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Rav Houna dit au nom de Rabbi Elazar : "Dans la voie qu'un homme veut suivre, le Ciel l'y conduit".
[guémara Makot 10b]

-> Le Maharcha nous explique :
Il aurait été plus normal que Rav Houna affirme : "Sur le chemin qu'un homme veut prendre, Hachem l'y conduit!" avec le singulier "moli'h oto", puisque c'est Hachem (ou le Ciel) qui conduit cet homme sur le chemin qu'il désire. Pourquoi alors Rav Houna a-t-il utilisé le pluriel : "moli'hin oto" (ils l'y conduisent)?

Rav Houna a voulu faire allusion au fait qu'une bonne pensée ou une bonne parole ou une bonne action, crée un Ange (mala'h) du côté du bien, et inversement, une mauvaise pensée, une mauvaise parole ou une mauvaise action crée un Ange du côté du mal.
Ainsi, après que l'homme, doté d'un libre-arbitre, ait choisi le bien ou le mal, Hachem donne ordre à ces Anges, créés par cet homme, de le conduire dans le chemin qu'il a choisi. C'est pourquoi, il est écrit : ils l'y conduisent (moli'hin oto) au pluriel.

Celui qui respecte et honore le Shabbath comme il convient, aura la crainte de D. durant les 6 jours de la semaine.
[Zohar - tikoun 9 daf 24b]

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-> Ainsi, le Shabbath est une ségoula pour la crainte du Ciel, comme nous l'enseignent nos Sages : "La crainte du Shabbath se troue même chez un ignorant" (guémara Yérouchalmi Dmaï פ"ד ה"א ח).

La force de reconnaître : « j’ai fauté »

+ La force de reconnaître : "j'ai fauté" :

"Bilaam dit à l'ange d'Hachem : j'ai péché" (Balak 22,34)

-> Il ressort de ce passage de la Torah une preuve établie que celui qui confesse ses fautes même s'il n'est pas sincère, sera épargné des souffrances et des accusations. Comme cela est rapporté dans le midrach (Bamidbar rabba 20,13) sur : "Bilaam dit à l'ange d'Hachem : j'ai péché". Bilaam était un grand racha dénué de bonnes actions et savait parfaitement que face au repentir, la punition ne peut se tenir.
Tout celui qui a péché et qui dit : "j'ai péché", ôte la permission à l'ange de le frapper.

Pour appuyer cet enseignement du midrach, voici ce qui est écrit dans le Zohar haKadoch : "Un homme doit devancer le Satan en exprimant ses fautes ce qui empêchera ce dernier de porter des accusations contre lui" (Zohar ח"ג רלא).
Ce tut le cas de Bilaam dont la confession était uniquement motivée par la crainte du châtiment et non par un quelconque repentir.
=> S'il en est ainsi concernant un racha, à plus forte raison pour le juif qui est le fils bien-aimé du Créateur et qui lorsqu'il exprime juste ses fautes, même s'il ne ressent pas encore la force du repentir sincère le bouleverser, se crée indéniablement un bouclier qui le préserve des souffrances et des accusateurs.

" Le Shabbath est la paix pour les créatures des mondes supérieurs comme du monde inférieur, et tout celui qui est contre le Shabbath se coupe du monde."
[Zohar - Kora'h 176b]

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-> Toutes les bénédictions d'en haut et d'en bas dépendent du 7e jour [Shabbath].
[Zohar - Yitro 88a]

-> "[Shabbath] est la source de toutes les bénédictions" (ki y mékor abéra'ha - chant du Lé'ha Dodi)

-> Selon le midrach (Béréchit rabba 10,9), le monde était incomplet et instable durant toute la Création jusqu'à ce que le Shabbath arrive.
De même, l’enfant n’a pas les forces pour la brit mila jusqu’à ce qu’il vive un Shabbath complet, et les 8 jours permettent de garantir cela.
Le Ohr ha’Haïm haKadoch (Vayikra 12,3) dit à ce sujet : "Shabbath amène une âme de vie au monde, donnant à l’enfant la capacité de survivre".
[de même, le Shabbath est tellement la source des bénédictions, que selon le Ohr ha'Haïm haKadoch, c'est grâce à lui que le monde a les énergies et bénédictions nécessaires pour exister encore 6 jours jusqu'au Shabbath suivant. Et cela fonctionne ainsi depuis le 1er Shabbath de la Création! ]

-> "6 jours durant, le travail sera effectué" (Vayakél 35,2)
Le verset nous enseigne que le fait de traiter le Shabbath comme il le faut, aura pour conséquence de nous rendre les 6 autres jours de la semaine plus faciles.
[Rabbénou Bé'hayé]

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-> Le Shabbath est la source de toute la kédoucha (sainteté) et de toute la spiritualité.
Seul le Shabbath peut assurer le développement spirituel."
[Rabbi de Slonim - Nétivot Shalom]

Roch Hachana – Le saviez-vous?

+ Roch Hachana - Le saviez-vous?

1°/ Pleurer à Roch Hachana?

Il y a un différent quant à savoir si on est autorisé à pleurer sur le fait que ce soit Roch Hachana :
-> Le Arizal avait l'habitude de pleurer à Roch Hachana et il disait que si l'on ne pleure pas à Roch Hachana, cela indique une déficience de l'âme. [Béer Hétev - Ora'h 'Haïm 584:2]
On peut apporter une preuve de cette opinion d'Onkelos, qui traduit le verset : "Ce sera pour vous un jour du son de la corne [de bélier = le Shofar]" (Pin'has 29,1), par : "Ce sera pour vous un jour de pleurs".
-> Le Gaon de Vilna interdit de pleurer à Roch Hachana et apporte un soutien à son point de vue de l'histoire de Né'hémia dans laquelle Ezra et Né'hémia ont dissuadé la population de pleurer à Roch Hachana : "Ne manifestez pas de deuil et ne pleurez point ... Ne vous attristez donc pas aujourd'hui [Roch Hachana], car la joie en Hachem est votre force (ki 'hedvat Hachem hi maouzé'hém)" (Né'hémia 8,9-10).

Rabbi Moché Sternbuch (Téchouvot vé'anhagot 2:268) concilie ces opinions contradictoires en suggérant que pendant la prière, tout le monde est d'accord sur le fait qu'il est permis de pleurer, tandis qu'en dehors de la prière, tous conviennent qu'il est interdit de pleurer, comme nous le voyons dans l'histoire de Né'hémia.
La raison pour laquelle il est permis de pleurer pendant la prière est que ces pleurs ne viennent pas de la tristesse, qui est l'antithèse de l'essence de Roch Hachana, mais du désir de l'âme de s'attacher à Hachem (kirvat Elokim).

Certains apportent une preuve à cette distinction à partir de l'histoire de 'Hanna, qui suppliait en larmes Hachem d'avoir un enfant à Roch Hachana, malgré le fait qu'à Roch Hachana, il est également interdit de pleurer. Puisqu'elle a pleuré pendant sa prière, non pas de tristesse mais de désir intense pour Hachem, cela était permis. [Zé'her Yossef 192]

[plus on développe la crainte en s'imaginant en détail le jugement terrible, plus on peut alors développer à partir de cela une confiance sereine et joyeuse (quelle chance que ce soit papa Hachem, qui nous aime tellement!)]

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+ Roch Hachana : est-ce une fête ('hag)?

Il y a un débat parmi les Guéonim pour savoir si Roch Hachana est considérée comme une fête ('hag). Une différence pratique entre ces opinions est de savoir s'il y a une mitsva d'être joyeux à Roch Hachana, et si l'on doit réciter dans la Amida de Roch Hachana : "Et Tu nous as donné des fêtes pour se réjouir". [cf. le Roch - fin de Roch Hachana]

-> Certaines opinions sont d'avis que, bien que Roch Hachana soit un jour de jugement, il y a néanmoins une mitsva d'être joyeux ce jour-là. [Maharil 128 ; Achré haIch 14,15]
Ils tirent leur preuve que Roch Hachana est considérée comme une fête dans le verset : "sonnez le Shofar... au jour fixé pour notre fête (léyom 'haguénou)" (Téhilim 81,4).
-> Selon d'autres, puisque la Torah ne fait jamais référence à Roch Hachana comme d'une 'hag, les lois de joie (sim'ha) ne s'appliquent pas à Roch Hachana. [Malbim - Vayikra 23,39 ; Igrot Moché OH 5:43]
Bien que le verset des Téhilim appelle Roch Hachana une "fête", on ne peut pas dériver les lois de la Torah d'une phraséologie utilisée par les Prophètes et Ecrits, qui employaient couramment des expressions familières plutôt que des termes halakhiques techniques.

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2°/ Les simanim :

-> Le soir de Roch Hachana, il est de coutume de manger en simanim certains aliments qui sont sucrés ou dont les noms évoquent des connotations de bénédictions et de bonté.
=> Quelle est la raison de cette coutume?

-> Le rav Shlomo Kluger ('Hokhmat Shlomo - OH 583:1) explique que la raison pour laquelle nous mangeons ces aliments est afin de démontrer notre foi ferme et notre confiance en Hachem.
Le "Yéhi Ratson" récité avant de prendre ces aliments n'est donc pas tant une prière que nous méritons une douce année, mais une proclamation de foi que c'est certainement ainsi que l'année se déroulera.
Par le mérite de faire confiance à la bonté d'Hachem, même si l'on devait mériter une punition dans l'année à venir (que D. nous en préserve), Hachem annule Son décret sévère et le remplace par la bénédiction.
On devra donc être joyeux à Roch Hachana et s'habituer à dire : "Tout ce que Hachem fait est pour le bien", à travers cela tout ira pour le bien.

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3°/ Manger de l'Etrog :

-> Il est coutume de manger une "tapoua'h" trempée dans le miel la nuit de Roch Hachana.
Alors, que "tapoua'h" est communément traduit par "pomme", le Targoum (Chir haChirim 2,3) le traduit par : "Etrog". [les Tossafot (Shabbath 88a ; Taanit 29b) identifient aussi "tapoua'h" comme le Etrog]
Selon le Tour (Ora'h 'Haïm 583), l'Etrog est inclus parmi les fruits que la guémara énumère et qui doivent être consommés à Roch Hachana pour représenter un bon présage.

=> Pourquoi l'Etrog est-il de bon augure pour Roch Hachana?

-> Le Pricha répond que puisque l'étrog s'appelle : "pri ets adar" (un beau fruit), c'est donc le signe d'une belle année.
-> La guémara (Béra'hot 57a) écrit que celui qui voit un étrog dans un rêve est beau aux yeux de son Créateur.
-> Il est de coutume de manger un étrog à Roch Hachana afin que l'on prie pour trouver un étrog convenable à Souccot. [Sdé 'Hémed - vol.9]
-> Selon certaines opinions, l'arbre interdit de la Connaissance dont Adam a mangé au Gan Eden était un étroguier. Réciter une bénédiction sur l'étrog à Roch Hachana rectifie le péché d'Adam qui a mangé de l'Arbre de la Connaissance ce jour-là. [Sdé 'Hémed - vol.9]
-> Lorsque Yaakov est apparu devant Its'hak pour recevoir ses bénédictions, il a enfilé les vêtements d'Essav, qui étaient à l'origine portés par Adam.
Its'hak a senti le parfum de ses vêtements et s'est exclamé qu'il avait le parfum du Gan Eden.
La guémara (Taanit 29b) commente qu'il sentait "comme le parfum d'un champ d'arbres à étrog". [selon l'avis des Tossafot]
[le Maharcha (Taanit 29b) écrit : les vêtements d'Adam ont absorbé l'exquis parfum du fruit de l'étrog qui poussait sur l'arbre de la Connaissance, et c'était ce parfum que Its'hak sentit des siècles plus tard.]

Le Sdé 'Hémed suggère que cette coutume est tombée en désuétude car il était difficile d'obtenir un étrog pour Roch Hachana en diaspora.

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4°/ Le jour le plus long :

-> Adam a été créé le jour de Roch Hachana, le vendredi, 6e jour de la création. Ce jour même, il a péché en mangeant de l'arbre interdit de la Connaissance. L'une des conséquences de son péché était que Hachem a caché la brillante lumière primitive qu'il avait créée.
Cependant, en l'honneur de l'approche du Shabbath, Hachem a reporté la punition jusqu'après le Shabbath (midrach Béréchit rabba 12,6).
Il en a résulté que le soleil a brillé pendant 36 heures consécutives (12 heures le vendredi, 12 heures le vendredi soir et 12 heures le jour du Shabbath.)
[midrach (Béréchit rabba 12,6) expose les mots "Hachem ori" (Hachem est ma lumière - Téhilim 27,1), comme faisant référence à Roch Hachana. Nous pouvons suggérer que la raison pour laquelle il y a une abondance de lumière à Roch Hachana est que l'homme possédait encore la lumière primordiale pendant son 1er Roch Hachana. Bien qu'elle ait été cachée par la suite, le jour de Roch Hachana conserve une empreinte pour toutes les générations futures. (rav Israël Greenwald)]

=> Est-ce que le vendredi soir de ce premier jour de Roch Hachana (où l'homme a été créé), la lune est apparue avec le soleil?

Il existe 2 approches divergentes :
-> Selon le Zéra Shimshon, la lune n'est pas apparue le premier vendredi soir, car il serait superflu que la lune donne de la lumière en présence du soleil (beaucoup plus brillant).
Ainsi, le jour de la création d'Adam a duré, dans un certain sens, 2 jours.
La Torah utilise donc l'article défini : "ה" (hé), en référence au 6e jour de la Création (יום הששי - Béréchit 1,31), car c'était le jour le plus long des 6 jours de la Création puisque le soleil a brillé consécutivement pendant 2 jours.

-> Le rav Yonathan Eibschutz (midrach Yonathan - Roch Hachana maamar 214) n'est pas d'accord.
Selon lui, la lune s'est levée normalement le premier vendredi soir. Il en est résulté que la date du mois lunaire arrivait un jour plus tôt que son homologue solaire.
Le Satan a voulu susciter des accusations contre Adam à Yom Kippour, qui tombe 10 jours plus tard, puisque c'est ce jour-là que le jugement de Roch Hachana est scellé.
Le Satan a compté 10 jours mais a mal calculé (en comptant les jours solaires au lieu de la date lunaire correcte), ce qui l'a amené à porter des accusations le lendemain de Yom Kippour!
Hachem a dit à Satan que tout comme il était inefficace pour porter des accusations contre Adam lors du 1er Yom Kippour, de même il sera impuissant à porter des accusations contre Israël à l'avenir, ce jour-là.

La téchouva par crainte et la téchouva par amour

+ La téchouva par crainte et la téchouva par amour :

-> "Quiconque accomplit une mitsva en ce monde verra son acte marcher devant lui dans le monde à venir, comme il est écrit : "Ta vertu marchera devant toi, et derrière toi la majesté d'Hachem fermera la marche" (Yéchayahou 58,8).
Quiconque commet une avéra (faute) en ce monde verra son méfait collé à lui et l'accompagner au jour du jugement."
[guémara Avoda Zara 5a]

-> La guémara (Yoma 86b) nous enseigne que par un repentir par crainte (ex: des punitions), les fautes volontaires sont transformées en fautes involontaires.
La guémara ajoute que par un repentir sincère, motivé par l'amour d'Hachem, on transforme les fautes volontaires en mérites.

=> Comment comprendre la logique sous-jacente à cette transformation de fautes volontaires en fautes involontaires?

-> Le midrach (Yalkout Chimoni נחום - rémez תקסא) analyse le verset suivant : "Hachem est bon pour tous, Sa pitié s'étend à toutes Ses créatures" (Téhilim 145,9). Le midrach explique : "Hachem est bon pour tous". Vraiment pour tous? L'Ecriture poursuit : "Sa pitié s'étend à toutes Ses créatures".

-> Le Hida interprète ce Midrach en s'appuyant sur la michna suivante : "Celui qui accomplit une mitsva acquiert un défenseur et celui qui commet une transgression acquiert un accusateur" (Pirké Avot 4,11) En d'autres termes, en réalisant une mitsva, nous créons un ange positif qui proclame les vertus de l'homme. À l'inverse, lorsque nous commettons une transgression, nous créons un ange accusateur qui expose nos méfaits.
Lorsqu'une personne se repentit par crainte, Hachem met fin à l'existence des accusateurs nés des transgressions commises. Cependant, puisqu'Hachem est bienveillant envers toutes Ses créatures, n'aurait-Il pas dû prendre en pitié cet ange et l'épargner?
Hachem ne fait preuve de miséricorde qu'envers "Ses créatures", celles qu'Il a lui-même créées. Mais l'accusateur, généré par les fautes de l'homme, n'est pas une de "Ses créatures".
Par conséquent, Hachem n'a pas pitié de lui et le fait disparaître du monde.

-> Le Arougat haBossem explique que cette manière d'agir, le Créateur ne l'accomplit que dans le cas du repentir par crainte car cette forme de repentir n'a pas le pouvoir de transformer les transgressions en mérites. Mais si le repentir est motivé par l'amour du Créateur, les accusateurs [anges de destruction] continuent d'exister car les transgressions sont transformées en mérites et les anges accusateurs en anges de bonté.
Ainsi, il se trouve que lorsqu'une personne se repentit par crainte, c'est comme si elle tuait l'accusateur par inadvertance et c'est précisément la raison pour laquelle nos Sages ont dit qu'à la suite du repentir par crainte, les transgressions volontaires deviennent des fautes par inadvertance, des transgressions involontaires. En effet, un homme qui se repentit par crainte devra apporter une réparation pour avoir mis fin à l'existence des accusateurs alors qu'il aurait pu les transformer en anges de miséricorde

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+ "Bonus" lié à la téchouva :

-> Le Zohar (Tikouké Zohar 62 - daf 94b) enseigne :
"Hachem D. appela l'homme [Adam] et lui dit : où es-tu?" (Béréchit 3,9)
La lettre ה (hé) est la dernière lettre du Nom divin (יהוה) est une allusion à la sainteté de la Présence divine et c'est le sens des paroles d'Hachem à travers l'emploi du terme : "où es-tu?" (ayéka - איכה).
Le mot איכה est composé des mêmes lettres que : איך ה (ékh hé) ce qui signifie : איך = "comment" as-tu pu endommager la lettre ה qui est la Présence divine?".

-> Le Mégalé Amoukot explique d'après ceci un des 3 avis des Sages de la guémara (Béra'hot 40a) sur la source de l'arbre de la connaissance : Rabbi Yéhouda a enseigné qu'il s'agissait du blé ('hita - חטה).
L'allusion se trouve dans le mot même : חטה (blé) est constitué des mêmes lettres que "חט ה" ('hét hé) qui signifie fauter envers la faute ה pour nous révéler que la faute d'Adam endommagea la lettre ה qui est la Présence Divine et qui éclaire constamment au-dessus de la tête de l'homme.

-> En ce sens, le mot "téchouva" (תשובה) est constitué des mêmes lettres que : "tachouv hé" (תשוב ה) qui signifie "réinstaure la lettre ה".
[la téchouva permet de restaurer la Présence divine au-dessus, que la faute commise a pu éloigner. ]

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-> Le Beit Efraim (dans introduction au Chéélot Outechouvot) discute longuement de la supériorité du repentir provenant de l'amour (techoura méahava) sur le repentir mû par la crainte.
Le Beit Efraïm remarque que nos Sages (midrach Vayikra rabba 30,7) désignent le premier jour de Souccot comme "le début du compte des fautes". Il l'explique d'après le commentaire du Gaon de Vilna (Chénot Eliyahou) sur la Michna (Pirké Avot 3,1) : "Sache devant Qui tu devras rendre "din ve'hèchbon" [littéralement : un jugement et un compte]". Le Gaon de Vilna explique que l'expression "din ve'hèchbon" indique que l'homme est d'abord jugé pour les fautes qu'il a commises, puis puni pour le compte du temps qu'il a passé à commettre ces fautes au lieu de l'utiliser pour accomplir des mitsvot.
Ainsi, même si un homme n'est pas puni pour les fautes qu'il a commises, il peut être considéré comme négligent d'avoir gaspillé du temps qui aurait pu être utilisé pour de bonnes choses.
Souccot est une époque de "techouva provenant de l'amour", et nos Sages disent (guémara Yoma 86a) que lorsqu'un homme fait téchouva de cette manière, même les fautes volontaires qu'il a commises sont excusées en ce qui concerne "le compte des fautes" (soit le jugement divin pour la perte de temps qui aurait pu être convenablement utilisé), car elles ont été transformées en une source de mérite ; il ne sera donc pas tenu coupable pour ce temps-là.

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-> b'h, voir également : 4°/ La téchouva par amour : https://todahm.com/2021/12/21/la-techouva-quelques-beaux-enseignements

-> voir aussi : La grandeur de faire téchouva par amour : https://todahm.com/2019/09/30/la-grandeur-de-faire-techouva-par-amour

Le jugement à Roch Hachana – Le saviez-vous?

+ Le jugement à Roch Hachana - Le saviez-vous?

1°/ Un jour de jugement :

-> Le midrach (Vayikra rabba 29,1) écrit :
Le 1er Tichri, le premier homme a été créé. Ce jour-là, il a péché, a été jugé, et a été pardonné.
Hachem dit à Adam : "Ceci est un signe pour ta descendance. De même que tu t'es tenu devant moi en jugement en ce jour et que tu as été pardonné, de même tes descendants se tiendront devant moi en jugement en ce jour, et partiront de devant Moi en étant pardonnés.’’

=> Quel type de pardon Adam a-t-il reçu à Roch Hachana?
En effet au final, Adam a été banni du Gan Eden et il a apporté la mort et de nombreuses malédictions éternelles sur lui-même et sur sa postérité.

-> L'Alter de Slabodka (Ohr haTsafoun vol.3) explique que son pardon était qu'il soit maintenu en vie ; la vie elle-même est le cadeau ultime. Depuis qu'on a accordé à Adam des années supplémentaires, cela lui a donné l'occasion de se repentir et d'être l'ancêtre de tous les grands tsadikim à travers l'histoire de l'humanité.

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2°/ Se préparer à la guerre :

Selon rabbi Nathan Wachtfogel (Léket Réchimot), Roch Hachana est assimilé à un temps de guerre.
La Torah ordonne de sonner la trompette en partant en guerre (Béaaloté'ha 10,9).
Roch Hachana est appelé "zikhron téroua" (un souvenir de sonneries), afin que nous soyons conscients que ce jour est également une période de guerre. [Nétsiv (Haémek Davar - Emor 23,24)]
[Le Nétsiv explique aussi que : Roch Hachana est un "souvenir de téroua" puisque le souffle prédominant du Shofar de Roch Hachana est des sons alarmants de téroua pour éveiller la population à se préparer à la guerre spirituelle imminente.
A l'inverse, l'explosion de tékia qui l'accompagne a une connotation festive et réconfortante, et elle a pour objectif d'encourager les gens à ne pas perdre espoir de gagner la guerre.
(d'un côté on doit se dresser un tableau très noir (Roch Hachana tout est jugé dans les moindres détails), mais en parallèle à cela nous devons avoir une confiance rassurante qu'avec papa Hachem, qui peut tout, on sortira vainqueur.)]

-> Lorsque la nation juive partait en guerre, elle sonnait du Shofar et des trompettes.
Le Séfer 'Hassidim (1,160) écrit que ces sons déclenchaient des éclairs jaillissant de l'Aron, et que les sons et les éclairs montaient vers les cieux et brisaient les représentants célestes des nations ennemies, détruisant ainsi ces nations sur terre.
De la même manière, notre Shofar que l'on souffle à Roch Hachana monte aux cieux pour déchirer les anges accusateurs, et cela est suggéré dans l'acrostiche des versets récités avant de sonner le Shofar : "kara Satan" (déchirer le Satan - קרע שטן).

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-> Le Zohar (vol.2 32b) expose le verset : "Et ce fût ce jour-là ... que le Satan vint se tenir devant (על - litt. sur) Hachem" (Iyov 2,1), comme faisant référence au jour de Roch Hachana.
Lorsque le Satan et ses légions portent des accusations contre les enfants d'Hachem (les juifs), cela équivaut à se battre contre Hachem Lui-même. [le mot על (al - sur) est aussi une expression de se lever au combat]

[d'une certaine façon à Roch Hachana nous ne demandons pas de choses directement pour nous, mais plutôt nous souhaitons, combattons pour que la Royauté d'Hachem soit la plus manifeste possible.]

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3°/ Faire taire les anges :

-> Quand Adam a été créé le jour de Roch Hachana : "il n'a trouvé personne pour lui venir en aide" (Béréchit 2,20).
Le Zohar (1:28a) explique cela comme signifiant qu'aucune des créations célestes n'était intéressée à l'aider.
Au contraire, tous les anges ont soulevé des arguments devant Hachem à savoir pourquoi l'homme ne doit pas être créé.
A partir de ce moment, c'est particulièrement à Roch Hachana que les anges suscitent des plaintes contre les actions de l'homme, et spécifiquement contre le peuple juif. [voir Zohar 2:32b]

Hachem souhaite faire preuve de favoritisme envers le peuple juif à l'occasion de Roch Hachana, en tant que telles, les accusations portées contre Israël sont en fait une attaque contre Hachem Lui-même, mais les anges célestes (qui représentent les nations du monde) incitent jalousement à des condamnations contre nous.
=> Comment pouvons-nous l'emporter contre l'assaut de ces anges accusateurs?

-> Le rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Dvach - drouch 5) explique :
C'est précisément pour cette raison qu'Hachem nous ordonne de sonner le Shofar à Roch Hachana. L'appel du Shofar pousse le tribunal céleste à convoquer le jugement.
Lorsque nous soufflons le Shofar sur terre, cela provoque que le son du Shofar soit également entendu en-Haut dans les cieux.
Lorsque les anges entendent le Shofar, ils sont saisis de peur, comme il est dit dans la prière de Roch Hachana de Ounétané Tokéf : "le grand Shofar sonnera ... les anges se hâteront, un tremblement et la terreur les saisiront, et ils diront : 'Voici, c'est le jour du jugement pour rassembler les armées célestes pour le jugement!'"
Puisque les anges se trouvent maintenant jugés, ils oublient de porter des accusations contre Israël.

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=> Pourquoi les anges devraient-ils trembler devant leur jugement s'ils n'ont aucun libre arbitre pour pécher?

-> Le rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Dvach - vol.1 drouch 2) répond que le péché d'un ange, c'est quand dans son grand désir de percevoir la gloire d'Hachem, il ose se précipiter pour contempler des perceptions spirituelles qui sont au-dessus de son niveau.
Ce fut aussi la faute de certains des grands de l'histoire juive, tels qu'Adam et 'Hava, Nadav et Avihou, qui mangèrent dans la hâte "des raisins pas mûres" (אכלו בוסר) de révélations spirituelles, au lieu d'attendre patiemment l'occasion apropriée.

-> Rabbi Yérou'ham Lévovitz (Daat 'Hokhma ouMoussar - vol.3) suggère une approche opposée.
Le péché ne réside que dans les sphères physique inférieures.
Les anges craignent de tomber de leur niveau spirituel élevé et de devenir ainsi susceptible de fauter. (voir Pirké déRabbi Eliézer - chap.22).
De même, même une personne spirituellement élevée devrait également craindre que le mauvais penchant ne réussisse à le faire tomber de son niveau élevé.

-> Il faut abonder en repentir, en prière et en charité pendant tout le mois [d'Elloul].
['Hayé Adam 138,1]

-> "3 choses annulent des décrets défavorables, et les voici : la prière, la charité et le repentir"
[midrach Béréchit rabba 44,12]

-> "3 choses annulent un [mauvais] décret : la téfila, la tsédaka et la téchouva. Toutes trois sont mentionnées dans la Torah, les Névi'im et les Kétouvim" (michnat Rabbi Eliézer - chap.16).

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+ La charité :

-> "Accomplir un acte de tsédaka vaut plus que tous les sacrifices, comme il est écrit : 'Accomplir la charité et la justice est plus grand devant D. qu'(offrir) un sacrifice' (Michlé 21,3)" (guémara Soucca 49b).
Donner la tsédaka représente une forme de sacrifice, car par nature, l'homme est attaché à ses biens. Ainsi, lorsqu'un homme donne de son argent pour accomplir la volonté de D., il cède une partie de lui-même ; c'est pour cette raison que la Torah dit : "Aime D. ... de tous tes moyens" = si une personne est prête à livrer à D. une partie d'elle-même, en juste mesure de retour, D. sauve l'homme de la mort et lui accorde une longue vie.

-> "Lorsqu'un homme donne une pièce à un pauvre, il accueille la Che'bina ...
Rabbi Elazar donna une pièce à un pauvre puis pria et dit [pour expliquer son acte] qu'il est écrit : 'Je contemplerai Ta Face avec tsédèk' (Téhilim 17,15)" (guémara Baba Batra 10a).
C'est pour cette raison que le mérite de la tsédaka peut protéger l'homme de la mort. En imitant la bonté de D., l'homme s'attache à Lui, la Source de toute vie.

-> "La charité sauve de la mort, [et] pas seulement d'une mort violente" (guémara Shabbat 156a).
C'est parce que la personne qui donne convenablement la tsédaka se lie à D., la Source de vie. Selon Rabbénou Be'hayé (Vayé'hi 49,33) : "Telle est l'explication du verset : 'La charité sauve de la mort' et tel est le sens des mots : 'Il Se souvient de Ses créations pour (leur donner] la vie avec miséricorde' = cela veut dire que la vie elle-même vient de la miséricorde."

"(toutes les malédictions t’arriveront) parce que tu n’auras pas servi Hachem ton D. avec joie et contentement de coeur" (Ki Tavo 28,47)

-> Le rav ‘Haïm de Volozhin explique la raison de la juxtaposition de ce verset avec le suivant : "Tu serviras ton ennemi" :
"Hachem affirme : un tel service d’Hachem qui ne provient pas de la joie et du contentement est décrit comme "tu serviras ton ennemi" (le yétser ara), et non ton Créateur.
Car, il ne faut servir Hachem que dans la joie et le contentement du coeur (ainsi, une telle personne serait châtiée, mesure pour mesure, de devoir servir ses ennemis)."

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+ Elloul : joie & crainte d'Hachem

-> Au mois d'Elloul, nous avons un devoir de nous renforcer dans la crainte de D. (ex: en s'imaginant réellement notre jugement à Roch Hachana où rien ne pourra être caché [aucune pensée, aucune vision, acte, ...], à quel point nous devrons rendre des comptes et à quel point toute notre vie à venir dépendra de ce jugement!).
Par contre, il est absolument hors de question de céder pour autant à la tristesse et on doit la bannir de notre coeur.

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Un verset nous enseigne d’ailleurs explicitement ce devoir d’être joyeux pendant le mois d’Elloul.
En effet, il est écrit : "Que les cieux se réjouissent, que la terre soit remplie d’allégresse, que la mer gronde avec son contenu! Que les champs exultent avec tout ce qu’ils contiennent, que les arbres de la forêt résonnent joyeusement à l’approche d’Hachem. Car Il vient, Il vient pour juger la terre" (Téhilim 96,11-13).
Cela montre bien qu’avant le moment du jugement, le monde entier réside dans la joie, ce qui pour nous est une leçon : combien devons-nous être joyeux durant le mois d’Elloul qui est situé avant celui de Tichri.

Lorsque l’on demanda à rav Yaakov Kazlik quel était le devoir d’un juif pendant le mois d’Elloul, il répondit : "Nous devons nous réjouir immensément d’avoir piégé le ‘voleur’ (à savoir le yétser ara)! "
Ajoutons nous aussi à ses paroles : "Même si nous ne l’avons pas encore piégé et qu’il n’a pas encore été livré dans nos mains, cependant, grâce à la joie, nous parviendrons à le vaincre!"

Le fait qu’il nous faille veiller à ne pas gaspiller un seul instant de cette période ne s’oppose en rien à la joie que nous devons ressentir. Cela ressemble à une mère qui, remplie de compassion à chaque instant pour son fils bien-aimé, s’inquiète de tout ce qui pourrait lui arriver (chutes, blessures, ...).
Il est évident qu’elle n’en serait pas triste pour autant. Au contraire, c’est précisément l’amour qu’elle porte à son fils qui la pousse à s’inquiéter de son bien-être et à veiller sur lui par-dessus tout.
Il en est de même de ces jours-ci : c’est justement parce qu’ils sont si importants que nous sommes tenus d’en utiliser chaque instant à bon escient. Mais loin de nous d’être triste pour autant!

Le bitoul Torah & la destruction du Temple

+ Le bitoul Torah & la destruction du Temple :

-> Le Ram'hal (Déré'h Ets 'Haïm) écrit que toutes les souffrances juives ont pour cause à leur racine : un relâchement dans l'étude de la Torah.
Lorsque le peuple juif est engagé comme il le faut dans l'étude de la Torah, alors les tragédies sont tenues en suspens et peuvent être complètement annulées.
Bien que le prophète Yirmiyahou mentionne le manque d'étude de la Torah comme la cause de la destruction du 1er Temple, tandis que la destruction du 2e Temple provenait de la haine gratuite (comme l'enseigne la guémara Yoma 9b), le Ram'hal comprend qu'en réalité notre exil actuel est principalement causé par le bitoul Torah.
Dans les mots du Ram'hal : "il en ressort que toute la colère d'Hachem s'est enflammée sur Son peuple juif uniquement à cause du manque d'étude de Torah" (nimtsa kol akaas chékaas Hachem al amo Israël, ou bichvil aTorah).

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-> La guémara (Yérouchalmi 'Haguiga 1,7) enseigne : "Nous constatons que Hachem a renoncé pour Israël (à lui tenir rigueur) au sujet de l’idolâtrie, de l’inceste et du meurtre (les fautes qui ont conduit à la destruction du Temple) mais pour leur rejet de la Torah, il n’a pas renoncé".

-> Nos Sages enseignent : "Viens et vois combien est considérable la force de la faute de la Torah (la négligence de l’étude). En effet, Jérusalem n’a été détruite, ainsi que le Temple, uniquement par la faute de la Torah" [voir Tana déBé Eliyahou rabba 18,29]

-> "Jérusalem a été détruite seulement à cause du mépris vis-à-vis de l’étude de la Torah" (midrach Ei'ha 20).
[en étudiant moins que ce qu'on pourrait, on exprime qu'il y a mieux, plus intéressant que la Torah]

-> Le rav Shach enseigne que la nation juive est considérée comme une même entité. Si une partie du peuple juif étudia la Torah sérieusement, l'apprenant dans la pureté et sans péché, alors cela est comme une musique pure et enchanteresse pour Hachem. Et même si ce n'est pas toute la nation qui étudie la Torah, néanmoins, l'entité du peuple d'Israël produit des mélodies "magiques" qui captivent Hachem.
Cette étude est si douce et agréable pour Hachem, qu'Il va ignorer les fautes du reste des juifs. Il fera tout ce qui est nécessaire pour préserver cette magnifique musique, même si cela signifie fermer le yeux sur les autres fautes commises par le restant de la communauté juive.
C'est comme cela que le 1er Temple n'a pas été détruit malgré le fait que les 3 péchés capitaux étaient réalisés.

Par contre, si ceux qui sont sérieusement engagés dans l'apprentissage de la Torah devaient s'arrêter, alors le bouclier serait perdu.
A ce moment-là, Hachem n’ignorerait plus les fautes du reste de la communauté, et la nation entière en subirait les terribles conséquences.

Ainsi, pendant les siècles menant à la destruction du Temple de nombreux juifs ont choisi de quitter le chemin de la Torah, et s'engageaient dans des fautes (avérot) comme les péchés capitaux. Hachem a ignoré cela grâce aux douces mélodies de la Torah, permettant au Temple de tenir et aux juifs de rester en terre d'Israël.
Cependant, finalement la situation a changé. Ceux qui étudiaient la Torah se sont relâchés dans leur étude. [d'une certaine façon, la mélodie jouée n'était alors plus si agréable, ... ]
Lorsque l'étude comme il le faut de la Torah a diminué, Hachem n'était plus incité à ignorer les péchés commis par le restant du peuple. Sans la protection de la Torah, alors plus rien n'arrêtait la destruction du Temple, et le peuple juif a reçu sa punition pour avoir violé les 3 péchés capitaux.

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Sur ce sujet, on peut rapporter une autre raison de la destruction du Temple liée à la Torah :
-> "[le Prophète s’interroge]… Pourquoi le pays (Jérusalem) a-t-il été perdu et dévasté comme un désert, de sorte que personne n’y passe? (Yirmiyahou 9,11) ...
Rabbi Yéhouda a dit au nom de Rav : Parce qu’ils n’ont pas récité de bénédiction sur la Torah avant [de l’étudier]" [voir guémara Baba Metsia 85b]

-> A ce propos, le Ran explique au nom de Rabbénou Yona que la Torah n’était pas importante à leurs yeux au point de mériter une bénédiction ; ils n’étudiaient pas dans une intention pure et en conséquence de cela ils négligeaient la bénédiction qui précède l’étude.
-> Le Ba’h [Tour Ora'h ‘Haïm Siman 47] explique quant à lui qu’ils étudiaient pour leurs intérêts matériels et personnels, et non pas pour s’attacher à la dimension spirituelle et divine de la Torah d’où la conséquence logique du retrait de la Chékhina.

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-> La guémara (Yoma 69b) nous dit qu'à l'époque du 1er Temple, nos Sages ont aboli le yétser ara de la tentation pour l'idolâtrie (avoda zara). Ils ont réussi à l'éliminer, et un lion a alors été vu sortant du Temple.

La guémara (Makot 24b) nous apprend qu'après la destruction du 2e Temple, Rabbi Akiva se promenait parmi les ruines du Temple avec quelques Sages, et ils ont vu un renard gambader parmi les décombres (il sortait du Saint des Saints.).

Le Arou'h laNer (Makot 24b) explique la symbolique des 2 animaux qui ont été vus sur le mont du Temple au moment de leur destruction respective.
Le 1er Temple a été détruit principalement à cause du péché flagrant de l'idolâtrie, qui est une tentation puissante et dévorante. Elle était donc représentée par le puissant lion.
Le renard n'est pas particulièrement grand ou puissant, mais il est intelligent et sournois. Cela symbolise la cause principale de la destruction du 2e Temple.
Un yétser ara intelligent et sournois a détruit le 2e Temple : il s'agit de l'inclinaison à être inflexible envers les autres, à se chamailler entre les membres de la communauté et aves ses amis, sans raison importante. La "sinat 'hinam" (haine gratuite, sans fondement) est le stratagème astucieux du yétser ara, symbolisé par le renard, qui a causé la destruction du 2e Temple.

Le 'Hatam Sofer (dans ses Drachot - daf 61) propose une explication différente.
[ la guémara (Béra'hot 61b) rapporte que lorsque les Romains interdirent l’étude de la Torah, Rabbi Akiva continua d’enseigner en public. Un juif qui était sorti du chemin, et qui se nommait Papous Ben Yéhouda, lui demanda : "Akiva, n’as-tu pas peur des Romains?"
Le Rav lui répondit : "Voilà à quoi cela ressemble : un jour, un renard vit des poissons qui fuyaient dans tous les sens. Que faites-vous? demanda-t-il. Nous évitons les filets des pécheurs! Pourquoi ne venez-vous pas sur la terre à côté de moi, au moins vous ne serez plus embêtés par les pièges des pécheurs?
Les poissons lui répondirent : imbécile que tu es! Si nous sommes en danger dans notre environnement naturel, alors à plus forte raison si nous allons dans un endroit où la mort nous est promise. Pareil pour nous : tant que nous étudions, nous sommes en vie comme il est écrit: ‘Car elle est ta vie...’ mais si nous arrêtons de l’étudier, nous sommes déjà morts". ]

Ainsi, Rabbi Akiva disait à ses détracteurs que si sa vie était en danger pendant qu'il étudiait la Torah, alors qu'il nageait dans l'océan de Torah (yam chel Torah) où il est censé s'épanouir, alors à combien plus forte raison sa vie serait-elle en danger s'il abandonnait les propriétés vivifiantes de l'étude de la Torah.

Dans la parabole de Rabbi Akiva, le renard représente la tentation du bitoul Torah, le fait de ne pas s'engageait dans l'étude de la Torah alors qu'on pourrait le faire.
["L’eau ne fait référence qu’à la Torah" - guémara Avoda Zara 5b – én mayim ella Torah]
Le renard exhorte le poisson de quitter l'eau, ce qui est analogue aux romains essayant de persuader Rabbi Akiva et ses étudiants de cesser leur étude de la Torah.

Le 'Hatam Sofer ajoute que le renard, que Rabbi Akiva et les Sages qui l'accompagnaient, ont vu se promener dans les ruines du 2e Temple était une vision symbolique, dépeignant que la grande tragédie de la destruction du 2e Temple trouve son origine dans le bitoul Torah.
Indépendamment des autres facteurs en jeu, la racine ultime du problème était le ralentissement de l'étude de la Torah.

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+ Avoir conscience de l'importance du fait d'étudier la Torah :

-> "A l'époque qui précédera l'arrivée du machia'h, l'effronterie grandira ...
Les Sages de la Torah seront dédaignés et l'on méprisera ceux qui craignent le péché. La vérité sera bannie. Les jeunes outrageront les vieillards et les adultes se lèveront devant les plus jeunes. Le fils méprisera son père, la fille se dressera contre sa mère, la belle-fille se dressera contre sa belle-mère, le père de famille sera haï dans son foyer. La face de la génération sera celle d'un chien. Le fils n'éprouvera aucune honte devant son père.
Sur qui peut-on s'appuyer désormais, sinon sur notre Père Céleste?" (guémara Sota 49b)

-> La michna nous décrit ce que sera le monde à la période précédent la venue du machia'h, énumérant malédiction après malédiction.
La dernière chose de la liste est que le peuple juif jettera son regard au Ciel, reconnaissant qu'il n'y a personne sur qui compter si ce n'est Hachem.

=> En quoi ce dernier élément de la liste est-il une malédiction? Au contraire, cela montre que nous continuerons à avoir foi en Hachem, même lorsque le monde qui nous entoure s'effondre et que nos valeurs sont bafouées. Etant fidèles à notre émouna, certains de ne dépendre que de Lui pour la guéoula : pourquoi est-ce une mauvaise chose? Pourquoi est-elle inclus dans cette michna?

-> Le rav Mordé'haï Gifter et le rav El'hanan Wasserman (Kovets Maamarim) expliquent qu'il s'agit en fait de la tragédie ultime, parce qu'en réalité nous avons sans équivoque quelque chose d'autre sur lequel nous appuyer : nous avons l'étude de la Torah.
Apprendre la Torah pourrait nous sauver, nous protéger et nous garder de tous les maux du monde.
La plus grande tragédie qui devrait se produire dans les jours qui précéderont la venue du machia'h sera que le peuple juif croisera les bras dans un désespoir total, criant : "Que pouvons-nous faire? Tout est entre les mains d'Hachem".
Ceci est la pire ligne de conduite : jeter nos yeux vers le Ciel, croyant qu'il n'y a pas d'autre option qui s'offre à nous. C'est une honte pour la Torah!

Au contraire, Hachem désire que nous comprenions qu'étudier la Torah a le pouvoir de modifier le cours des événements mondiaux. Toutes les situations auxquelles les juifs sont confrontées peuvent être grandement améliorées et résolues si nous nous engageons dans l'étude de la Torah.
Abandonner et placer notre sort uniquement entre les mains d'Hachem est la plus grande catastrophe de toutes (de la liste de la guémara ci-dessus), car cela est une insulte pour la Torah.
La Torah est la source de vie (mékor 'haïm), et en ce sens l'élément de fin de la liste de la guémara ci-dessus est en réalité la pire des tragédies qui se produira avant la venue du machia'h.

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-> Le rav 'Haïm de Volozhin était le disciple principal du Gaon de Vilna. Il ne s'engageait pas dans de la narration d'histoires, et ses livres ne contiennent généralement pas d'anecdote ou de récit. Cependant, à une rare occasion il va rapporter l'incident suivant concernant le Taz. (dans son Roua'h 'Haïm - Pirké Avot 1,1)
Une femme est venue au Taz, pleurant à propos de son fils qui était très malade, et elle avait peur qu'il ne décède, elle implorait donc le Taz de l'aider à sauver la vie de son fils.
La femme a répondu qu'elle ne voulait pas que le Taz intercède personnellement, mais plutôt elle implorait que la Torah qu'il étudiait vienne intervenir pour son fils, puisque : "Hachem et la Torah ne font qu'un" (koudcha bri'h hou véOraïta 'had hou).

Le Taz a ensuite dédié la Torah qu'il apprendrait à ses élèves ce jour-là en tant que mérite pour le garçon malade. La fièvre de l'enfant est immédiatement retombée et il s'est complètement rétabli.
Le rav 'Haïm de Volozhin écrit que cela est valable également à notre époque, et que tout celui qui étudie sérieusement la Torah, son étude a la capacité de ramener les morts à la vie. La Torah peut protéger et sauver le peuple juif.
[libre arbitre oblige, on ne s'en rend pas compte actuellement, mais dans le monde à Venir on nous montrera l'impact incroyable de notre Torah. A quel point on a sauvé des vies (cela est valable aussi spirituellement parlant, en donnant de la vie morale et spirituelle à autrui, et aussi moralement en redonnant de la joie et davantage d'envie de vivre, ainsi que matériellement, ... ).]

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-> Le rav Moché Feinstein était en train d'étudier dans un beit midrach de sa yéchiva lorsque quelqu'un est entré en courant. Il a informé le rav Moché Feinstein qu'un adolescent d'environ 14 ou 15 ans venait d'être renversé par une voiture et avait été transporté à l'hôpital dans un état critique.
Il a demandé au rav Feinstein s'il pouvait interrompre l'étude dans la yéchiva et demander à tout le monde de réciter des Téhilim au nom du garçon blesssé.
Le rav Feinstein a refusé, disant à l'homme que l'étude de la yéchiva continuerait sans interruption.
Lorsque l'homme a insisté sur la question, le rav Feinstein l'a informé qu'il était sûr que l'adolescent blessé n'était pas de notre peuple et qu'ils ne pouvaient pas arrêter d'apprendre la Torah pour prier.
L'homme a été choqué par les paroles du rav Feinstein : "J'ai vu que l'enfant blessé avait une kippa!"
Le rav Feinstein dit à cet homme de lui faire confiance.

Finalement, les détails entourant l'événement sont devenus connus. Un enfant juif marchait sur le trottoir quand soudain un adolescent non-juif est passé par là, lui a arraché la kippa de la tête et a couru dans la rue sans regarder s'il y avait des voitures qui arrivaient. Il a été renversé par une voiture et a été grièvement blessé.

L'homme qui avait initialement demandé la lecture de Téhilim exprima son incrédulité : "Comment le roch Yéchiva aurait-il pu le savoir?"
Le rav Feinstein lui a répondu : "au moment où le garçon a été heurté par la voiture, j'étais en train d'étudier intensément [la Torah]. Mon étude était d'une telle intensité qu'elle offrait une protection à tout juif dans le voisinage. Il serait impossible qu'un enfant juif soit blessé à une telle proximité de l'endroit où j'apprenais avec tant d'efforts".

-> Le 'Hazon Ich est réputé pour avoir dit que tant que le rav Borou'h Ber et le rav Shimon Shkop étaient vivants, Hitler ne pouvait pas perpétrer les atrocités de la Shoa en Lituanie. En effet, la Torah que ces 2 guédolim étudiaient, protégeait la communauté juive lituanienne, et c'est ainsi que la destruction des communautés juives de Lituanie a été retardée jusqu'à ce que ces 2 gédolim soient décédés et que leur étude de la Torah ait cessé.

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-> "Voici les choses dont l'homme jouit des fruits dans ce monde et dont le capital demeure entier dans le monde futur : le respect des parents, la bienfaisance, ramener l'entente entre l'homme et son prochain" (guémara Yérouchalmi Péa 1,1).

=> Normalement, la véritable récompense d'une mitsva ne peut être reçue que dans le monde à Venir (le monde matériel étant limité), pourquoi est-ce différent pour ces mitsvot?

Le Rambam (Pirouch haMichnayot) explique que certes Hachem n'accorde pas la récompense des mitsvot dans ce monde, mais il y a une exception pour des mitsvot spécifiques.
Quand Hachem voit quelqu'un faire du bien aux autres, accomplir des actes de bonté envers autrui, alors Il répond en faisant également du bien à cette personne dans ce monde. Celui qui est magnanime envers les autres recevra la générosité d'Hachem dans ce monde-ci.

Le rav El'hanan Wasserman (Kovets Maamarim) interroge sur la présence de la dernière mitsva dans la liste de la michna (l'étude de la Torah). En effet, c'est une mitsva entre l'homme et Hachem. Pourquoi alors serait-elle inclues dans la liste des mitsvot pour lesquelles on recevra un certain degré de rémunération dans ce monde?
A priori, l'étude de la Torah ne profite qu'à la personne qui l'étudie, en quoi est-elle inclue dans une liste de mitsvot avec autrui?

Le rav El'hanan Wasserman explique que lorsqu'une personne étudie la Torah, elle fait effectivement profiter autrui, car elle protège ainsi le peuple juif, elle soutient le monde entier.
Il ajoute : "L'étude de la Torah d'une personne est le plus grand acte de bonté que l'on puisse accomplir, car il profite à l'ensemble du peuple juif".
[libre arbitre oblige on ne s'en rend pas compte, mais telle est la réalité. Tous les juifs étant liés les uns aux autres, lorsqu'un juif étudie la Torah il injecte du positif qui bénéficie à tous les juifs. ]

On peut citer par exemple :
-> "Plus l’étude de la Torah est répandue, plus on s’évite des temps difficiles, et plus on annule les accusations portées contre Israël."
[le ‘Hafets ‘Haïm – dans son livre : "chem Olam I" – chapitre 22]
-> "Une personne qui étudie assidûment [la Torah] réalise un acte de bonté pour tous les juifs, en leur donnant un mérite protecteur"
['Hazon Ich - Kovets Igros 'Hazon Ich 1,63]

-> Notre engagement dans l'étude de la Torah est un poison pour les forces du mal (sitra a'hra).
Et pour le peuple juif, l'étude de la Torah est un élixir de vie (sam ha'haïm).
[Ram'hal - Dére'h ets 'Haïm]

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-> "A l'époque où le Tempe fut détruit, les Sages de cette génération décrétèrent ... que l'on doit laisser une place [sur le mur], d'une coudée carrée, en face de l'entrée sans peinture" (Choul'han Aroukh - Ora'h 'Haïm - siman תקס).

Ainsi, lorsque l'on construit une maison, nous avons l'obligation de laisser un espace d’une ama carrée inachevé en souvenir de la destruction du Temple.
Le Pri Mégadim s'empresse de souligner que cette halakha ne s'applique qu'au domicile d'une personne. Lorsqu'une synagogue ou un beit hamidrach est construit, il n'est pas nécessaire de faire un "zé'her lé'Hourban" (un souvenir pour la destruction [du Temple]).

Le rav Shlomo Zalman Auerbach explique la raison de l'exemption d'une synagogue : "dans un endroit où il y a de l'étude de la Torah, il n'y a pas de destruction" (bémakom chéyech Torah én 'hourban).

=> Tant que le peuple juif étudiait la Torah dans la pureté le Temple n'a pas été détruit. Il en est de même dans nos institutions de Torah, où c'est comme si le Temple se tenait toujours "debout" dans un bâtiment où l'étude de la Torah a lieu.

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-> Pendant la période des 9 jours de deuil précédant le 9 Av, lorsque l'on participe à un siyoum on peut se réjouir, en mangeant par exemple de la viande.
Quelle est la raison derrière cette possibilité de sortir momentanément du deuil?

Le rav Lazer Gordon (le rav et roch Yéchiva de Telz) explique que lorsque quelqu'un termine un traité du Talmud, lorsque son engagement dans l'étude de la Torah l'amène à terminer une partie de la Torah (un traité), il n'y a plus de 'hourban (destruction [du Temple]).
Là où l'étude sérieuse et dévouée de la Torah a lieu, il n'y a pas de destruction.

Le siyoum ne crée pas une occasion joyeuse d’échapper à l'aveilout (endeuillé). Mais plutôt, il va rendre comme s'il n'y avait plus rien à pleurer, puisqu'il n'y a plus de 'hourban.
Comme le dit le rav Zalman Auerbach : "dans un endroit où il y a de l'étude de la Torah, il n'y a pas de destruction".

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-> Le rabbi de Klausenbourg nous enseigne la chose suivante :
"Malheureusement, les gens négligent énormément l'étude de la Torah, ce qui est considéré comme une grave faute. Ils ne réalisent même plus la gravité de leur comportement, au point qu'ils se sont persuadés qu'il est tout à fait autorisé de ne pas étudier la Torah.
L'homme n'arrive pas à prendre conscience que chaque fois qu'il discute de choses futiles, au lieu d'investir ce temps dans l'étude de la Torah, il annule plusieurs mitsvot positives de la Torah. Le Gaon de Vilna (Chenot Éliahou Péa 1,1) nous révèle, qu'à travers chaque mot de Torah qu'on étudie, on accomplit la mitsva d'étudier la Torah ...

Malheur à nous, que va-t-on répondre le jour du jugement?
Car malheureusement, il n'existe aucun homme sur terre qui ne soit pas concerné par cette faute-là. Et même les individus qui sont très pris par leurs occupations professionnelles, s'ils faisaient un bilan sérieux de leur emploi du temps, c'est évident qu'ils se rendraient compte qu'ils perdent beaucoup de temps dans des activités futiles et dérisoires.
Et cette faute a également des répercussions sur la qualité de la prière, comme il est dit : 'Celui qui détourne son oreille pour ne pas écouter des paroles de Torah, même sa prière sera une abomination.' (Michlé 28,9)"