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La 8e plaie : les sauterelles

+ La 8e plaie : les sauterelles

-> C'est le manque d'humilité de Pharaon qui va entraîner la plaie des sauterelles, qui vont être semblables à une armée en marche, composée d'espèces variées.
Elles ont rendu Pharaon plus humble que la plus petite créature de la terre.
[Malbim]

-> Étendant son bâton sur le pays, Moché va amener un vent d'est puissant qui soufflera toute la journée et toute la nuit.
[et ce afin de donner l'opportunité aux égyptiens de se repentir - midrach rabba Chémot 13,5]
Le lendemain, les sauterelles, portées par ce vent, feront leur apparition.
[Abravanel]

-> Les sauterelles ont été si nombreuses qu'elles ont recouvert toute le pays et ont masqué totalement le soleil. [Abravanel et Malbim]
On dirait qu'une éclipse de soleil totale s'était produite dans tout le pays. [Min'ha Béloula]

Selon Rachi, il y en avait tellement que l'on ne voyait également pas le sol sur lequel on marchait.
Ainsi, selon le Targoum Onkelos, il y avait de l'obscurité.

-> Normalement, les sauterelles traversaient l'Egypte en 40 jours, mais Hachem a fait en sorte qu'elles puissent le faire en un instant.
Elles recouvraient l'intégralité de l'Egypte d'un bout à l'autre, et du sol jusqu'à la hauteur moyenne des yeux d'un homme, ce qui handicapait leur vision.
[Haggada du Beit Avraham]

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-> Il y avait 8 espèces différentes de sauterelles, et chacune avait 100 sous-espèces.
A leur arrivée en Egypte, chacune de ces sous-espèces était composé de 1 000 sauterelles, faisant un total de 800 000.

Puis, elles ont augmenté en nombre, jusqu'à remplir toute l'Egypte.
Ce que laissait une espèce était dévoré par la suivante.
Le groupe le plus important était celui des "arbé", qui a ainsi donné le nom à cette plaie.
[Haggada du Beit Avraham]

-> Les sauterelles qui ont sévi en Egypte ne ressemblent à aucune de celles que l'on connaît actuellement.

Leurs dents étaient dures comme de l'acier et leurs griffes, étaient acérées comme celle d'un lion.
Leurs antennes étaient aussi dangereuses que les cornes d'un taureau, leur cou, aussi robuste que celui d'un cheval, et leurs ailes aussi puissantes que les ailes d'un aigle.

La forme de leur corps les apparentait à la fois au poisson et au serpent.
Elles avaient une salive vénéneuse et les égyptiens sur lesquelles elles se posaient, mourraient empoissonnés.
[Midrach haGadol - Bo 10,17]

-> Le corps de ces sauterelles était recouvert d'une armure, et la lettre 'het (ח) était gravée sur leur cœur.
Ce signe indiquait qu'elles formaient l'armée ('hayil) de D.
[Sékhel Tov - Bo 10,14]

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-> Les sauterelles ont dévoré le blé et l'épeautre épargnés par la grêle. [Léka'h Tov]

Elles ont détruit la végétation et les fleurs qui ont repoussé à partir des racines restées sous terre pendant la grêle. [Sforno]

Toujours affamées, elles ont patrouillé dans toute l'Egypte, s'introduisant dans les maisons pour dénicher les moindres restes. [Kli Yakar]
Rien de comestible n'a échappé à leur faim vorace, et elles ont dévoré aussi les vêtements et les bijoux. [midrach haGadol]

-> La plaie des sauterelles provoquait parfois des situations tout à fait surprenantes.
Si un juif avait acheté les arbres se trouvant dans le champ d'un égyptien, les sauterelles mangeaient toutes les plantes poussant à terre mais laissaient ces arbres intacts.
Par contre, si le champ appartenait à un juif et les arbres à un égyptien, c'est l'inverse qui se produisait.
[Méam Loez - Bo 10,15]

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-> Les sauterelles vont également s'en prendre aux égyptiens.
Piquant comme des abeilles, elles leur injectent leur venin, les frappant au visage et aux yeux, leur causant des blessures et les aveuglant. [midrach haGadol - Bo10,17]

[Le Malbim parle aussi de sauterelles vénéneuses]

Elles s'introduisent dans leur bouche, leur nez, leurs oreilles et dans le moindre orifice. [Torah Chéléma]

Quelques-unes sont même capables de provoquer la mort par leur souffle répugnant. [midrach ha'Héfets]

-> Les 3 premiers jours, les sauterelles ne vont pas s'occuper directement des égyptiens, mais ensuite une fois qu'il n'y avait plus de nourriture disponible en Egypte, elles vont commencer à manger des morceaux de chair des égyptiens avec appétit.
[midrach bé'hidouch]

Elles ont ainsi mangé les yeux de nombreux égyptiens. [Séchel Tov]

-> Les sauterelles sont rejointes par des serpents venimeux qui attaquent les égyptiens à leur tour, faisant de nombreuses victimes.
[Baal haTourim]

Une morsure de serpent était tellement vénéneuse que la mort était immédiate. [midrach haGodel]

Le Méam Loez (Bo 10,16-17) écrit qu'en plus des serpents venimeux qui firent de nombreux victimes, il y avait également des guêpes, qui piquèrent les yeux des égyptiens et les aveuglèrent.

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-> Les égyptiens vont essayer de capturer des sauterelles, afin de les mettre en conserve pour constituer une réserve de nourriture pour après la plaie.
Mais les vivantes vont les emporter avec elles sur leur dos, et un vent d'est va les chasser toutes hors d'Egypte.
[midrach Chémot rabba 13,7]

[Ce vent va les transporter jusqu'à la mer Rouge, et elles vont de nouveaux tourmenter les égyptiens au moment de la traversée de la mer]

-> Les égyptiens voulaient vendre leur blé à des pays voisins, afin d'éviter de les perdre, mais les sauterelles formaient un mur aux frontières, empêchant toute sortie.
[Haggada du Beit Avraham]

-> Rabbénou Bé'hayé fait remarquer que pour les grenouilles Moché avait prié pour que la plaie cesse, et elles ont continué à vivre en Egypte.
Par contre, pour les sauterelles, Moché a prié pour qu'elles quittent le pays, et elles n'y sont plus jamais revenues en masse.

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+ Mesure pour mesure :

-> Les sauterelles se disent en hébreu : "arbé", en connotation avec "arbé", signifiant : "beaucoup", car les insectes arrivent généralement en grand nombre.

D. a béni les juifs en leur disant : "arbé (ét zar'akha - Béréchit 22,17) : Je multiplierai (ta descendance)!", leur promettant qu'ils seront nombreux.

Les égyptiens ont essayé de les écraser et de les empêcher de s'accroître.
En juste retour, ils sont punis par les "arbé", une nuée de sauterelles.
[Sifté Cohen - Vaéra]

-> Les égyptiens voulaient mettre un terme à la bénédiction : "va'arbé ét zar'o" (et Je lui donnai une nombreuse postérité - וָאַרְבֶּה אֶת זַרְעוֹ - Yéhochoua 24,3), qui avait été promise par Hachem à Avraham.
Ils faisaient cela en tuant activement les enfants juifs et en empêchant les naissances de beaucoup d'autres.
C'est pourquoi Hachem a amené les sauterelles, qui s'appellent : "arbé" (אַרְבֶּה), afin de détruire toutes les récoltes des égyptiens.
['Hida - Roch David]

-> Les sauterelles ont dévoré les récoltes que les juifs avaient planté après un dur labeur, et ce sous la menace des égyptiens.
[Abravanel]

-> Les égyptiens avaient l'habitude de voler le blé et les autres récoltes des juifs, et maintenant leur propre récolte était détruite par les sauterelles.
[Zéva'h Pessa'h]

-> Les égyptiens avaient forcé les juifs à labourer leur champ et à y planter du blé.
Lorsque la grêle eût détruit les récoltes égyptiennes, les égyptiennes confisquèrent les récoltes des juifs qui parce que situées en Gochen, n'avaient pas été touchées par la grêle.
Toutes les récoltes réquisitionnées par les égyptiens, bien que stockées en Gochen, furent à présent dévorées par les sauterelles.
[Méam Loez - Bo 10,15]

-> Puisqu'ils privaient les juifs de nourriture, les forçant à travailler dans la faim, Hachem a amené des sauterelles qui ont privé les égyptiens de leur propre nourriture.
[le Roch]

-> Les égyptiens forçaient les juifs à leur cuisiner des pains, alors que ces derniers étaient affamés.
Cette plaie a amené de la famine, par le fait que les sauterelles ont absolument tout mangé.
[Mégala Tsifonot]

La 7e plaie : la grêle

+ La 7e plaie : la grêle

-> Cette plaie vaut à elle seule, les 6 premières plaies réunies.
[midrach haGadol - Vaéra 9,14]

-> Rachi (Vaéra 9,22) rapporte que Hachem a élevé Moché au-dessus du ciel, et il a alors levé son bâton pour que la plaie commence.

-> Les 2 armes que D. emploie souvent contre les impies sont le feu, comme à Sodome, et l'eau, comme pendant le déluge, à l'époque de Noa'h. [Siftei Cohen]
La grêle est une combinaison de ces 2 éléments incompatibles, qui vont faire la paix, afin d'accomplir la volonté de leur Créateur. [Yalkout Réouvéni]

Selon Rachi, l'extérieur était de la glace congelée, et l'intérieur des boules de feu brûlante.

-> Rabbénou Bé'hayé rapporte que Mickaël, l'ange préposé aux eaux, et Gavriel, l'ange préposé au feu, ont conjugué leurs efforts pour exécuter la plaie.

-> Cette plaie va détruire toute la végétation et les édifices tomberont en ruine.

Selon le midrach (Yalkout Chimoni Vaéra 186), on n'avait jamais vu de tels grêlons, et on n'en verra plus jamais de tels.
Selon le Séfer haYachar, les grêlons avaient la taille de briques, et lorsqu'ils s'abattent sur la terre, ils pulvérisent les arbres jusqu'à leurs racines, détruisant l'herbe, les récoltes, les fruits à travers tout le pays.

Selon le Léka'h Tov, chaque grêlon avait la taille de 6 poings d'homme adulte (environ 50 cm!).

[Selon le midach haGadol, en frappant le sol, les grêlons s'éclataient, libérant des flèches de feu et des balles de glace meurtrières]

-> Selon le midrach (Chémot rabba), de gros morceaux de glace tombaient et emprisonnaient les égyptiens à l'intérieur, comme les murs d'une prison.
Lorsqu'ils s'asseyaient, ils étaient brûlés par de la glace ; lorsqu'ils se tenaient debout, ils étaient brûlés par du feu.

-> Selon le rav de Brisk, la grêle n'est tombée en Égypte que là où il avait des personnes, des animaux ou de la végétation.

-> Le bruit du tonnerre et le fracas des grêlons résonnaient jusqu'aux confins de la terre.
[Tossefot sur la Torah - Vaéra 9,23]

-> Hachem a dépassé les lois de la nature pour que les bruits des tonnerres et les lumières des éclairs, soient perçus au même moment.
[Malbim]

-> Hachem frappe les égyptiens de coups de tonnerre assourdissants, par le mérite des juifs qui recevront bientôt la Torah, au milieu des sons de tonnerre.
[midrach Yalkout Chimoni Vaéra 186]

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-> Le midrach haGadol écrit :
"Rabbi Yonathan explique que les grêlons d'Egypte avaient une taille de 6 téfa'him : le côté inférieur du grêlon était de 3 téfa'him de glace, tandis que le côté supérieur du grêlon était constitué de 3 téfa'him de feu.
Ainsi les égyptiens ne pouvaient y échapper : s'ils se mettaient en position assise, ils étaient frappés par la glace, tandis s'ils se tenaient debout, ils étaient frappés par le feu.
Cela nous rappelle le châtiment des réchaïm au guéhinam, jugés durant 6 mois par la chaleur et durant 6 autres mois par le froid".

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-> "Car pour le coup, Je déchaînerai tous Mes fléaux contre toi-même." (Vaéra 9,14)

Hachem dispose de 3 armées de destruction par lesquelles Il Se venge de ceux qui ne respectent pas Sa volonté : le feu, le vent et l’eau.
A Sodome, Il S’est vengé des pécheurs par le feu, à la génération de la tour de Bavel par le vent, en dispersant les rebelles sur toute la surface de la terre. Et en ce qui concerne le déluge, Il S’est vengé des réchaïm par l’eau.
Dans les plaies qui ont frappé l’Egypte, ces 3 armées ont participé.
Le sang et les grenouilles sont venus par l’eau, les sauterelles par le vent, comme il est mentionné dans les versets, et les ulcères ont été provoqués par le feu, au moyen de la suie du four.

Mais, souligne le gaon de Vilna, pour la grêle, les 3 éléments se sont associés. En effet, la grêle en elle-même est de l’eau ; il y a eu de plus "un feu tourbillonnant au milieu de la grêle" ; et même le vent a participé, car il est écrit "Hachem produisit des tonnerres et de la grêle".
Tel est le sens de ce que Moché a dit (au nom de Hachem) à Pharaon : "Pour le coup" = pour la plaie de la grêle, "Je déchaînerai tous mes fléaux contre toi-même" = car les 3 armées destructrices ont participé à la venue de cette plaie.

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-> "Voici que Je vais envoyer toutes Mes Plaies à ton cœur" (Vaéra 9,14)

-> La plaie de la grêle est considérée comme "toutes Mes plaies". De plus, Hachem ne frappa pas les récoltes d'Egypte avant cette plaie. En effet, le mérite de Yaakov, qui fut hébergé en Egypte, protégeait les égyptiens pour les préserver des plaies les plus terribles.
De plus, son mérite protégeait particulièrement la récolte car il bénit Pharaon pour que le Nil sorte vers lui et abreuve l'Egypte. Ce mérite eut la force de suspendre la gravité des plaies jusqu'à la 7e plaie.
En effet, nos Sages enseignent que l'avertissement avant la plaie durait 21 jours et la plaie elle-même 7 jours. De plus, Moché avertissait à chaque fois pour 2 plaies, la suivante frappait sans avertissement.
Ainsi, la plaie de la grêle ne frappa qu'après 147 jours d'avertissements et de plaies cumulées : 21+7(sang) + 21+7(grenouilles) + 7(poux) + 21+7(bêtes sauvages) +21+7(peste) + 7(ulcères) + 21(avertissement pour la grêle), soit en tout 147 jours.
Mais ensuite, le mérite de Yaakov, qui vécut 147 ans, s'estompa (une année pour un jour). Les récoltes purent donc être frappées et Hachem put envoyer toutes Ses plaies, sans retenue.
['Hatam Sofer]

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-> C'était un temps de grand soleil.
Normalement, la grêle vient dans un temps de gros nuages, mais dans ce cas afin d'attester que c'était un événement miraculeux, le temps était magnifique et ensoleillé.
Cela explique l'avertissement de Moché à Pharaon lorsqu'il a tracé une ligne dans le mur, comme le commente Rachi (Vaéra 9,18) : "Il lui a tracé une rayure sur le mur [et lui a dit] : "Demain, quand le soleil atteindra cette rayure, la grêle se mettra à tomber!"
[Béer Yossef]

-> La grêle a détruit tous les céréales murs (cf. Vaéra 9,31), et cela a entraîné en même temps une plaie de famine, ce qui est pire que tout.
[Mocha Zékénim]

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-> Toutes les créatures vivantes (hommes, animaux) qui ne seront pas mis à l'abri dans des refuges souterrains périront. [Rabbénou Bé'hayé]

En effet, selon le Malbim, les grêlons s'abattent sur le sol avec tant de violence qu'ils pulvérisent tout ce qui trouve à découvert.

-> Il est écrit : "Celui d'entre les serviteurs de Pharaon qui craignait la parole de Hachem fit fuir ses gens et son bétail dans les maisons" (Vaéra 9,20).

Selon le Meshech Chochma, Pharaon a exigé que chaque berger laisse son troupeau à l'extérieur, en opposition avec l'avertissement de Moché. Seuls ceux qui craignaient vraiment Hachem ne l'ont pas écouté.

Selon le rav Avraham Sid (bé'Hipazon Pessa'h), Hachem n'a donné la sagesse et l'envie de rentrer ses animaux, qu'aux égyptiens qui n'avaient pas fait de reproduction interdite de leurs bêtes.

Selon le Ramban, même si la majorité des égyptiens ne croyaient pas en la réalisation de ce que Moché avait annoncé, d'une façon inconsciente, ils ont tous pris leurs idoles qui étaient à l'extérieur, et les ont rentré pour les protéger de tout dommage éventuel.

Le Imré 'Haïm enseigne que ce verset nous apprend que ceux qui craignent Hachem (yéré Hachem) amènent leurs enfants dans les maisons afin de les protéger de la mauvaise influence qu'il y a à l'extérieure.
[à l'image de la grêle qui abîmait tout ce qui était dehors, il est très difficile de sortir dehors sans subir un minimum de dommages (ex: une mauvaise vision, une pensée contraire au judaïsme, ...), qui petit à petit génèrent une grosse fissure en nous.]

-> Selon les Tossefot sur la Torah, même s'ils en ressortiront vivants, ils seront de tout leur être terrorisés par le tonnerre des explosions et par les tremblements de terre, qui ont accompagné la chute de la grêle.
A partir là, les égyptiens vont commencer à souffrir de maladies nerveuses.

Selon le midrach (Tan'houma), le bruit était continu et très fort, quasiment insoutenable, et les éclairs anormalement lumineux, [au point d'en illuminer le monde entier].

Selon le 'Hatam Sofer, il n'y a jamais eu avant cette plaie de tonnerre ou d'éclair en Egypte.
Hachem a comptabilité tout ce qui aurait dû normalement y tomber, et Il a combiné tous les sons dans les tonnerres de cette plaie, de même pour les lumières des éclairs.

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-> Rabbénou Bé'hayé fait remarquer que tout au long du récit de cette plaie, le tonnerre est mentionné avant la grêle, car c'est le tonnerre qui ébranle et prédispose les égyptiens à la terreur que va leur inspirer la grêle.

Nos Sages (guémara Béra'hot 59a) disent que le tonnerre a été créé pour débarrasser le cœur de sa perversion.

C'est ainsi qu'après la fin de cette plaie (v.9,34), l'ordre est inversé ("la grêle et les tonnerres"), montrant que la résistance de Pharaon a refait surface dès que le tonnerre a cessé.

Par ailleurs, la guémara, dit que les juifs, même à Gochen, entendaient les tonnerres et voyaient les éclairs, mais ils s'en servaient afin d'insuffler en eux de la crainte de D., et d'acquérir d'avantage d'humilité dans leur cœur.

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-> Le Nétsiv (9,26) donne une explication similaire :
Il est écrit dans le verset : "Hachem produisit des tonnerres et de la grêle" (Vaéra 9,23) et "seule province de Gochen, où habitaient les enfants d'Israël, fut exempte de la grêle" (Vaéra 9,26).
Cela implique qu'il y avait des tonnerres dans la terre de Gochen, même s'il n'y avait pas de grêle.
La raison pour laquelle les tonnerres étaient également entendus à Gochen, c'est selon la guémara (Béra'hot 59a), car l'objectif du tonnerre est de rendre droit ce qui ait tordu dans le cœur d'une personne.
Puisqu'il y avait des juifs qui suivaient les voies idolâtres des égyptiens, ils avaient besoin d'un rappel (sous la forme de tonnerres) afin d'en venir à quitter ces mauvaises voies et de retourner à Hachem.

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-> "Le blé et l'épeautre n'ont pas été frappés" (Vaéra 9,32)

-> La Torah relate que la grêle n'a frappé que le lin et l'orge, et non le blé et l'épeautre. La raison que donne la Torah pour expliquer cette différence : "Car ils sont Afilot".
Dans une de ses explications, Rachi associe ce mot au terme "Pelaot", "merveilles".
La Torah viendrait dire que Hachem a réalisé de grandes merveilles pour conserver le blé et l'épeautre, alors que la grêle aurait dû naturellement détruire toutes les récoltes, sans sélection aucune.
=> Mais, cela n'explique pas pourquoi Hachem a-t-Il épargné le blé et l'épeautre. Pourquoi Hachem a-t-Il voulu réaliser de telles merveilles?

-> Le rav Moché Feinstein apprend de là un grand principe. Il dit que certes, Hachem a voulu punir les égyptiens pour le mal qu'ils ont fait aux Hébreux. Malgré tout, la punition qu'Hachem leur envoya, a été extrêmement précise. Il furent frappés uniquement par la quantité nécessaire de souffrance pour atteindre l'objectif de cette punition. Pas plus. Or, Hachem a estimé que l'objectif de cette plaie pouvait être atteint en frappant uniquement le lin et l'orge. Et le fait d'atteindre le blé et l'épeautre n'était pas strictement nécessaire pour atteindre le but souhaité. Car cette plaie n'est pas venue pour détruire toute la récolte et amener la famine. L'objectif était de servir d'avertissement et de créer une crainte devant la Puissance Divine.

Aussi, pour cela, il fallait préserver le blé et l'épeautre pour éviter la famine. Bien que pour épargner ces deux éléments, il fallut réaliser des merveilles, Hachem le fit. Car Il ne voulait pas frapper plus que ce qui était nécessaire. Cela doit nous apprendre la Bonté d'Hachem. Quand Il voit le besoin de punir du fait des mauvais comportements de l'homme, malgré tout, Son Objectif n'est pas de nuire. Dans Son Infinie Miséricorde, Il ne désire que réveiller la conscience de l'homme et lui indiquer qu'il doit se repentir. Il ne cherche qu'à le corriger et non à le punir.
Et pour cela, Il s'efforce à n'envoyer que la mesure de souffrance nécessaire pour cet objectif, sans rien ajouter de plus, pour ne causer aucune souffrance supplémentaire. Même si pour cela, Il doit réaliser de grandes merveilles.

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-> Hachem a envoyé des oiseaux de proie pour dévorer toute la viande des animaux morts, afin d'empêcher les égyptiens d'en tirer un quelconque profit.
[midrach haGadol ; midrach Chémot rabba 12,4]

-> Sur la terre de Gochen, où résident les juifs, la grêle n'est pas tombé. [Abravanel]

Lorsqu'un égyptien venait à Gochen, il n'échappait pas à grêle, tandis que le juif à côté de lui, n'avait rien [midrach haGadol].

Il en était de même pour tout juif qui se trouvait en Egypte, et qui ne subissait aucun dommage.

-> Dans la logique des plaies précédentes, certains égyptiens voulaient utiliser le stratagème de s'associer dans l'achat d'une propriété avec un juif.
Mais cette fois-ci, cela ne fonctionnait pas, et les grêlons s'abattaient sur la partie appartenant à l'égyptien, épargnant le reste.
[Tossefot sur la Torah]

-> Le blé et l'épeautre ont été miraculeusement épargnés par Hachem, qui veut laisser des récoltes à détruire par la plaie suivante (les sauterelles).
[Ramban]

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-> Alors que Moché quittait la ville et traversait les champs, il constata la destruction provoquée par la grêle.
Plein de compassion pour la terre, il décida, au lieu d'attendre d'avoir atteint plus de 2 000 coudées depuis la capitale pleine d'idolâtrie, d'étendre les mains pour prier dès qu'il en a été à une distance de plus de 70 coudées. [Rokéa'h - Vaéra 9,29]

Avant même, qu'il ne prononce un mot, Hachem met fin à la plaie (répondant immédiatement à la prière des Justes).

-> Dès que la plaie disparaît, la grêle s'immobilise dans le ciel.

L'ange Gavriel, responsable du feu, et l'ange Berdaël, responsable de la grêle, descendent des cieux pour retenir les grêlons prêts à se déverser sur la terre.

Figés dans les airs, ces grêlons seront libérés en partie à l'époque de Yéhochoua, 41 ans plus tard, et pour les restants, ils le seront à l'époque de Gog et Magog

Les bruits restent eux aussi suspendus dans les airs, prêts à se faire entendre à l'époque de Yéhoram, environ 500 ans plus tard.
[midrach haGadol ; midrach Chémot rabba 12,7]

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-> Au terme de cette plaie, Pharaon a dit : "J'ai pêché, cette fois ; Hachem est le Juste et moi et mon peuple sommes les coupables" (Vaéra 9,27).

Bien qu'il ait prononcé cela par la contrainte des souffrances, il va en être récompensé : la Torah interdit à un juif d'haïr un égyptien, et il méritera d'être enterré de façon convenable.
[Mékhilta - Béchala'h]

-> On remarque quelque chose d'intéressant dans ce verset : יְהוָה הַצַּדִּיק וַאֲנִי וְעַמִּי הָרְשָׁעִים (Hachem haTsadik vaani véami aréchaïm - Hachem est le Juste et moi et mon peuple sommes les coupables).
En effet, Pharaon désirait de toutes ses forces pousser le peuple juif jusqu'à la 50e porte d'impureté pour qu'il ne puisse plus jamais sortir d'Egypte.
Ainsi, pour ce faire, il sépara les lettres du Nom divin יהוה, et s'y intercala en plein milieu en disant : "et moi" (וַאֲנִי).
[יְהוָה הַצַּדִּיק וַאֲנִי וְעַמִּי הָרְשָׁעִים = en prenant la première lettre des 2 premiers et des 2 derniers mots, on obtient יהוה, avec entre ces 2 lettres le וַאֲנִי de Pharaon]

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-> "J'ai fauté cette fois-ci" (Vaéra 9,27)

=> Pourquoi Pharaon ne reconnaît-il sa faute que "cette fois-ci", après la plaie de la grêle?

-> En fait, Pharaon pensait qu'il avait raison de garder les Hébreux en esclave, car l'Egypte avait sauvé la famille de Yaakov lors de la famine. Leurs descendants leur devaient donc reconnaissance.
Mais, à présent que suite à la grêle, l'Egypte souffrait de famine alors que les Hébreux avaient l'abondance, Pharaon comprit qu'en réalité, c'est le D. d'Israël Qui les nourrit et non l'Egypte. Et s'Il le souhaite, ils ont de quoi manger, même si l'Egypte souffre de famine.
=> De là, Pharaon en conclut que les Hébreux n'ont pas à avoir de dette envers lui pour avoir nourri leurs ancêtres lors de la famine, car en vérité c'est Hachem Qui les nourrit. Il les asservit donc pour rien.
Il comprit de tout cela qu'il a mal agi en refusant de les libérer. C'est donc à présent qu'il reconnut sa faute
['Hatam Sofer]

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-> "Cette fois-ci, Je vais envoyer tous Mes fléaux sur ton cœur" (9, 14) :

Que signifie cette expression singulière : "Je vais envoyer... sur ton coeur", qui n'a été dite que concernant la plaie de la grêle?

En fait, jusque là, les égyptiens n'avaient encore eu aucun moyen pour échapper aux plaies envoyées par Hachem. Mais, concernant la grêle, il leur a été donné un moyen de ne pas être endommagé, en restant soi-même ainsi que ses animaux à la maison.
Ceux qui n'étaient pas à l'extérieur n'allaient pas être frappés. Malgré tout, dans sa perversion, Pharaon refusa et laissa ses esclaves et ses animaux à l'extérieur, et ils furent donc frappés.
Ainsi, cette plaie-là n'était véritablement une plaie que du fait du cœur mauvais et corrompu de Pharaon. Car sinon, Hachem leur a donné une solution pour échapper à cette plaie.
[Yessod haTorah]

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-> "Pharaon ... endurcit son cœur, lui et ses serviteurs" (Vaéra 9,34)

Ainsi, à la fin de la plaie de la grêle, Pharaon et même ses serviteurs ont endurci leur cœur.
La raison à cela est qu'ils avaient entendu que Hachem allait amener 10 plaies sur l'Egypte.
Ils ont pensé à tord que la 7e plaie, comptait pour la n°7 à la n°10, car elle consistait en 4 éléments : la grêle, le feu, des sons déchirants (amenés par des vents de tempête apportant la grêle [selon le haKetav véHakabala], ou bien le bruit du fracas des grêlons sur le sol [selon le Nétsiv]), et ainsi que des torrents de pluie (Vaéra 9,33).
Ainsi puisque dans leur esprit les 10 plaies étaient déjà passées, ils pensaient qu'ils n'avaient plus rien à craindre, et ils ont donc endurci leur cœur.

Mais lorsque Moché est retourné voir Pharaon, l'avertissant qu'il y aura une autre plaie, alors les égyptiens ont conclu que les plaies n'étaient pas limitées à 10, mais qu'elles continueraient sans aucune fin en vue.
Les serviteurs de Pharaon ont immédiatement protesté à Pharaon : "Combien de temps celui-ci nous portera-t-il malheur? Laisse partir ces hommes ... ignores-tu encore que l'Égypte est ruinée?" (Bo 10,7).
[Tour - Pérouch haTour al haTorah - Vaéra 9,34]

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-> "Tends ta main sur le ciel" (Vaéra 9,22)

Ce verset introduisit la plaie de la grêle, et Rachi explique qu'Hachem a élevé Moché au-dessus de la voûte céleste, pour qu'il tende sa main de là-haut. Cela est suggéré par les mots : "Tends ta main sur le ciel", quand tu seras au-dessus du ciel.
=> Mais on peut se demander pourquoi Hachem a-t-Il eu besoin de faire monter Moché jusqu'au ciel pour envoyer la plaie de la grêle?

En réalité, Hachem voulait placer Moché dans la situation du don de la Torah, quand Moché monta dans les cieux pour y chercher la Torah.
Quand Hachem fit cesser la plaie de la grêle, la Torah dit : "La pluie ne tomba plus à terre", et nos Sages expliquent qu'une partie de la pluie était en train de tomber, et cette pluie-là ne tomba plus à terre, c'est-à-dire qu'une part de pluie resta suspendue dans l'air.
Or, quand les juifs reçurent la Torah, nos Sages disent qu'en entendant la Voix d'Hachem, ils en moururent. Et alors Hachem les fit revivre en faisant tomber sur eux une pluie, comme il est dit : "Une pluie généreuse, Tu enverras Hachem".
Il s'agissait justement de cette pluie qui était restée suspendue depuis la plaie de la grêle.

=> Ainsi, Hachem fit monter Moché au ciel en vue d'envoyer la plaie de la grêle, pour faire allusion au fait que cette pluie servira lors du don de la Torah, quand Moché montera au Ciel.
['Hatam Sofer]

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+ La synagogue de Moché :

-> Le Nétsiv (9,29) enseigne :
Lorsque Pharaon a demandé à Moché d'arrêter la plaie de la grêle, Moché lui a dit : "Au Moment où je quitterai la ville, j'étendrai mes mains vers Hachem" (Vaéra 9,29).
Rachi commente : "[Tant que Moché était encore] dans la ville, il n’a pas prié, car elle était pleine d’idoles".
Au sujet de la plaie des grenouilles et des bêtes sauvages, nous trouvons aussi que Moché a prié, mais la Torah ne mentionne pas où il a prié.
=> Pourquoi la Torah ne mentionne-t-elle cela que maintenant, pendant la plaie de la grêle?

Le Nétsiv répond que Moché avait sa propre synagogue en Egypte où il allait pour prier.
Dans cette synagogue, Moché a prié pour que se terminent les plaies des grenouilles et des bêtes sauvages.
Le fait qu'il y avait des idoles dans les rues d'Egypte n'était pas un problème, puisque Moché était à l'intérieur dans sa synagogue.
Cependant, pendant la plaie de la grêle, Moché se devait de lever les mains vers le ciel afin de stopper la plaie, et c'est pourquoi il ne pouvait pas être à l'intérieur de sa synagogue.
Cependant, dehors il rencontrait les idoles des égyptiens, et par conséquent pendant cette plaie il a dû quitter la ville afin de pouvoir prier sans idole à proximité.

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+ Mesure pour mesure :

-> Les égyptiens n'ont pas laissé les juifs se rafraîchir à l'ombre des arbres, ou même se reposer dans l'herbe.
Hachem a détruit l'herbe et les arbres, et ainsi les égyptiens, ne pouvaient également pas en profiter.
[Shach]

[selon le Sifté Cohen, les égyptiens n'ont laissé aucune occasion aux juifs de prendre une pause de leur terrible esclavage, en se reposant à l'ombre d'un arbre ou bien en se rafraîchissant sur l'herbe. C'est pourquoi, ils ont été punis par la plaie de la grêle qui a frappé l'herbe et les arbres.]

-> Ils ont obligé les juifs à labourer les champs, à semer les graines, et planter des vignes.
Maintenant, la grêle a ruiné l'intégralité de cette récolte.
[midrach rabba Chémot 12,5]

-> L'Egypte fut punie par cette plaie parce que ses habitants avaient forcé les juifs à leur planter des vergers, des vignes et des jardins.
L'Egypte était agrémentée de jolis parcs aménagés à la sueur du front des juifs.
Tous ces jardins furent détruits par la grêle.
[Méam Loez - Vaéra 9,25-26]

-> Les grêlons et les vents frappaient les égyptiens, de la même façon que les gardes fouettaient fortement les juifs au travail.
[Haggada du Beit Avraham]

-> La plaie de la grêle était une punition appropriée pour les égyptiens, car ceux-ci frappaient les juifs avec leurs poings, jetaient des pierres sur eux, et ils leur criaient des malédictions.
[Abarbanel]

-> Les égyptiens hurlaient sur les juifs [un tonnerre verbal], leur jetant des pierres pour les pousser à travailler davantage.
Mesure pour mesure, le tonnerre les attaquait aux oreilles, et les grêlons faisaient les dommages de grosses pierres.
[Méam Loez]

-> Ils forçaient les juifs à accomplir des tâches dégradantes, et ce dans l'unique but de les embarrasser, leur visage devenant alors blanc de honte.
Hachem a envoyé aux égyptiens des grêlons et des tonnerres, faisant que leur visage est devenu pâle et blanc de peur.

Lorsque la nation adorée de Hachem faute, Il la libère de ses fautes, la rendant de nouveau pure et toute blanche.
Les égyptiens qui ont essayé d'anéantir cette nation innocente, ont été punis par de la grêle de couleur blanche.
[Sifté Cohen]

-> Le bruit fort est venu suite à la réaction de Pharaon, lorsqu'il a tourné en dérision Hachem, en s'exclama fortement : "Qui est Hachem pour que j'écoute Sa voix ... ?" (Chémot 5,2).
[Kli Yakar]

D'ailleurs, selon le Or ha'Haïm, jusque là, Pharaon pensait que les plaies étaient des actes de sorcellerie (Moché et Aharon étant de supers sorciers).
A partir de cette plaie (avec entre autre le mélange du feu et de la glace) Pharaon va être convaincu que : c'est Hachem, Lui-même, qui a amené chacune des plaies.

La 6e plaie : les ulcères

+ La 6e plaie : les ulcères

-> Hachem a ordonné à Moché et à Aharon de prendre chacun 2 poignées de suie d'une fournaise.
Aharon devra donner ses 2 poignées à Moché qui les prendra en plus des 2 poignées qu'il a prises lui-même, et il lancera toute cette suie vers le ciel [d'une seule main].
[midrach Chémot rabba 11,6]

=> Ainsi, il y a eu un grand miracle : Moché a été capable de tenir 4 poignées de suie en une seule main, sans rien en perdre

-> La suie lancée par Moché vers le ciel, a atteint le Trône de Hachem, dans le 7e et plus lointain Ciel.
[midrach rabba Vaéra 11,10].

=> Ainsi, c'est un autre grand miracle : malgré le fait que c'est une substance légère comme la plume, elle est montée directement au Ciel.

-> 4 poignées de suie ont été suffisantes pour se répandre sur l'intégralité des terres appartenant à l'Egypte, et sont tombées sur tout égyptien et leur troupeau.

Certains de nos Sages affirment que cette suie lancée par Moché s'est répandue sur une surface de 400 parsa, soit une distance d'environ 1800 km.

=> C'est encore une fois un miracle incroyable au regard de la légèreté de cette substance.

-> La suie s'est transformée en poussière, et lorsqu'un de ces grains de poussière entra en contact avec la chair d'un être humain ou d'un animal, elle causera des ulcères extrêmement douloureux [Abravanel].

-> Le Sforno (Chémot 9,8) rapporte que Pharaon a été directement témoin de tous ces prodiges.

Rabbi Ephraïm dit que l'objectif de tous ces miracles est de montrer à Pharaon la puissance de Hachem et Sa capacité de créer ce qu'Il désire à partir du néant.

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-> Les magiciens, principaux conseillers de Pharaon, sont les premiers à souffrir de la plaie des ulcères.
[Kli Yakar 7,17]

Cette plaie va d'ailleurs marquer la fin de leur influence sur la cour royale.

Selon le Malbim, ils sont incapables de reproduire cette plaie puisqu'ils n'arrivent pas à trouver un seul égyptien en bonne santé sur lequel tenter l'expérience.
Selon le Abravanel, ils n'ont pas la moindre idée sur la façon de créer des ulcères à partir de la suie.

Bien qu'ils n'ont su imiter la plaie des poux, ils pouvaient alors toujours continuer à conseiller Pharaon.
Mais à présent, ils étaient incapables de se déplacer jusqu'à lui, puisqu'étant totalement couverts d'ulcères ils n'arrivaient pas à tenir debout (Rabbi Avraham - fils du Rambam - Vaéra 9,11).

Leur visage difforme les rend méconnaissables, si bien que même s'ils auraient pu se déplacer, ils seraient restés chez eux pour cacher la honte que leur cause leur apparence (selon le Ramban) et leur impuissance totale (selon les Tossefot sur la Torah).

-> Ils ne guériront jamais de leurs ulcères, et nombre d'entre eux finiront par en mourir.
Cette plaie marque la fin des magiciens.
[midrach Yalkout Chimoni 184]

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-> Selon Abravanel, les animaux achetés par les égyptiens après la peste sont aussi affectés par les ulcères.
Selon Rachi (Vaéra 9,10), ceux qui avaient peur ont rentré leurs bêtes, et elles n'ont pas été touchées.

-> Les ulcères se développent et forment des cloques ayant du pus, qui rongent la peau comme le feu et s'étendent à tout le corps.
[Séfer haYachar]

-> Les nuages de poussière formés par la suie chaude attaquent le corps des égyptiens, brûlent leur peau et forment des ampoules.
[Rabbi Avraham - fils du Rambam]

-> Absolument aucun morceau de la peau des égyptiens n'a été laissé indemne, au point qu'ils ne ressemblaient plus à des hommes.
[Beit Avraham - dans sa Haggada]

-> La chair infectée commence à peler, et les membres exposés se décomposent et se gangrènent.
[Séfer haYachar]

-> Hachem a envoyé sur l'Egypte, les 24 espèces d'ulcères qui existent (midrach haGodel).

Tous ces ulcères exigeaient des remèdes incompatibles les uns avec les autres, de sorte que le médicament utilisé pour soigner une affection aggrave les autres, causant des ravages mortels (guémara Baba Kama 80b).

Les égyptiens ne pouvaient cesser de se gratter à cause des démangeaisons.
Les importantes pertes de sang faisaient qu'ils étaient très faibles.

-> Rien ne pouvait soulager les douleurs.
[midrach haGadol 9,10]

-> Même après le départ des juifs, les égyptiens en souffriront pour le restant de leur vie.
[Siftei Cohen - Vaéra 9,11]

-> Selon le Sforno, si Hachem n'avait pas endurci le cœur de Pharaon (lui donnant la force de résister), il aurait certainement consenti à libérer les juifs, tellement les souffrances causées par cette plaie étaient insupportables.
Mais D. ne voulait pas qu'il abandonne en raison des souffrances, mais bien parce qu'il reconnaissait la puissance et l'autorité divine.

Ainsi, dans Sa grande miséricorde, Hachem a laissé l'opportunité à Pharaon de se sauver des plaies jusqu'à la 5e (la peste).
A partir de cette 6e plaie (l'ulcère), voyant qu'il s'obstinait toujours à refuser de laisser partir les juifs, Hachem a décidé qu'il devait subir toutes les 10 plaies.

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-> "Les magiciens ne pouvaient lutter contre Moché à cause des ulcères" (Vaéra 9,11)

Rabbi Morde'haï Pessa’h de Kobrin a raconté :
Une nuit de Shabbat à minuit, je suis passé à côté de la maison du 'Hafets 'Haïm, dont la voix s’élevait jusqu’à mes oreilles. Je me suis rapproché de la fenêtre, et je l’ai vu assis sur son lit en train de consulter la paracha Vaéra dans le 'Houmach.
Quand il est arrivé au passage des plaies de l’Egypte, il a élevé la voix, et à chaque plaie il faisait entendre un cri d’émerveillement : "Aïe, aïe!"
Quand il est arrivé à la plaie des ulcères, il a lu le verset "Les magiciens ne pouvaient lutter contre Moché à cause des ulcères", et tout à coup il a éclaté d’un rire bruyant comme je n’en avais jamais entendu de lui, il était entièrement rempli d’émerveillement, comme quelqu’un qui voit vraiment les plaies sous ses yeux.

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+ Mesure pour mesure :

-> Les égyptiens ont forcé les juifs à leur servir des bains, à leur chauffer de l'eau et à leur refroidir l'eau bouillante.
Mais le plaisir du bain était seulement le privilège des égyptiens, car ils ne laissaient aux juifs même pas le temps de se gratter.

A présent, ils sont couverts d'ulcères, tout à fait incapables de toucher ni eau froide, ni eau chaude, et les juifs peuvent en jouir à leur aise.
[midrach Chémot rabba 11,6 ; Tana déBé Eliyahou rabba 7]

-> Les égyptiens surchargeaient de travail les juifs, ne leur laissant pas la possibilité de soigner leurs blessures.
Maintenant, ce sont eux qui souffrent d'ulcères qu'ils ne peuvent soulager.
[midach Aggada - Vaéra 9,8]

-> Les égyptiens forçaient les juifs à travailler si difficilement et pendant tellement longtemps, que leur peau se déchirait.
Les ulcères conduisaient à de douloureuses irritations, et à la rupture de la leur peau.
[Shach]

-> Ils ont séparé les hommes juifs de leur femme, et ils ont ainsi été punis par les ulcères, qui avaient pour conséquence de limiter tout contact avec leur femme.
[Kli Yakar]

-> Ils ont forcé les juifs à travailler sans pitié, les laissant souffrir de la chaleur implacable du soleil.
Maintenant, c'est eux qui souffraient de la suie brûlante, qui leur collait à leur peau, provoquant des cloques douloureuses.
[Siftei Cohen - Vaéra]

-> Les égyptiens obligeaient les femmes à accomplir les tâches des hommes, et les hommes celles des femmes, violant les lois de la nature.
De même, ils ont été punis par des ulcères totalement contraires à la naturalité.
[Beit Avraham - dans sa Haggada]

-> Ils ont égorgé des enfants juifs, et en ont vidé le sang afin que Pharaon puisse y prendre son bain (il souffrait de lèpre - tsaraat).
En réponse à cela, ils ont eu des ulcères, entraînant de la lèpre et un versement de leur sang.
[Rabbi Zalman Sorotzkin - haChir véHachéva'h]

-> Ils frappaient aussi les juifs jusqu'à qu'ils soient couverts de blessures. Mesure pour mesure, Hachem a envoyé cette plaie.

-> Les égyptiens étaient punis parce qu'ils avaient mené une campagne de calomnie contre les juifs, les décrivant comme un peuple dégoûtant et dépravé.
Cette plaie rendit les égyptiens encore plus répugnants que leur représentation des juifs.
[Méam Loez - Vaéra 9,10]

-> Les 1ers impactés étaient les sorciers, car ils ont conseillé Pharaon de jeter les nouveau-nés juifs dans le fleuve, et à faire périr Moché, lorsqu'enfant il a enlevé la couronne du souverain.
[midrach Chémot rabba 11,6]

-> Puisque les sorciers de Pharaon ont manqué de respect à Hachem, il est probable qu'ils ont été punis par la plaie des ulcères plus davantage que les autres, afin que les gens en viennent à s'éloigner totalement d'eux. [à l'image de la lèpre, une personne ayant un cas contagieux d'ulcères devait s'isoler pour éviter la propagation.
D'une certaine façon, de la même façon qu'ils essayaient d'éclipser les miracles d'Hachem en essayant de les réaliser par la sorcellerie, magie noire, de la même façon cette plaie va les faire s'éclipser par une mise en quarantaine, et une mise au grand jour de leur incapacités totales face à Hachem.]
"Les sorciers ne purent se tenir devant Moché à cause de l'ulcère" (Vaéra 9,11) [selon le Bechor Shor, ils étaient tellement affectés que littéralement ils ne pouvaient pas se tenir debout face à Moché]
L'ulcère (ché'hin) est la seule plaie où la Torah décrit la souffrance des sorciers de Pharaon.
['Hokhmat Shlomo - Roua'h 'Hen 12]

-> Les sorciers de Pharaon ont essayé d'infliger à Moché des ulcères (ché'hin), mais ils n'y sont pas réussi.
Au buisson ardent, Moché a reçu de la tsara'at ("Il mit sa main dans son sein, l'en retira et voici qu'elle était lépreuse, blanche comme la neige" - Chémot 4,6), et il était ainsi plus susceptible d'attraper d'autres affections de la peau.
Le fait que les sorciers n'ont pas réussi à donner des ulcères (ché'hin) à Moché leur a causé un énorme embarras.
[Messé'h 'Hokhma 9,11]

-> La plaie des ulcères ressemblent à la plaie de la tsara'at qui vient sur celui qui parle du lachon ara.
Puisque les égyptiens ont diffusé des rumeurs et des fausses informations sur les Bné Israël, alors ils ont été punis par les ulcères.
[Sia'h Tsvi - p.187]

La 5e plaie : la peste

+ La 5e plaie : la peste

-> Un aboiement plaintif des chiens a donné le coup d'envoi de cette plaie.
[Sifté Cohen 9,4]

-> En un instant, 90% des bêtes des égyptiens moururent à cause de cette plaie.
[Séfer Hayachar p.287]

-> C'est un miracle que des animaux en bonne santé s'écroulent brusquement sans vie.
[Rabbi Avraham - fils du Rambam - Mochav Zékénim]

-> Lorsqu'un animal (ex: âne, chameau, cheval) mourait de cette plaie, la personne qui était sur elle, mourrait également par l'impact brutal avec le sol.
[michnat Rabbénou Eliézer - pérek 19]

-> Bien que ne menaçant pas directement la vie des égyptiens, la perte des animaux avait beaucoup d'implication au quotidien : perte des moyens de transport, des moyens nécessaires à l'agriculture, une pénurie de nombreux biens (comme le lait, le blé, la laine), ...
L'économie égyptienne, normalement si forte, a été réduite à zéro en un instant.

L'agneau qui était l'espèce la plus idolâtrée par les égyptiens (car ayant des prétendus pouvoirs spirituels), mourrait avec impuissance, ce qui causait beaucoup d'angoisses aux égyptiens (y compris Pharaon).
[Sifté Cohen]

[de même, les chevaux étaient le symbole de la puissance égyptienne, que cette plaie a réduit à néant]

-> Un matin les égyptiens se sont réveillés et ils ont découvert que l'ensemble de leur troupeau avait péri.
Il leur a alors été très difficile d'accepter que celui des juifs était entièrement vivant.

Avant la plaie, certains égyptiens par crainte de l'avertissement de Moché, ont vendu leur bétail à des juifs, et ce en ayant l'intention de le reprendre dès la fin de la plaie.
Ce bétail est mort comme les autres.

Une bête appartenant à un juif, qui était mourante avant la plaie, en sortait totalement guérie.

Un troupeau d'un juif, qui était mélangé dans le même enclos avec celui d'un égyptien, restait sain et vivant, tandis que les bêtes appartenant à l'égyptien mourraient.

Si un troupeau était détenu à la fois par un juif et par un égyptien, il ne mourait pas, car appartenant partiellement à un juif.
[midrach Chémot rabba - chap.11]

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-> Selon Rachi (Vaéra 9,10), seul le bétail présent dans les champs est mort, et pas celui qui avait été dissimulé dans les maisons par les égyptiens "craignant la parole de Hachem" (suite à l'avertissement de Moché).

-> Le Séfer haYachar relate qu'ainsi 10% du bétail égyptien a survécu à la plaie, et ce afin que les juifs puissent le prendre avec eux lors de la sortie d'Egypte.

-> A la fin de cette plaie, les égyptiens ne pouvaient se réapprovisionner qu'en achetant des bêtes aux juifs, ce qui a enrichit considérablement ces derniers.
[Abravanel]

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-> Avant la plaie de la peste, le verset écrit : "Hachem fixa le jour en disant : C'est demain que Hachem exécutera cette chose dans le pays" (Vaéra 9,5).
Ce message a été transmis aux égyptiens. En effet, de cette façon ils seraient d'accord de vendre leur bétail aux juifs à un prix pas cher, car sinon leurs animaux allaient mourir pendant la plaie.
C'est de cette façon que les juifs ont fini par avoir une grande quantité d'animaux lorsqu'ils ont quitté l'Egypte.
[Nétsiv 9,5]

-> Le Messé'h 'Hokhma (9,5) est d'accord sur le fait que les égyptiens ont vendu leur bétail aux Bné Israël.
Cependant, il ajoute qu'après la plaie de la peste, les Bné Israël ont décidé de montrer de la compassion, et ils ont rendu tous les animaux aux égyptiens.
Le Messé'h 'Hokhma explique ensuite que c'est pour cette raison que les égyptiens se sont si gracieusement séparés de leurs habits et ustensiles précieux lorsque les juifs les leur ont demandés (Bo 11,3).
Ils ne pouvaient tout simplement plus regarder dans les yeux les juifs et leur refuser cette requête après que les juifs leur aient rendu les animaux qu'ils avaient légalement achetés.

-> Le Ktav Sofer (12,38) explique que Pharaon a laissé de façon intentionnelle aux juifs une quantité importante de bétails, alors même qu'ils étaient esclaves et il ne leur a pas pris leurs possessions.
Ainsi, ces animaux étaient toujours la propriété des Bné Israël.
Pharaon a fait cela car : il savait que la dégradation d'une personne riche qui devient contrainte de faire des tâches d'esclave est largement pire que celle d'une personne pauvre. [la chute est encore plus brutale!]
C'est pour cela qu'il a laissé aux Bné Israël leur richesse afin qu'ils soient des esclaves "riches", les humiliant ainsi bien davantage.

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-> "Voici la Main d'Hachem frappera sur ton bétail" (Vaéra 9,3)

=> Pourquoi pour la plaie de la peste, il est employé l'expression : "La Main d'Hachem", ce qui n'est pas le cas pour les autres plaies?

C'est que la peste attaqua 5 types d'animaux : "Sur les chevaux, sur les ânes, sur les chameaux, sur le gros bétail et sur le menu bétail".
On pouvait donc compter ces catégories d'animaux avec les cinq doigts de la main.
De plus cette plaie était la cinquième des 10 plaies.
Pour ces 2 raisons reliant cette plaie au chiffre 5, le Torah parle de la Main d'Hachem.
[Atéret 'Hakhamim]

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-> Pharaon n'essaie même pas d'appeler Moché, car il n'y a plus rien à négocier (la plaie s'étant terminée en quelques secondes), et qu'il est possible ensuite de racheter des animaux aux juifs.

Par ailleurs, il a entendu parler d'un juif dont son troupeau a été décimé.
Il s'agit en réalité du fils qu'a eu Chelomit bat Divri avec un égyptien, et dont ce dernier a été tué par Moché.
Ce fils était égyptien car avant le don de la Torah, la filiation était établie selon le père.
D'ailleurs, il ne sera considéré comme juif qu'après le don de la Torah, et à partir de ce moment la filiation dépendra de la mère (Ramban - Emor 24,10).

Les égyptiens le considéraient à tort comme juif, puisque sa mère était juive, et selon leur raisonnement erroné, son troupeau n'aurait pas dû mourir.
Pharaon s'en ai servi pour endurcir son cœur, et refuser de libérer les juifs.
[le Malbim]

-> A ce sujet, le Imré Emet rapporte que Pharaon avait volé des milliers d'animaux aux juifs.
Lorsqu'il a vu qu'ils n'étaient pas morts durant cette plaie (car appartenant aux juifs), il a endurci son cœur.

-> Le Netsiv rapporte que Pharaon s'est également appuyé sur l'exemple du bétail appartenant conjointement à un juif et à un égyptien, et qui n'est pas mort durant la plaie, afin d'endurcir son cœur.

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-> "Pharaon envoya (vérifier) et voici que dans le bétail d'Israël, il n'y a pas eu de mort jusqu'à un" (Vaéra 9,7)

Apparemment, le verset aurait dû plutôt dire : "Il n'y a pas eu de mort, même un", et non pas "jusqu'à un (ad é'had)".

En réalité, cela vient signifier que lors de cette plaie de la peste, il se pouvait que dans le bétail d'Israël, il y eut un mort. L'expression : "jusqu'à un", veut ainsi dire "jusqu'à un" exclu, mais un : oui.
En effet, comme dans tous les royaumes, Pharaon a fixé des impôts à son peuple. Aussi, quand quelqu'un avait un bétail, il devait lui en donner une part en impôt.
Disons par exemple que Pharaon prenait un dixième du bétail, sur 10 animaux il en prenait un.
Si un juif avait par exemple 10 animaux, alors Hachem fit mourir une bête de ce troupeau pour qu'il n'en reste que 9 et que ce juif n'ait plus d'animaux à donner à Pharaon en impôt.
De la sorte, cela occasionnait une perte pour Pharaon : la perte de cet impôt, mais ce juif n'avait aucune perte, puisque de toutes les façons, il aurait dû donner cet bête en impôt.
=> Il se trouvait donc que dans le bétail d'Israël, il puisse y avoir un mort.
[Maharil Diskin]

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+ Mesure pour mesure :

-> Lorsqu'ils sont arrivés en Egypte, Yaakov et sa famille étaient des bergers.
Les égyptiens les ont forcés à travailler dans la construction, ce qui a entraîné la mort de leur troupeau puisqu'ils n'avaient alors plus le temps de s'en occuper.
Mesure pour mesure, leur troupeau a également été décimé.
[Kli Yakar]

-> Les égyptiens attelaient les juifs aux charrues à la place de leurs bêtes afin de ménager ces dernières.
[...]
Egalement, ils avaient l'habitude de voler le bétail des juifs.
Hachem les a puni par la mort de leurs bêtes.
[Agadat Zéva’h Pessa’h]

-> Les égyptiens forçaient les juifs à faire le travail de leurs animaux, comme le fait de labourer ou de porter des fardeaux.
Puisque les égyptiens faisaient travailler les juifs comme des animaux, ils furent punis en perdant leur bétail.

-> La plaie de la peste est venue sur les égyptiens en rétribution du fait d'avoir utilisés les esclaves juifs pour labourer les champs comme s'ils étaient des animaux.
[Abarbanel]

-> Après que la plaie de la peste a tué les animaux égyptiens, il n'y avait plus d'animaux égyptiens qui avaient besoin d'être tondus par les esclaves juifs. [alors qu'avant les égyptiens leur en donnés sans répit]
[midrach Yalkout Chimoni 182]

-> Les égyptiens envoyaient les juifs dans les collines et dans le désert pour faire paître leur bétail afin de les empêcher d’avoir des enfants.
[midrach Chémot rabba 11,6]

-> Avant la plaie des animaux sauvages, c'était les enfants des égyptiens qui s'occupaient de leur bétail.
Mais cette plaie ayant entraînée la mort de nombreux enfants égyptiens, ce travail était alors revenu aux juifs.
Hachem les a libéré de ce fardeau, par le biais de plaie de la peste.
[midrach Tan'houma]

-> Les juifs avaient comme instruction stricte de leurs contremaîtres égyptiens de ne pas manger de la viande, comme il est dit lorsqu'ils se sont plaints de la manne : "Il nous souvient du poisson que nous mangions pour rien en Egypte, des concombres et des melons, des poireaux, des oignons et de l'ail" (Béaaloté'ha 11,5).
En punition de ne pas avoir permis aux juifs de manger de la viande, Hachem a envoyé la plaie de la peste, qui a tué les animaux des égyptiens.
[Otsar Divré haMeforchim - p.337]

La 4e plaie : les animaux sauvages

+ La 4e plaie : les animaux sauvages

-> Les animaux sauvages du monde entier ont mis 24h pour se réunir en Egypte, au moment exact fixé par Hachem.
[Malbim - Vaéra]

-> Normalement, il existe la loi de la jungle : les plus forts pourchassant les plus faibles.
Durant cette plaie, dans un objectif commun de punir les égyptiens, tous les animaux ont temporairement fait une trêve.
Ainsi, le lion ne recherchait pas l'agneau, ni le loup la chèvre, ...
[Rachi]

-> Selon le midrach, tous les animaux sauvages sont venus avec le sol naturel sur lequel ils sont habitués à vivre (ex : la jungle, la glace, ...).
En effet, lorsqu'ils sont dans leur habitat naturel, c'est là qu'ils sont le plus dangereux et capables d'infliger des dommages importants.
[Rav Itsélé de Volozhin]

-> Les oiseaux bloquaient les rayons du soleil.
Ainsi, ceux qui fuyaient l'attaque d'un animal trébuchaient et tombaient, incapable de voir où ils allaient.
[midrach bé'hiddouch]

-> Selon le Sforno, lorsque les égyptiens s'enfermaient chez eux (pour échapper aux animaux sauvages), le sol de leurs maisons était rempli de serpents.

-> Les abeilles piquaient les égyptiens dans les yeux et volaient dans leurs oreilles.
Ils essayaient de les fuir, mais les abeilles les poursuivaient avec leur dard pointu.
[Séfer haYachar]

-> Il y avait un énorme monstre marin (appelé "silonith" ou, selon d'autres : "sironith"), qui avait de multiples tentacules mesurant chacune plus de 4 mètres de long.
Le monstre parcourait les rues d'Egypte, et par les plafonds et les toits, il plonge ses tentacules à l'intérieur des maisons puis force les verrous.
Les autres bêtes sauvages n'éprouvent alors aucune difficulté à pousser les portes ouvertes et à se précipiter à l'intérieur.
[Séfer haYachar]

-> Les oiseaux et autres rapaces entrent également à leur tour par les portes grandes ouvertes et remplissent l'air d'un battement d'ailes furieux, et poussent de grands cris aigus en fondant sur leurs proies.
[Rokéa'h - Vaéra]

-> Même les animaux non venimeux, non sauvages, sont devenus des chasseurs d'égyptiens.
Hachem a mis dans les glandes de ces animaux du venin et leur a insufflé un instinct de chasser et de tuer.

Les animaux mordaient les arbres, y laissant des gouttes de venin.
Par la suite, lorsque les fruits étaient mangeaient par les égyptiens (se doutant de rien), ils en mourraient alors empoisonnés.
[Or ha'Haïm]

-> Même les animaux domestiques s’attaquèrent aux égyptiens.
[Midrach haGadol Vaéra 8,17]

-> Le 'Hanoukat haTorah nous rapporte que selon nos Sages, il existe une créature parmi les espèces végétales qui ressemble à un être humain.
Elle s'appelle : "avné hassadé" (les pierres du champ) ou "adoné hassadé" (le maître du champ).
Elle se nourrit comme toute autre plante, et dès qu'elle est détachée du sol, elle meurt immédiatement.
Durant cette plaie, ces créatures sont venues avec leur sol, et cela n'empêchait pas les animaux sauvages de l'occuper également.

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-> Même si un égyptien marchait au milieu d'un groupe de juifs, les animaux ne s'en prenaient qu'à l'égyptien.
Si les égyptiens se réfugiaient dans des maisons juifs, ils n'étaient pas préservés des assauts des bêtes féroces.

Dès que les égyptiens virent les animaux approcher, ils condamnèrent leurs fenêtres et verrouillèrent leurs maisons.
C'est alors que d'immenses pieuvres et des calmars géants émergèrent des profondeurs de la mer, escaladèrent les murs des maisons, et grâce à leurs tentacules immenses, en arrachèrent les toits.
Ils introduisirent leurs tentacules dans les maisons, soulevèrent du sol les égyptiens affolés et provoquèrent une destruction complète. [Séfer haYachar]
[Méam Loez - Vaéra 8,20]

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-> Le midrach Tan'houma rapporte un scénario entre un père égyptien de 5 enfants et sa gouvernante juive.

L'égyptien demanda à la juive de sortir ses enfants.
Lorsqu'elle est retournée à la maison, elle n'avait plus aucun des enfants, et le père a alors hurlé : "Où sont mes enfants?"
La gouvernante lui a répondu : "Assieds-toi! Je vais vous raconter ce qu'il s'est exactement passé.

Un groupe d'animaux nous a attaqué : un lion a mangé le plus âgé, un autre l'a été par un ours, un autre par un tigre, encore un autre par un loup, et le plus jeûne a été pris au loin par un aigle. "

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-> Concernant la plaie des bêtes sauvages, nous trouvons une expression que la Torah n'emploie pas pour les autres plaies : "Je distinguerai en ce jour-là".
Cela signifie que D. fera la distinction entre le pays d'Egypte et celui de Gochen (territoire des juifs) où la plaie ne sévira pas.
Pourtant ceci fut également le cas de toutes les autres plaies qui ne frappèrent pas les Bné Israël, installés à Gochen.
=> Ainsi, pourquoi la Torah n'insiste-t-elle sur cette distinction qu'à propos de la plaie des bêtes féroces?

Hachem a implanté dans la nature une loi selon laquelle l'homme domine sur tout le règne animal et inspire de la crainte même aux bêtes les plus dangereuses et cruelles.
La raison en est qu'est inscrite sur son visage l'image de D., laquelle suscite la criante des animaux, conformément au plan Divin.

Cependant ce principe ne se vérifie que chez l'homme dépourvu de fautes.
Par contre, celui qui s'est souillé par des péchés, ceux-ci portent atteinte à son âme et à l'image Divine inscrite en lui qui se dissipe.
En l'absence de celle-ci, il n'inspire plus de crainte aux animaux auxquelles il ressemble désormais et qui ont dès lors le pouvoir de lui faire du mal.

En Egypte, les Bné Israël endommagèrent grandement l'image Divine inscrite en eux, puisqu'ils déchurent jusqu'à tomber dans le 49e degré d'impureté.
Dans de telles conditions, lors de la plaie des bêtes féroces, celles-ci auraient logiquement dû s'attaquer à eux et les déchiqueter, de même qu'elles firent leur pâture des égyptiens.

Pharaon, conscient de ce fait, se réjouit lorsque Moché lui annonça que cette plaie frapperait son pays, pensant qu'elle sévirait également en Gochen.
C'est pourquoi Hachem lui annonça qu'Il ferait un miracle, dépassant totalement les lois de la nature, en distinguant Gochen de l'Egypte.
Bien que le peuple juif fût alors entaché par de nombreux péchés, une distinction fut faite et leur territoire ne fut pas envahi par les bêtes sauvages. Et c'est sur ce point particulier que la Torah insiste.
[rapporté par le rav David Pinto]

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-> "Je distinguerai, en cette occurrence, la province de Gochen où réside mon peuple, en ce qu'il n'y paraîtra point d'animaux malfaisants afin que tu saches que moi, l'Éternel, je suis au milieu de cette province" (Vaéra 8,18)
=> Pourquoi plus que pour toute autre plaie, la Torah surligne le fait que la terre de Gochen a été mise à part pour ne pas être attaquée par les bêtes sauvages?

Le Maharil Diskin explique :
Puisque la plaie des animaux sauvages impliquait que des animaux étant à l'extérieur d'Egypte entrent dans le pays pour l'endommager, de nombreux animaux ont dû passer par le biais de la terre de Gochen pour atteindre l'Egypte, et malgré cela il n'y a eu aucun dégât.

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=> Comment la plaie des animaux sauvages a-t-elle créé une amitié entre les juifs et les égyptiens?

-> Le Nétsiv (8,19) explique :
Les égyptiens cherchaient refuge des bêtes sauvages dans la terre de Gochen, et de la sorte ils ont tissé des liens d'amitié avec les juifs.
Lorsque Hachem a dit à Moché : "Fais donc entendre au peuple que chacun ait à demander à son ami [égyptien - רֵעֵהוּ - rééou] et chacune à sa amie [égyptienne - רְעוּתָהּ - réouta], des vases d'argent et des vases d'or" (Bo 11,12), il était clair qu'ils avaient des amis [chez les égyptiens].
Cette amitié est venue par le biais de la plaie des animaux sauvages.

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+ Le zoo de Pharaon :

-> Lorsque Moché a averti Pharaon de l'arrivée imminente de cette plaie, il lui a dit que Hachem allait envoyer des des animaux sauvages pour tourmenter les égyptiens.
Le haKétav véHakabbala explique que l'article défini : "les animaux sauvages" (é'arov - הֶעָרֹב - Vaéra 8,25) vient nous enseigner que Moché faisait référence au zoo de Pharaon : "De même que tu [Pharaon] peux voir tous les animaux [qui existent] en face de toi [dans ton zoo personnel], de même toute l'Egypte sera remplie de tous ces animaux".
Une autre explication est que sur les murs du palais de Pharaon, il y avait tous les animaux qui y étaient sculptés. Moché disait à Pharaon que l'Egypte sera pleine de tous les types d'animaux comme le sont les murs de son palais.

C'est pourquoi Moché a averti Pharaon à propos de la plaie des animaux sauvages dans son palais et non pas au Nil.
Puisqu'il avait besoin de pointer vers les animaux du zoo (en réel) ou bien des animaux sculptés sur les mûrs, et qui étaient dans le palais de Pharaon.

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-> "Je ferai une distinction entre Mon peuple et ton peuple" (Vaéra 8,19)

-> Le midrach (Chémot rabba 11,2) explique qu'en réalité les juifs méritaient la punition des animaux sauvages, mais Hachem les en a sauvés, punissant les égyptiens à la place.

=> En quoi est-ce juste que les égyptiens aient été puni pour les fautes des juifs?
De plus, pourquoi les juifs méritaient-ils d'être punis par la plaie des animaux sauvages plutôt que par les autres plaies?

-> Le rav Avigdor Miller explique :
les animaux sauvages venaient d'un mélange de toutes les espèces existantes au monde. Ceci est en soi non naturel, puisque les animaux errent généralement seuls ou en meute de leur espèce.
C'est pourquoi cette punition était appropriée aux juifs, qui devaient être une nation demeurant seule (à Gochen), cependant dans l'exil égyptien ils se sont mêlés à la population égyptienne. [Chémot 1,7 ; Chémot rabba 1,8]
Hachem dans Sa bonté a jugé les juifs avec indulgence, puisque l'influence négative des égyptiens a été la source de leur mauvais comportement.

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+ Mesure pour mesure :

-> Les égyptiens entretenaient de beaux zoos. Pour ce faire, ils envoyaient les juifs afin de capturer des animaux
Les égyptiens envoyaient délibérément les juifs pour les missions les plus dangereuses, souvent dans le seul but de les faire souffrir.
De façon ironique, maintenant ces mêmes bêtes abondaient.
[midrach Tan'houma - Bo 4 ; midrach Chémot rabba]

-> Les gardes égyptiens ont tout fait pour que les juifs ressentent une peur similaire à celle que peut générer une rencontre avec un animal sauvage.
Hachem leur a envoyé ces bêtes afin qu'ils puissent vivre cette même peur, qu'ils ont si facilement octroyé par le passé.

-> Les contremaîtres égyptiens apparaissaient aux juifs comme des animaux, puisqu'ils les effrayés, les terrifiés, sans cesse.
Ils ont été punis avec justesse en étant visités par les animaux sauvages.
[Sifté Cohen]

-> De même que les égyptiens ont pu dominer par la force les juifs, de même ils sont devenus la proie d'animaux sauvages sans pitié.

-> De même, qu'ils se sont réunis ensemble afin de torturer les juifs, de même toutes les bêtes ont convenu de s'unir afin de tourmenter et de dévorer les égyptiens.
[midrach Chémot rabba]

-> Cette plaie était également une punition contre Pharaon pour s'être baigné dans le sang de bébés juifs qu'il obtenait en assassinant 150 enfants le matin et 150 autres le soir.
Hachem avait donné aux animaux la responsabilité de venger ces meurtres délibérés ...
[En effet, ] si un meurtrier n'est pas puni par le tribunal, il le sera souvent par des bêtes sauvages.
Pharaon avait versé tant de sang innocent que sa nation entière fut punie par la plaie des bêtes sauvages.
[Méam Loez - Vaéra 8,20]

[Au-delà du fait que Pharaon était leur dirigeant, il faut se rendre compte que chaque égyptien à son niveau se comportait de la même façon avec les juifs. C'est ainsi que le Méam Loez (Chémot 5,14) écrit :
Les adolescents égyptiens faisaient irruption en bande dans les maisons juives, prétendant être entrés par erreur en se bousculant au cours de leurs jeux. Une fois dans les maisons, ils frappaient les juifs à mort.
Si ces derniers tentaient de les chasser, la police égyptienne les arrêtaient pour avoir maltraité des "enfants".
Les plus jeunes enfants égyptiens étaient tout aussi cruels. Ils erraient à travers les quartiers juifs pour guetter les naissances. Lorsqu'ils entendaient qu'un enfant était né, ils le dénonçaient aux autorités afin qu'il soit noyé dans le Nil.
=> Ainsi, de même qu'ils se sont comportés en animaux sauvages envers les juifs, de même les animaux sauvages envers eux!
Selon le midrach rabba, à chaque plaie (à part la 1ere), le premier à souffrir fut Pharaon. En effet, en tant que roi, il portait la principale responsabilité des souffrances infligées aux juifs.]

-> Pharaon a pris peur durant cette plaie, car même les animaux qu'il avait domptés par sorcellerie [l'Egypte excellait dans la sorcellerie] et placé devant son palais pour le garder se sont attaqués à ses serviteurs, les dévorant. [midrach Chémot rabba 11,11]
Il s'est alors lui-même trouvé en danger.

-> Hachem a amené les animaux sauvages afin de dévorer les enfants égyptiens, car les égyptiens entraient dans les maisons juives et voler les enfants, afin de les mettre à leur service.
[Abravanel]

-> A cause de leur servitude, les juifs n'avaient plus le temps de s'occuper de leurs troupeaux.
Sans berger, les troupeaux juifs étaient mis en pièces par les animaux sauvages.
Une punition semblable fut donc administrée aux égyptiens.
[Méam Loez - Vaéra 8,20]

-> Une raison de cette plaie est l'immoralité déplorable qui régnait parmi les égyptiens.
En effet, ils organisaient des orgies où 10 hommes étaient avec une femme et 10 femmes avec un homme.
Puisqu'ils renversèrent les barrières de la retenue, Hachem renversa également les barrières de la nature.
Etant donné que les égyptiens s'étaient assemblés de façon interdite, Hachem assembla les animaux d'une manière que la loi de la nature aurait normalement empêchée.
[midrach rabba (Bo) - rapporté par le Méam Loez - Vaéra 8,2]

-> Les égyptiens forçaient de façon cruelle les juifs à manger du lait cuisiné avec la viande d'un animal, ce qui est une transgression des lois de cachroute.
Un mélange d'animaux sauvages s'est réuni afin de les punir.
[Tiférét haRichonim]

-> La tribu de Yéhouda est comparée à un lion fort, le symbole de celle de Dan est le serpent, et celle de Binyamin est représentée par le loup.
Les juifs sont comparés à un assortiment d'animaux, qui ont tous envahi l'Egypte afin d'attaquer leurs oppresseurs.
[midrach rapporté par le Shach]

Quelques mérites de manger de la matsa

+ Quelques mérites de manger de la matsa :

-> "Les véritables tsadikim attendent avec tant d'impatience la mitsva de manger de la matsa, que leur âme quitte presque leur corps au moment de la réaliser.

La plupart des juifs ne peuvent pas percevoir l'énormité et la sainteté de cette mitsva, mais s'ils la mangent uniquement parce que Hachem leur a commandé de le faire, ils peuvent pénétrer les plus hauts cieux."
[Haggada du Rabbi de Satmar]

-> "Une personne qui mange la matsa en accord avec la loi juive pendant les 7 jours de Pessa'h devient partenaire avec Hachem dans la création du monde"
[Rokéa'h - Hilkhot Pessa'h]

-> "Manger de la matsa, par amour pour la mitsva, amène de la sainteté aux membres de notre corps.

Le verset dit : "Les matsot doivent être mangées dans un lieu saint" (Vayikra 6,9).
Nous devons préparer et sanctifier notre corps et notre bouche afin d'être un réceptacle pour la sainte matsa."
[Rabbi Shlomo Rabinowicz - Tiféret Shlomo - Pessa'h]

-> "Si on mange de la matsa à Pessa'h, alors toute la nourriture que nous mangerons durant l'année peut également devenir sanctifiée"
[Pri Tsaddik - Béréchit]

-> "La matsa a la capacité de sanctifier notre alimentation de toute l'année."
[Michkénot haro'im]

-> C'est la seule mitsva de la Torah impliquant le fait de manger que nous pouvons encore faire de nos jours.
De même qu'avaler un comprimé peut guérir le corps, de même, le fait d'avaler de la matsa guérit l'âme.
[Rabbi Shlomo Rabinowicz - Tiféret Shlomo]

-> Manger de la matsa guérit l'âme d'une personne, car par le fait d'en manger, on devient alors une nouvelle personne dont toutes les forces de vie ne proviennent que de la mitsva de la matsa.
[Avnei Nezer]

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-> "Le Zohar appelle la matsa : "le pain de la émouna" (mé'hla dimééménouta - Zohar II, 183b).
Manger de la matsa a le même pouvoir que d'amener des sacrifices (korban) à Hachem.
Le mot "korban", est dérivé du mot : "karov", se rapprocher.
Lorsqu'une personne amenait un sacrifice au Temple, elle en devenait plus proche d'Hachem.

De même, lorsqu'une personne mange de la matsa, elle guérit son corps de ces maux spirituels, lui permettant de se rapprocher d'Hachem."
[Rabbi Shlomo Rabinowicz - le Tiféret Shlomo]

Le Zohar appelle la matsa : "le pain de la guérison" (mé'hla déasvata), puisque c'est un remède à nos maladies spirituelles.

Rabbi Naftali de Ropschitz fait remarquer qu'à Souccot on est guéri spirituellement par le fait d'être entouré par la Soucca, comme un bandage externe.
Par contre à Pessa'h, la matsa nous guéri spirituellement en entrant dans notre propre système (en l'avalant), comme une médecine interne.
Il est écrit : "Les matsot seront mangées dans un lieu saint" (Tsav 6,9).
Nous devons nous sanctifier (notre bouche, notre intériorité) afin d'être un réceptacle convenable. [à l'image d'une désinfection avant une intervention afin d'optimiser les chances de réussite]

-> Les juifs sont sortis d'Egypte en hâte, n'ayant pas le temps de se préparer à manger.
Ils ont fait preuve d'une émouna totale en Hachem en suivant son commandement d'aller dans le désert avec uniquement comme provisions de la matsa.

La matsa symbolise notre croyance en D., et durant cette nuit du Séder, il nous est possible d'atteindre une clarté absolue dans notre émouna.
[Meshech Chochma]

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-> La matsa fait allusion à l’attribut divin de miséricorde.
Par le fait de manger de la matsa, nous réduisons au silence l’attribut de rigueur/justice et nous amenons sur nous l’attribut de miséricorde.
[Radvaz]

-> La matsa, qui est une nourriture humble, faite de farine et d'eau (éléments basiques, dont la pâte n'a pas levé), a le pouvoir d'éliminer nos envies physiques (taava), de même qu'un pauvre arrive à se suffire de peu et qu'il laisse des envies non comblées.
La matsa a aussi la capacité d'éliminer l'arrogance, ainsi que la colère [qui a pour origine un sentiment de supériorité, d'orgueil].
[Tsidkat haTsadik]

-> "Nous ne fautons qu'à partir du moment où nous avons un égo excessif, au point où l'on ressent que nous avons autant le droit que Hachem de décider ce qu'il faut faire ou pas.
La matsa, faite d'une simple farine, est le symbole de la simplicité et de l'humilité.
Ainsi, elle est le remède des malaises spirituels dont le yétser ara cherche à infecter les gens."
[Rabbi Tsadok haCohen]

Pendant le Séder, nous disons : "Matsa zo ... al choum ma?" (Cette matsa ... pourquoi?).
Selon le Baal haTanya, on peut comprendre cela : cette matsa est là pour nous enseigner que l'on doit toujours se voir comme : ma (Que suis-je?).
A Pessa'h : je prends conscience de ma petitesse face aux miracles énormes de Hachem, et également sachant que j'ai une part de divin en moi (l'âme - 'hélék Elokim mima'al), je prends conscience que j'ai des capacités divines que je dois exploiter de façon responsable.
C'est là toute la dualité d'une humilité véritable!

-> Les étapes du Séder : Matsa, Maror et Koré'h se suivent.
Maror a la même valeur numérique que : mavét (la mort - 446).
Koré'h signifie : enveloppé, dissimulé.
Par le mérite de manger la matsa, "maror koré'h", la mort nous est dissimulée, et nous avons alors le chance de mener une bonne vie."
[ le Yichma'h Yisraël - Pessa'h 21]

Il est intéressant de noter que les herbes amères sont entourées de matsa, transmettant le message que même si dans notre vie c'est très difficile, amer, cela est orchestré avec précision par Hachem dans notre meilleur intérêt (la matsa symbolisant la libération).
Et ce à l'image des paroles de Rabbi Zoucha d'Anapoli, qui malgré le fait de vivre une vie d'une extrême pauvreté et avec d'atroces souffrances, proclamait en toute sincérité : "Je n'ai jamais vécu quoique ce soit de mal dans ma vie! Tout ce que Hachem a fait pour moi, Il l'a été pour le bien, et ce même si ça sembler être le contraire".

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-> La matsa est appelée : "lé'hm oni", le pain sur lequel nous donnons beaucoup de réponses.
Non seulement, nous répondons aux questions de nos enfants, mais Hachem aussi répondra à nos appels à l'aide.
"Que Hachem t’exauce au jour de détresse" (Téhilim 20,2)."
[Rabbi Yéhochoua Rokéa'h]

-> Le fait de manger de la matsa sauve une personne d'un jugement difficile à Roch Hachana.
[le Zohar - II, 183b]

-> Dans sa Haggada, le 'Hatam Sofer note que le mot : matsa (מצה) est l'acronyme de : "[Hachem] nous sauvera de toutes nos détresses" (מכל צרה הצילנו - mikol tsara itsilanou).

-> Le Yichma'h Israël fait remarquer qu'en "mispar katan", le mot : מצה (matsa) a la même guématria que le mot : 'haï (חי). [on a : 4+9+5=18]

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-> "Un pain de misère" (Réé 16,3)

Pourquoi cela?
Selon la guémara (Pessa'him 36a), c'est : "le pain sur lequel de nombreuses paroles seront dites" (lé'hém chéossim dévarim arbé).
[le mot : "oni" (עֹנִי - de misère, de pauvreté) est relié à : "répondre" (laanot = répondre, et onim (עונים) = nous répondons)]

Le 'Hatam Sofer (Drachot ha'Hatam Sofer - vol.2 p.274) explique que la matsa elle-même parle de très nombreux mots, nous demandant de la manger.
Le rav Yéhochoua Buxbaum de Galanta (Ohr Pné Yéhochoua) s'interroge sur ce que le 'Hatam Sofer peut tirer de cette explication qui ne se trouve nulle part ailleurs dans la guémara, le midrach ou même dans les écrits du Arizal.
Il répond que c'est forcement que le 'Hatam Sofer a entendu lui-même la matsa se tournant vers lui, et le suppliant de la manger!

=> A partir de là, on se rend compte que la matsa est une réalité qui dépasse largement notre perception, et qui a le pouvoir b'h de nous influencer très favorablement!

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-> "Hachem dit : A cette époque, je donnerai (ééné - אֶעֱנֶה), oui, je donnerai satisfaction aux cieux, et ceux-ci combleront les vœux (yaanou - יַעֲנוּ) de la terre." (Hochéa 2,23)

Le 'Hatam Sofer dit que la matsa s'appelle : "lé'hem oni" (pain de misère), mais le mot : "oni" a également une connotation de : répondre à un besoin avec une bénédiction sans limite (cf. le verset).
=> Telle est le pouvoir de la mitsva de la matsa : la manger, c'est amener sur nous une bénédiction sans limite!
[Drachot ha'Hatam Sofer - vol.2 p.236]

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-> La matsa est aussi appelée "le’hem oni" : un pain par lequel on reçoit des réponses dans de nombreux domaines (lé'hem ché'onin 'alav devarim harbé) = Par le biais de ce pain qui est "l'aliment de la foi", nos prières et nos demandes de miséricorde sont exaucées grâce à la foi à laquelle la matsa fait allusion.
[Bné Yissakhar]

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-> Consommer de la matsa est une segoula pour avoir une bonne subsistance pendant toute l'année, car c’est à Pessa'h qu’a lieu le jugement concernant la récolte.
[Bné Yissakhar]

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+ L'Afikoman = ségoula pour avoir des enfants, être en bonne santé, et avoir de la parnassa :

-> Le Imré Noam (87) rapporte ce que disent les tsaddikim, à savoir que l’afikoman est une ségoula pour avoir des enfants.
On trouve une allusion à cette idée dans le midrach, qui raconte que lorsque Pharaon a dit "de peur qu’il ne se multiplie" (pen yirbé), l’esprit prophétique lui a répondu "oui, il va se multiplier" (ken yirbé - כן ירבה - Chémot 1,12).
Or, les mots "ken yirbé" (oui, il va se multiplier) ont la même valeur numérique que le mot "afikoman".

-> Selon le Méor vaChémech, le terme "Afikoman" a également la même guématria que : "rofé" (docteur - רופא) [allusion au fait qu'en manger est une ségoula pour être en bonne santé.]
Le Likouté Méïr (Pessa'h 58) rapporte que certains ont l'habitude pendant l'année de manger un morceau d'Afikoman à chaque fois qu'ils ont des douleurs.

-> L'Afikoman permet d'être en bonne santé physiquement, mais c'est également un remède pour la guérison de l'âme.
Selon le Zohar (2,183b), la matsa est appelée : "l'aliment qui guérit" (mikhla dé Asvata), ou encore "l'aliment [qui enracine] la émouna [dans le cœur]" (mikhla dé Méémnouta).
Le Yitav Lev (Chémini) explique en ce sens pourquoi nous ne mangeons plus rien après avoir mangé l'Afikoman.
Souvent après avoir pris un médicament vital, un patient a pour conseil de ne rien manger après pour laisser le temps au médicament d'agir pleinement.
De même, l'Afikoman a besoin d'un temps pour permettre de guérir l'âme d'une personne, et c'est pour cela que nous ne mangeons rien après l'Afikoman.

-> Le Méor vaChémech enseigne également que les 3 premières lettres de "Afikoman" sont l'acronyme de : "potéa'h ét yadé'ha" (ouvre tes mains - פותח את ידך), et cela renvoie au fait que l'Afikoman est une ségoula pour la parnassa (subsistance).

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-> "3 fois par an, tu célébreras des fêtes en mon honneur. Et d'abord, tu observeras la fête des matsot" (Chémot 23,14-15)

Si nous sommes vigilant dans l'accomplissement de la mitsva de manger la matsa pendant que nous sommes en exil, alors nous mériterons peut-être, la mitsva qui vient juste avant dans la Torah : le fait de réaliser les 3 régalim (Souccot, Pessa'h et Shavou'ot) dans le Temple reconstruit.
[le Or laShamayim]

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-> "Toute personne qui fait une mitsva est bien traitée [en-Haut] et sa vie est allongée" (guémara Kidouchin 39b).

Quelle est cette "une mitsva" dont la guémara parle ici?
Peut-être s'agit-il de la toute 1ere mitsva donnée au peuple juif en tant qu'un seul ensemble (Rachi, Béréchit 1,1).

Quelle mitsva est-ce ?
La mitsva de Korban Pessa'h, qui est en de nombreux aspects similaire à la mitsva actuelle de manger la matsa.

Mais puisque nous ne pouvons plus accomplir la mitsva des sacrifices, la "mitsva n°1" qui rapporte un bon salaire d'en-Haut et qui allonge notre vie est l'actuel matsa.
[Rabbi Shlomo Rabinowicz - le Tiféret Shlomo]

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La matsa est la seule mitsva de la Torah liée au fait de manger, qu'il nous reste depuis la destruction du Temple.
Nous n'avons plus le Korban Pessa'h, ni aucun autre Korban, ni la Térouma ou le masser chéni (les Cohanim ne pouvant plus devenir purs), et c'est donc la seule mitsva que nous pouvons réaliser chaque année.
Si nous ne la réalisons pas à la perfection [et avec joie], qu'est-ce que Hachem va penser de nous [et de notre envie d'avoir le Temple reconstruit]?

['Hatam Sofer - Chéélot ouTéchouvot 'Hatam Sofer - 'Hochen Michpat 196]

=> D'une certaine façon, par notre manière d'appréhender la mitsva de la matsa, nous pouvons concrètement témoigner à Hachem de notre impatience à avoir le Temple reconstruit au plus vite!
[oui, nous désirons plus que tout pouvoir accomplir de nouveau les autres mitsvot de la Torah se faisant en mangeant]

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La 3e plaie : les poux

+ La 3e plaie : les poux

-> Toute chose qui contenait une forme de terre devenait infectée par les poux.
C'est ainsi que le sol en terre cuite dans les maisons des égyptiens en était recouvert, rendant impossible le fait d'y marcher.

Chacune des maisons se ressemblait, car étant toute recouverte entièrement de poux.
[Béer Mayim 'Haïm - Vaéra]

-> A chaque pas qu'une personne faisait, son pied s'enfonçait profondément dans un lit de poux d'une profondeur de soit 60 cm ; soit 1,2 mètre ; ou bien soit 3 mètres.
[Séfer haYachar - Tsyoni]

-> Chaque égyptien avait sur lui un poids de poux allant de 15kg (selon le Roakéa'h) à 24 kg (selon le Sodi Razia).

-> Il y avait 14 sortes différentes de poux.
[Tana déBé Eliyahou - 7]

-> Les poux avaient une taille allant de celle d'un œuf de poule, à celle d'un œuf d'oie (soit 8cm de haut et 6cm de large en moyenne).
[Yalkout Chimoni]

-> Hachem a jeté des lances aux égyptiens, il s'agit les poux [qui les piquaient comme des lances].
[midrach Tan'houma - Bo]

-> Les poux plantaient leurs pattes dans la chair des égyptiens, et suçaient leur sang, leur infligeant d'effroyables douleurs.
[midrach haGadol]

-> Dès qu'on essayait d'enlever des poux d'une personne ou d'une bête, il en arrivait immédiatement encore davantage sur cette zone.

-> Les blessures et les morsures qui couvraient le corps des égyptiens étaient douloureuses au toucher.
[Haggada du Ktav Sofer]
Ils avaient des démangeaisons sur tout le corps, ne sachant pas par où commencer à se gratter.

-> Ils se grattaient si fort contre les murs que cela leur arrachait la peau.
[Midrash Hagadol 8,12]

-> Ils en perdaient beaucoup de sang, et les innombrables blessures et cicatrices changeaient leur apparence physique.
Certains devenaient aveugles suite à la détresse que subissaient leurs yeux en permanence.

-> Les poux dans la nourriture faisaient vomir les égyptiens, les affamant et les rendant malades.
[midrach bé'Hiddouch]

-> Le bétail a aussi souffert de cette invasion, comme piqué par d’innombrables aiguilles, produisant alors un vacarme cacophonique.
[michna Rabbénou Eliézer - 19]

-> Les sorciers égyptiens avaient réussi à reproduire les 2 plaies précédentes, mais pas celle des poux, car :
1°/ ils n'ont de pouvoir que sur ce qui a une taille supérieure à celle d'un grain d'orge (guémara Sanhédrin 67).
Bien que les poux en étaient beaucoup plus grand durant la plaie, ce n'est pas le cas en temps normal, où ils sont plus petits qu'un grain d'orge.

2°/ la magie ne peut se faire que lorsque l'on est sur un sol solide, ce qui était alors impossible puisqu'un lit de poux le recouvrait (d'une épaisseur de 60cm à 3m!).
[le Shach]

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-> Les sorciers dire à Pharaon : "C'est là le doigt de D." (Vaéra 8,15)

Le Méam Loez commente :
Les sorciers s'écrièrent : "Il ne s'agit pas de simple sorcellerie! C'est là le doigt de D.! Aucun être humain ne peut faire de pareilles choses!"
[...]
"C'est le doigt de D." = le mot hébreu signifiant doigt : "etsba" (אֶצְבַּע) est l'acrostiche des mots : ein tsarikh bédika aod (il n'est point besoin de vérification ultérieure [à tel point qu'il est évident que seul D. peut agir ainsi!]).

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-> Selon le Arizal (Séfer haLikoutim - Vaéra), le mot "poux" (kinim - כנים) a une guématria de 120, comme le nombre de combinaisons possibles des 5 lettre du Nom divin אלהים.
Alors les sorciers égyptiens reconnurent que cette plaie était l'œuvre de D. (אלהים).

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-> Les sorciers de Pharaon ont essayé de créer des poux (léotsi un akinim - Vaéra 8,14), mais ils n'y sont pas parvenus.
Le Malbim traduit ces mots : "léotsi ét akinim" (לְהוֹצִיא אֶת הַכִּנִּים) par : enlever les poux.
En d'autres termes, les sorciers ont essayé d'enlever les poux des gens et des animaux en leur appliquant de la pommade conventionnelle, ... conçue pour retirer les poux, mais ils n'ont pas réussi.

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+ Mesure pour mesure :

-> Les égyptiens ont essayé d'anéantir les juifs, qui sont comparés à la poussière de la terre.
Avec justesse, Hachem les a puni en la convertissant en poux.
[Yalkout Chimoni]

-> Hachem a frappé les égyptiens, qui ont refusé de reconnaître son existence.
Avec les poux, une plaie qu'ils ne pouvaient pas retirer de leur corps, ils étaient obligés de reconnaître l'existence de D.
[midrach rabba]

-> Les juifs étaient forcés de travailler toute la journée et la nuit, avec aucune pause pour pouvoir se laver et se nettoyer, ou bien se changer de leurs habits sales et poussiéreux.
Les égyptiens espéraient qu'ainsi leurs esclaves juifs deviennent infectés par les poux, et c'est ce qui arriva aux égyptiens.
[Baal haTourim]

-> Les égyptiens ont utilisé toutes leurs forces en magie afin d'empêcher les juifs de s'échapper d'Egypte.
La plaie des poux est la 1ere que les magiciens ne pouvaient pas reproduire.

-> Les juifs en tant qu'esclaves devaient travailler des matériaux en terre cuite, du mortier, de la brique, balayer les rues poussiéreuses d'Egypte, ...
Ainsi, Hachem les a puni par une plaie venant de la même origine.

-> Les égyptiens oppressaient les juifs en les forçant à peiner et à respirer difficilement.
De même, la plaie entraîna une respiration difficile et une forte fièvre.
[Kli Yakar - Vaéra]

-> Ils obligeaient les juifs à balayer les maisons, les cours, les champs et les rues. D. transforma donc toute la poussière d’Egypte en vermine.
[Eliaou Rabba 7]

-> Les égyptiens obligeaient les juifs à nettoyer leurs vêtements coûteux des poux.

-> Puisque les égyptiens, ont empêché les juifs d'accomplir les mitsvot de Hachem, la plaie des poux les a empêché de faire leurs tâches quotidiennes.
[Shach]

-> Avec cette plaie, les coudes des égyptiens devinrent soudainement raides de sorte que lorsqu'ils étaient piqués par les poux, ils ne pouvaient pas se gratter.
C'était là leur punition pour avoir tant pressé les juifs à travailler que ceux-ci n'avaient même pas la possibilité de soulager leurs démangeaisons.
Excédés par les insectes, les égyptiens se frottaient contre les arbres et les murs pour apaiser leurs démangeaisons. Le soulagement espéré ne vint pas, même après que les égyptiens se furent déchiré la peau et eurent saigné abondamment.
[Méam Loez - Vaéra 8,14]

La 2e plaie : les grenouilles

+ La 2e plaie : les grenouilles

-> La guémara (Sanhédrin 67) présente différentes opinions sur l'arrivée des grenouilles.
Selon Rabbi Akiva une seule grenouille énorme est venue du fleuve, et d'elle de nombreuses autres en ont été créées.
Selon Rabbi El'azar ben Azaria, cette grenouille énorme criait et coassait si fort, qu'elle en a appelé toutes les autres grenouilles du monde.
[Le Sifté Cohen explique chaque espèce dans le monde a un ange gardien qui veille sur elle. L'ange gardien des grenouilles se mit à crier, si bien que les grenouilles se rassemblèrent des confins de la terre.]

[selon l'opinion où il y avait au début de la plaie qu'une seule grenouille qui est sortie du Nil (midrach Tan'houma 14), cette grenouille était femelle, comme cela est mis en évidence par l'emploi du féminin : "vata'al atséfardéa" (Vaéra 8,2). (Rabbénou Shmouël miRoussia). ]

-> Beaucoup d'égyptiens tentèrent de tuer les grenouilles en les frappant ou en les écrasant. Mais dès qu'une grenouille était frappée, elle éclatait et une dizaine de nouvelles grenouilles jaillissaient de son ventre.
Combattre les grenouilles ne servait qu'à en accroître le nombre.
[l'idée est que la colère plutôt que de solutionner un problème, ne va faire que le compliquer. Il ne peut résulter que des pertes à notre colère!
En ce sens, les égyptiens étaient tellement en colère que la grenouille énorme (avis de rabbi Akiva) est devenue une multitude de grenouilles recouvrant l'ensemble de l'Egypte!]
[Méam Loez - Vaéra 8,2]

-> Le Oznaïm laTorah dit que Hachem dans sa grande compassion donne à chacun le temps et l'opportunité de faire téchouva.
Ainsi, si les égyptiens s'étaient repentis, alors D. aurait fait retourné l'unique grande grenouille dans le fleuve, et la plaie aurait été alors terminée.

-> Selon Rabbénou Bé'hayé, ce n'était pas réellement des grenouilles, mais des crocodiles capables d'avaler plusieurs personnes en une seule fois.

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-> Si un égyptien buvait un verre d'eau, les dernières gouttes d'eau se transformaient en grenouilles, sans qu'il s'en rende compte sur le moment. [l'eau devenait grenouille dans son ventre]
Au-delà du bruit à rendre fou, elles mordaient et rongeaient les égyptiens.
[Chémot rabba]

-> Les gouttes de sueur des égyptiens se transformaient en grenouille dès leur sortie des glandes.
[Séfer haYacha]

-> Contrairement aux grenouilles ordinaires, celles qui ont envahi l'Egypte durant cette plaie avait le pouvoir de parler.
Elles torturaient les égyptiens en proclamant : "Notre seul objectif sur cette terre est de te torturer, comme punition pour tes fautes [l'oppression des juifs]!"
[le Shach]

-> Dans un soucis de protection, le palais de Pharaon était entouré de murs en marbre épais et solides.
Lorsque les grenouilles sont arrivées devant ces murs, elles ont dit :
"Hachem, le tout puissant nous a envoyé ici. Nous souhaitons sacrifier notre vie pour Lui. Nous sommes prêtes à mourir dans le feu et l'eau pour D., et ainsi, notre nom sera sanctifié."
Le marbre a respecté ces paroles, et il s'est ouvert, laissant les grenouilles entrer.
[le Malbim]

-> Pharaon était affalé sur le sol, souffrant d'une intense douleur, il était alors témoin d'une discussion entre une grenouille dans son estomac avec une autre dans un de ses serviteurs.
L'une s'interrogeant sur le moment de leur sortie, l'autre lui répondant : "Lorsque ben Amran [le fils de Amran : Moché] va prier Hachem de nous libérer".
[midrach haGadol 7,27]

-> Au cours de cette plaie, Pharaon fut puni de façon particulière .
Longtemps auparavant, un Pharaon précédent avait enlevé Sarah et s'était épris d'elle (Béréchit 12,15).
Lorsqu'il dut la laisser partir sans la toucher, il fit réaliser un mannequin identique à elle. Pharaon gardait ce mannequin dans sa chambre et le prenait souvent dans son lit.
Lorsque ce Pharaon mourut, ses successeurs utilisèrent de la même façon ce beau mannequin. Pharaon fut puni de cela en ce que sa chambre à coucher et son lit furent emplis de grenouilles.

Lorsque survint la plaie de sang, la Torah dit : "Pharaon fit demi-tour et s'en fut dans son appartement, et ne prêta pas non plus attention à cela" (Chémot 7,23) = Il se rendit dans sa chambre à coucher et s'amusa avec ce mannequin jusqu'à en oublier tous ses soucis.
Toutefois à présent, les grenouilles entrèrent dans la chambre de Pharaon et l'empêchèrent de s'amuser avec son mannequin.
[Zohar - rapporté par le Méam Loez (Chémot 8,2)]

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-> Les grenouilles ont recouvert l'intégralité de la terre d'Egypte, d'un tapis vert coassant.
Il était impossible de faire un pas sans marcher sur une grenouille.
[Rabbénou Efraïm]

-> Si une grenouille rencontrait un juif, elle s'enfuyait, mais si c'était un égyptien, même de loin (même dans les souterrains), elle l'attaquait immédiatement.
[midrach rabba Nasso 89]

-> Beaucoup d'égyptiens essayaient de tuer les grenouilles.
A chaque fois qu'une grenouille était frappée, il en sortait d'elle : 12 ou 15 parties différentes, dont chacune se transformait en une nouvelle grenouille.
Les grenouilles rentraient alors avec colère dans le corps de l'égyptien qui l'avait frappé, lui mordant ses organes internes.
Grandement effrayés, ils arrêtaient d'essayer de les tuer.
[le Zohar]

-> Les gens devenaient mortellement malade des grenouilles les mordant à l'intérieur et consommant leur intestin.
Parfois les grenouilles mourraient à l'intérieur, produisant une odeur nauséabonde émise depuis leur système digestif.
Beaucoup d'égyptiens étaient agités et n'arrivaient pas à dormir , écoutant le bruit continu du coassement venant de leur corps.
Les nerfs étaient à vifs et les journées étaient passées en larmes et en lamentation.
[Léka'h Tov]

-> Les grenouilles castraient les égyptiens.
[midrach Chémot rabba 10,4]

-> Un égyptien ne pouvait pas entendre son ami lui parler, en raison du bruit des grenouilles, et ce même s'il lui criait dans les oreilles.
Beaucoup de femmes et d'enfants sont morts.
Les hommes forts, ont perdu toutes forces, étalés sur le sol jusqu'à ce que la plaie cesse.
[le Zohar]

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-> Les grenouilles se hâtaient de se jeter dans les fours, y laissant leur vie pour le nom de D.
Lorsqu'elles y brûlaient dans le feu, elles chantaient des chants de louanges à Hachem, le remerciant de cette opportunité de sacrifier leur vie pour Son nom.
Lorsque Pharaon a entendu cela, il en a été dégoûté, se dépêchant de demander à Moché de mettre un terme à la plaie.
[Maor vaChéméch - Vaéra]

-> Selon le midrach (Téhilim 28), à la fin de cette plaie, toutes les grenouilles moururent, dans les maisons, dans les champs, dans les cours.
Cependant, celles qui avaient donné leurs vies en entrant vivantes dans les fours afin d’élever le Nom de D., sortirent vivantes des fours et rentrèrent dans le Nil.

-> Lorsque les grenouilles sautaient dans un four brûlant, elles explosaient en des centaines de minuscules grenouilles.
[Zohar - rapporté dans le Méam Loez (Chémot 8,2)]

-> Les grenouilles mortes en cuisant dans le pain, revenaient à la vie dans le ventre des égyptiens lorsqu'ils les mangeait. Elles criaient, coassaient si fort qu'ils en tombaient malades [elles tapaient également le ventre des égyptiens], et souvent ils en mourraient dans d'affreuses souffrances.
[Shékhel Tov]

-> La guémara (Pessa’him 53b) nous enseigne que ‘Hanania, Michaël et Azaria sont allés de bon cœur dans la fournaise, en prenant exemple sur le comportement des grenouilles qui se sont précipitées de bon cœur dans les fours.

-> Selon le ‘Hatam Sofer, cela est mis en avant dans le Pérek Chira, où chaque composant de la création émet une louange à D.
Les grenouilles chantent : Barou’h chèm kévod mal’houto ("béni soit le Nom dont la gloire du royaume est à jamais").

-> [Moché va avertir Pharaon:] "Les grenouilles viendront dans ta maison, et dans ta chambre à coucher, et sur ton lit, et dans la maison de tes serviteurs, et sur ton peuple, et dans tes fours et dans tes pétrins" (Vaéra 7,28)
Le mot : "dans tes pétrins" (ouvémich'aroté'ha - וּבְמִשְׁאֲרוֹתֶיךָ) a la particularité d'être le plus long de toute la Torah avec 10 lettres. Leur attitude singulière est mise en avant par ce fait remarquable.

-> Le bruit d’une grenouille ressemble à une répétition de : "Quoi? Quoi? Quoi? …"
Qu’est-ce que D. attend de moi?
A chaque instant, il faut être prêt à sacrifier toute force s’opposant au fait d’agir en conformité avec l’opinion de nos Sages, à la loi juive, …

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-> Le mot : "tséfardéa" (grenouille) est mentionné 10 fois dans la Torah,
Selon nos Sages, cette plaie était plus douloureuse que toutes les 10 plaies réunies.

-> Les grenouilles ont aidé à régler une veille querelle territoriale entre l'Egypte et Kouch, un pays voisin : la présence des grenouilles, qui ne s'écartent pas d'un pouce hors des frontières de l'Egypte, forme une ligne de démarcation irréfutable entre ces 2 pays.
Malgré les efforts des sorciers, les grenouilles ne sont restées que sur le sol égyptien.
[Chémot rabba 10,2]

-> Les sorciers égyptiens furent eux aussi capables de produire des grenouilles en maîtrisant des démons.
Ils pensèrent que Moché avait lui aussi fait venir les grenouilles par la sorcellerie.
[Méam Loez - Vaéra 8,3]

-> A la fin de la plaie, lorsque Moché et Aharon sont allés dans le désert prier D., les magiciens égyptiens ont entendu la voix de Moché, d'une façon si forte et percutante qu'elle en recouvrait le coassement des grenouilles.
[Rabbénou Efraïm]

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+ Concrètement combien de kilogrammes de grenouilles par égyptien est-il resté à la fin de la plaie?

-> Selon le midrach rabba, à la fin plaie, chaque égyptien a collecté pour 4 tas de grenouilles dans sa maison et dans sa cour.

Le Baal haTourim n'est pas d'accord, et pense que chaque égyptien en avait pour 10 tas, ayant chacun 6,1 mètres de haut et pesant chacun 857 kg.

=> Ainsi, en totalité, chacun des égyptiens a amassé 8,57 tonnes de grenouilles (soit 8 570kg!!).

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-> "Il dit : Demain" (Vaéra 8,6)

=> Quand Moché demanda à Pharaon quand voulait-il que les grenouilles disparaissent, il répondit : "Demain". Mais pourquoi ne demanda-t-il pas qu'elles disparaissent le jour même? Pourquoi accepta-t-il de beaucoup souffrir encore un jour de plus?

En fait, quand Moché demanda à Pharaon quand voulait-il que les grenouilles partent, Pharaon pensa que s'il posait cette question, c'est que Moché était sûr qu'il lui répondrait : "Pour aujourd'hui!" Car à l'évidence, il ne voudra pas souffrir encore plus.
Et Pharaon, qui pensait que Moché réalisait les plaies par sorcellerie, en déduisit que Moché savait que l'effet de sa sorcellerie devait s'arrêter de soi-même ce jour même, et il voulait lui faire croire qu'il sait arrêter la plaie selon sa volonté, pour l'impressionner.
Ainsi, pour piéger Moché et montrer que tout n'est que sorcellerie, il demanda justement que la plaie cesse le lendemain. Pharaon était tellement pervers qu'il fut prêt à souffrir atrocement encore un jour, juste pour montrer que Moché était un sorcier.
[selon le Ramban]

-> Le Mochav Zékénim enseigne :
Pharaon était tellement gêné de montrer qu'il était dans un état de très grande détresse à cause de la plaie des grenouilles, qu'il a préféré demander à Moché de prier pour la retirer "demain", impliquant [par orgueil] que la plaie n'était pas si embêtante que cela.

-> Le Tossefot haShalim explique :
Pharaon espérait que ses sorciers puissent trouver un moyen de retirer les grenouilles pendant cette journée, et il a donc demandé à Moché de ne prier que le jour suivant.

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+ Mesure pour mesure :

-> Hachem a dit : "Laissons les grenouilles, qui grandissent dans l'eau, venir et tourmenter les égyptiens, qui voulaient détruire la nation qui était destinée à recevoir la Torah, qui est comparée à l'eau"
[midrach Yélamdénou]

-> Pharaon dit : "Qui est Hachem pour que j'écoute Sa voix?" (Chémot 5,2).
Par conséquence, Hachem a accablé les égyptiens par les grenouilles, qui ont sanctifié le nom divin (par opposition à l'attitude de Pharaon), en faisant un énorme sacrifice personnel (ex : se jeter dans les fours allumés afin de faire la volonté de D.).
[Kli Yakar]

-> Pharaon disait : "Mon fleuve est à moi, c'est moi qui me le suis fait!" (Yé'hezkiel 29,3).
Le midrach rabba enseigne que Hachem dit à Pharaon : "Je vais te monter si le fleuve est à Moi ou à toi, car mes plaies vont le frapper, et à Mon décret il va produire des grenouilles.
Ce que j'ai décrété sur l'eau, le fleuve le fera."

Le Sforno commente que les grenouilles ont montré au monde entier à quel point D. dirige le monde.
Elles sont arrivées et parties au moment voulu par D., toutes les autres créatures du fleuve sont mortes sauf elles (lors de la plaie du sang), elles ont changé leur caractère naturel en attaquant uniquement les égyptiens (alors que normalement elles ont peur et se cachent des êtres humains!), elles avaient la capacité de parler, ...

-> Les égyptiens qui s’élevaient tels des dieux au-dessus de leurs esclaves, apprirent ainsi que même l’un des plus petits animaux au monde, si craintif habituellement, avait perdu tout respect et toute peur à leur égard.
[Rav Shimshon Raphaël Hirsh]

-> L'odeur répugnante des grenouilles mortes dégoûtait les égyptiens, de la même façon qu'ils ont montré ouvertement leur dégoût envers les juifs et leur D.
[midrach Yélamdénou]

-> Les grenouilles ont été envoyées en Egypte, car les égyptiens avaient l'habitude de forcer les juifs à manger des insectes effrayants.
[midrach Tan'houma Vaéra 14]

-> Les juifs ont crié et hurlé sans les lourds fardeaux que les égyptiens leur imposaient.
Les égyptiens criaient très tôt le matin afin de réveiller les juifs.
Maintenant, c'était au tour des grenouilles d'hurler et de les faire hurler.
[Léka'h Tov]

-> Les grenouilles hurlaient sur les égyptiens, de même que les contremaîtres égyptiens avaient l'habitude d'hurler leurs ordres aux esclaves juifs pour qu'ils travaillent toujours plus rapidement.
[Haggada shel Pessa'h - rav Tevle Bandi]

-> Les égyptiens obligeaient les juifs à récupérer des serpents, des grenouilles et d'autres créatures pour eux, afin de se divertir de ce spectacle, et/ou afin de les manger par gourmandise.
Maintenant, ils n'en manquaient pas.
[Chémot rabba]

-> Les égyptiens utilisaient les juifs pour collecter leurs ordures, leur demandant de retirer toute chose qui pouvait sentir mauvais et être repoussant. C'est pourquoi ils ont été puni par les grenouilles, puisque de nombreuses personnes sont dégoutées rien que par le fait de regarder une grenouille.
[Drachot Rabbénou Yona]

-> Selon le midrach (Tan'houma Bo), les grenouilles étaient une punition pour le fait que les égyptiens forçaient les juifs à porter leurs marchandises.
En conséquence de cela, les grenouilles sont venues et ont abîmé leurs marchandises.
Les grenouilles accomplissaient cela en sécrétant du mucus, de la bave et d'autres écoulements [répugnants] de leur bouche qui abîmaient tous les stocks des égyptiens.
[Kol haRamaz]

-> Lorsque les égyptiens ont noyé les bébés juifs, les pleurs de leur mère étaient forts et longs.
De la même rivière, en sont sorties des grenouilles coassant comme les cris des enfants se noyant (le Malbim dit que leur bruit ressemblait aux pleurs des tout-petits, qui a force rend fou).
Elles criaient dans leur ventre de manière continue, à l'image du fait qu'ils ignoraient le cri des mères juives.
[Abarbanel]

Le Malbim (7,25) dit qu'il est apparu aux égyptiens que les bébés juifs qu'ils ont jeté dans le Nil leurs revenaient sous la forme d'une grenouille qui hurlait et qui revenaient blesser celui qui l'avait noyé.
[d'une certaine façon plus un égyptien avait noyé de bébés juifs, plus il avait des grenouilles qui venaient lui hurler dessus et lui faire mal. Chacun selon ce qu'il avait pu faire!]

Le bruit était également une punition du fait qu'au moment de l'accouchement, les femmes juives se retenaient d'émettre le moindre son, de peur que les égyptiens découvrent leur nourrisson mâle [Siftei Cohen].
[Or, lorsqu'une personne qui souffre doit réprimer ses cris, sa douleur est encore plus forte.]

Selon le 'Hida, c'est également une punition pour les braillements des bébés égyptiens, qui servaient à dévoiler les bébés juifs cachés.
Selon les Tossefot, cela renvoie aux plaintes et aux lamentations des esclaves hébreux.

-> Les juifs n'avaient pas le droit de se laver les mains avant le repas, ils étaient forcés de manger avec les mains sales du mortier et de la poussière des briques.
Maintenant, les égyptiens étaient obligés de manger avec les mains sales du sang des grenouilles.
[le Shach]

-> Les égyptiens empêchaient les juifs de se laver avant de prendre leur repas, et ceux-ci devaient manger alors qu'ils étaient encore salis par la boue qu'ils utilisaient pour faire les briques.
A présent, toute la nourriture que mangeaient les égyptiens était souillée par les grenouilles.
[Sifté Cohen]

-> Au cours de leurs cérémonies idolâtres, les égyptiens ont brûlé des enfants juifs sur leurs autels.
Ainsi, les aliments qui cuisaient dans leurs fours étaient infectés par les grenouilles.
[Sifté Cohen - Vaéra]

-> Selon le midrach rabba, les grenouilles ont mutilé les hommes et les femmes au point qu'ils ne pouvaient plus avoir d'enfant, à l'image des égyptiens qui ont tout fait pour éviter que les juifs en aient.
D'ailleurs, des voix célestes annonçaient aux égyptiens qu'ils étaient castrés pour avoir empêché les juifs d'avoir des enfants.

-> Pharaon fut également puni pour avoir étouffé le son de la Torah.
Autrefois, les juifs se levaient tôt le matin pour prier et étudier.
Dans le but d'anéantir la nation juive, les égyptiens firent taire cette voix de prière et d'étude de la Torah.
Au lieu de cela, les juifs élevaient leur voix avec terreur, criant sous leur dur labeur.
Les égyptiens furent donc punis par l'invasion des grenouilles qui coassaient et faisaient un bruit incessant.
C'était une punition appropriée à leur délit.
[Zohar - rapporté dans le Méam Loez - Vaéra 7,26-29]

-> A la fin de la plaie, les grenouilles commencèrent à se décomposer et le pays entier empesta.
Il s'agissait d'une punition adéquate car les égyptiens haïssaient tant les juifs qu'ils les traitaient avec mépris.
Les hommes égyptiens tournaient la tête de dégoût devant les plus belles femmes juives, comme l'on détourne la tête d'un cadavre nauséabond. [il y avait partout des tas énormes de cadavres de grenouilles se décomposant et sentant extrêmement mauvais!]
[midrach Yalkout Chimoni & midrach Téhilim 28 - rapporté dans le Méam Loez - Vaéra 8,9-10]

-> Les nombreux coups que les juifs recevaient des égyptiens, créaient une horrible odeur de chair meurtrie.
En conséquence de ce mauvais traitement, Hachem a fait que la terre sente horriblement mauvais par les [très nombreuses] grenouilles mortes à la fin de cette plaie. ["On entassa (les grenouilles) par monceaux ; le pays en était infecté" - Vaéra 8,10]
[midrach Chémot rabba 10,6]

"Les juifs ont été délivrés par le mérite de leur unité.

Il n'y avait pas de querelle, ni de jalousie entre eux.
Chaque juif compatissait et témoignait de l'affection à son frère de souffrance, ressentant comme si c'était la sienne.
Tant qu'un juif été opprimé, tous les autres souffraient avec lui.

La dureté excessive de l'esclavage était ressentie de la même façon par tous les juifs, même par ceux qui n'avaient pas à subir les travaux.

Ils méritaient pleinement une libération anticipée car ils partageaient totalement leur peine et leur misère."

[Arougat haBosem - Vaéra]

Pourquoi le « Ha lachma anya » est-il en araméen?

+ Pourquoi le "Ha lachma anya" est-il en araméen?

-> Selon le Zohar, Hachem est présent dans chaque maison juive, écoutant directement nos prières sans avoir besoin d'intermédiaire.
Par ailleurs, il est à noter que les anges ne comprennent pas l'araméen (cf.guémara Shabbath 12b).

Selon le Arougat haBosem, en commençant le Séder par cette phrase en araméen, nous soulignons que ce soir, où la présence divine se révèle à nous, nous n'avons pas besoin des anges, nous voulons parler directement à Hachem.

-> Selon le rabbi de Belz, lorsque les juifs ont quitté l'Egypte, ils ont été élevés au niveau des anges, et la matsa qu'ils ont mangé, avait le goût de : "la nourriture des anges".
Le soir du Seder, nous revivons cette même élévation, par le fait de manger de la matsa.

=> Au moment de la consommer, nous le disons en araméen, langue que les anges ne comprennent pas, afin de ne pas subir leur jalousie.

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-> Le 'Hida donne l'explication suivante.
Lorsque Yaakov a fui son beau-père Lavan, avec sa famille et ses biens, il l'a poursuivi et rattrapé.

Tenant compte des avertissements de D. de ne pas faire de mal à Yaakov et à sa famille, Lavan a passé une alliance de paix avec Yaakov.
En souvenir, ils ont fait un monticule de pierres.

"Lavan l'appela : "Yégar Sahadouta", et Yaakov le nomma : "Galéd" (Béréchit 31,47)
Le Sforno commente qu'ils ont donné le même nom, mais Yaakov ne voulait pas abandonné la langue sainte, et Lavan l'araméen.

La Torah est uniquement écrite dans le saint hébreu, à l'exception de ces 2 mots.
Puisque Yaakov a été indirectement à l'origine de ces mots étrangers, ses descendants sont condamnés à en effacer le dommage spirituel, en subissant l'exil.

=> Ainsi, en invitant ce "juif de l'exil", le pauvre juif errant, nous insinuons que notre pauvreté et notre exil proviennent de la mauvaise utilisation de l'araméen.

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-> Ce passage a été instauré par nos Sages après la destruction du Temple et suite à notre exil en Babylonie, où la langue usuelle était l'araméen.

Selon le Maasei Hachem, le fait de commencer la Haggada par ce passage en araméen, est un signe de notre deuil pour sa destruction, dont la conséquence a été d'aller en Babylonie parler l'araméen.

-> Le Aboudraham dit qu'à notre retour en Israël (après l'exil babylonien), l'araméen était la langue de tous les jours, et ce pendant toute la période des Tanaïm (Sages de la michna) et des Amoraïm (Sages du Talmud).
L'hébreu était réservé uniquement à l'étude de la Torah.

Nous invitons les pauvres à nous rejoindre, en utilisant la langue qu'ils peuvent comprendre.
Le Malbim donne la même raison afin que les enfants puissent le comprendre (ce qui ancre en eux la notion d'hospitalité).

-> On peut noter que la Haggada commence par un passage en araémen (Ha Lachma Anya) et se termine également par un passage en araméen ('Hag Gadya).

Le Maharal enseigne que l'araméen est une langue qui contient en elle un niveau de sainteté (contrairement aux autres langues que le saint hébreu), indiquant un monde dépassant celui-ci, qui est temporaire.
Son utilisation à la fin et au début, montre que les juifs transcendent ce monde et appartiennent à une réalité plus élevée.

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+ Sens de ce passage ouvrant les récits de la Haggada :

-> Le Beit haLévi dit que dès le début de la Haggada nous invitons les pauvres à nous rejoindre, car : "Grande est la charité, puisqu'elle rapproche la guéoula" (guémara Baba Batra 10a).

En Egypte, tous les juifs étaient unis dans la douleur, chacun ressentant la souffrance de l'autre.
De même, en ce soir de libération, nous ne pouvons être véritablement bien, si nous ne sommes pas certain qu'aucun de nos frères ne souffre.
Par ce passage, nous les invitons à nous rejoindre, exprimant aussi de la gratitude à papa Hachem, en montrant que nous ne voulons qu'aucun de Ses enfants ne se sente mal, ne soit abandonné, ...

-> Le Gaon de Vilna dit que nous souhaitons que tout le monde nous rejoigne, afin qu'aucun juif ne soit "pauvre" des mitsvot du Séder.

-> Le 'Hatam Sofer dit que par cette proclamation nous insistons sur le fait que l'idéal du service de D. n'est pas dans la solitude, mais en s'unissant avec d'autres.

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+ Pourquoi la matsa est appelée : "lachma anya" (pain de misère)?

1°/ Selon la guémara (Pessa'him 115), le mot "anya" est lié au verbe "laanot" (répondre), car la plupart de ce que l'on raconte sur la sortie d'Egypte, est lié et trouve sa solution avec la matsa.

2°/ Selon la guémara (Pessa'him 36), la matsa n'a pas de goût, et est ainsi "pauvre" en goût (ani = pauvre, est proche de : anya).

3°/ Selon le Dover Shalom, le mot "anya" est proche du mot "ana" (réponse).
La nuit du Séder est un moment propice pour que Hachem réponde à nos requêtes.
Ainsi, au moment où l'on mange de la matsa, nous sommes "répondus" ...

"Hachem dit : A cette époque, je donnerai (ééné - אֶעֱנֶה), oui, je donnerai satisfaction aux cieux, et ceux-ci combleront les vœux (yaanou - יַעֲנוּ) de la terre." (Hochéa 2,23)
Le 'Hatam Sofer dit que la matsa s'appelle : "lé'hem oni" (pain de misère), mais le mot : "oni" a également une connotation de : répondre à un besoin avec une bénédiction sans limite (cf. le verset).