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"Hachem bénit le 7e jour et Il le sanctifia" (Béréchit 2,3)

-> Le 'Hafets 'Haïm explique :
Combien absurdes sont ces hommes peu confiants en Hachem, qui tardent à faire entrer le Shabbath et qui s'empressent de le faire sortir!
La subsistance de l'homme, pendant les 6 jours de la semaine, est tributaire de la malédiction proférée à Adam : "A la sueur de ton front, tu mangeras ton pain".
Or seul le Shabbath ne fut pas concerné par cette malédiction, et Hachem en personne bénit ce jour et le sanctifia ...

Une personne avisée comprend qu'elle a tout intérêt à avancer l'entrée du Shabbath, afin de bénéficier au plus tôt de sa bénédiction ; elle tardera également à le faire sortir pour retarder le plus possible l'heure où resurgit la malédiction des 6 jours de la semaine.
Heureux qui mérite de percevoir les choses sous cet angle, et qui s'efforce de prolonger la période où règne la bénédiction Divine, qui imprègne toutes les personnes respectueuses du Shabbath.

"Reviens Israël jusqu'à Hachem ton D." (Ochéa 14,2)

-> Le rav 'Haïm Friedlander enseigne :
Le prénom Israël représente un degré supérieur lié à la perfection, alors que Yaakov représente un niveau ordinaire.
De même, quand le peuple juif est appelé Israël, cela fait allusion à son niveau élevé (Zohar haKadoch - A'haré Mot 73a) ...

Nos Sages (Yoma 86a) expliquent : "ad Hachem Elokékha" (jusqu'à Hachem ton D.), signifie "jusqu'au Trône céleste", car c'est effectivement de là que proviennent toutes les âmes du peuple juif ...

Pour construire un immeuble, il est indispensable d'établir un plan précis, depuis les fondations jusqu'au dernier étage.
Il en est de même dans le processus de téchouva, il convient, dès le début d'aspirer à atteindre Hachem : sans cela, il nous sera impossible d'y parvenir.

Le Saba de Novardok compare celui qui se suffit de changer quelques actions à un homme qui se trouve dans un train roulant en direction inverse de là où il veut se rendre. Lorsqu'on le lui fait remarquer, au lieu de changer de train, il change de place et s'assoit de manière à faire face à sa destination. Bien entendu, il n'y parviendra jamais!

[Le rav Friedlander précise toutefois que] même si la motivation doit être forte, sa mise en œuvre doit commencer par de petites actions, et progresser étape par étape, pour atteindre ensuite des niveaux plus élevés ...

Même lorsque les juifs se trouvent à un niveau très bas, le prophète Ochéa les appelle Israël pour nous enseigner que le principe de la téchouva consiste à aspirer, dès le début, à accéder au Trône Divin.

Néanmoins, le rav Eliyahou Dessler dit que les mauvaises tendances de l'homme s'enracinent et sont acquises par l'âme. C'est pourquoi nous avons grandement besoin de l'aide Divine, et de prier Hachem en ce sens.
Le Roch (Or'hot 'Haïm 69) écrit : "Implore constamment Hachem afin qu'Il pousse ton cœur à accomplir Ses mitsvot".

Le rav Dessler, rapporte au nom de rav Israël Salanter, qu'une prière concernant le domaine spirituel est toujours exaucée.
Rav Yéhouda ha'Hassid (Séfer 'Hassidim 131) assure également : "Si un homme prie Hachem de tout son cœur pour tout ce qui a trait à la Torah et au spirituel, Il exaucera sa prière".

[Le rav Friedlander conclut que ] nous devons ambitionner d'atteindre un haut niveau dans l'étude de la Torah, la prière, le service Divin.
Alors que dans le domaine matériel, où l'homme doit se suffire de ce qu'il a et s'en réjouir, dans le domaine spirituel il faut être gourmand et avide, et se fixer des objectifs élevés.
Ainsi, en implorant Hachem pour qu'Il nous aide à assouvir nos aspirations, nous pourrons parvenir à la perfection et accéder par notre téchouva au Trône Divin.

Nos Sages (guémara Béra’hot 34b) disent qu'à l'endroit où se tient l'homme qui s'est repenti, même les tsadikim parfaits ne peuvent s'y tenir.
En effet, un homme qui a fauté, quand il se repent, il imagine que sa faute ne pourra pas être corrigée sans qu'Hachem le sauve gracieusement. Ainsi, il crie et implore tellement que ses cris atteignent des hauteurs si élevées, à un endroit où même les plus grands tsadikim n'ont pas accès.

[Mé haChiloa'h]

Dissimuler ses péchés ne porte pas bonheur. Celui qui les reconnaît et y renonce [par sa téchouva] obtient miséricorde.

[Michlé 28,13]

Rabbi Akiva avait 12 000 paires de "talmidim", depuis la ville de Gabat jusqu'à la ville d'Antiprass, qui moururent tous à une même époque, parce qu'ils ne se respectaient pas les uns les autres.
Le monde fut dans la désolation (par l'oubli de la Torah après la mort des 24 000 disciples) jusqu'à ce que rabbi Akiva aille rejoindre nos maîtres du sud et transmettre sa Torah à rabbi Méïr, rabbi Yéhouda, rabbi Yossi, rabbi Chimon et rabbi El'azar ben Chamoa.
Ce sont eux qui ont maintenu (et renforcé) la Torah à cette époque.
Une braïta enseigne que tous (les 24 000 élèves de rabbi Akiva) moururent entre Pessa'h et Shavouot.

[guémara Yébamot 62b]

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=> Pourquoi rabbi Akiva avait 12 000 paires d'élèves, et non pas 24 000 élèves?

-> La raison est que rabbi Akiva, ce grand sage, avait perçu grâce à son inspiration prophétique (roua'h akodech) que ses 24 000 talmidim avaient un esprit de compétition et de "jalousie" qui pourrait les amener à ne pas se porter de respect mutuellement.
Rabbi Akiva a alors réparti ses élèves en 12 000 paires, c'est-à-dire en 12 000 groupes d'étude à 2, en prenant soin de choisir, dans chaque binôme, un étudiant "fort" en Torah et l'autre "faible" en Torah, de façon à ce que celui de bas niveau respecte celui de haut niveau pour l'enseignement qu'il lui dispense.
Malgré ces précautions, ce manque de respect mutuel a conduit au drame de leur disparition.
[Ben Ich 'Haï]

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=> Comment expliquer ce manque de respect mutuel?

-> Chacun des talmidim de rabbi Akiva ne se souciait pas de l'honneur de la Torah de son prochain, car le terme : kavod (honneur) est essentiellement lié à la Torah, pour laquelle ce verset dit : "Car la Torah est ta vie et la prolongation de tes jours" (Vayélé'h 30,20).
Ce qui explique que l'attitude peu respectueuse de ces talmidim envers autrui leur a coûté la vie.
[Maharcha]

-> Les élèves de rabbi Akiva ont péché par égoïsme : chacun ne pensait qu'à son étude et à sa réussite personnelle sur le plan spirituel, et chacun se désintéressait de la Torah acquise par ses compagnons d'étude et de leur progression.
En ne portant pas intérêt et en ne donnant pas de poids (kavéd, dont dérive le mot : kavod) aux efforts spirituels de nos compagnons d'étude, non seulement cette personne se prive d'un enrichissement personnel, mais de plus elle risque de décourager autrui et d'affaiblir le monde de la Torah, qu'Hachem nous en préserve.
[rabbi 'Haïm Chmoulévitch – Si'hot Moussar (si’ha 36)]

-> Il est certain que ces talmidim ont cherché à appliquer le principe fondamental de leur maître rabbi Akiva : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18).
C'est justement parce que les talmidim de rabbi Akiva étaient liés par un lien d'affection profonde entre eux, conformément au verset cité, qu'ils ont jugé inutiles et superflues les marques extérieures de politesse et de bonnes manières (nimouss).
Cette conduite a été considérée comme un manque de respect et ils ont été sévèrement sanctionné.
Ainsi, même les marques extérieures de respect envers autrui ont leur importance!

De plus, même si cette amitié mutuelle était si développée qu'ils étaient prêts sincèrement, en cas de nécessité, à se sacrifier l'un pour l'autre, quitte à mourir pour cela, ils se détournaient toutefois des "petites obligations" quotidiennes envers leurs compagnons d'étude.
Or, c'est dans ces détails ou "petites" choses que se manifestent la véritable personnalité et le véritable respect envers autrui et non dans les "grandes" choses plus spectaculaires.
[rabbi Moshé Miller - dans Chiour léYom HaShababth (p.143 et 268)]

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=> Pourquoi la disparition des élèves de rabbi Akiva s'est-elle produite entre les fêtes de Pessa'h et de Shavouot?

-> La période des 7 semaines entre Pessa'h et Shavouot est un temps de compte du Omer (séfirat haOmer), où jour après jour, nous cherchons à nous élever de degré jusqu'à la 50e "porte" qui nous rend dignes de recevoir la Torah à la fête de Shavouot.
Ainsi, cette période est réservée au respect de la Torah et à l'intérêt qu'on lui porte.
Les talmidim de rabbi Akiva, en ne se conduisant pas avec respect entre eux, n'ont pas porté de respect à la Torah, c'est pourquoi ils ont quitté ce monde à la période entre Pessa'h et Shavouot réservée à ce respect.
[Maharal - Nétiv haTorah 12]

-> La période de Pessa'h et Shavouot est propice à la guérison et à la santé retrouvée, selon l'enseignement de Chmouel : "Toute boisson ayant la vertu de guérir est efficace entre Pessa'h et Shavouot" (guémara Shabbath 147b).
C'est pourquoi la guémara a voulu signaler que les élèves de rabbi Akiva sont décédés à cette période, par la Providence Divine, et non d'une mort naturelle, pour avoir manqué de respect à leurs compagnons d'étude.
[Maharcha]

-> Tout talmid (élève/disciple), au cours de son étude, reçoit une partie (celle qui correspond à sa néchama) de l'essence spirituelle de son maître (Rav).
Mais s'ils sont désunis, alors ils perdent l'influence que leur Rav aurait pu avoir sur eux et ils se mettent en danger.
C'est ainsi que les disciples de rabbi Akiva, malgré leur grandeur, étaient divisés par le fait qu'ils ne se portaient pas mutuellement le respect qu'il convient.
Ils ont donc empêché leur maître rabbi Akiva d'atteindre son but, c'est-à-dire de leur transmettre toute son essence spirituelle.
Quand est arrivée, après Pessa'h, la période réservée à la préparation du don de la Torah où la lumière de la sainteté brille et se renforce chaque jour, ils ont quand même maintenu leur attitude séparatiste et se sont donc mis en danger et ont ainsi quitté le monde à cette période.
[rav Dessler - Mikhtav méEliyahou - tome.4,p.124]

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=> Les disciples (talmidim) sont-ils morts entre Pessa'h et Shavouot ou bien entre Pessa'h et le 33 jour du omer (lag baOmer)?

-> La mortalité a débuté le 16 Nissan, au second jour de la fête de Pessa'h, dès que l'on a commencé à compter les 49 jours du Omer. La mortalité a cessé le 33e jour (lag) du Omer.
[Tossefot Rabbénou Pérets]

-> La mortalité a duré 32 jours, du 1er au 33e jour du Omer, et a donc cessé le 33e jour du Omer.
Cette durée de la mortalité est en allusion dans la faute de : kavod (respect - כבוד) commise par les élèves de rabbi Akiva, puisque ce mot : כבוד a pour guématria : 32.
Bien que notre guémara dit que les 24 000 élèves sont morts entre Pessa'h et Shavouot, ce terrible décret a cessé à lag baOmer, c'est-à-dire que plus personne ne tomba malade et ne mourut après le 33e jour.
Seules ceux qui étaient déjà tombés malades avant le 33e jour (lag), date de l'annulation du décret (gzéra), sont morts entre lag baOmer et Shavouot.
[Maharil]

"Tous les gains d’une personne sont prédéterminés d’un Roch Hachana à l’autre"
[guémara Beitsa 16a]

-> Un riche marchand s'adressa au 'Hafets 'Haïm pour qu'il bénisse le succès d'une entreprise commerciale.
Le tsadik répondit : "Que la volonté de D. fasse que tu jouisses de l'argent qui était inscrit dans ton registre céleste à Roch Hachana et qui y a été scellé le jour de Kippour".
L'homme riche fut déçu : "Qui a besoin d'une telle bénédiction puisque Hachem l'aurait accordé de toute façon?"

Le 'Hafets 'Haïm expliqua : "Te souhaiter plus qu'il ne te fut alloué à Roch Hachana et Yom Kippour est impossible. Mais prier pour que tu jouisses de ta part exacte est une grande chance.
Certains hommes sont mus par l'avidité et l'ambition d'augmenter leurs richesses ... ils s'arrangent pour gagner beaucoup plus qu'il ne leur a été alloué à Roch Hachana.
Mais il ne leur est pas possible de le garder, car il ne leur a pas été donné par D.
Ils penseront que leur fortune leur cause bien du souci, car ils sont condamnés à de lourdes pertes pour être débarrassés de toutes les sommes qu'ils ont gagnées en trop et sans autorisation.
C'est pourquoi, la meilleure bénédiction est de gagner le montant exact, déterminé au début de l'année, pour pouvoir jouir de chaque centime, sans avoir à subir la plus petite perte financière!"

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-> Le 'Hafets 'Haïm dit également : "Quand quelqu'un me dit qu'il gagne sa vie, mais que ça ne lui ferait pas de mal de gagner un peu plus, je lui demande : "Comment sais-tu que ça ne te ferait pas de mal?"
Hachem a évidemment le pouvoir de donner plus d'argent à un homme. S'Il ne le fait pas, c'est que d'avoir plus d'argent ne ferait qu'empirer les choses!"

"Toutes les âmes [juives] sont intégralement unies. C'est les fautes qui séparent les gens".

[Sfat Emet (Yom Kippour 651)]

Ainsi, après avoir été nettoyés de toutes nos fautes [à Yom Kippour], nous nous asseyons dans la Soucca, avec des sentiments d'unité et de paix avec tout le monde.

[de plus, à Kippour nous nous sommes normalement tous demandés pardon entre nous, ce qui fait qu'ensuite nous sommes en paix, il n'y a plus vraiment de différents.]

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-> "Tous les membres d'Israël demeureront dans la Soucca" (Emor 23,42)
Se focalisant sur le mot : "kol" (tous), la guémara (Soucca 27b) enseigne : "Tous les juifs sont aptes à résider dans la même Soucca" (כל ישראל ראוים לישב בסוכה אחת).

-> Attaches-les [les 4 espèces : qui représentent les 4 sortes de juifs] ensemble et ils seront pardonnés pour leurs fautes ensemble" (midrach Vayikra rabba 30,12).

[Hachem aime tellement que la paix, l'unité, règne entre Ses enfants (les juifs), qu'Il les comble de bénédictions, qu'Il pardonne leurs fautes, ...
A Souccot, nous sommes en intimité avec la Présence Divine dans la Soucca. Combien il est important de montrer à papa Hachem, que Ses enfants sont unis!
En effet, il est très douloureux à des parents de voir leurs enfants se disputer entre eux!]

Chémini Atsérét – Sim’hat Torah

+ Chémini Atsérét - Sim'hat Torah :

-> La dernière mitsva de Souccot est réalisée à Hochana rabba.
Nous prenons la arava, qui représentent nos lèvres, afin de faire avec une mtisva, et ensuite nous la mettons de côté.
Jusqu'à Chémini Atsérét, nous pouvons parler. Mais la sainteté de Chémini Atsérét est si grande qu'il est difficile d'articuler.
[rav Moché Wolfson]

-> Les Yamim Tovin sont appelés : 'haguim.
Littéralement, 'hag (חג) signifie : un cercle.
Certaines opinions (comme le Choul'han Aroukh 668) disent que Chémini Atsérét n'est pas appelé : 'hag, contrairement aux autres fêtes.

Le Rama miPano ainsi que le 'Hatam Sofer (Drachot vol.1,p.94) disent que tous les Yamim Tovim (jours de fête juif) sont comme un cercle autour de Chémini Atsérét, dont Chémini Atsérét en est le centre.
C'est pourquoi nous ne l'appelons pas : 'hag Chémini Atsérét, comme nous le faisons pour 'Hag haMatsot (Pessa'h) ou 'Hag haSouccot.
Chémini Atsérét ne fait pas partie du cercle, c'est le point central.

[dans nos prières, lorsque nous disons "Chémini 'hag Atsérét" ou "Chémini 'Hag haAtsérét", c'est uniquement dans l'intention d'un terme emprunté

Le 'Hatam Sofer enseigne que Chémini Atsérét est plus important que Yom Kippour, car Kippour c'est aimer Hachem en s'affligeant (dans la souffrance du jeûne, en ne se lavant pas, ... ), tandis qu'à Chémini Atsérét c'est aimer Hachem par la joie, ce qui est un lien beaucoup plus fort.
Comme il est écrit : "Comme c'est beau, lorsque l'amour est un plaisir et une joie" (ma yafit ou naaam'te aava bataanouguim - Chir haChirim 7,7)

Le 'Hatam Sofer note qu'il n'y a aucune mitsva particulière à Chémini Atsérét.
Roch Hachana a son Shofar, Yom Kippour son jeûne, Souccot le fait de résider dans la Soucca et la mitsva des 4 espèces, mais il n'y a pas de mitsva particulière à Chémini Atsérét.
Il écrit : "C'est en raison du fait que la sainteté de Chémini Atsérét provient de la joie des gens. Ils ont plaisir en Hachem ... cela n'est pas dépendant d'une mitsva en particulier."

-> Le Séfer ha'Hinoukh (324) écrit que nous ne prenons pas les 4 espèces à Chémini Atsérét, car : "le 8e jour est uniquement pour Hachem" (yom achémini koulo l'Hachem).

[d'une certaine façon, nous n'avons pas besoin de passer par une mitsva pour se lier à D., puisque nous sommes en privé face à Lui!
On a besoin des 4 espèces pour diriger notre joie de la récolte (matérialité) vers Hachem, tandis qu'à Chémini Atsérét, c'est le jour où l'on est en intimité avec papa Hachem, et l'on n'a pas besoin de rappel, car être proche de D. c'est la plus grande des joie possibles!]

-> Le Ramban (Emor) explique : "On n'a pas besoin de prendre les 4 espèces en ce jour, car cela n'est pas nécessaire, puisque l'essence de Chémini Atsérét est magnifique (hadar). [éno tsari'h ki ou atsmo hadar]

-> Le Kamarna (Séfer Hékhal - Bamidbar 22,32) apporte une allusion montrant que Shémini Atsérét comprend Pessa'h, Shavouot et Souccot.
La phrase : "chaloch péamim bachana" (3 fois par an - שָׁלֹשׁ פְּעָמִים בַּשָּׁנָה - Michpatim 23,17) qui fait référence aux 3 fêtes, a la même valeur numérique que les mots : "bayom achémini atsérét" (le 8e jour, Atsérét - בַּיּוֹם הַשְּׁמִינִי עֲצֶרֶת - Pin'has 29,35).
Cela montre que la sainteté de Chémini Atsérét est plus importante que tous les autres Yamim Tovim.

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-> Le Sfat Emet dit que le toit de la Soucca (S'chakh) ressemble à la 'houppa d'un mariage.
Après la Soucca, vient le moment du yi'houd (l'isolement entre les nouveaux mariés), qui est un moment d'une plus grande unité. C'est cela Chémini Atsérét.

-> Il est écrit : "oz véadar lévoucha, vatis'hak léyom a'haron" (Parée de force et de dignité, elle sourit au dernier jour - Michlé 31,25 - chant du Echét 'hayil).

Le Gaon de Vilna explique :
- "oz" = c'est Roch Hachana, car Hachem nous juge avec sa puissance/force ;
- "véadar" = c'est Souccot, le jour où nous prenons le "ets péri adar" (l'étrog) ;
- et ensuite, il y a Chémini Atsérét, comme il est écrit : "vatis'hak léyom a'haron" (il/elle sourit au dernier jour) = c'est le dernier des jours de fêtes qui ont commencé avec Roch Hachana (voir Elloul), et c'est un jour d'immense joie.

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-> La guémara (Taanit 7) affirme : "Combien est grand le jour où il pleut" (gadol yom aguéchamim)

La guémara dit qu'un jour où il pleut est :
- plus grand que la résurrection des morts (car la pluie profite à tout le monde : aux réchaïm et aux tsadikim) ;
- aussi grand que le jour où Hachem a donné la Torah [selon Rav Yéhouda, et Rava dit que c'est un jour plus grand que celui où a été donné la Torah, car si la Torah est comparée à la pluie, c'est que la pluie est plus grande que la Torah] ;
- aussi grand que le jour où le ciel et la terre ont été créés [allusion au jour de la Création].
Rabbi Ochaya dit que le jour de la pluie est grand, car la pluie facilite la délivrance [de mauvaises choses personnelles et collectives].

Le Avodat Israël explique que la guémara fait allusion à la grandeur de Chémini Atsérét qui est le jour où nous prions pour la pluie.

-> Le rabbi Aharon de Tchernobyl dit que prier pour la pluie à Chémini Atsérét est propice pour développer la parnassa (subsistance).

-> Le rabbi Mendel de Kotzk enseigne qu'à Chémini Atsérét, il est décrété combien de parnassa une personne aura pendant l'année à venir.
Cela est en allusion dans le verset : "והיית אך שמח" (véayita a'h saméa'h), dont la guémara précise que c'est une allusion à Chémini Atsérét. Ces 3 termes ont pour lettre finale : חת"ך , qui est le nom de l'ange attitré pour la parnassa.

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-> Soyez très très prudent avec les prières de Chémini Atsérét, à les dire avec une immense intention (kavana), car c'est un jour qui complète nos prières de Roch Hachana, et ainsi tout dépend de ce jour. Mais en plus de cela, il n'y a pas de meilleur jour, ni de moment plus propice que ce jour, où Hachem désire entendre nos prières.
[rabbi 'Haïm Palaggi]

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-> Il y a également une autre différence.
Tous les Yamim Tovim sont précédés par des jours de la semaine. Mais la sainteté de Chémini Atsérét est beaucoup trop importante pour qu'on puisse y rentrer directement dans la fête depuis un simple jour de la semaine.

Nous devons avoir le Yom Tov de Souccot, puis les jours de 'hol hamoéd, mais cela n'est pas suffisant, et nous avons besoin de Hochana rabba, qui est un jour particulièrement spécial.
Après cela, nous sommes prêts pour entrer dans la sainteté de Chémini Atsérét.

Cela suit la règle de comment approcher quelque chose d'extrêmement élevé : nous devons y accéder par étapes. Nous ne pouvons pas y sauter directement, nous devons entrer progressivement.

Le nom Chémini Atsérét (chémini signifie le chiffre : 8) nous dit plus à propos de sa sainteté.
Rabbénou Bé'hayé écrit que le but de toutes les mitsvot est d'améliorer le monde (tikoun haolamm).
Toutes les mitsvot sont liées aux 7 jours durant lesquels le monde a été créé.
Mais le Temple est au-dessus de ce monde, et c'est pour cela que dans le Temple les choses étaient en rapport avec le chiffre 8.

Le 7 est lié aux 7 jours de la semaine, aux 7 jours de la Création, il symbolise ce monde.
Le chiffre 8 symbolise ce qui est au-delà de la naturalité de ce monde (lémala min atéva).
Pour cette raison le Temple a été inauguré par le roi Shlomo le 8e jour du mois de Tichri.
"C'était le 8e jour" (Chémini 9,1) = le Michkan a également été inauguré un 8e jour.
De même, le Cohen Gadol portait 8 vêtements différents.

Chémini Atsérét est un Yom Tov lié au chiffre 8. Comme le Temple, il est au-delà de ce monde ...
Chémini Atsérét est un goût du monde à venir, de l'époque du machia'h ...

Les jours de Souccot sont pour toutes les nations du monde.
La guémara (Soucca 55b) dit que les 70 vaches apportées comme sacrifice à Souccot correspondent aux 70 nations.
Mais cependant à Chémini Atsérét, une seule vache est sacrifiée comme sacrifice (korban), correspondant au peuple juif uniquement.

Le Sfat Emet (Souccot 5637) explique que puisque le peuple juif désire s'attacher à Hachem, alors Hachem ne nous quitte pas, mais Il va s'attarder un jour de plus.
Les 7 jours de Souccot sont comparés à un roi qui fait un grand festin et distribue de nombreux cadeaux.
Lorsque le festin se termine et que la distribution de cadeaux est terminée, tous les invités partent.
C'est alors que les enfants du roi vont dans la chambre intérieure afin de passer en privé du temps avec le roi. Ils ne veulent pas de cadeaux, ils veulent le roi, lui-même.

Les 7 premiers jours de festin sont pour les non-juifs.
Le 8e jour est comparé à un moment que le roi passe avec ses enfants.
A Chémini Atsérét, Hachem Lui-même s'attarde pour être avec Ses enfants : les juifs.
C'est de quoi il s'agit à Chémini Atsérét, c'est un moment avec Hachem, Lui-même [la source de toutes les bénédictions, de toute la joie, ...].

De Roch 'Hodech Elloul jusque pendant tous les jours redoutables (Yamim Noraïm), nous sommes concentrés sur la prière.
A Souccot aussi, nous récitons les prières spéciales des hochanot.
La prière n'est pas spécifique aux juifs, comme il est écrit : "Ma maison sera dénommée Maison des prières pour toutes les nations" (Yéchayahou 56,7).
Toutes les nations ont également le droit à la prière.

Cependant, les non-juifs n'ont pas de lien avec la Torah, comme il est écrit : "Il a révélé ses paroles à Yaakov, ses statuts et ses lois de justice à Israël. Il n’a fait cela pour aucun des autres peuples ; aussi ses lois leur demeurent-elles inconnues" (Téhilim 147,19-20).

Les juifs, qui sont liés spécifiquement à la Torah, reçoivent un jour additionnel : Chémini Atsérét.
Pendant ce jour, nous sommes élevés à un niveau où les non-juifs ne peuvent pas entrer, dans le monde de la Torah.
Nous nous réjouissons avec la Torah, fêtant le fait que nous avons l'infini chance d'être juif et que Hachem nous a donné la Torah.
Nous célébrons le fait que : Il nous a choisi parmi toutes les nations et nous a donné Sa Torah (acher ba'har banou mikol aamim vénatan lanou ét torato).

La Torah est aussi au-delà du 7, c'est toujours du : 8 (au-delà de la naturalité), et c'est pour cela qu'on la fête à Chémini Atsérét.
La Torah a été donné le 1er jour de la 8e semaine.
Le Maharal fait remarquer que dans le Téhilim 19, les 7 premiers versets parlent du monde, et le 8e verset est : "la Torah de Hachem est parfaite" (Torat Hachem témima) = elle est au-delà de la nature ...

Chémini Atsérét est également un jour qui a un pouvoir phénoménal de prière.
Le Zohar (Tsav 32a) écrit que Chémini Atsérét est le jour où le peuple juif est tout seul avec le Roi [Hachem], et que tout ce qu'on lui demande nous sera accordé.

Rabbi Pin'has de Koritz (Imré Pin'has 1,590) explique que toutes les prières d'une personne sont répondues en ce jour, car c'est un moment très favorable (eit ratson) pour cela.
Mais il ajoute que cela ne peut avoir lieu que si nous nous asseyons avec le Roi, c'est-à-dire que nous ne pensons pas à des futilités, mais uniquement à Hachem.
[on doit être mentalement à 100% à disposition de Hachem]

Le Sar Shalom, rabbi Shalom de Belz (Séfer Midbar Kodech 1,262) dit : Atsérét signifie : se rassembler.
Il y a des prières, des supplications, et des requêtes que le peuple juif a fait tout au cours de l'année, dont les Yamim Noraïm, et qui n'ont pas été priées convenablement, et c'est pour cela qu'elles n'ont pas monté comme il le faudrait devant Hachem. [Plus une prière a de l'intention (kavana), plus elle a de la force pour s'élever et se présenter devant Hachem.]
Le jour de Chémini Atsérét, toutes nos prières sont rassemblées (atsérét) ensembles, et elles s'élèvent alors pour trouver faveur devant Hachem.

Pendant les prières et les hakafot de Chémini Atsérét, le Baal Chem Tov rectifiait et élevait des prières qui avaient été rejetées pendant [parfois] des milliers d'années.

La guémara (Taanit 7a) dit que : "Grand est le jour de la pluie comme le jour où la Torah a été donnée".
Le sens simple est que la pluie est si importante pour le monde, qu'un jour où il pleut est un jour important.

Le rabbi de Kozhnitz (Séfer Avodat Israël) dit que la guémara fait référence à Chémini Atsérét, le jour où nous disons la prière de la pluie (téfilat guéchem), car Chémini Atsérét est un jour d'une sainteté énorme.

Lorsqu'un juif dit la téfilat guéchem, il fait référence à une pluie spirituelle.
Selon guémara (Avoda Zara 5b) : "L’eau ne fait référence qu’à la Torah" (én mayim ella Torah).
Le Zohar (tikoun 13,p.29b) écrit qu'à Chémini Atsérét, les fontaines de la Torah s'ouvrent.
Nous prions Hachem : "al tim'na mayim" (Ne nous refuse pas d'eau).
Hachem nous donne la Torah afin que nous puissions nous rapprocher toujours plus de Lui ...

Quoiqu'on n'ait pas fait pendant Roch Hachana, Yom Kippour et Souccot, nous pouvons le compléter pendant les jours de Hochana rabba, Chémini Atsérét et Sim'hat Torah.

[rav Moché Wolfson]

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-> Le Zohar écrit : "A Hochana rabba leur jugement a été terminé, et maintenant leurs bénédictions commencent.
Car le jour suivant [à Chémini Atsérét] les juifs célèbrent avec leur Roi et reçoivent les bénédictions pour l'année entière.
A cette fête, uniquement les juifs sont présents, et lorsqu'on est assis en privé avec le roi, tout ce que nous demandons nous sera accordé."

De même, le Zohar écrit : "Lorsque Hachem s'unit avec la nation juive [à Chémini Atsérét - Sim'hat Torah], aucune autre nation ne peut se joindre à eux ... Hachem est seul avec eux".

-> Le midrach dit qu'après les 7 jours de Souccot, Hachem demande aux juifs de rester encore un jour [avant de vaquer chacun à ses affaires du quotidien] : "car cela m'est difficile lorsque que vous Me quittez".

Le Imré Emet explique que les juifs doivent aussi ressentir qu'ils ne veulent pas quitter les yamim tovim. C'est l'essence de Chémini Atsérét.

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-> Le Yessod Yossef dit :
"La coutume est de sortir tous les Sifré Torah du aron kodech ...
A l'image de l'amour qu'a un père pour son fils unique, il ouvre pour lui tous ses trésors, et ne lui refuse rien.
De même, Hachem nous accorde d'immenses bontés [cela est symbolisé par l'ouverture du aron qui contient les trésors de ce monde : la Torah]."

-> Rabbi Henékh Alexander explique que nous ne disons pas la birkat Cohanim à Sim'hat Torah, car en ce jour nous lisons les bénédictions de Moché, et "il cela serait une honte pour les bénédictions de Moché si nous ajoutions d'autres bénédictions".

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-> Le Yessod vécChorech haAvoda (chap.16) enseigne :
"Tout celui qui est vigilant à être joyeux avec la Torah en ce jour [de Sim'hat Torah], il est garanti que ses enfants et ses descendants seront toujours des érudits en Torah."

-> Le Shlomé 'Haguiga (p.292) écrit :
"A Sim'hat Torah, heureux soient ceux qui sont joyeux avec la Torah, car cela va rectifier leur âme pour tous les moments où ils ont déshonoré la Torah.
De plus, il y a une garantie de nos Sages que tout celui qui est joyeux avec la Torah en ce jour, il aura une descendance qui étudiera toujours la Torah."

[réjouis-toi de la Torah dans ce monde éphémère, et elle te réjouira pour l'éternité!]

-> Rabbi 'Haïm Vittal (Chaar haKavanot) dit :
"Mon maître [le Arizal] faisait le tour de la bima, devant ou derrière le Séfer Torah, il dansait et il chantait de toutes ses forces..
A la sortie de yom tov [en Israël où il n'y a qu'un jour], il allait de synagogue en synagogue pour danser avec la Torah, et il faisait cela pendant de nombreuses heures."

-> Le Maassé Rav rapporte que le Gaon de Vilna : "aller devant le Séfer Torah très heureux, avec un joie immense, son visage était comme un feu brûlant, et il tapait des mains et il dansait de toutes ses forces devant la Torah."

-> Le Yichma'h Israël enseigne que danser devant la Torah est propice pour avoir des enfants.
Il apprend cela de la femme du roi David : Mikhal, qui était dégoûtée de voir David danser de toutes ses forces devant le Aron (cf. Shmouel II 16,23). [en effet, David était prêt à renoncer à son honneur, bien que roi, pour celui de la Torah]
Elle a été puni par le fait qu'elle ne pouvait plus avoir d'enfant.
De là, nous pouvons apprendre que si quelqu'un est joyeux avec la Torah, alors il sera récompensé par des enfants.

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-> "Toutes les prières qui ne montent pas pendant toute l'année s'élèvent grâce aux hakafot".
[rabbi Shalom de Belz]

-> Le 'Hida écrit (dans une prière que certains récitent avant les hakafot), que danser à Sim'hat Torah fait tomber les murs de fer qui nous séparent d'Hachem.

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-> Chémini Atsérét/Sim'hat Torah représente la forte unité entre les juifs.
La guémara (Shabbath 31) rapporte qu'un non juif est venu voir Hillel et lui a demandé : "Convertis-moi, mais à la condition que tu m'enseignes toute la Torah tandis que je me tiens sur un pieds".
Hillel l'a converti et lui a dit : "Ce que tu détestes, ne le fais pas à ton prochain. Ceci est toute la Torah, le reste est commentaire ..."
=> Que voulez le converti? N'a-t-il pas réalisé que la Torah est vaste et qu'elle ne peut pas être enseignée en un moment?

Le rabbi Israël de Ruzhin explique que le converti ne demandait pas de connaître toute la Torah.
Il demandait qu'on lui apprenne les secrets kabbalistiques en lien avec la fête de Chémini Atsérét.

C'est ce qu'il signifie en disant : "Enseignes-moi toute la Torah tandis que je me tiens sur un pieds (al régél a'hat)".
Chémini Atsérét est appelé "régél", comme l'écrit la guémara (Soucca 48) : "[Chémini Atsérét] est une fête en soi" (régél bifné atsmo).

Ainsi, le converti voulait connaître le secret significatif de cette grande fête.
La réponse de Hillel était : "Ce que tu détestes, ne le fais pas à ton prochain" = en d'autres termes, Hillel lui disait que le secret de Chémini Atsérét est : l'unité.
Il y a de grands secrets dans Chémini Atsérét, mais pour les résumer simplement : la fête de Chémini Atsérét et Sim'hat Torah a pour objectif de développer notre bienveillance à l'égard de notre prochain.

[d'une certaine façon, en se réjouissant et en tournant avec la Torah, on se focalise sur l'aspect unificateur (la spiritualité) entre les juifs.
Certes nous sommes différents au niveau du corps (physiquement), mais nous provenons tous d'une même source commune, d'une même âme originelle.
Nous avons un papa Hachem qui est Unique, et notre objectif commun, chacun en fonction de son unicité, est de Le grandir dans ce monde!]

Hochana rabba

+ Hochana rabba :

-> Le 7e jour de Souccot est appelé Hochana rabba. Ce jour-là, on abonde en étude de la Torah et en supplications.
Il est dit dans le midrach : "Hachem a dit à Avraham Avinou : Je suis unique dans Mon monde et tu es unique dans ton monde. Dans le futur, Je donnerai à tes enfants un jour spécial afin de réparer leurs fautes, c’est Hochana rabba.
Si les fautes de tes enfants n’ont pas été réparées pendant Roch Hachana, elles le seront à Yom Kippour. Et sinon, elles le seront à Hochana Rabba."
[rav Ovadia Yossef - 'Hazon Ovadia Souccot]

[Selon le Zohar, les décrets d'Hachem pour l'année à venir ne "partent" qu’au début du 8e jour, le soir de Chémini Atséret, mais durant toute la journée de Hochana rabba qui le précède, il est encore possible de modifier le jugement.]

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-> Une des questions à laquelle nous devrons tous répondre après notre mort est : "As-tu attendu la Délivrance?" (tsipita lichoua – guémara Shabbath 31a).

Le Imré Emet dit que cette question signifie également : "Est-ce que tu as attendu la yéchoua (délivrance), c'est-à-dire Hochana rabba, le jour où Hachem accorde des délivrances aux juifs."

-> Roch Hachana vient de passer, ainsi que Yom Kippour, et la majorité de Souccot.
A ce moment [de Hochana rabba], de nombreuses personnes sentent qu'elles ont accompli ce qu'elles pouvaient, et elles ne ressentent plus une importance à investir des efforts dans les derniers jours des Yamim Noraïm.
Parfois, les gens se découragent car ils sentent qu'ils n'ont pas pleinement exploiter ces jours saints par de la téchouva, des prières et de la Torah, et ils ne sont pas prêts à le faire maintenant

[on baisse les bras en se disant que puisque tous les jours redoutables de tichri (et Elloul) sont presque finis, il est trop tard, mais on oublie l'infinie miséricorde de papa Hachem, qui en l'espace d'une seconde où nous Lui ouvrons totalement notre cœur peut tout changer pour notre meilleur, rempli de bénédictions.]

Ainsi, lorsque nos Sages disent : "As-tu attendu la Délivrance?" = est-ce que tu as attendu ardemment Hochana rabba, par exemple par la conscience du pouvoir exceptionnel des prières, de la téchouva, de la tsédaka, .. de ce jour.
Comment ne pas attendre impatiemment un tel jour, où nous pouvons gagner tellement! ...

Même si on s'investit de notre mieux à Souccot, on peut avoir tendance à laisser passer, sans attention particulière, le jour de Hochana rabba.
Pourtant, Hochana rabba est le point culminant de tous les jours redoutables, au point que nous pouvons obtenir les plus grandes délivrances [à tous nos problèmes].

Même en ce jour, nous devons être vigilants, et continuer notre batail contre le yétser ara.
[rav Elimélé'h Biderman]

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-> Bientôt le jour sera terminé. Nous pensons que le Roi [Hachem] n'est plus là [à Hochana rabba], mais nous devons savoir que cela n'est pas vrai. Hachem est là! [tout particulièrement proche de nous!]

Appelons Hachem et demandons-Lui qu'Il nous sauve. Allons crions ensemble : "Hocha Na, véOchia Na, avinou ata! (Sauve de grâce (Ton peuple)! Secours-nous! Tu es notre Père!) ...

L'année dernière, il y avait des gens parmi nous qui ne sont plus vivants.
Il est possible que s'ils avaient prié davantage à Hochana rabba, ils auraient annulé le décret.
[rabbi de Satmar]

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-> Le Divré Yossef de Satmar priait pendant très longtemps à Hochana rabba.

-> La dernière année de sa vie, le 'Hatam Sofer a dit : "J'ai passé le jugement de Roch Hachana et de Yom Kippour, mais je n'ai pas réussi à passer le jugement de Hochana rabba".

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Au début les livres juifs n'ont pas révélé que Hochana rabba était un jour de jugement.
Par exemple, la guémara appelle Hochana rabba : "Yom Arava", le jour où nous prenons la Arava.
Il n'y aucune mention que c'est un jour de jugement.
Pourquoi cela?

Le rav Shlomo Zalman Auerbach explique que pour les premières générations, la crainte du jugement était si important, que si les gens savaient que Hochana rabba était également un jour de jugement, alors cela leur aurait retiré la joie pour le Yom Tov. Ils seraient incapables d'observer la mitsva de se réjouir de la fête [à Souccot] (vésama'hta bé'haguékha).

Dans les générations ultérieures, la crainte était moins grande, et ainsi les Séfarim nous ont révélés qu'il y a également un jugement à Hochana rabba, et ce afin que nous prions et fassions téchouva et donnons à la tsédaka, et annulions tous les décrets difficiles.

Le rav Auerbach dit qu'il y a quand même une indication dans la guémara, avec les mots : "bé'hag nidounim al amayim" (A Souccot nous sommes jugés pour la pluie [sur combien on en aura cette année]).

Le Lévouch écrit : "Ainsi, les gens allument davantage de bougies à la synagogue à Hochana rabba, à l'image de Yom Kippour, car c'est le jour final de jugement pour la pluie".

Le rav Shlomo Zalman Auerbach explique que par le passé, la pluie signifiait la vie. S'il ne pleuvait pas, alors les gens allaient mourir.
Les choses ont changé à notre époque, puisque l'eau peut être transportée et les pays ont des réservoirs d'eau.
[En ce sens le 'Hazon Ich dit que nous ne jeûnons plus pour la pluie, car un manque de pluie n'est pas une tragédie comme cela pouvait l'être.]

Ainsi, il y a des années, il était suffisant aux gens de savoir qu'ils étaient jugés sur la pluie, et cela les réveillait immédiatement à faire téchouva, à prier et à donner à la tsédaka.
Aujourd'hui, les gens ne sont pas sensibles à cela, et ils n'améliorent pas leur comportement sur une peur de manquer de pluie.
C'est pour cette raison que dans les dernières générations, on nous a révélé davantage d'aspects de ce grand jugement [à Hochana rabba].

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-> Le Zohar écrit : "A Hochana rabba leur jugement a été terminé, et maintenant leurs bénédictions commencent.
Car le jour suivant [à Chémini Atsérét] les juifs célèbrent avec leur Roi et reçoivent les bénédictions pour l'année entière.
A cette fête, seulement les juifs sont présents, et lorsqu'on est assis en privé avec le roi, tout ce que nous demandons nous est accordé."

[on voit à quel point Hochana rabba est le point culminant, les derniers moments où l'on peut encore changer toute notre année à venir.
Ainsi, ce dernier jour ne doit pas être pris à la légère, au contraire c'est le sprint final! ]

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-> Hochana Rabba est appelé : "Yom haArava".
Les Aravot qui n'ont pas de goût et pas d'odeur, représentent les juifs au niveau le plus bas et le plus distant dans le peuple d'Israël, et les Aravot correspondant aussi aux lèvres.
Cela nous enseigne que c'est spécialement les prières d'un juif qui se sent si bas (si modeste), qui sont chéries et acceptées par Hachem avec un grand amour.
[Sfat Emet]

-> Celui qui se considère humblement, sa prière ne sera pas repoussée.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Téfila]

-> Le Sfat Emet rapporte le midrach (Vayikra rabba 30,12) selon lequel la Arava (la branche de saule qui est l'une des 4 espèces du Loulav) représente dans le peuple d'Israël ceux qui n'ont ni goût ni odeur (ni Torah, ni Mitsvot). Que leur reste-t-il? Seulement leur bouche (les feuilles de Arava ont une forme de lèvres), c'est-à-dire la force de la prière qui constitue l'arme essentielle du peuple juif, "la voix de Yaakov".
Le Sfat Emet enseigne que certes la voix des tsadikim (représentés par l'Etrog qui possède à la fois le goût, la Torah et l'odeur, les bonnes actions) monte à des degrés supérieurs, mais elle est mêlée de leurs mitsvot. Néanmoins, celui qui n'a ni goût ni odeur s'identifie entièrement et exclusivement avec sa prière.
C'est à ce sujet qu'il est dit : "Prière du pauvre lorsqu'il s'enveloppe" (Téhilim 102,1), le pauvre (en Torah et en Mitsvot) s'enveloppe uniquement de sa prière, comme il est dit : "Je suis une prière".
Et celle-ci est agréable aux yeux du Créateur et est qualifiée de Arava (jeu de mot entre Aréva et Arava, la branche de saule).

C'est pourquoi ce jour est nommé : "Hochaana Rabba ("la grande délivrance") car en celui-ci, même les gens les plus simples qui n'ont ni goût ni odeur, sont exaucés.
Et c'est également une allusion à notre époque pauvre en spiritualité, qui possède encore cependant la prière.
En ce jour [d'Hochaana Rabba], les portes de la prière sont grandes ouvertes et même le plus simple des juifs peut mériter une grande délivrance.

Lorsqu'un homme danse, il s'élève tout en sachant qu'il finira par retomber ...

Nos Sages (midrach Cho'had Tov 2) enseignent : "Dans la mer, chaque vague s'élève comme si elle voulait submerger le monde et lorsqu'elle parvient sur la plage, elle vient s'écraser sur le sable sans réussir à le submerger. Et bien que chaque vague constate que celle qui l'a précédée a échoué, elle ne renonce pas et tente elle-même à nouveau de submerger le monde" ...

Il est écrit : "lorsque les vagues s'écraseront, rends leur hommage" (Téhilim 89,10) = car c'est faire l'éloge des vagues que de proclamer qu'elles ne renoncent jamais et que chacune se dit : "je réussirai".
[Yétev Lev]

[de même à Sim'ha Torah, lorsque nous dansons nous nous élevons vers le Ciel (davantage de spiritualité), nous retombons par terre (dans la matérialité), et immédiatement nous retentons de s'élever vers le haut.

On peut rapprocher cela à : "Le tsadik tombe 7 fois, et se relève ; mais les réchaïm sont effondrés par le malheur" (Michlé 24,16) [les hakafot consistent en 7 tours]
Dans notre vie, nous avons des moments d’impulsion, des moments où tout tourne tranquillement, et des moments de chute. L'essentiel est que même si l’on tombe, nous ne devons pas désespérer en se lamentant sur notre sort, en restant inerte, mais plutôt nous efforcer de se relever par la téchouva et de repartir de plus belle de toutes nos forces! ]

-> Ce sont justement les descentes et les difficultés que l'homme rencontre dans son Service d'Hachem qui peuvent le faire se construire spirituellement.
C'est parce qu'il tombe que quand il se relèvera, il s'élèvera encore plus. Toutes les chutes qu'il pourra rencontrer ont la capacité d'être justement des moyens de le rapprocher davantage. Encore faut-il se renforcer et ne pas en désespérer.
[rabbi Tsadok Hacohen de Lublin - le Pri Tsadik]

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-> Il faut savoir que la valeur d'un homme se mesure par son obstination à se battre.
[Un juif a une obligation de moyens [faire de son mieux], et le résultat dépend de D.].

Le Zohar enseigne que le Loulav est comme une arme qui vient proclamer : "Les nôtres ont vaincu", en faisant référence aux juifs qui sont sortis vainqueurs dans le combat qu'ils livrèrent pendant les jours de jugement (à Roch Hachana et Kippour) ...

Cela nécessite une explication. En effet, il est de coutume qu'après la victoire finale, le vainqueur range ses armes. Le roi parade alors en compagnie de ses soldats en toute tranquillité d'esprit.
Dès lors, pourquoi la Torah nous ordonne-t-elle de sortir en brandissant cette arme que représente le Loulav, immédiatement après la victoire des jours redoutables?

C'est qu'en réalité, la guerre contre le yétser ara est différente de tout autre affrontement : même après l'avoir vaincu, l'homme doit savoir qu'il demeure en permanence un soldat prêt à se battre, et c'est précisément l'essence de sa victoire : continuer à se tenir prêt au combat, car c'est là tout l'homme [tant qu'il vit, c'est qu'il y a un combat à mener contre son yétser ara].
[rav Elimélé'h Biderman]

[on ressort pur de faute après Yom Kippour, et en sortant notre arme (le loulav) nous exprimons notre motivation à tendre vers un état de perfection dans notre service Divin.
De plus, Hachem est très très proche de nous pendant les yamim noraïm et Souccot, ce qui nous donne envie de ne pas fauter, de ne pas écouter notre yétser ara, afin de rester au plus proche de papa Hachem.
En ce début de nouvelle année, rempli de motivation spirituelle : à l'attaque! ]

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-> "Car Hachem, ton D., est un feu dévorant" (Dévarim 4,24)

Selon le Maguid de Mézéritch, Hachem dévore (si l'on peut dire) le feu que l'homme allume dans son cœur pour combattre son yétser ara.
Il s'agit du feu de la bataille contre lui sans aucun rapport avec son issue victorieuse ou non.
En effet, Hachem ne demande à l'homme qu'une seule chose : s'efforcer d'agir de son mieux, le reste appartient à D.

[la danse de Sim'hat Torah symbolise notre désir de s'élever de la terre vers le ciel, notre souhait de se jeter dans les bras de Hachem par nos actions, et ce de manière constante.
Nous y mettons le feu avec la Torah (antidote du yétser ara), témoignage de notre envie folle de faire Sa volonté.]