Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Un juif ne doit pas simplement compter ses jours, mais plutôt faire en sorte que ses jours comptent."

[Rabbi Berel Wein - lors d'une conférence sur le compte des jours du Omer]

-> Le Kli Yakar transmet cette idée (Béhar 25,8) :
"En s'occupant de la Torah et de la spiritualité, nous nous approprions les années (elles deviennent nôtres).
Cependant, si nous perdons notre temps dans de la futilité, nous n'aurons rien à montrer de nos années [de vie].
A la place de compter les jours, nous devons faire en sorte que les jours comptent."

[La période du Omer nous permet de se rendre compte à quel point la vie passe vite, et à quel point il faut s'empresser de la remplir de choses de valeur. En effet, à peine Pessa'h est terminée qu'on se retrouve à Shavouot, et sur ces 49 derniers jours comment avons-nous pu les remplir pour notre éternité?]

<--->

-> Le Collel de Sarcelles (feuillet de la communauté 5782) écrit :
L’objet le plus précieux qu’Hachem donne aux juifs est donc bien le temps. Aussi, chacun doit-il apprécier à sa juste mesure la valeur de ce cadeau, compter chaque jour que D. lui accorde, s’assurer que ce temps n’est pas perdu, mais bien empli de son juste contenu.
Chaque individu reçoit un nombre précis de jours et d’instants, celui qui est nécessaire pour mener à bien la mission qui lui est confiée.
La nature humaine veut que celui qui possède des objets précieux les compte en permanence, afin de n’en rien perdre. S’il les considère réellement comme précieux, il tiendra à chacun d’eux, y compris au plus petit.
C’est là qu’intervient la mitsva de compter les jours du Omer dans le contexte des "solennités de d'Hachem" : Compter le temps qui s’écoule afin de souligner sa valeur, son importance, la nécessité de se servir pleinement de chaque jour, de chaque instant, pour se préparer au mieux à la réception de la Torah.
C’est à ce propos que le Sfat Emet nous enseigne que les jours du Omer sont comparables à des jours de ‘Hol haMoed. En effet, ils sont encadrés par des jours de sainteté (le premier jour de Pessa’h et le premier jour de Shavouot). Plus profondément, ils sont l’expression de l’union entre le profane (‘Hol) et le spirituel (HaMoed), entre le "limité" et "l’illimité", un avant-goût des temps messianiques.

[de même que les jours du Omer se cumulent, nous devons faire en sorte que chaque journée de vie que D. nous offre soit rentabilisée au maximum, et cela en accord avec la finalité : les valeurs de la Torah.
Les juifs ont un cliché d'aimer l'argent, la matérialité, mais en réalité nous sommes des fous de biens spirituels. Nous voulons faire fructifier notre temps en mitsvot, en Torah, ... Par cela nous préparons notre mort, et nous nous permettons d'être riches éternellement, au plus proche de notre papa Hachem (le plus grand bonheur possible!).
C'est cela le Omer, le passage de la sortie d'Egypte (libération physique, naissance du peuple juif), à Shavouot (libération spirituelle [selon les Pirké Avot, plus on est soumis au joug de la Torah, plus nous sommes quelqu'un de libre]). Le Omer prolonge Pessa'h, et nous incite à investir dans le spirituel, dans l'éternel, et diminuer notre lien avec la matérialité, avec la vision non-juive de ce monde, éphémère et à court terme, qui ne nous apportera rien dans le monde à venir éternel.]

<--------------------->

+ "Vous compterez chacun, depuis le lendemain de la fête, depuis le jour où vous aurez offert l’Omer du balancement, 7 semaines, qui doivent être entières." (Emor 23,15)

-> Quand est-ce que les semaines sont entières?
Lorsque le peuple juif fait la volonté de Hachem.
[midrach Vayikra rabba 28,3]

[tu veux que tes jours comptent, alors fais confiance au Créateur du monde, et mise tout sur ce qui est le plus rentable : la volonté de D.!]

Le Omer …

-> Le Omer ... (quelques idées du Rabbi Na'hman de Breslev)

1°/ Il est écrit dans la guémara Ména'hot (65b), à propos du Omer : "Chaque personne doit compter"

On réalise la mitsva de compter le Omer de façon individuelle plutôt que collectivement, car chaque personne doit chercher à s'améliorer au vu des capacités qui lui sont propres.

Par ailleurs, le terme : "compter" renvoie à une notion de mesure.

Il faut mesurer nos capacités et nos responsabilités, afin de savoir ce que l'on doit ajouter/réaliser pour passer à un jour suivant.

=> Chaque jour, je dois être meilleur que le précédent, non pas en me comparant à autrui, mais à moi-même.

2°/ Le Omer commence à partir de la sortie d'Egypte, symbole du matérialisme et de la domination du mal.
Le fait de compter en ajoutant chaque jour un jour supplémentaire, nous apprend qu'il faut toujours être dans une logique de mettre de la distance avec nos mauvais traits de caractère, fréquentations, lieux, ... (le mal)

Plus, il y a de distance plus on se rapproche de la sainteté, de D., comme lors du don de la Torah (finalité du Omer).

On trouve cette idée dans la nature des offrandes que l'on faisait à D.
L’offrande du Omer à Pessa’h était issue de la récolte d’orge, tandis que celle de Shavouot était de blé.

L’orge est principalement destinée aux animaux alors que le blé est plus pour les hommes.

=> Le Omer est une période, où l'on cherche à mettre loin derrière notre animalité, notre conscience de D. basée sur des miracles, pour parvenir à un état d'être humain, avec une spiritualité épanouie et une conscience de D. acquise personnellement.

3°/ Le fait de compter chaque jour, un jour supplémentaire, nous apprend aussi qu'il faut toujours se rappeler du commencement, du 1er jour, où l'on est plein d'enthousiasme, de motivation, d'ambition.

=> En se rappelant de cette flamme du départ, on se redonne des forces pour agir pleinement, comme au premier jour ...

4°/ En comptant à partir du chiffre 1, qui renvoie à D. (qui est Un), on relit chaque nouveau jour à une base pleine de vérité et de sainteté.

=> Tout est connecté à D. de part son origine.

5°/ Il est écrit : "Vous compterez chacun, depuis le lendemain de la fête, depuis le jour où vous aurez offert l'Omer du balancement, 7 semaines, qui doivent être entières." (Emor 23,15)

En utilisant : "qui doivent être entières", le compte du Omer nous apprend que nos journées doivent être complètes et qu'il faudra rendre des comptes pour chaque jour de notre vie.
Pourquoi telle ou telle journée n'a pas été "entière"?

Cette conscience doit nous pousser à donner le meilleur de nous-même, nous évitant de laisser filer le temps en se berçant d'illusions (je vais le faire plus tard, il y a le temps, je suis immortel, ...)

Lag baOmer & tombe du Rachbi …

+ Paroles du Ari Zal (Séfer haAri 219) sur le fait de faire la fête sur la tombe de Rabbi Chimon Bar Yo'haï (Rachbi) le 33e jour du Omer :

"A l'époque de notre maître (Rav Yossef Caro), ils décidèrent que les Juifs ne firent pas une grande fête à Lag baOmer sur la tombe de Rabbi Chimon bar Yo'haï.

Notre maître et son Beth Din pensèrent qu'il était dégradant que les gens mangent et dansent là-bas.

[Cette décision] a été écrite mais non signée.
Cette nuit là, notre maître rêva de Rabbi Chimon bar Yo'haï qui lui dit qu'une épidémie allait s'abattre sur le peuple à cause de cette décision.

C'était sa volonté qu'on célèbre l'anniversaire de son décès.
Le jour suivant, ils abrogèrent cette décision."

<------------------->

Rabbi Yaakov Abihssira enseigne dans son livre "Dorech Tov" (drouch 4 sur Matan Torah, sur le verset "mor véaolot" du Zohar Tome 1 page 22b) :
"Le z'hout (mérite) de Rabbi Chimon bar Yo'haï dans les mondes supérieurs est plus grand que tous les Tsadikim"

Lag baOmer ….

+ Lag baOmer ....

-> Lag baOmer ?
Lag BaOmer est le 33e jour du Omer.
Nous le fêtons parce que c'est le jour où l'épidémie qui frappait les élèves de Rabbi Akiva s'est arrêtée et également parce que c'est le jour de la mort de Rabbi Chimon bar Yo'haï.

Rabbi Chimon bar Yo'haï fut l'un des plus grands érudits en matière de Kabbale.
Quand les romains décrétèrent que les juifs ne pouvaient plus étudier la Torah, Rabbi Chimon continua dans une grotte avec son fils pendant treize ans avec une abnégation de soi incommensurable.
Quand il mourut, il révéla de nombreux secrets cachés de la Torah au moyen d'une révélation impressionnante (cf.ci-après).

-> Il est écrit dans le Zohar (Idra Zouta - Paracha Haazinou) :
"Le jour où Rabbi Chimon bar Yo'haï devait quitter ce monde, il organisa ses enseignements.
Ses amis vinrent dans sa chambre et il leur dit : "Maintenant, c'est un moment propice, je peux vous révéler des choses saintes qui n'ont pas été révélées jusqu'à présent." ...

Et tout au long de cette journée là, le feu n'a pas quitté sa chambre, et personne ne pouvait approcher parce que la lumière et le feu l'entouraient ...

[Après sa mort, et lorsqu'ils vinrent pour l'enterrer], le feu s'envola en l'air et dansa devant lui.

Une voix se fit entendre [du Ciel] disant : "Venez et rassemblez-vous [chaque année] pour la Hiloula (anniversaire de décès) de Rabbi Chimon Bar Yoh'aï." "

-> Le Kaf ha'Haïm nous explique que Rabbi Chimon bar Yoh'aï était le premier des 5 élèves auxquels Rabbi Akiva enseigna après la mort de ses 24 000 élèves.
Ainsi, célébrer la contribution de Rabbi Chimon bar Yo'haï à la Torah revient aussi à fêter la continuité de l'héritage de Rabbi Akiva après l'épidémie dévastatrice

-> Le 'Hatam Sofer (Responsa - Yoré Déa 233) d'écrire :
"Il est dit dans le midrach que [dans le désert,] à partir du moment où les Juifs finirent la nourriture qu'ils avaient apporté d'Egypte (selon guémara (Kiddouchin 38a), ils sont sortis avec des provisions suffisantes pour 30 jours), ils marchèrent 3 jours sans avoir de pain et après, la manne commença à tomber.
[Si nous comptons les jours, nous arrivons au 18 Iyar], la manne tomba donc pour la 1ere fois à Lag baOmer."

( => Lag baOmer (33e jour du Omer) = en rapport avec le 33e jour suivant la sortie d'Egypte (30+3), lorsque les provisions furent terminées et que la manne commença à tomber)

==> Tout comme le peuple juif a été nourri dans le désert par la manne, une forme de subsistance venue du Ciel, Rabbi Chimon bar Yo'haï survit lui aussi dans sa grotte en étant nourri par D.

Ceci est un gage d'un niveau spirituel élevé qui fait que la révélation de la part mystique de la Torah est passée par lui.

+ "Rabbi Akiva dit à ses nouveaux élèves : "Mes enfants, les premiers moururent seulement parce qu'ils ne se regardaient pas généreusement l'un l'autre.
Faites attention à ne pas agir comme eux". "

[Midrach Béréchit Rabba 61,3 ]

+ Supplément :

-> Il est écrit dans la guémara (Yébamot 62b) :
"Rabbi Akiva avait 12 000 binômes d'étudiants de Guivat a Antiprat et ils moururent tous parce qu'ils ne se respectaient pas mutuellement.
Le monde était désolé jusqu'à ce que Rabbi Akiva vint voir les Rabbis du Sud et leur donna cours.
[Ils s'agissait de : ] Rabbi Méir, Rabbi Yéhouda, Rabbi Yossi, Rabbi Chimon et Rabbi Elazar ben Chamoua.
Ce sont eux qui ré-établir la Torah à ce moment-là.

On enseigne que 24 000 élèves moururent tous entre Pessa'h et Atséret ( =Shavouot).
Rav 'Hama bar Abba, ou peut être qu'il s'agissait de Rabbi 'Hiya bar Avin, disait qu'ils moururent tous d'une mort terrible.
A quelle type de mort est-il fait référence?
Rabbi Na'hman dit : askara (mort par diphtérie)."

-> Le rav Aaron Kotler (1891-1962 ; Michnat Rabbi Aaron vol.3) de tirer une belle leçon :
"Il vaut la peine de penser à cela d'une autre manière : à quel point le mérite des Rabbins du Sud (qui ré-établirent la Torah) était grand.
La Torah aurait du passer par les 24 000 élèves de Rabbi Akiva, et passa finalement par ces 5 élèves.

Ceux qui peinent à étudier la Torah dans notre génération ont un mérite similaire.
[Sans eux] le monde serait abandonné, et par ces quelques individus, des rescapés que D. appelle : "Ceux qui peinent dans la Torah", la Torah n'est pas oubliée par le peuple juif."

Le Omer : leçon de gratitude envers D. …

+ Le Omer : leçon de gratitude envers D. ...

-> Il est écrit dans la Torah (Vayikra 23;10) : "[D. parla à moché : ] Parle aux enfants d'Israël et dis-leur : quand vous entrerez sur la terre que je vous donne et que vous ramasserez les récoltes, vous devrez apporter l'Omer des prémices de votre récolte au Cohen. Il devra balancer l'Omer devant D. afin que cela soit un apaisement pour vous ; le jour suivant le Shabbat (le 1er jour de Pessa'h) le Cohen devra le balancer."

-> Le 'Hizkouni (Vayikra 23,10) de commenter : "Ce ne serait pas convenable de manger de la nouvelle récolte sans en avoir apporté une partie en cadeau de remerciement à D."

=> Au début de la nouvelle récolte annuelle, alors que l'on commence à récolter les fruits de notre travail, la Torah nous demande d'apporter une offrande de remerciement à D. (le Omer), pour reconnaître que toutes les céréales que notre champ a produit sont véritablement un cadeau de D.

-> Le Midrach (Vayikra Rabba 28,1) nous enseigne :
"Rabbi Yanaï dit : "Le monde fonctionne de telle manière que lorsqu'une personne achète de la viande au marché, il doit faire beaucoup d'effort et travailler beaucoup jusqu'à ce qu'il puisse la cuisiner.

Et alors que les gens dorment, D. fait souffler le vent et apporte les nuages pour que les plantes poussent et que les fruits soient nourris et nous Le payons qu'avec la valeur du Omer.
C'est le sens du verset: “vous devrez apporter l'Omer des prémices de votre récolte au Cohen."

-> Le rav Friedlander (Siftei 'Haïm vol.3) de nous dire :
"De façon à ce qu'une personne ne pense pas, que D. nous en préserve, "ma puissance et la force de mes mains", il ne devrait pas penser : j'ai labouré et j'ai planté et maintenant je récolte, je suis celui qui produit les céréales!

C'est pourquoi la Torah lui enseigne qu'il n'a pas fait tout ça de ses propres forces ; mais D. lui a donné sa subsistance, et tout vient de Lui.
Comment cette leçon est-elle enseignée?

Par le fait que nous donnons à D. la première et plus précieuse partie de notre récolte.
Nous admettons donc que tout vient de D.

Quand nous lions cette première partie [à D.], la première partie reflète toutes les parties et tout est sanctifié."

Faire le compte des jours et des semaines …

+ Le Omer : Faire le compte des jours et des semaines ...

La guémara 'Haguiga (17b) de nous enseigner :
"Abayé dit qu'il y a une mitsva de compter les jours comme le précise le verset : "Comptez 50 jours" (Vayikra 23) ; et il y a aussi une mitsva de compter les semaines, comme le dit le verset : "7 semaines vous compterez pour vous" (Devarim 16).
De plus, [à la fin de la période du Omer] la fête est appelée : "Semaines" (Shavouot)."

Ainsi, à titre d'exemple le 16e jour du Omer, nous nous rendons quitte du compte du Omer en disant : "Aujourd'hui nous sommes le 16e jour du Omer, ce qui correspond à 2 semaines et à 2 jours."

=> Quel est l'intérêt de compter les jours et les semaines à la suite d'avoir dit le chiffre du Omer? Qu'est-ce que cela apporte?

Le rav Soloveitchik nous enseigne que par le fait de d'ajouter le compte des jours et des semaines, on se sensibilise aux différents aspects du temps.
Lorsque l'on compte les semaines, cela renvoie à une perspective de long-terme, tandis que le fait de compter les jours renvoie aux aspects du quotidien.

-> En se focalisant sur les semaines, nous fixons un cap vers un futur positif, nous sommes rempli de rêves qui nous donnent des ailes (comme on dit : l'espoir fait vivre).
Nous arrivons à dépasser/accepter les difficultés du moment dans l'optique d'atteindre un futur meilleur.

Mais en ayant le tête trop sur des objectifs long terme, on peut en arriver à négliger le présent.
-> Il est ainsi nécessaire d'y ajouter une vision centrée sur le fait de grandir au quotidien, à chaque instant (d'où le compte aussi des jours).
Il arrive souvent de rêver grand, mais le fait de ne pas faire les efforts nécessaires, de se raconter des histoires (en dehors de la réalité), d'être borné/rigide sur ses désirs sans s'adapter à la réalité (tant qu'on a fait le maximum de nos possibilités, faut être souple), ...

L'Alter de Slabodka disait : "Une personne doit être prête à donner tout son futur pour un jour, afin de ne pas finir sa vie en ayant perdu tous ses jours pour un futur."

=> L'ajout des semaines et des jours, au chiffre du Omer, vient nous apprendre qu'à l'image du fait que 2 jambes sont nécessaires pour avancer, il faut user des 2 visions (le long terme et le court terme ; le rêve d'un futur et la réalité quotidienne) pour évoluer/avancer pleinement dans sa vie.

<------------>

-> Si nous manquons de compter le Omer pendant une seule journée, nous pouvons continuer à compter, mais sans la bénédiction. Pourquoi cela?

-> Le midrach nous apprend que Rabbi Akiva était un simple berger totalement ignorant en Torah, et tout a changé lorsqu'à l'âge de 40 ans, il a remarqué que des gouttes d'eau ont pu faire un trou dans de la pierre.
Il a alors raisonné que si l'eau pouvait trouer une pierre si dure, alors la Torah (qui est comparée à l'eau) peut pénétrer dans la chair molle de son cœur. Il a commencé par apprendre l'alphabet hébraïque, jusqu'à devenir le plus grand sage de sa génération.
Quelle est le message plus profond que rabbi Akiva a pu tirer de l'eau?

-> Le rav 'Haïm Shmoulévitch explique que si on place une casserole pleine d'eau sur le feu pendant 30 secondes, puis on la retire pendant 5 minutes, puis on la remet sur le feu durant 30 secondes, ... au final on n'arrivera jamais à faire bouillir l'eau. Pourquoi cela?
Ce qui compte n'est pas le temps passé sur le feu, mais la continuité. L'eau doit rester 60 secondes consécutive sur le feu, avant d'en arriver à bouillir.

De même, rabbi Akiva était septique sur son potentiel d'étude à son âge. Mais à la vision de l'eau, il a compris que la force de l'eau c'est sa régularité.
Bien qu'une seule goutte d'eau ne laisse pas de trace visible, son effet cumulatif est énorme, au point de laisser un trou dans une pierre, à l'image de Rabbi Akiva qui est devenu le leader de sa génération.

=> La période du Omer, menant au don de la Torah (Shavouot), nous demande de ne pas manquer un seul jour, pour nous apprendre symboliquement l'importance de la stabilité dans l'étude de la Torah.
Rabbi Akiva nous enseigne que l'essentiel n'est pas l'âge, mais la constance, la régularité de notre étude.
A l'image de l'eau qui bout, ce qui compte n'est pas le temps global d'étude, mais le temps consécutif d'étude. En effet, la continuité permet d'atteindre des hauteurs largement supérieures à celles obtenues par un cumul identique mais morcelé!
[il n'y a de pleine bénédiction dans l'étude que lorsqu'il y a constance, et c'est l'allusion contenue dans le fait que nous ne pouvons plus compter le Omer avec la bénédiction, si nous manquons de le faire un seul jour!]

<--->

-> Le Sfat Emet transmet l'idée qu'en terme d'étude de Torah, ce qui compte principalement n'est pas le nombre d'heures consacrées, mais le fait d'avoir en tête de ses priorités la Torah, de constamment chérir et se tourner vers nos moments de la journée où nous étudions.
Par exemple, pendant notre travail, en regardant l'heure, on doit être impatient et joyeux à l'idée que nous allons bientôt pouvoir étudier.

[Pour avoir un beau collier de perles, il faut un fil tout simple qui va permettre de les maintenir relier entre elles.
Nous ne récitons pas de bénédiction si nous ratons un jour de le faire, et cela pour nous enseigner à l'approche du don de la Torah, l'importance de toujours maintenant un fil directeur permettant de relier toutes nos perles, ces moments sublimes où nous étudions la Torah.
Quoique nous puissions faire dans la routine de notre vie, dans la matérialité de ce monde, nous n'oublions pas l'essentiel : connaître et vivre Torah!]

Le Omer : des jours en or …

+ Le Omer : des jours en or ...

Le rav 'Haïm Friedlander (Sifté 'Haïm vol.3 reprenant le 'Hemdat Yamim) de nous enseigner :

"Il est important de savoir que les jours entre Pessa'h et Shavouot sont extrêmement sanctifiés.
Durant ces journées, la sainteté grandit continuellement jusqu'au jour du don de la Torah, et pendant [ces jours] chaque juif trouvera l'assistance divine pour amender son âme, la sanctifier et la purifier.
Ce sont des jours redoutables, au sommet du monde.

Des sources antiques nous disent que ces jours sont un signe pour le reste de l'année.
Si une personne étudie beaucoup et fait beaucoup de mitsvot, alors il agira de cette manière du début jusqu'à la fin de l'année, et l'opposé est également vrai, que D. nous en préserve."

Compter le Omer de façon croissante …

+ Compter le Omer de façon croissante ...

Lorsque que l'on attend un grand événement, nous faisons un compte à rebours, qui est un signe de notre excitation.

=> Pourquoi réaliser un compte des jours de façon additif (1,2,3,4,...)? Ne sommes-nous pas impatient de recevoir la Torah à Shavouot?

Lorsque que l'on réalise un compte à rebours, on espère que le temps nous séparant de l'événement va disparaître, à l'image d'un couple de fiancés qui sont impatients d'être enfin mariés ...

Selon le 'Hidouché haRim, chacun des 49 jours du Omer est un cadeau précieux de D. possédant en lui une grande aide divine afin d'atteindre des hauteurs [spirituelles].
Le 'Hidouché haRim enseigne que chaque jour du compte du Omer, nous nous élevons à un niveau de pureté supérieur. Ainsi, nous ne sommes pas seulement enthousiasmés de recevoir la Torah à Shavouot, mais nous sommes également heureux que chaque jour qui passe, car chaque jour [du Omer] nous amène plus proche de notre Père qui est au Ciel.

=> Ainsi, il faut avoir conscience que le Omer est une opportunité exceptionnelle, dont chaque jour est une capsule pleine de potentialités de perfectionnement de son être, permettant de travailler sur nos traits de caractère, afin d'arriver au don de la Torah le mieux habillé intérieurement.

Pour illustrer cette idée, on peut citer une analogie inspirée d'un dvar Torah du rav Pinkous.
Imaginons le cas d'une personne souhaitant nous donner 5 000 000 d'euros.

-> Dans le cas où cette personne décide de nous donner l'intégralité de cette somme dans 49 jours :
=> On peut imaginer nos sentiments durant la période d'attente : nous serions très impatient et nous penserons constamment au jour J (en se disant pourvu que ce jour arrive au plus vite!), ...

-> Dans le cas où la personne décide de nous donner chaque jour 100 000 euros, jusqu'à arriver dans 49/50 jours à une somme cumulée totale de 5 000 000 d'euros :
=> A nos yeux, chaque jour sera très attendu, et sera plein d'enthousiasme, de grande joie à la vision de l'arrivée des 100 000 euros du jour sur notre compte.
Chaque jour est un enrichissement supplémentaire, unique ...

C'est exactement la même chose pour le Omer, durant lequel chaque jour vaut beaucoup plus que 100 000 euros, car permettant de développer notre lien, notre attachement à D. (et ceci n'a pas de prix!!)

==> C'est pourquoi, nous comptons de façon additive le Omer car chaque jour est une nouvelle opportunité en or permettant d'atteindre un niveau supérieur dans notre attachement à D.

[A l'image des bougies de 'Hanouca, la symbolique est aussi que la vie est faite pour progresser, s'améliorer constamment.]

<----------------------->

-> Le rav Chimchon Pinkous a écrit :
"Quand une personne compte les jours jusqu'à une certaine date, les jours intermédiaires n'ont aucune signification.
D'ailleurs, une personne qui attend un énorme cadeau à la fin de 50 jours considère ces jours comme "50 jours qui m'empêchent de déjà recevoir mon cadeau", et quand un jour passe, il ne reste plus que 49 jours.

Mais pour ce qui est du compte du Omer, c'est différent.
Ces jours sont des journées de construction spirituelle, et quand une personne construit un bâtiment à 10 étages, chaque étage compte : j'ai construit un étage, un second, un 3e ...
Il ne dit pas : "Il m'en reste neuf à construire".

Ainsi, pendant les jours du compte du Omer, nous nous construisons et nous nous préparons à Matan Torah (don de la Torah).
D. aurait été prêt à nous donner directement la Torah, mais nous n'étions tous simplement pas prêts à ce moment-là.

C'est pourquoi nous comptons les jours de préparation et comptons les “étages” spirituels qui nous préparent à Matan Torah. "

=> Les jours du compte du Omer sont une période d'ascension spirituelle.
Compter chaque jour montre que l'accomplissement de chaque jour est comme l'ajout d'une autre brique à une structure
Dans ce cas, la structure représente notre propre caractère que nous devons préparer et "construire" afin de recevoir la Torah
(il n'y a pas de raccourci/d'échappatoire possible => faut travailler, faire des efforts personnels - aucun immeuble ne s'est construit tout seul ...).

-> Le rav Aryeh Carmel nous apprend une belle notion : les 49 jours du Omer sont un processus permettant de passer d'une liberté physique (que nous partageons avec les animaux), à un but et une destinée spirituels (qui est seulement une aspiration humaine).
Pour reprendre ses mots :
"[L'offrande du] Omer à Pessa'h était issue de la récolte d'orge.
L'offrande de Shavouot était de blé.

L'orge est principalement destinée aux animaux alors que le blé est plus pour les hommes.

La Torah fait allusion au fait que l'indépendance physique maintient l'homme, du point de vue de la Torah, à un niveau bestial.
Compter 49 jours signifie un processus de raffinement en 7 étapes et nous conduit à un statut d'être humain à part entière avec notre acceptation de la Torah, 7 semaines après la sortie d'Egypte."

<------------------->
Pour nous, la sortie d'Egypte à Pessa'h (liberté physique) n'est pas un aboutissement, une finalité.

L'ultime liberté, c'est de se soumettre à la volonté de D. : à sa Torah, à Shavouot.

Nous sommes tous influencés par les valeurs goys de notre milieu environnant.
Le Omer est une période permettant un beau et nécessaire recadrage avec nous même, afin de faire de nous des êtres humains au sens noble/juif du terme.

On a une aide particulière de D. pendant cette période pour réussir dans cette démarche, alors profitons-en!

<------------------->

+ Si nous comptons le Omer avec bénédiction le soir uniquement, c'est parce que le compte du Omer permet d'affaiblir l'Attribut Divin de Rigueur qui s'exprime la nuit.
[Séfer 'Hayé Avraham - rapportant le Tsor haMor]

[Peut-être que nous comptons de façon cumulative pour apprécier la chance de pouvoir affaiblir l'Attribut de Rigueur, laissant alors davantage de place à l'infinie miséricorde Divine. Quelle chance! Quel amour de Hachem à notre égard!!]

"La mitsva du compte du Omer doit nous rappeler que les jours de notre vie passent, et nous devons prendre chaque jour l'un après l'autre, et le remplir de sens, avant qu'il ne soit trop tard."

[Rav David Sedley]

"Peut être que le cadeau le plus précieux que D. nous a donné c'est le temps.
C'est un bien qui ne peut être échanger, être vendu ou perdre de la valeur compte tenu de fluctuations économiques.
C'est un bien dont la valeur est potentiellement infinie, mais qui dépend de la façon dont on l'utilise.

Durant le Omer, en comptant séparément chaque jour, une personne réalise la valeur de chacun d'entre eux.
Un jour qui passe sans avoir été utilisé pour des accomplissements riches de sens, est un jour gaspillé qui ne reviendra pas.

Quand une personne compte les jours du Omer, et voit les nombres augmenter de plus en plus, elle devrait en venir à une réalisation effrayante : le temps passe, les heures de la vie filent et elle doit faire le point sur son comportement et s'assurer d'utiliser chaque jour au mieux."

[Rav David Sedley]