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Les jours du Omer sont : "comme des jours de 'hol hamoéd allant de Pessa'h à Shavouot"
[Ramban - Emor 23,36]

-> Le Sfat Emet (Emor 5642) fait remarquer que la nécessité de compter le Omer est mentionnée dans la paracha Emor avec les autres fêtes juives.
C'est pourquoi, il écrit que les jours du Séfirat haOmer sont comme des Yamim Tovim.

Le rabbi Ginsburg ajoute que parmi toutes les fêtes listées dans la paracha Emor, il n'y en a aucune triste, ce qui montre clairement que les jours du Omer ne sont pas des jours tristes.
Nous y fêtons notre perfectionnement, notre rapprochement avec l'essentiel de notre vie : la Torah.

-> Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 306) affirme qu'à l'origine de la mitsva du Omer, il y a le fait que les juifs sont centrés sur la Torah, et que tout l’objectif de la sortie d’Egypte était de recevoir la Torah au mont Sinaï.

-> En effet, selon nos Sages la libération d'Egypte n'est qu'un commencement, car : "Il n’est d’homme libre que celui qui se consacre à l’étude de la Torah" (Piré Avot 6,2)

-> Le Ramban (introduction Séfer Chémot) dit que bien que l’on ait été libéré de Pharaon, la délivrance d’Egypte n’a été complète qu’à notre arrivée au mont Sinaï.
Ainsi, Shavouot est l’objectif ultime, la clôture de ce qui a commencé à Pessa’h.

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-> Nous commençons à compter le Omer à partir du 2e jour de Pessa'h. Pourquoi ne le faisons-nous pas à partir du 1er jour?

-> Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 307) répond que c'est afin de ne pas mélanger 2 joies en même temps.

Le 1er jour de Pessa'h est réservé pour se souvenir de l'énorme miracle de la sortie d'Egypte, et nous ne le mélangeons pas avec la joie d'apporter le Korban haOmer.
En effet, le 2e jour de Pessa'h nous amenions cette offrande, faite de l'orge de la nouvelle récolte.

Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 302) explique qu'à ce moment de l'année la nature commence de nouveau à fleurir, et nous offrons quelques grains en remerciement à Hachem en tant que Korban.
Cela permet de se souvenir de l'immense bonté de D. à notre égard, en permettant au monde de se renouveler.

Par cela nous nous libérons de la tendance naturelle de croire que tout est uniquement grâce à notre travail, à nos forces, ... et au contraire de développer notre émouna, la conscience que nous sommes entre les meilleures mains possibles : celles d'Hachem, et que tout n'est que pour le meilleur!
Quelle joie (de ne plus avoir de doutes pour notre avenir, que des certitudes de bonheur)!!

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-> La guémara (Kidouchin 38a) enseigne que la manne a cessé de tomber pendant la 40e année dans le désert, lorsque Moché est mort le 7 Adar. Cependant les juifs ont pu continuer à manger la manne qu'ils avaient déjà pu mettre de côté, et ce jusqu'à la date du 16 Nissan (le 2e jour de Pessa'h).
A ce moment, pour la 1ere fois depuis la sortie d'Egypte, ils ont dû commencer à travailler pour subvenir à leurs besoins.

C'est pour cela, que chaque année, en ce jour (le 16 Nissan) où ils ont dû commencer à travailler pour leur subsistance, les juifs doivent apporter le Korban Omer. En effet, cela doit permettre de nous rappeler de la manne, et nous éviter d'en venir à s'attribuer à soi-même (ex: nos efforts, notre talent) notre réussite matérielle.

Puisque cela n'est pas suffisant, nous comptons quotidiennement à partir de ce jour, pendant une période de 7 semaines de 7 jours.
Le Maharal enseigne que le chiffre 7 est associé à la nature (téva - 7 jours de la semaine), et en comptant 7 semaines de 7 jours, nous enracinant totalement en nous l'idée que même si notre subsistance/réussite semble provenir d'une origine naturelle (j'ai fait, alors j'ai eu!), en réalité elle provient à 100% de Hachem.
Nous devons nous focaliser sur ce message à chaque jour du Omer : rien ne peut se passer dans ce monde, sans que Hachem n'a émis un décret en ce sens!

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-> Le rav Aryeh Carmel enseigne :
[L’offrande du] Omer à Pessa’h était issue de la récolte d’orge, tandis que l'offrande de Shavouot provenait du blé.
L’orge est principalement destinée aux animaux, alors que le blé est plus pour les hommes.

Les 49 jours du Omer sont un processus de raffinement/d'élévation permettant de passer d’une liberté physique (que nous partageons avec les animaux), à un but et à une destinée spirituelle (qui est seulement une aspiration humaine).

=> Roch Hachana correspond à la Création de l'homme, Pessa'h celle du peuple juif, et Shavouot est le moment où tout cela prend forme spirituellement, justifiant alors leur existence.
La période du Omer est ainsi une période de grande joie puisque chaque jour on se rapproche davantage de notre perfection, de notre raison d'être : la Torah, la spiritualité.

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-> Nous comptons la période de Pessa'h à Shavouot pour démontrer que les 2 sont liées.
Pessa'h est la libération du corps (guéoulat hagouf), et Shavouot est la libération de l'âme (guéoulat hanéfech).
Une personne ne peut être complètement libre, tant qu'elle ne libère pas son âme [prisonnière de la matérialité], car sinon on reste un [simple] esclave au service de son yétser ara.

En réalisant la volonté de Hachem pendant la période du compte du Omer, on mérite de combiner ce que représentent Pessa'h et Shavouot, et par là même, atteindre une délivrance totale.
[Maharam Shick]

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-> Les juifs ont reçu l'ordre de compter à partir du 1er jour où [l'offrande du] Omer (le 2e jour de Pessa'h), qui était fait à partir de farine d'orge, était amenée [au Temple], et ce jusqu'à Shavouot, le jour où ils ont reçu la Torah.
Cela est pour nous enseigner la notion que dans la vie il est nécessaire de combiner la farine et la Torah ("Sans farine [de quoi se nourrir], point de Torah ; sans Torah, point de farine " - im en kéma'h, en Torah - Pirké Avot 3,17).
[le Maharal de Prague]

[la farine sert de base au Korban du 1er jour du Omer, et la Torah nous est donnée après le compte des 49 jours. Cela symbolise que la parnassa est certes nécessaire, mais à nos yeux elle doit rester que la base de l'échelle nous permettant de nous élever spirituellement au maximum de nos capacités.

Par ailleurs, les 49 jours du Omer, séparant le Korban Omer de Shavouot, font allusion au fait que : "la Torah est acquise par 48 vertus" (Pirké Avot 6,6).
Chacun des 48 premiers jours on travaille sur une vertu, et le 49e sert de révision de la totalité.
Cela peut se rapprocher de :
- "Sans Torah, point de savoir-vivre ; sans savoir-vivre, point de Torah" (Pirké Avot 3,17 -> én déré'h érets, én Torah)
- "le savoir-vivre précède la Torah" (midrach Vayikra rabba 9,3 ; Tana déBé Eliyahou 1,1 -> déré’h érets kadma laTorah).

- "La Torah, qui, venant du Ciel, fera pousser ce qui se trouve dans le cœur de l’homme.
Si le cœur est bon, la Torah augmentera sa crainte de D.
Mais si (D. nous en préserve), son cœur cultive du poison, il trébuche encore davantage par son étude et le point faible qui est en son cœur se renforcera jusqu’à ce qu’il déborde."
[le Gaon de Vilna – sur michlé 19,9]

- "Si quelqu'un est méritant, la Torah devient pour lui un élixir de vie (sam 'haïm). [זכה נעשית לו סם חיים]
S'il ne le mérite pas, la Torah devient pour lui un élixir de mort (sam mita)."
[guémara Yoma 72b]

=> En recevant la Torah à Shavouot nous ne pouvons pas rester identiques. Elle a en elle une telle force/puissance de nous faire changer, que nous devons être vigilants à l'orienter vers le bien, vers un épanouissement positif.]

-> "Rabbi Akiva avait 24 000 disciples, depuis Guévat jusqu'à Antipras, et tous sont morts dans une même période parce qu'ils ne se comportaient pas avec respect l'un envers l'autre."
[guémara Yébamot 62b]

-> Rabbi Akiva a dit : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" : c'est un grand principe de la Torah.
[midrach Béréchit rabba 24,7]

=> Comment comprendre le comportement des élèves de la référence de l'amour d'autrui (rabbi Akiva) ?

En fait, la faute reprochée ici n'est pas la haine gratuite ou le manque d'amour, mais le manque d'honneur des uns envers les autres.

L'amour et le respect sont 2 notions différentes et parfois contraires.
Lorsqu'un sentiment d'amour lie 2 personnes, il engendrera une certaine proximité qui peut dans certains cas générer du mépris.

Les élèves de Rabbi Akiva éprouvaient un amour mutuel qui avait amoindri le respect qu'ils se portaient, une certaine dose de crainte les aurait préservés de la faute.

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-> Comment comprendre que des tsadikim aussi énormes ne se respectaient pas l'un l'autre?
Le 'Hatam Sofer explique : même lorsqu'une personne connaît l'enseignement de son prochain et que celui-ci lui enseigne, cette personne doit prendre en considération ce que son prochain lui enseigne, et ne pas se dire que cela ne l'intéresse pas sous prétexte qu'il le connaît déjà.
Chez ces géants qui connaissaient tout sur tout, lorsque quelqu'un enseignait quelque chose, il y avait à leur niveau très élevé un certain "manque" de considération envers l'autre.

[nous pouvons surement apprendre de la mort physique des élèves de rabbi Akiva, qu'en préférant se dire : je connais déjà ce qu'il dit! (indirectement = il est nul, je suis meilleur que lui), d'une certaine façon nous l'étouffons, nous tuons une partie de sa spiritualité future.
(Je préfère "être" (en mettant en avant que je sais déjà), plutôt que de lui permettre "d'être"!)
En effet, à l'inverse, si nous nous tuons, en exprimant notre appréciation/admiration face à ses belles paroles (préférant nous rabaisser (en nous faisons passer pour plus ignorant que nous ne le sommes!) pour le rendre roi : tu es le meilleur! c'est trop fort ce que tu as dit!), par cela nous lui injectons des forces, de l'énergie indispensable afin qu'il est envie de s'investir davantage dans la Torah.
(cela lui permet de se confirmer que c'est une Torah de vie, qu'il est sur le bon chemin de la Vérité, et qu'il est une personne importante, de valeur par cela!)
De plus, impacter une personne, c'est également impacter par domino toutes les autres personnes que celui-ci va impacter à son tour, dont ses enfants, et ce pour l'éternité!]

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-> "Parce qu'ils ne se comportaient pas avec respect l'un envers l'autre" = mipéné chélo naagou kavod zé lazé (מפני שלא נהגו כבוד זה לזה) = cela a une guématria de 661 = qui est la même que : "lachon ara" (לשון הרע).
[Rabbi Z. Bass]

Selon nos Sages, ce manque de respect s'est traduit (à leur très haut niveau spîrituel) par le fait qu'ils parlaient du lachon ara l'un sur l'autre.

Le rav Mattisyahou Glazerson fait remarquer que le mot : Omer (עומר) est très proche de : "dit/dire" (omer - אומר).
=> Ainsi, le compte du Omer signifie qu'au-delà de compter les jours, nous devons également compter ce que l'on dit = avant que nos mots ne sortent de notre bouche, nous devons les scruter/compter pour savoir si nous pouvons les dire.
[avant nous en sommes maîtres, et ensuite les éventuels dégâts causés peuvent se révéler impossibles à réparer!]

Il y a : ספירת העומר et 'ספירת ה'אומר.

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+ Le saviez-vous?

-> Rabbi Akiva, quand il était encore ignorant en Torah, a dit : "Donnez-moi un Sage (talmid 'hakham), et je le mordrai comme un âne sauvage!"
[guémara Pessa'him 49b]

Comment comprendre cette attitude?

Les Tossafot (guémara Kétoubot 62b) expliquent qu'il employait ces termes agressifs parce qu'il croyait que les Sages traitaient les ignorants avec fierté et mépris.

=> Dans un profond souci pour l'honneur de ses semblables, Rabbi Akiva a employé une telle expression.

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+ "Rabbi Akiva avait 24 000 disciples, et tous périrent pendant la période allant de Pessa'h à Shavou'ot.
Il prit finalement 7 nouveaux élèves et leur dit : "Les 1ers sont décédés car ils se jalousaient les uns les autres dans l'étude de la Torah. Quant à vous, n'agissez pas de même!"
Aussitôt, le pays se remplit de Torah."

[midrach Kohélet rabba 11,5]

-> Les propos de ce midrach semble contredire l'avis de la guémara (cf. ci-dessus), selon lesquels les élèves de rabbi Akiva moururent car ils ne se respectaient pas les uns les autres.

Rav Yé'hezkel Levinstein (Ohr Yé'hezkel) dit que les 2 avis se rejoignent : rabbi Akiva comprit que ce manque de respect dissimulait chez ses élèves un esprit de jalousie.
[les 24 000 élèvent avaient un niveau extrêmement élevé, et ce qui est un défaut invisible chez nous, l'était pour des personnes de cette stature.]

Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva) enseigne : "La haine de D. peut se trouver même chez les hommes qui respectent les mitsvot et qui veillent à n'enfreindre aucune interdiction, que ce soit par l'acte ou par la parole.
Assurément, s'ils sont dotés d'une nature mesquine, il leur sera pénible de voir leurs prochains étudier la Torah, et de savoir que des personnes servent Hachem et Le craignent.
Ils sont semblables à celui qui serait contrarié de voir des sujets honorer leur roi et le servir, par haine envers le monarque."

=> Lorsqu'un homme voit d'un mauvais œil ses semblables observer les préceptes de la Torah, il témoigne d'une sorte de haine envers Hachem (à l'origine de ces paroles).
La Torah requiert la perfection : tout au fond de notre cœur nous ne devons pas avoir de jalousie négative (qui ne conduit pas à nous améliorer) de voir autrui réussir à bien servir Hachem, car c'est être triste que le Roi soit glorifié.

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+ "Rabbi Akiva avait 12 000 binômes/paires d’étudiants de Guivat a Antiprat et ils moururent tous parce qu’ils ne se respectaient pas mutuellement."
[guémara Yébamot 62b]

=> Pourquoi est-il écrit : 12 000 paires, et pas directement 24 000 étudiants?

-> Le rav Shmouel Scheinberg répond que cela nous apprend que la raison véritable de leur mort était qu'ils n'avaient pas le trait de caractère (mida) le plus important : la reconnaissance.
La guémara ne dit pas qu'ils étudiaient chacun dans leur coin, mais en binôme ('havrouta), ce qui signifie qu'ils profitaient l'un l'autre de leur ami.

Nos Sages (Pirké Avot 6,3) enseignent : "Celui qui apprend de son prochain un seul chapitre, une seule loi, un seul verset, une seule parole ou même une seule lettre, se doit de l’honorer.
Ainsi nous trouvons que David, roi d’Israël, qui avait appris seulement 2 choses d’A’hitofel, l’a appelé son maître ...
Si David, roi d’Israël, qui avait appris seulement 2 choses d’A’hitofel, l’a appelé son maître, son guide et son précepteur, celui qui apprend de son prochain ne serait-ce qu’un seul chapitre, une seule loi, un seul verset, une seule parole ou même seule une lettre, doit, à plus forte raison, lui marquer de l’honneur."

=> Nous devons honorer notre 'havrouta, pas uniquement par respect pour la Torah (kavod haTorah), mais également car cela est une obligation de gratitude (hakarat hatov).
Hachem ne tolère pas un manquement au fait d'être reconnaissant (autrui m'a été utile!), et cela a conduit à qu'ils soient punis d'une façon aussi sévère.
En effet, les élèves de rabbi Akiva devaient devenir l'ensemble des rabbanim permettant la diffusion de la Torah Orale pour les générations à venir, mais ce défaut les rendait inapte à pouvoir assurer une telle transmission.

Ils sont morts pendant la période du Omer, qui aboutit à Shavouot (don de la Torah), car nous devons réfléchir à ce que la Torah nous apporte, à quel point elle influence positivement notre vie, surtout dans une perspective du monde à venir qui est éternel.
=> Si à leur niveau très élevé, les élèves de Rabbi Akiva avaient une pleine conscience de ce qu'apporte la Torah, ils auraient respecté leur partenaire d'étude même pour une seule lettre qu'il leur a permis d'acquérir!

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-> 24 000 élèves de rabbi Akiva sont morts parce qu'ils ne se respectaient pas l'un l'autre.

Rabbi Yé'hezkel Levenstein (Ohr Yé'hezkel - Midot p.23) explique que dans leur cœur ils honoraient leurs frères d'étude, mais ils ne l'exprimaient pas car ils pensaient ainsi protéger leur prochain de devenir orgueilleux.
Leur intention était bonne, mais ils se sont trompés.
Ils avaient l'obligation d'honorer leur prochain.
La personne qui reçoit l'honneur doit se travailler pour ne pas développer un orgueil négatif (non constructif), mais cela n'est pas le problème de celui qui honore son prochain, qui de son côté doit exprimer du respect, des compliments, des encouragements, ...

"Il y a 17 jours entre Lag baOmer et Shavouot, ce qui est la guématria du mot : tov (bon).
Avant Lag baOmer, il y a 32 jours, ce qui est la valeur du mot : lèv (un cœur).

Ensemble, ils forment : "un bon cœur" (lèv tov), le prérequis et la meilleure disposition pour recevoir la Torah. "

[le Bnei Yissa'har]

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-> Pendant les 7 semaines du Omer, les élèves du rav Israël Salanter s'efforçaient d'acquérir une à une les 48 qualités par lesquelles on se rend maître de la Torah (cf. Pirké Avot 6,6), se consacrant chaque jour à un autre qualité.
Le dernier jour de ces semaines (la veille de Shavouot), ils révisaient ces 48 qualités afin de les intégrer.

Il est intéressant de noter que la 32e qualité permettant d'acquérir la Torah est : "L'amour de ses prochains" (selon l'ordre dans lequel elles sont énumérées).
Par conséquent, on peut penser que les élèves de rabbi Akiva consacrèrent le 32e jour du Omer à multiplier les preuves d'amour et à se manifester davantage de respect.
Cette attitude permit d'effacer le mal des jours précédents et le lendemain, le 33e jour du Omer (lag baOmer), ils cessèrent de mourir.

De Pessa’h à Shavouot

+ De Pessa'h à Shavouot (selon le Maharal) :

Le 'Hamets correspond au corps, tandis que la matsa correspond à l'âme.

A Pessa'h, nous mangeons uniquement de la matsa, car nos âmes en sont venues à reconnaître Hachem et à désirer s'attacher à Lui.
[Les 3 matsot du plat du Séder font allusion aux 3 niveaux d'âme : néfech, roua'h et néchama]

Pessa'h peut ainsi être comparée à nos fiançailles avec Hachem (kidouchin).

Pendant toute la période du compte du Omer, le peuple juif élève également son corps.
A Shavouot, moment du don de la Torah, les corps ont aussi atteint la perfection, et nous devenons alors complètement mariés avec Hachem (nisou'im).

Puisqu'il n'y a alors plus de différence entre le corps et l'âme (les 2 étant au service de D.), le sacrifice apporté à Shavouot consiste en un mélange de 'hamets et de matsa.

[le Maharal - Dracha Shabbath haGadol 244b]

+ Il est de coutume de ne pas se marier entre Pessa'h et Shavouot, jusqu'à Lag LaOmer. Car pendant cette période, les disciples de Rabbi Akiva sont morts. Il est de coutume de ne pas se couper les cheveux avant Lag LaOmer, car il est dit qu'alors ils ont cessé de mourir. (Choul'han Arou'h -Ora'h 'Haïm 493:1-2)

-> Le Ben Ich 'Haï (Ora'h 'Haïm) enseigne :
Il est interdit de se couper les cheveux pendant la saison où les disciples de Rabbi Akiva sont morts.
Le cheveu pousse à partir de son propre follicule (Nidah 52b). Pourtant, les cheveux de la tête sont si proches les uns des autres qu'il semble que plusieurs proviennent du même follicule.

Nous ferions bien d'imiter les cheveux. Bien que chaque personne ait sa propre maison et ses propres moyens de subsistance, les gens devraient s'unir avec un tel amour et une telle unité qu'il semble qu'ils mangent tous à la même table. La possibilité d'être à proximité les uns des autres est un signe d'amour (voir Sanhedrin 7a).

Rabbi Akiva sont morts pendant cette période en raison d'un manque d'amour entre eux. S'abstenir de couper nos cheveux nous rappelle que nous devons vivre ensemble dans l'harmonie et la proximité.

Lag Baomer

+ Lag Baomer (33e jour du Omer) :

1°/ Selon le Séfer haManhig (106) et le Mé'iri (Yébamot 62b), cela correspond à la date à laquelle les élèves de Rabbi Akiva ont cessé de mourir.

2°/ Beaucoup pensent que c'est la date à laquelle Rabbi Chimon Bar Yo'haï révéla le Zohar au monde.

3°/ Selon le Kaf ha'Haïm = la date à partir de laquelle Rabbi Akiva commença à enseigner la Torah à ses 5 disciples (suite à la mort de 24 000 de ses élèves), assurant la diffusion de Torah jusqu'à aujourd'hui.

4°/ Certains pensent que c'est l'anniversaire de la mort de Rabbi Chimon Bar Yo'haï

5°/ Le Bnei Yssachar ('Hodech Iyar 3,4) dit que c'est l'anniversaire de sa naissance.
Il suit Moché rabbeinou, qui est né et mort un même jour : le 7 Adar.

6°/ Selon le Aroukh haChoul'han (493,7), c'est le jour où Rabbi Chimon bar Yo'haï et son fils Rabbi Elazar ont quitté la grotte, et ont appris que leur décret de mort a été levé (cf.guémara Shabbath 33b).

7°/ Selon le 'Hatam Sofer (Yoré Déa 233) = la manne est tombée pour la 1ere fois à Lag BaOmer.

Rabbi Méir Baal haNess

+ Rabbi Méir Baal haNess :

-> Rabbi A'ha Bar 'Hanina rapporte (guémara Erouvin 13) :
"Il est reconnu devant le Maître du monde que nul dans la génération de Rabbi Méir ne pouvait être comparé à lui ; et pourquoi n'a-t-on pas fixé la loi conformément à son avis?

Tout simplement parce que ses collègues ne pouvaient atteindre le fond de sa pensée.
Il pouvait décréter qu'un impur était pur et inversement, en justifiant ses dires."

-> Selon une béraïta, son vrai nom, n’était pas Méir, mais Néhouraï ; il a été surnommé Méir, parce qu’il éclairait (méir) les yeux des Sages dans la hala’ha.
[guémara Erouvin 13a]

-> "Toute michna dont l'auteur n'est pas mentionné peut être rapporté à Rabbi Méir" (guémara Horayot 13)

-> Les Sages déclarent : "Dans la maison d’étude, Rabbi Méïr donne l’impression de déraciner des montagnes, et de les broyer l’une contre l’autre."
[guémara Sanhédrin 24a]

-> Rabbi Yéhouda haNassi affirme que le simple fait d’avoir vu Rabbi Méïr Baal haNess de dos a aiguisé son esprit ; le voir de face l’aurait rendu encore plus vif! [...]
[guémara Erouvin 13b]

-> Rabbi Shimon ben Eleazar rapporte à propos de rabbi Méir (guémara Méguila 18) :
"Lorsqu'il se rendit à Ass'ya pour fixer le début du mois, il se trouva démuni de la Méguila ; il l'a transcrite de tête pour pouvoir la lire."

-> Nos Sages (guémara Guittin 56) le citent, parmi des exemples de géants en Torah, descendants de convertis : Rabbi Akiva, Rabbi Méir, Shémaya et Avtalyon.

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-> Rabbi Méïr Baal haNess a dit : "Il ne manque rien en Erets Israël" (Guémara Béra’hot 36b).

-> "La différence entre la Torah et les futilités est aussi grande qu’entre la lumière et les ténèbres."
[Rabbi Méïr Baal haNess – Kohélet Rabba 2,1]

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-> Sa dénomination de Baal haNess, vient de l'histoire rapportée dans la guémara (Avoda Zara 18).
Sa femme Bérouria, fille de Rabbi 'Hanina ben Teradyon, lui dit un jour : "Je suis confuse de voir ma sœur emprisonnée dans un lieu de mauvaises mœurs ; elle a été contrainte à cela par l'autorité en place".

Il prit aussitôt une bourse pleine de dinars afin de soudoyer le gardien pour la délivrer.
Rabbi Méir se dit : si elle n'a rien transgressé, elle méritera d'être sauvée ; dans le cas contraire, aucun miracle ne peut avoir d'effet.

Rabbi Méir se déguisa en cavalier et se présenta à sa belle-sœur comme un client désireux de bénéficier de ses services.
Elle lui rétorqua : "Je suis en période d'indisposition", cherchant ainsi à l'écarter.

Il lui dit : "Qu'à cela ne tienne, je peux attendre!"
- "Pourquoi donc? Il y a de nombreuses femmes plus belles que moi!"

Il comprit alors qu'elle tenait ce même langage à tout prétendant et que de ce fait, elle méritait d'être sauvée.

Il se dirigea vers le gardien et lui demanda de la libérer.
Le gardien lui répondit : "Comment ne pas craindre la réplique des autorités?"
- Prends cette bourse pleine de dinars ; tu soudoieras tes supérieurs avec la moitié et garderas l'autre moitié.
- Et lorsque la bourse sera vidée, que vais-je devenir?
- Prononce l'expression magique : "Ela'a déRabbi Méir anéni!" (dieu de Rabbi Méir, répond-moi!) et tu seras sauvé.
- Peux-tu me le prouver?

Sitôt dit, sitôt fait. Des chiens aboyaient à tue-tête et s'apprêtaient à se lancer sur le 1er venu.
Rabbi Méir excita leur courroux davantage en leur jetant une pierre.
Ces chiens se lancèrent pour dévorer leur proie ; le gardien dit aussitôt : "Ela'a déRabbi Méir anéni!", et les chiens s'éloignèrent.

Le gardien accepta de libérer la belle-sœur de Rabbi Méir et de la lui remettre.

On finit par savoir que le gardien avait libéré cette prisonnière.
Il fut condamné à la pendaison.
Il prononça aussitôt la formule et bénéficia de circonstances permettant sa libération.

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-> Le Maharcha (Avoda Zara 18) se demande pourquoi Rabbi Méïr a utilisé la phrase "Ela'a déMéïr Anéni" (dieu de Rabbi Méir, répond-moi!), impliquant que Hachem est spécifiquement appelé le Dieu de Méïr, et ainsi que rabbi Méïr a une relation tout particulièrement étroite avec Hachem.
Cependant, Hachem n'accorde pas ce niveau d'association avec les tsadikim de leur vivant, quelle que soit la grandeur qu'un tsadik peut avoir, car on craint que la personne ne s'écarte du chemin de la Torah.
Par exemple, à 'Hanoucca nous citons "bimé Matisyahou ben Yo'hanan Cohen Gadol". Nous savons que que Yo'hanan a été Cohen Gadol pendant 80 ans, mais il a dévié du chemin de la Torah tard dans sa vie.
=> Puisque Hachem n'associe pas Son nom à une personne vivante, comment rabbi Méïr pouvait-il déclarer "Ela'a déMéïr Anéni", se référant à Hachem comme SON D.?

Le Maharcha apporte 2 explications :
1°/ en déclarant "Ela'a déMéïr Anéni", rabbi Méïr ne faisait pas référence à lui-même, mais à "Hachem qui illumine avec miséricorde la terre et ceux qui y habitent" (Ela'a améir laarets véladarim aléa béra'hamim). [bénédiction du Shéma]
Le mot "méïr" ne fait pas référence à rabbi Méïr mais plutôt à la bénédiction d'Hachem qui illumine.

2°/ lorsque rabbi Méïr a dit : "Ela'a déMéïr Anéni", il faisait référence au miracle de 'Hanoucca.
La prière de "Ela'a déMéïr Anéni" implique : que le D. qui fourni l'illumination pour le peuple juif pendant les jours de 'Hanoucca me réponde.

[l'exil de Yavan est considéré comme un temps de ténèbres (cf. le midrach Béréchit rabba 2,4 -> sur le mot 'hochékh (obscurité - Béréchit 1,2) = c'est une référence à l'exil de Yavan) ; pendant le miracle de 'Hanoucca, Hachem a illuminé nos yeux avec le miracle de l'huile.
Ainsi dans chaque situation où l'on se sent dans l'obscurité, on prie à Hachem de nous illuminer, comme Il l'a fait à 'Hanoucca (reconnaissance/remerciement sur passé, puis demande future).]

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-> "Les Sages dans leur mort, sont toujours considérés comme vivants et de plus, ils exercent une plus grande influence après leur disparition que de leur vivant" (guémara Béra'hot 18).

=> b"h, Que son mérite, soit pour nous une source maximale de bénédictions. Amen!

"Un juif ne doit pas simplement compter ses jours, mais plutôt faire en sorte que ses jours comptent."

[Rabbi Berel Wein - lors d'une conférence sur le compte des jours du Omer]

-> Le Kli Yakar transmet cette idée (Béhar 25,8) :
"En s'occupant de la Torah et de la spiritualité, nous nous approprions les années (elles deviennent nôtres).
Cependant, si nous perdons notre temps dans de la futilité, nous n'aurons rien à montrer de nos années [de vie].
A la place de compter les jours, nous devons faire en sorte que les jours comptent."

[La période du Omer nous permet de se rendre compte à quel point la vie passe vite, et à quel point il faut s'empresser de la remplir de choses de valeur. En effet, à peine Pessa'h est terminée qu'on se retrouve à Shavouot, et sur ces 49 derniers jours comment avons-nous pu les remplir pour notre éternité?]

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-> Le Collel de Sarcelles (feuillet de la communauté 5782) écrit :
L’objet le plus précieux qu’Hachem donne aux juifs est donc bien le temps. Aussi, chacun doit-il apprécier à sa juste mesure la valeur de ce cadeau, compter chaque jour que D. lui accorde, s’assurer que ce temps n’est pas perdu, mais bien empli de son juste contenu.
Chaque individu reçoit un nombre précis de jours et d’instants, celui qui est nécessaire pour mener à bien la mission qui lui est confiée.
La nature humaine veut que celui qui possède des objets précieux les compte en permanence, afin de n’en rien perdre. S’il les considère réellement comme précieux, il tiendra à chacun d’eux, y compris au plus petit.
C’est là qu’intervient la mitsva de compter les jours du Omer dans le contexte des "solennités de d'Hachem" : Compter le temps qui s’écoule afin de souligner sa valeur, son importance, la nécessité de se servir pleinement de chaque jour, de chaque instant, pour se préparer au mieux à la réception de la Torah.
C’est à ce propos que le Sfat Emet nous enseigne que les jours du Omer sont comparables à des jours de ‘Hol haMoed. En effet, ils sont encadrés par des jours de sainteté (le premier jour de Pessa’h et le premier jour de Shavouot). Plus profondément, ils sont l’expression de l’union entre le profane (‘Hol) et le spirituel (HaMoed), entre le "limité" et "l’illimité", un avant-goût des temps messianiques.

[de même que les jours du Omer se cumulent, nous devons faire en sorte que chaque journée de vie que D. nous offre soit rentabilisée au maximum, et cela en accord avec la finalité : les valeurs de la Torah.
Les juifs ont un cliché d'aimer l'argent, la matérialité, mais en réalité nous sommes des fous de biens spirituels. Nous voulons faire fructifier notre temps en mitsvot, en Torah, ... Par cela nous préparons notre mort, et nous nous permettons d'être riches éternellement, au plus proche de notre papa Hachem (le plus grand bonheur possible!).
C'est cela le Omer, le passage de la sortie d'Egypte (libération physique, naissance du peuple juif), à Shavouot (libération spirituelle [selon les Pirké Avot, plus on est soumis au joug de la Torah, plus nous sommes quelqu'un de libre]). Le Omer prolonge Pessa'h, et nous incite à investir dans le spirituel, dans l'éternel, et diminuer notre lien avec la matérialité, avec la vision non-juive de ce monde, éphémère et à court terme, qui ne nous apportera rien dans le monde à venir éternel.]

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+ "Vous compterez chacun, depuis le lendemain de la fête, depuis le jour où vous aurez offert l’Omer du balancement, 7 semaines, qui doivent être entières." (Emor 23,15)

-> Quand est-ce que les semaines sont entières?
Lorsque le peuple juif fait la volonté de Hachem.
[midrach Vayikra rabba 28,3]

[tu veux que tes jours comptent, alors fais confiance au Créateur du monde, et mise tout sur ce qui est le plus rentable : la volonté de D.!]

Le Omer …

-> Le Omer ... (quelques idées du Rabbi Na'hman de Breslev)

1°/ Il est écrit dans la guémara Ména'hot (65b), à propos du Omer : "Chaque personne doit compter"

On réalise la mitsva de compter le Omer de façon individuelle plutôt que collectivement, car chaque personne doit chercher à s'améliorer au vu des capacités qui lui sont propres.

Par ailleurs, le terme : "compter" renvoie à une notion de mesure.

Il faut mesurer nos capacités et nos responsabilités, afin de savoir ce que l'on doit ajouter/réaliser pour passer à un jour suivant.

=> Chaque jour, je dois être meilleur que le précédent, non pas en me comparant à autrui, mais à moi-même.

2°/ Le Omer commence à partir de la sortie d'Egypte, symbole du matérialisme et de la domination du mal.
Le fait de compter en ajoutant chaque jour un jour supplémentaire, nous apprend qu'il faut toujours être dans une logique de mettre de la distance avec nos mauvais traits de caractère, fréquentations, lieux, ... (le mal)

Plus, il y a de distance plus on se rapproche de la sainteté, de D., comme lors du don de la Torah (finalité du Omer).

On trouve cette idée dans la nature des offrandes que l'on faisait à D.
L’offrande du Omer à Pessa’h était issue de la récolte d’orge, tandis que celle de Shavouot était de blé.

L’orge est principalement destinée aux animaux alors que le blé est plus pour les hommes.

=> Le Omer est une période, où l'on cherche à mettre loin derrière notre animalité, notre conscience de D. basée sur des miracles, pour parvenir à un état d'être humain, avec une spiritualité épanouie et une conscience de D. acquise personnellement.

3°/ Le fait de compter chaque jour, un jour supplémentaire, nous apprend aussi qu'il faut toujours se rappeler du commencement, du 1er jour, où l'on est plein d'enthousiasme, de motivation, d'ambition.

=> En se rappelant de cette flamme du départ, on se redonne des forces pour agir pleinement, comme au premier jour ...

4°/ En comptant à partir du chiffre 1, qui renvoie à D. (qui est Un), on relit chaque nouveau jour à une base pleine de vérité et de sainteté.

=> Tout est connecté à D. de part son origine.

5°/ Il est écrit : "Vous compterez chacun, depuis le lendemain de la fête, depuis le jour où vous aurez offert l'Omer du balancement, 7 semaines, qui doivent être entières." (Emor 23,15)

En utilisant : "qui doivent être entières", le compte du Omer nous apprend que nos journées doivent être complètes et qu'il faudra rendre des comptes pour chaque jour de notre vie.
Pourquoi telle ou telle journée n'a pas été "entière"?

Cette conscience doit nous pousser à donner le meilleur de nous-même, nous évitant de laisser filer le temps en se berçant d'illusions (je vais le faire plus tard, il y a le temps, je suis immortel, ...)

Lag baOmer & tombe du Rachbi …

+ Paroles du Ari Zal (Séfer haAri 219) sur le fait de faire la fête sur la tombe de Rabbi Chimon Bar Yo'haï (Rachbi) le 33e jour du Omer :

"A l'époque de notre maître (Rav Yossef Caro), ils décidèrent que les Juifs ne firent pas une grande fête à Lag baOmer sur la tombe de Rabbi Chimon bar Yo'haï.

Notre maître et son Beth Din pensèrent qu'il était dégradant que les gens mangent et dansent là-bas.

[Cette décision] a été écrite mais non signée.
Cette nuit là, notre maître rêva de Rabbi Chimon bar Yo'haï qui lui dit qu'une épidémie allait s'abattre sur le peuple à cause de cette décision.

C'était sa volonté qu'on célèbre l'anniversaire de son décès.
Le jour suivant, ils abrogèrent cette décision."

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Rabbi Yaakov Abihssira enseigne dans son livre "Dorech Tov" (drouch 4 sur Matan Torah, sur le verset "mor véaolot" du Zohar Tome 1 page 22b) :
"Le z'hout (mérite) de Rabbi Chimon bar Yo'haï dans les mondes supérieurs est plus grand que tous les Tsadikim"