Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

+ A Roch Hachana et à Yom Kippour, nous disons : "A celui qui contrôle Sa colère dans le jugement" (לכובש כעסו בדין).

Le Imré 'Haïm dit que ces mots font allusion au fait que celui qui contrôle sa colère a la possibilité de se tenir en jugement devant Hachem.
Il peut demander que Hachem ne se mette pas en colère contre lui, de même que lui ne s'est pas mis en colère contre autrui.

Rafram bar Pappa a dit au nom de rav 'Hisda : Depuis le jour où le Temple a été détruit, la pluie n'est plus jamais tombée du trésor bienfaisant (otsar tov), dont il est dit : "Hachem ouvrira pour toi son bienfaisant trésor" (Ki Tavo 28,12).
Lorsqu'Israël accomplit la volonté d'Hachem et lorsqu'Israël réside sur sa terre, les pluies qui tombent proviennent du "otsar tov". Mais lorsqu'Israël ne réside pas sur sa terre, les pluies ne tombent pas du "otsar tov".
[guémara Baba Batra 25b]

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=> Que signifie : "Hachem ouvrira pour toi son bienfaisant trésor"?

-> Le 'Hatam Sofer explique :
D'après les lois naturelles, la pluie est produite à partir de l'humidité des océans et de la terre. Cependant, lorsque le peuple juif accomplit la volonté de son Créateur, Hachem ouvre Son trésor Céleste pour faire tomber les pluies depuis ce trésor bienfaisant, même s'il n'y a pas d'humidité ici-bas.

-> Le Zohar enseigne :
Avant la destruction du Temple, les pluies provenaient des eaux qui se trouvaient au-dessus du firmament et qui constituent le trésor bienfaisant (otsar tov).
Après la chute du Temple, les pluies provenaient des eaux qui sont au-dessous du firmament : elles tombent simplement du Ciel.
Evidemment, les pluies du trésor bienfaisant assuraient à la terre une fertilité très supérieure à celles venues aujourd'hui depuis le Ciel.

[c'est au 2e jour de la Création que Hachem opéra une séparation entre les eaux qui sont au-dessous du firmament et les eaux qui sont au-dessus du firmament (Béréchit 1,7). Hachem détient seul 4 clefs, dont celle du "otsar tov", qui est le réservoir des eaux d'en-haut (au-dessus du firmament).]

-> Le Kli Yakar écrit :
"Son bienfaisant trésor" = c’est le trésor qu’Hachem remplit avec la crainte du Ciel qui est en toi, car c’est cela qui constitue le trésor d’Hachem, comme il est écrit : "La crainte du Ciel, voilà quel est son trésor" (Yéchayahou 33,6), ‘son trésor’ désignant celui d’Hachem, comme l’explique Rabbénou Bé’hayé (Yitro 19,5) : tout roi constitue un trésor d’une chose qu’il ne trouve pas fréquemment (par exemple, des joyaux).
Or, la guémara (Béra'hot 33b) nous enseigne que : "tout est entre les mains d’Hachem, sauf la crainte du Ciel".
C’est pourquoi Hachem récupère cette crainte du Ciel qui est en l’homme pour en former Son trésor royal. Tu pourras peut-être, dès lors, te tromper en pensant qu’Hachem a une quelconque utilité de ce trésor, aussi est-il précisé dans le verset : "Hachem ouvrira pour toi Son bienfaisant trésor."
Hachem n’a aucun besoin de ce trésor, mais Il le conserve soigneusement afin de te prodiguer, à partir de celui-ci, tout ce dont tu as besoin et toute ta subsistance. Il ne remet les clés de ce trésor à aucun émissaire mais c’est Lui-même qui les détient, car ce trésor-ci lui est très cher.

-> Le Parachat Dérakhim dit :
Les pluies qui proviennent du trésor bienfaisant (otsar tov) ne tombent que sur la terre d'Israël et c'est Hachem Lui-même qui les suscite, avec abondance.
Par contre, les pluies qui ne proviennent pas du otsar tov, c'est un intermédiaire qui les suscite.

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=> Pourquoi depuis la destruction du Temple les pluies ne proviennent plus du otsar tov?

-> Le Iyoun Yaakov enseigne :
Dans la guémara (Taanit 8a), rabbi Assi a dit : "Les pluies tombent depuis le trésor bienfaisant (otsar tov) uniquement grâce à ceux qui ont de la émouna", comme par exemple ceux qui sont honnêtes dans les affaires ou bien les agriculteurs qui labourent et sèment en faisant confiance en Hachem dans leur investissement en argent et en temps, car ils ignorent la productivité de leur terre ensemencée.
Or, dans la guémara (Soucca 48a), il est dit que les baalé émouna ont disparu depuis la destruction du Temple et l'exil des juifs.
C'est pourquoi, depuis la destruction du Temple, les pluies bienfaisantes du otsar tov ont disparu dans le monde.

-> Le Rékanati écrit :
Le otsar tov est la source de vie d'où partent l'abondance et la bénédiction ininterrompues, notamment sous forme de pluies bienfaisantes.
Cependant, après la destruction du Temple, l'abondance pouvait encore exister, mais elle provenait des forces d'impureté.

-> Le Maharal ('Hidouché Agadot) dit :
Dans la guémara (Baba Batra 25b), Rafram ben Pappa a dit, au nom de rav 'Hisda : Depuis la destruction du Temple, le vent du Sud n'a plus jamais apporté la pluie bienfaisante, car le véritable bien (tov) a disparu du monde.
C'est pourquoi, depuis la destruction du Temple, les pluies ne proviennent plus du trésor bienfaisant (otsar tov).

"Lorsqu'un membre d'un groupe d'amis meurt, tout le groupe doit s'en inquiéter et se repentir"
[guémara Shabbath 106a]

[de plus tous les mérites résultants de cette prise de conscience que nous sommes mortels, sont de sublimes cadeaux que nous pouvons faire pour élever l'âme de cette personne]

Il est conseillé à l'homme de reconnaître et confesser le plus rapidement possible toute faute commise ou toute disgrâce, avant d'en être accusé par le Ciel ; ainsi sa faute sera effacé.
De plus, il bénéficiera de la Miséricorde Divine.
[Ben Ich 'Haï - Baba Kama 92b]

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+ "Une personne doit faire téchouva aujourd’hui, dans le cas où elle meurt demain. C’est ainsi, qu’elle fera téchouva tous les jours."
[Rabbi Eliezer - guémara Shabbath 153a]

-> Le Yichma'h Moché s'interroge : "on ne suspect pas la mort" (למיתה לא חיישינן).
Ainsi, si quelqu'un vit aujourd'hui, nous pouvons présumer qu'il sera toujours vivant demain.
Que signifie alors les paroles de rabbi Eliézer?

Le Yichma'h Moché répond que la guémara implique autre chose.
Selon nos Sages, chaque soir avant d'aller dormir, on doit réfléchir sur notre journée et se repentir sur nos erreurs.
C'est une très bonne chose de faire téchouva le jour même où l'on a fauté, car il est alors plus facile d'être nettoyé des dégâts de la faute.
Si quelqu'un va dormir sans avoir fait téchouva, il lui sera plus difficile de retirer les jours suivants les dégâts de la faute.

Rabbi Eliézer fait référence à ce type de téchouva journalière.
Il conseillait à ses élèves de faire téchouva le jour même, ne la repoussant pas au lendemain, de peur de mourir demain = c'est-à-dire qu'il reste avec la faute.
En effet, rester avec une faute est équivalent à une mort spirituelle.

Pourquoi désespérer?

On demanda au Rav Nathan Meïr Vakhtfoïgel comment faire lorsqu'on se sent en proie à des sentiments de désespoir à l'approche de Roch Hachana.
Le Rav s'étonna : "Désespoir? Mais il est écrit que l'on ne juge l'homme que selon ses actes du moments présent! Si au même moment, il est Tsadik, il méritera tout le Bien du monde, il n'y a donc aucune raison de désespérer!"
[Léket Réchimot]

Les 2 niveaux de téchouva

"Réouven, tu es mon aîné, ma force et les prémices de ma vigueur ; le premier en dignité, le premier en puissance. Impétueux comme l’eau, tu ne seras plus en première place ! Car tu es monté sur le lit paternel, tu as profané Celui Qui réside au-dessus de ma couche." (Vayé'hi 49,3-4)

-> Le Livre de Beréchit se termine par les bénédictions que Yaakov donna à ses fils ; certaines de ces "bénédictions" apparaissent en réalité comme de fortes réprimandes.
C’est le cas de Réouven, l’aîné des 12 tribus ; Yaakov lui reproche l’impétuosité qu’il manifesta en déplaçant la couche de son père. [cf. Vayichla’h 35,22 pour le récit de cet incident]
Les commentateurs expliquent qu’en tant que fils aîné, Réouven aurait dû bénéficier de privilèges spéciaux tels que la malkhout (royauté), la kehouna (sacerdoce) et le droit d’aînesse (double part réservée au premier-né). Or, en raison de son attitude impulsive, Yaakov lui retira ces 3 avantages.
Cette sévère sanction semble difficile à comprendre ; nos Sages (cf. guémara Sota 7b) font l’éloge de Réouven qui a fait techouva de sa faute.

En effet, Rachi (Vayéchev, 37,29) note que Réouven n’était pas présent lors de la vente de Yossef, parce qu’il jeûnait et s’isolait, vêtu de toile à sac, parce qu’il avait délocalisé le lit de son père. La vente se déroula plusieurs années après l’incident en question, et Réouven se repentait continuellement sur son méfait.
=> Après une téchouva si sincère de la part de Réouven, pourquoi Yaacov n’accepta pas ses regrets, pourquoi cette faute eut-elle encore des conséquences fâcheuses?

La clé pour répondre à cette question semble figurer dans les Hilkhot Techouva du Rambam. Après une analyse profonde sur la façon dont il faut se repentir de ses fautes, le Rambam ajoute qu’il existe un autre aspect fondamental concernant la téchouva.
Le Rambam (Hilkhot Techouva 7,3) écrit : "Et ne crois pas que la techouva n’est nécessaire que pour les actes, comme l’immoralité, le vol, ...
De la même manière que l’on doit se repentir pour ces actions, il faut sonder ses défauts et s’en défaire ; il s’agit par exemple de la colère, de la haine, de la jalousie ... Et ses fautes sont plus nuisibles que celles qui sont accompagnées d’un acte, parce que quand une personne en est imprégnée, il lui est très difficile de s’en débarrasser."

Nous apprenons de ce Rambam qu’en plus du repentir concernant les mauvaises actions, nous devons faire téchouva sur les traits de caractère (midot).
De plus, le Rambam note qu’il est plus laborieux de se repentir des mauvais traits de caractère que des mauvaises actions.
Le Gaon de Vilna (Even Chléma) précise que chaque faute résulte d’une mida négative ; donc, quand quelqu’un transgresse un interdit, il fait preuve d’un mauvais trait de caractère.
Ainsi, chaque faute nécessite 2 niveaux de téchouva : l’un pour l’acte et l’autre pour la mida qui en est à l’origine.

=> Il semble que Réouven se soit repenti de l’acte lui-même, mais qu’il n’ait pas réussi à effacer complètement le mauvais trait de caractère qui l’entraîna à faillir.
Cette réponse est cautionnée par l’explication du rav ‘Haïm Chmoulewitz (Si’hot Moussar - maamar 53) concernant la réprimande que Yaakov adressa à Réouven. Sur la base du commentaire de Rachi, il souligne que Yaakov critiquait particulièrement la précipitation de Réouven qui l’entraîna à déplacer le lit de Yaakov, plutôt que la faute même. C’est cette irréflexion qui fit démériter Réouven de la royauté et du sacerdoce.

Le rav Chmoulewitz ajoute l’exemple d’un illustre personnage biblique qui se repentit de la faute commise, mais pas du trait de caractère (mida) incarné par l’action : le roi Chaoul se vit retirer la royauté parce qu’il ne respecta pas l’ordre d’Hachem d’anéantir Amalek. Le prophète Chmouel lui reprocha d’avoir cédé aux instances des gens qui l’incitèrent à avoir pitié d’Amalek : c’était preuve d’une modestie déplacée, c’est-à-dire qu’il n’était pas assez ferme et fort de caractère pour défendre ses propres convictions.

Après la longue réprimande de Chmouel, Chaoul avoua son erreur et se repentit.
=> Dans ce cas, pourquoi lui retira-t-on la royauté?
Le rav Chmoulewitz explique qu’il ne fit techouva que sur la faute, mais qu’il n’éradiqua pas le trait de caractère négatif. Cette mauvaise modestie l’empêcha d’être un véritable roi.

Les exemples de Réouven et de Chaoul sont très pertinents dans nos vies, dans le monde contemporain.
Il est très louable de vouloir se repentir sincèrement sur les fautes passées, mais si l’on ne détecte pas le trait de caractère (mida) qui se cache derrière notre mauvais comportement et qui est l’origine de nos fautes, on ne pourra pas éviter de trébucher à nouveau.

Le reproche adressé à Réouven nous enseigne également que le fait de ne pas améliorer ses midot a une autre grave conséquence sur la réussite spirituelle.
Réouven était destiné à la grandeur : il était censé représenter la malkhout (la royauté) et la kéhouna (le sacerdoce) dans le peuple d'Israël, mais son impétuosité l’empêcha de réaliser son plein potentiel dans ces domaines.
Nous en déduisons que les mauvais traits de caractère ne nous entraînent pas seulement à fauter, mais ils font aussi obstacle à notre élévation spirituelle.

Entreprendre la tâche difficile d’améliorer notre caractère demande beaucoup de réflexion et de discussion, mais la première étape doit être de repérer la mida qui nous freine.
Il se peut que plusieurs défauts nous portent préjudice, mais il y a souvent un trait de caractère (mida) principal qui est la base de plusieurs mauvais comportements et il est l’élément clé qui nous empêche de réaliser notre plein potentiel.
On peut, pour essayer de localiser et de comprendre ce trait de caractère destructeur, discuter avec son rav ou son ami, ou bien étudier des livres de moussar qui évoquent ces diverses traits de caractère. Une fois que la personne apprend à mieux s’analyser et se connaître, elle peut commencer à parfaire ses qualités de manière efficace et sincère.

Le mois d’Eloul est généralement une période propice à la téchouva et au perfectionnement de soi. Cependant, si l’on ne travaille sur soi que pendant un mois par an, on ne réussira jamais à vraiment se parfaire.
La seule façon d’éviter la faute et de retirer les obstacles qui nous empêchent de grandir est de travailler constamment sur le perfectionnement personnel, de manière profonde et sincère.

[d'après le rav Yéhonathan Gefen]

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-> Après la mort de Ra'hél, Yaakov choisissait son lit chaque nuit en fonction de celui au-dessus duquel résidait la Présence Divine, mais sa couche permanente se trouvait dans la tente de Bil'a, la servante de Ra'hel.
Considérant ce geste comme une insulte à l'égard de sa mère Léa, Réouven a déplacé le lit de son père pour l'installer dans la tente de Léa.
[voir guémara Shabbath 55b avec Rachi et Maharcha ; midrach Béréchit rabba 98]

-> D'après certaines opinions, la réprimande de Yaakov ne porte pas tant sur l'acte de Réouven mais sur la hâte avec laquelle il a pris sa décision.
Le manque de réflexion et de patience de Réouven ont contrarié Yaakov.
D'après cette opinion, comme tout le monde commet de fautes et que personne n'est parfait, c'est surtout pour ses mauvais traits de caractère qui l'entraînent à commettre des fautes et à les répéter qu'il faut réprimander l'individu.
[rav Yossef Deutsch]

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-> Yaakov dit à Chimon et Lévi :
"Maudit soit votre emportement car il est violent, et votre courroux, car il est implacable. Vous vous laissez dominer par vos impulsions, et en particulier, par votre colère. C'est ce qui vous a conduits à des gestes aussi malheureux. Ni l'un ni l'autre ne pourrez remplacer Réouven et assumer la royauté, car votre colère impétueuse s'oppose à la patience que doit posséder un monarque pour bien gouverner. Je maudis cette colère dans l'espoir qu'elle diminuera et que vous parviendrez à vous en libérer ..."
[rav Yossef Deutsch]

-> Selon le Yalkout midrach Témani, cité par Torah Chéléma, lorsque cette malédiction est sortie de la bouche de Yaakov, la terre a tremblé et les anges de service se sont écriés : "De grands malheurs vont survenir parce que Yaakov ne bénit pas ses enfants!"
Mais une voix céleste (bat kol), a proclamé : "Ne désespérez pas! C'est le mauvais trait de caractère qui est maudit, et non la personne!"

[cela illustre également la nécessité de travailler nos fautes à la racine : le trait de caractère principal qui en est la cause! ]

+ A Kippour, à la fin de la Néïla, nous disons : "ata noten yad lapoch'im" (Tu donnes une main aux fauteurs).
Le rav Yissa'har Frand commente : Hachem est là, prêt à nous tirer vers Lui, mais nous devons tendre notre main pour saisir Sa main.

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-> Alors que le monde entier est géré par le cadre temporel (la Torah s'ouvre avec un point dans le temps : "au commencement" - béréchit), la téchouva plane au-dessus du temps.
Alors que le temps est constamment en mouvement vers l'avant, la téchouva va à l'encontre de cela.
C'est une raison pour laquelle nos Sages (guémara Pessa'him 54a) affirment que la téchouva est une des 7 choses qui a été créée avant la Création du monde.
En effet, la téchouva ne peut pas avoir de place dans le cadre temporel de ce monde tel que nous le connaissons.

Yom Kippour est la source de la téchouva.
Notre capacité à se repentir pendant toute l'année réside dans le pouvoir de Yom Kippour ...
Hachem a pris une période de temps limitée : le 10e jour du mois de Tichri, et lui a donné le pouvoir de travailler à l'encontre du cadre temporel, duquel il fait partie ...
[rav Avigdor Nebenzahl]

Téchouva : voir l’infinie bonté d’Hachem

"Cette mitsva que Je vous ordonne ... n'est pas trop difficile pour toi, et elle n'est pas loin de toi :
- elle n'est pas dans le ciel, pour que tu dises: "Qui montera pour nous au ciel et nous l'ira quérir, et nous la fera entendre afin que nous l'observions?"
- elle n'est pas non plus au delà de l'océan, pour que tu dises: "Qui traversera pour nous l'océan et nous l'ira quérir, et nous la fera entendre afin que nous l'observions?"
Non, la chose est tout près de toi : tu l'as dans la bouche et dans le cœur, pour pouvoir l'observer!" (Nitsavim 30,11-14)

-> Le Ramban dit qu'il s'agit de la mitsva de la téchouva.
b'h, des divré Torah sur ce verset : https://todahm.com/2020/03/22/12517-2

-> L'enseignement ci-dessous est basé sur le Otsrot haTorah :
Au sujet des versets ci-dessus, nos commentateurs discutent pour savoir si cette mitsva dont il est ici question évoque toute la Torah, dans sa globalité, qui n'est pas hors de la portée de l'homme ou bien si elle se rapporte à la mitsva de téchouva.

Le Ramban comprend que la Torah fait référence ici à la mitsva de téchouva. Mais d'après cela, il faut comprendre ce que veut dire que le repentir n'est pas dans le ciel, ou bien qu'il n'est pas de l'autre côté de la mer.
En fait, l'explication de cela est que l'homme, par ses fautes, cause des dégâts dans les mondes supérieurs, dans les cieux les plus hauts. L'homme peut penser qu'il n'a commis qu'un acte simple, certes interdit, mais pas si grave que cela. Mais en réalité, chaque transgression porte atteinte aux mondes supérieurs et aux cieux les plus élevés. S'il en est ainsi, la logique aurait voulu que la téchouva, qui est la réparation de la faute, n'est acceptable que s'il monte dans ces cieux pour y réparer ce qu'il a abîmé.
=> Pour éviter une telle idée, la Torah précise que la téchouva "n'est pas dans le ciel" = tu n'as pas besoin de monter au ciel. Ici même déjà, si l'homme se repent sincèrement et réellement dans ce monde uniquement, sa téchouva est valable [et rapport tout].

D'autre part, quand un homme commet un péché, il peut faire pencher la balance du monde entier dans toute sa surface, vers le côté coupable. La faute n'est pas seulement nuisible pour les mondes d'en-haut, dont nous n'avons aucune notion. La faute peut aussi causer des dégâts sur toute la surface de la Terre, entraînant des catastrophes et des malheurs, D. préserve.
Ainsi, on aurait pu penser que l'homme doit aller dans tous les endroits où il a été nuisible pour réparer le mal qu'il y a fait.
C'est pour éviter cette écueil que la Torah dit : "Elle n'est pas de l'autre côté de la mer" = tu n'auras pas besoin de traverser mers et océans pour arranger ce que tu as détérioré sur la surface de la Terre. Tu peux rester là où tu te trouves et de là, tu reviendras vers Hachem et tu pourras réparer tous les dégâts causés par tes fautes.
Grâce au sincère regret et à l'abandon de la faute que tu réaliseras dans ton cœur, simplement au fond de toi, tu répareras tous les dégâts cosmiques que la faute a occasionnés.

Évidemment, cela constitue une bonté et un bienfait extraordinaires de la part d'Hachem. Dans Sa Grande Bonté, Il n'a pas exigé de l'homme de se repentir sur les dommages causés par le péché dans les mondes supérieurs.
Bien plus, les punitions qu'Hachem envoie à l'homme pour ses fautes, ne sont pas en fonction de la gravité des dommages causés dans tous les mondes, mais elles sont uniquement fonction de l'intention de l'homme et du profit qu'il a éprouvé au moment de la faute, sans prendre en considération tous les effets de la faute selon leurs réalités, dans toute la création.
C'est cela le sens du verset : "A toi Hachem la Bonté, car tu fais payer à l'homme selon son action".
=> Apparemment, ce verset est difficile. Car si Hachem fait payer à l'homme selon son action, cela témoigne de la Justice Divine et non de Sa Bonté!

Seulement, la Grande Bonté d'Hachem est qu'Il juge l'homme uniquement selon son action, selon sa perception et sa relation avec l'action commise, et non selon les conséquences de sa faute dans tous les mondes supérieurs, chose que l'homme n'a aucune notion.
On peut comprendre encore mieux ce principe par l'image d'un cambrioleur qui essaie de pénétrer une maison sans succès. Voyant tous ses efforts échoués, il monte sur la terrasse pour voir s'il arrive à rentrer par là. Mais là aussi, rien n'y fait. Alors, il remarque un gros clou enfoncé sur le sol de la terrasse. Pour ne pas partir les mains vides, il arrache le clou avec force : au moins il emportera quelque chose avec lui. Mais alors, un grand bruit se fit entendre. Le somptueux lustre de la salle à manger tomba et se fracassa en petits morceaux. Il était suspendu sur le clou et quand le voleur l'arracha, le lustre se décrocha et tomba. Quand la maisonnée se rendit compte de cela, ils présentèrent le voleur devant le juge, lui exigeant le remboursement du lustre. Mais le voleur protesta que de son point de vue, il n'avait pris qu'un simple clou.
De même, quand un homme commet une faute, celui-ci ne voit que le plaisir banal qu'il en retire. Mais en réalité, les dégâts sont énormes. On ne peut en avoir aucune notion. Et Hachem, dans Sa Grande Bonté n'exige de l'homme que la réparation de l'acte à l'échelle humaine, et non pas le paiement des dommages réels.

Certains Maitres expliquent que la souffrance que l'homme reçoit dans le guéhinam (enfer), c'est qu'on lui révèle toutes les véritables destructions et les nombreux dégâts qu'il a occasionnés par ses fautes.
Quand l'homme réalise les conséquences inimaginables que sa faute a causées, la peine et la souffrance qu'il en conçoit est énorme. C'est cela, selon ces Maîtres, les souffrances du guéhinam.
C'est un véritable bienfait qu'Hachem réalise pour l'homme dans ce monde de cacher de sa conscience les dégâts causés par ses fautes. Car si l'homme en était conscient, sa vie aurait été un véritable enfer. Personne ne peut supporter la conscience des dommages qu'il a entraînés. Et malgré tout cela, quand Hachem sanctionne un homme pour ses fautes, Il le fait payer uniquement en fonction de son appréhension de l'acte et du profit qu'il en a tiré, et non en fonction des graves répercussions causées.

Mais la Bonté d'Hachem ne s'arrête pas là. En effet, si concernant les fautes, Hachem ne rétribue pas en fonction des réels dégâts, inversement concernant les mitsvot, Hachem récompense l'homme en fonction de la réalité de la mitsva. Car quand un homme accomplit une mitsva, la bénédiction qu'il génère dans le monde est très grande. Il permet d'attirer une lumière et une réparation inimaginables dans tous les mondes, inférieurs et supérieurs.
Les effets positifs occasionnés par les mitsvot ne sont pas moins grands que les dégâts causés par les fautes.
Mais là, Hachem dans Son incommensurable Bonté, récompense l'homme selon la réalité des choses, c'est-à-dire en considérant toutes les réelles conséquences de son acte ainsi que de toutes les merveilleuses réparations que ses mitsvot ont provoquées.
En cela, on ne peut même pas imaginer combien la récompense pour même de simples mitsvot sera grande.

Roch Hachana et les jours de repentir qui arrivent sont des occasions de réfléchir à tout cela. [on devrait idéalement se renforcer sur cela tout au long de l'année]
Quand l'homme pense aux dégâts que ses fautes occasionnent dans tous les mondes qu'Hachem a créés. Et quand il médite à l'Infinie Bonté d'Hachem qui ne le sanctionne pas pour tous ces terribles effets de son acte, il se remplira d'une grande crainte de la faute, conscient de sa gravité, et d'un amour puissant pour Hachem, pour Sa Grande Bonté. Tout cela le mènera à une téchouva sincère et profonde.

+ "Chaque génération qui ne voit pas la reconstruction du Temple est considérée comme si elle avait elle-même causé sa destruction"
[guémara Yérouchalmi Yoma 1,1]

-> [De même qu'à Pessa'h on doit s'imaginer réellement en train de sortir d'Egypte, de même] on doit se considérer comme si l'on était personnellement exilé de Jérusalem, [prendre conscience des massacres atroces de Jérusalem, de la vision du Temple en feu ... ].
Le deuil de cette année ne doit pas être le même que celui de l'année dernière et des années précédentes.
Chaque année a son propre lot de détresse et de défis, pour lesquels nous devons nous lamenter.
['Hatam Sofer - 7 Av 5559]

Les pensées de sainteté et de téchouva qui provoquent la tristesse doivent être évitées. Il faut servir Hachem avec joie.
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 14,11 ]