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"Hachem est passé par dessus les maisons des enfants d'Israël, lorsqu'Il a frappé les égyptiens, mais nos maisons Il [les] a sauvées" (Bo 12,27)

-> Le mot Pessa'h vient du fait que Hachem est passé (passa'h - פָּסַח) sur les maisons des juifs, entraînant qu'aucun juif ne soit mort pendant cette nuit (même de mort naturelle!).

=> Est-ce que nous devons comprendre cela de façon littérale : Hachem est passé directement au-dessus des maisons, tout en punissant les 1ers nés égyptiens?

-> Rabbi Moché de Sassov enseigne qu'en réalité c'est exactement ce qui s'est déroulé.

Lorsque Hachem arrivait à une maison égyptienne, immédiatement il ressentait l'impureté et le manque total de spiritualité qu'il y avait.

Lorsque Hachem arrivait à une maisons d'une famille juive, Il percevait la sainteté qui y rayonnait.
La beauté d'une maison juive, lieu remplie de mitsvot, et possédant un niveau de sainteté élevé, a tellement rendu heureux Hachem, que pour ainsi dire, à chaque fois qu'Il passait sur une maison juive Il s'est mis à danser, et à chanter joyeusement : "Ici vit un juif! Ici vit un juif!"

=> Ainsi, Hachem est littéralement passé sur le toit des maisons juives [y restant, y dansant et exprimant sa joie d'avoir un tel peuple!]
==> Le mot Pessa'h va donc bien au-delà d'un simple passage, puisqu'étant une déclaration d'amour Divine à notre égard!
Combien devons-nous nous en réjouir, en être fier et agir en responsabilité!!

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-> Lorsque Hachem décida de sortir Ses enfants d'Egypte, ces derniers avaient atteint la 49e porte d'impureté. Ils n'avaient pas la capacité de fournir le moindre effort pour créer un éveil à partir du monde d'en bas.
Ils étaient dénués de toute mitsva. Ainsi, dans l'immensité de Sa miséricorde, Hachem les sortit d'Egypte par de grands prodiges et par un éveil supérieur sans même que ne précède un éveil du monde ici-bas.

C'est le sens du verset : "Hachem sautera par-dessus la porte" (Bo 12,23) = c'est-à-dire que d'habitude, Hachem demande avant tout : "Ouvre-Moi une ouverture de téchouva grande comme le chas d'une aiguille, et Moi [alors] Je te ferai une ouverture telle que des charrues et des bœufs pourront rentrer à l'intérieur" (midrach Chir haChirim rabba).
Or ici, Hachem sauta par-dessus la porte sans même que les Bné Israël n'aient provoqué un éveil de leur part, ce qui est contraire aux lois spirituelles qui régissent tous les mondes.
[...]
Hachem réalisa un acte de bonté immense avec le peuple d'Israël. Car en "sautant" le premier degré de réparation qui incombe à l'homme, "éloigne-toi du mal" (Téhilim 34,15) pour espérer en la délivrance, Hachem éleva Son peuple du fond du puits jusqu'au sommet de la montagne : "... et fait le bien" (Téhilim 34,15).
C'est le sens du verset : "Hachem sauta au-dessus des portes d'Israël" = Hachem les éleva immédiatement au niveau des portes de la sainteté en comblant les 49 niveaux d'impureté, puis Israël se redressa durant les 49 jours qui séparèrent la sortie d'Egypte du don de la Torah.
[rav Pin'has Friedman - Shvilei Pinhas]

Pessa'h est le Roch Hachana de la émouna.
A Roch Hachana nous faisons téchouva et prenons sur nous de mieux servir Hachem durant l'année à venir, tandis qu'à Pessa'h, nous nous focalisons sur notre émouna en D.

[Netivot Shalom - Rabbi Shalom Brezovsky]

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-> Le Zohar appelle la matsa : "le pain de la émouna" (mé’hla dimééménouta – Zohar II, 183b).

-> Il est écrit dans le Séfer ha’Hinoukh (mitsva 21) :
"La sortie d’Egypte est une grande fondation et un pilier important de notre Torah et de notre émouna ... car c'est notre preuve totale de la Création du monde à partir du néant, et qu'il n'y a pas d'existence antérieure à Hachem, dont Sa volonté et Sa puissance permettent l'existence de toute chose ...

A tout moment D. peut changer la naturalité comme Il l'a fait en Egypte lorsqu'Il a modifié le fonctionnement de la nature à notre avantage, nous apportant d'énormes preuves de Son existence.

Cela doit suffire à réduire au silence tous ceux qui nient que Hachem a créé le monde.
Raconter à nouveau la sortie d’Egypte renforce notre émouna en la puissance de Hachem et en Sa capacité à gérer toute espèce et tout être humain, petit ou grand."

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-> Pessa'h est un moment très propice à la Guéoula. Or une fois que la fête se termine, on pourrait être déçus, et perdre notre émouna que le machia'h arrivera un jour.
C'est pour cela que l'on a l'habitude de faire la Mimouna à la sortie de Pessa'h.
Le mot "Mimouna" vient de : "Mi émouna".
"Mi" qui désigne un Nom de D., c'est-à-dire que nous montrons à Hachem que bien que le machia'h n'est toujours pas là, notre émouna reste toujours intacte.
[au lieu de nous attrister, nous sommes joyeux et confiant en sa venue imminente, surtout que suite à notre renforcement spirituel à Pessa'h, nous souhaitons agir au mieux de nos capacités pour entraîner sa venue très rapidement!]

[une autre signification : la mimouna vient du nom de : Rav Maïmon (le père du Rambam), dont la hiloula est le soir de la sortie de Pessa'h]

"La durée de notre vie est de 70 ans, et à la rigueur, de 80 ans" (Téhilim 90,10)

-> Rabbénou Don Its'hak Abarbanel écrit que les 7 jours de Pessa'h symbolisent les 7 décennies de la vie d'une personne.

1°/ Pendant le Séder, il y a de nombreuses mitsvot, en particulier celle d'enseigner à nos enfants les miracles de la sortie d'Egypte.
Cela correspond aux premières années de la vie, qui sont celles de l'éducation, où l'on se développe et apprend énormément.
C'est un jour saint (Yom Tov), symbolisant le fait que ces premières années de la vie sont les plus importantes pour être consacrées à la sainteté, et à apprendre la Torah.

[ à l'étranger il y a 2 jours de Yom Tov, comme les 20 années environ d'apprentissage avant de rentrer dans le monde actif]

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2°/ Il y a ensuite des jours de 'hol hamoéd, où les travaux sont permis, mais le 'hamets reste interdit.

En dehors d'Israël, il y a 4 jours de 'hol hamoéd, symbolisant les 40 années environ de travail avant de parvenir à sa retraite.
Durant ces années, on travaille pour obtenir sa parnassa, mais il faudra toujours rester vigilant à ne pas consommer et à rester éloigné de toute forme de 'hamets (qui représente le yétser ara en nous, ce qui va à l'encontre de la sainteté, de la volonté de D.).

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3°/ Pessa'h dure 7 ou 8 jours (hors Israël), en allusion aux mots du Téhilim : "la durée de notre vie est de 70 ans, et à la rigueur, de 80 ans".

Pessa'h se termine par de nouveau 1 ou 2 jours de sainteté (Yom Tov), qui sont ces 10-20 années environ où une fois à la retraite nous pouvons les consacrer totalement à des fins saintes, dans l'étude de la Torah et la réalisation de mitsvot.

Avant de commencer à réciter la Haggada de Pessa'h, nous procédons à l'annonce suivante : "Quiconque a faim vienne et mange, quiconque est dans le besoin vienne et célèbre Pessa'h avec nous" (dans le passage du : "a la'hma anya").
L'objectif de cela est de faire pénétrer en nos enfants et en nous, l'idée que : "Tous [les juifs] sont responsables les uns des autres." (chékoulam arévim zé bazé - guémara Sanhédrin 27b).

Puisque aucun juif ne peut être pleinement libre tant que son frère juif reste dans l'asservissement et dans l'exil [personnel], par conséquent notre première obligation est d'inviter nos frères qui ont moins de chance que nous à venir partager notre repas.
Ce n'est qu'alors [que nous sommes assurés qu'aucun juif n'est abandonné dans sa misère], que nous pouvons observer le Séder comme il le faut, et sortir de l'exil [tous ensemble].

[le rabbi de Loubavitch - rabbi Mena'hem Mendel Schneerson]

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+ "Yéhouda est allé en exil, accablé par la misère (oni)" (Eikha 1,3 - גָּלְתָה יְהוּדָה מֵעֹנִי)

La matsa est appelée : "un pain de misère" (lé'hem oni - לחם העוני).

Dans ce verset, nos Sages voient une allusion au fait que notre exil actuel provient d'une négligence de la matsa, c'est-à-dire de notre mépris des besoins des pauvres.
Cela met en avant l'échec du peuple juif à remplir ses obligations envers Hachem et envers son prochain juif.

=> Au début du Séder, en levant la matsa et en accueillant les pauvres à notre (a la'hma anya), nous prions de mériter la guéoula très rapidement, en conséquent.

[le 'Hatam Sofer]

[d'ailleurs c'est pourquoi dans ce même passage nous souhaitons l'année prochaine à Jérusalem. En effet, par le mérite de notre tsédaka aux pauvres nous méritons d'activer la venue du machia'h, ce qui implique que l'année prochaine nous serons déjà tous installés à Jérusalem avec le Temple reconstruit. Amen!]

"A Pessa'h, lorsque nous racontons la sortie d'Egypte, le même miracle se reproduit à nouveau.
De cette façon, à notre époque, nous espérons éveiller la même miséricorde Divine qu'il y a eu au moment où nous avons quitté l'Egypte."

[le Noam Elimélé'h - rabbi Elimélé'h de Lizhensk]

Le nom Pessa'h (פסח) peut se décomposer en : פה סח ("pé sha'h" - la bouche parle).
Puisque les lettres ס et צ sont généralement interchangeables, nous pouvons lire Pessa'h comme : פה צח (pé tsa'h - une bouche propre/pure).

[le Arizal]

=> Alors que nous sommes tous occupés à déployer d'énormes efforts pour nettoyer notre maison de tout 'hamets, ne devons-nous pas investir au moins autant d'efforts pour nettoyer notre langage?

A Pessa'h, notre bouche va manger pour accomplir des mitsvot (ex: matsa, maror, koré'h, les différents repas), va parler pour faire des mitsvot (ex: raconter la sortie d'Egypte, transmettre la Torah à ses enfants).
=> Nous devons savoir avaler nos mots pour ne pas dire de lachon ara, et nous devons savoir parler pour exprimer des paroles positives à autrui.

"Au 10e jour de ce mois, que chacun se procure un agneau pour sa famille paternelle" (Bo 12,3)

-> Le 10 Nissan, Shabbath précédant la sortie d'Egypte, les juifs ont reçu l'ordre de prendre un agneau (shé - שֶׂה) pour le Korban Pessa'h.
Les lettres de ce mot sont l'acronyme de : שבת הגדול (Shabbath Gadol).

Ce Shabbath marquait la fin officielle des 430 années d'exil en Egypte.
Une allusion à cela se trouve dans les dernières lettres de Shabbath Gadol : ל et ת, dont la guématria est de 430.

Lorsque l'on prend les lettres restantes (autres que les 1ers et dernières) de ce mot : le ב de Sabbath, et גדו de Gadol, on a une guématria de : 15.
Cela correspond à la date du 15 Nissan, 1er jour de Pessa'h, où ce Korban Pessa'h devait être mangé entièrement, avant la sortie d'Egypte.

[Rabbi Zalman Bass]

Maror précède la matsa = la raison de la guéoula

+ Maror précède la matsa = la raison de la guéoula :

-> Le maror commémore l'amer esclavage, comme nous le récitons : "Ce maror que nous mangeons - pour quelle raison? Parce que les égyptiens ont embourbé la vie de nos pères en Égypte".
La matsa symbolise la guéoula : "Cette matsa que nous mangeons - pour quelle raison? Parce que la pâte de nos pères n'a pas eu le temps de lever avant que le Roi des rois, Hachem, ne se révèle à eux et ne les rachète".
=> Dans ce cas, le paragraphe de la Haggada sur le maror devrait précéder celui sur la matsa, l'esclavage amer précède la libération. Alors pourquoi décrivons-nous le maror après la matsa, qui représente la géoula?

Le rav Israel Salanter donne une réponse à cette question, et le 'Hafets 'Haïm ajoute sa propre saveur à l'idée avec une histoire.
Voici l'histoire qu'il a racontée :
Les années de la Première Guerre mondiale ont été une période de troubles et d'horreurs. De nombreuses personnes ont été déracinées de leurs maisons, le commerce a cessé et les terres ont été dévastées. La pauvreté et la famine sévissaient. Le pays étant en proie au chaos, le tsar a été déchu et des gangs ont envahi la région. Dans l'ensemble, la guerre a apporté son lot de vols et de pillages, de tueries et de destructions.
Après la guerre, lorsque l'ordre et le calme furent rétablis, les réfugiés revinrent et le commerce reprit. Un marchand de blé vint trouver le 'Hafets 'Haïm et lui demanda une bénédiction pour qu'il réussisse dans ses affaires.

"Si vous avez survécu à ces années de pénurie et de difficultés, répondit le 'Hafets 'Haïm, vous aurez certainement le mazal à l'époque actuelle, plus prospère!"
"Au contraire, dit le marchand, il n'y a pas de meilleurs moments pour les courtiers en blé que les périodes de famine et de pénurie. C'est alors que les gens sont prêts à payer n'importe quel prix, en liquide, sans se soucier de vérifier la qualité de la marchandise ... Les temps difficiles commencent en période d'abondance. Puis les prix baissent, les clients essaient de négocier de bonnes affaires, ils fouillent dans les produits, et après tout cela, ils achètent à crédit".

Le 'Hafets 'Haïm soupira. "Oui, si seulement nous en tirions une leçon. Si seulement nous comprenions que dans le passé, lorsque les temps étaient normaux, les maisons d'étude étaient pleins et le peuple juif craignait D.
À l'époque de l'abondance et de l'éclat, au Ciel, on examinait chaque mitsva pour voir si elle était réalisée de manière parfaite et désintéressée, si l'étude de la Torah était faite en profondeur et avec des intentions pures.
Ils ne sélectionnaient que les actes de qualité et rejetaient les plus médiocres.

"Mais aujourd'hui, alors que les craignant D. sont peu nombreux et que l'étude de la Torah a diminué, ils n'examinent pas la qualité de la 'marchandise' avec autant d'attention. C'est le moment de faire fortune, d'amasser des richesses et de recevoir un prix élevé pour chaque mot d'étude de la Torah et de mitsva".

Telle est la réponse du rav Israël Salanter à la question qui lui a été posée : Pourquoi la matsa est-elle mentionnée avant le maror?
En effet, les Chazal disent que lorsque le temps est venu de délivrer la nation juive, Hachem n'a pas trouvé de mitsvot pour lesquelles ils seraient délivrés, alors Il leur a donné 2 mitsvot, le korban Pessa'h et la brit mila.
Mais comment les juifs, qui avaient sombré au 49e niveau d'impureté, qui adoraient des idoles, pouvaient-ils mériter d'être rachetés grâce à 2 mitsvot seulement?

Non seulement cela, mais ils ne faisaient même pas ces mitsvot lichma (désintéressée, pour Hachem).
Beaucoup d'entre eux ne voulaient pas être circoncis, alors Hachem a infusé le korban Pessa'h que Moché a apporté avec l'arôme du Gan Eden pour les tenter et leur donner envie de manger de la viande. Ils ont fini par obtenir un bris milah uniquement pour être en mesure de manger la viande du korban Pessa'h.

Comment se fait-il que ces 2 mitsvot, accomplies de manière si imparfaite, aient suffi à les délivrer par des miracles glorieux et à les libérer pour toujours?

La réponse est dans le maror.
C'est principalement parce qu'ils étaient à un niveau si bas, et que leur vie était si amère et difficile, pleine d'oppression et de travail harassant, qu'ils étaient capables de gagner du mérite pour des mitsvot qui étaient accomplies en deçà de la norme.
À une telle époque, une époque de famine, une époque où tout le blé était arraché à un prix exorbitant, le maror n'était pas seulement un symbole de l'esclavage amer, il était la raison même de la géoula. C'est pour cette raison qu'elle est mentionnée après la matsa.
['Hafets 'Haïm - Méir Ené Israel - vol.1, p.121 ]

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[nous sommes dans une période de forte obscurité spirituelle, et ainsi chaque mitsva que nous pouvons faire brille davantage aux yeux d'Hachem (sans besoin de zoomer pour en remarquer ses détails), nous permettant ainsi de bénéficier plus facilement de la guéoula, b'h. ]

"De même que Je veux que vous croyez dans le fait que Je vous ai délivré [d'Egypte], de même Je veux que vous croyez que Je suis Hachem votre D., et que dans le futur Je vous rassemblerai et vous délivrerai."

[le Smak - Séfer mitsvot katan]

=> A Pessa'h en travaillant notre émouna basée sur la sortie d'Egypte, nous travaillons également notre émouna en une guéoula possible à tout moment.

-> Un composant essentiel du récit de la sortie d'Egypte (Haggada - הגדה) est le fait de remercier Hachem pour tous Ses miracles.

Il est écrit : "Je déclare aujourd'hui" (igadéta ayom - הִגַּדְתִּי הַיּוֹם - Ki Tav 26,3).
Le Targoum Yonathan ben Ouziel traduit ces mots par : "Je remercie aujourd'hui" (אודינן יומא).

[d'après le rav Soloveitchik]

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-> Il est écrit dans la Haggada : "La main de D. à la mer Rouge a entraîné 50 plaies".
Le rav Avigdor Miller enseigne que lorsque nous voyons la main de D. dans notre vie, nous devons y répondre : "Je vois clairement Hachem, alors je dois certainement le servir encore mieux".

=> C'est un message de Pessa'h, où en remerciant D. nous prenons davantage conscience de l'infinité des bontés dévoilées et cachées qu'Il nous donne, et cela doit nous élever à vouloir mieux agir selon Sa volonté (c'est la moindre des choses, vu tout ce qu'Il fait pour moi!).