laissée par le dernier éclair de la conscience divine (le retour de la bougie, même si ce n'est que pour un bref instant).
Grâce à ces deux événements, nous sommes en mesure d'avoir un équilibre entre le bien et le mal : la bénédiction de la reconnaissance divine par la lumière de la bougie du souvenir, et la malédiction de la pichenette de l'ange de l'oubli.
Nous sommes maintenant prêts à nous lancer dans la mission de toute une vie qui consiste à utiliser le libre choix offert par ces deux événements pour choisir la bénédiction plutôt que la malédiction, le bien plutôt que le mal, la vie plutôt que la mort.

[le rabbi de Berditchev dit que pour accéder à ce flash pendant notre vie, on doit savoir se poser et prendre conscience de la toute puissance d'Hachem, à quel point notre objectif dans ce monde est de servir Hachem, que les choses tendent à être éphémères, mensongères, ... (à nous d'investir dans la Divinité, qui est éternelles, la Vérité, ... ) ]

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-> Bien que le premier soir de Pessa'h, la bonté descende, que nous la désirions ou non, Hachem préfère que nous développions un désir pour la grande lumière de Pessa'h, et c'est pourquoi Il a fixé un moment spécial pour le faire pendant les 49 jours saints de la Séfirat haOmer.

Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Emor) explique que chaque semaine de la Séfirat haOmer correspond à un aspect différent de la avodat Hachem, tandis que chaque jour individuel correspond à des attributs particuliers au sein de la catégorie plus large de la Séfira de cette semaine.
La première semaine est celle du 'Hessed, au cours de laquelle nous devons nous concentrer sur le désir d'atteindre un véritable amour pour notre Créateur.
La deuxième semaine est celle de Guévoura, au cours de laquelle nous devons nous concentrer sur le désir d'atteindre la véritable crainte du Ciel (yirat Hachem).
La troisième est la Séfira de Tiféret, dans laquelle nous désirons qu'Hachem se réjouisse et s'enorgueillisse du peuple juif.
Dans les quatrième et cinquième semaines de Nétsa'h et Hod, nous nous efforçons d'atteindre une émouna parfaite, une foi et une confiance dans le Maître du monde.
La sixième semaine correspond à la Séfira de Yessod, au cours de laquelle nous nous efforçons de nous connecter et de nous lier, ainsi que toutes nos actions, à Hachem.
Enfin, la dernière semaine est celle de Malkhout, au cours de laquelle nous nous efforçons de nous soumettre à la souveraineté absolue de notre Père céleste.

Rabbi Levi Its'hak de Berditchev enseigne que la quantité de lumière spirituelle et l'assistance Divine dans tous les domaines de la avodat Hachem de l'année à venir, qui doit être reçue la nuit de Shavouot, dépendent de la quantité de travail que nous avons fourni pour gagner et développer le désir de cette lumière pendant les semaines de Séfira.
Il nous incombe donc de faire le point sur l'assistance divine spéciale de cette période afin de redoubler d'efforts en matière de avodat Hachem (notre service Divin).
Voici ses paroles : "Par conséquent, puisque ces attributs sont tirés du Créateur pendant les jours de Séfira, il est approprié que chaque personne s'isole pendant les jours de Séfira et serve Hachem, car les attributs [d'Hachem] sont tirés vers le peuple juif pendant ces jours.
Pendant la période du compte du Omer, une personne doit se réjouir et se lier à ces attributs, car elle souhaite qu'ils soient attirés sur elle, comme l'enseignent nos Sages : "Dans la voie où l'homme désire aller, ils l'amènent"."

-> C'est pour cette raison que le Yom Tov qui suit le compte du Omer est appelé "Shavouot", car il s'agit simplement de l'aboutissement des "semaines" (shavouot) précédentes.
De même que la bénédiction de Shabbath est reçue en fonction de l'avodat Hachem des jours qui la précèdent, de même une personne ne reçoit les bénédictions de Shavouot qu'en fonction des semaines qu'elle a passées à s'y préparer.
Le rabbi de Berditchev ajoute que la Torah appelle Shavouot "Atséret", car de même que Shemini Atséret est le "grand final" de Souccot, le moment où toute la lumière recueillie par le Yom Tov et ses mitsvot s'installe dans l'âme juive, de même Shavouot est le "grand final" de Pessa'h, la seconde moitié d'un tout spectaculaire.

Alors que nous marchons vers Shavouot, concentrons-nous sur la nature de ces jours du compte du Omer (Séfira) et veillons à les utiliser pour construire un récipient de désir suffisamment grand pour que lorsque les lumières spirituelles de la nuit du Séder de Pessa'h redescendent de nouveau à Shabouot, nous pouvons alors les recueillir pour qu'elles restent avec nous pour toute l'éternité.
[rav Yaakov Klein]

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+ En résumé :

-> La lumière spirituelle non méritée de Pessa'h ne peut pas rester avec nous car elle n'a pas de récipient.
Au cours des 7 semaines du compte du Omer, nous travaillons sur les différents attributs de notre service Divin (avodat Hachem) correspondant aux 7 Séfiros inférieures (les moyens avec lesquels Hachem interagit avec nous dans ce monde).
Ce faisant, nous construisons un récipient approprié pour contenir la lumière de la nuit du Séder de Pessa'h, de sorte que lorsqu'elle redescendra pendant la nuit de Shavouot, elle pourra rester avec nous pour toujours.

[de nombreuses personnes utilisent la période du Omer pour améliorer leurs traits de caractère, étudier davantage la Torah, ... tout cela est une préparation permettant de recevoir et conserver un maximum des bénédictions de Shavouot. ]

La gravité de fauter, et le moyen de réparer

+ La gravité de fauter, et le moyen de réparer :

-> "A D. ne plaise, par ses actes, ses paroles et ses pensées qui ne sont pas bonnes, il [un juif] détruit de nombreuses puissances et d'innombrables mondes célestes saints ... ou il provoque l'obscurcissement ou la diminution de leur lumière et de leur sainteé, et ajoute de la puissance aux royaumes de l'impureté".
[rabbi 'Haïm de Volozhin - Néfech ha'Haïm - chap.3]

-> Par la suite, rabbi 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm - chap.4) écrit :
"En vérité, le cœur de celui qui est sage et qui comprend ce concept frémira en lui et il tremblera lorsqu'il se concentrera sur l'étendue des dommages causés par chacune de ses fautes, des dommages encore plus importants que ceux causés par Névou'hadnetzar et Titus (qui ont détruit le Temple), car les actions de Névou'hadnetzar et Titus n'ont causé aucun défaut en Haut, car il ne leur a pas été donné la possibilité d'atteindre cet endroit par leurs actions."

=> Cela est terrifiant à considérer! Chacune des fautes que nous transgressons, même si elles sont apparemment insignifiantes, a un effet plus dévastateur dans les royaumes célestes que la destruction du Temple!

-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Emor) enseigne comment remédier à ces dommages.
Voici ses paroles : "Il est connu que lorsqu'une personne faute, à D. ne plaise, elle cause une souillure dans les cieux et ajoute de la puissance aux forces de l'impureté. Le remède à cela est de brûler ces forces maléfiques en dirigeant une passion ardente vers le Créateur. En effet, cette inspiration incroyable n'est venue qu'à la suite de la faute, car son esprit avait des pensées obscures".

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-> Nos Sages (guémara Yoma 86b) enseignent que la téchouva méahava (le repentir né de l'amour), a le pouvoir de transformer les fautes d'une personne en mitsvot.
Expliquant ce concept, le Baal haTanya (Likouté Amarim - Tanya - chap.7) dit que lorsque la culpabilité et le chagrin causés par une faute poussent une personne à davantage désirer et être inspirée dans son avodat Hachem, l'amenant à la téchouva méahava, alors cette faute s'est transformée en mitsva.
Avec le recul, le fauteur est capable de voir que cette faute a en fait conduit à une aliya, à une progression/élévation dans sa avodat Hachem, remplissant ainsi la même fonction qu'une mitsva, qui est un moyen de se rapprocher du Maître du monde.

-> Dans le même ordre d'idées, rabbi Tsadok haCohen (Tsidkat haTsadik 40,52,100) écrit que le principe de la téchouva est atteint lorsqu'une personne se rend compte que, d'une manière très profonde, sa faute était aussi la volonté de D.
Il est évident que cette affirmation peut être incroyablement dangereuse si elle est mal interprétée, mais il va de soi que rabbi Tsadok haCohen ne veut pas dire, D. préserve, qu'une personne doit rationaliser sa conduite pécheresse en "réalisant" que toutes ses actions sont en fait la volonté du ciel.
La "réalisation" à laquelle ce tsadik fait référence a lieu lorsqu'une personne peut regarder honnêtement en arrière et voir que son méfait a entraîné un changement complet et durable dans le sérieux et l'intensité de sa avodat Hachem. C'est alors qu'elle peut être sûre que sa faute n'était qu'un moyen de la rendre encore plus grande, une "yérida létsoré'h aliva" (une descente/chute permettant davantage d'élévation). [voir aussi rabbi Na'hman - Likouté Maharan 22:11]
[évidemment qu'on ne désire pas la faute, qu'on fait tout pour l'éviter, mais si à postériori nous avons déjà fauté alors nous devons autant que possible faire en sorte que cela nous soit un tremplin spirituel.
A l'inverse, notre yétser ara nous fait tomber et ensuite il nous fait culpabiliser, nous attrister. En effet, il s'est trop bien la force de la tristesse, du désespoir, mais surtout d'utiliser une chute pour davantage s'élever (à l'image du ressort qui se contracte pour mieux pouvoir s'élancer vers le haut). ]

-> En ce sens, nos Sages (Sanhédrin 99a) affirment : "À la place des baalé téchouva, même les complétement justes ne peuvent s'y tenir".
L'une des explications de cette affirmation est qu'une personne qui a fauté et ensuite réalisé une téchouva dessus, elle a fait une utilisation de la tristesse de son regret sur ses fautes dans un but de la propulser vers les plus hauts sommets spirituels, à un endroit que même les tsadikim parfaits ne peuvent atteindre.

-> C'est à cette rectification que le rabbi de Berditchev fait référence.
Si le feu de la faute a provoqué une descente dans les royaumes de l'impureté, c'est le feu de la spiritualité provoqué par la tristesse que l'on ressent d'avoir fauté qui est nécessaire pour le ramener dans le royaume de la lumière sainte.

-> Comme l'écrit rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Moharan 156) :
"La pureté du cœur est atteinte lorsque le cœur d'une personne brûle d'une passion pour Hachem. Pour rectifier le fait que son cœur a brûlé à cause d'une faute ou d'un désir impur, à D. ne plaise, qui a contaminé son cœur, celui-ci doit s'enflammer de passion pour Hachem. Grâce à cela, son cœur atteint la pureté, comme le dit le verset : "Tout ce qui entre dans le feu, vous le ferez passer par le feu et il sera purifié".

=> Nous avons tous commis de très nombreuses fautes qui ont causé des dommages considérables au monde (à notre monde intérieur, au monde Celeste, terrestre, ...).
Mais comme l'affirme rabbi Na'hman de Breslev : "s'il y a un moyen de détruire, il y a un moyen de réparer", et "il n'y a pas de désespoir dans le monde" .
Tout peut être renversé. En utilisant le lourd sentiment de regret résultant de notre faute, pour le porter à renforcer notre avodat Hachem à un meilleur niveau, avec plus de passion (papa Hachem, pardon, certes je suis tombé dans la faute, mais je vais essayer de faire mieux Ta volonté).
Nous utilisons la faute elle-même pour nous aider dans notre croissance spirituelle.
[c'est l'idée enseignée par rabbi Na'hman de Breslev, comme dans le Likouté Moharan 116]

-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Emor 21,9) enseigne :
Une faute n'affecte pas seulement l'âme (néchama) de l'individu, mais "elle souille son père" = la transgression affecte et cause une souillure dans les royaumes célestes.
Quel est le moyen de remédier à ces dommages considérables?
La réparation (tikoun) consiste à faire rebondir la culpabilité et la tristesse causées par la faute et à les utiliser pour nous propulser vers de plus hauts sommets dans notre avodat Hachem, en atteignant des niveaux inédits de feu émotionnel et de passion dans notre service.
Lorsque nous faisons cela, non seulement nos fautes sont pardonnées, mais elles sont entièrement transformés, nous enlevons les robes de l'Accusateur et revêtons celles de l'avocat [qui nous défend au Ciel], transformant la faute la plus grave en mérite ultime.

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-> Cela doit également nous rappeler que tout ce qu'un juif pense, dit ou fait a le pouvoir de provoquer des changements majeurs dans les forces célestes.
Chaque mitsva accomplie (même la plus simple, facile) par une personne a pour conséquence de générer des quantités incalculables de bénédictions, de lumière et de bonté Divine dans les sphères spirituelles, et en fin de compte dans ce monde physique également.
À l'inverse, chaque faute transgressée entraîne la diminution immédiate de cette bénédiction, de cette lumière et de cette bonté, et apporte au contraire la destruction et la colère divine sur l'univers.

[libre arbitre oblige, on ne se rend pas compte de l'impact phénoménal de chacune de nos actions.
Les premiers mots d'un juif sont "modé ani (je Te remercie) ... 'hémla raba émounaté'ha (grande est Ta confiance en moi)" = malgré notre risque de fauter, Hachem nous redonne la vie à notre réveil en nous donnant la capacité d'impacter considérablement le monde (en bien, en mal), car Il a confiance en nous.
Alors à nous de Lui prouver qu'Il en a eu raison, qu'Il soit éternellement fier de nous! ]

La musique et le chant = chemin vers la téchouva

+ La musique et le chant = chemin vers la téchouva :

-> Le rav Sim'ha Bounim de Peshischa dit sur le ton de l'humour :
"Le monde dit en plaisantant : "Un 'hazzan est un imbécile". Pourquoi en est-il ainsi?
Parce que le monde de la chanson est très proche du monde de la téchouva. Si un chanteur qui chante se trouve si près du monde de la téchouva et ne se repent pas, c'est qu'il est vraiment un imbécile".

-> Le rav Israël de Modzhitz (Imré Shaul) poussait cette réflexion plus loin :
"On dit que la Chambre de la Musique est adjacente à la Chambre de la téchouva. Et moi, je dis que la Chambre de la Musique est en fait la Chambre de téchouva".

-> Le Tikuné Zohar (11) énumère les différentes Chambres Célestes, leurs fonctions respectives et les conditions requises pour y accéder. Parmi ces Chambres se trouve la Chambre de la Musique.
À propos de cette chambre, il est dit : "Il y a la Chambre de la Musique, qui ne peut être ouverte que par la musique. C'est donc par la musique que le roi David s'est approché de cette Chambre."

-> Tout cela permet de mieux comprendre les paroles suivantes du rav Uri de Strelisk (Imré Kadoch 84) :
"Si une personne est incapable de s'approcher d'Hachem, il lui est possible de s'en approcher grâce à la chambre de la Musique."

=> Pourquoi cette méthode est-elle plus facilement accessible?
Peut-être parce que la Chambre de la Musique fait partie des Chambres Célestes les plus proches de nous.
Comme l'écrit le rav Ahrele Roth (Shomer Emounim - maamar tsahali véRoni 2) :
"La Chambre de Musique provient des Chambres les plus proches de nous, mais elle s'élève de plus en plus haut, jusqu'à la hauteur des Chambres les plus élevées."

-> Lorsqu'elle est utilisée correctement, la musique peut être un moyen inestimable d'amener une personne à un véritable repentir.
En effet, le Gaon de Vilna (Biour haGra - Divré haYamim 1:23:4) écrit :
Grâce au pouvoir de la chanson, nous pouvons vaincre le mauvais penchant (yétser ara)."

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+ La mélodie du korban 'hatat = d'abord susciter le remord complet, puis susciter la joie :

-> Nous constatons que dans le Temple, lorsqu'une personne offrait un korban (sacrifice) pour expier ses fautes, la musique jouait un rôle essentiel dans le processus d'expiation.
Comment cela se faisait-il?

La musique était parfois jouée juste avant l'offrande pour une faute (korban 'hatat) pour pénétrer le cœur de la personne qui apportait le korban et l'inciter à une véritable humilité et à un repentir sincère.
Le rav Shmouel de Sochatchov explique que si les Cohanim sentaient que le repentir de la personne n'était pas encore entier et complet, ils demandaient aux Lévi'im de jouer une mélodie émouvante et déchirante pour l'inspirer à se repentir complètement, et c'est alors seulement qu'ils offraient son korban.

Le rav de Sochatchov (Shem miChmouël - Sim'hat Torah 5681) précise :
"Si le Cohen qui offre le korban sent que le propriétaire ne s'est pas encore complètement repenti, il demande aux Lévi'im d'enflammer le cœur du propriétaire [du sacrifice], pour qu'il se repente par le biais de sa chanson."

-> D'autres semblent soutenir que pour s'assurer de la sincérité du repentir d'une personne, il était d'usage de faire jouer de la musique au moment de l'offrande d'une faute (korban 'hatat).
Le rav Klonimus Kalman Epstein (Maor vaChémech - Chémini) explique :
"Lorsqu'un homme se présentait devant les Cohanim pour faire expier son âme, ils veillaient d'abord à humilier son cœur, afin qu'il revienne de tout cœur et se repente avant qu'ils n'offrent son korban.
Ils demandaient aux Lévi'im qui "parlaient" le chant, d'éveiller la personne avec un son agréable, au point que le cœur du fauteur se brise en lui. C'est alors que cela serait propice à son expiation."

-> Cette idée est développée par le rav Shlomo de Karlin (Shéma Shlomo - Nasso) :
"Il en était ainsi à l'époque où le Temple était debout et où le mizbeach (l'autel) était établi.
Lorsque le Cohen servait la avoda (service) et obtenait le pardon pour son peuple, les pensées des personnes dont il offrait les sacrifices "lui parvenaient", (afin qu'il sache) si elles songeaient à des pensées de téchouva complète ou non.
S'ils n'ont pas encore fini d'enflammer leur cœur avec le repentir et la passion nécessaires, le Cohen l'indique alors aux Lévi'im, qui commencent à jouer avec plus d'agitation et de passion.
Il s'agissait d'éveiller la personne qui offrait le sacrifice et de l'amener à une téchouva complète."

-> Le rav 'Haïm de Tzanz (Chaar Yissa'har - Tichri - maamar Shouva Israël 20) détaille plus largement :
"Lorsque le fauteur venait apporter son korban (sacrifice), le Cohen lui demandait la nature de la faute pour lequel il apportait ce korban. Avec un esprit attristé, l'homme lui disait où il avait trébuché ...
Le Cohen fait alors signe aux Lévi'im qui se tiennent sur leur estrade, et à l'aide de leurs instruments de musique, ils commencent à jouer un air qui suscite des émotions et des pleurs.
Les propriétaires (du sacrifice) commencent à faire la semi'ha (posent leurs mains) sur leur korban et confessent : "J'ai péché et commis telle ou telle transgression. Je suis revenu, je me suis repenti et c'est mon expiation".
Au cours du grand réveil [sur leur faute], il pleurait d'une âme amère, dans la confession et le remords.

Lorsque le Cohen voyait le cœur du propriétaire, comment son âme avait presque quitté son être avec une grande amertume lorsqu'il parlait, il faisait alors signe aux Lévi'im. Ceux-ci commençaient alors à jouer un chant joyeux sur leurs instruments de musique afin de restaurer son esprit.
Ils égorgent immédiatement son korban, et c'est ainsi qu'il accomplira son expiation."

-> Le rav Yissa'har Shlomo Teichtal (Téchouvot Michné Sachir - OH 24) soutient qu'il est inapproprié pour le fauteur de ressentir une quelconque joie lorsqu'il offre son sacrifice parce qu'il a commis une faute. Cela pose un problème, car tout service divin doit être accompli dans la joie. Il affirme que le chant des Lévi'im fournit la solution à ce dilemme.
Il explique : "Les Cohanim et les Lévi'im étaient donc nécessaires pour compléter la joie et les chants afin de satisfaire à l'exigence de "servir Hachem avec joie"."

Il ajoute ensuite qu'une fois que les Lévi'im commenceraient à chanter, cela inciterait le fauteur à se repentir par amour pour Hachem et par désir de se rapprocher de Lui :
"Il me semble que lorsque le fauteur apportait son korban, il était habité par un esprit humble et triste à cause de sa faute, qui l'avait éloigné du Créateur, et il revenait à Hachem de tout son cœur.
Ce n'est qu'une fois que les Cohanim et les Lév'im ont commencé leur service dans la joie et l'allégresse que la joie s'est éveillée dans son cœur.
Il achèvera alors son repentir par amour, par joie et par proximité avec Hachem."

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+ La musique facilite notre attachement à Hachem :

-> Le terme "téchouva" est traduit habituellement par "repentir", mais en réalité son origine est "chav" qui signifie : "revenir".
L'essence de la téchouva est revenir à un état d'unité avec Hachem [la faute créant une séparation, distanciation, que la téchouva va retirer]. [Maharal - Nétsiv haTéchouva]

=> Comme se fait-il que la musique partage une affinité étroite avec la Chambre et le Monde de la Téchouva?

-> La musique est un véhicule efficace par lequel une personne peut atteindre un état de connexion, d'unité avec son Créateur.
C'est par la musique que l'on peut pénétrer les barrières qui empêchent souvent l'expression de nos aspirations profondes et de nos sentiments de véritable attachement à Hachem (dvékout).

En effet, le Chem miChmouël (Pessa'h) dit :
"Le chant est une dvékout dépouillé de tout vêtement. C'est l'attachement de la cause à la Cause (la création au Créateur) sans aucune barrière ou frontière."

-> Il est écrit : "Chantez, justes, avec Hachem" (ranénou tsadikim b'Hachem - Téhilim 33,1).
Le Réchit 'Hokhma (chaar haAhava 10) commente :
Il aurait été plus approprié de dire : "Chantez les justes à Hachem", tout comme il est dit : "Chantez pour Lui, jouez de la musique pour Lui" (chirou lo zamrou lo - Téhikim 92,1) et non "Chantez avec Hachem".
Il est plausible de dire que l'intention du roi David était d'affirmer que même un chant ordinaire provoque une dvékout ...
C'est pourquoi il est dit : "Chantez, justes" = lorsque les justes chantent, ils sont immédiatement attachés à Hachem.
[la musique peut nous réveiller spirituellement, et faire que nous sommes davantage attachés à Hachem. Le terme "téchouva" (תשובה) se décompose en "tachouv hé" ('תשוב ה - revenir vers Hachem), et la musique peut fortement nous le permettre. ]
[...]
(Il faut) susciter le chant et la louange ... afin de s'attacher à son Créateur, car le chant engendre la dvékout, lorsqu'on se souvient de Sa bonté et de Sa bienveillance multiples à son égard.

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+ Profiter de de la musique pour s'éveiller à la téchouva et s'attacher à Hachem :

-> Amener les gens à un état accru de dvékout était également l'un des principaux objectifs des chants des Léviim dans le Temple.
Le Chem miChmouël (Béhaaloté'ha) explique :
"La mission des Lévi'im était d'élever les juifs et de les attacher à Hachem, conformément à leur attribut de dvékout, et ce par le biais du chant!"

-> Rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Etsot - Néguina 11) écrit :
"La musique et les instruments de musique ont le grand pouvoir d'attirer une personne vers Hachem.
C'est pourquoi il est bon qu'une personne s'habitue régulièrement à se divertir en chantant, afin de réjouir son âme et de s'attacher à Hachem, en particulier le Shabbath, le Yom Tov et lors de la mitsva des mariages."

-> Ailleurs, rabbi Na'hman de Breslev (Si'hot haRan 273) écrit :
"Il est bon pour une personne de s'habituer à s'animer par le chant. Car le chant est une chose très, très grande et très noble. Il a le grand pouvoir d'éveiller et d'attirer le cœur d'une personne vers Hachem.

Le cadeau du Shabbath

+ Le cadeau du Shabbath :

-> Hachem a appelé Moché et lui a dit : "J'ai un grand cadeau dans Ma salle des trésors. Son nom est 'Shabbath' et Je voudrais le donner au peuple juif". [guémara Shabbath 10b]

-> Le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Ki Tissa) explique que la raison pour laquelle Shabbath est appelé "un grand cadeau" n'est pas due aux plaisirs physiques, aussi agréables soient-ils.
Shabbath est appelé "un grand cadeau" en raison de l'incroyable unité entre l'âme générale du peuple juif et le Ohr Ein Sof (Lumière Infinie) qu'il provoque, qui entraîne un énorme afflux de pureté et de sainteté dans nos cœurs et nos âmes.

Il écrit : "Il est certain que Shabbath est 'un grand cadeau'. Il s'agit d'une référence à la lumière et à la sainteté qui [en ce jour] viennent d'en haut et s'écoulent dans les cœurs du peuple juif, ainsi qu'à l'esprit de sainteté, à l'intellect rafraîchi et à la générosité spirituelle qui viennent du monde élevé qui est appelé "Douceur", car le plaisir et la force vitale sont là ; il y a la [source de] vie cachée".

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-> Le jour du Shabbath est appelé "jour de joie" (Sifrei - Béaaloté'ha), "jour de repos" (dans la prière) , "un goût du monde à Venir (olam aba)" (Mékhilta - Ki Tissa) , "la source des bénédictions" (Zohar II 88a), "le jour de l'âme" (Zohar 205a) et "le jour où les mondes s'élèvent [spirituellement]" (rav Avraham Kluger - Yi'houd haShabbath).

-> Rabbi Aharon de Karlin raconte un épisode qui s'est produit à une occasion où le Baal Chem Tov saluait le Shabbath dans les champs, entouré de troupeaux de moutons en train de paître.
Le rabbi de Karlin (Beit Aharon - Bo) écrit que lorsque le Baal Chem Tov a commencé à chanter le chant de "Lé'ha Dodi", tout le troupeau de moutons s'est levé sur ses pattes arrière comme des êtres humains et a commencé à chanter avec lui.
Rabbi Kluger (séfer Yi'houd haShabbath) explique que lorsque Shabbath arrive, un phénomène appelé : "l'élévation des mondes" (aliyat haOlamot), se produit. Soudain, alors que le soleil descend sous l'horizon rose et que tout est calme, le monde physique et tout ce qu'il contient s'élèvent à un état de sainteté incroyablement élevé.
L'étincelle divine à l'intérieur de chaque particule de la matérialité est augmentée et ainsi chaque créature, à quelque niveau que ce soit, est beaucoup plus en accord avec sa Source.
C'est pourquoi les moutons qui se tenaient autour du saint Baal Chem Tov ont été contraints, par la force de sa prière, de se lever comme un membre du niveau de la création au-dessus d'eux et de chanter pour leur Créateur.

-> Rabbi Shlomo Carlebach raconte l'histoire d'un 'hassid du Tséma'h Tsédek qui s'était rendu un jour pour passer le Shabbath avec le saint rabbi de Ruzhin. À l'entrée du Shabbath, le maître hassidique le prit par la main et l'accompagna jusqu'à une grande fenêtre d'où ils contemplaient une vaste étendue de la terre et du ciel.
Il lui demanda : "Voyez-vous les nuages des 6 jours de la semaine faire place aux nuages du Shabbath? Entendez-vous le vent des 6 jours de la semaine qui fait place au vent de Shabbath?"

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-> Le rav Kalonymus Kalman Shapira of Piaseczna ('Hovat haTalmidim - Chelocha maamarim 3:3) écrit :
Lorsque le Shabbath arrive, une âme supplémentaire s'ajoute à l'homme juif. En lui ... la sainteté d'Hachem, se révèle avec une plus grande intensité.
Même au niveau physique, son corps ressent l'arrivée du saint Shabbath ...
Lorsque Shabbath arrive, tout le sable et la poussière des jours de la semaine sont enlevés avec force de son cœur et de son esprit ; la lumière et l'éclat de Royauté d'Hachem (Malkhout) qui l'emplissent maintenant [en ce jour] bannissent l'obscurité intérieure et lui, ainsi que le monde entier, sont transformés.
Shabbath n'est pas simplement un jour ordinaire imprégné d'une sainteté extérieure. Non, le Shabbath est saint dans son essence même ; sa sainteté est son essence.

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-> Le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Ki Tissa) écrit :
"Puisque Hachem voulait mériter le peuple juif dans le monde à venir, c'est pourquoi Il leur a donné la Torah et les mitsvot. Mais Hachem voulait leur permettre de goûter à la récompense spirituelle du monde à venir [même dans ce monde], et c'est pourquoi Il leur a donné le Shabbath, qui est un délice spirituel, un aperçu du Olam aba.
Le Shabbath, chaque juif est capable de goûter au plaisir spirituel".

-> Le rabbi de Piaseczna (Hachsharat haAvréhim chap.11) décrit l'ambiance du 3e repas de Shabbath : "
En général, il faut savoir que le moment de la séouda chélichit est le Yom Kippour de la semaine. Tout comme Yom Kippour révèle l'âme et la nettoie de la poussière de l'année, la séouda chélichit purifie l'âme et révèle tous ses désirs et les soupirs silencieux qui ont été dissimulés en elle pendant la semaine."

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+ Nécessité de s'y préparer :

-> C'est le grand cadeau du Shabbath. C'est ce qu'un vrai juif attend avec impatience : la connexion la plus intime avec la Divinité qu'apporte le Shabbath, un avant-goût du monde à venir, un petit paradis.

Le rabbi de Berditchev dit qu'en raison de l'importance considérable du Shabbath, il faut passer toute la semaine à désirer et à se préparer à son arrivée, ainsi qu'à la sainteté et à la force de vie spirituelle qui l'envahiront.
Il ne fait aucun doute que pour accéder pleinement à tous les aspects du grand cadeau qu'est le Shabbath, une énorme préparation est nécessaire.
En effet, le rabbi de Berditchev écrit : "L'accomplissement sera fonction du degré de préparation", car le don de Shabbath ne peut s'écouler dans nos vies si l'on n'a pas préparé le récipient. Ce n'est que lorsque nous nous préparons pour le Shabbath tout au long de la semaine et que nous nous assurons que nous sommes dans un état approprié pour accueillir le saint Shabbath que nous formons les récipients les plus solides qui peuvent contenir son immense lumière.

Malgré cela, le rabbi de Berditchev nous avertit de ne jamais penser que notre préparation nous a "valu" les bénédictions du Shabbath.
Le Shabbath est toujours appelé "un grand cadeau", car il ne se mérite pas. Quels que soient les efforts que nous déployons pour préparer le Shabbath, sa grande bénédiction ne vient pas en paiement de nos actions, mais comme un grand cadeau, né de l'amour infini d'Hachem pour Ses précieux enfants.
Le rabbi de Berditchev écrit : "Et même s'il s'est préparé, cela reste un 'grand don', car même si l'on se prépare avec toutes sortes de préparations, on n'est toujours pas apte à recevoir la sainteté et la générosité spirituelle qui vient d'Hachem le Shabbath ; c'est certainement toujours un don gratuit.
La préparation n'est nécessaire que pour lui donner le récipient et la force de recevoir."

-> Rabbi Tsadok haCohen de Lublin (Pri Tsadik - maamar richon sur Shabbath kodech) écrit que cette idée est évoquée dans le verset "Pendant 6 jours de la semaine, tu travailleras et tu feras tout ton travail, mais le 7e jour sera un Shabbat pour Hachem, ton D " (Ki Tissa 34,21).
"Pendant 6 jours de la semaine" = en fonction de la quantité d'efforts déployés par un juif pour se préparer pendant la semaine à la lumière du Shabbath ; "le 7e jour sera le Shabbath d'Hachem, ton D." = c'est combien il lui sera possible d'obtenir du "grand don" de ce jour saint.

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-> Tout comme la préparation de la semaine a un effet direct sur l'aspect de notre Shabbath, la façon dont nous vivons le Shabbath a un effet direct sur la semaine suivante.
Sur le plan spirituel, le Shabbath est la source de la bénédiction spirituelle (mékor habéra'ha) de la semaine suivante.
Notre réussite dans tous les domaines de notre vie quotidienne au cours de la semaine à venir, tant dans le domaine de la sainteté que dans celui de la vie quotidienne, dépend de la manière dont nous nous sommes liés au Shabbath. (voir Zohar 88a).
[rav Yaakov Klein]

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+ Résumé de notre étude :

-> Le Shabbat est un jour où la terre s'élève et s'unit au monde spirituel d'en haut, provoquant un flux d'énergie spirituelle considérable dans le monde en général et dans l'âme générale du peuple juif, dont chaque juif fait partie.
Cela nous remplit de clarté et d'une conscience accrue du Divin, d'un véritable sentiment de proximité avec notre Père céleste.
Bien qu'aucune préparation ne puisse nous permettre d'accéder aux bénédictions du Shabbath, afin de permettre à cette lumière extraordinaire de reposer parmi nous, nous devons passer les 6 jours de la semaine à désirer ardemment et à nous préparer à être des récipients adéquats.
L'effet du Shabbath sur notre vie sera proportionnel à l'énergie que nous consacrons à la préparation de Shabbath pendant la semaine.
Et plus le Shabbath aura d'effet sur notre vie, plus nous connaîtrons le succès spirituel au cours de la semaine suivante.

Le compte du Omer

+ Le compte du Omer :

-> Dans un certain sens, la période du Omer s'inspire d'une fête telle que Pessa'h.
La fête commence par un Yom Tov et se termine par un Yom Tov, avec les jours intermédiaires de 'hol haMoed entre les deux. La période du Omer est structurée de la même manière. Elle commence avec le Yom Tov de Pessa'h, se termine avec le Yom Tov de Shavouot, et les jours de la séfirat haOmer (compte du Omer) servent de "'hol haMoed" entre les deux.
[Ramban]

-> Nous pouvons considérer que cette période ressemble à celle des Yamim Nora'im, qui constituent Roch Hachanah, Asseret Yémé Téchouva (les 10 jours de pénitence) et Yom Kippour.
Pessa'h correspond à Roch Hachana, les jours de la séfirat haOmer correspondent aux Asséret Yémé Téchouva, et le point culminant de Shavouot correspond à Yom Kippour.
[Beit Avraham]

-> Pessa'h et les jours de la Séfirat haOmer servent de racine à l'année.
La manière avec laquelle un juif se conduit pendant cette période détermine sa conduite et sa stature pour le reste de l'année.
[Rachach - Nehar Shalom]

-> Les 7 semaines entre Pessa'h et Shavouot correspondent aux 7 jours de la fête de Pessa'h elle-même.
Ainsi, tous les jours du Omer sont eux-mêmes particulièrement élevés. Pendant cette période, un juif peut exploiter sa sainteté (kédoucha) pour s'extraire, pour ainsi dire, des 7 niveaux qui composent le Guéhinam, ce qui le conduit au sommet du don de la Torah (kabbalat haTorah) le jour de Shavouot.
[Beit Avraham]

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+ La valeur incroyable des Shabbath de la période du Omer :

-> Un enseignement de nos Sages lie la géoula à Venir avec l'observance du Shabbath : "Si Israël observe 2 Shabbath conformément à toutes les lois, ils seront immédiatement délivrés" (guémara Shabbath 118b).
Cependant, une autre déclaration de nos Sages semble offrir une exigence plus simple : "Si Israël observe un Shabbath de la manière la plus appropriée, [alors le machia'h] le fils de David arriverait immédiatement" (guémara Yérouchalmi - Taanit 1:1).
Qu'en est-il alors : deux Shabbath ou un seul?

La question peut être résolue si nous comprenons que le Shabbath dont il est question ici se réfère à un Shabbath particulièrement puissant : un Shabbath de la période du Omer.
Cette période est en général très élevée, et les Shabbath en particulier y sont suprêmement élevés. Chacun de ces Shabbath [de cette période] est imprégné d'une extraordinaire quantité de lumière divine, à tel point qu'un Shabbath durant cette période équivaut à 2 Shabbath durant le reste de l'année.
Ainsi, nos Sages ci-dessus se référaient précisément à un tel Shabbath : un, qui est en fait deux.

Nous découvrons ainsi à quel point les Shabbath de la période du Omer sont spéciaux et de bon augure.
Le verset déclare : "Et vous compterez pour vous-même à partir du jour suivant le début de la fête ... Ce seront sept semaines complètes (chéva Shabbatot témimot tiyéna)" (Emor 23,15) = c'est là le sens premier du verset, le terme "Shabbatot" étant traditionnellement compris comme signifiant "semaines". Cependant, il peut également être interprété dans son sens le plus littéral, se référant aux Shabbath eux-mêmes. Puisque les Shabbath de cette période ont une nature [spirituelle] impressionnante, la Torah exhorte un juif à s'assurer, à tout le moins, que les Shabbath de cette période soient complets et observés au maximum.
[Beit Avraham]

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[Chaque jour du Omer a une importance particulière (davantage de lumière/d'aide spirituelle), et c'est pour cela que l'on doit travailler à y améliorer nos traits de caractère, à davantage se consacrer à notre spiritualité, à notre amour et joie d'être juif, enfant adoré d'Hachem.
Comptons les 7 semaines du Omer, mais surtout profitons de l'impact de ces 7 Shabbath. En effet, déjà en temps normal le Shabbath est le jour le plus important, mais à ce moment de l'année il double encore d'influence et de bénédictions spirituelles. Sachons en profiter! ]

Les 39 méla’hot de Shabbath

+ Les 39 méla'hot de Shabbath :

-> La guémara (Shabbath 49b ; 70a) nous dit que les 39 méla'hot ("travaux") nécessaires à la construction du Michkan sont celles interdites le chabbat. Ceci est indiqué par la juxtaposition de l’interdiction de travailler le chabbat avec la section concernant la construction du Michkan. (Rachi - Shabbath 49b)

-> Le Baal haTourim (Vayakel 35,1) souligne que si nous comptons les mots depuis le début de paracha Vayakél, qui parle du Shabbat, jusqu’au mot השבת (haShabbath), nous arrivons à 39.
De plus, parce que le mot לעשת (laassot - faire) est orthographié sans la lettre vav, il orthographie ל (soit 30) et תשע (tissa = chiffre 9). La somme fait 39, allusion directe aux 39 méla'hot.
C’est ce que nous ne pouvons pas faire le chabbat mais seulement durant (לעשת) les 6 jours de la semaine [la lettre ו qui manque dans le mot לעשת (laassot) a une guématria de 6).

-> Selon le Chomer Emounim, les 39 méla'hot sont 39 malédictions, divisées en 4 parties commençant par סידורא דפת , les travaux qui constituent l’ordre de fabrication du pain.
Mettre tant d’efforts pour manger du pain provient de la malédiction d’Adam : "tu mangeras ton pain à la sueur de ton front" (Béréchit 3,19).
Le nombre de malédictions suivant la faute d’Adam y compris celles du serpent, d’Adam, de ‘Hava et de la terre, nous arrivons au nombre 39.
[selon le Tikouné Zohar (tikoun 48), le serpent, Adam et ‘Hava ont chacun reçu 10 malédictions tandis que la terre en a reçu 9.
Si Adam n’avait pas péché, il n’aurait pas eu besoin de travailler pour les vêtements, la nourriture, ... Par conséquent, il n’y aurait pas eu les 39 méla'hot.]

-> En fait, לט (soit : 39) signifie en araméen une malédiction comme dans le Targoum Onkélos sur ארור (arrour - maudis) qui est ליט (comme dans Ki Tavo 27,15).
Le Shabbat, nous n’accomplissons pas ces 39 tâches car c'est la bénédiction (brakha), le contraire de la klala (malédiction), comme il est dit : "Hachem bénit le 7e jour" (Béréchit 2,3).

Le faute d’Adam s’est produit avant Shabbat. Cependant, Shabbat n’en a pas été affecté car la lumière qui brillait (le Ohr haGanouz) avant son péché a continué jusqu’après Shabbat.
Donc, le chabbat, nous n’effectuons pas les 39 méla'hot, klalot, malédictions, car c’est un jour de bérakha! (midrach Béréchit rabba 11,2)

-> En raison de la faute d’Adam qui a causé les 39 méla'hot, le bien et le mal se sont entremêlés.
A ce sujet, le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech Ha’haïm 1:6) explique : Avant la faute d’Adam, il n’y avait pas de subjectivité. C’est tout comme 1 plus 1 est 2, ce qui n’est ni mauvais ni bon, c’est juste un fait. Donc, le serpent devait venir de l’extérieur parce qu’il n’y avait pas de mal à l’intérieur d’Adam. Le mal n’est devenu une partie d’Adam qu’après le péché. En conséquence, nous avons besoin de l’expérience de la mort, puisque le mal fait partie de nous. Avec la résurrection des morts nous revenons avec pureté et sainteté.

À travers les 39 méla'hot, nous élevons les étincelles qui se sont mélangées au mal. Shabbat, d’autre part, est un semblant du monde à venir (méen olam aba), un jour avant-goût de l’au-delà. C’est comme Adam avant la faute, ce qui est démontré par le fait que nous n’exécutions pas les 39 méla'hot.

[ le Ramban (Nitsavim 30,6) nous dit qu’à l’époque du machia’h, le choix du bien sera naturel. Ce sera comme Adam avant la faute..
Shabbat est 1/60ème du monde suivant. C’est ce que signifie יום שכלו שבת ומנוחה לחיי העולמים , le jour qui sera complètement un chabbat et un jour de repos pour la vie éternelle qui fait allusion au monde à venir après la rédemption finale ( dans Bircat Ha-mazon ).
Selon la guémara (Béra'hot 57b), Shabbat est 1/60ème du monde suivant. C’est ce que signifie : "le jour qui sera complètement un Shabbat et un jour de repos pour la vie éternelle (yom shékoulo Shabbath oum'noukha lé'hayé aolam aba) qui fait allusion au monde à venir après la rédemption finale (mots que nous disons dans le Birkat haMazon).]
[d'après le rav Yéhochoua Alt]

Si l'on ne se tourne pas vers D. pour faire téchouva au début du décompte du Omer, il est possible de le faire à n'importe quel moment de cette période.
C'est ce à quoi fait allusion le commandement suivant : "Vous compterez 50 jours" (Emor 23,16).
Le mot "tessapérou" (תספרו) traduit par "compter", signifie également "briller" (comme le "saphir").
Tout au long de ces 50 jours [du Omer], on a l'opportunité [moment propice pour] faire briller la lumière de son âme.
C'est ainsi que le jour de Shavouot, "tu apporteras une nouvelle offrande à D." (Emor 23,16), c'est-à-dire que tu pourras t'offrir à Hachem en étant tout neuf [de fautes] ce jour-là.
[Maggid de Koznitz - Avodat Israël]

Séfirat haOmer & nature du yétser ara

+ Le Séfirat haOmer - Savoir que le yétser ara est plus grand d'une personne à l'autre, d'un jour à l'autre, d'une mitsva à une autre, ...

-> "Ils dirent : Rabbi Akiva avait 12 000 paires d'étudiants de Guivat à Antipras, et tous moururent pendant une même période parce qu'ils ne se traitaient pas avec respect. Nous apprenons qu'ils moururent tous entre Pessa'h et Shavouot"
[guémara Yébamot 62b]

-> " 'Tu aimeras ton prochain comme toi-même' (Kédochim 19,18) c'est un principe essentiel dans la Torah" [Torat Cohanim - Kédochim, paracha 2]

=> Nos Sages perçoivent le manque de respect entre les disciples de Rabbi Akiva comme le défaut qui leur causa une très grave punition. N'est-il pas très étonnant que ces grands hommes n'aient pas agi convenablement dans ce domaine alors que Rabbi Akiva lui-même enseignait que la mitsva d'aimer son prochain comme soi-même était un élément fondamental du service de D.? Comment est-il possible que ses disciples n'aient pas respecté le principe qu'il estimait essentiel?

De plus, le mystère s'épaissit au vu du commentaire des Tossafot (Kétoubot 62b) disant que Rabbi Akiva a toujours veillé à traiter ses prochains avec respect avant d'être devenu un talmid hakham.
Si Rabbi Akiva veillait tant à protéger la dignité d'autrui même pendant les années où il était ignorant, on peut s'imaginer le souci qu'il avait pour les autres une fois devenu le gadol hador (grand de la génération) et transmis l'enseignement "tu aimeras ton prochain comme toi-même est un principe essentiel dans la Torah".
=> Comment est-il possible que, dans l'académie de Rabbi Akiva, où l'on mettait un tel accent sur l'importance de traiter honorablement ses prochains, les disciples n'aient pas fait preuve du respect nécessaire envers eux ?

[La guémara dans Kétoubot raconte que Rabbi Akiva était "modeste et droit" même avant de devenir un talmid 'hakham. Tossafot demandent comment il est possible que durant ses années d'ignorance de la Torah, Rabbi Akiva ait dit : "Donne-moi un talmid 'hakham et je le mordrai comme un âne" (guémara Pessa'him 49b)? Cette déclaration ne semble pas refléter le raffinement de son caractère.
Les Tossafot répondent que cette remarque provenait, en fait, de son souci pour l'honneur de tous les êtres humains. Il croyait que les talmidé 'hakhamim adoptaient une attitude hautaine envers les hommes moins instruits qu'eux, erreur qui fut la cause de sa remarque cinglante. ]

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-> Il s'ajoute également le fait que les disciples/élèves de Rabbi Akiva ont péri justement pendant les jours qui séparent Pessa'h de Shavouot, une période de grande élévation spirituelle.
Le Ramban commente d'ailleurs que cette période ressemble à 'Hol Hamoëd : "Il nous a ordonné [d'observer] la fête des matsot pendant 7 jours, avec une sainteté avant et après eux, car tous sont saints et D. est parmi eux. Ensuite, Il a compté 49 jours, 7 semaines, comme les jours [de la création] du monde, et sanctifié le 8e jour comme le 8e jour de Souccot ; et les jours comptés dans cet intervalle sont comme 'Hol Hamoèd entre le premier et le huitième jour de Souccot ... C'est pour cette raison que nos Sages appellent toujours la fête de Shavouot la Conclusion, 'Atsérèr'."

[Rabbénou Bé'hayé (Kad haKéma'h - Atséret) enseigne de même : "les jours compté au milieu sont comme 'hol hamoéd ... et c'est pourquoi nos Sages appellent la fête de Shavouot Atsérét". (Atsérét = conclusion = fin d'une sorte de longue fête qui débute à Pessa'h)]

=> Comment les disciples de Rabbi Akiva ont-ils pu faire preuve de cette imperfection pendant une période aussi importante?

La solution est à chercher dans un sujet apparemment sans rapport : le commandement de la Torah d'offrir à Shavouot un sacrifice de céréale appelé "chté halé'hem" (les deux pains).
Contrairement à la plupart des offrandes de céréales qui ne sont pas levées, les "chté halé'hem" devaient être hamèts. Pour quelle raison?
Le Maharal explique (Tiférèt Israël, chap.25) : "Le 'hamèts [représente] le mauvais penchant ... L'obligation d'offrir les "chté halé'hem" 'hamèts ... fait allusion à l'enseignement de nos Sages : 'celui qui est supérieur à son prochain a un yétser ara supérieur au sien' (guémara Soucca 52a). Il convient donc que les 2 pains offerts à Shavouot en tant que remerciement soient 'hamets. Telle est la principale raison."

Les propos de Maharal introduisent une nouvelle interprétation de l'enseignement de nos Sages : "Celui qui est supérieur à son prochain a un mauvais penchant supérieur au sien".
Voici la façon la plus simple de le comprendre : les personnes d'un haut niveau spirituel ont une tendance plus forte à faire le bien et une tendance plus forte à faire le mal. Les tendances opposées doivent être de même intensité pour conserver à l'homme son libre arbitre.
Mais cette explication n'explique pas la pertinence de ce principe concernant l'offrande des "chté halé'hem" à Shavouot. Le Maharal comprend, visiblement, que ce principe a un champ d'application plus large que nous l'aurions pensé.

Les propos du Maharal montrent que la force du yétser ara est différente non seulement d'une personne à l'autre, mais d'un domaine à l'autre aussi. Le yétser ara peut avoir une force plus grande à des moments particuliers et dans certains domaines.
Pendant Shavouot, la fête qui marque le don de la Torah, nous atteignons un niveau élevé de sainteté et de spiritualité et en conséquence, le yétsèr ara devient plus fort.
A Shavouot, la Torah nous ordonne d'offrir un sacrifice qui fait allusion au yétser ara afin que nous prenions conscience de la force accrue du yéter ara ce jour-là et que nous sachions nous protéger de ses attraits.

[Cette explication nous aide à comprendre la guémara (Kidouchin 30b) : "Le yétser ara de l'homme se renouvelle chaque jour". Le Pné Yéhochoua demande : Pourquoi faut-il que le yéser ara 'se renouvelle' chaque jour? Qu'est-ce qui change d'un jour à l'autre?
Notre approche donne une explication à cette question : le yétser ara n'a pas la même force chaque jour. Les jours de potentiel spirituel plus grand, la force du yétser ara grandit en conséquence.
Nos Sages enseignent ainsi que le yétser ara de l'homme "se renouvelle" quotidiennement selon le degré du potentiel spirituel de ce jour-là. ]

On comprend ainsi comment les disciples de Rabbi Akiva n'ont pas fait preuve de respect l'un envers l'autre justement pendant la période de la Séfirat haOmèr. C'est justement à cause de la kédoucha (sainteté) et du potentiel spirituel de ces jours-là, un " 'Hol Hamoed" compris entre Pessa'h et Shavouot, que leur yétsèr ara s'est considérablement renforcé.
C'est la grandeur de cette période de l'année qui a accru leur yétser ara, et ils ont succombé à son influence.

[ Le 'Hida (Lev David - chap.30) écrit : "Pendant les jours du Omèr, il faut être particulièrement vigilant dans le service de D., la Torah et les mitsvot ... Il faut être particulièrement scrupuleux dans le domaine de la haine gratuite, car nous savons ce qui est arrivé aux disciples de Rabbi Akiva entre Pessa'h et Shavouot." ]

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+ Une mitsva plus grande :

-> Il semble que le principe "celui qui est supérieur a un mauvais penchant supérieur" s'étend à d'autres situations. Nous avons vu que l'homme supérieur a tendance à avoir un mauvais penchant plus fort, qui devient plus puissant à des périodes prédisposées au progrès spirituel.
On peut peut-être appliquer ce principe à l'observance "supérieure" d'une mitsva par rapport aux autres mitsvot.
Si un homme met l'accent sur une mitsva donnée et l'accomplit scrupuleusement, il peut être considéré comme "supérieur à son prochain" dans ce domaine. Selon ce principe de nos Sages, il est raisonnable de s'attendre à ce que le yétser ara essaie de faire échouer cet homme justement dans l'accomplissement de cette mitsva-là.

Cette idée peut résoudre l'autre question que nous avons posée à propos de la guémara dans Yebamot : comment les disciples de Rabbi Akiva ont-ils pu ne pas se témoigner de respect alors que cette mitsva était une donnée essentielle des enseignements de Rabbi Akiva?
D'après ce que nous venons d'apprendre, nous pouvons expliquer que le yétser ara poussant à transgresser cette mitsva très importante s'accrut de façon exponentielle justement parce qu'elle était essentielle.
A la yéchiva de Rabbi Akiva, on mettait l'accent sur le développement des bonnes midot et des relations interpersonnelles ; aussi, le yétser ara a redoublé d'efforts pour entraver l'observance de cette mitsva.
Malheureusement, comme en témoigne la guémara, il a réussi dans ses efforts.

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-> Cette compréhension de la faute des élèves de Rabbi Akiva doit nous aider à dissiper un certain degré d'autosatisfaction.
Lorsque nous réussissons à accomplir une certaine mitsva ou vivons un moment doté d'un potentiel spirituel accru, il faut veiller à ne pas nous assoupir en éprouvant un sentiment de sécurité illusoire du fait de nos réussites.
C'est justement dans ces moments d'élévation, et dans les choses où nous avons déjà réussi, que le yétser ara redouble d'efforts pour nous faire tomber.

Pendant les jours de Séfirat haOmer, la période de préparation au don de la Torah, nous devons impérativement garder à l'esprit cet avertissement de la guémara (Kidouchin 30b) : "Le yétser ara de l'homme l'attaque à nouveau chaque jour et cherche à le tuer". Notre seul recours est d'adopter les tactiques du yétser ara, et chaque jour, développer de nouvelles stratégies.
Tel est le sens de l'avertissement de nos Sages (guémara Béra'hot 5a) : "L'homme doit toujours inciter le vétser hatov contre le yétser ara".
Même après avoir lutté contre le mauvais penchant et l'avoir vaincu, souvenons-nous que la prochaine bataille est là, devant nous et qu'elle sera certainement plus acharnée encore que la dernière.

[d'après rabbi Dovid Hofstedter - Darach David]

Shabbath est le monde à Venir en miniature (selon guémara Béra'hot 57b).
Et de même qu'un homme ne peut pas entrer dans le Monde à Venir tant qu'il ne quitte pas ce monde, alors de même nous ne pouvons pas véritablement ressentir la sainteté du Shabbath si l'on ne s'est pas séparé des jours de la semaine.
['Hidouché haRim]

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-> Etant donné que la halakha stipule qu'un non-juif qui observe Shabbat mérite la peine de mort, un juif ne peut pas entrer dans le Shabbat avec la partie non-juive de lui-même. Il doit la bannir avant l'arrivée du Shabbath.
[rabbi David de Lelov]